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Merci beaucoup, madame la présidente.
Vous avez tous et toutes obtenu copie de ma motion, qui se lit comme suit:
Conformément à l'article 108(3) c) du Règlement, que le comité examine, au cours des deux prochaines réunions, les détails des coupures budgétaires annoncées par le Conseil du Trésor le 25 septembre 2006
Madame la présidente, il s'agit vraiment d'un détail, mais pour une question de qualité langagière, je vais remplacer le mot « coupures » par « compressions ». Cela ne change en rien le sens de cette motion.
Je vais être très brève, mais je veux quand même expliquer pour quelles raisons j'ai déposé cette motion.
Nous savons que lors du dernier exercice, le gouvernement a réalisé des surplus de plus de 13 milliards de dollars. Nous savons également que depuis 10 ans, le gouvernement a considérablement augmenté ses dépenses de fonctionnement. Maintenant, le gouvernement conservateur effectue des compressions budgétaires et idéologiques draconiennes en s'attaquant, entre autres, à des groupes et à des programmes qui font contrepoids au gouvernement. On peut penser, entre autres, au Programme de contestation judiciaire et aux groupes de consultation et de revendication qui s'adressent au ministère du Revenu.
Très souvent, il s'agit de compressions touchant des projets qui, bien que petits, sont fort importants pour la société civile et, je me permets de le dire, pour notre démocratie. À mon avis, cela s'inscrit tout à fait dans le mandat de ce comité, et les collègues le reconnaîtront sans doute. En effet, le gouvernement se doit d'expliquer pourquoi il a décidé de ne pas investir 25 millions de dollars dans l'industrie du textile et du vêtement, qui est actuellement aux prises avec des problèmes considérables à cause de la mondialisation.
La question se pose aussi dans le cas des 20 millions de dollars qui n'ont pas été investis dans le domaine des pêches et des océans. Sur le vaste territoire canadien, nous sommes tous affectés par cette situation. Une somme de 14 millions de dollars n'a pas été versée à l'Agence d'inspection des aliments, alors que le secteur agricole dans son ensemble est gravement préoccupé par la nouvelle maladie qui affecte la pomme de terre, par la crise de la grippe aviaire et par la maladie de la vache folle. Je pourrais aussi ajouter à cette vaste énumération une réduction de 50 millions de dollars appliquée aux programmes ayant trait aux Autochtones.
Il faudrait aussi noter, en ce qui concerne les organismes et les ministères face auxquels il est primordial que nous nous fassions critiques, que Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a décidé d'appliquer des réductions de 45 millions de dollars, principalement au Programme des biens immobiliers. À mon avis, il faudrait inviter le ministre et le sous-ministre à nous expliquer de quelle façon on a pu en arriver là. Pour ce qui est de l'élimination des fonds supplémentaires visant le renouvellement de la gestion des biens immobiliers, on parle de 5 millions de dollars, et du côté de la réduction de l'excédent du fonds renouvelable, il s'agit de 40 millions de dollars.
J'espère que mes collègues conviendront avec moi qu'il est essentiel d'examiner ces questions. En ce qui a trait au Conseil du Trésor, on parle d'une réduction de 9 millions de dollars à l'École de la fonction publique, de 83 millions de dollars à l'Agence de gestion des ressources humaines et de 18,5 millions de dollars aux initiatives pangouvernementales. Nous savons que les gouvernements se sont souvent targués d'économiser de l'argent grâce à ces initiatives. J'aimerais savoir comment il se fait qu'on ait économisé 18,5 millions de dollars.
Madame la présidente, j'espère que les collègues accepteront de se pencher sur l'étude de ces compressions. Pour conclure, je suggère que nous le fassions de deux façons. D'une part, je propose que nous étudiions la situation de façon globale. Nous pourrions à cet effet choisir et interroger ensemble des témoins. Il s'agirait de déterminer comment et pourquoi toutes ces compressions ont été réalisées
D'autre part, pour étudier la chose plus en détail, je suggère que nous invitions les hauts fonctionnaires, entre autres les ministres respectifs de Travaux publics Canada et du Secrétariat du Conseil du Trésor, pour qu'ils nous expliquent comment ils ou elles en sont arrivés à des compressions de l'envergure que je viens de mentionner.
Je vous remercie, madame la présidente.
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Madame la présidente et membres du comité, je tiens à vous remercier infiniment, au nom des comptables agréés du Canada, de nous avoir invités à vous parler aujourd'hui de la présentation des états financiers selon la comptabilité d'exercice.
Je m'appelle Ron Salole. Je suis le vice-président de la Normalisation à l'ICCA. Ma collègue, Martha Denning, est la directrice de la Comptabilité du secteur public.
J'ai derrière moi 30 années d'expérience dans le domaine de la normalisation, 25 années au sein de l'Institut et cinq ans au sein de l'institut de Nouvelle-Zélande. Martha occupe le poste de directrice depuis 15 ans. À nous deux, nous cumulons 45 années d'expérience dans l'établissement des normes. C'est sous cet angle que j'aborderai le sujet.
