Soyez toutes et tous les bienvenus à la réunion 44 du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face avec la pandémie de COVID‑19. J'aimerais commencer par accueillir les témoins.
Nous entendrons, à titre personnel, M. Steven J. Hoffman, professeur de santé mondiale, de droit et de sciences politiques à l'Université York, de même que la Dre Shirin Kalyan, professeure associée en médecine à l'Université de la Colombie-Britannique et vice-présidente de Scientific Innovation, Qu Biologics.
Nous accueillons également la Mme Shernaz Bamji, professeure, qui représente l'Association canadienne des neurosciences, ainsi que Mme Sue Paish, coprésidente du panel et première dirigeante de Supergrappe numérique du COVID‑19 Comité consultatif d’experts en matière de tests et de dépistage.
Je vous remercie toutes et tous d'être ici.
Je vous invite à nous présenter un bref exposé pour commencer.
Pour votre information, j'ai des cartons magiques. Je vous montrerai le carton jaune, si je ne suis pas trop absorbé dans votre témoignage, un peu avant que votre temps de parole ne se termine et je vous montrerai le carton rouge quand votre temps de parole sera terminé. Essayez de conclure dès que vous le voyez. Vous n'avez pas à vous arrêter instantanément, mais essayez de conclure.
Merci beaucoup. Nous commencerons par M. Hoffman.
Monsieur Hoffman, la parole est à vous. Vous disposez de cinq minutes.
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie de me permettre de comparaître devant le Comité à titre personnel.
Je m'appelle Steven Hoffman et je suis professeur de santé mondiale, de droit et de sciences politiques à l'Université York, où je dirige le laboratoire de stratégie mondiale.
Aujourd'hui, je vous parlerai d'un effet collatéral de la pandémie dont le Comité a probablement moins entendu parler, à savoir les dommages importants que cette pandémie a causés à nos systèmes de gouvernance mondiale. C'est mauvais pour la santé des Canadiens, car il y a de plus en plus de menaces à la santé qui défient les frontières nationales et dont la résolution dépend de la coopération internationale: la résistance antimicrobienne, la pollution atmosphérique, le changement climatique, les microplastiques, les radiations, et la liste est encore longue.
Comme le Canada ne peut pas s'attaquer à lui seul à ces menaces transnationales, nous y sommes particulièrement vulnérables, compte tenu du fait que nous sommes l'un des pays les plus mondialisés qui soient. Cela signifie que nous sommes particulièrement vulnérables à tout affaiblissement des systèmes de gouvernance mondiale, et je dirais que cela nous confère spécialement l'obligation de contribuer à les renforcer. La santé des Canadiens en dépend.
Pour étayer cette conclusion, je soulignerai d'abord le fait que nos systèmes actuels de gouvernance mondiale reposent sur un modèle d'États-nations souverains indépendants qui remonte au Traité de Westphalie conclu en 1648. Ainsi, nous utilisons littéralement une technologie sociale du XVIIe siècle pour faire face aux menaces du XXIe siècle.
Cette organisation pouvait fonctionner tant que les agents pathogènes prenaient des dizaines d'années à traverser les continents, mais de nos jours, les agents pathogènes traversent le monde en quelques heures. Il ne faut que 18 heures à un virus pour se rendre de la Chine à Toronto, où je vis, et le trajet comprend un beau petit arrêt à Vancouver en cours de route.
Mais non seulement faut‑il comprendre ce que la COVID‑19 révèle sur la faiblesse de nos systèmes de gouvernance mondiale, mais il importe surtout de comprendre comment elle les brise encore plus. Le fait est que la confiance est fondamentale, mais que nous assistons actuellement à la plus grande érosion de la confiance que j'ai vue de mon vivant. Je parle ici de la distribution mondiale épouvantablement inéquitable des vaccins contre la COVID‑19. Les gens des pays riches se font vacciner, pendant que ceux des pays pauvres sont laissés pour compte. Bien sûr, ce n'est pas nouveau. En tout cas, cela me rappelle de mauvais souvenirs de la crise du VIH d'il y a 20 ans, où les gens des pays riches avaient accès aux antirétroviraux, tandis que ceux des pays pauvres n'en avaient pas. Un grand nombre de personnes sont mortes inutilement, et celles qui ont survécu en sont sorties aigries, méfiantes et pleines de rancœur.
Si je fais ces remarques, ce n'est pas pour critiquer un gouvernement ni même un pays en particulier. Je blâme plutôt, à la base, nos systèmes de gouvernance mondiale, qui ont désespérément besoin d'être renforcés. Nos systèmes actuels sont tels qu'il est très difficile pour les gouvernements élus de ne pas faire passer les besoins à court terme de leurs citoyens avant ceux des autres. Pourtant, si l'on considère que ce virus continuera d'évoluer et que de nouveaux variants préoccupants continueront d'apparaître, l'inégalité mondiale en matière de vaccins ne pourra qu'avoir des résultats sous-optimaux pour la santé des Canadiens et de l'humanité en général.
Bien sûr, il y a aussi de bonnes nouvelles. Non seulement le Canada est‑il en tête du classement mondial pour ce qui est de la première dose de vaccin, mais nous sommes également l'un des pays les plus généreux qui soient, puisque nous avons promis hier d'envoyer 100 millions de doses de vaccins au Mécanisme COVAX. C'est fantastique, mais je crois que cela montre aussi, malheureusement, la faiblesse de nos systèmes de gouvernance mondiale quand les mesures prises par le Canada et ses homologues du G7 peuvent être à la fois généreuses et terriblement insuffisantes. Même avec un milliard de doses de vaccins en provenance des pays du G7, seulement 5 à 6 % des personnes vivant dans les pays à faible revenu seront vaccinées en 2021. Cela signifie que pendant que nous nous préparons à un retour à la normale, presque tout le monde dans les pays pauvres sait que ce ne sera pas la même chose dans ces pays en 2021, et probablement pas même en 2022.
Monsieur le président, nous sommes les témoins et les bénéficiaires de l'une des plus grandes injustices de notre temps. Comme pendant la crise du VIH, cette injustice sème la colère, la méfiance et le ressentiment tant à l'égard des systèmes de gouvernance mondiale qui la rendent possible qu'à l'égard des personnes, comme nous, qui en bénéficient.
Les Canadiens subiront les conséquences de cette injustice et des défaillances de nos systèmes de gouvernance mondiale pendant des décennies encore. Nous serons tous en moins bonne santé à long terme à cause de cela.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant ce comité.
J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de me donner l'occasion de prendre la parole ce matin.
Je tiens à préciser d'emblée que je vais vous présenter aujourd'hui mes observations personnelles à titre d'immunologue translationnelle, des points de vue qui ne sont pas nécessairement partagés par les organisations auxquelles je suis affiliée.
Je vais m'intéresser à deux points en particulier.
Il s'agit dans un premier temps du manque apparent de stratégie pour s'assurer que les Canadiens ont accès à un portefeuille diversifié de vaccins de différents types. Il ne fait aucun doute que nous avons pu nous procurer une quantité considérable de vaccins, ce qui est excellent, mais ils sont tous de la nouvelle variété misant sur une plateforme d'administration génétique, un élément sur lequel je reviendrai plus en détail tout à l'heure.
