:
Je vous remercie, madame la présidente.
David Moloney et moi venons du Conseil du Trésor et nous sommes heureux d'être ici pour répondre à vos questions dans le cadre de votre étude sur la réduction des dépenses annoncée le 25 septembre 2006.
[Traduction]
Nous sommes ici pour donner suite à la comparution du 17 octobre dernier du président du Conseil du Trésor, l'honorable John Baird; du secrétaire du Conseil du Trésor, M. Wayne Wouters; et de M. Moloney.
Dans sa déclaration d'ouverture, le président du Conseil du Trésor a esquissé l'engagement pris par le gouvernement, dans son budget de 2006, de financer, à partir des dépenses existantes, 1 milliard de dollars sur les près de 5 milliards de dollars en nouvelles dépenses annoncées dans le budget. Il a expliqué que les économies seraient déterminées dans le cadre d'un examen des programmes gouvernementaux par rapport aux principes esquissés dans le budget. Il a expliqué ces principes, ainsi que la façon dont ces mesures seraient mises en oeuvre et les principes qui guideront les dépenses à l'avenir.
Madame la présidente, c'est tout ce que j'ai à vous dire en guise de déclaration liminaire. Nous envisageons avec plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
:
Bonjour, madame la présidente.
Je m'appelle Mike Hawkes, et je suis le chef des finances de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Je suis ici pour discuter de la façon dont le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux a contribué à l'initiative de restriction des dépenses, annoncée récemment par le président du Conseil du Trésor.
Je ferai de mon mieux pour répondre à vos questions lorsque j'aurai terminé mes brèves observations préliminaires.
[Français]
Le président du Conseil du Trésor a annoncé la prise de mesures pour réduire d'un milliard de dollars les dépenses du gouvernement du Canada. On a demandé à chaque ministère et organisme, y compris TPSGC, de contribuer à cet objectif de réduction des dépenses. La contribution de TPSGC s'élève à environ 47 millions de dollars. Ces économies seront réaffectées pour appuyer les priorités gouvernementales.
[Traduction]
Les contributions de TPSGC proviendront de trois secteurs: les surplus des fonds renouvelables du Ministère, totalisant 40 millions de dollars; le fonds d'investissement en immobilier, totalisant 5 millions de dollars; et les subventions relatives au Programme de l'identité canadienne, de 2,4 millions de dollars par année.
Permettez-moi de vous fournir quelques détails, madame la présidente.
Les surplus provenant des fonds renouvelables de TPSGC découlent de saines pratiques de gestion. En maintenant l'utilisation de ces pratiques, les surplus dans nos fonds renouvelables continueront probablement de s'accumuler, ce qui nous permet d'en extraire maintenant 40 millions de dollars.
Dans le cadre des mesures découlant de l'examen des dépenses annoncées en 2005, TPSGC s'engageait à réaliser des économies brutes de plus de 1 milliard de dollars sur cinq ans grâce à une meilleure gestion de son portefeuille immobilier. Pour aider TPSGC à réaliser ces économies, il avait été prévu un fonds d'investissement de 100 millions de dollars, résultant en des économies nettes pour le gouvernement de 925 millions de dollars.
Cependant, TPSGC n'a pas puisé dans les premiers 20 millions de dollars qui avaient été réservés pour l'exercice financier 2005-2006. En rajustant ses priorités, le Ministère pourra atteindre son objectif d'économies d'1 milliard de dollars en ramenant son fonds d'investissement à 75 millions de dollars, grâce à la réaffectation de ressources internes. C'est ainsi que TPSGC contribuera 5 millions de dollars de plus à l'initiative globale d'économies du gouvernement.
Grâce au Programme de l'identité canadienne, le gouvernement a fourni des subventions et des contributions à des groupes et à des particuliers canadiens pour favoriser la compréhension et l'appréciation de l'identité canadienne et la sensibilisation sociale.
Ce programme a été administré par l'ancienne organisation appelée Communications Canada, qui a été intégrée à TPSGC en avril 2004. Comme le programme a pris fin, nous sommes en mesure d'affecter son budget annuel de 2,4 millions de dollars à l'initiative de restriction des dépenses, à l'appui des priorités du gouvernement.
[Français]
TPSGC dirige la transformation continue des pratiques relatives aux achats et aux biens immobiliers à l'échelle du gouvernement. En plus de réaliser des économies considérables grâce à cette transformation opérationnelle, TPSGC est fier de sa contribution à l'initiative de réduction des dépenses.
[Traduction]
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, je me ferai un plaisir de répondre à toutes les questions que vous voudrez me poser.
:
Thank you, Madam Chair. Je suis heureuse de comparaître aujourd'hui devant le comité en ma qualité de sous-ministre des Ressources humaines et du Développement social. Je suis aujourd'hui accompagnée de ma collègue, Marie-Josée Thivierge, sous-ministre adjointe à la direction générale de l'apprentissage.
Pour mettre en contexte mes remarques, j'ai pensé qu'il serait utile que je commence par vous parler des mandats du Ministère, étant donné que Ressources humaines et Développement social est assez nouveau. Le Ministère a été créé en février 2006 par la fusion des anciens ministères des Ressources humaines et du Développement des compétences et de Développement social Canada, dans le but d'assurer une élaboration de politiques intégrée ainsi qu'une prestation de programmes et de services améliorée.
[Français]
Ressources humaines et Développement social a le mandat de bâtir un Canada plus fort et plus compétitif en offrant des choix qui mènent à une vie productive et gratifiante, tout en améliorant la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes. Grâce à nous, les Canadiens savent comment accéder aux possibilités d'apprentissage et de formation, se protéger et produire au travail, et avoir des relations patronales et syndicales efficaces.
