Bonjour mesdames et messieurs. Good afternoon, ladies and gentlemen.
Je ferai mon exposé en anglais, mais si vous avez des questions à poser en français, je pourrai y répondre également dans cette langue. Mon nom est Viviane Gray et je suis gestionnaire des Centres d'art indien et inuit aux Affaires indiennes et du Nord Canada. Je vous remercie de m'avoir invitée à faire une présentation.
Les Centres d'art indien et inuit des Affaires indiennes et du Nord Canada sont responsables pour la préservation, le développement et la promotion de la Collection d'art indien et inuit par l'acquisition, un programme de prêt, les expositions et la promotion.
La Collection d'art indien et inuit regroupe des oeuvres réalisées par des artistes indiens (Premières nations), métis et inuits éminents du Canada, ainsi que par des jeunes talents et des artistes en milieu de carrière. La collection comprend plus de 4 000 oeuvres, y compris des représentations régionales de partout au Canada et des réalisations dans toutes les formes d'expression artistique, comme la vannerie, le perlage, la gravure, la céramique, le dessin, l'installation, la peinture, la photographie, la sculpture et le textile, du début des années 1960 à aujourd'hui.
Étant donné que je parle d'une collection d'art, je ne me vois pas en train de faire seulement un exposé verbal. Par conséquent, j'y ai intercalé des photographies de la collection d'art. Cette oeuvre-ci est de Norval Morrisseau, un artiste de la Bande indienne de Red Rock. Norval Morrisseau est un de nos artistes dominants. C'est un peintre. Il est considéré comme un artiste shaman et les artistes shaman sont connus pour la survie. C'est le thème que j'avais choisi pour cette présentation, car la survie est essentielle, non seulement pour les Autochtones, pour les artistes autochtones, mais aussi pour les artistes non autochtones et pour de nombreuses personnes à travers le monde.
L'énoncé de mission d'Affaires indiennes et du Nord Canada est le suivant: « Travaillons ensemble à bâtir un pays plus propice à l'épanouissement des Premières Nations et des peuples autochtones du Nord ». Le rôle d'Affaires indiennes et du Nord consiste de plus en plus à faciliter le changement et à réunir les partenaires et les intérêts nécessaires pour mettre en oeuvre « Rassembler nos forces — Le plan d'action du Canada pour les questions autochtones ».
Vous remarquerez que j'utilise parfois le mot « Indien » plutôt que « Premières nations ». Nous tenons compte du fait que de nombreux membres des Premières nations au Canada préfèrent ne pas se considérer comme des Indiens. Cependant, nous utilisons le terme « Indien » parce qu'il a un sens juridique, aux termes de la Loi sur les Indiens. Le terme « Indien » est considéré comme dépassé par de nombreuses personnes et on s'interroge beaucoup sur l'opportunité de continuer à l'utiliser. L'usage courant au ministère est celui des termes « Premières nations » plutôt que « Indien », sauf dans le cas de l'art indien. Le terme « Indien » décrit globalement tous les Autochtones du Canada qui ne sont pas Inuits ou Métis. Les Indiens sont un des trois peuples reconnus comme peuples autochtones dans la Constitution canadienne de 1982. Cette dernière spécifie que les autochtones du Canada comprennent les peuples indien, métis et inuit.
Dans les milieux scolaires artistiques, on estime également que le terme « Indien » est acceptable dans « art indien », à cause de la reconnaissance des écoles artistiques. Au Canada, l'art inuit est reconnu comme une école d'art à part entière. Il y a aussi l'école d'art des Indiens de la côte nord-ouest. Nous reconnaissons en outre les écoles d'art américaines du sud-ouest des États-Unis ainsi que l'École Woodland, dont Norval Morrisseau, l'artiste dont j'ai mentionné le nom il y a quelques instants, est le fondateur.
Dans le cadre de nos programmes, nous sommes conscients du fait que la population autochtone est élevée au Canada et qu'elle augmente sans cesse. C'est tout particulièrement visible dans les zones urbaines, ainsi que dans le Nord. Le Nunavut a la population inuite la plus élevée et la population inuite du Québec est la deuxième en importance au pays. D'après les données du dernier recensement de 2006, parmi les pays choisis sur le plan international, le pourcentage de la population totale du Canada que représentent les peuples autochtones est le deuxième pourcentage le plus élevé, derrière la Nouvelle-Zélande, où la population maorie représente 14 p. 100 de la population totale.
