Bienvenue à tous à la 20e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face en raison de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19.
Avant de commencer, je tiens à rappeler que chacun a le droit de participer pleinement à ces délibérations dans la langue officielle de son choix. En cas d'interruption des services d'interprétation ou de tout autre problème, j'exhorte les députés touchés d'en informer immédiatement le président ou le greffier. Nous ferons notre possible pour corriger la situation.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons, à titre personnel, M. Gary Kobinger, professeur à l'Université Laval. Du Conseil national de recherches du Canada, nous accueillons M. Mitch Davies, président, et de l'Université de l'Alberta et d'Entos Pharmaceuticals, nous accueillons M. John Lewis.
J'invite maintenant les témoins à faire une déclaration de six minutes.
Monsieur Kobinger, c'est à vous, vous avez six minutes.
Je ne m'attendais pas à faire une allocution de six minutes d'entrée de jeu, je vais donc commencer par préciser que je suis professeur à l'Université Laval. Auparavant, j'ai travaillé à Winnipeg à titre de chef du programme des pathogènes spéciaux au Laboratoire national de microbiologie, le LNM, que j'ai dirigé pendant huit ans. Mon domaine d'expertise est la mise au point de vaccins.
Au LNM, j'ai dirigé le groupe qui a mis au point le vaccin VSV, l'année qui a suivi le départ d'Heinz Feldmann. Le vaccin est maintenant homologué par la FDA et l'European Medecine Agency.
Je crois avoir été invité ici pour vous parler de la fabrication de vaccins, mais je n'en suis pas certain, je suis désolé. J'ai accepté cette invitation sans avoir beaucoup d'information, mais je suis heureux d'être ici. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Comme il me reste probablement beaucoup de temps, je vous dirai que nous avons fait face à de nombreux défis à l'échelle internationale, comme je l'ai personnellement constaté. Pour tout vous dire, je suis également membre du groupe consultatif stratégique et technique sur les risques infectieux, appelé STAG-IH. C'est le principal groupe consultatif qui conseille les hauts dirigeants de l'OMS dans les opérations d'urgence. Dans ce rôle, j'ai constaté les défis que doivent relever de nombreuses régions du monde, à commencer par l'Asie du Sud-Est, lorsque le virus a été signalé pour la première fois, le 31 décembre, sans parler de tous les différents problèmes qui se sont posés et se posent toujours à l'échelle planétaire.
Au Canada, j'étais membre du groupe de travail sur les vaccins que j'ai quitté volontairement en raison du manque de transparence. En fin de compte, je pense qu'il s'agissait d'une décision publique. Plus récemment, à la suite d'une discussion avec des journalistes, j'ai déclaré publiquement à quelques reprises que je croyais fermement en la capacité canadienne, autant à notre capacité intellectuelle qu'à notre capacité manufacturière. Je ne dis pas que tout est disponible, mais tout peut se créer. Nous avons les connaissances ici au Canada pour mettre au point ces vaccins et les mener jusqu'à la phase trois et à l'homologation et, avec le temps, nous pourrons accroître notre capacité de fabrication au Canada.
Une partie de mon expertise porte également sur le développement de thérapies, principalement à base d'anticorps, ce qui ressemble un peu à la technologie d'AbCellera, dont vous avez peut-être entendu parler, étant donné que cette entreprise a obtenu un important financement du gouvernement canadien.
Je pense que ce sera tout. Je reviendrai volontiers sur l'un ou l'autre de ces sujets dans un contexte régional, national ou international.
Je vous remercie.
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Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité à vous parler aujourd'hui du rôle du Conseil national de recherches du Canada dans la réponse du gouvernement du Canada à la pandémie de COVID-19.
J'aimerais commencer par souligner que les installations du CNRC se trouvent sur les territoires traditionnels non cédés de nombreux membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Leur présence ancestrale et leurs droits vont au-delà des frontières qui existent aujourd'hui. Nous honorons respectueusement les droits et l'histoire de ces peuples ainsi que les relations qu'ils entretiennent avec cette terre.
En ce qui concerne le sujet de l'étude entreprise par le Comité, j'aimerais aborder le rôle du CNRC dans les efforts du gouvernement pour mettre au point des vaccins et des produits thérapeutiques pour les Canadiens, et pour accroître la capacité de biofabrication de notre pays à court terme et à moyen terme.
Le CNRC travaille avec des partenaires de l'ensemble du gouvernement pour faire progresser la recherche et le développement de vaccins et de produits thérapeutiques destinés à prévenir la propagation de la COVID-19 et à traiter les personnes atteintes, conformément aux meilleurs conseils fournis par les groupes de travail spécialisés du gouvernement du Canada. Cela inclut la collaboration du CNRC avec VBI Vaccines, annoncée pour la première fois en mars 2020, pour mettre au point un vaccin contre la COVID-19 et d'autres virus des voies respiratoires apparentés.
Le CNRC soutient également VIDO-InterVac, à l'Université de Saskatchewan, dans le développement et la production de son candidat-vaccin contre la COVID-19. Le soutien du Canada à VIDO-InterVac a été l'une des premières décisions prises pour soutenir les projets de fabrication de vaccins canadiens.
Dans le cadre du Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada, nous travaillons en étroite collaboration avec les développeurs de vaccins et de thérapies de fabrication canadienne. De plus, nous fournissons plus de 32 millions de dollars pour financer six des candidats-vaccins les plus prometteurs et quatre candidats thérapeutiques visant à prévenir et à traiter la COVID-19.
Pour soutenir les efforts du gouvernement en vue d'accroître la capacité canadienne de biofabrication, le CNRC se prépare à fabriquer les vaccins anti-COVID-19 par la construction d'un nouveau Centre de production de produits biologiques conforme aux bonnes pratiques de fabrication, sur notre site de Royalmount, à Montréal. Une fois terminé, le nouveau centre pourra produire de bout en bout de grandes quantités de vaccins, soit environ deux millions de doses par mois, en fonction du candidat-vaccin.
Je suis heureux de vous annoncer que la construction de cette nouvelle installation devrait être terminée comme prévu à la fin de juillet 2021. Le transfert de technologies pour un vaccin particulier, et les approbations de Santé Canada pour le vaccin et l'installation suivront afin que la production puisse démarrer. À cette fin, le 2 février dernier, le a annoncé la signature d'un protocole d'entente avec Novavax afin de lancer la production de son vaccin contre la COVID-19 au Centre de production de produits biologiques du CNRC. C'est une étape importante de ce projet que de travailler avec un fabricant de vaccins dont le produit est bien avancé dans le processus de développement.
Enfin, pour soutenir la capacité de recherche du Canada en matière de fabrication de produits biologiques, le CNRC construit également une installation permanente de matériel pour essais cliniques sur son site de Royalmount, à Montréal. Une fois terminée, cette installation pourra produire 500 litres de matériel d'essai clinique par mois pour soutenir la recherche et le développement de futurs vaccins au Canada.
