Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
[Traduction]
Je vous remercie de m'inviter ici aujourd'hui pour discuter des travaux de mon ministère visant la réforme des marchés publics. Je suis heureux de l'occasion qui m'est donnée d'informer le comité de l'évolution de ces travaux.
Laissez-moi d'abord vous dire, madame la présidente, que mon ministère apporte d'importantes réformes aux marchés publics, et c'est l'objet de notre débat aujourd'hui. Une autre réforme sur laquelle nous nous penchons touche les biens immobiliers, comme vous le savez. On peut certes soutenir que les biens immobiliers sont aussi importants que les marchés publics, compte tenu de nos assises solides dans le monde canadien de l'immobilier.
Tous ces travaux visent à assurer une meilleure gestion, à accroître l'imputabilité, à favoriser la transparence et à faire de bons investissements pour le compte des contribuables. La réforme des marchés publics n'est donc qu'un élément du programme de renouvellement du ministère, mais il est clair que des améliorations doivent être apportées à ce chapitre.
[Français]
Madame la présidente, le 19 octobre dernier, des représentants de l'industrie ont comparu devant votre comité. Le message qui est ressorti de cette rencontre, ainsi que des nombreuses consultations entre Travaux publics et ses fournisseurs, est que, dans sa forme actuelle, notre système d'approvisionnement doit être amélioré, et nos pratiques d'achat, rationalisées. Faire affaire avec le gouvernement fédéral peut et doit être simplifié.
Le gouvernement du Canada consacre, bon an mal an, environ 20 milliards de dollars à l'achat de biens et services dans le cadre de ses opérations. De ce montant, environ 10 p. 100 du total des opérations contractuelles du gouvernement transitent par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, ce qui représente environ 55 p. 100 de la valeur totale.
La transformation du processus d'achat fédéral représente tout un changement, non seulement pour le gouvernement, mais aussi pour ses fournisseurs. Plusieurs d'entres eux ont d'ailleurs participé au processus de consultation mis en place par Travaux publics et ont contribué à identifier les améliorations possibles.
C'est pour cette raison que j'ai demandé à mon ministère d'entreprendre d'autres consultations avec les fournisseurs et les associations industrielles avant de mettre en oeuvre certains aspects de l'initiative.
[Traduction]
La nouvelle ronde de consultations a été lancée le 20 septembre et une multitude de questions liées au processus contractuel y ont été soulevées. Les seules questions ne figurant pas à l'ordre du jour ont été notre engagement à réformer le système des acquisitions et à faire de bons investissements au nom des contribuables.
J'ai également le plaisir d'annoncer que nous donnons suite à la demande des fournisseurs de créer de nouveaux comités permanents mixtes regroupant le gouvernement et l'industrie dans les secteurs des services de soutien temporaire et du mobilier de bureau.
Madame la présidente, nous simplifions également le processus d'acquisition et nous garantissons un accès juste et ouvert à tous les fournisseurs, petits, moyens et grands, partout au Canada et nous sommes à leur écoute. Ainsi, comme les fournisseurs de l'industrie du mobilier nous ont dit qu'il leur était difficile de répondre aux appels d'offre à la fin de l'exercice financier du gouvernement, nous cherchons à trouver des solutions à ce problème.
Nous devons tirer profit du pouvoir d'achat du gouvernement en regroupant les fonctions d'acquisition du plus grand nombre de ministères possible. Cela signifie que certains produits seront offerts aux ministères et agences dans une moins grande variété de modèles, mais ces regroupements simplifieront le système de passation de marchés, sans compter qu'ils contribueront à faire baisser les prix.
En fait, d'après l'expérience d'autres organisations publiques et privées, nous croyons que nous pourrons réaliser d'importantes économies. Grâce à ces changements et à d'autres, apportés au processus d'appel d'offres, nous améliorerons en bout de ligne les services offerts aux Canadiens.
[Français]
La réduction des coûts n'est par ailleurs pas le seul objectif de la transformation des achats. Les économies réalisées pourront être réinvesties pour le bénéfice de tous les Canadiens.
