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Les rapports
Le point revêtent une importance particulière car ils font état des mesures prises par les ministères et les organismes du gouvernement fédéral pour donner suite aux recommandations formulées dans quelques-uns de nos rapports précédents. Pour déterminer si les progrès sont satisfaisants ou insatisfaisants, nous tenons compte de la complexité de la question examinée et du temps écoulé depuis notre première vérification.
Madame le président, j'aimerais prendre quelques minutes pour donner au comité un aperçu de chacun des chapitres du rapport. Mes collègues et moi seront heureux de parler plus en détail des chapitres qui pourraient intéresser particulièrement les membres du comité.
J'aimerais débuter tout d'abord avec les domaines où les progrès ont été satisfaisants. Je vais commencer par la gestion des activités de publicité et de recherche sur l'opinion publique.
Compte tenu des graves lacunes que nous avions décelées lors de notre vérification de 2003, les constatations de cette année sans de bonnes nouvelles. Travaux publics et Services gouvernementaux a réalisé des progrès satisfaisants pour ce qui est de l'attribution des contrats de publicité et de recherche sur l'opinion publique. Le ministère a mis en place un processus concurrentiel pour établir un bassin d'entreprises qualifiées pouvant fournir des services de publicité et de recherche sur l'opinion publique. Le processus de sélection de l'agence de coordination a été équitable et transparent. Les ministères ont réalisé des progrès satisfaisants pour planifier et gérer leurs activités de publicité conformément à la politique de communication du gouvernement du Canada.
Je suis heureuse de constater que le gouvernement n'a pas établi de règles et de contrôles supplémentaires pour donner suite à notre rapport de 2003. Il s'est plutôt attaché à suivre les règles qui étaient déjà en place.
[Français]
Nous avons aussi constaté des progrès dans le domaine de l'impôt international. La mondialisation et la croissance de l'investissement international ont des répercussions importantes sur les impôts dus au Canada, tant par les résidents canadiens qui font des affaires à l'étranger, que par les non-résidents qui tirent des revenus au Canada.
Les paradis fiscaux utilisés par les Canadiens et le non-respect des conventions fiscales conclues avec d'autres pays pourraient entraîner un détournement des impôts dus au Canada. Les montants en jeu pourraient être importants. Selon les estimations de l'Agence du revenu du Canada, les opérations menées à l'étranger par des sociétés canadiennes avec des parties liées ont totalisé un billion et demi de dollars en 2005. L'an dernier, les non-résidents ont versé plus de 4,9 milliards de dollars en impôts sur des revenus gagnés au Canada.
Nous avons constaté que l'agence peut maintenant mieux déceler les cas possibles d'inobservation des règles fiscales applicables aux opérations internationales. Elle a pris des mesures pour détecter des stratagèmes de planification fiscale agressive au niveau international. Elle consacre davantage de ressources à la vérification des cas d'évitement fiscal.
Cependant, l'agence n'a toujours pas assez d'expertise en vérification fiscale internationale dans certains des bureaux des services fiscaux qui traitent des dossiers présentant les plus grands risques. Compte tenu des difficultés qu'elle éprouve à maintenir les compétences dont elle a besoin, l'agence doit adopter une approche uniforme à l'échelle du pays pour vérifier les opérations internationales des contribuables.
[Traduction]
Les services de passeport sont un autre secteur fortement touché par la mondialisation. En 2005, nous avions signalé que le Bureau des passeports, appelé maintenant Passeport Canada, avait du mal à répondre aux attentes plus élevées en matière de sécurité ainsi qu'à la demande accrue de services. Depuis, il a fait face à une demande sans précédent et délivré plus de trois millions de passeports en 2005-2006. Les pressions élevées se maintiendront, en raison des exigences plus strictes des États-Unis à cet égard. Il est clair que les responsables de l'organisme se sont attaqués résolument aux problèmes que nous avions relevés en 2005. Par exemple, les examinateurs des demandes de passeport ont maintenant les outils et la formation nécessaire pour déterminer l'authenticité des documents d'identité. De plus, Passeport Canada a considérablement allongé sa « liste de surveillance » dont il se sert pour refuser des demandes ou pour mener des enquêtes plus poussées.