Outre les travaux menés pour contribuer à mettre des vaccins et des produits thérapeutiques à la disposition des Canadiens, j'aimerais informer le Comité des contributions plus générales du CNRC à la mise en œuvre de nombreuses autres mesures dans le cadre de la réponse de la science, de l'innovation et de l'industrie à la pandémie de COVID-19, grâce à une aide financière de près de 800 millions de dollars en nouveaux fonds.
Parmi ces mesures, il convient de souligner le doublement du financement mis à la disposition des entreprises les plus innovantes du Canada par l'entremise du Programme d'aide à la recherche industrielle du CNRC. Cette augmentation du financement a permis de soutenir les emplois et de préserver la valeur des entreprises en dépit des difficultés commerciales et opérationnelles causées par le ralentissement économique dû à la pandémie. De plus, le CNRC a tiré parti de sa vaste expertise pour se doter d'un système de fabrication canadienne pour tester des lots d'EPI essentiels mis sur le marché, ce qui représente plus de 120 millions de produits répondant aux besoins de nos travailleurs de la santé de première ligne. Nous avons fourni 3 000 services consultatifs liés à la COVID-19 à des sociétés novatrices, effectué près de 900 placements en emploi pour des jeunes et des diplômés et soutenu plus de 2 200 entreprises et plus de 26 000 emplois dans le cadre du programme d'aide à l'innovation du CNRC.
En terminant, je tiens à assurer les Canadiens que le CNRC a suivi de nombreuses pistes pour trouver des solutions aux nombreux défis posés par la COVID-19. Nous avons mis à profit nos relations de longue date, des laboratoires et des usines. Je tiens à saluer le travail de l'ensemble des employés du CNRC qui ont travaillé sans relâche à la réalisation de tant d'initiatives essentielles pour soutenir la population canadienne en cette période difficile.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui et je serai heureux de répondre à vos questions.
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Je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je suis heureux d'avoir l'occasion de vous faire part de notre point de vue aujourd'hui.
Je m'appelle John Lewis. Je suis fondateur et président-directeur général d'une entreprise canadienne appelée Entos Pharmaceuticals, implantée à Edmonton, en Alberta. Je suis également professeur à la faculté de médecine et de dentisterie de l'Université de l'Alberta.
Je travaille depuis de nombreuses années à la fois comme scientifique universitaire et comme entrepreneur dans le développement de diagnostics novateurs pour le traitement de cancers, de maladies liées à l'âge et, maintenant, de la COVID-19.
Entos Pharmaceuticals est une entreprise de biotechnologie novatrice, implantée en Alberta, qui a fait ses preuves dans le développement de traitements de pointe pour un vaste éventail de maladies, au moyen de notre plateforme Fusogenix. Il s'agit d'une plateforme d'administration de médicaments génétiques. Dans le contexte de la pandémie, Entos a mis au point un vaccin contre tous les coronavirus, à dose unique et pouvant être conservé au réfrigérateur, et nous sommes sur le point de commencer les essais cliniques sur des humains.
La plateforme Fusogenix qui sous-tend nos candidats-vaccins contre la COVID a été l'aboutissement de nombreuses années de recherche universitaire canadienne, et notre vaccin contre la COVID-19 est fabriqué au Canada au bénéfice des Canadiens et, nous l'espérons, du monde entier.
Il y aura bientôt un an depuis que l'éclosion du coronavirus a été déclarée pandémie. Ce virus a causé de terribles ravages, tant ici que dans le reste du monde, en nombre de morts, sans parler des répercussions économiques. L'accès à un vaccin sûr et efficace demeure notre meilleur espoir d'un retour à la normale, et je suis heureux de dire que l'industrie biopharmaceutique a su relever le défi avec brio. Des entreprises du monde entier ont travaillé à une vitesse que nous n'aurions jamais crue possible au développement, à l'évaluation, à la fabrication et au déploiement de vaccins contre la COVID-19. Aujourd'hui, deux vaccins hautement efficaces sont déployés dans le monde entier, et même au Canada, en vertu d'une autorisation d'utilisation d'urgence, et plusieurs autres vaccins sont à l'étude, ce qui est remarquable. Je vais me répéter. Il y a deux raisons pour expliquer cette stupéfiante rapidité d'action.
Premièrement, des innovations clés ont récemment vu le jour en matière de médicaments génétiques. Ce n'est pas un hasard que les deux premiers vaccins à être approuvés font appel à la génétique; ces vaccins utilisent l'ARN et l'ADN pour apprendre de façon sécuritaire à notre système immunitaire à reconnaître le nouveau coronavirus qui cause la COVID-19 et à s'en défendre efficacement.
Ces vaccins de nouvelle génération peuvent être mis au point, testés et fabriqués beaucoup plus rapidement que les vaccins traditionnels. Ils sont aussi plus efficaces. Nous avons également appris que le développement et la fabrication de vaccins traditionnels ont progressé à un rythme beaucoup plus lent. Les vaccins mis au point à l'aide de technologies conventionnelles n'ont pas donné d'aussi bons résultats contre la COVID-19 que les vaccins issus de la génétique, même s'il reste encore évidemment énormément de recherches et d'essais cliniques à faire.
Il est important de souligner, et j'y reviendrai, que les vaccins issus de la génétique s'adaptent plus rapidement à l'évolution du virus et à ses nouveaux variants, plus dangereux.
La deuxième raison expliquant le développement rapide de vaccins efficaces, en l'espace de moins d'un an, est l'investissement initial déterminant et important fait par des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Cette approche consistant à investir substantiellement dans de multiples plateformes et projets de développement de vaccins tient compte des risques posés par le développement de produits pharmaceutiques et du fait que seules quelques initiatives porteront leurs fruits. Cette approche est très différente de la réponse nationale du Canada en matière de vaccins. Je vais y revenir parce que cela a eu un impact direct sur Entos.
J'en arrive à la question que beaucoup se posent. Pourquoi le Canada a-t-il pris du retard par rapport à d'autres pays, comme les États-Unis, et que faut-il faire pour rejoindre le peloton?
De mon point de vue de directeur d'une petite entreprise biopharmaceutique qui planche littéralement 24 heures sur 24, sept jours sur sept, depuis mars dernier sur le développement d'un vaccin contre la COVID-19, la réponse est assez évidente. Le Canada a tardé à prendre les décisions initiales pour favoriser le développement et la fabrication de vaccins ici au pays. Malgré l'expertise mondialement reconnue des entreprises novatrices canadiennes dans le développement et la fabrication de vaccins — nous comptons plusieurs prix Nobel dans le domaine des maladies infectieuses et nous avons une capacité de fabrication de vaccins —, nous avons adopté une approche décisionnelle prudente, réfractaire au risque et fondée sur l'avis de comités. À cause de cela, le financement d'entreprises capables de développer un vaccin a été relativement modeste et dispersé. Ces entreprises ont donc assumé le risque financier lié au développement de vaccins et à la sécurité nationale de notre pays, ce qui a été une erreur, à mon avis.