L'amélioration de l'accès aux biens et aux services de fournisseurs en régime de concurrence, des achats plus efficaces pour tous les ministères et une meilleure capacité de rendre compte de la façon dont le gouvernement dépense l'argent des contribuables sont au coeur même de notre stratégie de réforme du processus d'achat.
Les entreprise bénéficieront d'un accès équitable, simple et ouvert aux offres à commandes et autres occasions d'achat dans l'ensemble du Canada. L'attribution d'une offre à commandes signifiera un accroissement du volume d'affaires pour le fournisseur retenu.
[Traduction]
La réforme des approvisionnements signifie également que des considérations d'ordre économique et social sont intégrées au processus. Ainsi, nous encouragerons les politiques d'approvisionnement écologiques, nous soutenons les entreprises autochtones et nous veillons à ce que l'ensemble des sociétés canadiennes aient la chance de se mesurer aux autres.
Pour ce qui est de l'achat de produits écologiques, nous sommes désormais tenus d'acheter des produits et services qui ont moins d'effets sur la santé des humains et sur l'environnement, comparativement à d'autres produits et services concurrentiels qui servent aux mêmes fins.
La réforme de la politique des achats du gouvernement sous-tend également l'adoption de pratiques qui réduisent les dépenses des fournisseurs, peu importe leur taille. J'ai particulièrement à coeur d'assurer un accès équitable aux petites et moyennes entreprises qui veulent faire affaire avec le gouvernement, partout au Canada. En fait, mon ministère a déjà pris des mesures pour répondre aux besoins particuliers des PME.
[Français]
Travaux publics a mis en place six nouveaux bureaux régionaux des petites et moyennes entreprises pour s'assurer que les petits fournisseurs et les fournisseurs de toutes les régions du Canada soient dûment pris en considération lorsqu'ils soumissionnent pour obtenir des marchés publics. Ces bureaux sont maintenant tous fonctionnels et prêts à travailler avec les PME de l'ensemble des régions du Canada.
Travaux publics avait aussi déjà réduit le coût des soumissions, en éliminant les frais des documents d'appel d'offres que les fournisseurs doivent commander par le biais de MERX, le Service électronique d'appels d'offres du gouvernement. Nous avons simplifié la formulation des documents d'appel d'offres et des contrats, en plus d'avoir créé une ligne d'assistance sans frais et un site Web afin de répondre aux questions des PME. Nous avons également élaboré de meilleures pratiques d'achat et des cours de formation en collaboration avec l'École de la fonction publique du Canada.
[Traduction]
La réforme de la politique des approvisionnements du gouvernement exige que nous fassions appel à la technologie de l'information pour accélérer le processus d'appel d'offres et pour améliorer éventuellement notre capacité de surveiller les approvisionnements. Ces transformations demandent du temps et de la formation de la part des ministères et les nouveaux outils de travail demandent des efforts d'adaptation. Mon ministère introduira deux outils importants au processus d'acquisition qui nous permettront de faire économiser des sommes d'argent considérables aux contribuables.
D'une part, le marché en direct du gouvernement du Canada simplifie le processus des acquisitions des ministères en leur donnant accès à des biens et services pré-approuvés à partir de catalogues électroniques. Les fonctionnaires de tous les ministères seront en mesure de consulter et de commander par catalogue les biens et les services dont ils ont besoin.
D'autre part, l'Initiative des services de voyage partagés améliorera les processus d'achat et de remboursement de ces services par le gouvernement.
[Français]
D'entrée de jeu, j'ai mentionné que responsabilisation accrue et économies sont, selon moi, indissociables en tant qu'objectifs fondamentaux de la transformation des achats. Le comité sait d'ores et déjà que la Loi fédérale sur la responsabilité viendra régir les principes d'équité, d'ouverture et de transparence, de façon à les intégrer en permanence aux pratiques d'achat du gouvernement fédéral.
Cette loi prévoit la nomination d'un vérificateur des achats ainsi que l'élaboration d'un code de conduite régissant l'approvisionnement, afin d'exposer clairement aux employés et aux fournisseurs ce que représente une conduite acceptable dans les marchés conclus avec le gouvernement du Canada.
