:
Merci, madame la présidente.
Bonjour. C'est avec plaisir que je rencontre aujourd'hui les membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
Je suis accompagné de M. Yvan Roy, à ma droite. Il est sous-secrétaire du Cabinet, Législation et planification parlementaire, Appareil gouvernemental. Il est aussi conseiller juridique auprès du greffier du Conseil privé. À ma gauche, se trouve Mme Thérèse Roy, qui est directrice exécutive de la Division des finances et de la planification ministérielle au ministère. Nous sommes aussi accompagnés d'autres représentants officiels qui pourront nous appuyer si nécessaire.
[Traduction]
Je suis heureux de comparaître devant le comité aujourd'hui pour parler du budget de 2006-2007 du Bureau du Conseil privé. Le BCP a comparu la dernière fois devant ce comité en avril 2005, au sujet du Budget principal des dépenses de 2005-2006. Nous comparons aujourd'hui devant vous pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses de 2006-2007 du Bureau du Conseil privé.
[Français]
Le Bureau du Conseil privé, ou BCP, est le principal centre d'activité à partir duquel la fonction publique soutient le premier ministre ainsi que le Cabinet et ses structures décisionnelles. Sous la direction du greffier du Conseil privé, le BCP, par l'entremise de ses secrétariats, facilite le bon fonctionnement du Cabinet et du gouvernement du Canada. Le BCP aide à énoncer clairement et à mettre en oeuvre le programme stratégique du gouvernement, ainsi qu'à coordonner une réponse opportune aux enjeux qui se posent au gouvernement et au pays. Il veille également à maintenir la plus haute norme de professionnalisme et d'éthique dans la fonction publique.
Les principaux rôles du BCP consistent à: conseiller et appuyer le premier ministre et le Cabinet de façon professionnelle et impartiale; gérer le processus décisionnel du Cabinet, notamment coordonner les initiatives stratégiques proposées par les ministères et analyser des politiques; organiser et soutenir les réunions du Cabinet et des comités du Cabinet et documenter leurs décisions; faire avancer le programme d'action du gouvernement au sein de l'administration fédérale et auprès d'intervenants externes; fournir des avis sur la structure et l'organisation de l'appareil gouvernemental; gérer le processus des nominations aux échelons supérieurs des ministères et organismes fédéraux ainsi que des sociétés d'État; préparer les décrets et autres textes réglementaires donnant effet aux décisions de l'exécutif; promouvoir le rendement et la responsabilisation au sein de la fonction publique; et présenter un rapport annuel au premier ministre sur l'état de la fonction publique.
[Traduction]
Le BCP doit s'assurer que le et les trois autres ministres du BCP reçoivent des conseils stratégiques cohérents et appropriés d'une grande qualité, de même que des recommandations objectives. Le budget principal des dépenses du BCP pour 2006-2007 s'élève à 146,7 millions de dollars.
Comme il a été déposé plus tard qu'à l'habitude, cet automne, le Rapport sur les plans et priorités reflète les priorités révisées du , annoncées depuis le 6 février 2006, de même que le budget de 2006. Les dépenses prévues dans le RPP pour 2006-2007 s'élèvent à 129,3 millions de dollars; cependant, ce montant augmentera à la suite de la création de la Commission d'enquête sur l'affaire Air India, qui représente cette année 13,5 millions de dollars, et le report du budget de fonctionnement de 6,3 millions de dollars. Compte tenu de ces ajouts, les autorisations budgétaires du BCP pour 2006-2007 s'élèveront au total à 149,1 millions de dollars.
Au cours des trois prochaines années, le BCP a l'intention d'investir environ 90 p. 100 de ses ressources dans les secteurs prioritaires suivants: environ 47 p. 100 pour mettre l'accent sur les grands dossiers stratégiques et pour améliorer la planification des politiques à moyen terme, 27 p. 100 pour appuyer le dans l'exercice de ses responsabilités générales, 9 p. 100 pour améliorer la gestion et l'obligation de rendre compte du gouvernement, et 8 p. 100 pour consolider les méthodes de gestion internes du BCP. Les 10 p. 100 qui restent représentent le budget du Cabinet du premier ministre et des trois cabinets de ministres qui font partie de notre portefeuille.