Dès le début de la pandémie, Entos a compris que sa technologie Fusogenix DNA, basée sur l'ADN, pouvait être une solution aux limites des vaccins génétiques à ARN, notamment en matière de stockage, de stabilité et de fabrication à grande échelle. Nous avons complètement réorienté nos activités de recherche et de développement, passant du développement de thérapies génétiques pour les cancers et les maladies infantiles rares au développement de vaccins contre la COVID-19.
Nous avons puisé dans nos propres fonds et pris un risque financier considérable pour mettre au point quelques candidats-vaccins prometteurs contre la COVID-19 qui, sur le plan scientifique, induisaient, chez les modèles animaux, une réponse neutralisante robuste et durable, une réponse basée sur les cellules T, contre le virus de la COVID-19. Au cours de la dernière année, nous avons investi massivement dans la fabrication clinique de produits de qualité, nous avons établi un pipeline de production clinique, et effectué toutes les évaluations cliniques réglementaires et toxicologiques dont nous avions besoin.
Malheureusement, cette pandémie n'est pas près de se terminer. Le rythme de fabrication et de déploiement de vaccins est plus lent que prévu, et pas seulement au Canada. Je pense que le Canada a raté l'occasion de surfer sur la première vague, mais il est encore temps d'attraper la deuxième. Avec un leadership audacieux et un rapide engagement à l'égard de l'industrie vaccinale afin qu'elle puisse se conformer aux normes mondiales immédiatement, nous pouvons encore améliorer le sort des Canadiens aux prises avec cette pandémie et être prêts pour la prochaine. C'est maintenant qu'il faut agir. Il n'est pas trop tard pour que le Canada investisse dans le développement et la fabrication de technologies de vaccins génétiques canadiennes.
J'aimerais faire trois recommandations au Comité.
Premièrement, hausser considérablement le financement destiné aux entreprises de biotechnologie privées canadiennes pour les délester du risque financier et leur permettre de mettre au point et de fabriquer des vaccins canadiens contre la COVID-19. Deuxièmement, soutenir financièrement l'expansion de la capacité de fabrication de vaccins génétiques partout au Canada. Troisièmement, favoriser la conclusion d'une entente novatrice en matière d'approvisionnement avec des compagnies pharmaceutiques canadiennes qui permettront de mettre ces innovations au service des Canadiens.
J'espère que ces recommandations permettront à l'industrie canadienne de produits biopharmaceutiques de réunir plus de capitaux et d'amener leurs excellents produits canadiens à l'étape des essais cliniques, ce qui positionnera le Canada parmi les chefs de file mondiaux dans le domaine des médicaments biologiques et à base de matériel générique.
Je vous remercie pour votre attention et je répondrai volontiers à vos questions durant la prochaine heure.
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C'est vrai, et j'ajoute que je suis d'accord avec tout ce que M. Lewis a dit. Il a tout à fait raison.
Ce que vous pouvez déjà constater, au bout de quelques minutes de cette discussion, c'est qu'il y a un décalage entre ce qu'a dit le CNRC, à savoir que tout est prêt et que les six meilleurs vaccins progressent, et la réalité qui est que les vaccins ne sont pas rendus accessibles aux Canadiens.
Je tiens aussi à faire remarquer que nous sommes la première et la seule équipe à avoir piloté le vaccin du laboratoire jusqu'à l'homologation. Bien entendu, nous avons eu l'aide de Merck qui a géré beaucoup de projets, mais ce vaccin a vu le jour ici au Canada. Nous avons l'expertise dans ce domaine. Nous nous sommes préparés pour cela. Nous avons produit un vaccin contre le Zika en six mois à la clinique, au moyen d'une plateforme à ADN. Nos travaux ont été publiés. C'était public.
Auparavant, nous avons développé d'autres vaccins. Quand la COVID est apparue, nous avions un vaccin contre la COVID; il s'agit de la même plateforme qui, comme nous le savions, avait donné de bons résultats contre le SRAS. Au début de 2001, je travaillais au LNM. Le vaccin a été prêt à la mi-février 2020, mais nous n'avons pas pu trouver de financement.
J'en suis un peu responsable parce que j'étais membre du groupe de travail, ce qui m'a fermé le seul véritable canal de financement qui nous aurait permis de pousser ce vaccin jusqu'à la clinique. J'ignorais que cela nuirait à mon équipe et que ce serait la fin de cette expérience, mais j'espérais vraiment, par-dessus tout, que ces gens trouveraient une solution qui...
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Je vous remercie, monsieur le président. Merci également à nos témoins de leur présence aujourd'hui.
Messieurs les témoins, l'accès aux vaccins est une priorité pour tous les Canadiens. Je crois en notre stratégie de développement national de vaccins et de thérapies et en notre processus décisionnel et aux mesures de soutien que nous avons mises en place pour aider les compagnies canadiennes qui cherchent à trouver des solutions à la COVID-19.
Dès le début de la pandémie, le gouvernement s'est fixé trois objectifs: avoir accès aux meilleurs candidats-vaccins dans le monde; investir dans les vaccins et les thérapies les plus prometteurs au Canada; et faire des investissements stratégiques pour rebâtir la capacité de biofabrication du Canada.
Monsieur Davies, mes questions s'adressent à vous.
Notre gouvernement a investi plus de 23 millions de dollars dans le cadre du Programme d'aide à la recherche industrielle du CNRC pour aider les entreprises canadiennes à trouver des solutions à la COVID-19. Le CNRC a indiqué que ce financement visait à fournir des services consultatifs et des fonds de recherche et développement à six entreprises pour leurs candidats-vaccins contre la COVID-19.
J'ai trois questions et n'hésitez pas à approfondir vos réponses. Premièrement, pouvez-vous nous dire où en est le développement de ces candidats-vaccins? Deuxièmement, pouvez-vous nous décrire le paysage passé et actuel du secteur pharmaceutique et de la bioproduction au Canada? Troisièmement, de quoi a besoin le Canada pour rebâtir ou renforcer son secteur pharmaceutique et sa capacité de bioproduction afin d'être en mesure de gérer les futurs variants et pathogènes?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de venir nous éclairer, aujourd'hui.
L'important, dans la crise que nous vivons, c'est de ne pas refaire les mêmes erreurs. Il ne s'agit pas de pointer les erreurs avec complaisance, mais plutôt de les pointer pour nous améliorer et faire en sorte que nous puissions traverser cette crise et ne plus jamais nous retrouver dans une telle situation, que j'anticipe, d'ailleurs.
Docteurs Kobinger et Lewis, en lien avec ce que vous avez dit, j'ai déduit que cette situation aurait pu être très différente sur le plan de la recherche et des sciences de la vie. Il était question d'un investissement de 23 millions de dollars. Est-ce suffisant pour affronter une pandémie comme celle que nous vivons? À mon avis, poser la question, c'est y répondre.