Ils peuvent également compter sur nos programmes et notre soutien chaque fois que cela est important dans leur vie, de l'enfance à la retraite. Ils reçoivent de nos partenaires, dont Service Canada, le service qui leur convient.
Pour accomplir son mandat, le ministère compte sur 24 000 employés dans la région de la capitale nationale et dans toutes les régions du pays, dont plus de 2 000 à Service Canada.
[Traduction]
RHDSC avait prévu des dépenses de 7 à 9,7 milliards de dollars cette année, dépenses qui sont détaillées dans nos rapports sur les plans et les priorités. La très grande majorité de ces fonds appuient les programmes législatifs du Ministère. Environ 95 p. 100 de notre budget sont versés directement à des Canadiens par le biais de prestations d'assurance-emploi, du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse.
En plus de ces programmes de longue date, le Ministère est responsable de la mise en oeuvre de plusieurs nouveaux programmes et initiatives, y compris l'indemnité universelle de garde d'enfants, la subvention d'encouragement à l'apprentissage et le nouveau programme fédéral-provincial-territorial pour travailleurs âgés.
Dans le budget de 2006, le gouvernement a promis d'examiner les programmes dans le but de veiller à ce que ceux-ci soient axés sur les résultats et l'optimisation des ressources et cadrent avec les priorités et responsabilités du gouvernement. Suite à un processus d'examen, qu'a décrit le président du Conseil du Trésor, les décisions du gouvernement ont été annoncées en septembre par le ministre des Finances et le président du Conseil du Trésor.
L'incidence sur RHDSC est une réduction des dépenses de 32 millions de dollars en 2006-2007, et de 75,5 millions en 2007-2008. Permettez-moi de vous expliquer un peu les changements au sein de RHDSC.
Il y aura une réduction de 13,8 millions de dollars sur deux ans dans les subventions et contributions consenties dans le cadre du Programme de partenariats pour le développement social. Ce programme continuera d'investir plus de 60 millions de dollars cette année et l'an prochain en vue de travailler avec des organisations communautaires sans but lucratif pour appuyer les besoins des personnes handicapées, des familles et des enfants, y compris les enfants membres de communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Le Programme d'apprentissage, d'alphabétisation et d'acquisition de compétences essentielles pour les adultes sera mieux ciblé et davantage axé sur les priorités nationales, et il sera réduit de 17,7 millions de dollars sur deux ans. Au cours des deux prochaines années, le Ministère investira néanmoins 81 millions de dollars au titre de l'apprentissage, de l'alphabétisation et de l'acquisition de compétences essentielles pour les adultes en vertu de ce programme.
Les investissements en vertu de la Stratégie jeunesse emploi seront mieux ciblés. Plus précisément, le programme Placement carrière-été verra son financement réduit de 55,4 millions de dollars sur deux ans. Avec le budget restant de 124,6 millions de dollars, pour cette année et l'année suivante, le programme visera les étudiants qui ont le plus besoin d'aide pour se trouver un emploi d'été.
La Stratégie des compétences en milieu de travail sera reciblée et réduite de 17,6 millions de dollars sur deux ans, ce du fait de la suppression du financement pour le Fonds d'infrastructure de centres de formation et du panel Partenariat au travail.
[Français]
Nous cesserons de verser une subvention de 3 millions de dollars aux Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques, à compter de 2007-2008.
[Traduction]
Le Projet de recherche sur les politiques, qui a récemment été transféré à RHDSC, réalisera des économies d'efficience de 300 000 $ au cours des deux prochaines années. Il importe de souligner que les dépenses législatives ne seront d'aucune façon touchées par ces décisions.
[Français]
Ces économies représentent une cinquantaine de postes au ministère. Cependant, personne ne perdra son emploi contre son gré.
Nous serons heureux, mes collègues et moi, de répondre à vos questions au meilleur de notre connaissance.
Merci de votre attention.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens à remercier tous les témoins, tous les fonctionnaires représentant Travaux publics, le Conseil du Trésor et Ressources humaines, d'être venus aujourd'hui.
Vous pouvez comprendre pourquoi il est important pour nous que nous nous rencontrions. Le 25 septembre, le Secrétariat du Conseil du Trésor annonçait les compressions budgétaires. Nous avons rencontré le ministre le 17 octobre, et certains d'entre vous avez justement accompagné le ministre du Conseil du Trésor. Comme vous pouvez l'imaginer, nous n'avons pas été très impressionnés par certaines des réponses, du fait de la nature partisane du dialogue qui a eu lieu. Voilà pourquoi nous tenons à comprendre les politiques qui sous-tendent les décisions prises par le président du Conseil du Trésor.
L'objet de la rencontre d'aujourd'hui est très différente pour moi et, je le pense, pour nombre de mes collègues ici présents. Nous nous intéressons surtout au processus qui a été suivi dans l'évolution des choses. C'est là-dessus que je vais me concentrer, et non pas sur l'idéologie derrière les réductions, car je pense que cet aspect a été clairement débattu à cette autre réunion. Il s'agit également là d'une question qui a été discutée sur la tribune publique.
J'aimerais faire un petit commentaire au sous-ministre des Ressources humaines. J'ai apprécié vos remarques liminaires, mais vous avez cité divers chiffres. Si nous avions reçu un document au préalable, cela nous aurait été très utile. Nous vous en serions très reconnaissants d'en tenir compte à l'avenir.