[Traduction]
En conclusion, madame la présidente, permettez-moi de répéter au comité que nous sommes sensibles aux préoccupations exprimées dans certains milieux au sujet de l'impact possible de la réforme des approvisionnements pour les fournisseurs, et nous ferons notre possible pour résoudre ces problèmes, sans toutefois nous laisser distraire. Nous réaliserons d'importantes économies tout en améliorant la prestation de services et en veillant à ce que les sociétés de toutes les régions du pays puissent faire des affaires avec le gouvernement du Canada.
Merci beaucoup.
:
Merci, madame la présidente, je l'apprécie.
Bonjour, monsieur le ministre, et bonjour à votre personnel clé. Je vous souhaite la bienvenue. Je suis content que vous ayez parlé des PME; cela me fait gagner au moins une minute et demie, car je n'ai pas besoin de faire un avant-propos.
Monsieur le ministre, dans la documentation que vous nous avez transmise, on mentionne que les PME sont importantes pour votre ministère. Toutefois, les fournisseurs nous disent presque tous que le processus d'appel d'offres du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada exige tellement de paperasse qu'il est très difficile pour eux de se lancer dans l'aventure de faire des affaires avec le gouvernement du Canada.
Je présume que vos réformes tiendront compte du fardeau épouvantable que représente toute cette paperasse, car non seulement il entraîne des coûts considérables pour les PME, mais il en coûte extrêmement cher à votre ministère de préparer cette documentation et de l'analyser ensuite.
Malheureusement, le gouvernement du Canada a la mauvaise habitude de ne considérer que des entreprises d'une certaine taille ou ayant un certain chiffre d'affaires, en invoquant l'argument que si, par malheur, l'entreprise ne pouvait pas respecter ses engagements, c'est le gouvernement du Canada qui y perdrait. Votre ministère est le mieux placé pour mettre fin à cette mauvaise habitude. Qui plus est, on ne donne pas l'occasion à de plus petites entreprises de pouvoir bâtir ou améliorer leur expertise, non plus que de décrocher des contrats suffisamment importants pour pouvoir embaucher du personnel supplémentaire.
On se tire dans le pied, parce que si on ne donne pas une chance aux PME, elles ne deviendront jamais suffisamment importantes pour pouvoir faire des affaires à l'échelle internationale et créer de nombreux emplois. On devra faire des affaires avec des compagnies internationales ou étrangères.
Le numéro de l'hiver 2006 de la belle revue Faire affaire avec Travaux publics et Services gouvernementaux Canada fait référence à un patrimoine canadien bien protégé, soit le Monument commémoratif du Canada à Vimy.
Le gouvernement du Canada a refusé que les travaux de réparation ou de rénovation de notre monument à Vimy soient effectués par des entrepreneurs canadiens. Il a insisté pour que ce soit des entrepreneurs européens qui s'en chargent. Si ma mémoire est bonne, c'est un entrepreneur belge qui a décroché le contrat, malgré le fait que des entrepreneurs canadiens aient dit posséder l'expertise requise pour ce faire et avoir autant accès aux matériaux nécessaires que n'importe quel autre entrepreneur en Europe, car les matériaux étaient européens. Votre ministère avait là une occasion d'aider les entrepreneurs canadiens à être mieux considérés par l'ensemble du gouvernement du Canada.
Je vous écoute avec une grande attention, car on n'a pas souvent la chance de vous entendre à la Chambre des communes. On se prive de poser des questions sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada parce que, même si votre secrétaire parlementaire veut bien faire, il n'a pas toute l'information. C'est pourquoi on en profite lorsque vous êtes devant nous.
:
Je vous remercie de votre question. Permettez-moi de répondre à vos deux premières questions en même temps, car je pense qu'on peut faire un lien entre les deux.
Même s'il n'est pas ce qu'il devrait être, le portrait des petites et moyennes entreprises est moins sombre que vous ne le croyez, mais il n'est pas ce qu'il devait être. Selon les informations disponibles sur la participation des petites et moyennes entreprises aux achats du gouvernement du Canada, les PME ont une part de marché qui avoisine les 29 ou 28 p. 100.