Permettez-moi de vous parler un peu de l'Institut et de ses conseils, après quoi j'aborderai le sujet de la comptabilité d'exercice. L'ICCA représente, avec les instituts provinciaux de comptables agréés et l'Ordre des comptables, environ 71 000 comptables agréés et 9,500 étudiants du Canada et des Bermudes.
L'Institut fait des recherches sur les questions qui intéressent le secteur des affaires et appuie l'établissement de normes de comptabilité, de vérification et d'assurance pour les entreprises, les organismes sans but lucratif et le gouvernement. Il émet des directives concernant la gouvernance, publie des articles et documents intéressant la profession, élabore des programmes d'éducation permanente et représente la profession de comptable agréé sur la scène nationale et internationale.
Notre mission consiste à produire des informations et des décisions pertinentes et fiables dans un contexte mondialisé. Nous avons de solides compétences en affaires. Nous agissons avec intégrité et objectivité. Notre engagement envers l'excellence et l'intérêt public s'actualise par une autoréglementation et une surveillance publique rigoureuses.
Le groupe de la normalisation de l'ICCA comprend les entités, activités et personnes suivantes. Il se compose de trois conseils, de conseils de surveillance, de membres et d'employés. Les normes canadiennes pour la comptabilité et les rapports financiers, de même que pour l'assurance et les services connexes sont établis par trois conseils: le Conseil des normes comptables pour les organismes commerciaux, les entreprises, les sociétés publiques et privées et les organismes sans but lucratif; le Conseil sur la comptabilité dans le secteur public, dont Martha fait partie et qui établit les normes pour le secteur public, ainsi que le Conseil des normes de vérification et de certification qui établit les normes de vérification et de certification.
Chaque conseil est soutenu par son propre personnel professionnel et administratif et relève d'un conseil de surveillance indépendant qui représente l'intérêt public.
Si vous le permettez, madame la présidente, je voudrais prendre cinq minutes -- je crois que cela suffira -- pour dissiper certains mythes au sujet de la comptabilité et de la comptabilité d'exercice. Je parlerai ensuite très brièvement de la budgétisation en essayant de faire quelques comparaisons. Après cela, j'aborderai une autre question à laquelle vous allez vous intéresser, je crois, celle de la gestion du changement.
La comptabilité d'exercice, les rapports financiers ou la comptabilité financière, si vous voulez, ont une utilité pratique. L'un des meilleurs comptables du Canada, Ross Skinner, a été le deuxième à entrer au temple de la renommée de la comptabilité, car oui, nous en avons un. Voici ce qu'il a dit au sujet de la comptabilité:
La comptabilité a une utilité pratique. Elle ne sert pas à grand chose si elle n'a pas un but précis. Certaines personnes -- une faible minorité -- trouvent une certaines satisfaction à contempler la symétrie de comptes équilibrés. Mais pour la plupart des gens, l'intérêt de la comptabilité réside dans l'information qu'elle apporte.
C'est très pratique. C'est une des choses sur lesquelles je vais insister. C'est pratique. La comptabilité est là pour servir une fin. Ce n'est pas un objectif en soi.
Il s'agit surtout de dire aux gens ce qui s'est passé et comment cela s'est passé. La comptabilité n'est pas là pour leur dire ce qu'ils auraient aimé voir se produire. On leur dit ce qui s'est passé vraiment, dans tous les détails. Si une transaction a eu lieu, si un événement a eu lieu, il s'agit d'en faire rapport de façon détaillée. C'est un rapport historique. Il ne regarde pas nécessairement vers l'avenir. Il dit les choses telles qu'elles sont et non pas comme on aimerait qu'elles soient.
La comptabilité d'exercice est le meilleur moyen que l'on ait trouvé dans le monde pour atteindre ce but. Elle brosse un portait des transactions et des événements qui se sont produits au cours d'une période donnée. Voici le bilan, l'état financier. Il vous dit quels sont l'actif et le passif et quels sont les changements survenus dans cet actif et dans ce passif. Nous établissons des normes à cet égard, car nous pouvons établir des principes rigoureux, bien fondés à partir desquels nous raisonnons.
D'un côté, la recherche montre que les rapports financiers qui ont été préparés jusqu'ici selon la comptabilité d'exercice sont également ceux qui permettent le mieux de prédire l'avenir. Voilà pourquoi les marchés boursiers se servent des états financiers historiques pour prédire ce qui se passera à l'avenir. C'est ce qui ressort des recherches, mais ce ne sera pas nécessairement toujours le cas.
Néanmoins, les rapports financiers établis sur la base de la comptabilité d'exercice présentent certaines limitations. Il est important que vous les compreniez.
C'est unidimensionnel. Par exemple, si vous êtes un ingénieur qui veut construire une bécosse dans son jardin, vous avez besoin de dessins tridimensionnels pour le faire. Les modèles complexes que l'on construit aujourd'hui en se servant de l'informatique utilisent des modèles tridimensionnels. Les rapports financiers du gouvernement sont unidimensionnels. Le tableau qu'ils brossent n'a aucune profondeur. La gestion exige des renseignements supplémentaires. Ce qui est essentiel pour toute organisation, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public, ce sont les renseignements concernant la gestion de la trésorerie pour pouvoir prédire quelle sera la dette, comment elle sera remboursée et gérée. Néanmoins, vous ne pouvez pas gérer votre trésorerie à partir de la comptabilité d'exercice. Cette dernière a son propre but. Ce but est de vous fournir un tableau de ce qui s'est passé, de vous dire quels ont été les transactions et les événements. La gestion de la trésorerie a une autre utilité et un autre objectif.