Mais Passeport Canada a encore d'importants problèmes à régler, particulièrement en ce qui concerne la sécurité et la validation de l'identité. Il nécessitera l'entière collaboration d'autres organisations gouvernementales, tant fédérales que provinciales et territoriales.
[Français]
Nous avons également examiné les progrès réalisés par le Conseil national de recherches du Canada dans sa gestion de la recherche de pointe. Le CNRC est le plus grand organisme de recherche du gouvernement fédéral. Je suis heureuse des progrès qu'il a réalisés pour mettre en oeuvre les recommandations de notre vérification de 2004.
Le conseil, qui est nommé par le gouvernement pour régir les activités du CNRC, a renforcé son rôle, et les instituts de recherche du CNRC ont pris des mesures pour améliorer la façon dont ils gèrent les projets de recherche. Nous avons aussi constaté des progrès satisfaisants relativement à plusieurs initiatives de gestion des ressources humaines.
Cependant, le CNRC a retardé la mise en oeuvre de certaines de nos recommandations pour jeter les bases de sa nouvelle stratégie. Il faut maintenant que l'organisation franchisse les étapes clés énoncées dans sa stratégie, afin de mettre en oeuvre l'ensemble de nos recommandations.
[Traduction]
Dans le secteur de la conservation du patrimoine bâti du gouvernement fédéral, notamment les édifices historiques, les champs de bataille et les forts, Parcs Canada a donné suite de façon satisfaisante aux préoccupations que nous avions soulevées en 2003, et je m'en réjouis. L'agence a proposé une politique pour renforcer le cadre de protection juridique du patrimoine bâti fédéral et a amélioré ses outils de gestion.
Cependant, tous les problèmes ne sont pas réglés pour autant. Le sort des lieux et d'édifices patrimoniaux sous la garde d'autres organisations fédérales est encore incertain. La perte d'édifices et de lieux patrimoniaux signifient que les générations à venir n'auront plus accès à des aspects significatifs de notre histoire. Il importe donc que le gouvernement fédéral renforce son régime de conservation du patrimoine bâti. Il doit aussi établir des priorités afin de l'aider à décider des édifices et lieux patrimoniaux qu'il convient de conserver.
[Français]
Je vais maintenant vous parler des deux domaines où nous avons constaté des progrès insatisfaisants et où les programmes existent depuis longtemps.
Commençons par le numéro d'assurance sociale, qui est utilisé pour verser des millions de dollars en prestations aux Canadiens. Son utilisation est également fort répandue à l'extérieur du gouvernement fédéral. Même si Ressources humaines et Développement social Canada a apporté des améliorations à la gestion du numéro d'assurance sociale, deux questions importantes, que nous avions signalées pour la première fois il y a neuf ans, ne sont pas encore réglées.
Premièrement, le ministère ne peut garantir la qualité de l'information du Registre d'assurance sociale. Le registre est la base de données qui renferme les renseignements personnels fournis par chaque personne ayant reçu un numéro d'assurance sociale. Le ministère ne s'est pas fixé d'objectifs quant à la qualité de l'information et il ne l'évalue pas systématiquement.
Deuxièmement, les politiques d'utilisation du numéro d'assurance sociale par les organisations fédérales sont encore ambiguës. Elles ont donc été interprétées de diverses façons. Les ministères n'ont donc pas l'assurance qu'ils utilisent le numéro d'assurance sociale de manière adéquate.
C'est la quatrième fois depuis 1998 que nous faisons rapport sur ces deux problèmes. À l'heure actuelle, le gouvernement devrait les avoir résolus. La bonne gestion du numéro d'assurance sociale, notamment des directives claires quant à son utilisation au gouvernement fédéral, est plus importante que jamais, surtout si on tient compte des préoccupations liées à la sécurité et du nombre croissant de fraudes et de vols d'identité.