[Français]
Dans le cadre de la première priorité, Accent sur les dossiers stratégiques et sur une meilleure planification des politiques à moyen terme, le BCP va promouvoir une coordination et une cohérence accrues des activités des divers ministères en vue de la mise en oeuvre du plan d'action du gouvernement grâce à toute une gamme de mécanismes de communication et le renouvellement des comités de sous-ministres. Ces initiatives visent à renforcer la prise et l'intégration de décisions touchant les questions d'orientation et de gestion, faire un usage plus productif du temps des sous-ministres, clarifier le rôle des sous-ministres délégués et raffermir la collectivité des sous-ministres.
Nous allons aussi aider le gouvernement du Canada à établir un équilibre fiscal plus satisfaisant afin que tous les gouvernements disposent des ressources dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs responsabilités.
Nous allons participer à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'initiatives de portée nationale et internationale visant à protéger le Canada et les Canadiens en renforçant l'appareil national de sécurité et promouvoir les intérêts canadiens en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde.
Enfin, nous allons contribuer aux efforts déployés par le gouvernement du Canada dans le but de bâtir, de concert avec les provinces et les territoires, une fédération plus solide.
[Traduction]
Un certain nombre d'initiatives permettront de mettre en oeuvre la deuxième priorité qui est d'appuyer le premier ministre dans l'exercice de ses responsabilités générales. Depuis février 2006, le BCP a restructuré ses activités pour se recentrer sur son rôle traditionnel, ce qui a entraîné le transfert de certaines responsabilités du BCP à d'autres ministères et organismes. Le premier ministre a annoncé la constitution d'un Cabinet plus petit et plus rationalisé, dont la structure a été conçue pour promouvoir l'efficacité du gouvernement et son obligation de rendre compte, une structure qui favorise une action ciblée. Et enfin, la structure et les processus organisationnels du BCP ont été modifiés pour assurer un soutien efficace à la structure révisée des comités du Cabinet et aux comités de sous-ministres. Le présent budget supplémentaire des dépenses rend compte de ces changements.
[Français]
La troisième priorité, Gestion améliorée des opérations gouvernementales et responsabilisation accrue du gouvernement, aide le gouvernement à préciser ses objectifs et ses priorités. Le BCP joue un rôle essentiel auprès du premier ministre et du Cabinet pour tout ce qui touche la gestion des affaires du gouvernement ainsi que l'obligation qui lui incombe de faire montre de transparence et de rendre compte de ses décisions, tout en veillant à ce que soient atteints les objectifs liés à une sécurité accrue.
Le BCP va donc concentrer ses efforts afin d'aider le gouvernement à mettre en oeuvre la Loi fédérale sur la responsabilité et d'autres mesures législatives destinées à privilégier l'intégrité, l'obligation de rendre compte, la responsabilité et l'excellence dans l'administration publique, tout en élaborant des stratégies visant à rendre plus efficace le processus décisionnel du Cabinet.
Nous allons peaufiner le processus de nomination par décret en rationalisant et modernisant le système et nous allons appuyer le renouvellement de la fonction publique en revoyant toute la question du recrutement, du perfectionnement et de la gestion des ressources humaines.
[Traduction]
La quatrième priorité, renforcer les méthodes de gestion internes du BCP, consiste entre autres à appuyer et encadrer la mise en oeuvre interne réussie de la Loi sur la modernisation de la fonction publique, à renforcer les fonctions d'évaluation et de vérification internes à l'aide d'une infrastructure plus appropriée et efficace, et à renforcer la capacité du BCP à assumer ses obligations en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur la protection de la vie privée.
Le RPP pour 2006-2007 rend compte du budget supplémentaire des dépenses du BCP pour 2006-2007, à l'exception de la Commission d'enquête relative aux mesures d'investigation prises à la suite de l'attentat à la bombe contre le vol 182 d'Air India et du report du budget de fonctionnement.