Avant d'aborder le processus, ma question initiale porte sur l'optimisation des ressources. Le gouvernement a clairement indiqué qu'il y a certains programmes pour lesquels il n'y a pas eu optimisation des ressources. Il me semble qu'il a évalué ce volet à environ 265 millions de dollars. Pourriez-vous décrire ce qui, dans vos ministères respectifs, est considéré comme n'étant pas conforme à la norme en matière d'optimisation des ressources? Selon les remarques initiales fournies par le ministère des Ressources humaines, il y avait une longue liste de choses: réduction des fonds pour la litératie et l'emploi des jeunes et ciblage de cet argent; réduction des programmes visant la condition de la femme, et d'autres programmes encore. J'aimerais simplement comprendre, parmi ces compressions, lesquelles sont perçues par vous comme visant des programmes qui ne sont pas conformes à l'optimisation des ressources?
Répondez à cette question, je vous prie.
Le communiqué de presse du 25 septembre identifiait en effet un groupe de quelque 10 ou 12 programmes qui ont été réduits ou éliminés pour des raisons d'optimisation des ressources. Ils se chiffrent au total à 265,6 millions de dollars. Étant donné la définition donnée à l'optimisation des ressources, il s'agit de programmes qui, de l'avis du gouvernement, n'obtenaient pas les résultats escomptés ou ne pouvaient pas être recyclés ou remaniés de façon à obtenir une efficience accrue.
Nous autres au Secrétariat du Conseil du Trésor, aux côtés de nos collègues des autres organes centraux, avons, dans toute la mesure du possible, pour identifier ces programmes, compté sur les évaluations de programme formelles que mènent chaque année les ministères eux-mêmes. Nous nous sommes plus particulièrement appuyés sur le programme des subventions et contributions, mais notre travail ne s'est pas limité à cela. Nous maintenons en fait une base de données renfermant quelque 700 évaluations de programme qui ont été effectuées par des ministères. Nous avons évalué ces résultats, et ce sont eux qui ont servi de base aux conseils initiaux qui ont été livrés au président et au ministre.
:
Je pourrais peut-être vous être utile. Pour appuyer la décision de réduire le budget pour le programme Placement carrière-été, qui est l'un des volets de la stratégie d'emploi des jeunes, le ministère analyse sans cesse la situation du marché du travail canadien. Nous utilisons une vaste gamme d'outils, dont l'Enquête sur la population active.
Les conditions d'ensemble du marché du travail sont aujourd'hui plus favorables qu'elles ne l'ont été pendant de nombreuses années pour les jeunes, surtout l'été. Par exemple, en 2005, l'économie a créé 1,4 million de nouveaux emplois d'été, et en 2006, les étudiants plus âgés ont connu leur meilleur mois d'août pour ce qui est des emplois d'été. De fait, pour ce qui est de leurs trois meilleures années, leur taux d'emploi atteignait jusqu'à 72 p. 100, soit une amélioration de 2,6 p. 100 par rapport à l'année précédente. Parmi ceux qui ont travaillé, 70 p. 100 d'entre eux ont réussi à se trouver un emploi à temps plein.
En plus de ces renseignements sur le marché du travail, nous nous sommes penchés sur des données passées concernant le programme. Nous avons appris que le tiers des employeurs qui recevaient des subventions salariales en vertu du programme avaient déclaré qu'ils auraient de toute façon créé certains, voire la totalité, des emplois. D'autre part, nous avons constaté que 30 p. 100 des étudiants participants se seraient trouvés du travail en l'absence du programme. C'est ainsi qu'il a été décidé de recibler le programme afin qu'il vise véritablement les étudiants confrontés à des obstacles réels à l'obtention d'emplois d'été.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Mesdames et messieurs, merci d'être parmi nous ce matin.
Je vais essayer de poser des questions très brèves, ce qui sera pour moi un exercice périlleux. J'apprécierais obtenir des réponses brèves également, car comme vous le savez, huit minutes, ce n'est pas long.
Madame Charette, en réponse à une question de mon collègue libéral, vous avez fourni des statistiques qui démontrent que l'emploi et l'économie au Canada vont bien. Eu égard à ces statistiques, considérez-vous que les choses vont bien partout au Canada et dans toutes les régions du Québec?
En tant que député de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques, je sais que la situation est loin d'être reluisante dans les secteurs névralgiques, qu'il s'agisse de l'agriculture, des forêts ou des pêches. je suis certaine qu'il en est de même dans les autres régions du Canada et du Québec. À preuve, nos jeunes quittent les régions au profit des grands centres.
Vos statistiques portent-elles sur les grandes villes, ou englobent-elles également les régions qui sont en crise?
:
La question que je vais poser fait suite à ma première.
Vous et vos collègues du ministère, garderez-vous à l'esprit l'importance que revêt ce programme pour certaines régions? Ce programme n'est pas un luxe, pour nos étudiants.
Si nous voulons que nos étudiants étudient chez nous dans la mesure du possible, dans des endroits tels que Rimouski où il y a une université, qu'ils aient des emplois d'été dans nos diverses entreprises, qu'ils fassent carrière et contribuent à l'économie, à la vie sociale et culturelle — et cela vaut pour toutes les autres régions — , on ne devrait pas réduire le financement de cet important programme.
Je ferai des démarches politiques plus tard, mais je veux savoir, pour l'instant, si votre ministère a tenu compte du fait que la réduction de 55 millions de dollars présente certaines disparités.
Je m'adresse encore à Ressources humaines et Développement des compétences Canada.