Heureusement, un grand nombre de ces PME transigent avec TPSGC, mais la contribution des PME au produit intérieur brut du Canada accuse un écart d'environ 15 points. Notre objectif à long terme devrait être de combler cet écart. Si les PME contribuent au produit intérieur brut à hauteur de 40 à 43 p. 100 et que les achats du gouvernement fédéral s'élèvent à 20 milliards de dollars, ce serait un objectif louable et nécessaire que de tenter de donner aux PME suffisamment d'outils pour combler cet écart.
Le but recherché n'est pas forcément de donner des statistiques et de dire que, comme les PME contribuent 43 p. 100 au PIB, on leur donne 43 p. 100 de l'assiette fédérale. Il va au-delà de cela.
J'ai travaillé pendant 20 ans dans le secteur privé pour plusieurs petites et moyennes entreprises et je peux dire qu'elles font preuve d'une grande créativité. Nous avons besoin de leurs produits et de leurs services. Ce n'est pas un service qu'on leur rend, c'est un service qu'on se rend. C'est pour cette raison qu'à l'occasion du lancement du Bureau des petites et moyennes entreprises, j'ai répété, lors de nombreux points de presse, que lorsque j'ouvre des bureaux, mon objectif est effectivement de leur donner beaucoup plus d'occasions au sein de l'appareil fédéral.
Quant à la lecture de la documentation et des contrats qu'ils doivent se taper, je veux être responsable et faire preuve de prudence dans ma réponse. Je vous donnerai un exemple dans quelques instants, mais je partage avec vous, monsieur Proulx, une certaine inquiétude en ce qui concerne la lourdeur de la paperasse.
Les avocats du ministère allégueront que plusieurs clauses des contrats ont été ajoutées, au fil des ans, à la suite de décisions judiciaires. Un article en devient 10, et 10 articles en deviennent 100. J'ai fait l'exercice cet été, quand on a lancé le processus pour retenir les services de deux conseillers afin de nous donner de l'information sur nos propriétés immobilières. À l'été 2005, votre collègue et mon prédécesseur, M. Brison, a fait une demande qui faisait près de 300 pages pour les mêmes services.
Cette demande est devenue caduque puisque personne n'a pu se qualifier. J'ai examiné le document en question, qui comptait au moins 50 ou 75 pages. On peut faire des efforts, et mes fonctionnaires ont été informés que j'avais pour objectif d'assainir cette lourdeur documentaire. J'apprécie beaucoup que vous souleviez cette question, dont on nous parle régulièrement, d'ailleurs.
Au sujet du monument à Vimy, je n'ai pas l'information. Pourrais-je demander à mes collègues de...
:
Merci, monsieur Marshall.
Monsieur Fortier, vous nous avez parlé plus tôt, au cours votre allocution, de la préoccupation qui est accordée à l'environnement dans le cadre de la réforme du processus d'achat, ce qui est évidemment bien en soi.
De quelle façon vous assurez-vous dès maintenant, et vous assurerez-vous toujours davantage, du contenu canadien des approvisionnements? C'est la première question.
Voici la deuxième question. Au sujet du processus d'approvisionnement, je remarque, dans les documents du Conference Board, qu'on nous donne certains chiffres concernant certaines provinces sur le territoire. J'aimerais savoir si vous avez également, au ministère, une préoccupation régionale. Je suis certaine que vous connaissez la situation générale du manufacturier sur tout le territoire, peut-être plus dans certaines zones en particulier. Vous comprendrez que, comme d'autres collègues, je suis d'une région dont vous êtes éloigné. Quant à moi, je ne considère pas qu'on est éloignés de vous.
Cette préoccupation existe-t-elle? Ce sont mes deux premières questions; j'en aurai d'autres.
:
Merci, madame la présidente.
Bonjour monsieur le ministre. Bonjour à tous les témoins et invités qui sont avec nous ce matin. C'est un plaisir que de vous voir ici.
Il nous importe évidemment de savoir quels changements vous comptez apporter — et ils semblent substantiels — au processus d'acquisition de biens et de services et, ainsi que vous le mentionnez pertinemment, au processus de gestion des biens immobiliers, pour le compte des Canadiens.
