:
Je vous remercie, madame la présidente. C'est toujours un grand plaisir pour moi d'être parmi vous pour parler de mon travail de président du Conseil du Trésor.
Je suis accompagné de David Moloney et de Wayne Wouters. Nous sommes ici pour répondre à toutes vos questions portant sur les opérations gouvernementales.
[Traduction]
Merci, madame la présidente.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de l'approche rigoureuse et responsable que le gouvernement applique aux dépenses depuis qu'il a été élu, ainsi que des mesures d'économie dont nous avons annoncé l'adoption le 25 septembre.
J'aimerais donner à ma déclaration préliminaire la forme d'un aperçu général de trois questions, pour dire, d'abord, pourquoi nous adoptons les mesures en question; ensuite, comment nous nous y prenons pour les mettre à exécution; et, enfin, ce que tout cela laisse présager, pour la suite des choses. Après, nous serons heureux -- mes collègues et moi -- de répondre aux questions que vous voudrez poser afin d'obtenir des précisions sur nos initiatives en matière de gestion des dépenses.
Permettez-moi de commencer par traiter des principes en question, les raisons pour lesquelles nous avons adopté ces mesures. Il y a près d'un an, les Canadiennes et les Canadiens ont porté au pouvoir un parti qui promettait une plus grande transparence et une plus grande responsabilité. Or, cette promesse ne saurait s'incarner mieux que dans la façon de dépenser du gouvernement. Les Canadiennes et les Canadiens nous ont dit qu'ils s'attendent à ce que l'impôt, pris sur l'argent qu'ils ont trimé dur pour gagner, soit investi de manière responsable, dans des programmes efficaces qui correspondent à leurs priorités. Ils se soucient du gaspillage entourant les programmes gouvernementaux.
Malheureusement, le système de gestion des dépenses dont nous avons hérité n'est pas à la hauteur des préoccupations et des attentes ainsi formulées. Depuis une dizaine d'années, l'approche progressive en matière de financement a fini par s'enraciner au sein de l'administration. Bon nombre de gens seraient étonnés de savoir que le gouvernement, par famille canadienne de quatre personnes, dépense aujourd'hui 5 000 $ de plus en programmes et en services qu'il le faisait il y a seulement cinq ans, soit en 2001.
Au cours des cinq dernières années, les dépenses de programme dans l'ensemble ont crû, en moyenne, de 8,2 p. 100 par an. En 2004-2005, le taux de croissance des dépenses a atteint 14,4 p. 100. Il va sans dire qu'une nouvelle approche s'impose, et nous avons déjà remis l'administration sur les rails. La Loi fédérale sur la responsabilité, notre premier projet de loi, permettra d'établir un nouveau système de freins et de contrepoids et permettra au Parlement ainsi qu'aux Canadiennes et aux Canadiens de mieux voir à quoi est consacré l'argent des impôts et quels résultats mesurables sont obtenus à cet égard.
La prochaine étape importante consiste à renouveler le système de gestion des dépenses du gouvernement de telle manière que nous puissions mieux dépenser au nom des habitants du Canada, nous assurer d'obtenir la valeur maximale. Pour cela, il faudra apporter d'importantes améliorations sur quatre plans: améliorer la qualité de l'information que les ministères fournissent pour que le Cabinet et le gouvernement prennent les décisions qui leur reviennent; examiner sans cesse les programmes en place pour que les ministres disposent des informations sur le rendement dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées; veiller à ce que les ministères insistent expressément, du point de vue de la gestion, sur la nécessité d'optimiser les ressources et de faire la preuve de cette optimisation; et, enfin, mieux rendre compte au Parlement et aux Canadiennes et Canadiens de l'usage que nous faisons de l'argent des contribuables, des résultats que nous obtenons grâce aux dépenses faites, en essayant de voir si l'argent est utilisé à bon escient, pour que le gouvernement puisse être tenu responsable de ces décisions.
Madame la présidente, cela m'amène à la deuxième question dont je voulais parler: la façon dont nous nous y prenons pour effectivement en arriver à des dépenses plus raisonnées, au premier chef: c'est-à-dire les mesures que nous prenons pour respecter la promesse que nous faisons dans le budget de 2006: une économie de un milliard de dollars. Comme je l'ai annoncé le 25 septembre 2006, pour économiser un milliard de dollars, nous allons soumettre les dépenses à une gestion plus serrée et plus disciplinée, ce que, de fait, nous avons commencé à faire dès le premier jour où nous nous sommes installés à Ottawa, et nous allons appliquer les résultats de l'examen des programmes que nous avons réalisés et annoncés en septembre.
Permettez-moi de vous raconter comment nous avons procédé pour réaliser l'examen en question. À partir des orientations et des critères énoncés dans le budget, nous avons adopté une approche rigoureuse et pris des décisions responsables pour nous assurer que les dépenses fédérales débouchent bien sur les résultats souhaités, que les ressources sont optimisées et, fait le plus important, qu'elles correspondent aux priorités des Canadiens. En compagnie de mes fonctionnaires, j'ai travaillé à examiner les plans de dépenses provenant des budgets passés et consulté des ministres pour déceler les programmes et les dépenses qui, au sein des ministères, ne correspondent pas aux critères que nous avons énoncés dans le budget.