L'oeuvre que vous voyez est une oeuvre de l'artiste ontarienne Zoey Wood-Salomon, intitulée Meeting with the Chiefs (réunion avec les chefs).
Les programmes des Centres d'art indien et inuit sont en place aux Affaires indiennes et du Nord Canada depuis le début des années 1960. C'est un des programmes les plus anciens du ministère. Le développement et la promotion de l'art inuit ont débuté en 1949 au Programme des affaires du Nord et le programme de l'art indien faisait partie du programme d'éducation, du développement économique et fait maintenant partie du programme administratif des Services ministériels.
Depuis 1949, les Affaires indiennes et du Nord Canada ont accumulé une collection d'art importante. Cependant, en 1990, la collection d'art inuit, composée d'environ 5 000 oeuvres, fut transférée à l'extérieur du ministère. Elle fut transférée au Centre du patrimoine septentrional du Prince de Galles, à l'Inuit Cultural Institute, au Nunavut, au Musée des beaux-arts du Canada, au Musée canadien des civilisations, à la Winnipeg Art Gallery, et à l'Institut culturel Avataq, au Québec. En outre, au cours de cette période de dévolution des programmes des Affaires du Nord, Affaires indiennes et du Nord Canada a mis sur pied la Fondation d'art inuit, une organisation autochtone nationale qui a été créée à Ottawa et qui y est établie. Elle a été créée en 1987 en même temps qu'une publication faisant la promotion de l'art inuit. Cette organisation est en place depuis 20 ans et le ministère la finance; nous avons l'autorisation de poursuivre son financement jusqu'en 2012.
Cette oeuvre est de Benjamin Chee Chee, un artiste ojibway de l'Ontario qui est décédé.
Les Centres d'art indien et inuit font maintenant partie des Services ministériels, comme je l'ai déjà signalé; de nombreux artistes pensaient d'ailleurs que c'était un programme étrange. Cependant, dans le cadre des fonctions de gestionnaire que j'exerce depuis plus de 23 ans, j'ai constaté que c'était le meilleur endroit, car l'art autochtone est considéré comme un bien de grande valeur à Affaires indiennes et du Nord Canada, semblable à d'autres collections, comme celle du ministère des Affaires étrangères, qui a une direction des biens de valeur.
Notre budget opérationnel annuel est de 374 000 $, dont 224 000 $ pour le Centre d'art indien et 150 000 $ pour le Centre d'art inuit. Si le montant est plus élevé pour le Centre d'art indien, c'est parce que nous avons toujours la collection que nous montons depuis 1960, alors que le Centre d'art inuit n'a commencé à collectionner de l'art inuit qu'en 1997.
Comme je l'ai déjà mentionné, nous administrons également la contribution annuelle pour la Fondation d'art inuit de 458 000 $. Les deux programmes ont fait à plusieurs reprises l'objet d'un examen de la part du ministère, dans le but de déterminer leur pertinence pour les clients, pour les Autochtones et pour le ministère lui-même. À l'issue de tous ces examens, on a jugé qu'ils étaient encore pertinents dans le contexte du mandat du ministère.
Cette photo-ci représente une boîte en cèdre cintrée, qui est l'oeuvre d'un artiste de la côte ouest, Don Yeomans.
Nous avons un budget d'acquisition d'oeuvres d'art — il est parfois plus petit et parfois, un peu plus élevé, selon les résultats des soumissions — mais il est généralement de 160 000 $ par an. Nous administrons également un programme de prêt d'art qui concerne les oeuvres de la collection. Nous avons en outre une Galerie d'art indien et inuit, comme vous pouvez le voir ici, qui est située dans notre édifice du 10 de la rue Wellington, à Gatineau. Nous avons aussi un centre de documentation qui est utilisé non seulement par des Canadiens, mais aussi par des chercheurs de tous les pays.