En second lieu, je note que nous semblons négliger de tenir compte, dans le cadre de notre stratégie de protection, des différences entre les sexes pour ce qui est de la réponse immunitaire aux infections et à la vaccination.
Pour vous aider à mieux comprendre le premier élément soulevé, je vais vous donner un aperçu des trois grandes catégories de vaccins.
Notons premièrement les vaccins à agent entier qui se présentent en deux variétés. Il y a d'abord les vaccins à virus atténué qui procurent un entraînement vraiment complet à notre système immunitaire. C'est d'ailleurs grâce à un vaccin de ce type que nous avons pu éradiquer la variole, seule maladie infectieuse que nous avons vaincue de cette manière. Ces vaccins assurent une immunité de longue durée et n'exigent généralement pas de nombreux rappels. Je dirais qu'ils représentent la meilleure option pour les jeunes et les enfants en santé. Il faut cependant compter un certain temps pour leur production.
Le vaccin à virus inactivé est le second type parmi les vaccins à agent entier. Il est assez facile à fabriquer, un processus qui exige peu de temps. Il s'agit en quelque sorte de tuer le microbe dans son ensemble. L'Organisation mondiale de la santé a déjà approuvé un vaccin de ce type pour utilisation d'urgence contre la COVID‑19. Comme ces vaccins à agent entier renferment de nombreuses épitopes, ils sont en théorie vraiment moins susceptibles de perdre de l'efficacité face aux variants ou de contribuer au processus de sélection de ceux‑ci.
Dans la deuxième grande catégorie de vaccins, on retrouve ceux qu'on appelle les vaccins sous-unitaires. Ils sont formés en sélectionnant des composantes immunogéniques d'un microbe que l'on combine à un adjuvant. On peut les considérer comme des versions fortement transformées des vaccins à virus inactivé.
Nous avons une vaste expérience de l'utilisation de ces différents types de vaccins pour procurer une protection immunitaire. Nous utilisons même ceux de la première catégorie depuis des siècles, ce qui facilite grandement la formulation d'hypothèses éclairées concernant leurs effets ainsi que l'anticipation des risques possibles en matière d'innocuité.
Cela m'amène à la troisième catégorie très en vogue des plateformes de vaccins à acide nucléique qui ont été déployées. Ces vaccins permettent l'administration de matériel génétique sous forme d'ADN ou d'ARN dans nos cellules pour exprimer, c'est‑à‑dire produire, des protéines virales. Nous n'avons que très peu, voire pas du tout, de connaissances sur l'innocuité et l'efficacité à long terme de nombreux éléments de cette technologie, surtout lorsque ces vaccins sont administrés en plusieurs doses. Compte tenu de ce manque d'expérience concrète, il est très difficile de prendre des décisions vraiment éclairées quant à leur utilisation, comme nous avons très bien pu l'observer durant la pandémie.
À la lumière de tout ce que je viens de vous énoncer, il convient de se demander pourquoi toutes les options actuellement accessibles pour la protection immunitaire des Canadiens en plein cœur d'une pandémie sont fondées sur la technologie que nous avons le moins expérimentée et dont l'utilisation n'a jamais été approuvée en dehors d'un contexte d'urgence. J'estime que c'est une question que nous devrions chercher à tirer au clair.
J'en arrive au second élément dont je souhaitais traiter. Non seulement devons-nous avoir accès à un portefeuille diversifié de vaccins pour réduire les risques associés à notre réponse à la pandémie, mais nous devrions aussi nous efforcer de comprendre quels vaccins vont mieux convenir à différents segments de la population dont les profils de risque peuvent varier.
À ce sujet, j'aimerais attirer votre attention sur les différences entre les sexes, une distinction dont on n'a à peu près pas tenu compte, malgré une très longue histoire de résultats différents entre les hommes et les femmes pour ce qui est des infections et des effets indésirables associés aux vaccins. C'est un excellent exemple d'une situation où l'on serait très avisé d'avoir recours à l'analyse comparative entre les sexes plus.
Nous savons que les hommes cisgenres sont en moyenne plus susceptibles de souffrir d'infections graves, comme nous avons pu le constater avec les taux de mortalité liés à la COVID‑19. Pour leur part, les femmes cisgenres ont une réaction immunitaire plus forte, ce qui peut devenir une arme à deux tranchants. Le fait d'être une femme est également le principal facteur de risque prédictif pour de nombreuses maladies autoimmunes. Les femmes sont aussi exposées à des manifestations postvaccinales indésirables plus graves, ce que nous avons également pu observer avec les vaccins contre la COVID‑19.
Je souligne à ce titre qu'une étude a récemment démontré que les femmes qui reçoivent la moitié d'une dose de vaccin contre l'influenza ont tout de même une réaction immunitaire plus forte que les hommes qui reçoivent la dose habituelle du même vaccin.
Étant donné ce que nous savons maintenant, nous devrions à tout le moins exiger que l'on mène, à des fins d'innocuité et d'efficacité, des études sur le dosage en fonction du sexe pour ces nouvelles plateformes d'administration génétique.
Merci encore d'avoir pris le temps de m'écouter et de vous intéresser à ces questions.
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Bonjour à tous et merci ce me donner l'occasion de prendre la parole devant vous au nom des chercheurs biomédicaux du Canada.
Je m'appelle Shernaz Bamji et je suis neuroscientifique et professeure à l'Université de la Colombie-Britannique. Je suis également présidente de l'Association canadienne des neurosciences, mais je suis avec vous aujourd'hui pour vous parler non seulement au nom de nos membres, plus d'un millier de scientifiques canadiens faisant de la recherche sur le cerveau, mais aussi de tous les chercheurs canadiens du secteur biomédical.
Je suis ici pour demander une augmentation des investissements dans la recherche fondamentale au Canada. Nous savons que de tels investissements vont contribuer à la diversification et au renforcement de l'économie canadienne ainsi qu'à la création d'emplois de qualité. En outre, les ravages causés par la COVID‑19 au cours des 18 derniers mois nous montrent clairement à quel point les investissements dans la recherche biomédicale revêtent une importance capitale pour la santé des Canadiens et de tous les citoyens de la planète.
Comme vous le savez, la recherche axée sur la découverte est financée au Canada par trois grands conseils subventionnaires que l'on appelle collectivement les trois Conseils. Nous demandons une augmentation ponctuelle de 25 % du financement des trois Conseils, suivie d'une majoration annuelle de 10 % de leur budget jusqu'à ce que nos niveaux de financement soient comparables à ceux des autres pays du G7.
Comme la COVID‑19 est au cœur de nos préoccupations à tous, j'aimerais vous parler d'une grande réussite canadienne dans ce contexte. C'est l'histoire du Dr Pieter Cullis, un de mes collègues à l'Université de la Colombie-Britannique, qui étudie depuis longtemps les nanoparticules lipidiques, une technologie permettant d'envelopper l'ADN et l'ARNm dans un genre de bulle pour pouvoir les injecter en toute sécurité à des animaux et à des êtres humains.