Docteur Lewis, vous parliez d'investissements substantiels. Afin d'avoir vraiment une force de frappe pour affronter une telle pandémie et de travailler avec les forces vives du milieu, à quelle hauteur ces investissements devraient-ils se situer?
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Vous soulignez les occasions où l'on aurait pu faire mieux, et ce sera utile à l'avenir.
Je crois que cela indique qu'il manque, depuis le début, une connexion entre les projets subventionnés en cours de développement. Je veux parler ici des modèles de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Il ne faut pas se cacher que, dans le cas des projets ayant reçu une modeste subvention de 1 million de dollars, par exemple, personne n'a imaginé qu'il serait possible d'atteindre la phase 3 de l'étude.
À l'heure actuelle, aucune structure ne permet, sur le plan scientifique, d'accorder plus de soutien aux projets subventionnés particulièrement prometteurs au cours de leur développement et, si c'est nécessaire, de mettre en attente les projets qui connaissent plus de difficultés. Nous savons que le financement est toujours limité, en fin de compte. C'est pourquoi la Grande-Bretagne a décidé de cibler les trois projets les plus prometteurs et d'accorder à chacun un financement conséquent, supérieur à 300 millions de dollars si nécessaire. Dans l'un de ces projets, on a produit un vaccin qui est maintenant homologué dans plus de 50 pays.
Au Canada, l'approche a été différente. L'argent a été en quelque sorte saupoudré et il n'y a pas eu de suivi. Je précise que, dans notre cas, nous essayons de développer un vaccin au sein d'un organisme à but non lucratif et que 90 % des coûts sont coupés. Ce vaccin se veut la propriété des Canadiens, mais il a été impossible de faire un suivi. Nous n'avions pas non plus les mêmes possibilités en matière de concurrence, parce que je faisais partie du comité de sélection lors du plus important concours au fédéral.
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Je vous remercie de votre question.
Il y a quand même eu des investissements majeurs, notamment dans AbCellera. Le Conseil national de recherches du Canada, le CNRC, a reçu 56 millions de dollars pour le vaccin de CanSino Biologics, qui n’est allé nulle part. Il y a eu d'autres investissements majeurs.
L'un des principaux défis ne relève pas de l'investissement comme tel, mais plutôt de la manière dont les investissements sont envoyés aux bons endroits ainsi que du suivi.
On parle beaucoup du CNRC, qui doit construire une capacité de production. Ce modèle n'existe dans aucun autre pays. Un ministère fédéral attend l'approbation d'un autre ministère fédéral pour produire des vaccins qui, dans très peu de cas, causent de graves effets secondaires. Il faut pouvoir dédommager les gens qui ont ces effets secondaires. Or, à ma connaissance, on ne peut pas poursuivre le gouvernement fédéral.
Je ne sais pas comment ce modèle fonctionnera. Cependant, il n'a pas fonctionné pour ZMapp, soit dit en passant.
Je souhaite que cela fonctionne cette fois, mais on semble, encore une fois, avoir mis tous nos œufs dans le même panier pour résoudre la crise actuelle.
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Je peux vous parler de trois de ces investissements parce qu'ils sont très intéressants pour la capacité à venir du Canada.
Par exemple, Medicago travaille sur une plateforme pseudo-virale unique à base de plantes. L'entreprise a reçu de l'aide pour renforcer sa capacité de production, qui, une fois mise à contribution — à supposer, évidemment, qu'un vaccin soit approuvé —, permettrait de donner au Canada une très grande capacité biomanufacturière fondée sur la technologie novatrice de production de vaccins élaborée par Medicago depuis des années.
PNI serait une entreprise de pointe pour les nanoparticules lipidiques et pour le nouveau type de vaccin à ARN messager, et c'est un domaine où le Canada est un chef de file important depuis longtemps. Ces nouveaux types de vaccins issus d'une évolution technologique novatrice sont très importants dans la lutte contre la COVID-19. Le Canada aura cette capacité à l'avenir.
VBI Vaccines travaille sur une plateforme qu'elle a l'intention d'utiliser pour lutter contre un plus large spectre de coronavirus, dont le SRAS et le SRMO. C'est une autre technologie canadienne très importante mise au point au centre de recherche de l'entreprise à Ottawa et qui sera susceptible d'être perfectionnée.
Cela donne une idée de la capacité au Canada et du financement accordé pour améliorer considérablement la situation actuelle.
Docteur Kobinger, sur les conseils du groupe de travail sur les vaccins en septembre dernier, le gouvernement fédéral a réservé 72 millions de doses du vaccin développé conjointement par GlaxoSmithKline et Sanofi. C'est le deuxième accord d’achat de vaccins en importance du Canada. La mise au point de ce vaccin a été considérablement retardée parce que les essais n’ont pas permis d'obtenir de réaction immunitaire forte.
La docteure Joanne Langley, qui coprésidait le groupe de travail, est titulaire d’une chaire de recherche dotée d'un budget de 700 000 $ à l’Université Dalhousie et financée en partie par GlaxoSmithKline; elle travaille également pour Sanofi sur des projets de recherche et comme consultante. Selon le site Web du groupe de travail, il n’y avait pas de « liens directs et matériels », pas de conflit d’intérêts et aucun besoin qu’elle se récuse de la discussion sur le produit de l’entreprise.
Par ailleurs, nous avons appris, en février, que le groupe de travail fédéral sur la vaccination avait estimé que le coprésident Mark Lievonen, PDG de Sanofi Canada pendant 17 ans jusqu’en 2016, qui possède toujours des actions dans Sanofi, qui entretient des rapports de consultation avec des sociétés pharmaceutiques et qui est toujours le directeur de deux autres sociétés pharmaceutiques, n’avait pas non plus de conflits d’intérêts directs et importants au regard de l’évaluation du vaccin de Sanofi.
Est-il possible de dire avec certitude que les membres en conflit d'intérêts n’ont pas, en l'occurrence, donné de conseils teintés de partialité concernant l’approvisionnement en vaccins?
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Nous reprenons nos travaux.
Bienvenue à la 20e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, consacrée à l'étude de la situation d’urgence à laquelle sont confrontés les Canadiens dans le cadre de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19.
Nous accueillons aujourd’hui, à titre personnel, le Dr Kashif Pirzada, médecin d'urgence et professeur adjoint en clinique à l’Université McMaster. Nous avons également M. Alan Bernstein, président et chef de la direction du Centre canadien de recherche avancée, et la Dre Supriya Sharma, conseillère médicale en chef au ministère de la Santé.
Commençons par les exposés de nos témoins.
Monsieur Pirzada, vous avez six minutes, allez-y.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de prendre le temps de nous écouter aujourd’hui.
Je suis heureux de prendre la parole au nom de la Critical Drugs Coalition, un groupe communautaire de médecins de première ligne, de pharmaciens et d’universitaires. Nous ne demandons ni ne recevons de financement d’aucune entité, publique ou privée. Nous souhaitons formuler des recommandations sur les mesures que le gouvernement fédéral pourrait prendre pour promouvoir les objectifs de la vaccination de masse et améliorer la sécurité globale de l'approvisionnement en médicaments et en vaccins au Canada.