[Traduction]
L'autre domaine où les progrès sont insatisfaisants concerne la gestion de la flotte et des services à la navigation maritime de la Garde côtière. Cela me préoccupe que la Garde côtière n'ait pas encore réglé des problèmes de gestion qui durent depuis longtemps. Elle n'a pas donné suite de façon adéquate aux recommandations formulées il y a plusieurs années, et bien des problèmes mentionnés dans le Rapport sont semblables à ceux qui avaient été soulevés lors d'une vérification en 1983.
La Garde côtière fonctionne encore essentiellement à la manière de cinq gardes côtières régionales et elle n'est pas devenue une institution nationale solide, comme le voulait le gouvernement.
De plus, les gens de mer canadiens, comme ceux des autres pays, se fient de plus en plus aux moyens de navigation électroniques. La Garde côtière offre maintenant de nouveaux services de navigation, mais elle a été incapable d'élaborer des stratégies sur les moyens de navigation traditionnels, comme les bouées et les phares, qui coûtent cher à exploiter et qui ne répondent plus aux besoins.
La Garde côtière a tendance à ne pas mener ses initiatives à terme, en partie parce qu'elle en entreprend trop à la fois. Elle doit établir les priorités les plus urgentes et s'atteler à la tâche.
[Français]
En conclusion, toute vérification porte, de par sa nature, sur les aspects à améliorer. Je suis très heureuse que nos travaux aient entraîné des changements positifs. Ce rapport Le Point montre que le gouvernement a pris des mesures satisfaisantes dans la majorité des secteurs que nous avons examinés cette année.
[Traduction]
Quels sont les facteurs à l'origine de ces succès? Ce sont avant tout l'établissement de priorités, l'engagement ferme de la haute direction à les respecter, l'élaboration de plans d'action clairs et l'appui reçu sous la forme de ressources adéquates pour atteindre les objectifs. Il faut donner le crédit aux nombreux fonctionnaires qui ont travaillé d'arrache-pied pour régler les problèmes.
Et maintenant, madame la présidente, mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions. Merci
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J'hésiterais beaucoup à recommander des changements organisationnels. Nous pensons qu'il appartient au gouvernement de décider comment il veut s'organiser.
La question principale que nous soulevons ici, c'est que le régime au sein de Parcs Canada semble approprié parce qu'il y a une loi et qu'il y a une politique. Tous les lieux patrimoniaux sont gérés ou sont la propriété de ministères autres que Parcs Canada — par exemple, Défense nationale, Travaux publics, même Pêches et Océans. Ils ne sont soumis qu'à une politique du Conseil du Trésor, qui ne couvre que les immeubles. Cette politique ne s'applique pas aux autres sites, les sites archéologiques, par exemple, les canaux. De même, il y a vraiment une incohérence sérieuse entre les activités de désignation d'un site patrimonial et, par la suite, les fonds et les activités de conservation.
Alors, vous avez des ministères opérationnels. Nous avons un exemple ici dans lequel le ministère de la Défense nationale devrait injecter plusieurs millions de dollars dans la remise en état du manège militaire d'Halifax. Eh bien, ce n'est peut-être pas la priorité la plus élevée de ce ministère. La même chose pour Pêches et Océans, lorsqu'il s'agit d'assurer l'entretien et la conservation des phares au moment où le ministère se voit imposer des compressions budgétaires.
Alors, je pense qu'il s'agit d'un véritable dilemme pour ces ministères opérationnels et, pourtant, on continue de désigner des sites.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci, madame Fraser et vos collaborateurs et collaboratrices, d'être ici.
Je vais imiter mon collègue et essayer de couvrir trois ou quatre points pendant mes sept minutes.
Je diverge d'opinion avec mon collègue concernant les passeports. À mon bureau de député, mon rôle est d'aider les gens. Je n'ai pas de plainte à formuler sur le travail régulier que mes collaborateurs effectuent à mon bureau de circonscription.