En juillet et en août, un comité de ministres mis sur pied par le premier ministre s'est réuni trois fois afin d'examiner en détail les propositions d'économies et de veiller à ce qu'elles répondent aux critères énoncés dans le budget. Ensuite, le Cabinet pouvait les étudier et les entériner au besoin. Nous avons fait des choix difficiles mais responsables au nom des Canadiens. Au total, les économies se chiffrent à un milliard de dollars et correspondent aux sommes inutilisées que nous avons repérées dans les programmes dont le taux de participation était faible ou dont les objectifs pouvaient se réaliser grâce à d'autres programmes, dans les programmes où les ressources étaient mal employées, dans ceux où une rationalisation ou encore une consolidation pouvait aboutir à une exécution plus efficace et dans ceux qui ne correspondaient pas aux priorités des Canadiens.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples des compressions faites dans mon portefeuille à moi, celui du Conseil du Trésor. Le gouvernement précédent avait décidé de consacrer 20 millions de dollars de plus au soutien des ministres régionaux. Nous sommes d'avis que le fonds existant, de 3,8 millions de dollars, est suffisant à cet égard. Nous avons donc décidé de ne pas concrétiser cette dépense supplémentaire, ce qui donne une économie de 20 millions de dollars pour les Canadiens.
En éliminant les fonds non engagés destinés aux initiatives visant l'ensemble du gouvernement, nous allons réaliser une économie de 18,5 millions de dollars. C'est un financement qui n'est plus nécessaire, qui est lié à des initiatives passées du gouvernement.
Une réduction des fonds de programme à l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada devrait aboutir à 83 millions de dollars d'économies supplémentaires. Cela comprend l'élimination des fonds mis de côté pour le gouvernement précédent. Les sommes prévues dépassaient ce qui est nécessaire au travail de classification qui se fait là.
Une réduction des cours de formation de faible priorité prévus à l'École de la fonction publique du Canada permettra d'économiser encore plus de 9 millions de dollars. Cette année, l'école dispose de 89 millions de dollars pour appliquer les programmes qui lui reviennent. Nous allons économiser 9 millions de dollars sur deux ans tout en nous assurant que les ressources de l'école sont ciblées sur les grandes priorités fédérales en matière d'apprentissage.
Je pourrais vous donner encore de nombreux exemples d'économies importantes que nous avons réalisées, mais, pour ne pas prendre trop de temps, je m'arrêterais là.
Pour conclure ma déclaration préliminaire, j'aimerais parler de l'avenir et de la façon dont le gouvernement continuera de s'assurer d'utiliser le plus judicieusement possible l'argent des contribuables. Qui dit gouvernement responsable, dit dépenses raisonnables. D'ailleurs, dépenser raisonnablement n'est pas un projet sans lendemain; c'est de cette façon que notre gouvernement entend s'y prendre, d'année en année, pour gérer l'argent de l'impôt. Les réformes ainsi instituées sont le signe d'une évolution fondamentale de la culture de gestion au sein de l'administration fédérale, évolution qui est essentielle pour que nous puissions nous assurer d'avoir une certaine discipline financière et d'obtenir des résultats mesurables en rapport avec les questions que les Canadiens ont le plus à coeur.
Tous les Canadiens ont directement intérêt à ce que l'exercice porte fruit. Les Canadiens sont tout à fait d'accord pour dire qu'il faut un plan pour gérer les dépenses et que le gouvernement doit prendre des décisions en fonction de critères qui sont clairs en vue d'obtenir des résultats qui sont mesurables. Notre système de gestion des dépenses constituera la pierre d'assise de rapports transparents et de décisions avisées marquées au coin de la rigueur. Le gouvernement entend faire preuve d'ouverture et de transparence en ce qui concerne les finances publiques. Pour que la vision échafaudée d'un gouvernement responsable et transparent devienne une réalité, il faudra trouver une meilleure façon de gérer les dépenses globales dans l'ensemble du gouvernement du Canada, en insistant nettement plus sur les résultats.
Pour l'avenir, le gouvernement fera des dépenses responsables la norme en exigeant que tous les programmes, les nouveaux comme ceux qui sont établis, soient soumis à un examen systématique et rigoureux. De cette façon, il n'autorisera que les fonds qui sont vraiment nécessaires pour atteindre des résultats mesurables, d'une façon qui soit efficace et qui permet d'optimiser les ressources. Notre nouveau système de gestion des dépenses reposera sur les principes que constituent la discipline financière, la gestion des résultats et l'optimisation des ressources. La nouvelle orientation du gouvernement en matière de gestion des dépenses se distingue donc clairement du gaspillage connu par le passé.
Par la voie des initiatives ainsi adoptées, le nouveau gouvernement du Canada s'assurera d'améliorer sensiblement la transparence, la responsabilité et l'utilisation des ressources en rapport avec toutes les dépenses fédérales. Nous nous contenterons de rien de moins. C'est pourquoi nous inscrivons l'exercice au coeur même du programme de gestion du gouvernement.