Je veux vous poser des questions de toute première importance à ce sujet, mais j'aimerais d'abord vous parler d'un incident survenu l'été dernier. Les médias ont rendu public un contrat accordé à A.T. Kearney Inc., en novembre dernier, sous le gouvernement précédent, qui a fini par engloutir 14 fois le montant alloué au départ. Les coûts ont atteint les 24 millions de dollars en neuf mois. C'est beaucoup d'argent.
Le président du Conseil du Trésor était ici il y a quelques semaines et je lui ai posé des questions au sujet des coupures de deux millions de dollars effectuées dans le Programme de contestation judiciaire mis en place pour ceux qui veulent faire respecter leurs droits aux termes de la Charte des droits et des libertés. Des coupures de deux millions ont été effectuées dans ce programme, et on accordait au même moment 24 millions de dollars à A.T. Kearney en neuf mois.
Le plus troublant, je pense, ce sont les propos qu'on rapporté les médias à propos d'un certain M. Rotor, l'un de vos conseillers à ce qu'on dit, monsieur Marshall, qui s'est rendu à Londres avec son collègue M. Ripple pour étudier les partenariats publics-privés et l'expérience des Britanniques dans ce domaine. Des rencontres qui devaient avoir lieu avec des fonctionnaires britanniques ont été annulées ou reportées, le haut-commissaire adjoint du Canada s'est senti obligé d'envoyer des lettres d'excuse aux personnes qui devaient les rencontrer, parce qu'ils ne se sont finalement jamais présentés.
À ce moment-là, monsieur le ministre, vous avez dit que vous feriez faire un rapport sur l'affaire. C'est ce qu'ont dit les médias. Je me demande si vous avez fait faire ce rapport, ainsi que le rapport général sur cet entrepreneur. Pouvez-vous en parler aux membres du comité?
:
Je vous remercie d'avoir posé cette question.
Si je vous ai laissé cette impression, je me suis mal exprimé. Ces bureaux ont leur siège dans ces villes pour deux raisons. L'une est qu'il y a un assez large bassin de PME autour de ces villes. Par ailleurs, comme nous avions déjà des bureaux dans certaines de ces villes, il nous a été possible de déplacer du personnel et de réduire ainsi les coûts.
Mais comme je l'ai dit plus tôt, madame la présidente, j'ai dit clairement à mon personnel et aux responsables du Bureau des PME que c'est un programme de sensibilisation que nous avons lancé. Je veux qu'ils se présentent sur le terrain, qu'ils se présentent dans les chambres de commerce et qu'ils rencontrent les PME et qu'ils leur disent que nous sommes prêts à faire des affaires avec eux et qu'ils leur expliquent comment accéder au système MERX, notre système électronique d'appels d'offres.
Et, en passant, nous avons éliminé les frais d'utilisation du système MERX. Sous le gouvernement précédent, des frais étaient exigés pour accéder à MERX, mais plus maintenant. Les gens peuvent y avoir accès sans débourser un sou. Ils peuvent le faire de leur domicile, de leur entreprise ou de leur sous-sol.
Voilà le message que nous avons transmis aux gens qui dirigent le Bureau.
:
Monsieur le ministre, la période de questions concerne les achats de services. On va élargir le sujet un peu afin d'inclure dans les services les espaces à bureaux, les édifices, etc.
Votre gouvernement s'est engagé, il y a quelques mois, à revoir la politique du partage des contrats d'approvisionnement, dans la région de la capitale nationale, entre la rive ontarienne et la rive québécoise. Je vais vous remettre, avant que vous ne partiez, une copie de la motion que j'avais déposée en novembre 2005, qui est la motion M-316 que vous connaissez bien, j'en suis sûr, à l'effet que le calcul s'appuie sur de mauvais chiffres. Je ne veux pas dire que les chiffres sont faux, mais que ne sont pas inclus dans le calcul tous les chiffres relativement aux emplois liés au gouvernement du Canada.
