:
Monsieur le ministre, soyez le bienvenu, tout comme vos collègues.
Je suis nouvelle au sein de ce comité-ci, et c'est à moi de poser la première question. Le Bureau du contrôleur général a été créé, je crois, dans le cadre du processus issu de la commission Gomery ou juste avant qu'elle ne débute. C'est un service fort important parce que c'est lui qui s'occupe de la vérification interne, et je constate, dans le budget principal des dépenses, que ses crédits ont augmenté de 14 millions de dollars environ, si je ne m'abuse.
Pouvez-vous simplement nous expliquer ce que cela engage? Comment ce bureau fonctionnera-t-il? Combien de gens cela représente-t-il? À quoi serviront les 14 millions de dollars?
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Je vais me contenter de vous répondre brièvement, après quoi le contrôleur général vous donnera plus de précisions.
Le Bureau du contrôleur général n'est pas nouveau. Lors des compressions des dépenses de 1995, le bureau a été en quelque sorte aboli, mais certaines de ces composantes ont été fusionné avec le Secrétariat du Conseil du Trésor et relevaient désormais du sous-ministre principal du Conseil du Trésor.
Ce qu'a commencé à faire le gouvernement précédent, c'est essentiellement de rétablir le bureau en tant qu'organe autonome. Bon nombre des ressources dont il dispose représentent dans une large mesure — compte tenu essentiellement de l'inflation — le niveau où elles se situaient en 1993.
Je suis d'accord avec la décision du gouvernement précédent de rétablir le bureau. Il représente à mon avis une composante importante de notre capacité de renforcer la vérification interne et de pouvoir prendre... Quand on gère un budget de 200 milliards de dollars, quel que soit le parti au pouvoir, il y aura occasionnellement des problèmes à régler. Avec un peu de chance, le contrôleur général établira des processus en vue de réduire au minimum ces problèmes, et il est aussi mandaté pour les repérer plus tôt.
Charles-Antoine.
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Oui. Merci beaucoup, monsieur le président.
Et je vous remercie beaucoup d'avoir posé la question.
Essentiellement, comme l'a dit le président, le plan est de rétablir le Bureau du contrôleur général au niveau où il était en 1993. Vers le milieu de 2004, nous avons démarré avec un bureau dont les effectifs étaient de 60 à 65 personnes environ. En 1993, dans le cadre des mêmes paramètres, il y en avait environ 200, de sorte que nous sommes à mi-chemin de notre rétablissement. En effet, nos effectifs s'établissent à quelque 120 personnes actuellement, et le plan est d'en avoir 200 d'ici à la fin de 2007-2008.
Du point de vue de la vérification interne, la fonction du bureau serait essentiellement de mener des vérifications dans les petits ministères et les petits organismes. Nous n'en sommes pas capables pour l'instant. De plus, il effectuerait des vérifications horizontales pour le gouvernement du Canada — certains marchés de service et les déplacements, entre autres — et mettrait en place également un processus d'évaluation des pratiques pour faire en sorte que nous avons une fonction de vérification interne de qualité partout au sein de l'appareil fédéral. C'est une des composantes du Bureau du contrôleur général dont nous nous occuperons.
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De plus, il y a toujours un débat, et c'est là que va jouer notre expérience. Les sous-ministres ont bien sûr des comptes à rendre. Aux termes du projet de loi C-2, ils auraient à rendre des comptes à un comité comme le vôtre.
Cela étant dit, le ministère de la Justice agit comme avocat pour chaque ministère. Le projet de loi va probablement plus loin en ce sens que nous l'aurions aimé pour ce qui est de la vérification interne, mais ce n'est pas un scénario à prendre ou à laisser. Donc, je crois que nous allons suivre de très près son évolution.
J'ai la ferme conviction qu'il faudrait que le contrôleur général agisse auprès de chaque ministère comme un système de freins et de contrepoids. Certains sous-ministres feront peut-être mauvais accueil à cette idée, tout comme certains PDG, dans l'entreprise privée, pourraient juger trop élevées certaines des exigences accrues en matière de vérification — par la voie du comité de vérification d'une entreprise cotée à la bourse, par exemple. Donc, les défis que nous avons à relever dans le secteur public ne sont pas vraiment si différents de ceux auxquels sont confrontés jour après jour les entreprises de votre propre circonscription.
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Je n'en doute pas. Je comprends fort bien, parce que c'est une entreprise risquée. Nous dirigeons une entreprise risquée puisque nous gérons les deniers publics.
Êtes-vous le vérificateur interne en chef? Y a-t-il au sein de chaque ministère des gestionnaires de la vérification qui doivent vous faire rapport des risques, s'ils en constatent?
Nous en avons vu des exemples classiques, notamment le cas de M. Guité. Ne pouvons-nous pas mettre en place un système de freins et de contrepoids grâce à une stratégie de gestion du risque, une stratégie dans le cadre de laquelle vos gestionnaires feront rapport au vérificateur interne en chef, vous en l'occurrence, pour que vous puissiez le signaler directement au président du Conseil du Trésor?
