:
C'est moi qui suis le porte-parole.
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à tous les membres du comité de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Stephen Cheasley, je suis président de l'Association canadienne d'histoire ferroviaire.
[Français]
Je suis accompagné de la directrice générale de notre Exporail, Mme Marie-Claude Reid, et de l'administrateur et secrétaire de notre association, M. Daniel Laurendeau.
[Traduction]
L'ACHF, organisme à but non lucratif constitué en 1932 en vertu d'une loi fédérale, est à la fois propriétaire et exploitant d'Exporail, le Musée ferroviaire canadien situé à Delson — Saint-Constant, au Québec. L'ACHF compte 1 000 membres et 14 divisions dans l'ensemble du Canada et publie un périodique bimensuel d'histoire ferroviaire, Canadian Rail, dont j'ai ici un exemplaire, ainsi que des livres. Nous venons de publier récemment un livre sur les tramways d'Ottawa, ce que j'ai trouvé tout à fait approprié.
Créé en 1961, Exporail est le plus important musée ferroviaire du Canada et, de l'avis de muséologues, l'un des meilleurs au monde. Exporail est situé sur un terrain de 50 acres et compte trois bâtiments d'exposition couvrant une superficie de 125 000 pieds carrés ainsi qu'une réserve de 25 000 pieds carrés, une gare régionale datant de 1882, un atelier de restauration et une plaque tournante. Le musée offre des balades sur une ligne de tramway de un mille et sur une ligne de chemin de fer de deux milles et expose un chemin de fer miniature à l'extérieur. On y trouve également une installation modèle de chemin de fer à l'échelle HO.
Exporail est également doté d'une bibliothèque, d'un centre d'archives, d'espaces consacrés à des expositions temporaires, d'un hall multifonctionnel ainsi que de comptoirs de restauration et de vente. Il y a de quoi plaire aux Canadiens de tous les âges.
La collection du musée compte 168 locomotives, tramways et autres pièces de matériel roulant ainsi que plus de 250 000 petits objets, modèles, livres, plans, photographies, pièces de chemin de fer et archives.
Selon un récent rapport présenté par l'important cabinet de consultants en muséologie, Lors Cultural Resources Planning & Management Inc., il s'agit d'une collection nationale de calibre international. En 1978, en effet, la collection a été reconnue musée spécialisé en chemin de fer par le gouvernement fédéral, un rôle qu'il n'a cessé de jouer depuis.
La collection d'Exporail comprend des pièces datant du premier chemin de fer canadien, le Champlain and Saint Lawrence Railroad, construit en 1836 entre La Prairie et Saint-Jean, au Québec, et d'autres relatant l'histoire ferroviaire ultérieure de l'ensemble du pays, jusqu'à l'invention récente, au Canada, du prototype d'une locomotive de manoeuvre hybride. C'est la collection la plus complète de matériel ferroviaire historique.
Comme Exporail est conçu pour permettre le déplacement des pièces de matériel roulant sur leurs propres roues, le musée loue parfois une partie de sa collection à d'autres musées ferroviaires du Canada. Des expositions itinérantes sur les chemins de fer canadiens sont préparées et prêtées à d'autres musées. Le Musée ferroviaire de Revelstoke abrite actuellement la locomotive à vapeur 5468 du Canadien Pacifique, prêtée par Exporail, et il vient de présenter notre exposition itinérante sur les femmes dans les chemins de fer.
Depuis 170 ans, les chemins de fer n'ont cessé de jouer un rôle prépondérant dans le développement de notre vaste pays. Les Canadiens ont dû se doter de réseaux de transport de calibre international pour sillonner ce vaste territoire et, aujourd'hui, nos chemins de fer n'ont rien à envier au reste du monde. À preuve, il y a deux ans, le magazine américain Trains a qualifié le CN de meilleur chemin de fer au monde!
Véritable ruban d'acier, les chemins de fer canadiens ont ouvert le Canada à la colonisation et constitué sa charpente. De nombreuses villes canadiennes doivent leur existence à l'arrivée du chemin de fer et bon nombre de familles comptent un fier cheminot parmi ses ancêtres. Les chemins de fer ont été et demeurent l'épine dorsale du Canada sur laquelle transite un important volume de biens et de matières. En effet, l'Association des chemins de fer du Canada me disait la semaine dernière que pas moins de 63 millions de passagers ont pris le train l'an dernier et que plus de 65 p. 100 des matières transportées en surface ont été transportées par train.