[Français]
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Distingués invités, comme vous le savez, nous sommes ici à la suite de l'adoption d'une motion du Bloc québécois. Je suis heureuse de constater que tous mes collègues autour de cette table considèrent qu'il est important que nous étudiions ces compressions budgétaires de l'ordre d'un milliard de dollars au cours des deux prochaines années.
Je suis pour le moins surprise par certains éléments de votre déclaration, monsieur Baird. Comme on peut le lire dans plusieurs documents de votre gouvernement, vous parlez d'ouverture, de transparence et de réponse aux besoins des citoyens.
Après avoir constaté quelles compressions ont été effectuées, je dirais au contraire que vous avez fait en sorte d'affecter — dans le sens de toucher profondément — les gens les plus démunis et de réduire les services aux citoyens. Cela est clair, car cela constitue les trois quarts de ces compressions budgétaires, alors qu'un quart seulement de ces réductions provient d'une réduction des dépenses de fonctionnement.
Le gouvernement avait donc la possibilité de réduire ses dépenses de fonctionnement, mais vous avez préféré diminuer les services aux citoyens. Je vais vous donner quelques exemples: l'élimination de groupes consultatifs, de même que l'élimination du financement à des groupes qui revendiquent des droits et qui font contrepoids au gouvernement. On peut penser à la Commission du droit du Canada, à d'autres groupes, dont mon collègue vient de parler, et aux groupes qui s'occupent de la condition féminine.
J'aimerais ouvrir une parenthèse et parler de la déclaration de votre collègue . Son ministère a fait savoir que les critères d'admissibilité à l'un de ses principaux programmes, le Programme de promotion de la femme, avaient été modifiés. Désormais, les « activités de recherche et de sondage » et celles visant à « revendiquer des droits et à influencer les gouvernements fédéral, provinciaux et les administrations municipales » ne sont plus admissibles. Il ne s'agit donc pas que de changements cosmétiques.
Je reviens à certains autres éléments, dont l'élimination de fonds dits « inutilisés ». On peut penser, par exemple, à toute la crise dans le domaine de la foresterie causée par le dendroctone du pin ponderosa. On a décidé d'éliminer 11 millions de dollars qui n'avaient pas été utilisés. En ce qui a trait à l'inspection des aliments, on parle de plusieurs millions de dollars également. Dans le domaine du textile, au ministère des Pêches et des Océans, des fonds sont inutilisés. On peut se demander comment il se fait que ces fonds n'ont pas été utilisés. Le gouvernement conservateur n'était-il pas intéressé à ce que des initiatives profitent de ces fonds?
Parmi ces fonds non engagés, il y a aussi 40 millions de dollars pour des programmes d'économie sociale. Le Québec, en particulier, va y perdre. On parle d'un montant de 5 millions de dollars sur les 28,5 millions de dollars prévus.
Je vais finir avec trois autres exemples. Le premier porte sur la réduction du Programme d'aide aux musées. Je prendrai un exemple très local, très régional. Chez nous, il y a une exposition itinérante parce que tout le monde en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent ne peut pas se rendre à Rimouski. On fait donc voyager cette exposition pour en faire bénéficier les gens de notre région. Nous avons pu en profiter à Rimouski, mais pour les autres, c'est fini. C'est absolument déplorable, car lorsque les gens ne peuvent pas venir à la culture, il faut amener la culture chez eux. C'est un élément essentiel du bien-vivre des citoyens.
Le deuxième exemple porte sur la suppression du Programme de remboursement aux visiteurs, qui représentait 78 millions de dollars. Cela affectera sûrement, d'une certaine façon, les touristes.
Le troisième porte sur un montant de 17 millions de dollars pour les programmes d'emplois pour les jeunes.
Je maintiens, monsieur, que le gouvernement avait la possibilité de réduire ses dépenses. Je veux savoir pour quelles raisons, à part quelques maigres gains sur le plan de l'efficacité, vous n'avez pas orienté vos compressions à l'interne afin de donner une cure d'amaigrissement au gouvernement, au lieu de toucher directement ces citoyens. Vous avez choisi, selon moi, de les affecter de façon grave. J'aimerais savoir pourquoi.
De plus, j'aimerais savoir si les ministères ont reçu un cahier de charges contenant des obligations à respecter, du type « compressions idéologiques », ou s'ils avaient la possibilité de dire quelle serait leur façon de faire. Vous avez passé vos commandes, finalement, dans le cahier de charges. J'aimerais savoir comment cela a été fait.
La première question, concernant la raison pour laquelle vous n'avez pas coupé davantage dans les dépenses de fonctionnement gouvernementale, s'adresse à M. Baird.
La deuxième question s'adresse à M. Moloney.
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Merci beaucoup de votre présentation.
Je suis d'accord pour dire qu'on avait le choix. La première décision du premier ministre a été de réduire la taille du Conseil des ministres.
