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Merci, monsieur le président.
Je suis Lyn Elliott Sherwood, directrice générale du Groupe patrimoine du ministère du Patrimoine canadien. J'aimerais vous présenter les collègues qui m'accompagnent.
Keith Wickens est le gestionnaire du Programme d'indemnisation et Marie Riendeau, du ministère de la Justice, travaille aux Services juridiques du ministère du Patrimoine canadien. Au cas où je ne serais pas en mesure de répondre à vos questions, je ferai appel à eux. S'ils ne connaissent pas la réponse non plus, nous vous répondrons par écrit. Je m'y engage.
[Français]
Aujourd'hui, on voudrait vous donner un aperçu du Programme d'indemnisation et de ses opérations pendant les premiers cinq ans, partager avec vous les résultats du programme pendant cette période et les résultats de l'évaluation faite pendant les derniers mois de l'année 2005 et, finalement, discuter de certains enjeux identifiés dans l'évaluation.
Je vais faire la présentation en anglais, mais évidement, s'il y a des questions par la suite, il me fera plaisir d'y répondre dans la langue de votre choix.
[Traduction]
Je vous prie par avance de m'excuser, car c'est un exposé relativement long, mais j'aimerais faire en sorte, au début de votre examen, que tout le monde soit sur la même page et connaisse les détails du programme. Je vais donc tâcher d'aller aussi vite que possible. Je crois savoir que le greffier a distribué une copie de l'exposé.
La loi établissant le Programme d'indemnisation a été adoptée en juin 1990 et le règlement d'application a été promulgué en décembre de la même année. La loi établit un programme complexe mais au principe relativement simple, à savoir que le gouvernement assume la responsabilité potentielle d'une perte ou d'un dommage causé aux objets contenus dans les expositions itinérantes admissibles, des fonds n'étant déboursés que dans l'éventualité d'une perte ou d'un dommage. Cela signifie que l'administration du programme tourne entièrement autour de la gestion du risque. Comme vous le savez, la loi prévoit un examen parlementaire après les cinq premières années d'activité. Puisque le programme a été mis en place en 2000-2001, nos cinq premières années ont pris fin l'an dernier.
Les objectifs qui avaient été fixés pour les cinq ans étaient de promouvoir l'accès au patrimoine canadien et mondial par le biais d'échanges d'objets et de doter les établissements canadiens d'un avantage concurrentiel afin qu'ils soient compétitifs sur le plan de prêts d'objets et puissent organiser des expositions internationales prestigieuses -- nous reviendrons plus loin sur certaines réalisations qui en ont résulté.
Il s'agit, en substance, d'une relation tridirectionnelle. L'établissement canadien qui organise une exposition conclut une entente de prêt avec les institutions ou les particuliers prêtant les objets qui seront exposés. Cet établissement demande alors au gouvernement à bénéficier de l'indemnisation à l'égard des objets et le gouvernement -- c'est-à-dire, notre Programme -- conclut un accord d'indemnisation avec les propriétaires des objets. C'est donc un partenariat entre trois parties et un jeu de contrats tridirectionnel.
La loi définit les établissements admissibles. Il s'agit de musées, de galeries d'art, d'archives et de bibliothèques publiques, qui poursuivent des fins éducatives ou culturelles, dont les activités sont exclusivement d'intérêt public et qui exposent des objets au public. Au cours des cinq premières années du Programme d'indemnisation, les seuls clients ont été des musées et galeries d'art. Nous n'avons pas reçu de demande provenant d'archives ou de bibliothèques.
Le règlement établit un seuil de 500 000 $ pour la valeur des expositions admissibles au programme. Il exige aussi que les objets représentent un patrimoine canadien ou un patrimoine international de haute importance.
Dans le cas d'expositions internationales, la juste valeur marchande des objets étrangers doit être supérieure à 50 p. 100 et il doit y avoir au moins un lieu de présentation au Canada. Dans le cas des expositions canadiennes, la juste valeur marchande des objets canadiens doit être supérieure à 50 p. 100 et l'exposition doit être présentée dans au moins deux provinces. Autrement dit, le programme se limite aux expositions circulant au Canada.
Si une exposition canadienne va à l'étranger, elle est indemnisée par le ou les pays d'accueil, tout comme nous indemnisons les expositions étrangères venant au Canada.