Dans les documents qui nous ont été fournis, nous apprenons que le Programme d'apprentissage, d'alphabétisation et d'acquisition des compétences essentielles pour les adultes fait l'objet d'une réduction de 17 millions de dollars. Je lis: « Meilleur ciblage des investissements ». J'aimerais connaître ces investissements, mais je suppose qu'il s'agit de l'enveloppe de 55 millions de dollars.
Je suis allergique à un certain vocabulaire, mais je dois lire celui qui est sous mes yeux: « Recentrage de la Stratégie des compétences en milieu de travail ». On coupe 17 millions de dollars dans ce programme.
M. Moloney nous a dit que les agents de programme du Conseil du Trésor avaient fait une évaluation; vous en avez fait une également. On reviendra aux lignes directrices tantôt.
Quels outils avez-vous utilisés et qui avez-vous consulté pour en arriver à des réductions de cette importance? Je parle des sommes de 17,7 millions et de 17,6 millions de dollars, soit plus de 35 millions de dollars. L'alphabétisation est très importante pour les adultes. On connaît la problématique au Canada. Comment vous y êtes-vous pris pour évaluer la situation avec les intervenants du milieu et conclure soit qu'on n'en avait pas pour notre argent, soit qu'il fallait, selon le vocabulaire gouvernemental, faire des gains d'efficience?
J'aimerais savoir de quelle façon vous avez mené l'étude qui a incité le ministère à faire de telles compressions.
:
Madame Charette, permettez-moi de vous interrompre.
Vous dites que vous avez évalué les programmes et que ceux-ci devaient être assortis de meilleurs indicateurs de performance, etc. Les gens analphabètes ou quasiment analphabètes et tous les intervenants qui les aident pensaient-ils que, même s'ils pouvaient être améliorés, ces programmes fonctionnaient bien? Comment ces personnes évaluaient-elles ces programmes?
Vous parlez d'un outil de fonctionnariat, et c'est bien, mais qu'en pensait le milieu? Les personnes touchées faisaient-elles des évaluations? En étaient-elles satisfaites? Le milieu préconisait-il d'effectuer des changements majeurs parce que les programmes ne fonctionnaient pas? Cela peut arriver, et ces personnes peuvent s'en rendre compte également.
:
Merci, madame la présidente.
Premièrement, permettez-moi de dire que le NPD a ouvertement critiqué tant le montant d'argent qui a été retranché aux différents programmes que le processus lui-même. Nous y sommes allés carrément en attaquant ce qui constitue selon nous des compressions, du sabrage et du saccage à motif idéologique. Nous ne pouvons qu'en conclure que le gouvernement nouvellement élu souhaite punir certaines ONG, certaines organisations centre gauche qui n'épousent pas l'idéologie politique du nouveau gouvernement.
Une voix: J'invoque le Règlement.
Le président: Le député fait une déclaration.
M. Pat Martin: Voilà quelle est la frustration des gens de ma région, et voilà ce que les gens me disent.
Je viens du mouvement syndical, où nous avons vécu toute cette ère de gestion scientifique — kaizen, amélioration continue. L'administration était sans cesse à la recherche d'efficiences et d'élimination de gaspillage. Mais la logique voulait que l'on trouve des efficiences et que l'on élimine le gaspillage de façon à reverser cela dans une production accrue. Ici, il semble que l'on ait recherché des efficiences et dégraissé à un point tel que nombre des éléments fondamentaux ont été carrément supprimés, l'organisation ayant ainsi à s'occuper de moins de choses.
Je vous invite à nous expliquer la logique sous-tendant l'évidement des organisations, au lieu de les récompenser du fait d'avoir trouvé des efficiences.
Au Manitoba, le groupe de défense de la cause de l'alphabétisation a vu son financement réduit. Il s'agit là de l'un des exemples préférés du ministre et d'autres. Je pense que ce groupe recevait 365 000 $ par an, dont seuls environ 10 000 $ par an étaient distribués sous forme de subventions liées à l'alphabétisation. Mais je suis ici pour vous dire que je connais ces personnes, Marg Rose et d'autres. Je suis allé leur rendre visite. Elles travaillent très fort à longueur d'année pour promouvoir l'alphabétisation bien au-delà de ce que leur permettrait la subvention proprement dite. Voilà un exemple pour lequel il est tout à fait erroné de dire que l'argent a été gaspillé, tout simplement parce qu'il n'était pas distribué sous forme de subventions et de contributions directes à la communauté.
J'ai deux questions, donc. Premièrement, connaissez-vous le détail de cette réduction? Deuxièmement, pourriez-vous traiter de la question plus vaste qu'est celle de la réduction, du sabrage et du saccage, pour ensuite prendre ce que vous avez ainsi arraché sans le réinvestir dans le même programme?
:
Permettez-moi de répondre brièvement. Ma collègue pourra répondre à votre question au sujet du programme d'alphabétisation au Manitoba.
En tant que fonctionnaire, cette rhétorique me pose quelques problèmes. Dans le même budget à l'intérieur duquel le gouvernement a annoncé son plan visant à réduire les dépenses d'un milliard de dollars, il a également annoncé son intention de dépenser cette année 224 milliards de dollars. Il a d'autre part annoncé que ce milliard de dollars servirait à financer ces 5 milliards de dollars en dépenses nouvelles. Le gouvernement a identifié des priorités en ce qui concerne ces 5 milliards de dollars, dont les communautés, la santé et la défense. En gros, le gouvernement a utilisé ce milliard de dollars pour réinvestir dans ce qu'il continue de défendre comme étant ses nouvelles priorités.