Dans le cadre de nos relations avec les artistes, nous respectons la Loi sur le droit d'auteur et la Loi sur la protection des renseignements personnels, ainsi que les dispositions législatives concernant l'accès à l'information en ce qui concerne l'information sur les artistes. Par exemple, lorsque nous achetons des oeuvres d'un artiste, celui-ci conserve le droit d'auteur. Nous demandons aux artistes la permission de montrer leurs oeuvres à des exposés éducatifs comme celui-ci. Lorsqu'on nous demande la permission d'emprunter des images de la collection pour des publications ou des expositions artistiques, nous avertissons qu'il faut payer un droit, dont le montant est en fait fixé par l'organisation appelée CARFAC, c'est-à-dire la Canadian Artists Representation/Le Front des artistes canadiens.
En ce qui concerne l'art inuit, la Fondation d'art inuit a un service d'affranchissement des droits d'auteur auquel on peut avoir recours moyennant versement d'un droit. Nous payons également des droits d'exposition pour les artistes dont certaines oeuvres font partie de notre collection, qu'il s'agisse d'une exposition intérieure dans notre galerie ou d'un prêt à d'autres établissements comme le Musée des beaux-arts du Canada.
La Collection d'art indien et inuit est subdivisée en plusieurs sous-collections. Par exemple, la Collection d'art indien contient 3 041 oeuvres, la Collection d'art inuit, 423 oeuvres; nous avons également une collection appelée la Collection d'art de l'Alberta, qui contient 220 oeuvres, et la Collection du manuscrit de Dewdney, ainsi qu'une collection à des fins pédagogiques et archivales ou à titre de ressources.
Nous avons acquis la Collection d'art de l'Alberta à la demande d'artistes albertains. En 1993, la Collection d'art de l'Alberta, qui appartenait à la Alberta Arts and Crafts Corporation, a été mise en vente aux enchères. Les artistes autochtones de l'Alberta ne voulaient pas que leurs oeuvres d'art soient dispersées dans le grand public. Ils pensaient alors qu'elles seraient achetées par des collectionneurs texans, des magnats du pétrole ou de riches éleveurs. Ils ont demandé au ministère si nous pouvions acheter tout le lot. Le ministère a réuni l'argent et nous avons pu acheter la collection pour 75 000 $. J'ai également entendu dire que les artistes avaient alors fait une ligne de piquetage à la vente aux enchères pour empêcher d'autres collectionneurs de l'acheter. Vous pouvez constater que les artistes autochtones ont une grande confiance dans le ministère en ce qui concerne l'acquisition et l'entretien des oeuvres.
Comme je l'ai déjà signalé, nous acquérons également des oeuvres par le biais de commandes. L'oeuvre que vous avez sous les yeux a été commandée lorsque l'édifice a été installé à Gatineau, en 1978, si je ne me trompe. C'était une commande du ministère des Travaux publics. Cependant, cette oeuvre fait maintenant partie de la Collection d'art indien et inuit.
Actuellement, la collection est évaluée à 2 552 959 $. La valeur estimative est en fait de 4 millions de dollars, voire davantage. Nous n'en avons jamais fait faire une évaluation étant donné que cela nous coûterait de l'argent que nous n'avons pas. C'est toutefois la valeur estimative de la collection d'après ce qu'on voit sur le marché actuel.
Nous acceptons les dons pour la collection. Nous achetons non seulement dans le cadre de programmes d'acquisition d'oeuvres d'art, comme vous venez de le voir, mais nous avons aussi des acquisitions spécifiques, comme celles de la Collection d'art de l'Alberta. Nous recevons des dons anonymes, des dons d'artistes, et nous plaçons des commandes. Nous avons également les cadeaux faits au ministre. Tout cadeau fait au ministre évalué à plus de 1 000 $ fait partie de la Collection d'art indien et inuit. Des dons publics sont faits par l'intermédiaire de la Commission canadien d'examen des exportations de biens culturels où nous sommes désignés comme une institution de catégorie A. Ceci nous permet d'émettre des reçus d'impôt pour les dons d'une valeur supérieure à 5 000 $ faits par le public.
Comme vous pouvez le comprendre, étant donné que les débuts de la collection remontent aux années 1960, nous ne savons pas du tout comment la plupart des oeuvres y sont arrivées. Elles ont peut-être été acquises par des achats régionaux, dans le but d'aider un artiste local, ou dans le cadre d'autres événements, comme des expositions organisées pour le gouvernement fédéral.