Sur le plan politique, l'achèvement du chemin de fer du Canadien Pacifique, le 7 novembre 1885, a donné le coup d'envoi à la Confédération canadienne comme nous la connaissons aujourd'hui. Plus que tout autre pays, le Canada était dépendant de la construction du chemin de fer pour exister; voilà pourquoi il est si important que cette composante du patrimoine canadien soit préservée pour les générations futures. L'histoire du chemin de fer constitue un important volet de l'histoire du Canada et elle doit être chérie, préservée et rappelée à la mémoire de tous les Canadiens.
Voici une citation du rapport Lord:
Exporail est le seul musée du Canada à raconter cette histoire en profondeur et, en fait, le seul à avoir ce mandat et à posséder l'expertise et la collection requises pour le faire efficacement. Cette exceptionnelle collection est une ressource unique qui permet aux Canadiens de raconter leur histoire à l'aide des pièces originales qui l'ont façonnée.
Or, comme les chemins de fer canadiens ne cessent de s'améliorer et de se transformer, la préservation du patrimoine ferroviaire pose un défi permanent, soit celui de sauver ses biens historiques avant qu'ils ne soient envoyés à la ferraille ou à l'étranger, comme aux États-Unis.
Le matériel non roulant de la collection est maintenant abrité dans des conditions environnementales propices dans notre nouveau pavillon de 12 millions de dollars. Le tiers du matériel roulant de ma collection, à ne pas confondre avec le matériel non roulant, est également conservé dans des conditions environnementales propices; le deuxième tiers est à l'abri des éléments, mais dans des conditions environnementales qui laissent à désirer et le dernier tiers et totalement exposé aux éléments. Les éléments de ces deux derniers tiers se détériorent lentement mais sûrement et risquent de disparaître s'ils ne sont pas conservés dans de meilleures conditions. Il est urgent d'agir.
De par sa nature, le matériel ferroviaire roulant se compose de très grosses pièces, quoique très fragiles, qui doivent être abritées dans de gros bâtiments dotés des systèmes de conservation très sophistiqués pouvant les protéger contre toute détérioration. Ces bâtiments sont donc coûteux à construire et à exploiter.
Outre la collection d'Exporail, d'autres pièces de matériel roulant ayant une valeur historique sont dispersées dans des musées ferroviaires du Canada, mais faute de ressources financières, peu d'entre elles sont conservées dans de bonnes conditions.
En Angleterre et en Europe, la plupart des musées ferroviaires nationaux et leurs collections sont entièrement financés par les gouvernements nationaux. Réputé comme étant le meilleur au monde, le Musée ferroviaire York, en Angleterre, est entièrement financé par le gouvernement britannique. De plus, conformément à la nouvelle politique sur les droits d'entrée adoptés en 2000, l'entrée y est gratuite, comme dans tous les musées nationaux d'Angleterre. Le Musée ferroviaire York accueille plus de 850 000 visiteurs par année. Aux États-Unis, Steamtown est financé par le gouvernement fédéral par le biais du Service des parcs nationaux qui exploite ce musée. Le Musée ferroviaire danois d'Odense appartient aux chemins de fer nationaux danois qui l'exploitent également et le Musée ferroviaire suédois de Galve est exploité par l'administration fédérale suédoise des chemins de fer.
Au cours des 45 dernières années, Exporail a obtenu des subventions d'investissement à l'égard de certaines infrastructures ainsi que des subventions du programme d'aide aux musées du gouvernement fédéral, mais il n'a reçu aucune subvention d'exploitation pour la préservation, la conservation et l'interprétation de cette importante collection canadienne. La politique fédérale ne prévoit actuellement aucune subvention d'exploitation pour les musées qui n'appartiennent pas au gouvernement fédéral. Le budget d'exploitation d'Exporail a donc été largement autogénéré et complété par des subventions d'exploitation que lui verse, depuis 27 ans, le gouvernement du Québec.
En résumé, Exporail est considéré, depuis 45 ans, comme le Musée ferroviaire national du Canada, grâce au soutien financier de l'industrie ferroviaire, du gouvernement du Québec, des municipalités locales, d'entreprises privées et de particuliers, sans aucune contribution du gouvernement fédéral. En réalité, le Musée ferroviaire canadien Exporail est un partenariat public-privé qui possède et exploite la collection ferroviaire nationale, mais sans la pleine participation du gouvernement fédéral.
Le partenariat public-privé constitue un moyen économique et efficace qui permet au gouvernement fédéral de s'assurer que le patrimoine ferroviaire de l'ensemble des Canadiens est bien préservé et conservé pour les générations futures.