Ensuite, la première décision de notre comité a été de couper les 23 ou 24 millions de dollars que nous avons économisés en réduisant la taille du Conseil des ministres. C'est, bien sûr, le premier endroit où on a fait des coupes. C'était la première décision du premier ministre.
On a aussi décidé de ne pas dépenser les quelque 20 millions de dollars pour augmenter le budget des ministres régionaux, comme le mien à titre ministre responsable de l'Ontario. Cette décision que nous avons prise est un autre bon exemple.
Le deuxième plus important ministère à avoir subi des coupes est le mien, en termes de pourcentage du budget. C'est ce qu'on a fait dans notre cas.
Vous avez également parlé de beaucoup d'autres coupes. Je sais que si votre budget était coupé, il y aurait des répercussions. Cela ne serait pas un bon jour pour vous.
Je vais continuer en anglais.
[Traduction]
Pour mettre les réductions dans leur contexte, si nous avions devant nous 400 pièces de 25 cents, les réductions budgétaires en question représenteraient une seule pièce. Au moment d'accroître les dépenses de plus de 5 p. 100, nous prenions les économies en question et les investissions dans les soins de santé et dans une stratégie de lutte contre le cancer, et nous majorions les mesures de soutien à l'intention des familles où il y a un enfant handicapé -- pour essayer de réagir aux autres pressions.
Il y a peut-être donc des divergences d'opinion valables, ce qui me semble honorable, mais nous avons des choix à faire, et notre choix consiste à mettre plus d'argent dans les soins de santé, dans une stratégie de lutte contre le cancer, et à prévoir des mesures de soutien accrues pour les familles où il y a un enfant handicapé.
:
La première fois où je me suis présenté aux élections, en 2000, l'exode des cerveaux était un des grands thèmes de la campagne. Je me suis présenté et j'ai été élu à l'âge de 24 ans. Une des raisons pour lesquelles je continue de me présenter aux élections et que je veux toujours servir mes commettants en tant que député, c'est que, franchement, je trouve qu'il faut trimer très dur pour améliorer la compétitivité et réduire notre dette.
Nous réduisons moins de la moitié de 1 p. 100 des dépenses annuelles du gouvernement fédéral; voilà, c'est moins de la moitié de 1 p. 100.
Navdeep Bains a demandé d'où viennent les compressions. Par exemple, nous avons éliminé 20 millions de dollars destinés à l'aquaculture, je crois, dans la province de la Nouvelle-Écosse. Il y avait 20 millions de dollars qui avaient été alloués, mais jamais dépensés. La somme d'argent dormait tout simplement dans les coffres
Nous décidons -- de manière idéologique, comme Mme Thibault le dirait -- que cela est franchement stupide. Si l'argent est alloué mais pas dépensé, prenons-le et remettons-le aux contribuables canadiens sous forme d'allégement fiscal. Mieux encore, à mon avis, nous devrions dire à ma génération: vous n'allez pas mettre les générations futures en faillite en leur imposant une dette liée à des promesses faites en l'air, qui n'ont jamais été respectées par des politiciens qu'ils n'ont jamais rencontrés.
Je crois que la réduction de la dette revêt une importance capitale au Canada et a une importance capitale pour notre avenir. Je crois que le fait de « crier au loup » comme le fait le gouvernement fédéral... procéder à des réductions de moins de la moitié de un pour cent du budget fédéral pour réduire la dette, pour que les jeunes Canadiens aient accès à des possibilités et qu'ils ne croulent pas sous le poids d'une fiscalité excessivement lourde avec le tiers de l'argent de l'impôt consacré à la réduction de la dette... voilà une gestion responsable des finances. À mon avis, les gens qui affirment que le fait de réduire de moins de un demi de 1 p. 100 le budget fédéral est financièrement irresponsable sont complètement coupés de la situation des Canadiens.
:
Merci beaucoup. monsieur Moore.
J'apporterais simplement une précision à propos de ce que j'ai dit plus tôt. Quand j'ai parlé d'économies de 12 milliards de dollars dans le cas du gouvernement précédent, 85 p. 100 d'entre elles étaient internes et non pas 100 p. 100.
Je suis d'accord. Il existe deux façons de percevoir des impôts: ou vous le faites directement ou vous empruntez de l'argent. Puis vous refilez l'augmentation aux générations qui suivent.
Je crois qu'il nous faut tout au moins avoir une approche équilibrée qui comporte de véritables réductions fiscales, pour que les familles qui triment dur et qui peinent à joindre les deux bouts aient plus d'argent, un certain remboursement de la dette pour que nous puissions léguer aux générations futures un pays qui est en meilleure situation que celui dont nous avons hérité, et des investissements, par exemple ceux que j'ai mentionnés dans le cas des soins de santé, dont se soucient particulièrement mes commettants à moi. Nous devons adopter une approche équilibrée à l'égard des trois questions.
Nous n'avons pas été tentés de nous engager dans des dépenses folles. En mars, durant les années précédentes, le gouvernement a dépensé jusqu'à cinq milliards de dollars en plus de ce qui était prévu. Le gouvernement précédent a établi des fondations à coups de milliards, souvent sans grande transparence ni accès à l'information pour le public. Nous avons évité de faire cela, et nous souhaitons présenter une vision claire de l'état des finances. Quand il y a eu un excédent, nous n'avons pas cherché à dépenser à tout prix. Nous avons réduit la dette, ce qui se traduira par un avenir meilleur pour les enfants d'aujourd'hui.