De notre point de vue, ce n'est pas plus compliqué que cela: 1 milliard de dollars sur un budget de 224 milliards de dollars. Ce milliard de dollars a été réinvesti pour porter à environ 5,5 milliards de dollars la nouvelle dépense qui avait été chiffrée à 4,4 milliards de dollars.
:
Merci de cette question.
Les arrangements existants, établis en vertu du Programme d'apprentissage, d'alphabétisation et d'acquisition des compétences essentielles pour les adultes, seront honorés. S'il y a en place une entente avec une organisation, elle sera honorée.
La décision annoncée par le gouvernement était que les programmes d'apprentissage et d'alphabétisation pour les adultes seraient à l'avenir reciblés, de façon à ce qu'ils soient axés sur les priorités nationales et à ce qu'ils livrent des résultats concrets pour les Canadiens.
Les ententes existantes seront donc respectées, et...
:
Merci, madame la présidente.
Bonjour tout le monde. Merci d'être venus ici aujourd'hui.
J'aimerais commencer par dire que je pense m'exprimer pour le compte de mes collègues ici réunis en disant que nous sommes tous en faveur de l'identification de secteurs dans lesquels des gains d'efficience pourraient être réalisés en vue de contenir les dépenses du gouvernement. Cet exercice est mené annuellement par le gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, et les fonctionnaires contribuent beaucoup à l'identification de ces secteurs. C'est ce à quoi s'attendent les contribuables. C'est ce à quoi s'attendent les Canadiens. Il est donc important de maintenir le cap en identifiant ces secteurs.
L'inquiétude que nous avons — que j'ai moi, en tout cas — est que certains des secteurs qui ont subi des réductions dans le cadre de cette annonce semblaient, aux yeux de nombre d'entre nous, bien fonctionner. Par exemple, dans ma circonscription, il y a une trentaine d'étudiants, de jeunes gens, qui avaient bénéficié de placements d'été dans le cadre du programme Placement carrière-été. Il est devenu très difficile pour nous, et surtout pour moi, d'expliquer aux électeurs pourquoi ce programme ne va plus exister.
J'en arrive donc à ma question. Premièrement, je serais intéressé de savoir si l'une quelconque de ces réductions avait déjà été identifiée dans le cadre de cet examen annuel auquel s'adonnent le gouvernement et la fonction publique.
:
Je peux donc leur dire, en gros, qu'ils ne sont pas une priorité pour l'actuel gouvernement en ce moment et que celui-ci compte affecter les fonds ailleurs.
Soit dit en passant, en guise de simple commentaire, plus de 50 p. 100 des résidents de ma circonscription sont des Néo-Canadiens, et j'espère pouvoir leur donner une meilleure réponse. Si je retourne chez moi et leur répète ce que vous venez de me dire, ils vont vraiment se demander ce qu'est cette réponse. Ne sommes-nous pas importants? N'utilisons-nous pas de façon efficace ce programme? Ne bénéficions-nous pas du programme?
Je sais qu'il est peut-être injuste de vous poser cette question, car ce n'est pas vous qui avez pris cette décision, mais j'avais espéré obtenir une réponse dont je pourrais réellement dire que j'y crois, qu'elle tient debout. Je regrette, mais cette réponse ne me livre rien que je puisse confortablement leur communiquer à mon retour.
Le communiqué de presse classait les différentes économies dans quatre catégories, que le député vient d'énumérer. En suivant l'ordre dans lequel elles apparaissent dans le tableau, la première catégorie est l'efficience. Un total de 256 millions de dollars sur deux ans a été isolé à la rubrique de l'efficience, définie comme suit: économies résultant de la rationalisation ou consolidation d'activités ou provenant de mesures d'efficience opérationnelle ou organisationnelle, ainsi que de programmes ou services qui sont fournis ou peuvent être fournis ailleurs. C'était la première catégorie... en fait, la seconde, après l'optimisation des ressources.
La catégorie que nous appelons les programmes non essentiels, pour laquelle l'économie totalise 99,6 millions de dollars sur deux ans, est constituée des programmes ou activités qui ne répondent pas aux priorités du gouvernement fédéral ou des Canadiens.
La dernière catégorie était celle des crédits inutilisés, avec un total de 379,6 millions de dollars sur deux ans. Il s'agit là des fonds alloués à des programmes qui ne seront pas exécutés, des fonds dépassant le niveau requis pour parvenir aux résultats ou des fonds non requis en raison d'une utilisation moindre que prévue de ces programmes.
:
Madame la présidente, j'aimerais revenir sur les remarques faites par mon collègue conservateur, M. Kramp. Nous pensons que l'évaluation des programmes est très importante lorsqu'il s'agit de déterminer quelles améliorations d'efficience on peut trouver, mais il faut bien voir où les coupures ont été opérées. Ce sont là les coupures que les Canadiens voient. Je vais vous en indiquer quelques exemples frappants. Dites-moi quel thème vous voyez se dessiner.
Vous voyez 5 millions de dollars retirés à la condition féminine; 10 millions de dollars ont été enlevés aux initiatives de bénévolat; 10 millions de dollars proviennent de la suppression du programme de stages internationaux pour les jeunes; 11 millions viennent de la suppression de la stratégie de lutte contre le tabagisme chez les Autochtones et les Inuits; 17,7 millions de dollars proviennent du programme d'alphabétisation; 55 millions de dollars proviennent du Programme d'emploi jeunesse; enfin, 6 millions proviennent du Programme de contestation judiciaire. Ce sont là juste quelques exemples, mais c'est là où le gros des compressions sont intervenues.