Par rapport à ce que nous avez soulevé, la planification d'urgence est tout à fait insuffisante en situation de crise. Je peux attester, comme nombre de mes collègues, que la planification, même attendue, était inexistante concernant l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental — j'aime beaucoup les titres que l'on donne —, et cela me surprend.
Compte tenu de vos vérifications antérieures, je suis sidérée de voir qu'il n'y a pas eu de planification. On savait que ça allait venir et ce n'est pas parce qu'on travaille maintenant 24 heures par jour et sept jours sur sept que le problème se réglera. Certaines personnes ont besoin de voyager. Ce qui est très grave, c'est que nous n'avons pas accès... Oublions cela pour les bureaux de députés! Malheureusement, les gens qu'ils ont mis là sont quasiment incompétents, et je suis polie en employant ce mot. On s'adresse alors à Passeport Canada.
Au point 5.40, vous faites référence à la sécurité en disant que certains employés ont des droits d'accès leur permettant de produire un passeport, alors qu'ils n'y sont pas tout à fait habilités ou n'ont pas la cote de sécurité requise pour ce faire.
Vu la période de crise, cela ne vous inquiète-t-il pas doublement?
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Merci, madame la présidente.
Bonjour à tous.
Il est un peu inhabituel de se retrouver dans une situation comme celle-ci et d'entendre, en fait, de très bonnes nouvelles. J'ai jeté un coup d'oeil sur vos observations concernant les différents domaines d'évaluation, en particulier.
De fait, lorsque le membre du comité assis de l'autre côté de la table, M. Wrzesnewskyj, et moi avons siégé au comité des comptes publics et que nous avons étudié la question de la recherche sur l'opinion publique, nous avons pu voir toutes les histoires pathétiques qui ont eu lieu à ce moment particulier. Évidemment, le comité a fait un certain nombre de recommandations fondées sur les observations que vous aviez faites à l'époque. J'aimerais faire un bref commentaire à ce sujet.
Mais avant d'en arriver à ce sujet pour parler de certains des domaines et vous demander vos observations sur certains des succès que nous avons enregistrés, et, espérons-le, en appliquant ce modèle à d'autres actions dans d'autres ministères en parallèle avec ces succès, j'ai un sujet de préoccupation dont j'aimerais parler. Il s'agit de l'impôt international et des échappatoires fiscales, réelles ou potentielles, ou n'importe quelles échappatoires fiscales, susceptibles d'entraîner des pertes de revenus pour l'Agence du revenu du Canada.
Concernant ces paradis fiscaux, que ce soit la Barbade, les îles Caïmans, ou n'importe quel autre paradis fiscal utilisé, vous avez affirmé dans votre rapport, à la page 5 du rapport Le Point, que l'agence doit toujours remédier au faible niveau d'expertise en vérification fiscale internationale, surtout dans les bureaux qui traitent les dossiers présentant les plus grands risques. Un manque d'expertise pourrait entraîner un manque d'uniformité et pourrait donner lieu à des problèmes qui persistent également dans le rapprochement des données fiscales des non-résidents.
Compte tenu de la taille et de la portée de ce dossier, vous avez également mentionné que nous parlons d'environ 1,5 billion de dollars de transactions et de 5 milliards de dollars en impôts pour le gouvernement canadien, cette année-là. Si nous avons des différences qui sont inconnues, c'est inquiétant.
Voici ce que j'aimerais savoir. Pensez-vous qu'il s'agit d'une question qui devrait faire l'objet d'un examen plus poussé de notre part? Et si des mesures additionnelles devaient être prises, quelles sont-elles, à votre avis?
Je vais revenir maintenant à mon observation initiale concernant ce que je considère, sincèrement, comme un rapport faisant état de bonnes nouvelles. Nous avons tous eu accès au rapport de 2003 sur les activités de publicité et de recherche sur l'opinion publique. Et je ne veux pas frapper sur le gouvernement précédent; c'était simplement la réalité à ce moment particulier.