Par ailleurs, le gouvernement fédéral finance pleinement, par le biais des musées nationaux en place, des institutions consacrées à l'aviation, l'agriculture, la nature, la poste, la science et les civilisations. Le patrimoine des chemins de fer nationaux, qui n'ont cessé de contribuer à l'édification de ce grand pays qui est le nôtre, mérite certainement un traitement similaire.
Nous aimerions maintenant formuler deux recommandations. La première est que le gouvernement fédéral reconnaisse et assume sa responsabilité en fournissant un financement suffisant en vue de la préservation, de la conservation, de l'interprétation et de la présentation publiques du précieux patrimoine ferroviaire du Canada. La deuxième est que le gouvernement fédéral devienne, dans les plus brefs délais, un partenaire à part entière du partenariat public-privé d'Exporail et participe au financement de la préservation, de la conservation, de l'interprétation et de la présentation publiques de la collection d'Exporail dans des conditions environnementales appropriées afin que tout le monde puisse en profiter.
Monsieur le président, cela met fin à notre exposé.
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C'est peut-être parce que dans les années 50, lorsque les compagnies de chemin de fer ont adopté un important changement technologique, les gouvernements du jour n'ont pas pris de mesures pour sauver cet équipement. Notre association est intervenue et a pu préserver l'équipement.
Dans l'histoire technologique, le Canada avait, de 1836 jusqu'à 1870, un réseau ferroviaire dont l'écartement était le même qu'aujourd'hui, mais en 1850, nous croyions que nous allions être attaqués par les États-Unis et nous avons donc élargi l'écartement. Puis, en 1870, nous avons compris que les États-Unis n'allaient pas attaquer et qu'il en allait de notre intérêt économique de revenir à notre ancien écartement afin de faciliter les échanges entre les deux pays. Par conséquent, presque tout l'équipement ferroviaire historique a été détruit.
L'autre important changement est survenu dans les années 50, lorsque le diesel a succédé à la vapeur et qu'on on a remplacé les voitures à passagers et les tramways. Encore une fois, le gouvernement n'a rien fait. Il était peut-être trop tôt pour le mouvement de préservation du patrimoine qui s'est développé plus tard. Notre groupe, qui a été créé en 1932, avait déjà préservé un tramway en 1950 et, en 1955, nous avons pu sauver la voiture privée de sir William Van Horne.
Cette voiture a été construite en 1881 et a servi à sir William Van Horne de bureau et de résidence pendant les cinq années qu'a duré la construction du chemin de fer transcanadien. En 1955, elle a été envoyée à la casse à Toronto, prête à être brûlée — une voiture dont l'intérieur et l'extérieur étaient construits d'acajou. Heureusement, l'un de nos membres l'a vue et nous avons réussi à la sauver et elle fait aujourd'hui partie de notre collection. C'est probablement l'une de nos pièces qui a la plus grande valeur.
Alors, pour répondre à votre question, oui, nous sommes intervenus et c'est peut-être pour cette raison que le gouvernement a estimé qu'il n'avait pas besoin de le faire.
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C'est une question très intéressante. Et en passant, nous serions tout à fait heureux de participer à l'élaboration d'une politique. Comme vous pouvez le constater, nous existons depuis longtemps, puisque l'année prochaine nous fêterons nos 75 années d'existence.
Je pense que l'un des aspects dont le comité devrait tenir compte, c'est que l'expression « musée ferroviaire » recoupe beaucoup de choses. Vous pouvez avoir des locomotives dans des parcs, qui sont là depuis 40 ans en train de rouiller, et pourtant à côté de ces locomotives il y aura un panneau indiquant qu'il s'agit d'un musée ferroviaire. Vous pouvez avoir des gares ferroviaires où on trouve un wagon de queue, et peut-être un autre wagon à ses côtés, qui sont des musées ferroviaires. Vous avez ce qu'on appelle des lignes touristiques, où des gens se réunissent et font faire à une locomotive l'aller-retour sur une voie ferrée, et ce serait considéré comme un musée ferroviaire. Puis vous avez des musées comme les deux musées qui existent dans votre circonscription — et celui-ci — que je considère en fait comme des musées, puisque leur rôle est de préserver, de conserver, d'exposer et d'interpréter, et qui possèdent des archives et ressemblent à ce que j'appellerais un musée proprement dit.