Les budgets sont généralement les documents les plus importants qu'un gouvernement prépare, car ils regardent vers l'avenir et disent ce qu'on prévoit qu'il se produira -- j'allais dire ce que nous espérons qu'il se produira. Les budgets prévoient donc l'avenir.
En tant que spécialiste des normes, je dirais que la reddition de comptes n'est possible que si vous comparez un budget avec ce qui s'est vraiment passé un an plus tard. Vous pouvez avoir une reddition de comptes et faire des comparaisons uniquement si les deux mesures que vous utilisez peuvent être comparées. Si ce sont des mesures différentes, vous ne comparez pas des choses comparables. Il faut que les budgets et les états financiers aient été préparés sur les mêmes bases et la comptabilité d'exercice représente la meilleure façon dont vous pouvez dire ce qui s'est vraiment passé et comment cela s'est passé.
La difficulté que posent les budgets s'ils ne sont pas préparés selon la comptabilité d'exercice est que nous n'avons pas de normes quant aux transactions ou aux événements qui doivent être inclus dans le budget. C'est parce qu'il s'agit d'une information financière orientée vers l'avenir. C'est ce que le gouvernement veut pouvoir faire et s'attend à pouvoir faire, mais ce n'est pas le cas. Tant que ce ne sera pas le cas, vous n'aurez pas de normes quant à la façon dont le rapport doit être présenté. Il est toutefois possible de le préparer selon la comptabilité d'exercice et un certain nombre de pays le font déjà.
Un des problèmes auxquels nous avons à faire face dans le domaine de l'établissement des normes -- et il reste à voir si nous faisons cela très bien -- est celui de la gestion des changements. En général, les gens n'aiment pas le changement. Les gens se plaignent constamment d'être écrasés sous le poids des normes à chaque fois que nous en émettons une nouvelle.
Les nouvelles normes que nous émettons n'ont pas pour but de rendre la vie difficile à qui que ce soit. C'est plutôt à la suite d'un événement économique ou commercial ou de certains types de transactions complexes qui ont eu lieu sur le marché. Certaines personnes se plaignent de ne pas savoir comment les comptabiliser et demandent quelle est la meilleure façon de le faire. Nous établissons constamment de nouvelles normes pour essayer de résoudre ces problèmes complexes.
Je pense que les normes que nous avons sont très limitées par rapport à celles que le gouvernement du Canada aura s'il passe de la comptabilité de caisse à la comptabilité d'exercice. La tâche n'est pas insurmontable. Si le gouvernement finit par opter pour cette méthode, cela devrait lui permettre de prendre des meilleures décisions, car tout sera fait sur les mêmes bases.
Je vais m'arrêter là, madame la présidente.
Je me ferais un grand plaisir de répondre aux questions du comité.
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Certainement. C'est une bonne question.
Les budgets représentent de l'information orientée vers l'avenir et ils sont donc préparés à partir de ce que nous appelons des hypothèses. Selon ces hypothèses, vous pouvez avoir des résultats très importants.
Comme je sais que vous êtes un CMA, vous savez qu'en gestion on se sert de l'analyse des coûts, de la différence entre le budget et les coûts réels, sur une base quotidienne, pour pouvoir dire que les choses ne se sont pas passées comme prévu, qu'il faut redresser la barre ou que l'on a gagné plus ou moins qu'on ne s'y attendait. Cela fait partie des outils de gestion.
Toutefois, je ne suis pas sûr à 100 p. 100 que les budgets aient la même importance dans le milieu des affaires qu'au gouvernement. En ce qui concerne le gouvernement, on peut voir que le seul document financier auquel s'intéressent les médias, le gouvernement lui-même ou les déclarations semble être le budget. Les comptes publics ne suscitent pas autant d'attention ou autant d'intérêt.
Dans le commerce, c'est l'inverse. Les budgets sont un outil de gestion qui permet de gérer l'entreprise sur une base quotidienne, mais ils ne sont pas publiés. Il n'est pas nécessaire de tenir compte des différences, des variations ou des analyses de variance. La reddition de comptes est un peu différente.
Lorsque nous avons établi nos normes pour le secteur public, nous avons dit que la reddition de comptes y était beaucoup plus importante. La meilleure façon d'assurer une responsabilisation dans le secteur public est de prendre le budget et de dire que vous allez rendre des comptes en expliquant les différences et ce qui s'est vraiment passé. Cela se passe un an plus tard, mais c'est quand même une bonne reddition de comptes.
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Est-ce que vous êtes au courant? Au cours de votre carrière, vous avez sûrement connu des entreprises ou des organisations qui ont procédé à ce genre de changement.