Pour mettre cela en contexte, songez au fait que les 13,2 milliards de dollars en question équivaudraient, si c'était une dette en espèces, à quelque 650 millions de dollars pour cette année, l'année prochaine et l'année d'après, et l'année suivante aussi.
Je suis d'avis que c'était une décision prudente, une décision que, à mon avis, les Canadiens accueillent bien.
:
Merci, madame la présidente, et bonjour, monsieur le ministre.
J'ai rencontré récemment à Toronto les représentants de plusieurs organismes communautaires -- des douzaines d'organismes, en fait -- qui, à l'unanimité, étaient très, très préoccupés et bouleversés par les compressions qu'a annoncées votre gouvernement. Ils se préoccupaient des très piètres communications. Les gens n'ont pas été consultés avant que les compressions ne soient apportées. Certains ont appris que leur organisme ferait l'objet de compressions en consultant un site Web gouvernemental. On semblait se soucier assez peu des conséquences des compressions en question.
Et les compressions semblaient cibler particulièrement le secteur sans but lucratif de notre société et certains des groupes les plus vulnérables -- le secteur bénévole, l'alphabétisation. Quatre Canadiens sur dix éprouvent de la difficulté à lire et à écrire. Ce sont ces programmes qui vont être touchés. Les programmes pour les femmes sont ciblés. Voilà que nous voyons que le terme « égalité » disparaît du site Web de Condition féminine Canada en même temps que 40 p. 100 du budget. Voilà que des organisations à but lucratif vont pouvoir solliciter des fonds auprès de Condition féminine Canada; je me demande si la Banque Royale aura droit aux subventions de Condition féminine Canada, à condition de ne pas se soucier d'égalité. Les immigrants sont ciblés, les jeunes aussi.
Je m'inquiète beaucoup des compressions apportées et des conséquences qu'elles auront pour nos collectivités partout au Canada. Et je dois dire que, pour un parti qui a fait campagne sur la question du déficit démocratique et la nécessité d'une nouvelle démocratie, faire obstacle à la démocratie en réduisant les programmes de défense des citoyens et la capacité des organismes communautaires -- certains des éléments les plus marginaux -- de s'exprimer et de remettre en question les décisions du gouvernement... voilà qui est très, très troublant. Je crois qu'il est troublant de faire taire ainsi certaines des voix les plus marginales dans notre société.
Il est toujours facile pour les très puissants de s'exprimer, mais ce n'est pas le cas des gens les plus marginalisés. Et je parle du programme de contestation judiciaire parce que, en l'absence des ressources en question, certains des plus marginalisés n'auront pas pleinement accès aux droits prévus par la Charte.
J'ai entendu parler aujourd'hui d'efficacité économique -- argument avec lequel nous sommes tous d'accord, bien entendu -- et de la nécessité de réduire la dette, ce avec quoi nous sommes tous d'accord, bien entendu, mais quand il y a un excédent de 13,2 milliards de dollars, le prendre en entier pour réduire la dette ne me paraît pas sensé. Surtout au moment où nous continuons de verser 1,4 milliard de dollars en subventions à l'industrie pétrolière et gazière. Il me paraît bizarre de cibler les secteurs les plus vulnérables.
Monsieur le ministre, pourquoi votre gouvernement essaie-t-il de faire taire certains des groupes les plus marginalisés de notre société, en les privant des fonds dont ils ont besoin pour survivre?
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J'imagine que vous ne serez pas étonné d'apprendre que je ne suis pas d'accord avec la prémisse sur laquelle repose votre question.
Il y a des éléments moins bruyants qui souhaitent que le gouvernement consacre davantage d'argent à la prestation des soins de santé. Il y a des éléments moins bruyants qui souhaitent que nous consacrions plus d'argent à l'établissement des immigrants.
Vous êtes député de Toronto. Je suis député d'Ottawa. Ce sont deux grandes villes au Canada. Un des éléments dont je suis fier, dans notre budget, c'est que nous prenons certaines des économies ainsi réalisées pour financer, par exemple, l'établissement des immigrants dans un dossier où la province de l'Ontario s'est fait avoir pendant un très, très grand nombre d'années.
Encore une fois, mon premier ministre s'est battu avec acharnement pour que le gouvernement libéral batte enfin en retraite et commence à traiter l'Ontario équitablement. Je me souviens qu'il a passé une très longue soirée avec l'ancien premier ministre, et j'étais le seul député de la Colline à se battre pour l'Ontario, à être là pour soutenir ce soir-là.
Nous consacrons donc plus de fonds à l'établissement des immigrants. Et ce sont des gens peu bruyants qui ont été défavorisés, particulièrement dans la province de l'Ontario, pendant des années. Nous avons accueilli la moitié des immigrants tout en recevant 25 p. 100 de l'argent prévu et, maintenant, nous allons obtenir notre juste part. Je crois que c'est important.