Je vous donne l'exemple de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, je vous donne l'exemple de Postes Canada, je vous donne l'exemple des différents musées qui n'entrent pas dans les calculs du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada parce que ce dernier ne s'occupe pas de leur trouver des locaux. De plus, le Conseil du Trésor ne considère pas ces entités comme étant sous sa férule, de sorte que les employés de ces sociétés de la Couronne ou agences ne répondent pas au Conseil du Trésor en tant qu'employeur.
Pouvez-vous nous dire où vous en êtes rendu au sujet du partage des contrats entre les fournisseurs des deux rives, partage qui, on l'espère, s'établira à 75 p. 100-25 p. 100? Vous avez pris une décision qui a eu un impact énorme sur l'équilibre que l'on recherche, quand vous avez procédé à la fameuse location, ou à l'achat, de l'édifice JDS Uniphase pour toutes sortes de raisons qui vous apparaissaient bonnes. Alors, où en sommes-nous?
:
Si vous me le permettez, je vais répondre à votre question.
Cette procédure s'appelle un avis d'adjudication de contrat. C'est un outil très utile puisqu'il permet à tous les concurrents de savoir exactement quels sont les souhaits du client — dans ce cas-ci, le gouvernement du Canada — et les données dont il doit tenir compte lors de l'achat et de la location d'une propriété. Vous le savez puisque vous l'avez noté, mais je tiens aussi à souligner que j'ai doublé la durée de la période où l'avis d'adjudication de contrat était en vigueur.
Je veux revenir à votre question sur l'équilibre des terrains. Monsieur Proulx, vous avait fait partie du parti au pouvoir, et l'héritage que j'ai reçu en tant que ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux — nos amis du Bloc québécois parlent souvent de déséquilibre fiscal, et nous en parlons également — est un grand un déséquilibre immobilier. Vous avez eu 13 ans pour le régler. J'hérite donc d'une répartition de l'ordre de 77 p. 100-23 p. 100, et vous me demandez maintenant de tenir compte de l'emplacement géographique des immeubles des sociétés d'État. Ce n'est pas seulement par caprice qu'on ne tient pas compte des propriétés immobilières de la Société canadienne des postes et des autres sociétés d'État. C'est ainsi parce qu'au cours du mandat de votre gouvernement, vous avez décidé que, sur le plan de la gouvernance, ces sociétés allaient être traitées à distance.
Il faut donc exclure ces sociétés de nos calculs, parce qu'on ne peut pas à la fois considérer que la Société canadienne des postes, par exemple, est autonome et lui dire de s'installer au coin de la première rue et de la douzième rue à L'Ancienne-Lorette. Ce serait un non-sens. Ces sociétés sont autonomes ou elles ne le sont pas.
Toutefois, car je sais que c'est ce qui vous importe, j'ai la ferme conviction qu'il y aura des améliorations sur le plan de l'équilibre, en faveur de la rive québécoise de l'Outaouais, ne serait-ce que pour des raisons économiques. Nous aurons probablement besoin d'agrandir notre portefeuille immobilier. Toutes choses étant égales, la possibilité de nous implanter du côté de Gatineau est très bonne étant donné les modalités financières qui nous seraient offertes. Je veux vous rappeler que j'ai hérité d'une situation qui aurait pu être bien meilleure et je suis sûr que vous serez d'accord avec moi là-dessus.
:
Merci, madame la présidente.
Monsieur Fortier, monsieur Marshall, monsieur Bennett, bonjour.
La rencontre d'aujourd'hui porte sur un point précis: la nouvelle stratégie d'approvisionnement du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux. Il y a des gens dans la salle dont le gagne-pain est en jeu. Je voudrais débattre de cette question et faire en sorte que nous puissions continuer dans cette veine.
Monsieur Fortier, l'été dernier, les gens qui oeuvrent pour des entreprises qui offrent des services au gouvernement — je pense, notamment, au secteur du personnel temporaire — ont subi un choc lorsqu'ils ont su dès le mois de juin qu'il était possible qu'il y ait des changement dans la façon de faire des affaires avec le gouvernement. Le choc a été si grand qu'ils nous ont dit qu'ils ont senti que le gouvernement les traitaient comme des adversaires. On peut le constater à la lecture du compte-rendu de la rencontre de la réunion du 19 octobre. Le lien de confiance a été brisé.