M. Alghabra, je sais que la moitié du chemin a déjà été parcourue, mais pour celle qu'il nous reste à parcourir d'ici à ce que la mise en oeuvre soit totale, est-ce qu'il va être possible, malgré les difficultés que cette situation comporte, de faire en sorte qu'il n'y ait pas de problèmes majeurs?
Vous avez parlé plus tôt de volonté et de compréhension. Vous venez de mentionner que prendre des décisions avec cette information à l'appui serait différent. Mais dans certains cas, même en l'absence de mauvaise volonté, la mise en oeuvre peut être sérieusement compromise. S'il y a en plus une mutinerie à l'horizon — chose qu'on ne pourrait imaginer au sein du gouvernement fédéral, n'est-ce pas? —, les conséquences peuvent s'avérer très graves.
J'aimerais savoir si à votre connaissance, dans le cas des organismes gouvernementaux qui ont mis en oeuvre ce genre de mesures par le passé, ce fut une réussite. Est-ce que, malgré la longueur et la difficulté de la démarche, les gens se sont dit par la suite qu'ils avaient pris la bonne décision?
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Dans le secteur privé, ce problème n'existe pas. Les prévisions budgétaires n'y sont pas établies selon la comptabilité de caisse. Mais je tiens à vous avertir, pour revenir à ce que j'ai dit tout à l'heure, que les rapports financiers fondés sur la comptabilité d'exercice ne vous fournissent probablement pas suffisamment de renseignements. Dans une entreprise, vous avez besoin de bonnes pratiques de gestion de la trésorerie. Mais c'est pour le secteur privé.
Dans le secteur public, y a-t-il des pays qui ont réussi à le faire? Quelques-uns. Sans vouloir vous faire croire que c'est facile, il y a une vingtaine d'années, la Nouvelle-Zélande était au bord de la faillite. Elle a mis en place tout un programme de réformes et cela en faisait partie.
C'est sidérant ce qu'on peut découvrir lorsqu'on fouille dans le passé. Lorsque notre survie est en jeu, nous trouvons de nouveaux moyens de nous en sortir. La décision est alors plus facile car il n'est pas possible de survivre autrement.
Étant donné que nous ne connaissons pas la crise que la Nouvelle-Zélande a traversée il y a 20 ou 25 ans, nous n'aurons pas l'énergie voulue pour vouloir survivre à tout prix. La Nouvelle-Zélande n'a pas trouvé cela difficile. Cela lui a été extrêmement utile. La Nouvelle-Zélande a connu une grande réussite. Elle a pris des décisions très importantes concernant son avenir.
C'est donc un bon exemple de pays qui a appliqué cette méthode avec succès. L'Australie est l'autre pays qui l'a appliquée avec succès et qui a obtenu de bons résultats.
Cela dit, je connais plusieurs pays, surtout au sein de l'Union européenne, comme le Royaume-Uni et la France, qui estiment pouvoir préparer leurs prévisions budgétaires uniquement à partir de la comptabilité de caisse. Ils procèdent ensuite à des rapprochements pour pouvoir assurer la transparence et la reddition de compte requises. Mais je ne pense pas que ce soit aussi bon que les modèles néo-zélandais et australien.
Au Canada, la Colombie-Britannique est une province qui a entièrement adopté la comptabilité d'exercice à tous les niveaux. Je crois que le Manitoba envisage d'en faire autant. Je ne sais pas s'il a déjà pris sa décision, mais c'est certainement une chose qu'il envisage.
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Ce n'est pas un problème, madame la présidente. Tout finit toujours par s'arranger. Je finirais bien par y trouver mon compte. Merci.
Je souhaite la bienvenue à nos invités. Je dois vous dire que je suis content. Je ne dirais pas que j'appréhendais cette réunion, mais je m'attendais presque à un cours de comptabilité 101. Je suis très content que vous ayez présenté cela de façon concrète dans le contexte de la réalité. Je vous en remercie infiniment. Je vais poursuivre sur le même sujet.
J'ai l'impression qu'on pourrait simplement se demander si c'est souhaitable, si c'est bien ce que nous voulons. Il y a ensuite la question des obstacles qui empêchent de le faire.
Pour ce qui est de la première partie de l'équation, à savoir si c'est souhaitable, je vais simplement revenir sur une chose que vous venez de dire et qui me rassure beaucoup, car j'ai longuement écouté la vérificatrice générale, je ne dirai pas ad nauseam, mais longuement au sujet de cette question.
Vous avez déclaré que la comptabilité d'exercice est ce qui permet le mieux de prédire l'avenir. Autrement dit, grâce à des renseignements précis, vous êtes mieux en mesure de prendre des décisions intelligentes. Lorsque le gouvernement prend de bonnes décisions, les intérêts du public sont mieux servis.
Je pense donc que la comptabilité d'exercice est vraiment souhaitable et je vous remercie de l'avoir souligné encore davantage.
Vous avez aussi mentionné que le budget était le principal élément auquel le gouvernement devrait consacrer son attention. La plupart d'entre nous autour de cette table sont certainement d'accord. Encore une fois, je vous en remercie.