Comme urgentologue à Toronto, j’ai malheureusement vu beaucoup de gens mourir de la COVID. J’ai également été l'un des principaux membres de Conquer COVID-19, un groupe communautaire qui a facilité l'approvisionnement en EPI au début de la crise, et de Masks4Canada, qui a milité pour l’adoption d'une réglementation sur le port du masque partout au pays.
Beaucoup de mes collègues et moi-même estimons que la situation actuelle est chaotique, mais qu'il faut chercher à la réparer et à sauver des vies. C’est ainsi que nous abordons nos patients et c’est ainsi que nous devrions aborder cette crise.
Les pénuries de médicaments et de vaccins ne sont pas un problème nouveau. La situation a simplement empiré depuis le début de la pandémie. C’est un problème de sécurité sanitaire qui perdure depuis plus d’une décennie au Canada.
En août 2020, nous avons adressé au Cabinet du premier ministre une lettre ouverte où nous avons exprimé nos préoccupations et proposé des solutions réalistes et rentables, dont la fabrication locale. La lettre est cosignée par l’Association médicale canadienne, l’Association médicale de l’Ontario et beaucoup d'autres organismes nationaux.
La source de la pénurie actuelle de vaccins est la même que celle de la pénurie de médicaments, à savoir l'absence d'une infrastructure de fabrication locale dont la production serait sûre et susceptible d'adaptation. Nous recommandons les trois mesures suivantes.
Premièrement, le Canada doit pouvoir produire lui-même des médicaments et des vaccins. L’ARN messager est une nouvelle technologie dotée d'une puissance incroyable pour lutter contre la COVID-19, les cancers et peut-être d’autres virus. Durant mes études de laboratoire, il y a 20 ans, c’était de la science-fiction, et les progrès réalisés depuis sont tout simplement incroyables. Avec les variants du virus, nous aurons tous besoin de rappels périodiques, peut-être pendant des années, comme nous le faisons pour la grippe. Des témoins antérieurs attestent que nous pouvons compter sur l'expertise d’entreprises comme Acuitas et Providence Therapeutics, qui peuvent produire ici. Il y a aussi la promesse de vaccins génétiques de deuxième génération qui peuvent induire une immunité plus longue, et les entreprises auxquelles nous avons parlé y travaillent en ce moment.
C’est formidable que le gouvernement fédéral investisse maintenant dans ces entreprises, mais ce soutien doit se prolonger. C’est un tout nouveau secteur, et la technologie sur laquelle il s'appuie va révolutionner les produits pharmaceutiques, le traitement du cancer, et l’agriculture. Nous devons absolument embarquer dès maintenant. C’est formidable que cela se passe dans des provinces qui perdent d’autres secteurs d'activité traditionnels. Il y a des milliers d’emplois de qualité en jeu. Donc, tout le monde y gagne.
Deuxièmement, la coordination et la communication scientifiques doivent être améliorées au Canada. Nous sommes à la traîne du Royaume-Uni, des États-Unis, d'Israël et de beaucoup d'autres pays. Le Royaume-Uni a réussi à mobiliser le secteur privé, le milieu universitaire et le gouvernement dans le cadre d'une action unifiée, et le Cabinet s'est doté d'un ministre de la vaccination.
Je vais vous donner un exemple tiré de mon expérience personnelle. Comme la moitié de ma promotion de l’Université de Toronto en 2003, j’ai été mis en quarantaine pendant la crise du SRAS, après y avoir été exposé accidentellement. Beaucoup de ceux qui ont survécu ont essayé d’attirer l’attention sur des questions comme les EPI, les médicaments et les vaccins, mais il n’y avait personne à qui parler, aucun réseau d’accès et aucun moyen d’avertir le gouvernement de ce qui allait se reproduire en 2020. Il faut faire participer les fournisseurs de première ligne, les scientifiques et les chefs d'entreprise à un réseau de groupes consultatifs comme celui du Royaume-Uni. Que les réunions aient lieu en ligne, qu'elles soient publiques, que les délibérations soient publiques, et l'information circulera librement.
Troisièmement, nous sommes très inquiets, compte tenu de l'expérience sur le terrain, du déroulement de la vaccination et de son extension. Jusqu’ici, la vaccination des travailleurs de la santé a été assez chaotique. Beaucoup de fournisseurs ruraux n’ont pas reçu leurs doses. Si le gouvernement ne peut pas y arriver pour une population aussi peu nombreuse, quelles sont les chances que cela fonctionne pour 37 millions de Canadiens?
Il faut simplifier, comme l’a fait le Royaume-Uni. Évitez les critères trop complexes et informez la population de vos plans. Soyez transparents. Qui peut se faire vacciner, quand et où? Concentrez-vous sur ce qui importe avant tout, à savoir vacciner les gens le plus rapidement possible.
Nous avons aussi constaté que les fournisseurs communautaires ne participent toujours pas à la vaccination. Les médecins de famille et les pharmaciens pourraient administrer des millions de doses par semaine, mais ils ne participent pas. Contrairement à d’autres, ils savent où sont les patients et les collectivités vulnérables et ils les connaissent bien.
D'après l'expérience en première ligne, on sait aussi qu'il a parfois été possible d’extraire des demi-doses supplémentaires des flacons Moderna et d'en faire des doses complètes, mais celles-ci sont jetées en ce moment parce que ces procédures peu orthodoxes ne sont pas approuvées. Pourtant, dans une crise comme celle-ci, il y aurait lieu d'envisager toutes les possibilités.
Concernant la vaccination, il faudrait sérieusement envisager d’administrer une seule dose du vaccin au plus grand nombre de Canadiens possible. Pas plus tard qu’aujourd’hui, sept écoles de la Colombie-Britannique ont fermé leurs portes en raison d’éclosions et de la transmission probable du variant sud-africain par aérosol, lequel est maintenant répandu dans la municipalité de Toronto, à Mississauga. Les variants se répandent rapidement: dans le registre de mon propre hôpital, on signale une douzaine de cas la semaine dernière et cinq autres aujourd’hui. Ils sont plus contagieux et probablement transmis par aérosol.
Nous devrions être fiers d’avoir vacciné beaucoup de patients en soins de longue durée. Mais nous ne tenons pas compte des conséquences à long terme d'infections même bénignes à la COVID-19 pour les plus jeunes. Il ne faut pas partir du principe que tout va bien du moment qu'ils souffrent d'une forme bénigne ou modérée de la maladie. En fait, 15 % d’entre eux souffriront de ce qu’on appelle le « syndrome de la COVID longue ». Ils seront atteints de problèmes de mémoire, de douleurs chroniques et de fatigue chronique, et cela pourrait durer des années. Ils ne pourront pas aller à l’école ou travailler. Des gens normalement en bonne santé et physiquement aptes verront leur qualité de vie ruinée et seront contraints à une invalidité à long terme qui leur coûtera extrêmement cher, ainsi qu'à leur famille, voire à leurs enfants. Imaginez que 15 % de nos enfants ne puissent plus rien goûter ou souffrent de douleurs chroniques et soient incapables d’aller à l’école.