Le Dr Cullis a la ferme conviction que cette technologie sur laquelle il travaille depuis 1995 pourrait en venir à jouer un rôle important dans l'offre de thérapies pour le traitement des patients. Au fil des ans, il a établi des partenariats avec des entreprises de toute la planète, y compris BioNtech, une firme allemande qui, comme vous le savez sans doute, a collaboré avec Pfizer pour la production de l'un des vaccins utilisés contre la COVID‑19. Il est donc possible que vous ayez reçu un vaccin de Pfizer utilisant cette technologie des nanoparticules lipidiques qui a été élaborée ici même au Canada. J'ose espérer que c'est pour vous une source de fierté, comme c'est assurément le cas pour moi.
C'est simplement une réussite parmi des centaines d'autres grâce aux investissements consentis au Canada dans la recherche fondamentale non ciblée. Si je parle de recherche non ciblée, c'est parce qu'il nous est impossible de savoir quels seront nos besoins à venir.
Il faut préciser que mon collègue menait ses travaux à une époque où une plus large proportion des projets de recherche obtenait du financement. En 2005, plus de 30 % des demandes de subvention aboutissaient à un financement. Aujourd'hui, cette proportion est inférieure à 14 %, et je peux vous assurer, pour avoir moi-même présidé pas plus tard que la semaine dernière un comité de sélection aux Instituts de recherche en santé du Canada, que de nombreux projets de recherche tout à fait remarquables, tout comme celui de mon collègue, n'obtiendront pas de financement et ne seront donc pas réalisés.
La plupart des données disponibles vont dans le même sens. Le Canada est le seul pays du G7 dont les investissements en recherche et développement en pourcentage du PIB ont diminué de façon constante au fil des 15 dernières années. Le Canada est maintenant avant-dernier du G7 pour ce qui est du financement de la recherche. Il ne faut guère s'étonner de devoir constater dans ce contexte que le nombre de chercheurs universitaires, comme moi, par tranche de 1 000 habitants au Canada a diminué depuis 2011.
Pour vous donner une idée de la réalité à laquelle nous sommes confrontés, disons que le budget des National Institutes of Health aux États-Unis était de 30 milliards de dollars américains en 2017, alors que celui des Instituts de recherche en santé du Canada était de 1 milliard de dollars canadiens. Les Américains dépensent plus de 30 fois plus que nous pour la recherche, même si leur population n'est que 9 fois supérieure à la nôtre.
Le budget fédéral de 2018 annonçait un ajout sans précédent de 689 millions de dollars au budget des trois Conseils, et nous vous en sommes extrêmement reconnaissants, mais c'est tout de même à peine plus de la moitié de ce qui était recommandé dans le rapport faisant suite à l'Examen du soutien fédéral à la science fondamentale qui a été commandé par le gouvernement en 2017. Sans cette majoration cruciale de notre financement, nous ne serons pas en mesure de rivaliser sur la scène mondiale. Nous ne pourrons pas apporter notre contribution en prévision de la prochaine crise sanitaire qui touchera notre planète, comme nous l'avons fait pour le SRAS et la COVID — et je peux vous assurer qu'il y aura une prochaine fois.
Les chercheurs canadiens sont prêts à mettre la main à la pâte et se tournent maintenant vers vous pour obtenir le financement nécessaire à leur travail.
Merci beaucoup de votre attention.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de me donner l'occasion de vous parler du quatrième rapport du Comité consultatif d'experts en matière de tests et de dépistage. Ce rapport rendu public le 27 mai dernier s'intitule
Stratégies prioritaires pour optimiser les tests et la quarantaine aux frontières du Canada.
Avec la campagne de vaccination qui bat son plein et le nombre de cas qui diminue alors que la troisième vague s'amenuise, tout semble indiquer que la situation se stabilise dans de nombreuses régions du pays. Le moment est bien choisi pour commencer à s'interroger sur le juste équilibre à trouver entre les mesures visant à protéger la santé publique et la nécessité de rouvrir nos frontières. Pour appuyer la reprise économique, il faut en venir à permettre la circulation des personnes et des biens de part et d'autre de nos frontières tout en demeurant vigilants pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et limiter les risques d'importation de variants et de virus.
La gestion des frontières est une tâche complexe. Les mesures mises en place doivent être faciles à comprendre, équitables, concrètement applicables et modulées en fonction d'une analyse des avantages possibles et des risques de préjudice. Notre comité a pris tous ces éléments en considération pour formuler les recommandations que je vais vous résumer aujourd'hui.
Nous avons analysé les différentes données scientifiques disponibles pour soumettre à la des recommandations concernant les mesures frontalières à prendre pour cinq groupes distincts: les voyageurs non vaccinés; les voyageurs vaccinés; les voyageurs partiellement vaccinés; les voyageurs avec une infection antérieure; et les voyageurs exemptés.
Pour les voyageurs non vaccinés, nous recommandons une approche de dépistage semblable à celle qui est actuellement en place, y compris un test PCR dans les 72 heures précédant le départ ou un test antigénique rapide dans les 24 heures précédant le départ, un test à l'arrivée et une mise en quarantaine. Pour ce qui est des quarantaines, nous avons jugé les données suffisamment probantes pour conclure qu'un test négatif 7 jours après l'arrivée au Canada assure le même niveau de protection qu'un test négatif au jour 10.
Étant donné la grande efficacité des vaccins autorisés par Santé Canada, notre comité a recommandé que les voyageurs entièrement vaccinés aient seulement à subir un test à l'arrivée à des fins de surveillance, mais ne soient pas tenus de se mettre en quarantaine pour autant qu'ils puissent produire une preuve de leur vaccination. Cette façon de faire peut aussi avoir pour effet d'inciter les Canadiens à se faire vacciner.
Pour les voyageurs partiellement vaccinés, nous avons pu considérer de nouveaux éléments probants indiquant qu'une seule dose de vaccin offre une protection efficace contre une maladie grave, mais ne met pas à l'abri d'une infection. Nous recommandons donc pour ce groupe des mesures qui comprennent un test préalable au départ, un test à l'arrivée et une mise en quarantaine jusqu'à l'obtention de résultats négatifs pour un test subi après le départ.
Pour les voyageurs avec une infection résolue antérieurement, notre comité recommande un test à l'arrivée et une mise en quarantaine jusqu'à la confirmation des résultats négatifs d'un test à l'arrivée.
Pour les voyageurs exemptés, les données consultées nous ont amenés à recommander un test optionnel à l'arrivée aux frontières terrestres et aériennes, principalement à des fins de surveillance.
Nous avons également formulé d'autres recommandations visant à simplifier les mesures frontalières et à faciliter l'adhésion à ces mesures. Il s'agit notamment d'harmoniser les dispositions prises pour les voyageurs à l'arrivée aux frontières terrestres et aériennes et d'abandonner l'exigence de mise en quarantaine des voyageurs non exemptés dans des logements approuvés par le gouvernement en attendant le résultat du test subi à l'arrivée.