Puis nous arrivons à la deuxième partie de l'équation, à savoir pourquoi nous ne l'avons pas encore fait? Vous avez parlé d'un certain nombre d'obstacles potentiels le principal étant, bien entendu, intangible. Vous l'avez décrit comme la gestion du changement et le fait qu'en général les gens ont tendance à ne pas aimer le changement.
Si je vous demandais de quantifier... Nous allons discuter de certains obstacles réels, mais un obstacle bien réel est la décision qu'il faut prendre et l'attitude à adopter pour apporter ce changement. Pensez- vous que notre résistance à ce changement est surtout due à une question d'attitude ou qu'elle est due à de véritables problèmes?
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Très bien. Merci infiniment.
Pour revenir une fois de plus sur ce que j'appellerais les considérations concernant les avantages par rapport au coût réel de mise en oeuvre, nos témoins ne nous ont pas encore dit combien il en coûterait réellement au gouvernement d'adopter la comptabilité d'exercice. Cela va-t-il prendre un an? Cela va-t-il prendre sept ans?
On nous en a donné une petite idée, mais j'aimerais voir, à un moment donné, le coût réel que cela représente. S'agira-t-il de 250 millions de dollars? Des chiffres ont été avancés, mais ils ne semblent pas faire l'unanimité, car nous ne savons pas exactement jusqu'où nous devrions aller.
Autrement dit, ne faudrait-il pas que nous sachions clairement dans quoi nous nous engageons avant de pouvoir vraiment chiffrer les coûts? Pour le moment, les estimations se fondent sur toutes sortes de possibilités. Je préférerais de beaucoup que nous sachions clairement à quoi nous en tenir.
Par exemple, nos attachés de recherche ont mentionné un grand nombre d'obstacles. Par exemple, pour le traitement des recettes fiscales, tout dépend si l'on tient compte de l'économie parallèle ou encore du moment où les impôts sont perçus ainsi que leur montant. Ne devrions-nous pas savoir exactement ce qu'il y a lieu de faire à l'égard de tous ces obstacles avant de calculer les coûts? Quelle serait la façon raisonnable de procéder?
Je me demande si au lieu de clarifier les choses avec vous, je ne les ai pas obscurcies davantage.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour. Merci de nous aider à naviguer à travers les écueils de la comptabilité d'exercice.
Ceux d'entre nous qui ne sont pas des spécialistes de la comptabilité n'ont pas d'idées toutes faites dans un sens ou dans l'autre, si ce n'est que nous voulons prendre les meilleures décisions possible dans l'intérêt du pays. Nous accordons par conséquent beaucoup d'importance à vos connaissances et à vos conseils.
De la documentation à ce sujet a été préparée à notre intention. Lorsqu'on examine l'ensemble des avantages et des inconvénients, il semble y avoir de nombreux avantages. Par exemple, pour ce qui est du portefeuille immobilier, ce modèle semble apporter beaucoup de clarté par rapport aux résultats réels. On obtient donc une meilleure information.
Les détracteurs de ce système avancent un argument sur lequel j'aimerais connaître votre opinion. Je vous cite un extrait de nos documents d'information. Il y est dit que les opposants à l'adoption de la comptabilité d'exercice soulignent que cette méthode
introduit une forte dose de complexité dans le processus de budgétisation, qui perd ainsi en transparence et en accessibilité. Par ailleurs, elle ouvre la voie à de nouvelles possibilités de manipulation qui diffèrent de celles de la comptabilité de caisse.
Enfin, les opposants font remarquer que les avantages de cette méthode ne compensent pas les coûts de formation du personnel et de mise à jour des systèmes.
Pourrions-nous savoir ce que vous en pensez?
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Je ne dirai pas le contraire, mais je vais revenir sur certaines observations que j'ai faites tout à l'heure, car je pense qu'il faut bien comprendre le contexte.
Je suis convaincu, et je pense que c'est généralement bien accepté, que la comptabilité d'exercice est la meilleure façon dont nous pouvons retracer l'historique des transactions et des événements qui sont survenus dans une organisation, que ce soit une entreprise, un organisme sans but lucratif, un hôpital, une église ou un gouvernement.
La comptabilité d'exercice est la meilleure façon dont nous pouvons retracer ce qui s'est passé. La comptabilité de caisse a été entièrement rejetée à cet égard. Elle ne peut pas jouer ce rôle. Elle en est incapable.
Une fois que vous avez pris cette décision et que vous avez accepté cette réalité -- et ce sont les seules normes que nous ayons -- ensuite, pour obtenir la transparence et la reddition de comptes voulue, vous devez comparer ce qui s'est vraiment passé avec ce que quelqu'un souhaitait voir arriver il y a un an. Vous ne pouvez faire une véritable comparaison qu'à la condition que les deux bases de mesure soient les mêmes. Si ce n'est pas le cas, la comparaison n'est pas possible.
La budgétisation selon la comptabilité de caisse ouvre des possibilités de manipulation bien simples. Il vous suffit d'oublier que vous avez un tiroir plein de factures et de ne pas les payer. Et voilà, votre budget est prêt!