Il règne une profonde frustration. Elle ne tient pas au fait que des réductions aient été opérées et que des gains d'efficience aient pu être trouvés. Cela devrait être l'obsession permanente de tout gouvernement : trouver des efficiences. Mais les réductions semblent viser particulièrement certains groupes, et c'est là où intervient la frustration. C'est là où intervient la difficulté d'expliquer à nos électeurs pourquoi on a coupé les vivres à ces groupes particuliers.
Nous voyons que ces réductions visent les femmes, les Autochtones, les jeunes et les minorités, mais quels autres programmes figuraient sur la liste? Je sais que l'examen des programmes couvrait toute l'administration, mais au fur et à mesure la liste est devenue de plus en plus restreinte et, lorsque les coupures ont été décidées, la liste devait contenir d'autres éléments encore. Quels autres programmes figuraient sur la liste des coupures potentielles?
Est-ce qu'on s'est acharné sur les jeunes, les femmes ou les Autochtones, ou bien a-t-on examiné encore d'autres domaines de compressions? Je pense que c'est là où réside le problème.
:
Permettez-moi de commencer, et je céderai aussi la parole à M. Moloney.
Je pense que, pour être équitable, si vous avez des questions sur des compressions particulières et leur origine, il serait bon d'inviter les ministres concernés à venir les expliquer. Je pense que les ministres individuels seraient désireux de parler des compressions intervenues dans leur portefeuille.
M. Moloney a expliqué au début que cet examen a couvert l'ensemble de l'administration, la totalité des programmes — manifestement pas les programmes législatifs ni le programme de service de la dette, mais toutes les dépenses de programme directes. À toutes fins pratiques, voilà quel était l'univers sur lequel a porté l'examen à son début.
:
Non, je comprends cela. C'est pourquoi j'ai dit que je ne voulais pas politiser cela. Je ne suis pas ici pour parler politique, je veux connaître le processus suivi.
Vous avez fait allusion à cela plus tôt, en disant que, typiquement, des consultations interviennent lorsque des coupures sont effectuées, que les parties intéressées sont habituellement — je crois que vous avez employé le mot « typiquement »... Nous pourrons vérifier. Des consultations ont typiquement lieu — je ne veux pas vous placer de mots dans la bouche — lorsque des coupures sont effectuées.
Mon impression est que ces organisations ou groupes qui ont été ciblés n'ont pas été consultés, pour autant que nous sachions, car c'était une démarche du Cabinet. D'après ce que M. Moloney a dit, même les députés n'ont pas été consultés. Cela est-il exact, tout d'abord?
D'accord, donc les députés n'ont pas été consultés; les parties prenantes n'ont pas été consultées; c'était strictement une démarche du Cabinet. C'était des décisions imposées d'en haut. Les gens en bas n'ont pas été consultés. Peut-on dire cela?
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Mesdames et messieurs, bonjour.
Nous savons que le gouvernement décide où des compressions seront imposées. Vous devez répondre à leurs demandes et mettre en oeuvre ces politiques.
Pour les besoins de la transcription, je voudrais savoir une chose. On parle d'un milliard de dollars. M. Kramp disait que cela ne représentait que la moitié de 1 p. 100 et que ce n'était pas grand-chose. Cependant, si on fait partie d'un organisme qui subit ces compressions, c'est énorme. Il faut avoir un peu plus de compassion que cela. Je ne m'étendrai pas là-dessus.
Parmi les choses que l'on vous a demandé de vérifier, a-t-il été question de l'élimination des paradis fiscaux? En a -t-on discuté? Vous pouvez me répondre par oui ou par non.
:
Cela aurait pu être considéré, mais ça ne l'a pas été.
Madame la présidente, je pourrais peut-être déposer un document. Il n'est qu'en français, et je présume qu'il faudra le faire traduire. M. Moore en a déjà reçu une copie, d'ailleurs. On y parle de possibilités de compressions. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada pourrait respecter un principe qui a été adopté en 1983 et qui a été mis de l'avant sous les gouvernements Trudeau, Turner, Mulroney, Campbell, Chrétien, Martin et maintenant Harper. Selon ce principe, 25 p. 100 des emplois dans la région de la capitale fédérale seraient sur la rive québécoise de l'Outaouais, et 75 p. 100 de ces emplois seraient du côté d'Ottawa. Ce faisant, il y a aurait plus d'emplois en Outaouais québécois, puisqu'on n'y trouve présentement que 18,9 p. 100 des emplois.
Avez-vous considéré la possibilité de transférer des employés de l'autre côté de la rivière, là où le coût de location est, en tout et pour tout, moins cher, afin de faire des économies?
:
Vous étudiez cela régulièrement. On sait que ce plan a été mis de l'avant en 1983. Si on respectait cette directive du gouvernement, on pourrait effectuer des compressions de ce côté.
D'autre part, cela permettrait, par exemple, d'éviter d'effectuer des compressions touchant des groupes que je visite dans ma circonscription. Je pense, madame la présidente, au groupe Le Tremplin des lecteurs, un groupe d'alphabétisation. Il disposait de 14 000 $ annuellement, il faisait des miracles et il a été victime de compressions.
Tout cela pour dire qu'il y a moyen d'effectuer des compressions sans toucher le coeur du tissu social. Dans un tel cas, personne n'y perdrait. Au contraire, nos contribuables et le gouvernement y gagneraient parce qu'on ferait des économies, par exemple, sur le plan de la location d'édifices.
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Il y a trois éléments dans votre question dont je peux parler.