À titre d'illustration, je vous cite quelques expositions dont vous avez pu avoir connaissance ces dernières années. Il y a en ce moment même une exposition japonaise à Pointe-à-Callière, à Montréal. Il y a eu une exposition d'objets en jade chinois qui a été présentée en plusieurs lieux de l'ouest du Canada ainsi qu'au Musée de la civilisation de Québec il y a quelques années. «Le Peuple des marais», au Musée des civilisations, a connu un grand retentissement. Il y a eu l'exposition « L'Égypte éternelle » au Musée royal de l'Ontario. En ce moment, le Musée canadien des civilisations fait circuler une exposition sur Rocket Richard au Québec, en Colombie-Britannique et en Alberta, sauf erreur. McMichael a organisé une exposition itinérante sur Emily Carr, Georgia O'Keeffe et Frida Kahlo.
Voilà un échantillonnage d'expositions couvertes. Nous serons ravis de vous en remettre la liste complète, si vous le souhaitez.
J'ai mentionné que le programme tourne autour de la gestion du risque et, dans les diapositives suivantes, je vais traiter de la démarche de gestion du risque inhérente et à la loi et au fonctionnement du programme.
Tout d'abord, la loi fixe un plafond de responsabilité annuel de 1,5 milliard de dollars pour la valeur indemnisable. Elle établit également un plafond par exposition de 450 millions de dollars pour la valeur couverte, la juste valeur marchande étant déterminée obligatoirement par une tierce partie.
Le règlement établit une limite de responsabilité de 100 millions de dollars par déplacement. La partie transport d'une exposition comporte habituellement le plus gros risque, et c'est la raison de cette limite particulière.
Le règlement établit une franchise à échelle mobile qui est fonction de la valeur de l'exposition elle-même. Manifestement, les expositions du côté inférieur de l'éventail des valeurs, celles de moins de 3 millions de dollars, font l'objet de la franchise la plus faible avec 30 000 $, mais les expositions à valeur supérieure, jusqu'à 450 millions de dollars, sont assujetties à une franchise de 500 000 $.
Les établissements peuvent assurer les risques au-delà de ce que nous couvrons pour une exposition d'une valeur plus grande que ce que nous assurons. Ils peuvent également s'assurer contre le risque de devoir payer la franchise. Le programme constitue essentiellement un partenariat entre le gouvernement et les établissements, dans lequel ces derniers assument le risque et le coût des réclamations de faible valeur -- et manifestement elles partagent ce risque avec leurs assureurs -- et le gouvernement qui couvre le risque de sinistres de montants plus élevé.
Il faut signaler que, précédemment, l'assurance tous risques était principalement souscrite par certains des gros réassureurs étrangers et qu'une partie de cette activité a maintenant été rapatriée au Canada au profit d'assureurs canadiens. Bien entendu, le ministre des Finances s'intéresse de près au passif éventuel du gouvernement et nous lui communiquons régulièrement les responsabilités que nous avons assumées.
Le deuxième grand élément de la gestion du risque, ce sont les exclusions, les risques que nous ne couvrons pas. Les périls que nous ne couvrons normalement pas sont énumérés dans les lignes directrices du programme et sont variables. Chaque accord d'indemnisation avec un propriétaire stipule expressément que les objets sont assurés contre tous les risques de perte ou dommage, exceptés ceux qui sont spécifiquement exclus. C'est évidemment là un facteur qui concerne de près chaque exposition.
De manière générale, nous excluons l'usure normale, le détérioration graduelle, les dommages causés par les nuisibles, les vices propres -- j'ai dû me renseigner de quoi il s'agissait lorsque je suis devenue responsable de ce programme, et le vice propre est une propriété inhérente à un matériau, par exemple la rouille dans le cas du fer --, les défauts ou états préexistants, la contamination radioactive, les guerres, grèves, émeutes et mouvements populaires et, enfin, les réparations, restaurations ou retouches qui n'ont pas été entreprises à la demande du Ministère.
Initialement, nous excluions les actes de terrorisme. Mais dans le monde d'après le 11 septembre, cela était manifestement un souci pour les propriétaires recherchant la couverture. Un certain nombre de grosses sociétés d'assurance, dont la Lloyd's, refusaient de couvrir le terrorisme et, en fin de compte, les assureurs primaires soit excluaient totalement ce risque soit imposaient des tarifs astronomiques dépassant les moyens des musées. Aussi, dans le contexte d'une série de décisions gouvernementales prises en réaction au 11 septembre, nous avons été autorisés, par consensus général, à ajouter le terrorisme aux risques couverts.