La budgétisation selon la comptabilité d'exercice pose-t-elle des problèmes? Bien entendu. Est-il possible que certaines personnes puissent la trafiquer? Certainement. Est-ce d'une façon différente? Absolument. Est-ce plus compliqué? C'est difficile à dire. Si la transaction ou l'événement qu'on est censé inclure est complexe, je défie qui que ce soit de me dire quelle est la solution toute simple pour inclure un événement ou une transaction vraiment complexe. Oui, les événements et les transactions sont parfois complexes et vous avez besoin d'un mécanisme, d'une mesure, d'une règle -- car nous mesurons les choses -- pour faire face à cette complexité.
La façon dont je vois cela c'est que si vous voulez assurer la transparence et la reddition de comptes, vous devez pouvoir comparer des choses similaires. Il vaut mieux préparer les budgets selon la comptabilité d'exercice que de le faire selon la comptabilité de caisse et de procéder ensuite au rapprochement avec la comptabilité d'exercice.
Voilà comment je répondrais à cette question.
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Je vais essayer, car je ne connais pas le système aussi bien que vous. Comme c'est vous qui le faites, vous devez savoir ce que vous faites.
Je répondrais à cela que, parmi les autres choses que nous faisons au Conseil sur la comptabilité dans le secteur public, nous cherchons des moyens d'améliorer ce que nous appelons la gestion des résultats. Je crois que le gouvernement du Canada a des outils vraiment excellents à cet égard. Nous nous penchons sur les objectifs et les résultats.
Je considère que si vous pouvez dire que, pour obtenir tel résultat, voilà, selon la comptabilité d'exercice, quels seront les coûts, les réalisations attendues, les résultats au lieu de vous dire: « C'est un financement pluriannuel » ou « Ce sera réparti sur deux ou trois ans », vous pourrez prendre des meilleures décisions si vous obtenez le tableau complet de la situation. Vous pourrez alors vous demander: « Voilà ce que je vais devoir débourser pour obtenir ce résultat. Est-ce que cela en vaut la peine? » Vous pourrez faire des meilleurs choix. Mais ce n'est pas un sujet que je connais à fond, je l'avoue.
Ce que je veux faire valoir c'est qu'il y a une grande différence entre la gestion du financement et de la trésorerie d'une part et la comptabilité d'exercice et le rapport de ce qui s'est vraiment passé, d'autre part. Je ne saurais trop insister sur le fait qu'il ne faut pas mélanger les deux. Il vaut mieux, dans un cas comme dans l'autre, être en mesure de voir quels sont les objectifs visés.
Lorsque vous votez les crédits et donnez le pouvoir de dépenser, ce qui est très important — c'est sans doute la tâche la plus importante que les parlementaires doivent accomplir — il faut que vous puissiez assurer l'optimisation des ressources.
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Je vous remercie pour votre présence ici aujourd'hui. Je l'apprécie.
Étant donné que vous vous occupez de la normalisation, lorsque le gouvernement aura choisi cette voie, comme nous sommes nombreux à le souhaiter ici, vous allez sans doute être très occupé à expliquer à nos bureaucrates comment comptabiliser un certain nombre de choses.
Je vais vous poser des questions concernant les immobilisations. Bien entendu, nous avons des lieux patrimoniaux. Nous avons des parcs. Il y a beaucoup de biens que le gouvernement et les Canadiens ont l'intention de conserver éternellement et de ne jamais vendre. Est-ce qu'on leur attribue une valeur marchande? Si c'est le cas, il y a des dépenses à faire pour établir cette valeur d'une année à l'autre, évaluer la valeur actuelle, faire des comparaisons et ce genre de choses. Comment est-ce comptabilisé? Ou il se peut que ce soit comptabilisé par différents niveaux de gouvernement. C'est une des questions sur lesquelles nous allons devoir nous pencher.
Si nous essayons de préserver la valeur marchande de ces biens, cela représente un coût énorme, mais si nous ne le faisons pas, cela représente un passif et dans nos livres, cela ressemble à un gros trou dans lequel nous continuons à jeter notre argent.
Il faut parvenir à un juste équilibre. Je me demande s'il existe un moyen, peut-être au niveau des normes, d'éviter le coût élevé de la comptabilisation de cet actif, tout en le comptabilisant quand même afin d'avoir une bonne idée de la situation.
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C'est une difficulté que nous n'avons pas encore réussi à résoudre.
Nous n'avons pas le même problème que les pays européens. Nos biens patrimoniaux sont très jeunes par rapport à ceux de l'Europe, que ce soit le Colisée ou d'autres monuments, et les Européens n'ont pas trouvé la solution non plus.
Cela illustre très bien l'une des limitations des rapports financiers. Les rapports financiers sont bien pour vous dire ce qui s'est passé, quand cela s'est produit et quelle transaction ou quel événement a eu lieu. C'est l'histoire qu'ils vous racontent.
Pour les choses comme les collections, les musées ou les biens patrimoniaux, il faudrait pratiquemment décider de ne pas surcharger les états financiers avec ce genre de choses. C'est mon opinion personnelle. Nous n'avons pas trouvé la solution.