Le Comité en est par ailleurs arrivé à la conclusion qu'il convient de renoncer d'une manière générale aux exigences de test qui varient en fonction du pays d'origine pour les voyageurs qui arrivent au Canada, sauf dans des circonstances exceptionnelles, étant donné que dès qu'un variant est détecté, il est très probable qu'il soit déjà présent dans de nombreux pays, y compris le Canada.
Nous avons aussi pu constater l'importance cruciale du respect de la quarantaine, et nous recommandons par conséquent une surveillance accrue à cet égard, ainsi que concernant les tests à subir, de même qu'un signalement rapide de tout résultat positif aux autorités locales de la santé publique de la région où la personne réside de telle sorte que l'on puisse entreprendre sans tarder le suivi nécessaire.
En conclusion, j'ai pris bonne note de l'annonce récente indiquant que le gouvernement allait assouplir progressivement les mesures applicables aux voyageurs, y compris une réduction possible des exigences relatives aux tests et à la mise en quarantaine pour les voyageurs vaccinés. Une telle approche graduelle va tout à fait dans le sens des conclusions de notre comité quant aux changements à apporter aux mesures frontalières. Il convient d'évaluer le tout avec soin en tenant compte de l'expérience et des données qui s'accumulent, de la situation mondiale concernant les variants préoccupants et des nouveaux éléments probants dont nous pourrions disposer avec l'intensification de la campagne de vaccination.
Merci de l'intérêt que vous portez à notre travail. Je serai ravie de répondre à toutes les questions des membres du Comité.
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Oui. Veuillez brandir votre carton rouge lorsque nous en serons à quatre minutes, afin que je sache quand lui céder mon temps.
Mes questions s'adressent à M. Hoffman. Il ne fait aucun doute que la question de savoir quand et comment nous rouvrirons la frontière est très importante, mais je dirais qu'une question encore plus importante est celle des structures de gouvernance mondiale en matière de santé, et particulièrement en matière de propagation des maladies infectieuses. Même si les vaccins ont permis de gérer cette pandémie, c'est certainement cet aspect que nous pourrions améliorer à l'avenir.
Dans cette optique, j'aimerais vous poser une question, monsieur Hoffmann, sur les règlements internationaux en matière de santé qui ont été adoptés, en 2005, par l'Organisation mondiale de la santé en réponse à la pandémie de SRAS — bien que je ne sois pas certain qu'elle a été qualifiée de pandémie. Ces règlements étaient censés mettre en place un mécanisme qui permettrait à l'OMS de faire face à l'éclosion d'une maladie infectieuse comme celle‑ci. Un comité détermine ce qui représente une urgence de portée internationale en matière de santé publique, et l'OMS reçoit les pouvoirs nécessaires pour gérer la situation.
Monsieur Hoffmann, les règlements internationaux en matière de santé sont-ils suffisamment rigoureux? Ces règlements peuvent-ils et doivent-ils être réformés ou devrions-nous négocier un traité international?
Je pense que vous pourrez parler de ce sujet pendant le reste des quatre minutes et je vous cède donc la parole, monsieur Hoffmann.
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C'est parfait. Je vous remercie beaucoup de votre question.
Je dirais sommairement que nos systèmes de gouvernance mondiale ne sont pas adéquats pour les menaces auxquelles nous faisons face au XXIe siècle, comme nous pouvons le constater dans le cas de la COVID‑19. Il existe toute une série de menaces pour lesquelles ces systèmes ne sont pas à la hauteur.
Prenons l'exemple de l'Organisation mondiale de la santé. Nous pouvons constater qu'il s'agit de la principale [Difficultés techniques] autorité en matière de santé publique, mais depuis au moins deux décennies, elle a été chroniquement privée des ressources dont elle a besoin pour mener à bien sa mission. Nous en sommes à un point où seulement 20 % du budget de l'OMS est financé par des contributions de base. En effet, 80 % du financement est conditionnel et volontaire. L'Organisation ne peut donc pas compter sur ce financement, de sorte que lorsque de mauvaises choses se produisent, comme la COVID‑19, l'Organisation doit se débrouiller seule.
Il y a maintenant le Règlement sanitaire international, un instrument juridiquement contraignant qui régit la manière dont 195 pays sont censés réagir aux épidémies, mais il s'agit en soi d'un instrument plutôt faible. Il a été révisé pour la dernière fois en 2005, comme on l'a déjà mentionné.
Toutefois, son origine remonte en réalité à 1892. Ce règlement s'appelait autrefois la Convention sanitaire internationale. Encore une fois, nous utilisons des mécanismes qui n'ont pas d'instrument de contrôle et qui ne prévoient pas de sanctions pour les pays qui ne respectent pas les règlements. Par conséquent, la plupart des pays violent actuellement cet accord international juridiquement contraignant.
Par conséquent, une proposition concernant un traité mondial sur les pandémies a été présentée. Tous les professeurs de droit de la santé mondiale dans le monde, y compris moi-même, appuieraient la négociation d'un tel traité. Je peux l'affirmer à titre de président actuel du Global Health Law Consortium, un réseau qui rassemble tous les professeurs de droit de la santé mondiale dans le monde.
Lorsqu'on réunit différents professeurs de droit dans une même pièce, ils sont tous en désaccord sur pratiquement tout, mais la seule chose sur laquelle ils sont d'accord, c'est que les règlements internationaux en matière de santé doivent faire l'objet d'une réforme, car ils doivent être renforcés. Il y a également un consensus sur le fait que l'éventuel traité mondial sur les pandémies offre une occasion à saisir.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame Paish, j'aimerais simplement revenir sur les questions concernant la quarantaine. Je n'aurai pas assez de temps pour entrer dans tous les détails, alors pardonnez-moi si je parle un peu vite. Je comprends l'approche progressive, et je pense que les cinq catégories sont très appropriées. En effet, on ne peut pas rouvrir la frontière tout d'un coup. Il y aurait un afflux à gérer, et avec cette approche progressive, je pense que le gouvernement s'est déjà engagé à faire avancer certains de ces éléments. Cependant, vous avez aussi parlé des différences entre la frontière terrestre et la frontière aérienne.
Je pense qu'il y a une discussion que je n'ai peut-être pas le temps d'entamer ici et qui concerne le profil de risque entre le fait de se trouver dans un avion et dans un aéroport comparativement au fait d'être dans son propre véhicule pour se rendre à sa résidence personnelle. Mais vous avez dit quelque chose d'intéressant. Vous avez dit qu'il s'agit d'intercepter les voyageurs. Ne reconnaît‑on pas ainsi que les quarantaines à l'hôtel ne concernent pas la période d'incubation, mais la nécessité de faire des tests et de s'assurer que les résultats soient négatifs avant que les gens puissent retourner dans leur collectivité? Il s'agit d'intercepter les cas positifs pour éviter qu'ils se propagent d'abord dans la collectivité. C'est un sujet dont les provinces et les territoires ont beaucoup parlé.
Dans le cadre de votre travail, avez-vous entendu les provinces et les territoires parler de l'application de la quarantaine après un voyage et avant le résultat négatif du test de dépistage?