Voilà un exemple d'argent réinvesti dans un groupe -- c'est un groupe marginalisé -- de gens qu'on n'entendait pas, mais qu'on entend maintenant. Je pourrais vous donner d'autres exemples.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Il y a un thème qui me semble se dégager de la discussion aujourd'hui. Visiblement, ce thème, c'est celui des compressions touchant les programmes sociaux, y compris les compressions à venir. D'après vos remarques, c'est l'impression que j'ai.
J'aimerais me faire l'écho des commentaires de mes collègues concernant la gestion des finances. Il vaut la peine de noter que l'excédent généré est pour vous une grande source de fierté, mais cet excédent est attribuable au dévouement et à la diligence du gouvernement libéral, aux côtés de nombreux autres Canadiens, qui collaboraient à mettre de l'ordre dans le marasme financier laissé par le gouvernement conservateur précédent, qui a presque conduit le pays à la faillite. Je tenais simplement à souligner cela.
Mais il me semble qu'il y a un nouveau thème que vous avez développé, à part les compressions dans les programmes sociaux et les compressions à venir: retenir des fonds. Je crois que c'est peut-être pour vous une nouvelle pratique. Je voudrais avoir des précisions là-dessus aussi.
Vous retenez les sommes engagées par le gouvernement fédéral à l'égard du train léger pour la ville d'Ottawa -- 200 millions de dollars. Trois éléments de ce dossier particulier viennent à l'esprit.
Premièrement, il y a les conséquences juridiques de la mesure que vous prenez ainsi. Quand vous parlez du contribuable canadien, vous vous bombez le torse, mais vous mettez maintenant le contribuable en péril et vous vous exposez à des poursuites dans ce dossier particulier.
Deuxièmement, il y a évidemment le non-respect de l'entente de confidentialité touchant des aspects particuliers de l'entente dont vous avez fait part aux médias. Il semblerait que vous vouliez intervenir dans les élections municipales par la voie des mesures ainsi adoptées. Je ne sais pas si c'est bien le cas. Je présume que non. Vous êtes à mes yeux un député très honorable qui travaille diligemment. J'espère donc que ce n'est pas votre intention.
Troisièmement, c'est une mesure sans précédent. Pourquoi voudriez-vous intervenir dans un dossier particulier comme celui-là? C'est la première fois, je crois, dans le cas du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, en Ontario, qu'un ministre intervient à un stade si tardif du processus.
L'ironie, c'est que vous êtes arrivé avec l'idée qu'il y avait matière à intervenir, mais vous avez dit très clairement que le nouveau conseil, s'il est adopté, peut autoriser l'entente. Si l'entente ne pose pas de problème, alors pourquoi êtes-vous intervenu?
Toutes ces questions nous laissent donc tout à fait perplexes. Il est difficile de comprendre pourquoi vous êtes intervenu. Fait plus important, vous mettez à risque le contribuable canadien. J'aimerais donc que vous parliez de ce nouveau thème, à part les compressions d'ordre social, le nouveau thème qui consiste à retenir des fonds destinés à des projets, surtout des projets d'infrastructure, comme vous en avez parlé plus tôt.
:
Merci, madame la présidente.
Bonjour à vous, monsieur le ministre, ainsi qu'à vos acolytes du Conseil du Trésor.
Certains éléments ont été mis de l'avant à la suite des compressions d'un milliard de dollars, mais au-delà de ces compressions se trouve le déséquilibre fiscal. En vertu de la Constitution canadienne, le Québec et les autres provinces doivent gérer les services de santé et d'éducation, l'aide au revenu, les services sociaux et les municipalités.
Je trouve déplorable que le gouvernement canadien actuel ait une attitude semblable à celle du gouvernement précédent, qui portait une cravate d'une autre couleur. Depuis 24 ans, notre déficit et notre dette vont diminuant. J'aimerais que le Conseil du Trésor et le ministère des Finances du gouvernement actuel ajustent leur tir afin qu'une bonne partie des surplus, que ce soit le tiers ou les deux tiers, soit consacrée à régler certains problèmes de la société québécoise et canadienne.
L'industrie du textile, par exemple, constitue un enjeu majeur dans certaines régions. Il y a également l'industrie du bois d'oeuvre, mais c'est une autre histoire. Certains segments de la population éprouvent des difficultés. Je pense à un programme d'aide aux travailleurs âgés, notamment. Le gouvernement fédéral dispose d'une marge de manoeuvre pour aider les secteurs fragilisés de la société.
Globalement, on fait état de 13 milliards de dollars de surplus, et certaines compressions touchent des éléments extrêmement sensibles.
J'ai compris votre message, que ce soit à la période des questions ou ailleurs, au sujet de la contestation judiciaire. Vous avez dit que le gouvernement fédéral respectera toujours la Constitution canadienne et qu'il ne servait à rien d'avoir un programme permettant de poursuivre le gouvernement fédéral.