Cela suscite un débat très intéressant, parce que beaucoup de gens au Canada diront que la petite gare de leur localité devrait être financée, etc. Il faut alors prendre un certain recul et déterminer en quoi consiste l'intérêt national, quel est leur importance sur le plan national et quels sont les objets qu'il faut préserver. J'ai appris qu'il y a 250 wagons de queue qui sont préservés dans la seule province de l'Alberta. Je ne crois pas que nous ayons à trop nous inquiéter de la préservation des wagons de queue, parce qu'on s'en est occupé.
Il faut donc déterminer ce qui est important pour notre patrimoine national, puis décider où et comment on présentera ces objets. Il faut donc prévoir une protection à long terme. Vous avez été témoin de ce genre de situation, et c'est vraiment pitoyable, parce que dans les années 60, lorsqu'on est passé de la locomotive à vapeur à la locomotive au diesel, des tas de locomotives à vapeur ont été installées dans des parcs, et sont maintenant complètement abîmées par la rouille. Ce sont donc des objets très fragiles qu'il faut installer dans un environnement approprié.
Je ne sais pas si ces renseignements vous sont utiles, mais nous nous ferions certainement un plaisir de travailler en collaboration avec vous pour élaborer une politique.
Je crois que ce sont les deux principaux éléments.
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Je me demande si je pourrais vous demander de me fournir ces relevés pour les deux ou trois dernières années. Si vous pouviez les fournir au greffier, cela nous serait extrêmement utile en ce qui concerne cette question de financement.
J'aimerais revenir à la page 59. Je m'excuse auprès des employés de Lord Cultural Resources Planning & Management, parce que je ne les connais pas, mais j'ai de sérieuses réserves à propos des recommandations qu'ils vous ont faites.
Je suis en train de regarder les dépenses concernant les collectes de fonds, les ventes et la restauration, le marketing et les relations publiques, les publications, les dons, les programmes pédagogiques et les activités. L'augmentation des dépenses passe d'environ 1 à 1,1 et à 1,2 million de dollars, si l'on combine les deux séries de chiffres. Et si j'examine vos recettes, ou du moins les recettes prévues, elles sont de 546 000 $, 723 000 $ et 900 000 $. Je mets l'accent sur les aspects où on vous conseillera de dépenser de l'argent. Si je ne tiens pas compte de la gestion et des projets spéciaux ni de l'administration, je ne comprends pas les conseils qu'on a donnés à votre musée, selon lesquels les dépenses que vous consacreriez en 2005-2006 à la collecte de fonds ne vous permettraient de réaliser que 31 500 $; en qui concerne la vente, la restauration et les services, seulement 43 700 $; en ce qui concerne le marketing, les relations publiques, les publications et les dons, les montants sont également très faibles, les programmes pédagogiques et les activités...
Je ne peux pas respecter ce genre de conseils fournis à votre musée. Il s'agit de montants discrétionnaires qu'on propose que vous dépensiez, et pourtant on prévoit que ces activités ne vous permettront de couvrir que 50 cents pour chaque dollar dépensé. Je n'arrive tout simplement pas à comprendre ce genre de choses. Ce serait comme créer un hamburger qui coûte 10 $ et pour lequel on ne demande que 5 $. Cela me semble tout à fait illogique.
Je dois dire, par comparaison, que j'ai examiné de près les chiffres concernant les musées de ma circonscription, où un hamburger qui se vendra 5 $ coûte probablement 2 $. Donc je connais la différence entre le coût des dépenses discrétionnaires, ce genre de coût et les recettes, et la façon de réaliser les recettes. Il me semble que cette entreprise de consultants conseille à la direction de dépenser 1 $ en espérant récupérer 50 cents. Je ne comprends pas ce genre de raisonnement.
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Je pense que le gouvernement fédéral a une échelle de 0 à 100. Dans certains domaines, le gouvernement fédéral a assumé 100 p. 100 des coûts des musées, ce que nous décrivons ici. Cette décision a été prise par le passé et vous vous en accommodez. Les chiffres présentés ici n'ont absolument rien à voir avec les chiffres qu'il faut pour administrer un important musée national.
Pour quantifier le rôle du gouvernement fédéral, la première façon de le faire consiste à partager les coûts avec d'autres instances. Je pense qu'aujourd'hui tout le monde veut trouver de nouvelles façons créatives pour le gouvernement de faire les choses, comment dépenser moins pour obtenir plus — comme on dit.