Premièrement, comme la présidente l'a mentionné, le budget supplémentaire des dépenses présentait, pour l'information des parlementaires, les éléments des mesures de restriction qui font que des dépenses de l'ordre de 220 millions de dollars qui avaient précédemment été demandées au Parlement n'auront pas lieu. Certaines des mesures présentées ici mettaient en jeu des dépenses pour lesquelles l'autorisation du Parlement n'avait pas encore été demandée mais auxquelles on avait prévu d'affecter des crédits. Voilà le premier élément.
Deuxième élément, je n'ai pas la liste ici, mais il serait possible de dresser une liste des programmes dont le financement prend fin au 31 mars, c'est-à-dire des programmes que nous appelons, comme la présidente le sait, « programmes temporarisés ». Il n'existe pas de liste distincte, à ma connaissance, des programmes pour lesquels la décision a été prise de ne pas les reconduire. S'il y en avait, cela aurait fait partie de cette démarche, si la décision politique avait été prise à ce stade de ne pas les reconduire.
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Merci, madame la présidente et merci à chacun des fonctionnaires du temps qu'il nous consacre.
Moi aussi, comme M. Kramp, j'ai exploité une petite entreprise pendant un certain nombre d'années et ai participé à un certain nombre d'organismes bénévoles communautaires et je sais combien il est important de procéder à des évaluations occasionnelles et de prendre quelques décisions difficiles pour arrêter certains programmes que nous avions mis sur pied. Il est toujours bon de lancer de nouveaux programmes, et nous sommes ravis de le faire, mais il est plus difficile de les arrêter le moment venu.
Je pense, pour ce qui est du milliard de dollars d'économies trouvé, que les contribuables canadiens seront plutôt satisfaits de voir que notre gouvernement cherche sérieusement à contenir les coûts à son niveau.
C'est vivre dans un monde de rêve, monsieur Martin, si vous pensez que l'on peut continuer à dépenser sans effectuer d'ajustements et sans évaluation réaliste des programmes. Ce rêve se transforme très rapidement en cauchemar, comme nous l'avons vu en Ontario sous M. Rae.
J'aimerais aussi rectifier l'impression donnée par M. Martin, à savoir qu'il s'agirait là de compressions décidées pour des motifs idéologiques. Les fonctionnaires ont clairement expliqué aujourd'hui que des évaluations en règle ont lieu annuellement dans chaque ministère pour trouver des gains d'efficience possibles, comme ils le font aujourd'hui.
Et j'aimerais rappeler que Ressources humaines et Développement des compétences a lancé au moins deux nouveaux programmes. L'un vise à accroître le bassin des travailleurs qualifiés et l'autre à mieux utiliser l'expérience et les connaissances des travailleurs âgés.
Pourrait-on mettre en lumière le fait que, oui, nous avons effectué des compressions de 1 milliard de dollars, mais nous réinvestissons la plus grande part des fonds économisés, comme nous l'avons fait ressortir à plusieurs reprises aujourd'hui. Notre budget contenait l'engagement de financer une partie de l'augmentation de 5 milliards de dollars au moyen d'économies réalisées ailleurs, et il serait bon de souligner à l'intention des Canadiens les initiatives prises sur le front des travailleurs qualifiés et celui des travailleurs âgés, si vous pouvez nous en parler.
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Je viens du secteur privé. Chaque année, à la fin de l'exercice, si nous n'atteignions pas notre objectif de profit ou de coût, nous entreprenions un travail de réduction des coûts. Il s'agissait d'une société privée, pas d'une administration publique. Les sociétés privées ont l'option de licencier du personnel ou de réduire quelques dépenses si elles pensent pouvoir trouver des gains d'efficience, par exemple en réduisant les déplacements et en ayant recours davantage aux vidéoconférences ou en cherchant d'autres possibilités de réduire les coûts. Voilà le genre de réductions que le secteur privé choisit typiquement.
Ceci représente moins de 0,3 p. 100 du budget. En tout cas, quel que soit le chiffre exact, c'est moins de 0,5 p. 100. Mais, dans ma circonscription, cela touche près de 36 jeunes, et pas seulement pour le trimestre d'été, mais en fait pour toute leur carrière professionnelle, car l'emploi d'été qu'ils occupent va se répercuter sur tout leur avenir, sur leur carrière.
Si ces 10 millions de dollars sont amputés dans l'intérêt d'un meilleur ciblage, va-t-on redéployer cette somme vers l'emploi des jeunes, mais sous un format différent?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins qui comparaissent aujourd'hui d'être venus nous rencontrer.
J'ai noté que lorsque le ministre Baird a comparu devant nous le 17 octobre une question lui a été posée sur la pratique gouvernementale consistant à allouer des fonds à certains programmes, fonds qui ne sont ensuite jamais dépensés.
Je siège également au Comité du patrimoine et nous avons eu là une discussion ou une question sur les crédits spécifiques alloués au PAM, le Programme d'appui aux musées. Nous avons constaté que, dans le passé, des crédits étaient alloués à ce programme, mais ces montants n'étaient jamais dépensés. Il n'y a donc pas eu nécessairement de coupure, mais il y avait une affectation de crédits et l'argent n'était pas dépensé.
J'imagine que ce problème est répandu dans les autres ministères aussi. Avez-vous constaté cela au cours de ce processus d'examen, soit les affectations de crédits qui n'étaient pas dépensées? Qu'avez-vous fait avec cette découverte?