L'augmentation nette de 3 millions de dollars par rapport au montant de 146,7 millions de dollars prévu par le budget principal des dépenses est attribuable par conséquent à des augmentations de 13,5 millions de dollars destinées à appuyer la nouvelle Commission d'enquête qui a été créée, relative aux mesures d'investigation prises à la suite de l'attentat à la bombe commis contre le vol 182 d'Air India, de 6,3 millions de dollars pour le report du budget de fonctionnement destinées à financer les pressions internes découlant de la charge de travail, et de 2,7 millions de dollars destinées à l'achèvement des travaux dans le cadre des activités de la Commission d'enquête sur les actions des responsables canadiens relativement à Maher Arar, suite à des retards attribuables aux processus adoptés pour examiner les rapports.
Ces augmentations sont compensées par des diminutions de 13,4 millions de dollars relatives au transfert de responsabilités à d'autres ministères et organismes, une diminution de 5,3 millions de dollars relative aux réductions des budgets des bureaux des ministres attribuables à la réduction de coûts du Cabinet, et une diminution d'environ 800 000 $ relative à l'examen des dépenses qui a entraîné des économies au niveau de l'approvisionnement.
J'aimerais dire quelques mots au sujet de chacun de ces éléments. Tout d'abord, en ce qui concerne la Commission d'enquête, comme vous le savez, un grand nombre de questions ne sont toujours pas réglées à propos de l'attaque terroriste en 1985 contre le vol 182 d'Air India. Plus de 20 ans se sont écoulés depuis cette tragédie, et même si les Canadiens n'ont pas oublié cet événement, les familles des victimes sont toujours dans l'incertitude. Leurs préoccupations sont demeurées en majeure partie sans réponse, et il ne leur est pas encore possible d'avoir la paix de l'esprit. Les familles doivent savoir ce qui s'est passé et les mesures que l'on prend pour empêcher qu'une telle tragédie se reproduise.
Lorsqu'il a annoncé la mise sur pied de cette enquête, le premier ministre a déclaré qu'une enquête publique est le seul moyen qui reste pour obtenir des réponses au sujet de la tragédie du 23 juin 1985.
On demande un montant de 13,5 millions de dollars pour créer la Commission d'enquête relative aux mesures d'investigation prises à la suite de l'attentat à la bombe commis contre le vol 182 d'Air India. La Commission d'enquête recueillera des preuves et recommandera des changements systémiques à apporter pour empêcher des attaques terroristes contre des Canadiens, que ce soit sur terre, en mer ou dans les airs. Cette enquête fournira des recommandations en matière de politique publique et de questions de procédure qui permettront de corriger le système qui a fait en sorte qu'une telle tragédie se produise.
La Commission prévoit présenter son rapport d'ici septembre 2007. Le BCP demandera également un montant supplémentaire de 5,7 millions de dollars en 2007-2008, ce qui portera le coût total prévu de cette enquête à environ 19,2 millions de dollars sur deux ans.
Deuxièmement, en ce qui concerne le report de fonds, la politique du Conseil du Trésor permet au BCP, sous réserve bien entendu de l'approbation du Parlement, de reporter 5 p. 100 du budget de fonctionnement prévu dans le budget principal des dépenses d'une année à l'autre. Le montant maximal que peut reporter le BCP de 2005-2006 à 2006-2007 représente 5 p. 100 de notre budget de 125,4 millions de dollars, soit 6,3 millions de dollars.
Enfin, en ce qui concerne le transfert d'activités à d'autres ministères et organismes, ces derniers mois, le BCP s'est restructuré pour se recentrer sur ses rôles et responsabilités traditionnels qui consistent à assurer le contexte, la cohérence, la coordination et l'analyse rigoureuse de l'élaboration de politiques et veiller à préciser les rôles respectifs du BCP et des ministères et organismes pertinents. Ces changements ont été terminés en septembre 2006. Un certain nombre de secrétariats seront officiellement transférés par l'intermédiaire du budget supplémentaire des dépenses de 2006-2007 qui a été déposé au Parlement le 30 octobre 2006, et l'effet d'une telle mesure sur l'année complète sera indiqué dans les documents budgétaires des années suivantes, à compter de 2007-2008. Ces transferts représentent les budgets non dépensés prévus au 1er août 2006.