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Permettez-moi de résumer encore une fois très rapidement les dispositions relatives à ces hôtels.
À l'heure actuelle, elles ne sont pas appliquées de la même façon aux voyageurs terrestres et aux voyageurs aériens. En effet, notre groupe d'experts a constaté que des voyageurs choisissent de prendre l'avion à partir d'une destination internationale pour se rendre dans un aéroport américain, puis de traverser ensuite la frontière en voiture, afin d'éviter la quarantaine à l'hôtel. Cette mesure ne fonctionne donc pas dans ce contexte et l'administration de ces hôtels coûte très cher aux contribuables.
Nous avons également reçu des preuves selon lesquelles, à son arrivée à une frontière terrestre, un voyageur pouvait [Difficultés techniques] l'hôtel en payant une amende, ce qui mine complètement la raison d'être du séjour à l'hôtel. Comme je l'ai mentionné, cela ne respecte pas la période d'incubation du SRAS‑CoV‑2. Lorsque nous avons fait notre présentation aux agents de santé fédéraux, provinciaux et territoriaux, ainsi qu'aux ministres, nous n'avons reçu aucun commentaire ou aucune question précise qui allait contre les approches que nous adoptions. Je pense que nous étions tous d'accord pour dire que nous tentions de réduire l'importation aux frontières et que l'approche actuelle pourrait être améliorée.
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à la Mme Bamji.
D'abord, je vous remercie d'être parmi nous.
La pandémie a mis en lumière le fait que les investissements en recherche fondamentale sont primordiaux, puisqu'ils ont une incidence sur la vie quotidienne des gens; ils aident à prévenir des maladies, à guérir des gens et à faire face à la crise climatique, et j'en passe.
Il faut cesser de tout compartimenter et de considérer la hausse du financement de la recherche fondamentale comme une simple dépense. Il faut plutôt la voir comme un investissement de société, qui permet à cette dernière de mieux se développer à long terme.
Êtes-vous d'accord sur cela et, surtout, pouvez-vous nous expliquer votre point de vue?
Je suis tout à fait d'accord avec vous. C'est la raison pour laquelle nous pensons que le financement de la recherche scientifique fondamentale — et je dois préciser que le financement de la recherche scientifique fondamentale n'est pas un financement ciblé. Par exemple, on ne prévoit pas 2 milliards de dollars pour la COVID‑19 ou une autre chose, car nous ne savons pas où se produira la prochaine grande crise. Le Canada a toujours été en mesure d'être concurrentiel sur la scène mondiale et d'offrir son aide chaque fois que c'est nécessaire, par exemple dans le cas du SRAS et de la COVID‑19.
Auparavant, nous financions la recherche scientifique de manière très comparable aux autres pays du G7, mais aujourd'hui, ce financement est en baisse. Le financement réel de la recherche diminue. Notre pays est de moins en moins concurrentiel, et nous sommes dans une situation très difficile. En effet, lorsqu'on approuve 14 % des demandes de subventions pour des projets, on ne finance pas la majorité des excellentes demandes qui sont présentées.
Je vous remercie.
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Encore une fois, je suis tout à fait d'accord pour dire qu'en ce qui concerne les vaccins à ARNm, nous récoltons ce que nous avons semé il y a longtemps. Cela a commencé, encore une fois, en… Un chercheur canadien à Harvard y a également contribué.
Le financement actuel n'est malheureusement pas assez élevé pour répondre aux besoins. Selon moi, nous devrions financer environ 25 % des demandes de subvention qui sont présentées pour financer adéquatement les excellentes demandes de subvention qui sont présentées en ce moment, surtout dans le domaine de la santé mentale.
Comme je suis neuroscientifique et présidente de l'Association canadienne des neurosciences, je suis très préoccupée par la situation de la santé mentale. Les travaux menés dans ce domaine vont nous aider à faire face à ce type de situation, mais ces travaux découlent de la recherche scientifique fondamentale, et elle n'est pas financée au niveau approprié.
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Le Canada est un endroit très attrayant pour les scientifiques. Chaque fois que je participe à une conférence, les gens sont toujours impressionnés par le Canada, car notre société a tant à offrir.
Cependant, lorsque nous envoyons des demandes ou lorsque nous tentons de recruter des personnes dans notre université, nous constatons que les gens hésitent en raison des investissements que nous effectuons. Ils souhaitent vivement venir à Vancouver, par exemple, à l'Université de la Colombie-Britannique. Ils postulent pour un emploi, puis ils commencent à s'informer un peu plus et à voir combien nous sommes prêts à investir — le montant moyen des subventions des Instituts de recherche en santé du Canada, la capacité d'obtenir une subvention des IRSC et le taux de réussite — et je crois que c'est ce qui cause une grande partie de l'exode des cerveaux.
L'autre problème, c'est que nous perdons également nos propres étudiants canadiens. En effet, les étudiants nous regardent, frustrés, présenter une demande de subvention après l'autre sans obtenir de financement. Ils se disent qu'ils ne veulent pas vivre comme cela.
Je n'ai qu'un seul étudiant qui a poursuivi son cheminement dans un cadre universitaire. Bon nombre d'entre eux décident plutôt de quitter le milieu universitaire pour l'industrie et d'autres débouchés parce qu'ils sont horrifiés par la situation. Nous ne pouvons pas désillusionner nos propres étudiants de la sorte.
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La pandémie de COVID‑19 a bien favorisé la reconnaissance et la correction de nos lacunes grâce à un plan rigoureux de réaction aux nouvelles menaces infectieuses, qui tient compte non seulement de la santé immunologique de courte durée des Canadiens, mais, également, de la santé à long terme. Voilà qui ménage une bonne transition après les propos de Mme Bamji.
Je souhaite d'abord la diversification immédiate du portefeuille de types de vaccins dont le Canada dispose, plus précisément par l'acquisition, d'une certaine façon, de vaccins à virus complet inactivé. Comme je l'ai dit, l'Organisation mondiale de la santé vient d'en autoriser un pour utilisation d'urgence.
Un autre, que je favorise particulièrement en raison de sa formule est actuellement mis au point par Valneva et l'institut national de la santé du Royaume‑Uni, par exemple. Il est à la phase 3 du développement. Ses promoteurs envisagent le Canada comme éventuel lieu d'essai de phase 3 du vaccin, et j'espère que nous en profiterons. [Difficultés techniques] vaccins inactivés seraient de meilleurs vaccins de rappel pour les personnes guéries de la COVID‑19, qui conserveraient ainsi une meilleure mémoire immunologique.
Ensuite, nous devons nous donner les capacités de mettre au point un vaccin qui répond à nos propres critères préférés de conception, au Canada. Nous ne possédons ici aucune installation répondant aux critères des bonnes pratiques de fabrication pour le moment, et ce n'est pas la première fois qu'on le déplore. C'est une litanie. L'Inde, la Chine et le Kazakhstan ont leurs propres installations, et ces trois États ont développé des vaccins inactivés pour leurs populations. Faute de cette capacité et de cette expertise, nous nous sommes retrouvés en position de vulnérabilité et à la merci d'intérêts extérieurs à qui j'estime que nous sommes redevables pour le moment.