J'ai eu le privilège de participer à un partenariat public-privé à Montréal pendant 18 ans. Nous avons formé Montréal International il y a 18 ans, qui est un partenariat public-privé en collaboration avec le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, l'administration municipale, et le secteur public, ce partenariat a fonctionné de façon remarquable. Nous avons deux mandats: d'abord, inciter les organisations internationales à établir leur siège social à Montréal — nous en avons maintenant 70 à Montréal; puis, inciter les investisseurs internationaux à investir, et nous avons eu beaucoup de succès à cet égard.
Ce partenariat fonctionne très bien, mais la totalité des coûts n'est pas assumée par un seul palier de gouvernement, et les coûts sont également partagés avec le secteur privé. C'est le modèle que nous avons adopté. Nous considérons qu'il s'agit d'un bon modèle qui permettrait au gouvernement fédéral de s'acquitter de ses obligations en matière patrimoniale, pour ce qui est de notre patrimoine ferroviaire. Cela ne coûte pas cher. Je serai franc: c'est un moyen peu coûteux de participer à ce genre d'initiative. Même un financement de 4 millions de dollars par année représente un montant insignifiant par comparaison à ce que l'on investit pour le Musée canadien de l'aviation, entre autres. Donc c'est un moyen relativement facile pour le gouvernement fédéral de participer à ce genre d'initiative, de préserver le patrimoine ferroviaire sans avoir pour autant à verser une fortune.
Pour ce qui est de déterminer ce montant, la façon de procéder dans le cas d'un partenariat consiste à se réunir chaque année pour examiner ce que vous allez faire et combien cela coûtera. Dans l'exemple de Montréal International que je vous ai donné, nous établissons des contrats de trois ans avec les trois paliers de gouvernement. Nous nous réunissons, nous établissons notre budget, puis nous signons des contrats dans le cadre desquels nous nous engageons à verser de l'argent sur une période de trois ans, après quoi nous examinerons la prochaine période de trois ans, etc., et c'est ainsi que cela fonctionne. Donc personne n'est tenu de verser systématiquement un certain montant d'argent, et tous les membres siègent au conseil d'administration afin de voir comment les choses se déroulent; ils reçoivent les rapports. Ils savent ce qui se passe, donc ils savent que nous ne dépensons jamais de l'argent à tort et à travers.
On s'assure ainsi que les gens en ont pour leur argent, et c'est ce que veulent les gouvernements aujourd'hui, je crois. C'est donc notre proposition. Si nous arrivons à la concrétiser, à assurer la participation des gouvernements, je pense que nous trouverons une nouvelle manière de préserver le patrimoine canadien, qui fera appel à la participation de tous les intéressés. Et cette initiative n'est pas coûteuse; sur le plan individuel, elle n'est pas coûteuse.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais enchaîner brièvement sur cet aspect, mais auparavant je veux comprendre ce que nous sommes en train de faire ici, monsieur le président. Cette question s'adresse peut-être plus directement à vous qu'à nos témoins.
Avant de poursuivre, il existe une expression française que je vais vous traduire littéralement, c'est-à-dire s'enfarger dans les fleurs du tapis. Je veux comprendre le cadre dans lequel s'inscrit notre travail ici parce qu'effectivement, les propos que venons d'entendre sont très pertinents.
Nous avons suivi ce processus. Le gouvernement précédent avait établi une politique. Il y a eu de vastes consultations. Les associations des musées avaient même établi un chiffre, avaient indiqué qu'elles seraient très heureuses de constater l'expansion du programme d'aide aux musées, pourtant j'ai entendu le gouvernement dire que nous n'établirons pas ce genre de politique pendant au moins quelques années.
Je veux savoir si ce processus s'inscrit dans un cadre qui permettra au comité d'élaborer une politique. Je suis tout à fait disposé à le faire, mais il faut que je sache si le gouvernement est effectivement prêt à coopérer. Vous-même ou M. Abbott connaissez probablement la réponse à cette question. Pour être justes envers nous-mêmes, envers nos témoins et ceux qui suivent peut-être ces séances, je pense qu'il est important que nous ayons une idée de l'orientation que nous sommes en train de prendre, parce que l'examen des chiffres, comme nous l'avons fait, peut être un exercice valable en soi mais n'a peut-être pas forcément de rapport avec l'établissement d'une politique.