Nous voyons que Travaux publics n'a pas donné un accès équitable à tous les fournisseurs. Dans certains cas, rien n'indique qu'un processus de sélection ait même été appliqué. Les ministères ne suivaient même pas ou ne respectaient même pas les exigences de la Loi sur la gestion des finances publiques. Dans de nombreux ministères, on n'a même pas pris la peine d'indiquer pourquoi on avait besoin d'entreprendre une recherche particulière. On l'a réalisée, un point c'est tout. En d'autres mots, il n'y avait pas de justification ni de vérification quelle qu'elle soit.
En particulier, il a été noté que le gouvernement avait payé de la recherche visant, entre autres choses, à surveiller les intentions de vote et l'image des partis politiques. Il y avait des sujets qui étaient absolument contraires aux lignes directrices qui avaient été mises en place à cette époque particulière.
Cela était vraiment troublant, mais je trouve encourageant de voir que la leçon a été apprise. Ce que je veux savoir de vous, à ce moment-ci, c'est ceci: lorsque vous régler un problème, est-ce que vous réinventer la roue ou est-ce que vous réparez la roue? Dans une affirmation en particulier, vous avez dit que plutôt que de simplement créer de nouvelles règles, le gouvernement en question, le gouvernement actuel, et, évidemment, la fonction publique, ce sont plutôt attachés à suivre les règles déjà en place.
Pouvez-vous nous donner certains exemples de cela?
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Je pense que le nombre croissant de sites patrimoniaux constitue un problème de taille pour le gouvernement. Comme nous l’avons indiqué dans l’un des exemples, il y en a de plus en plus chaque année.
Le ministère de la Défense nationale possède, à lui seul, environ 8 000 édifices de 40 ans ou plus qui devront être évalués par le Bureau d’examen. Je ne pense pas que tout le monde voudra que les 8 000 soient... Il est pratiquement impossible de tous les évaluer.
On arrive difficilement à conserver ceux qui sont déjà désignés lieux historiques nationaux. Nous avons donné l'exemple du Fort Henry. Nous avons énuméré beaucoup de sites qui, à mon avis, ont une valeur historique nationale pour la majorité des gens et qui ont grandement besoin d’être restaurés.
Nous croyons qu'il faut avant tout faire un lien plus étroit entre la désignation des sites et le financement de la conservation, et établir un ordre de priorité.
Comme le montre la pièce 2.4, parmi les 400 à 500 sites qui font l’objet d’une évaluation chaque année, 30 à 50 sont désignés lieux historiques. Chaque fois, on ne fait qu’empirer la situation.
Selon le niveau de financement, je suppose que certains se demanderont où nous trouverons tout l'argent nécessaire. Le gouvernement devra classer les sites par ordre de priorité et n’en garder que quelques-uns, en fonction des moyens disponibles.
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Je sais que je pourrais interroger un représentant du ministère des Travaux publics, mais je vais plutôt poser cette question à vous, en espérant que vous pourrez me répondre.
Depuis que j’ai été élu pour la première fois, en 2000, il y a toujours un, ou devrais-je plutôt dire 10 projets de loi émanant de députés déposés à la Chambre parce que monsieur Untel demande que le bureau de poste local, quand ce n’est pas autre chose, soit désigné site patrimonial.
Je pense que c’est une question à deux volets. Tout d’abord, êtes-vous d’avis qu’il est trop facile, au Canada, de faire reconnaître un site patrimonial, car ensuite, vous vous retrouvez avec —?
Par exemple, dans ma circonscription, Terry Fox est enterré dans un beau petit cimetière tranquille qui, en fait, est assez modeste pour un aussi grand héros canadien. N’empêche, il s’agit d’un très bel endroit. J’ai songé à le faire désigner site patrimonial. J’en revenais pas à quel point cela se faisait facilement. Or, cette reconnaissance oblige ensuite le gouvernement fédéral à s’acquitter de toutes sortes de responsabilités liées au financement, à l’entretien, à la désignation et à la publicité. J’ai été surpris de voir combien il était facile d’imposer au gouvernement un fardeau aussi lourd par l’entremise d’un projet de loi émanant d’un député ou d’une motion. Croyez-vous que ce processus est trop facile?