En résumé, comme travailleurs de première ligne, nous recommandons de renforcer la capacité de production de vaccins et de médicaments au Canada, d’améliorer la communication avec les travailleurs de première ligne et avec les décideurs, et, enfin, de veiller à l'organisation efficace de la vaccination et de protéger le plus grand nombre possible de Canadiens le plus rapidement possible avec la première dose du vaccin.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les membres du Comité de leur temps et de l’intérêt qu’ils portent à cette question assurément de grande importance.
Je m’appelle Alan Bernstein. Je suis président et chef de la direction générale de CIFAR. CIFAR est un organisme de recherche mondiale basé au Canada. Je crois avoir été convoqué à comparaître aujourd’hui parce que j’ai également l’honneur de siéger, à titre bénévole, au Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19.
Comme vous le savez, le Groupe de travail sur les vaccins a été formé en juin dernier pour conseiller le gouvernement sur la meilleure stratégie à adopter en vue d’obtenir un vaccin sûr et efficace contre la COVID-19 pour les Canadiens le plus rapidement possible. Ce faisant, nous avons également été chargés d’évaluer les candidats nationaux et étrangers et de faire le point sur la capacité de biofabrication dans le pays.
Le Groupe de travail sur les vaccins est composé de spécialistes distingués — immunologues, vaccinologues, concepteurs de vaccins, biofabricants, éthiciens et juristes — qui, travaillant bénévolement, avaient pour mission de donner, en temps opportun, les meilleurs conseils possibles dans des conditions très changeantes et incertaines. Vous vous souviendrez qu’il n’y avait pas de vaccin l’été dernier et qu’il n’était pas clair non plus qu’il y en aurait un jour. Je tiens à le rappeler. Sachant que la plupart des voies de développement des vaccins aboutissent à une impasse, nous avons voulu couvrir nos arrières en élargissant le choix des vaccins que nous avons recommandés au gouvernement.
La toute première réunion du Groupe de travail a eu lieu le 16 juin. Nous nous sommes réunis au moins 40 fois depuis, soit plus de 125 heures au total, et avons consacré un temps à peu près égal à l’étude des propositions qui nous ont été présentées. Permettez-moi d’insister sur un point, à savoir que notre objectif premier et la charge qui nous a été confiée par les ministres étaient de recommander les candidats les plus susceptibles de s’avérer des vaccins sûrs et efficaces pour les Canadiens dans les plus brefs délais. Dès notre première réunion, nous avons décidé de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier, de tirer beaucoup de coups vers le but, comme il faut le faire pour gagner la partie. Nous avons également décidé, vu les incertitudes et la gravité de la situation, de jouer de prudence en recommandant au moins deux vaccins candidats pour chacune des trois principales plateformes scientifiques disponibles, soit celle, nouvelle, des vaccins à ARN, celle des vecteurs viraux et celle des sous-unités protéiques. Un portefeuille aussi diversifié de vaccins candidats avait également l’avantage de pouvoir répondre éventuellement aux besoins des différents groupes cibles dans toute stratégie d’immunisation que le gouvernement pourrait décider de mettre en œuvre.
Nous étions aussi très conscients de deux facteurs. Premièrement, la plupart des pistes de développement des vaccins, intéressantes au départ, finissent par se révéler infructueuses. Deuxièmement, le chemin à suivre pour assurer le succès d’un vaccin, depuis les essais jusqu’à son homologation, puis de l’accroissement de la capacité de production du vaccin jusqu’à sa distribution, peut souvent ressembler à une traversée sur une mer démontée. Nous étions donc d’avis que le Canada avait besoin d’un ensemble suffisamment diversifié de plateformes scientifiques et d’entreprises dans le portefeuille de candidats que nous devions recommander aux ministres, même s’il fallait pour cela recommander au Canada d’acheter un nombre de doses de vaccin au-delà de nos besoins éventuels.
Bien que les ministres aient clairement indiqué que la première priorité était de recommander les meilleurs vaccins possibles, il fallait accorder une attention particulière aux propositions d’entreprises canadiennes. Après examen approfondi de 24 propositions canadiennes, 3 d’entre elles ont été recommandées, soit celles de Medicago, de Variation Biotechnologies et de Precision Nanosystems. Ces trois entreprises reçoivent un soutien gouvernemental important pour la mise au point de vaccins dans le cadre du Fonds stratégique pour l’innovation.
D’autres candidats canadiens ont fait des propositions prometteuses, mais, pour diverses raisons, le Groupe de travail a estimé qu’il était trop tôt pour faire des investissements importants au moment où nous les avons examinées. Nous avons donc recommandé que six projets, soit ceux de Biodextris, de Entos, de Glycovax, d’Inovio, de Providence Therapeutics et d’IMV, soient renvoyés au Conseil national de recherches en vue d’un financement dans le cadre du PARI, le Programme d’aide à la recherche industrielle. De plus, d’autres entreprises, comme Entos et Providence, ont reçu des subventions importantes, respectivement, des Instituts de recherche en santé du Canada et du fonds NGen.
Merci de votre attention, monsieur le président.
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Bon après-midi, monsieur le président. Merci de m’avoir invitée à comparaître devant le Comité aujourd’hui.
Je suis heureuse de pouvoir souligner la façon dont Santé Canada a utilisé des processus réglementaires souples pour accélérer l’accès aux vaccins contre la COVID-19 tout en maintenant des normes d’innocuité, d’efficacité et de qualité rigoureuses.
Je m’appelle Supriya Sharma et je suis conseillère médicale en chef pour Santé Canada ainsi que conseillère médicale principale pour la Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada.
Je voudrais commencer par vous dire que, depuis le début de la pandémie, notre priorité absolue est de veiller à la mise en place de processus souples et ponctuels pour passer en revue les demandes d’essais cliniques ainsi que les demandes d’autorisation des vaccins et des traitements contre la COVID-19.
[Français]
Plus particulièrement, nous reconnaissons la grande importance des vaccins en réponse à la pandémie au Canada et dans la lutte contre la COVID-19. Depuis le début de la pandémie, Santé Canada a collaboré étroitement avec d'autres ministères et le Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19...
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Depuis le début de la pandémie, Santé Canada a collaboré étroitement avec d'autres ministères et le Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 pour mettre au point et déployer une stratégie de vaccination au Canada. Nous avons vite reconnu le besoin de faciliter les essais cliniques de médicaments contre la COVID-19, puisqu’aucun traitement ni vaccin n'était offert contre ce nouveau virus.