Et il nous faut examiner une telle politique. Si nous avons l'intention de nous prêter à ce genre d'exercice, je pense que nous devons examiner les critères qui régiraient un programme d'aide aux musées, et que nous déterminons si cela englobera des collections nationales ou régionales. Nous devons savoir si nous sommes en train de parler d'événements uniques ou multiples, et de la mesure dans laquelle nous sommes disposés à répéter les mêmes événements au pays si nous avons l'intention de les soutenir financièrement. Nous devons parler de propriété et de la façon dont cela influe sur la décision d'offrir une aide financière ou non. Une politique de ce genre doit énoncer entre autres des principes concernant l'accréditation. Autrement, nous faisons du sur-place, ce qui ne me plaît pas, pas plus que d'adopter le processus en 12 étapes pour ne rien faire.
C'est donc ce que je vous demande pour que nous ayons une idée de l'orientation que nous sommes en train de prendre ici.
[Français]
J'aimerais aussi poser une question à madame
[Traduction]
ou à l'un des messieurs ici présents.
[Français]
Vous avez dit un peu plus tôt que vous acceptiez, dans leur ensemble, les résultats de la consultation menée auprès des associations muséales du Canada.
Acceptez-vous aussi sa conclusion monétaire, chiffrée? Si je ne m'abuse, ils ont dit qu'ils seraient enchantés que le Programme d'aide aux musées soit de l'ordre de 75 millions de dollars annuellement.
:
On a posé une question à la présidence. Commençons par rectifier quelques inexactitudes qui ont été lancées ici aujourd'hui. On vient de dire que si on prend 11 millions de dollars, on en enlève 4,6 millions. Encore une fois, je souhaite en revenir aux renseignements que tout le monde a reçus aujourd'hui, et cela se trouve sur le site Web des petits musées du Canada. Dans notre document de la Bibliothèque du Parlement on peut lire:
D'après le Budget des dépenses principal, les dépenses du PAM seraient de 9,4 millions de dollars en 2005-2006. En septembre 2006, toutefois, le gouvernement a annoncé une réduction de 4,6 millions de dollars de ce budget, répartie sur les deux prochains exercices.
Cela se fera sur les deux prochains exercices. On parle donc de 2,3 millions de dollars, et on prévoit 9,4 millions de dollars. Je comprends donc qu'il y aura 9,5 millions de dollars affectés au programme du PAM pour l'exercice à venir.
On nous a dit que 11,8 millions de dollars étaient versés au fonds chaque année, et que pour l'exercice financier suivant on diminuera ce versement de 2,3 millions de dollars. C'est-à-dire que pour l'exercice financier à venir, 9,5 millions de dollars seront versés. C'est la conclusion à laquelle j'arrive. Soyons clairs, il n'y aura pas de compressions budgétaires au programme pour 2005-2006. Pour ce qui est des dépenses, elles resteront les mêmes.
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Un instant. Je suis le président, et je vais assumer mes responsabilités.
Nous souhaitons une nouvelle politique muséale qui fonctionne pour tous les musées, qu'ils soient petits ou grands. Ces derniers temps, nous avons examiné certains des programmes du PAM, et je ne trouve pas que ce budget soit insuffisant.
Il y a un musée ferroviaire dans ma circonscription. C'est un très petit musée qui n'a jamais bénéficié des fonds fédéraux. On y trouve un fourgon de queue et une gare. Ils travaillent dur, tout comme vous, et je vous en félicite.
Je viens d'un petit village qui s'appelle Sebringville, à coté de Stratford en Ontario, et les anciens ateliers du CN qu'on y trouve encore sont pour nous l'un des souvenirs les plus douloureux. Ils sont encore au centre-ville, et représentent une épine dans le pied de tout le monde. Quelqu'un les a achetés, et ils sont encore là, à moitié délabrés, mais pas complètement. Je pense que votre musée ferroviaire est formidable. Il est spécial, car ces choses doivent être préservées.
Nous souhaitons que soit élaborée une politique muséale qui satisfasse aux besoins de tous les musées, petits et grands. Cependant, nous nous posons encore des questions, et certaines d'entre elles ont été posées aujourd'hui concernant l'orientation que devrait prendre le gouvernement. Cela fait deux ans que je suis membre du comité, et j'ai été l'une des premières personnes à soulever la question des petits musées il y a trois ans. Le président de l'époque m'a dit que c'était la première fois qu'on mentionnait les petits musées à une réunion du comité du patrimoine au cours des 10 dernières années.
Donc oui, nous, en tant que gouvernement, avons à coeur les intérêts des petits musées et souhaitons une politique en matière de petits musées, mais pas une politique avec des fonds qui sont inaccessibles. Nous voulons une bonne politique qui soit accessible en fin de compte.
Nous allons terminer avec l'un des députés de ce côté-ci de la table, car nous devons bientôt conclure.
M. Angus invoque le Règlement.