Monsieur le ministre, vous savez fort bien que dans des cas particuliers, par exemple la gestion des écoles françaises, que ce soit en Ontario ou en Saskatchewan, que je connais mieux, le problème ne venait pas du gouvernement fédéral, mais des provinces qui ne respectaient pas la Constitution canadienne.
Comment les groupes de parents peuvent-ils contester des décisions politiques provinciales, prises par un ministère de l'Éducation, dans le but d'obliger les provinces à respecter la Constitution canadienne? Si je me souviens bien, M. Mulroney, au cours de son mandat, avait supprimé le Programme de contestation judiciaire pour le remettre sur pied par la suite, car il s'était rendu compte que c'était une erreur.
Comment allez-vous régler le problème du déséquilibre fiscal, compte tenu des surplus actuels et futurs? Quant à la contestation judiciaire, pourquoi ne pas permettre à la francophonie canadienne, dans des cas particuliers comme la gestion scolaire, d'utiliser ce levier pour faire en sorte que les provinces respectent la Constitution?
:
Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur le ministre, d'être là aujourd'hui.
Je peux vous dire -- il n'y a aucun doute à ce sujet -- que, dans ma circonscription, les gens sont très reconnaissants du fait que notre gouvernement ait agi pour restreindre les dépenses et mis en place certaines mesures qui permettront non seulement de restreindre les dépenses, mais également de réévaluer des programmes qui existent depuis un bon moment.
Chacun d'entre nous est plus ou moins responsable d'un budget donné, qu'il s'agisse du budget de la famille ou du budget d'un conseil d'administration d'un organisme communautaire où nous travaillons. Pendant de nombreuses années, j'ai travaillé au conseil scolaire de mon secteur. Il est toujours facile de mettre sur pied un programme, mais il est très difficile, 20 ans plus tard, de revenir sur le programme et de déterminer s'il permet encore d'accomplir ce que nous souhaitions accomplir. J'applaudis aux efforts qui ont été déployés ici.
À la lecture de la documentation qui nous a été remise, j'ai également remarqué que vous vous êtes engagé, monsieur Baird, à soumettre tous les programmes -- programmes nouveaux et programmes établis -- à un examen systématique et rigoureux. Je me demande si vous pourriez m'expliquer très brièvement quelle forme prendra ce processus. Est-ce que ce sera annuel? Est-ce que ce sera plus fréquent? Quel genre de processus envisagez-vous à cet égard?
J'apprécie votre présence ici ce matin, monsieur le ministre.
Certes, je dois faire suite aux propos de mon collègue de l'autre côté de la table. Bien entendu, il s'énerve et il s'emporte au sujet des dépenses particulières des ménages et de la manière dont un ménage peut gérer ses dépenses.
Je vais vous raconter une petite histoire, monsieur le ministre. Je suis marié et j'ai une petite fille. Il y a une question qui est prioritaire par-dessus tout le reste au sein de notre ménage, et c'est le remboursement de notre hypothèque pour que, au moment où notre enfant arrivera à l'âge voulu, nous puisssions lui payer ses études parce que nous n'avons pas à nous occuper de la dette sur notre maison. Certes, c'est là l'engagement dont a fait preuve le gouvernement en place; nous apprécions donc le fait que vous réduisiez la dette pour veiller à ce que les futures générations puissent avoir les occasions que nous tous avons eues nous-mêmes. Nous apprécions donc l'investissement que vous avez fait en réduisant la dette, car cela permet de s'assurer que les 650 millions de dollars en question reviendront dans les coffres du gouvernement, d'aujourd'hui jusqu'à la fin des temps.
Mais ce n'est pas mon principal souci. Je dois vous raconter une petite histoire. J'ai rencontré un des groupes d'alphabétisation de ma localité, le Grande Prairie Council for Lifelong Learning, à Grande Prairie, qui est le grand centre de ma circonscription. Voici donc... Le groupe demande de l'argent depuis plusieurs années, et il essaie d'obtenir de l'argent. C'est un organisme qui investit dans les collectivités en essayant, par le partenariat, par le mentorat, de montrer aux gens comment lire et écrire. Ce ne sont pas des jeunes, ce sont des adultes.
Ce que les gens m'ont dit, ce que les gens de cet organisme m'ont dit, c'est que, par le passé, il était impossible d'obtenir de l'argent du gouvernement fédéral parce que celui-ci est attribué entièrement aux études et aux études et aux études et aux études. Ils ont dit: « Nous ne voulons pas d'une autre étude; nous savons que les gens éprouvent de la difficulté à lire. Nous savons qui sont les gens en question. Tout ce que nous voulons, c'est l'argent nécessaire pour faire des investissements particuliers. Cessez donc de faire des études pour l'instant.
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Merci, madame la présidente.
Je présente une motion qui, bien entendu, est rédigée dans les deux langues officielles, comme le veut l'usage. Elle se lit comme suit:
Que le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires tienne des audiences sur la question des « postes fictifs » de la fonction publique dont fait état la Commission de la fonction publique dans son rapport annuel 2005-2006; que le Comité appelle à témoigner des témoins sur la question; que le Comité produise et dépose à la Chambre des communes un rapport de ses constatations.