Nous excluons également les pertes ou dommages causés par malveillance ou négligence grave de la part soit du propriétaire soit d'une institution participante. Le gouvernement n'assume non plus aucune responsabilité si une protection d'indemnisation est accordée pour des objets qui font ou pourraient faire l'objet de poursuites civiles ou criminelles portant sur leur propriété.
Un autre élément primordial de la gestion du risque, ce sont les installations elles-mêmes. Pour être admissibles à l'indemnisation, les installations d'exposition doivent répondre à certaines normes internationales spécifiées par règlement. L'inspection des installations, ou l'analyse des données et d'autres renseignements les concernant, est assurée par l'Institut canadien de conservation, un centre national d'excellence qui fait d'ailleurs partie du ministère du Patrimoine canadien.
Pour être agréé par nous, un lieu d'exposition doit répondre à certaines normes en matière de sécurité, de protection contre l'incendie et d'accès aux pompiers, et de préservation des collections et de contrôle de l'environnement. Le dernier aspect comprend le contrôle de la température et de l'humidité -- tant les niveaux que la stabilité de la température et de l'humidité. Cela représente un défi particulier pour les petits établissements; songez, par exemple, à la difficulté que cela présente pour une demeure historique type. Les niveaux d'éclairage sont également un problème. Les lieux d'exposition doivent fait état de leurs antécédents et révéler tout problème qu'ils ont pu connaître dans le passé, par exemple des sinistres dus à la défaillance de systèmes de contrôles de l'environnement.
Il nous arrive d'agréer certaines installations pour uniquement des expositions bien précises, lorsque les matériaux sont peu vulnérables. Par exemple, pour l'exposition de jades que j'ai mentionnée plus tôt, certains lieux ont été agréés pour cette exposition-là seulement parce que le jade est un matériau peut-être moins vulnérable que d'autres. D'autres établissements sont agréés globalement pour toutes les expositions, mais doivent demander le renouvellement de l'agrément tous les cinq ans.
Il ne suffit pas que le bâtiment soit en bon état; nous passons également au microscope et à la loupe la planification concrète de l'exposition, afin d'évaluer les risques associés au contenu, à l'emballage et à la manutention et au transport des objets et déterminer les niveaux de responsabilité appropriés. Par exemple, sur le plan du transport et de la manutention, nous examinons des aspects tels que la construction des caisses, si elles ont déjà servi précédemment et qui assurera la mise en caisse et le décaissage. En ce qui concerne les sociétés de transport, quelles mesures de sécurité ont-elles mises en place, ont-elles deux chauffeurs, les camions sont-ils équipés de systèmes de suspension pneumatique et d'une régulation des conditions ambiantes?
Pour ce qui est de la sensibilité des objets individuels, certains exigent des niveaux d'éclairage particulièrement faibles, et si une institution organisatrice prévoit de créer des vitrines d'exposition, quel sera l'éclairage à l'intérieur des vitrines et présente-t-il le nombre de lux voulu?
Nous prenons en compte aussi les conventions internationales. Les objets sont-ils faits de matériaux provenant d'espèces en péril? Tous ces éléments sont passés en revue par un groupe d'experts pour chaque exposition.
Voilà donc, aussi brièvement que possible, le fonctionnement général du programme et la façon dont nous abordons la gestion du risque.
J'aimerais maintenant, dans la deuxième partie, vous parler des résultats et des conclusions de l'évaluation. Comme je l'ai dit, cette évaluation a été menée vers la fin de 2005 et a répondu aux questions standards posées dans toute évaluation gouvernementale, sur le plan de la pertinence, de la rentabilité, etc. Elle a permis également de faire le point des résultats pour les cinq premières années.