Mon intention, et celle de l'industrie, est de trouver des solutions avec le gouvernement pour que tout se fasse de façon convenable. On a vu vos objectifs, et ils sont très louables. Il a été question de réduire jusqu’à 50 p. 100 le temps consacré au traitement des achats, de réduire de 10 p. 100 les coûts internes liés à l’approvisionnement, etc. Toutefois, lorsque l'industrie a demandé des précisions — et je pense ici à A.T. Kearney —, on lui a dit qu'il y avait un rapport et qu'il ne pouvait pas être rendu public pour certaines raisons.
Si j'ai bien compris, vous avez dit qu'il n'y avait pas de rapport. Il n'en demeure pas moins que les gens, qui sont tout de même des gens responsables, ont fait une demande relative à l'accès à l'information. Il aurait peut-être été bon de leur dire à ce moment-là ce qu'il en était.
Je veux savoir comment il se fait que votre ministère n'a pas approché l'industrie directement. On a annoncé au mois de juin des dates butoirs pour la fin août, ce qui est très difficile, surtout en plein été. Il s'agit de délais que même le gouvernement considère trop courts pour lui.
Je voudrais que vous nous expliquiez comment vous en êtes venus à tenter de trouver des présumées solutions dans un cadre où des emplois auraient pu être perdus. On calcule à peu près 5 000 personnes. Votre but était-il vraiment de réduire le nombre d'agences de personnel de 144 à 7? Ce sont des choses catastrophiques. Comment en êtes-vous arrivé à mettre de l'avant et en pratique ce genre de réflexion?
J'aimerais faire un commentaire qui s'adresse aux membres du comité. Au début de cette législature, quand nous nous sommes réunis les premières fois, M. Kramp et moi disions que la pire chose qui pouvait arriver à un comité était que l'on s'y comporte de façon trop partisane. C'est une remarque personnelle. Nous recevons des témoins, et ce doit être plutôt désolant de voir qu'on passe de 20 à 25 minutes simplement à échanger avec eux lors d'une réunion de deux heures. Évidemment, M. Poilievre n'est pas un membre permanent de ce comité.
Je voulais vous demander, monsieur le ministre, si vous êtes au courant de l'article qui a paru dans le Globe and Mail. Ce n'est pas une trop grande digression, parce que dans vos propos d'introduction, vous nous avez parlé du fait que votre ministère entreprend des réformes importantes. Vous nous avez aussi parlé de l'Initiative des services de voyage partagés. J'aimerais que vous nous en glissiez un mot.
D'autre part, le budget des fonctionnaires — des membres des forces armées ou d'autres fonctionnaires — qui entreprennent un voyage vers une nouvelle résidence est également fort important. Je me demandais si vous trouviez que l'occasion était bonne pour nous donner quelques explications sur l'article du Globe and Mail. Songez-vous à refaire un appel d'offres? Je comprends que le rapport va sortir à la fin du mois, mais vu qu'il y a eu des fuites, allez-vous accepter d'aller au deuxième, au troisième...?
Ma troisième question est la suivante: comment allez-vous vous assurer que ce type de chose ne se reproduise plus?
En ce qui a trait à la question de la plate-forme relative aux déplacements des employés, je pense qu'il est important que nous ayons un outil électronique qui soit disponible au plus grand nombre possible d'employés de l'État. Évidemment, ce n'est pas la majorité d'entre eux qui voyage. Toutefois, il serait utile que ceux qui auront l'occasion de voyager aient un outil qui leur permette de réserver leur avion, s'il s'agit d'un avion, leur automobile, s'il est question d'automobile, ou leur hôtel et de le faire par le moyen d'un système facile d'accès. Il faudrait aussi que ce système leur permette d'être remboursés pour leurs dépenses de façon rapide et efficace, sans avoir à compléter toutes sortes de formulaires qui doivent ensuite être remis au superviseur. En bout de ligne, les gens sont remboursés, à l'occasion, selon un rythme de remboursement qui n'est pas raisonnable, selon moi. C'est surtout l'encadrement administratif qui me bouleverse un peu.