Deuxièmement — et j’imagine que mon temps est écoulé —, savez-vous où notre pays se situe par rapport aux autres pour ce qui est des sites patrimoniaux? J’ignore si vous calculez le nombre de sites au prorata de la population ou autrement, mais selon vous, le Canada compte-t-il un nombre trop grand de ces sites par rapport aux autres pays? Savez-vous combien cela représente?
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Il s'agit clairement d'une question de politique parce qu'elle est rattachée à l'idée de créer une carte d'identité nationale, sur laquelle on s'est penché longuement il y a quelque temps.
On a mis l'accent notamment sur la politique sur laquelle est fondée la création des numéros d'assurance sociale. Au départ, le gouvernement s'en servait comme une sorte de numéro de dossier, sans plus, en majeure partie aux fins de l'impôt sur le revenu. Aujourd'hui, le gouvernement a encore la même vision à l'égard des numéros d'assurance sociale.
Au fil des ans, l'utilisation du numéro d'assurance sociale s'est accrue considérablement, non seulement au sein du gouvernement fédéral, mais aussi dans le secteur privé. Lors de vérifications précédentes, nous avons vivement recommandé au gouvernement d'examiner sa politique quant à l'utilisation des numéros d'assurance sociale au sein du gouvernement.
Après avoir fait sa propre étude en 2003, il en est essentiellement venu à la même conclusion. Il a commencé à travailler sur ce dossier, mais plus tard on nous a dit qu'il y avait d'autres priorités et que, par conséquent, la politique n'allait pas être mise à jour avant 2008.
C'est un élément important du problème selon nous, et il faut savoir si cela pourrait mener à la délivrance de nouvelles cartes ou à —
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Mesdames, messieurs, bonjour.
La question du patrimoine bâti m'intéresse beaucoup. Je pense à des histoires d'horreur qu'on a vécues au palier municipal à Gatineau, à l'époque à la ville de Hull, lorsqu'on a démoli la maison Hammond. L'Outaouais est une jeune région au Québec, si on retrace l'histoire. Sa fondation remonte à 1800. On a détruit la maison Hammond, et le maire de l'époque avait dit qu'il valait mieux détruire cette maison historique pour faire place à un concessionnaire d'automobiles qui allait rapporter des taxes à la ville plutôt que de préserver la maison. C'était une maison en pierre. Imaginez la levée de boucliers! Malheureusement, elle est survenue trop tard : la maison a été démolie. Cependant, cela a entraîné la mise sur pied de la Société d'histoire de l'Outaouais. Quelque chose de positif est né d'un événement négatif. Le patrimoine bâti est grandement apprécié, de ce côté-là de la rivière.
Lorsqu'on a reçu M. Fortier — M. Moore en faisait mention tout à l'heure —, la semaine dernière, il nous a apporté des données que je n'avais pas, des données intéressantes. Sous M. Brison, de l'ancien gouvernement, on avait répertorié 370 ou 372 édifices à vendre. Sous l'actuel gouvernement, on parle de 40 édifices à vendre. De plus, on nous dit qu'il n'y a pas de règles prescrites au Conseil du Trésor, d'indications précises par rapport à la façon dont on doit gérer un édifice historique avant de le vendre. Lorsqu'une clause stipule que le ministère en question doit faire tout en son pouvoir pour lui trouver une nouvelle vocation, s'il n'y a pas de critères, cela peut prendre une demi-heure et tout est fait, dépendamment des efforts fournis.
L'Agence Parcs Canada a des critères, alors ça en fait au moins une. Le Conseil du Trésor n'en a pas. Qu'est-ce qui pourrait permettre à l'un d'encourager l'autre? Peut-être que cela ne relève pas de votre mandat, mais y a-t-il quelque chose qu'on pourrait faire à ce sujet? Avez-vous une observation à faire?