Cette oeuvre-ci est importante en raison de son sujet. C'est une oeuvre qui est actuellement dans le bureau du . Elle est intitulée Elijah Harper and the Dead Heads et a été réalisée par un artiste de la côte ouest appelé Chuck Heit. C'est un hommage à Elijah Harper et à son influence sur l'Accord du lac Meech.
Les achats d'oeuvres d'art étaient faits au hasard avant 1989. Depuis 1989, année de mon arrivée, nous veillons à avoir l'autorisation du Conseil du Trésor. Nous avons obtenu son autorisation pour l'acquisition d'oeuvres d'art indien pour les expositions et le prêt d'oeuvres d'art, c'est-à-dire pour promouvoir une forme d'art émergente et maintenir une collection patrimoniale indienne représentative, dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Nous avons également demandé conseil à des artistes autochtones sur la façon d'acquérir des oeuvres d'art. La plupart des artistes que nous avons consultés étaient au courant des méthodes d'acquisition d'oeuvres d'art courantes de la Banque d'oeuvres d'art du Conseil des Arts du Canada et des conseils des arts régionaux, provinciaux ou territoriaux; c'est le système que nous utilisons.
Le groupe de personnes que vous voyez là sont les membres du comité consultatif actuel du Centre d'art indien. Nous nous réunissons tous les deux ans. À la dernière réunion, soit en 2005, les discussions ont porté sur l'examen du Programme d'art indien, l'examen de nos acquisitions d'oeuvres d'art, un meilleur entreposage de notre collection d'oeuvres d'art, la protection de la propriété intellectuelle et du savoir ancestral et l'auto-identification des Autochtones. Les personnes qui ont été choisies pour faire partie de ce comité sont des artistes des diverses régions qui sont généralement actifs dans des organisations artistiques.
Notre Programme d'acquisition d'oeuvres d'art est basé sur un appel de soumissions lancé à l'échelle nationale. Nous diffusons notre appel de soumissions en trois langues: français, anglais et inuktitut. Au cours des dix dernières années, nous avons eu 54 programmes d'exposition de nos acquisitions. La personne que vous voyez là est un exemple de participant à un événement lié à un programme d'exposition. Cette artiste a été choisie. C'est une artiste innue de Mashteuiatsh, au Québec. Son nom est Katia Kurtness.
Lorsque nous mettons en place un programme d'exposition et d'acquisition, il s'agit d'un événement autochtone. Nous organisons un spectacle. Nous avons une inauguration. Nous expédions l'oeuvre au ministère pour l'exposition et l'artiste vient monter l'exposition avec nous, ce qui lui donne une expérience intégrale en développement artistique.
Nous avons organisé en moyenne de quatre à six expositions par an au cours des dix dernières années et ce fut trop. Nous avons constaté que nous n'avions pas de temps à consacrer à l'entretien de la collection. Nous avons dû modifier notre façon de procéder depuis la dernière réunion de notre comité, en 2005; compte tenu de nos réductions budgétaires, nous avons maintenant un programme d'acquisition bisannuel, c'est-à-dire tous les deux ans, ce qui libère l'autre année pour l'entretien de la collection.
Je le signale parce que nous travaillons avec de nombreuses personnes lorsqu'il s'agit d'art autochtone; nous ne collaborons pas uniquement avec les artistes. Au Canada, 644 artistes sont représentés dans notre collection. Nous devons encore communiquer avec les 615 artistes des Premières nations et Métis qui n'y sont pas représentés. Cent vingt-trois artistes inuits sont représentés dans notre collection, mais nous devons en fait communiquer avec les 3 000 artistes inuits actifs. Nous traitons également avec 108 marchands d'oeuvres d'art canadiens et avec plus de 600 Premières nations, 53 collectivités inuites, ainsi qu'avec des Premières nations urbaines et des Métis.