M. Martin, dans son intervention, a déclaré se sentir personnellement victimisé par certaines de ces coupures. J'ai rencontré l'un des groupes d'alphabétisation de ma circonscription, et c'était avant l'annonce des réductions budgétaires. Il s'agit d'un groupe de bénévoles qui travaillent fort à lever des fonds et à enseigner aux membres les plus vulnérables de notre société à lire et à écrire. Ils sont venus me voir dans mon bureau et ont dit que ce qui les inquiétait le plus, ce qu'ils déploraient le plus dans les programmes fédéraux d'alphabétisation, c'était que s'ils voulaient des fonds pour organiser un symposium, on leur en donnait. S'ils voulaient des fonds pour lancer une étude, on leur en donnait; s'ils voulaient des fonds pour placer des banderoles ou des affiches, le gouvernement fédéral leur en donnait. Mais lorsqu'ils s'agissait d'apprendre à lire, concrètement, à un analphabète, il n'y avait pas de crédits fédéraux.
Cela m'a abasourdi. J'ai été choqué d'apprendre qu'avec tout l'argent que nous dépensons, rien n'allait à l'enseignement proprement dit, ou du moins notre organisation locale n'obtenait rien. Or, il me semblait que c'était là la raison d'être des programmes d'alphabétisation.
Est-ce que le ministère a maintenant l'intention de réorienter ces crédits? A-t-on parlé au ministère de consacrer davantage de fonds à l'enseignement de la lecture?
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Madame Charette, lorsque mon collègue vous a questionné un peu plus tôt, il pensait en termes de revenus. Il voulait savoir si vous avez pensé à obtenir plus de revenus, en abolissant, par exemple, les paradis fiscaux. On a répondu par la négative, puisqu'il s'agit d'un exercice de réduction des dépenses. Madame Charette, les haut fonctionnaires de votre ministère ont-ils pensé aux économies que vous pourriez réaliser en respectant les champs de compétence du Québec, par exemple si vous transfériez directement les fonds dans le domaine de l'éducation et de la formation? Vous n'auriez plus besoin de tout l'appareil gouvernemental qui va avec cela.
Cela pourrait dégraisser l'appareil gouvernemental. C'est évidemment une question à laquelle vous allez me répondre de façon hypothétique, alors je ne la poserai pas. Je voulais tout de même soulever ce point.
Il y a des agents de programme au Conseil du Trésor — je ne sais s'ils portent encore ce titre — qui font des études avec les fonctionnaires des divers ministères. On effectue un suivi, des alarmes se déclenchent.
Qui le fait pour le Secrétariat du Conseil du Trésor?
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J'ai vu quelles étaient certaines de vos compressions. La façon dont elles sont formulées me semble un peu spéciale. Ici, on peut lire: « École de la fonction publique du Canada réduction de la formation non essentielle aux fonctionnaires fédéraux ».
Voulez-vous dire que vous avez déjà offert de la formation non essentielle et que vous n'en offrirez plus? Il faudrait obtenir plus d'information sur ce sujet.
Je ne dispose que de cinq minutes. Une chose en particulier m'intéresse. Penchons-nous sur le Secrétariat du Conseil du Trésor. De 2000 à 2005, le budget du Conseil du Trésor a augmenté d'environ 26 p. 100.
Qu'avez-vous fait depuis ce temps pour le réduire? Je pense qu'il faut — et cela vaut aussi pour le ministère des Finances — prêcher par l'exemple. Il faut viser à être les champions et montrer au reste de la fonction publique de quelle façon on peut faire des compressions fort intéressantes à l'interne.
Le gouvernement canadien et la fonction publique existent pour redistribuer la richesse. Les actionnaires sont les Canadiens et les Canadiennes, les Québécois et les Québécoises. Avant d'imposer des compressions qui touchent le citoyen et la citoyenne, il serait intéressant de voir ce qui se fait à l'interne — donc, chez vous — pour réduire ces 26 millions de dollars nouvellement acquis au cours des derniers cinq ans.
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J'ai une dernière question, monsieur, à laquelle mon collègue M. Warkentin a fait référence. Je l'ai posée à M. Baird parce que, selon moi, il y a une aberration totale. C'est pour cette raison que je l'avais posée. Je voudrais parler de l'élimination des fonds dits non utilisés. Vous me corrigerez s'il y a lieu, mais la plus grande aberration provient de Santé Canada. La documentation nous informe qu'il y a 28 millions de dollars ciblés, mais le ministère ne peut pas nous dire ce que c'est. On a dit qu'on épargnerait 28 millions de dollars.
Les fonds non utilisés, dans le secteur de l'économie sociale, représentent 5 millions de dollars au Québec, et le reste du Canada va perdre tous les fonds d'économie sociale. Cela sera complètement éliminé. Nous perdrons 5 millions de dollars d'un total de 26 millions de dollars. On pourra peut-être panser nos plaies. Par contre, il existait un programme, en Colombie-Britannique, de lutte contre le dendroctone du pin ponderosa. Les fonds non utilisés pour l'inspection des aliments représentent 10 millions de dollars; les fonds non utilisés pour le textile sont de 24 millions de dollars; les fonds non utilisés de Pêches et Océans Canada au Nouveau-Brunswick pour le programme d'aide au saumon se chiffrent à 20 millions de dollars.
Comment ces ministères, c'est-à-dire les fonctionnaires qui gèrent ces programmes, ont-ils réussi à ne pas utiliser ces fonds dans des secteurs aussi importants, aussi névralgiques? Je ne suis pas partisane, j'ai parlé de partout au Canada. Comment des ministères ont-ils pu faire cela et comment vos analystes ont-ils pu en être satisfaits?