Ensuite encore, nous devons diversifier notre expertise, pour donner notre avis sur la mise au point de vaccins ou de leur acquisition, ce qui englobe une compréhension approfondie du système immunitaire et de sa compétence contre un pathogène donné.
Enfin, j'estime que nous devons nous donner pour règle de conduite à l'égard des médicaments, particulièrement les vaccins et les immunothérapies approuvés au Canada, d'analyser la sûreté et l'efficacité de leurs doses en fonction du sexe du patient.
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Ce que nous ignorons, nous l'ignorons. À mon avis, l'une des principales lacunes dans nos connaissances est l'absence absolue de données précises sur la biodistribution ou l'expression in situ de ces vecteurs d'administration génétique, ce qui signifie que nous ignorons où ils aboutissent et où ils s'expriment.
Je suis immunologiste, mais je ne saisis toujours pas clairement comment ces protéines exprimées sont présentées au système immunitaire, qui, d'ordinaire, compte sur un signal de danger ou sur ce que nous appelons les profils moléculaires associés à un pathogène. Ils nous aident à différencier les cellules des non‑cellules et à distinguer ce qui est dangereux de ce qui ne l'est pas pour déclencher un type approprié de réponse immunitaire. L'immunité antivirale diffère de l'antifongique, laquelle diffère de l'antiparasitaire. Toutes ces stratégies sont différentes.
En ce qui concerne, par exemple, les meneurs parmi nos vaccins candidats à ARN messager, j'ignore à quel endroit se renseigne le système immunitaire pour connaître exactement la nature de l'ennemi. C'est comme répondre à une question qu'on ne connaît pas. Il reste encore à déterminer les conséquences à long terme de cette ambivalence immunitaire.
Enfin, en ce qui concerne les vaccins à ADN, nous n'avons pas évalué, alors que nous le devrions — je l'ajoute donc à la liste des choses que je souhaite —, l'anticorps et la réponse immunitaire au vecteur même de l'adénovirus, le porteur du message. Vraisemblablement, nous provoquerions une réponse assez forte au vecteur, ce qui, en théorie, signifie que chaque injection de rappel provoquerait une réponse immunitaire moins forte au message, parce que le messager est supprimé avant de pouvoir livrer son message.
Nous n'avons pas demandé ce mode d'action plus nuancé. Nous pourrions administrer finalement des injections de rappel, pour la troisième fois, qui ne sont que des coups à blanc pour notre système immunitaire. Nous ne provoquons pas de réponse immunitaire suffisamment énergique à la protéine du spicule qui est codée dans le message en question.
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Voici deux questions pour vous.
D'abord, pourquoi préférez-vous des vaccins atténués vivants pour les enfants; ensuite, j'ai parlé des femmes.
Je pense que, en général, notre système de santé à prédominance masculine ne les voit pas. Nous savons qu'elles sont le plus durement touchées par des séquelles graves de la vaccination. Vous en avez parlé. Elles ont deux fois plus d'anticorps que les hommes et elles sont plus susceptibles aux maladies auto-immunes. Pourtant, nous leur administrerons exactement les mêmes médicaments, la même dose, à elles et aux enfants.
Quelle est votre position à ce sujet?
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Je réponds d'abord à la question facile.
Les vaccins atténués vivants sollicitent et exercent toutes les parties du système immunitaire, qui agit ensuite de façon homogène. Ça englobe le système immunitaire inné, qui possède également ce type de mémoire située au niveau épigénétique, et la sensibilisation du système immunitaire adaptatif pour qu'il réagisse convenablement à un type donné de pathogènes. De nombreuses études ont montré que ce type de stimulation procuré par ces vaccins protège les enfants non seulement contre des pathogènes précis, visé par le vaccin, mais qu'il les protège en plus contre les maladies immunitaires.
Par exemple, le B. C. G., qui est en réalité un vaccin atténué vivant de la vieille école est actuellement testé pour le traitement des diabètes de type 1. Les jeunes systèmes immunitaires ont besoin de cette éducation et de cet exercice, si vous voulez, pour bien fonctionner, tout comme les autres systèmes complexes comme les muscles, les os et l'acquisition du langage.
La situation des femmes n'est pas nouvelle. Il en a toujours été ainsi. Je pense que, dans une grande partie du travail de mise au point d'un médicament, on ne veut pas se compliquer la tâche plus que nécessaire, et les différences entre les sexes n'ont universellement pas été prises en considération. Mais, en ce qui concerne le système immunitaire, vu la grandeur des différences, il est malheureux que nous continuions à nous contenter essentiellement d'une régression par rapport à la moyenne. C'est la pratique, et les femmes font les frais de mesures comme la vaccination. Nous devrions vraiment chercher à obtenir davantage d'analyses axées sur les différences entre les sexes pour ce qui concerne les doses et la sécurité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Rapidement, je pose la question à Mme Paish.
Vous parliez des incohérences entre les frontières terrestres et aériennes.
Est‑ce que votre groupe consultatif a examiné l'étude pilote de l'Alberta, qui, au début, s'est déroulée pendant l'épidémie de COVID, qui consistait en des tests rapides dans les aéroports et à la frontière terrestre? Ç'a donné des résultats franchement très positifs. Le groupe a‑t‑il envisagé cette façon de faire comme une option, par rapport à la quarantaine dans un hôtel?
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Dans l'histoire, c'est le seul qui ait réussi à éradiquer des maladies infectieuses. Voilà pourquoi je répondrais par l'affirmative, mais il faut plus du temps pour mettre au point ces vaccins atténués vivants.
Parmi les vaccins qu'on travaille à mettre au point, quelques‑uns sont de ce type, d'après le tableur de l'Organisation mondiale de la santé. Ils exercent la totalité du système immunitaire, de façon homogène, au lieu de ne donner un élément d'information qu'à une seule de ses parties. Ils seront de loin plus efficaces, à mon avis. De plus, ils exercent le système immunitaire de la façon globalement la plus favorable à ses fonctions.
Sur les enfants, on a rassemblé une masse de faits qui montrent que les vaccins atténués vivants sont meilleurs.
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Merci, monsieur le président.
Madame Paish, pour reprendre où nous nous étions quittées, à la séance du 10 mai, je crois avoir écrit que vous consultiez les provinces et les territoires sur les constatations et les recommandations de votre groupe de travail. Si j'ai bien compris, vous n'avez pas suscité de réactions très énergiques, parce que les participants étaient d'accord là‑dessus.
À l'époque, dans ma province natale, par exemple, des annonces montraient la fermeture des frontières sur des cartes évoquant le sang et incriminaient la troisième vague. Pendant ce temps, alors que le virus se propageait, la classe politique disait que les provinces et les territoires appuyaient la levée des restrictions. Vos conversations en témoigneraient. Je ne vous demande pas votre point de vue sur l'aspect politique des choses, mais je vous interroge sur ces conversations, qui appuyaient la levée des mesures aux frontières.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais poursuivre avec la Dre Bamji.
En 2019, vous avez posé à des partis politiques certaines questions que nous avons trouvées très pertinentes.