En mai 2020, la a approuvé un arrêté d'urgence pour soutenir les essais cliniques sur les produits liés à la COVID-19. Entre autres avantages, l'arrêté d'urgence réduit le fardeau administratif des promoteurs sans compromettre la sécurité des participants, ce qui facilite la tenue d'essais partout au Canada.
En septembre 2020, la ministre de la Santé a présenté un autre arrêté d'urgence pour accélérer l'examen des traitements et des vaccins contre la COVID-19, tout en veillant au maintien d'une forte rigueur scientifique.
[Traduction]
Cet arrêté d’urgence permet à Santé Canada d’approuver un nouveau vaccin d’après les preuves existantes grâce à des exigences administratives et à un traitement des demandes plus souples, d’adopter des modalités qui obligent le fabricant à fournir de l’information sur l’innocuité, l’efficacité et la qualité du vaccin une fois commercialisé et d’autoriser l’ASPC à veiller à l’importation de médicaments prometteurs contre la COVID-19 dans les installations canadiennes avant leur approbation au Canada.
L’arrêté d’urgence permet également des « examens continus », qui autorisent le fabricant du vaccin à soumettre sa demande d’autorisation avant d’avoir terminé tous les essais cliniques. Cela signifie qu’il peut soumettre les données requises à mesure qu’elles sont obtenues.
En outre, nous disposons d'un solide système de surveillance post-commercialisation pour contrôler l’innocuité des vaccins liés à la COVID-19. Une fois qu'un vaccin est sur le marché, Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada surveillent tout effet indésirable après l'immunisation, en collaboration avec les provinces et territoires et le fabricant. L'arrêté d'urgence confère le pouvoir d'imposer des conditions à toute autorisation à tout moment, comme la réalisation d'évaluations supplémentaires des informations sur l'innocuité.
Toutes les décisions réglementaires de Santé Canada sont indépendantes et fondées uniquement sur la science et les preuves.
[Français]
Jusqu'à présent, 10 demandes ont été reçues en vertu de l'arrêté d'urgence pour quatre traitements et six vaccins. Deux vaccins et un traitement ont été autorisés, alors que les autres sont toujours en cours d'examen.
Pour assurer des approbations minutieuses en temps opportun, nous avons prévu une autre étape clé, soit de former des équipes spécialisées sur la COVID-19. Santé Canada a mobilisé des experts scientifiques et réglementaires des plus qualifiés pour assurer une cohérence entre les conseils émis aux intervenants et l'examen des traitements et des vaccins contre la COVID-19. Ces équipes travaillent sans relâche sur les examens scientifiques des demandes.
Les examinateurs de Santé Canada sont des scientifiques et des médecins ayant de nombreuses années d'expérience dans l'examen des vaccins. Ils possèdent une expertise dans différents domaines, notamment, mais sans s'y limiter, la médecine clinique, la toxicologie, la pharmacologie, la biochimie, la virologie, l'immunologie, la microbiologie et d'autres disciplines scientifiques pertinentes pour le développement, l'essai et la fabrication et le contrôle de la qualité des vaccins.
[Traduction]
En outre, dès qu'il a été informé que des vaccins allaient être mis au point, notre ministère a travaillé en étroite collaboration avec d'autres organismes de réglementation internationaux et l'Organisation mondiale de la Santé afin de collaborer aux exigences réglementaires pour les vaccins liés à la COVID-19 et de rendre les processus réglementaires aussi efficaces que possible.
Ces partenariats nous permettent de diffuser de l’information, de promouvoir une collaboration scientifique et d’harmoniser les approches réglementaires et les exigences de vaccination, tout en prenant des décisions indépendantes pour la population canadienne.
Ensemble, ces mesures ont permis à Santé Canada d’approuver plusieurs essais cliniques au Canada pour les vaccins contre la COVID-19, ainsi que les deux vaccins, Pfizer-BioNTech et Moderna, qui sont en cours d’administration au Canada.
[Français]
Notre réponse à la pandémie est guidée par les dernières découvertes en science et en recherche. Nous continuons de surveiller étroitement les variants du virus et collaborons avec les fabricants et les organismes de réglementation internationaux pour évaluer l'impact des nouveaux variants sur l'efficacité du vaccin et fournir des conseils aux fabricants.
[Traduction]
En vertu de son engagement en matière d’ouverture et de transparence, Santé Canada a publié des détails sur les vaccins autorisés contre la COVID-19 sur le nouveau portail du ministère à propos des vaccins et des traitements contre la COVID-19. Santé Canada et l’ASPC fournissent aussi des mises à jour hebdomadaires sur les effets indésirables pouvant survenir à la suite de la vaccination.
La population canadienne peut être assurée que le processus d’examen des vaccins est rigoureux et que d’excellents systèmes de surveillance sont en place.
Encore une fois, merci de m’avoir donné la chance de parler au Comité aujourd’hui. Je serai heureuse de répondre à toute question que vous pourriez avoir sur le processus d’approbation des vaccins de Santé Canada.
Je vous remercie.
Si vous souhaitez présenter d’autres recommandations à ce sujet au Comité, nous serions heureux d’en prendre connaissance.
L’impression générale, il me semble, qui se dégage de notre expérience de la dernière année et demie, du moins c’est ce que je retiens de certains de vos articles et votre témoignage aujourd’hui et aussi, franchement, de ce que je vois depuis ma place de décideuse politique aux prises avec des gens qui téléphonent pour demander quand cela va prendre fin, c’est qu’il y a beaucoup d’inertie au sein de l’appareil gouvernemental, mais pas beaucoup d’apport direct de gens qui sont confrontés à ce problème au quotidien ou de travailleurs de la santé de première ligne.
S’il y avait trois choses, plus même, que le gouvernement fédéral pourrait faire dès aujourd’hui afin de mettre à profit l’apport de gens comme vous pour secouer cette inertie, quelles seraient-elles?
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Les deux vaccins autorisés jusqu’à présent au Canada, ceux de Pfizer-BioNTech et de Moderna, sont tous deux des vaccins à deux doses, et cela s’explique essentiellement par les résultats qu’ont donnés tous les essais menés pendant la mise au point de ces vaccins, depuis les essais sur animaux jusqu’aux essais cliniques en passant par les études en laboratoire. Le problème avec l’administration d’une seule dose, c’est que l’immunité risque de diminuer après un certain temps. C’est la raison pour laquelle l’une des conditions imposées aux fabricants de ces deux vaccins est de continuer de suivre les gens ayant participé aux essais cliniques pendant une période pouvant atteindre deux années.
La recherche qui a été faite en Colombie-Britannique et au Québec est très importante; nous avons absolument besoin d’études sur l’application concrète du programme de vaccination. C’était rassurant sur deux points. Tout d’abord, nous n’avions pas d’information sur les essais cliniques pour les groupes de personnes âgées vivant dans des établissements de soins de longue durée, donc éventuellement plus fragiles. Ce qui était préoccupant avec ces groupes, c’était la possibilité que la vaccination se révèle moins efficace. Ce qui est rassurant, c’est que les données montrent que ces groupes y répondent bien.