C'est avec une certaine ambivalence, madame la présidente, que je dépose la motion. D'une part, je ne veux pas que nous nous éloignions de notre but. Au comité, nous tenons à la comptabilité d'exercice; nous tenons à maintenir le cap et à présenter un rapport qui, à mon avis, portera sur ce qui est probablement le sujet le plus important soumis au Parlement, c'est-à-dire, bien entendu, les dépenses prévues. On ne saurait le faire avec exactitude sans régler d'abord la question de la comptabilité d'exercice.
Si cette motion existe, c'est que Mme Barrados de la Commission de la fonction publique est venue soulever la question l'autre jour. Dans sa déclaration et dans son rapport, elle affirme que les cas qu'elle mentionne soulèvent des questions troublantes à propos d'une éventuelle interférence politique dans les décisions de dotation de la fonction publique, ce qui justifierait -- voici la formulation qui touche au coeur même du mandat du comité --... qui justifierait le resserrement des règles ou des lois, de manière à faire cesser le va-et-vient des bureaucrates entre les cabinets des ministres et la fonction publique. En ce moment, cela se fait de manière libre, sans surveillance.
J'y ai vu un plaidoyer qui visait à nous faire comprendre qu'il existe un problème. Attaquons-nous donc à ce problème, car c'est la directrice de la Commission de la fonction publique elle-même qui est venue en parler au comité. Nous avons le mandat et, je crois, l'obligation d'agir à cet égard. Nous ne pouvons pas simplement nous défiler.
Je ne veux pas retarder les travaux du comité. Peut-être faudrait-il tenir une réunion complémentaire ou spéciale, mais c'est une question que, à mon avis, nous devons certainement étudier. La motion que nous avons devant les yeux est très simple. Essentiellement, le comité est appelé à tenir des audiences sur la question décrite, puis, bien entendu, à présenter un rapport au Parlement.
La raison est très simple, ce sont les « postes fictifs ». C'est incroyable. Y en a-t-il un? Y en a-t-il deux? Y en a-t-il plus? C'est une question ouverte, et nous ne pouvons simplement pas accepter cela. Il nous faut savoir qui au juste a demandé que ces nominations soient faites; il nous faut savoir qui a donné son autorisation; il nous faut savoir s'il y a lieu de prendre des mesures disciplinaires. Il nous faut aussi déterminer s'il existe d'autres cas du genre. Cela doit se faire. Je suis convaincu qu'il faudra faire quelque chose à ce sujet.
Je propose, je demande que nous tenions quelques audiences de plus, pour obtenir quelques réponses, puis que nous présentions un rapport au Parlement, pour nous assurer que ce genre d'infraction ne se reproduise plus jamais. Notre comité est un comité de surveillance. C'est notre travail, c'est notre devoir. Je ne veux pas nous détourner de nos travaux habituels, mais je crois qu'il s'agit d'une question si importante que nous ne saurions en faire fi.
Si Mme Barrados fait ce genre de déclaration au comité, cela est une sorte d'appel à l'aide à mon avis. Elle affirme sans équivoque qu'il existe un problème. Or, nous avons besoin de savoir que ce problème est réglé. Faut-il adopter une loi? Faut-il adopter quelques mesures? Faut-il étudier la question?
Je crois que le comité devrait étudier sérieusement cette question. Je demanderais à tous les membres du comité d'approuver la démarche pour que le comité de direction soit saisi de la question. À ce moment-là, nous verrons si, à un moment donné, dans l'horaire, nous pouvons soulever la question de façon à ne pas perturber les activités habituelles.
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Madame la présidente, je vais encourager les gens d'en face à voter en faveur de cette motion. Je crois que le message qui est donné -- pour nous, si nous sommes d'accord pour dire que le comité devrait se charger de ce travail --, c'est que nous pouvons dire au gouvernement, comme vous aimez dire cela, que nous allons prendre la responsabilité du dossier.
Si nous n'adoptons pas cette motion, la question reste lettre morte; il n'arrive rien. Le gouvernement peut en prendre la responsabilité.
Je crois qu'il y a une occasion à saisir. Au cours d'une future réunion, si le gouvernement affirme qu'il va poursuivre la démarche pour voir ce qu'il en est des emplois fictifs en question, eh bien c'est très bien; à ce moment-là, en tant que comité, nous déciderons de ne pas mettre en branle deux démarches parallèles. Nous faisons marche arrière, ou nous attendons que le rapport du gouvernement soit produit ou je ne sais quoi encore.
Il me semble que la chose logique à faire aujourd'hui consiste à appuyer la motion, pour affirmer que nous allons prendre la responsabilité du dossier en tant que comité. C'est nous qui allons convoquer les témoins et réaliser l'enquête. Si nous sommes alors envoyés sur la touche -- pour ainsi dire --, si le gouvernement dit « non », il fera cavalier seul, et à ce moment-là, le comité peut prendre une décision.
Mais j'encourage les gens à voter en faveur de la motion aujourd'hui, pour que nous puissions signaler que nous avons été les premiers à en entendre parler, ici au comité, et que nous avons l'intention de nous attaquer à la question.