À mon tour, j'ai une question à vous poser, car je suis sincèrement curieux de connaître votre avis sur ce sujet.
Ma question est la suivante. Comment voyez-vous le rôle du gouvernement dans la recherche, sachant que les agences gouvernementales devraient peut-être elles-mêmes jouer un rôle actif dans le ciblage des priorités en recherche scientifique ?
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Merci pour la question.
Les élus gouvernent, et le rôle des scientifiques est de faire de la science. Sans contredit, les scientifiques peuvent, avec leurs travaux, cibler ce qui, à leurs yeux, est l'essentiel. Nous préférerions, encore une fois, ne pas subir l'ingérence du gouvernement qui nous demanderait de faire de la recherche ciblée, comme c'est arrivé dans le passé.
Même avec la COVID‑19, nous sommes très heureux du financement injecté dans la recherche sur cette maladie, parce que nous devons absolument le faire. Pendant les prochaines années et même les dix à venir, ce sera un objet très important de recherche. Mais nous ne sommes pas entièrement certains d'où viendra la prochaine crise — je le répète sans cesse —, et c'est la raison pour laquelle les trois Conseils — les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada — ont besoin d'un financement sans restrictions, sans limite.
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J'émets une hypothèse. Il est vraiment difficile de convaincre les grandes… En moyenne, les sociétés pharmaceutiques auraient une capacité et des ressources maximales pour déployer n'importe quoi très rapidement. Elles ont les pieds sur terre. Elles peuvent effectuer des essais cliniques. Elles possèdent une capacité de fabrication, etc. Mais, dans le monde des vaccins, les pandémies vont et viennent, comme nous l'avons dit au sujet du SRAS, qui n'a fait que passer.
Pour ce qui est d'y consacrer beaucoup de ressources, ça ne présente pas beaucoup d'attrait pour les sociétés pharmaceutiques, sauf si elles en retirent des renseignements utiles. À la faveur de la pandémie, elles ont obtenu beaucoup de données sur la sûreté et l'efficacité de ces vecteurs viraux. Je pense qu'elles ont raflé le gros lot, et la raison pour laquelle nous n'avons pas…
Il y a, comme je l'ai dit, les vaccins inactivés. Si nous pouvions fabriquer notre propre vaccin, nous ne serions pas redevables à ces autres intérêts potentiels.
Je vous souhaite la bienvenue à la 44e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face avec la pandémie de la COVID‑19.
Je souhaite bon retour à nos témoins.
Nous accueillons Stephen Lucas, sous-ministre du ministère de la Santé; Rob Stewart, sous-ministre du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile; Bill Matthews, sous-ministre du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux; Dr Matthew Tunis, secrétaire général du Comité consultatif national de l'immunisation; ainsi que les représentants de l'Agence de la santé publique du Canada: Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique; la brigadière-générale Krista Brodie, vice-présidente de la Logistique et des opérations; et Iain Stewart, président.
Je dois informer les membres du Comité que M. Stewart, la Dre Tam et la brigadière-générale Brodie doivent absolument nous quitter à 13 heures puisqu'ils ont d'autres activités à l'horaire.
Nous allons maintenant passer directement aux questions.
Je crois que c'est Mme Rempel Garner qui va ouvrir le bal.
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Je remercie le président.
Je remercie nos témoins de se joindre à nous aujourd'hui.
Ma question s'adresse au Dr Tunis.
Depuis ce matin, la plupart des résidents de Peel et d'autres foyers d'infection en Ontario peuvent prendre rendez-vous pour leur deuxième dose de vaccin, grâce à l'augmentation de l'offre. Lors de notre dernière réunion, le Dr Loh était présent et nous a dit qu'il était important de recevoir une deuxième dose pour nous protéger contre les variants.
Que pouvez-vous nous dire sur l'efficacité des vaccins autorisés au Canada contre le variant Delta?
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Je vous remercie de la question.
Le Comité consultatif national de l'immunisation, ou CCNI, surveille l'efficacité des vaccins dans le monde contre un certain nombre de variants préoccupants. Nous avons récemment pu recueillir des preuves au Royaume-Uni concernant le variant Delta ou B1.617.2. Ce variant semble très bien répondre à deux doses des vaccins Pfizer ou AstraZeneca. Dans les deux cas, on constate une très forte amélioration de la protection lorsque la deuxième dose est administrée. La première dose de vaccin offre également une certaine protection, d'après des études réalisées au Royaume-Uni.
Le CCNI n'a pas encore émis d'avis à ce chapitre à l'intention de l'Agence, mais nous surveillons de près ces données. De toute évidence, c'est une source de préoccupation puisque le variant fait son apparition au Canada. Le CCNI continue d'étudier la question. Je crois que la protection avoisinait les 60 % pour AstraZeneca, et les 80 % pour Pfizer.
Je tiens à préciser que nous parlons de l'infection symptomatique. Nous n'avons pas encore recueilli de preuves sur la protection de ces vaccins contre les conséquences graves de la maladie, comme les hospitalisations et les décès. En général, on s'attend à ce que les vaccins offrent une protection encore plus élevée à ce chapitre que celle que nous obtenons contre l'infection symptomatique, ce que nous avons constaté dans un certain nombre d'autres études sur l'efficacité des vaccins. Il est très encourageant de voir que ces vaccins, auxquels nous avons accès et que nous utilisons au Canada, devraient offrir une protection contre le variant Delta une fois toutes les doses administrées.
Je vous remercie.
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Je vous remercie de la question, monsieur le président.
Je pense que nous avons bien dit que le variant Delta est plus contagieux. Il se propage plus facilement. Il est très important que les personnes redoublent d'efforts pour respecter les mesures de protection personnelle et les conseils de la santé publique.
Les données ne sont pas aussi fiables ayant trait à l'incidence du variant sur la gravité de l'infection. Selon les premières indications, ce variant pourrait également entraîner une augmentation des hospitalisations.
Mon message, c'est qu'il faut être très vigilant entre la première et la deuxième dose. Il faut se retrousser les manches et recevoir les deux doses prévues au calendrier vaccinal. Les provinces sont en train d'accélérer l'administration des deuxièmes doses. Nous le constatons dans les données sur les approvisionnements que nous recevons actuellement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai reçu le témoignage d'un couple qui a consigné l'ensemble de ses démarches auprès de Switch Health pour obtenir les résultats de ses tests.
Je vous mets en contexte. Les membres du groupe sont arrivés le 2 juin dernier, mais ils n'ont toujours pas reçu les résultats de leur deuxième test de dépistage, alors que leur quarantaine se termine demain. Monsieur doit reprendre le travail mercredi. Dans son témoignage, la dame mentionne qu'elle a attendu à plusieurs reprises plus de deux heures au téléphone pour obtenir les résultats de son test. Souvent, c'est même une dizaine de fois que les démarches ont été faites auprès de Switch Health.
Pourtant, les représentants de Switch Health avaient assuré à ce comité, le 28 mai, dernier que le temps d'attente au téléphone avait été réduit à 15 minutes, tout un contraste comparativement à deux heures. Ils ont aussi affirmé que les gens recevaient leurs résultats au plus tard le 14e jour, ce qui ne sera visiblement pas le cas dans la situation qui nous intéresse.