L’efficacité du vaccin à dose unique a été calculée à l’aide de ce qu’on appelle l’« efficacité brute du vaccin »; il ne s’agit pas de comparer les personnes qui ont reçu le vaccin avec celles qui ne l’ont pas reçu, mais plutôt d’examiner les délais au sein des groupes vaccinés. Bien qu’utile, cet outil est limité. Pour le moment, l’information qu’on en tire est utile. Je pense que les auteurs eux-mêmes ont fait remarquer qu’avant de recommander de s’en tenir à une seule dose, des études plus poussées étaient nécessaires, mais il est rassurant de savoir que, advenant un retard dans l’administration de la deuxième dose, ce sera probablement sans grand effet. Les fabricants, s’ils veulent remplacer leur vaccin à double dose par un vaccin à dose unique, devront présenter une demande en ce sens à Santé Canada, qui l’examinera et, le cas échéant, révisera les étiquettes.
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Oui, j’ai donné une entrevue, parue dans la presse, dans laquelle je disais que le mélange et le jumelage de vaccins présentaient plusieurs avantages. Le premier concerne les vaccins à vecteur viral, comme celui d’AstraZeneca Oxford. Au moment de la deuxième dose, l’hôte aura peut-être déjà acquis une réaction immunitaire contre le vecteur lui-même, si bien que l’efficacité du vecteur ou du vaccin en sera diminuée, alors que si vous n’administrez que la première dose du vaccin et que vous arrivez ensuite avec un vaccin à ARN, par exemple, vous combinez le meilleur des deux mondes. Voilà l’une des raisons.
L’autre raison est qu’il y a des indications que les vaccins à ARN sont particulièrement bons pour activer une partie de notre système immunitaire, celle qui élabore les anticorps, alors que les vaccins à vecteur viral sont particulièrement utiles pour activer une autre partie de notre système immunitaire, qui est sa défense cellulaire. En combinant les deux, vous obtenez, encore une fois, le meilleur des deux mondes.
La troisième raison, bien sûr, concerne la disponibilité des vaccins. Si nous nous trouvons à avoir beaucoup d’un vaccin, mais pas de l’autre, c’est un autre argument pour administrer les deux.
En définitive, nous ne le saurons pas tant que nous n’aurons pas fait des essais pour vraiment mesurer l’efficacité de cette stratégie de mélange et de jumelage de vaccins. De tels essais ont été entrepris au Royaume-Uni. Je recommande que nous envisagions d’en effectuer également ici au Canada, peut-être en partenariat avec les Britanniques.
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Monsieur le président, pour donner une réponse complète, il faudrait que je sache exactement ce que font ces deux autres comités.
Je dirais que, quand le Groupe d’étude sur les vaccins a été mis sur pied au Canada, nous étions tout simplement submergés par la tâche d’identifier, le plus rapidement possible, les vaccins candidats qui s’annonçaient comme pouvant être les meilleurs vaccins pour les Canadiens. Et de fait, regardons où nous en sommes maintenant, sept mois plus tard. Nous sommes tous très fiers, je pense, que les six vaccins candidats que nous avions identifiés, vaccins produits à l’étranger, sont exactement les six que tout le monde réclame aujourd’hui. Nous avons fait preuve de diligence raisonnable, je crois, et tout à fait correctement. C’était notre grande priorité.
Je pense que la deuxième priorité était, comme vous l’avez dit, la transparence ou l’ouverture. Je pense que c’est certainement à notre portée. Une partie du problème, bien sûr, c’est que nous étions chargés de donner des conseils aux ministres, responsabilité qui, comme vous le savez, est de nature confidentielle dans le régime parlementaire. Ensuite, il y a des empêchements du côté de l’industrie. Toutes les entreprises canadiennes et étrangères qui ont comparu devant nous ont exigé que nous signions des ententes de confidentialité avec elles. Il y avait, en effet, des renseignements qui, du point de vue des entreprises, étaient confidentiels et que nous ne pouvions pas divulguer. Il y a donc certains problèmes.
Vous avez tout à fait raison. Des études provenant d’Israël ont été interprétées comme étant éventuellement pertinentes quant à la transmissibilité du virus. Les études israéliennes portaient en fait sur l’excrétion virale. Ce qui a été constaté, c’est qu’il y avait une diminution de la charge virale chez les sujets de l’étude, de sorte qu’ils rejetaient moins de virus, ce qui a amené les chercheurs à supposer qu’ils pourraient être moins transmissibles. Je pense que l’hypothèse est intéressante. Nous ne savons toujours pas exactement quelle est la corrélation, quelle est la quantité de virus qui est rejetée, quel est le type de virus ou quelle est la phase, ni comment cela influe directement sur la transmissibilité.
Qu’il s’agisse du vaccin de Pfizer-BioNTech, de celui de Moderna, pour lequel il existe des données sur une diminution éventuelle de la propagation asymptomatique, ou de celui d’AstraZeneca, pour lequel certaines études font état d’une diminution d’environ 66 % de la transmission asymptomatique, je pense que nous aurons d’autres données sur les vaccins, mais pour tous ces vaccins, il n’y a encore rien de concluant. En fait, ces études ont été conçues dans le but d’examiner les facteurs de réduction et de prévention des atteintes modérées, graves et mortelles causées par le virus. Nous savons que, pour tous les vaccins que nous examinons et ceux que nous avons autorisés, les résultats sont très bons à cet égard, mais, ici encore, la transmission et l’effet sur la transmission font toujours l’objet de recherches.
Je pense qu’il est important que le Canada apporte une contribution importante au COVAX et aux autres mécanismes de vaccination intéressant les pays en développement. Avant l’arrivée des États-Unis, je crois que le Canada était le plus important contributeur par habitant à l’installation COVAX. Mais il y va de notre intérêt que tous les habitants de la planète soient vaccinés le plus rapidement possible. La Dre Sharma a mentionné les variants du virus qui apparaissent immanquablement et qui peuvent apparaître n’importe où. Le nombre de nouveaux variants sera directement proportionnel au nombre de porteurs du virus dans le monde. Il est donc dans notre intérêt, ici au Canada, de réduire ce nombre le plus rapidement possible, et la meilleure façon d’y arriver, c’est par une vaccination universelle dans les plus brefs délais.
Je pense que le Canada a une raison morale et pratique de donner des vaccins au reste du monde, que ce soit par l’entremise du COVAX ou d’autres mécanismes, directement à Gavi, à l’Alliance du vaccin ou par l’entremise de l’OMS. À mon avis, c’est de la plus haute importance.
Le Canada a acheté, du moins sur papier, plus de vaccins par habitant que tout autre pays. Si tous ces vaccins devaient être approuvés par Santé Canada, nous pourrions faire don de beaucoup de doses au COVAX ou directement à des pays en développement. Je pense que le plus important pour nous, c’est d’exercer un rôle actif et de ne pas hésiter à faire ces dons de vaccins aux pays en développement. Merci.