Le premier constat est que le programme est effectivement pertinent. Il répond à un besoin réel et continue de correspondre aux objectifs d'ensemble du Ministère et du gouvernement sur le plan de l'accès au patrimoine. Son importance va même croissant du fait de l'augmentation des primes d'assurance. Lorsque la loi a été adoptée, le coût d'une police d'assurance était d'environ 1 $ par tranche de valeur de 1 000 $ d'une exposition. Ce chiffre a maintenant augmenté, selon les établissements, pour passer à 2,85 $ et 4,75 $ pour 1 000 $. Il représentait environ 17 p. 100 du coût de la création d'une exposition majeure et il atteint aujourd'hui entre 25 et 35 p. 100. Une exposition majeure pourrait coûter 3 millions de dollars à organiser, dont 1 million de dollars serait accaparé par l'assurance. C'est donc très clairement un besoin qui existe toujours et qui va même croissant.
Le programme s'est avéré un outil primordial pour les établissements canadiens organisateurs d'expositions. Comme je l'ai mentionné, tout accord d'exposition doit couvrir des risques pour lesquels il est difficile d'acquérir une assurance privée.
C'est un programme rentable. Nous budgétisons environ 200 000 $ par an pour lui, ce qui couvre trois employés et les expertises externes. Il a donc coûté 1 million de dollars au cours des cinq premières années, tout en dégageant une économie de 20 millions de dollars en frais d'assurance au profit des établissements.
L'évaluation a conclu que les risques sont bien gérés, grâce aux divers éléments que j'ai décrits. Au cours des cinq premières années, nous avons couvert 46 expositions, d'une valeur globale de 7 milliards de dollars. Je suis heureuse de pouvoir dire que nous n'avons eu à indemniser aucune perte. J'imagine que c'est là le résultat qui va intéresser le plus nos collègues du ministère des Finances lorsqu'il déterminera la valeur du programme.
Nous avons pu également accroître la compétitivité de nos organisateurs d'expositions et la capacité institutionnelle. Les établissements étrangers seront plus disposés à prêter à des institutions canadiennes qu'auparavant. L'une des caractéristiques du régime canadien est que nous couvrons le transport aller et retour, alors que beaucoup d'autres pays ne couvrent que l'aller. Manifestement, nous offrons aussi une couverture importante aux yeux des prêteurs et propriétaires, une couverture qui n'est pas facilement disponible auprès de sources privées ou alors à des prix prohibitifs. Les économies de frais d'assurance font, pour beaucoup d'établissements, la différence entre une exposition couvrant ses frais et une exposition déficitaire, ce qui se répercute sur leur activité d'ensemble.
Au cours des cinq premières années, 77 p. 100 des établissements ont amélioré leur infrastructure de façon à respecter nos normes, là où nous avions identifié des lacunes. Selon des renseignements anectodiques, nous savons qu'un certain nombre d'administrateurs ont fait valoir à leur conseil que l'économie réalisée au niveau des frais d'assurance pourrait être mise à profit pour améliorer les installations. Il y a donc clairement un avantage à long terme pour les institutions, sur le plan de leur capacité à préserver les collections permanentes, en sus de l'avantage immédiat de pouvoir recevoir l'exposition concernée. Et il y a un cercle vertueux --
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Ce sera avec plaisir, monsieur.
Je vais essayer d'avancer assez rapidement. Sur la page suivante, j'attire votre attention sur les résultats concernant le nombre de visiteurs et certains des autres avantages qu'en retirent les établissements, sur le plan de l'accroissement de leurs recettes, du nombre des adhésions et des dons.
J'aimerais consacrer quelques minutes aux recommandations issues de l'évaluation du programme. En dépit de tous les aspects positifs, il est toujours possible de faire mieux. Nous avons renforcé nos méthodes de mesure du rendement de notre programme. Nous recueillons de meilleures données au fur et à mesure que nous avançons. L'une des recommandations issues de l'évaluation, et qui intéressera particulièrement le comité, consiste à veiller à ce que les paramètres de conception du programme restent adaptés aux conditions actuelles du marché. Nous en venons maintenant à la fin de l'exposé.
Il s'agira pour nous de trouver le juste compromis entre la flexibilité que souhaitent nos clients et la rigueur de la gestion des risques courus par la Couronne. C'est là l'élément fondamental de l'analyse.
Passant maintenant à la page 14, certaines pressions sont exercées sur nous afin que nous allégions les exclusions. Nous les avons modifiées pour certaines expositions à l'insistance de prêteurs étrangers, en particulier. En outre, dans certains cas, nous avons ajouté des exclusions à notre liste standard afin de mieux gérer les risques associés à des expositions particulières. Nous ressentons donc toutes sortes de pressions en faveur d'une modification de la liste.