Étant député dans une circonscription où il y a beaucoup d'agriculteurs, je n'ai pas besoin de vous faire de dessin sur les ratés connus par Switch Health par le passé.
Ma question s'adresse à M. Lucas. Le ministère de la Santé a-t-il fait le suivi auprès de Switch Health pour s'assurer que ces délais sont respectés?
Quelles mesures son ministère a-t-il prises pour s'assurer que Switch Health répond dans des délais raisonnables?
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Je vous remercie infiniment de la question.
Il y a un certain nombre de domaines où le rendement n'a pas été à la hauteur, comme les délais d'attente au téléphone, les délais de livraison des trousses de dépistage et les délais de traitement des tests. Pour chaque aspect, nous avons collaboré avec Switch Health, qui a été un partenaire constructif et déterminé, et nous avons trouvé des solutions. De plus, nous nous sommes efforcés de trouver d'autres fournisseurs dans ce secteur, puisque les problèmes de capacité sont à l'origine du problème.
Monsieur le président, honorable député, si vous me fournissez les détails, je veillerai à ce que le problème soit résolu. Vous avez bien sûr mon adresse courriel, ou vous pouvez l'obtenir par l'intermédiaire du président. Je ne veux voir aucune situation semblable, bien sûr, et nous serons ravis de faire un suivi auprès de votre électeur pour rectifier le tir immédiatement.
Au G7, en fin de semaine, à une question portant sur la levée des brevets sur les vaccins contre la COVID‑19, le premier ministre Justin Trudeau a répondu qu'il étudiait toutes les façons d'assurer la vaccination de tous, sans préciser si son gouvernement avait changé d'approche sur la question.
Pouvez-vous nous dire, aujourd'hui, quelle est l'opinion du gouvernement au sujet de la levée des brevets sur les vaccins contre la COVID‑19?
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Je crois qu'il y a deux choses, monsieur le président.
Pour ce qui est de déterminer de quelle motion il s'agit, je crois qu'une motion proposée à ce comité stipulait que si nous ne pouvions pas faire parvenir les documents au légiste à temps, nous devions les envoyer au Comité. Si j'ai commis une erreur en les envoyant ici, je m'en excuse.
En ce qui concerne le caviardage, il appartient à Travaux publics et Services gouvernementaux, en tant qu'organisme responsable de la passation des marchés du gouvernement, de déterminer ce qui est sensible et ce qui ne l'est pas. Nous avons l'obligation de consulter nos fournisseurs de vaccins pour prendre ces décisions. Nous avons estimé que le ministère était le mieux placé pour faire ces choix afin de préserver l'intégrité des contrats.
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D’accord, je vais maintenant passer à autre chose.
Le gouvernement fédéral avait auparavant affirmé qu'il donnerait jusqu'à 100 millions de doses de vaccin aux pays à faible revenu. Cependant, hier, le a confirmé que le Canada ne fera don que de 13 millions de doses excédentaires. Les 87 millions restantes seront comptabilisées dans les contributions financières.
Étant donné qu'il est pratiquement impossible pour les pays à faible revenu d'acheter des doses, compte tenu de la grave pénurie mondiale de vaccins, pourquoi le gouvernement du Canada n'est‑il pas disposé à faire un don plus important de doses excédentaires?
Monsieur Matthews, cette question ne s'adresse pas nécessairement à vous, mais à la personne la mieux placée pour y répondre.
Je voudrais donner le détail de ces 13 millions de doses. Plus de sept millions de doses sont données par Novavax, dont le vaccin est actuellement en phase d'essais cliniques et n'a même pas été approuvé au Canada. Les six millions de doses restantes sont celles d'AstraZeneca et de Johnson & Johnson que le Canada a achetées au COVAX. Il me semble que sur les 100 millions de doses promises, le Canada va réellement livrer 7 millions de doses qui n'ont même pas encore été approuvées et qui ne le seront peut-être jamais, et 6 millions de doses que nous allions déjà prendre au COVAX, ce que nous n'aurions, selon moi, jamais dû faire.
Est‑ce exact? Ce semble l'être, en termes de doses réelles envoyées à...
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Je pensais à voix haute.
En ce qui concerne la répartition que vous avez mentionnée pour Novavax, comme vous l'avez dit, ce vaccin est un produit d'avenir, qui est en voie d'être fabriqué. Les résultats de ses essais cliniques commencent à être publiés, et il semble extrêmement prometteur. Pour ce qui est d'AstraZeneca, comme vous le savez, ces doses sont en fait en cours de production. Ces types de doses peuvent donc être offertes.
Au fil du temps, nous allons devoir faire vacciner les gens dans le monde entier. Nous allons devoir [Difficultés techniques], donc oui, certains tout de suite, comme vous le soulignez, et d'autres au cours des prochains mois seront en fait extrêmement précieux eux aussi.
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Monsieur le président, je vous remercie de cette question. J'espère que je vais donner la réponse que vous attendez.
Les vaccins à ARNm ont été extrêmement efficaces en termes d'essais cliniques et de données réelles, y compris contre les variants, ce qui a été mentionné dans certaines des réponses précédentes, je pense. Les vaccins à vecteur viral l'ont également été. Nous disposons à la fois de données issues d'essais cliniques et de données réelles.
La question est la suivante: qu'en est‑il des autres vaccins? Il faut disposer des données des essais cliniques sur les autres vaccins pour en connaître l'efficacité. Novavax présente des données très prometteuses, qui doivent être examinées par l'organisme de réglementation.
Les vaccins à base de sous-unités protéiques sont des technologies qui ont été utilisées pour d'autres vaccins à usage humain, de sorte que nous les connaissons. Certains de ces vaccins contiennent également un adjuvant qui renforce le système immunitaire. Ce sont des vaccins que nous avons utilisés par le passé.
Certaines des questions précédentes portaient sur les préoccupations relatives à l'utilisation répétée des vaccins et à leur efficacité en tant que rappels, par exemple. C'est une question que nous devrons examiner à l'aide de données. Il reste à voir si les vaccins à virus entier ou à virus vivant atténué se concrétiseront et constitueront une option à l'avenir. Il est possible que nous utilisions des rappels différents de ceux que nous avons utilisés pour les programmes de vaccination initiaux. Là encore, nous devrons examiner les éléments probants.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Kelloway.
Monsieur Matthews, je veux clarifier un point parce que je pense que vous vous êtes mal exprimé.
La motion à laquelle vous faites allusion... La motion de la Chambre ne fait, en réalité, pas exclusivement référence aux contrats. Il s'agit de la motion de M. Barlow. Je vais en lire une partie pour le compte rendu:
Si le légiste ne dispose pas de ces documents, que le Comité demande au gouvernement de déposer auprès de lui les contrats relatifs aux sept ententes concernant les vaccins conclues par le Canada avec des fournisseurs, qu’ils soient déposés...
Voulez-vous préciser de quelle motion en particulier vous parliez? Je pense que la...