Ce sujet fait l'objet de discussions en ce moment. Je viens de recevoir une ébauche de mémoire de l'International Public Sector Accounting Standards Board qui porte sur les biens patrimoniaux. Nous sommes en train de décider s'il est logique de comptabiliser la juste valeur marchande.
On a tendance à ne pas inclure ces biens dans les états financiers pour les raisons que vous avez mentionnées. C'est coûteux. Vous auriez peut-être avantage à ne pas le faire non plus.
Mais nous pouvons les comptabiliser en dehors des états financiers. Nous pouvons chercher des moyens de comptabiliser les biens patrimoniaux tels que les collections des musées en veillant à ce que ces biens soient préservés et consolidés. Je pense que ce sera en dehors des états financiers.
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Merci, madame la présidente.
Dans bon nombre de rapports, la vérificatrice générale dit que la comptabilité d'exercice est la méthode à adopter. Des rencontres ont permis de démontrer qu'on avait fait certains pas vers l'implantation de la comptabilité d'exercice au sein du gouvernement fédéral, mais qu'il restait beaucoup de travail à faire.
Une fois de plus, M. Salole et vous-même, de même que d'autres experts que nous avons rencontrés, faites la démonstration que la comptabilité d'exercice permet une meilleure transparence des deniers recueillis et dépensés par le gouvernement. La comptabilité d'exercice peut également amener le gouvernement à dépenser moins dans certains domaines et à prendre des décisions plus judicieuses. Et c'est le contribuable qui en bénéficie.
On a quand même fait le tour du sujet. Mes collègues ont posé des questions fort pertinentes sur des aspects tant pointus que plus généraux. Ma question est plutôt d'ordre général.
Comme vous l'avez mentionné plus tôt, la Nouvelle-Zélande et la Colombie-Britannique, qui est une province canadienne, ont de l'expérience dans des aspects plus pointus. D'après vous, qu'est-ce que le gouvernement fédéral doit faire de plus pour en arriver à une comptabilité d'exercice qui soit à la hauteur de celle d'autres pays?
La Colombie-Britannique n'a pas d'armée, mais la Nouvelle-Zélande en a une. Il y a donc des aspects relatifs aux dépenses militaires qu'on pourrait examiner, ne serait-ce que pour savoir comment passer d'une comptabilité de caisse à une comptabilité d'exercice.
En supposant qu'il y ait une bonne volonté, quelles sont les étapes qu'il reste à franchir pour que le Canada en arrive à une comptabilité d'exercice dans des délais fort raisonnables?
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Pour répondre à cela aussi bien que vous le souhaiteriez, il faudrait que je sache mieux ce qui a déjà été fait et ce qui reste à faire. Vous avez sans doute au gouvernement des experts qui pourraient probablement mieux vous renseigner.
Ron a mentionné qu'il fallait un changement de mentalité et qu'au lieu de se dire, par exemple: « Voici le montant qu'on m'a donné et je dois le dépenser » qu'on se dise plutôt: « Voilà les ressources que j'ai reçues pour obtenir ces résultats ». Il faut changer la façon de gérer.
Lorsque les gens ont l'habitude de gérer les choses d'une certaine façon depuis très longtemps, ils ont tendance à ne pas vouloir bouger. Les pays qui ont adopté la comptabilité d'exercice et qui semblent en être satisfaits ont apporté en même temps des réformes importantes dans la gestion du secteur public. Ils ont changé la façon dont ils attribuent des ressources aux ministères et dont ils exigent des comptes. Ils tiennent les ministères responsables des résultats et pour pouvoir rendre compte des résultats, il faut que vous ayez une bonne idée de ce qu'il vous en coûte pour obtenir ces résultats.
C'est ce que vous apporte la comptabilité d'exercice: une meilleure idée des coûts. Voilà toutes les ressources dont je dispose pour cette année et voilà ce que je vais devoir dépenser pour atteindre un résultat donné. Et tant que la gestion ne sera pas centrée sur les résultats plutôt que sur les dépenses, il n'y aura pas vraiment de changement. Les rapprochements qui sont faits à la fin de l'année ne favorisent pas ce genre de changement.
Je me souviens de ce qui s'est passé, il y a quelques années, quand l'Alberta a décidé de tout changer. Son contrôleur est venu nous voir pour nous parler de l'approche radicale qui avait été adoptée. On leur a dit: « Faites-le et vous avez jusqu'à telle date pour le faire ».
Cela s'est fait grâce aux hautes instances gouvernementales qui ont forcé la main à l'administration en lui imposant un délai. Et je pense que c'est nécessaire. Ce n'est pas à moi de dire si le leadership voulu existe ou non, car je n'en sais rien, mais il faut certainement des ordres venus d'en haut et un changement d'orientation. Par exemple, les prévisions budgétaires pluriannuelles et les affectations de crédits pluriannuelles peuvent y contribuer.
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Bonjour. Je vais intervenir en français.
Le but de la présentation était de nous expliquer le cheminement de la comptabilité au moyen de la comptabilité d'exercice.