Les exclusions relèvent de trois catégories. D'abord, il y a certains risques considérés comme étant de la responsabilité des propriétaires, ou encore inhérents à la composition ou à l'état des objets, et ceux relatifs à l'usure normal, au vice inhérent ou à la contestation de propriété.
Le second groupe peut faire l'objet d'une évaluation et des mesures peuvent être prises afin d'atténuer le risque pour la Couronne. Cela englobe la dégradation causée par des nuisibles, la contamination radioactive et les dégâts associés aux émeutes, guerres et grèves, etc. Nous signalons qu'un certain nombre de régimes d'indemnisation étrangers n'excluent pas ces périls. La Grande-Bretagne, pour sa part, couvre les dommages de guerre au moyen d'un mécanisme distinct. Elle n'a pas eu à payer de sinistre en dépit de son système qui n'exclut pas la couverture de ces risques.
Ensuite, il y a une troisième catégorie qui comprend les risques imprévisibles, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent être ni évalués ni atténués, qu'il s'agisse de réparations non autorisées ou d'actes de malveillance. Donc, lorsqu'il s'agit pour nous de donner suite aux recommandations de l'évaluation, et dans le cadre de votre examen, l'une des questions sera de savoir s'il faut s'en tenir à notre liste standard ou bien l'ouvrir un peu.
Le deuxième enjeu clé est le plafond annuel de responsabilité. Au moment de l'adoption de la loi, cela était déjà signalé comme un aspect qu'il faudrait revoir après quelque temps. Nous avons frisé la limite. De fait, en raison d'une erreur, à un moment donné nous l'avons même dépassée. Dans un autre cas, le Musée des beaux-arts a retiré une demande afin de laisser de la place pour un établissement plus petit.
Nous assistons également à une tendance à la hausse de la valeur moyenne des expositions, ce qui commence à limiter le nombre des expositions que nous pouvons couvrir pendant une année donnée. Le Canada n'est pas seul dans ce cas et d'autres pays ont majoré leur plafond.
Comme nous l'avons indiqué, ce plafond est inscrit dans la loi. Mais cette dernière prévoit également qu'il peut être modifié, soit par une modification de la loi, soit par une loi d'affectation de crédit. Il s'agit donc d'examiner les éléments de risque.
Passant à la page 18, le plafond de 450 millions de dollars par exposition est un autre problème identifié antérieurement. Au cours des cinq premières années du programme, six des expositions que nous avons couvertes dépassaient la valeur de 450 millions de dollars. Les établissements concernés ont dû acheter une assurance complémentaire. Cela a représenté pour eux un coût direct supplémentaire de 8,5 millions de dollars.
D'autres pays soit n'ont pas de plafond fixe soit ont un plafond supérieur au nôtre. Là encore, soit une modification de la Loi sur l'indemnisation soit une loi d'affectation pourrait majorer ce plafond. Si tel était le cas, nous examinerions les risques.
En ce qui concerne la limite de 100 millions de dollars par déplacement, sachez que relativement peu d'objets dépassent ce montant. Vous avez vu dans les journaux il y a quelques semaines qu'un tableau de Picasso s'est vendu pour 95 millions de dollars, soit le montant le plus élevé jamais atteint par une peinture. C'est là l'un des points pivots de la gestion de risque: en effet, le risque est le plus gros pendant le transport.
Le seuil minimal est de 500 000 $. Au cours de l'évaluation, d'aucuns nous ont dit qu'il serait tellement plus facile pour eux s'il existait un programme de subvention plutôt que de devoir se plier à toutes les formalités requises pour l'indemnisation. Nous faisons observer que l'Association des musées canadiens a un programme d'assurance collective qui cible les petites expositions et les établissements dont les installations ne répondent pas à nos normes. Nous fournissons une aide financière par le biais du programme d'aide aux musées pour les expositions itinérantes et l'assurance constitue une dépense admissible. Et même si nous écartions toutes les expositions de moins de 3 millions de dollars, nous necréerions pas beaucoup de place en haut de la fourchette pour les expositions plus importantes. Il faut signaler que le but du programme d'indemnisation, en premier lieu, était d'aider les grosses expositions.
Je suis désolée d'avoir pris un peu plus de temps que vous ne l'auriez souhaité, monsieur le président, mais il y a beaucoup de terrain à couvrir après cinq ans.