En ce qui a trait aux déplacements, j'en ai déjà parlé, je pense, devant ce comité. Sinon, j'en parle maintenant. Il me semble qu'on devrait insister pour que les employés utilisent la carte de crédit American Express du gouvernement. Nous avons négocié avec cette entreprise à la suite d'un appel d'offres. Je trouve regrettable que des employés réservent des véhicules et souscrivent à des assurances en se servant de leur propre carte de crédit, alors que ces assurances sont déjà incluses dans l'entente que l'on a avec American Express. On ne parle pas de milliards de dollars!
Je reviens au point que Mme Nash a soulevé un peu plus tôt. Dix-neuf mille dollars, c'est beaucoup d'argent. Cent quatre-vingt-dix dollars, c'est beaucoup d'argent. Des employés n'utilisent pas la carte de crédit de l'État, pour toutes sortes de raisons. En premier lieu, c'est inacceptable. Il va falloir trouver une façon de s'assurer que ces hommes et ces femmes le fassent puisque, dans le fond, ils voyagent aux frais des contribuables.
En ce qui a trait à la fuite dans le Globe and Mail, vous comprendrez que je n'ai pas l'intention de commenter une fuite d'un rapport qui sera rendu public à la fin du mois. Il me fera plaisir de revenir et de vous en parler, une fois que le rapport...
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Monsieur Fortier, c'est difficile de vous poser des questions, car... et je vous le dis franchement... vous n'êtes pas à la Chambre, donc nous apprécions votre présence ici aujourd'hui.
J'aimerais dire qu'en raison des changements... Et je ne viens pas de faire un communiqué de presse; j'ai eu le soutien du comité pour faire passer une motion. Nous aimerions vous voir à nouveau, car je suis certaine de ne pas être la seule à avoir des questions d'ordre plus général à poser au sujet des approvisionnements et de l'orientation de votre ministère, au fur et à mesure que la situation évoluera.
Et j'aimerais vous poser une question, mais je vais d'abord reprendre là où j'en étais il y a quelques minutes, simplement pour dire que je trouve cela vraiment troublant qu'au moment où on coupe dans des programmes importants pour les femmes, dans des programmes d'alphabétisation, dans le Programme de contestation judiciaire, dans les programmes artistiques, dans les musées, etc., il y a un contrat pour lequel, d'après les rapports que j'ai vus — et je n'ai pas vu le contrat initial — la mise en oeuvre finale a coûté près de quatorze fois ce qui avait été prévu au départ. De voir ensuite comment ce contrat a été géré, d'apprendre que des gens ont été mandatés pour participer à des réunions auxquelles ils ne se sont jamais présentés... et nous n'avons pas de rapport d'enquête sur cette affaire. Nous n'avons pas de rapport sur le contrat de 24 millions de dollars. Je trouve cela déconcertant, d'autant plus que ce contrat visait à réduire les coûts du processus d'approvisionnement.
Vous avez répondu à des questions à ce sujet, et j'aimerais utiliser le reste de mon temps pour vous poser des questions sur la stratégie globale d'approvisionnement de votre gouvernement, car je crois que l'approvisionnement est bien sûr important pour les entreprises canadiennes, grandes et petites. Cela peut stimuler les affaires. Certains ont exprimé leurs inquiétudes face à la fusion possible des contrats qui fera en sorte que les grandes entreprises en tireront des bénéfices disproportionnés et face à la possibilité que des contrats soient confiés à des entreprises au sud de la frontière ou outre-mer. On craint la perte d'emplois. Et bien sûr que ces contrats peuvent stimuler l'économie. Ils peuvent aussi stimuler les investissements dans la technologie verte. Vous en avez parlé brièvement.
Peut-être pourriez-vous simplement nous dire quels seront les effets des changements et des réformes, que vous voulez apporter à la politique d'approvisionnement dans une stratégie globale; ce que cela peut signifier sur le plan des emplois au Canada, et ce que cela peut signifier pour le progrès environnemental.