Voici en quoi consistent les transferts: le Secrétariat des langues officielles est transféré à Patrimoine canadien, pour un montant de 1,9 million de dollars, à compter du 6 février 2006; les bureaux des affaires réglementaires, de la réglementation intelligente et les bureaux régionaux de communication sont transférés au Secrétariat du Conseil du Trésor, ce qui représente un montant de 6,1 millions de dollars à compter du 1er juillet 2006; l'initiative de recherche stratégique est transférée à Ressources humaines et Développement social Canada pour un montant de 3,6 millions de dollars à compter du 1er juin 2006; le Secrétariat des affaires autochtones est transféré au ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada, pour un montant de 1,6 million de dollars, à compter du 1er avril 2006, le Groupe d'études sur les questions des frontières est transféré au ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile pour un montant de 600 000 $, à compter du 1er juin 2006; le poste de conseiller national en matière de science est transféré à Industrie Canada pour un montant d'un demi-million de dollars, à compter du 8 mai 2006; et le poste de conseiller principal en matière de diversité a été transféré à l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada, pour un montant de 200 000 $, à compter du 1er août 2006.
Cela a entraîné une réduction nette d'environ 120 ETP, annuellement.
Je sais que mon temps est presque écoulé, mais si vous me le permettez, j'aimerais simplement dire un dernier mot à propos des changements apportés au Cabinet.
Le 23 janvier, le premier ministre a annoncé la constitution d'un nouveau Cabinet. Le premier ministre a rationalisé la taille et la structure du Cabinet afin de promouvoir l'efficacité du gouvernement et son obligation de rendre des comptes. Par conséquent, des changements ont été apportés à la structure des cabinets des ministres au sein du portefeuille du BCP, ce qui a entraîné des économies de 5,3 millions de dollars. Je n'en donnerai pas le détail.
À la suite du transfert de certaines fonctions et des réductions des cabinets des ministres, le BCP a recentré sa structure et son mandat fondamentaux. C'est pourquoi on prévoit que le budget du BCP devrait demeurer stable au cours des prochaines années à l'exception, bien entendu, des commissions d'enquête.
[Français]
Je vous remercie d'avoir eu la patience d'écouter toute ma présentation. Mes collègues Yvan et Thérèse ainsi que moi-même serons heureux de répondre à vos questions.
Ma prochaine question s'adresse peut-être davantage à M. Roy, mais n'importe qui à la table pourra répondre.
Monsieur Roy, je comprends très bien que vous nous parliez de l'avenir et j'apprécie beaucoup que vous le fassiez avec enthousiasme et vigueur. Précédemment, nous avons abordé la question des données démographiques qui nous disent qu'il faut se préparer parce que des fonctionnaires vont atteindre l'âge magique de la retraite et qu'ils vont quitter la profession.
Je fais donc référence au même document qui traite de vos plans et priorités, cette fois à la page 12. Je vais prendre la peine de lire ce qui y est dit:
Appuyer le renouvellement de la fonction publique en revoyant toute la question du recrutement, du perfectionnement et de la gestion des ressources. Mettre l'accent sur le leadership, notamment sur le travail en équipe, le mentorat, la formation et le perfectionnement [...]
Monsieur, des choses ont été faites dans le passé également, des exercices assez importants au sein de la fonction publique que les gestionnaires ont examinés sous toutes les coutures. Ils y ont participé. Je me souviens du groupe de travail sur la Relève sous la direction de M. Peter Harrison, entre autres. Mais de la façon dont c'est exprimé ici — je ne pense pas que ce soit intentionnel —, cela pourrait faire croire qu'il s'agit d'une nouvelle initiative.
Des sommes vont être affectées à cela, des [Note de la rédaction: inaudible] y seront rattachés. J'aimerais savoir de quelle façon vous, ainsi que vos partenaires dans les ministères, organismes et agences, allez vous servir des expériences passées. On n'a pas cessé, au fil des années, de nous parler des meilleures pratiques; on utilise ce genre de vocabulaire. Cela se retrouve sûrement quelque part, cela a sûrement servi, il y a sûrement eu des réussites, etc.
Comment allez-vous amalgamer le tout, donner ce que vous appelez ce nouvel élan, compte tenu que vous greffez cela au projet de loi , la Loi fédérale sur la responsabilité. Je ne critique pas le projet de loi, mais même sans lui, des choses ont été faites dans le passé. Il y a des choses qui ont bien fonctionné et il en y a encore à améliorer. Mais comment allez-vous en tenir compte? C'est ma question.