En ce qui concerne les organisations non gouvernementales, nous collaborons avec l'organisation que je viens de mentionner, la CARFAC, à savoir la Canadian Artists' Representation ou Front des artistes canadiens; avec la Fondation d'art inuit; avec des centres administrés par des artistes; avec des collectifs autochtones; avec des collectifs d'artistes; et avec des organisations autochtones. Dans le secteur privé, nous traitons avec 440 galeries d'art et, dans le domaine de l'éducation, c'est-à-dire les universités, les collèges et les écoles, nous en avons 88 dans notre banque de données.
Notre participation a été considérable au cours des 30 dernières années. Nous avons organisé un très grand nombre d'expositions, mais je voulais vous signaler les principales que nous avons tenues depuis 1997. Nous avons organisé une exposition avec l'Assemblée des Premières nations dans le cadre de laquelle cette dernière a rendu hommage aux artistes Norval Morrisseau et Alex Janvier. Nous avons collaboré avec le Conseil des Arts du Canada et le ministère a financé l'établissement du Secrétariat des arts autochtones, de 1996 à 1998. Nous avons collaboré dernièrement à un projet avec le Musée national de l'aviation dans lequel ce dernier voulait inclure des artistes du Nord. Les invitations et la correspondance ont été traduites en inuktitut et en anglais. Nous faisons constamment des prêts au Musée canadien des civilisations et à la Commission de la capitale nationale à l'occasion d'événements tels que Bal de neige et au projet intitulé « L'histoire sur la Colline ». Nous travaillons en outre en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
Au cours des deux dernières années, nous avons participé avec Commerce international et avec les missions canadiennes à la présentation d'un cadeau à la Ville de Saint-Pétersbourg (Russie) pour son 300e anniversaire. Nous prêtons également des oeuvres à la gouverneure générale du Canada, au Musée des beaux-arts du Canada et au Cabinet du premier ministre. À cette occasion, je mentionnerai un projet qui est en place depuis une dizaine d'années. Nous sommes sur le point de terminer les préparatifs d'une exposition dans le nord du Québec, à Mashteuiatsh. Je vous ai remis cette publication avec la documentation. Il s'agit d'une exposition qui a été montée conjointement par Affaires indiennes et du Nord Canada et par Affaires étrangères et Commerce international. C'est une exposition internationale itinérante. Elle est en fin de tournée.
Cette exposition a été pour nous une franche réussite car nous avons pu la montrer dans neuf pays différents et sa tournée se terminera dans un musée autochtone à Mashteuiatsh, le Musée amérindien. Ce sera le 21 juin 2007.
Nous avons également réalisé des projets avec l'Association russe des peuples autochtones du Nord. Nous venons de terminer un projet canado-russe de trois ans, qui a duré de 2002 à 2005.
En 2002, nous avons tenu une conférence à Tyumen, en Sibérie orientale, avec le peuple autochtone de Russie et la Fondation d'art inuit, et quelques porte-parole autochtones du Canada.
Nous avons ensuite réalisé le deuxième projet incluant une exposition à Saint-Pétersbourg, au Musée russe d'ethnographie.
Nous avons également organisé un atelier à Ottawa avec la Fondation d'art inuit, intitulé « Connecting Cultures and the Business of Art ».
En fait, la raison pour laquelle nous avons collaboré à ce projet était que la Fédération russe des peuples autochtones estimait que les Centres d'art indien et inuit d'Affaires indiennes et du Nord Canada et la Fondation d'art inuit étaient des organisations et des institutions modèles pour ce qu'elle voulait faire en Russie.
Nous faisons également des prêts au Sénat du Canada.
Un artiste contemporain connu, Robert Houle, avait été invité à nous accompagner à Saint-Pétersbourg pour l'exposition. Le voici devant un musée qu'il voulait visiter.
Quel est le lien entre la Collection d'art indien et inuit et le mandat d'Affaires indiennes et du Nord Canada? Nous achetons directement aux artistes les oeuvres d'art destinées à la collection. Nous ne passons pas par des intermédiaires, sauf quelquefois par une galerie ou une coopérative. Nous faisons également en sorte de n'acheter que des oeuvres d'artistes qui sont en vie.
La Collection d'art indien et inuit avance le mandat d'Affaires indiennes et du Nord Canada par la création d'un environnement favorable pour la sensibilisation aux Autochtones du Canada. Seuls deux ministères ont reçu ce pouvoir du Conseil du Trésor: Affaires indiennes et du Nord Canada et Affaires étrangères.