Pour ce qui est de la comptabilité d'exercice, quel lien peut-on faire entre le champ comptable et la consolidation de l'ensemble des activités gouvernementales? Le fait d'aller vers une comptabilité d'exercice peut-il entraîner une vision plus globale des activités du gouvernement? Je pense, par exemple, à certaines fondations qui ne sont pas nécessairement consolidées ou à des sociétés qui ont des déficits cachés. Est-ce possible d'avoir vos commentaires à ce sujet?
Deuxièmement, on a abordé ce matin la question de la vigilance comptable. La comptabilité d'exercice n'a pas exempté le secteur privé de scandales financiers. Il existe des mécanismes comme ceux mis en place par la vérificatrice générale. Est-ce qu'ils rendront son travail plus difficile ou plus complexe sur le plan de la vérification comptable des états financiers du gouvernement? À votre avis, est-ce qu'on prendra des mesures afin d'éviter les cas où les chiffres ont été traficotés?
Vous avez commenté la question des actifs. Comment fait-on pour évaluer la valeur du Parlement du Canada en termes d'actifs? Certains actifs du Canada ont une valeur patrimoniale. Il s'agit là de défis intéressants et réalistes. Envisagez-vous d'autres défis, entre autres en ce qui a trait aux munitions du secteur militaire?
Il y a donc trois aspects à considérer: le champ comptable, la consolidation des fondations et la vigilance de la vérificatrice générale en raison du changement comptable.
En terminant, pourriez-vous nous dire de quelle façon vous allez évaluer les actifs gouvernementaux?
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Je vais faire de mon mieux pour répondre à toutes ces questions.
Pour le moment, les états financiers du gouvernement regroupent tous les organismes qui relèvent de l'État. C'est la norme et le gouvernement du Canada suit cette norme. Il obtient une opinion claire et nette sur ses états financiers. À la fin de l'année, les états financiers englobent le gouvernement dans son ensemble.
Je n'en suis pas absolument sûre, mais je crois que le gouvernement du Canada établit également son budget sur cette base, si bien qu'il s'agit, dans une certaine mesure, d'un budget consolidé. Je crois qu'il a quelque chose qui ressemble à un budget consolidé. Quant à savoir si les entités incluses et les états financiers sont exactement les mêmes, je ne peux pas le dire.
Également pour ce qui est des fondations, on vérifie si elles doivent être incluses ou non en fonction de certains critères. Certaines d'entre elles font partie des états financiers du gouvernement, mais d'autres non. Je crois que le gouvernement a récemment changé ses rapports avec certaines d'entre elles et il y en a donc qui sont maintenant incluses alors qu'avant, elles étaient exclues. Je crois que cela a posé un très gros problème à la vérificatrice générale, car le gouvernement a sorti de l'argent qui est resté là. Cela semble être en dehors du contrôle du gouvernement. Mais si les fondations répondent aux critères qui leur permettent d'être exclues, elles sont exclues.
Je dirais que la notion d'entité fait partie de la comptabilité d'exercice. Je pense que toutes les entités se servent de la comptabilité d'exercice lorsqu'elles sont incluses dans les états financiers et que cela permet d'avoir une meilleure idée de la situation de l'ensemble du gouvernement.
Je vais essayer de paraphraser votre deuxième question pour être sûre d'avoir bien compris. Vous faites allusion, je pense, à certains scandales qu'il y a eus au gouvernement fédéral ou peut-être dans le secteur privé et vous voulez savoir si cela pourrait se reproduire. C'est ce que vous voulez dire? Oui?
Je dirais d'abord que ce n'était pas vraiment une question de normes. C'était plutôt parce que les normes n'étaient pas appliquées. Il y avait de bonnes normes en place aux États-Unis quand le scandale Enron a eu lieu, mais elles n'étaient pas appliquées comme il faut et on ne s'en est pas vraiment rendu compte. C'était des transactions extrêmement complexes et on ne s'en est pas rendu compte à temps.
Je sais qu'un des problèmes qui s'est posé au gouvernement fédéral ce n'est pas le fait qu'il n'y avait pas de contrôles. D'après ce que je sais, c'est que certaines normes n'étaient pas suivies. Je ne suis pas sûre que la comptabilité d'exercice ou les normes faciliteront les choses plus qu'elles ne le font déjà. Plus vous avez de renseignements, surtout s'ils sont résumés et analysés de façon à vous aider à prendre des bonnes décisions, moins vous risquez d'avoir ces problèmes, mais en fin de compte, tout dépend si vous avez des normes et si les gens les suivent.
Je pense que les bonnes normes étaient en place, mais qu'elles n'ont tout simplement pas été suivies.
En ce qui concerne les biens patrimoniaux, je ne sais pas comment vous aider. C'est un sujet difficile. Il est difficile d'établir une valeur. Chaque évaluateur vous donnera sans doute une valeur différente.
Le terrain que ces biens occupent a une valeur très élevée. Pour ce qui est des biens eux-mêmes...? Je ne pense pas que ce soit entièrement quantifiable et que vous puissiez établir une valeur qui reflète vraiment la valeur que cela représente pour le pays, que vous teniez compte des recettes touristiques ou des autres avantages intangibles. Je ne peux pas vraiment vous donner de réponse.