Que représente la Collection d'art indien et inuit? Elle représente beaucoup. En premier lieu, elle est sui generis. C'est une collection unique et c'est une source de fierté pour tous les Canadiens.
Elle est unique parce que les expressions créatrices des artistes autochtones sont fondées sur notre culture et sur notre expérience. La Collection d'art indien et inuit est en outre une collection vivante. C'est un modèle de conservation autochtone.
Par exemple, sur cette photo, vous voyez l'article Ann Smith, du Yukon. Ann Smith n'est pas uniquement artiste car elle a joué un rôle important dans sa collectivité, Kwanlin Dun. Elle est Tutchone et Tlingit. Elle a été chef à Kwanlin Dun pendant une certaine période, mais elle est maintenant maître-tisserande. Elle a fait revivre une forme d'art qui s'était perdue, le tissage Ravenstail. On la voit ici avec trois de ses oeuvres intitulées The Robe, The Apron et The Dance Anklet, c'est-à-dire la chaussure.
Elle a fait ces trois articles sur une période de trois à quatre ans et nous les avons achetés à chaque programme d'acquisition. Nous avons maintenant la tenue complète dans notre collection, mais de temps à autre, et c'est ce qui donne un caractère très particulier à notre collection, Ann nous demande la permission de l'emprunter. Elle l'emprunte, l'utilise à un événement, danse dans ce costume, dans cette robe, et la remet. Aucun autre organisme au Canada n'accepte de prêter de la sorte un article d'une collection publique.
La Collection d'art indien et inuit est également une occasion de faire connaître de jeunes artistes autochtones à l'échelle nationale et internationale. Aucune autre institution publique ou institution d'art ne le fait.
La Collection d'art indien et inuit fait partie du patrimoine autochtone pour les générations futures, et c'est important. Les collectivités et les artistes autochtones nous le signalent quand nous les rencontrons.
C'était également mentionné dans le dernier rapport de la vérificatrice générale déposé en 2005. Elle a signalé l'importance considérable des collections patrimoniales autochtones. Nous avons participé à cette étude et à ce rapport et le Bureau de la vérificatrice générale a fait des commentaires élogieux à notre sujet car, bien que nous ne soyons qu'un petit organisme, nous avons protégé et entretenu nos collections patrimoniales et nous y avons investi des ressources.
En outre, notre collection complète l'histoire de l'art canadien pour les institutions d'art au Canada. Par exemple, voici une peinture réalisée par un artiste maintenant décédé, Gerald Tailfeathers, qui était un Blood de l'Alberta. Gerald Tailfeathers a fait de la peinture dans les années 1970 et 1980.
Cette oeuvre fait partie de notre collection; elle est intitulée The Drinking Party. Vous ne la trouveriez pas dans d'autres collections d'art, car des problèmes qui sont bien réels pour les Autochtones mettent les gens mal à l'aise. C'est un problème qui a toujours fait partie de notre histoire et qui est toujours d'actualité. Le Musée des beaux-arts du Canada emprunte des oeuvres de cet artiste et il a emprunté cette oeuvre pour une exposition que nous préparons actuellement — et que nous préparons ensemble depuis deux ans — intitulée L'art d'ici.
Avant 1985, le Musée des beaux-arts du Canada ne possédait pas d'oeuvre d'art autochtone. C'est précisément parce que nous complétons l'histoire de l'art, comme aucune autre institution d'art ne l'a fait au cours des 100 dernières années, que notre collection est aussi importante. Nous complétons l'histoire de l'art.
Mon exposé de 20 minutes est terminé.
Vous m'avez également posé des questions sur l'avenir de la collection. Les artistes ont fait savoir qu'ils voulaient que la collection demeure aux Affaires indiennes et du Nord Canada jusqu'à ce qu'on ait trouvé une organisation autochtone appropriée. Ils veulent que nous poursuivions le Programme d'acquisition d'oeuvres d'art. Étant donné que nos ressources sont limitées, nous devons augmenter nos partenariats avec les institutions d'art canadiennes, avec les ministères gouvernementaux et avec l'industrie privée. Comme vous pouvez le constater, nous le faisons déjà depuis un certain temps.
Merci beaucoup.