J'essaie tout simplement d'en comprendre le principe.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Baird, merci d'être ici avec vos collègues. Il y en a quelques-uns que nous avons déjà eu l'occasion de rencontrer au cours des dernières semaines, lorsque nous avons discuté du rapport de la vérificatrice générale, plus particulièrement de ses chapitres 1, 4 et 7.
Je vais commencer par le chapitre 7, où on mentionne que la vérificatrice générale a fait une vérification concernant toute la question de l'acquisition des bureaux loués. La révélation pour moi, mes commettants et plusieurs autres personnes est que, par la force des choses, avec le système existant, il arrivait que les mécanismes en place faisaient en sorte que le gouvernement choisissait l'option la moins économique, donc l'option la plus coûteuse. On est sidéré lorsqu'on apprend cela. La cause en est toute la question de la comptabilité d'exercice par opposition à la comptabilité de caisse. C'est ce dont notre collègue vient de parler.
Bien que vous attendiez d'en discuter avec vos collègues, j'aimerais connaître votre opinion — vous parlez du projet de loi C-2 — en tant que mandataire imputable, responsable. Compte tenu de tels éléments, avez-vous l'intention de vous engager afin que la comptabilité d'exercice soit mise sur pied, à moins d'avoir une révélation quasiment messianique?
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J'ai pris le rapport de la vérificatrice générale très au sérieux. Nous sommes en train de voir comment nous pourrions mettre en place des politiques pour nous assurer de faire un meilleur travail. Je ne suis pas ici pour faire des excuses au nom du gouvernement précédent, bien sûr, mais les exemples contenus dans le rapport de la vérificatrice générale sont très sérieux.
Pourquoi un ministère aurait-il un bail d'un an plutôt que de cinq ou 20 ans? Il est beaucoup plus coûteux d'avoir un bail de quelques années. Nous allons travailler avec M. Fortier, le ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux, afin de mettre en place une meilleure politique et de faire respecter les règlements.
Par exemple, à Montréal, le ministre a dit qu'il voulait rester là où il était, mais il a déjà loué un autre endroit pour son ministère. C'est inacceptable. Bien sûr, si on pouvait avoir plusieurs ministères à l'extérieur d'Ottawa, pas nécessairement dans des grandes villes, mais dans des villes de moins de 200 000 personnes, ce serait moins coûteux. Ce serait peut-être plus utile si, par exemple, les fonctionnaires de différents ministères étaient localisés dans une région comme Trois-Rivières, Fort McMurray, Kingston ou Rimouski pour y travailler ensemble. Ils seraient plus au courant de ce qui se passe dans les autres ministères en région.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur le ministre, soyez le bienvenu.
Il serait très négligent de ma part de ne pas tout d'abord vous féliciter, pour le compte de tous les gardiens de prison du pays qui sont ravis de voir réglée la question de leurs conditions de travail. Au nom de certains de ces gardes qui font aussi partie de ma circonscription et de tous ceux qui sont répartis un peu partout au pays, je vous remercie d'avoir su y voir.
Dans un tout autre ordre d'idées, avez-vous eu l'occasion d'évaluer les grands chantiers lancés par votre prédécesseur dans plusieurs domaines — le partage des services administratifs, la gestion des dépenses, les systèmes d'information, entre autres? Croyez-vous que votre ministère, le Conseil des ministres ou les deux accepteront de poursuivre certaines de ces initiatives ou vont-ils les abolir?
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J'aurais deux choses à dire rapidement, après quoi je vais demander à la secrétaire déléguée de prendre la relève.
Le partage des services administratifs permet de réaliser certaines économies. Le gouvernement utilise déjà beaucoup cette formule. Par exemple, le Conseil du Trésor n'a pas sa propre direction de la sécurité; il utilise simplement celle du ministère des Finances. Comme nous logeons tous deux sous le même toit, il y a moyen de réaliser d'énormes économies.
Les grands plans visant à produire des services toujours plus grands me laissent toujours très sceptique. Je ne suis pas convaincu qu'ils mènent vraiment à des économies. Je devrais donc dire qu'à certains égards, je suis extrêmement sceptique.
Pour ce qui est de la seconde question, un des mandats qui m'est conféré dans le budget de M. Flaherty est de concevoir un bon système de gestion des dépenses. Lorsque le pays affichait d'importants déficits budgétaires, on a beaucoup centralisé les réductions de dépenses. Une fois que nous avons renoué avec les surplus, nous n'avons pas vraiment refait l'examen de cette question, de sorte que les décisions se prennent de manière très pointue. Que faisons-nous pour gérer les priorités? Le simple fait que quelque chose arrive à échéance et qu'il faille le renouveler ne signifie pas que c'est une grande priorité. Il existe peut-être autre chose qui figurerait plus haut dans les priorités de tous les députés. Nous envisageons donc un système qui serait mis en place plus tard cette année pour faciliter la prise de bonnes décisions.
Je vais demander à la secrétaire déléguée de vous donner plus de précisions.
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Monsieur le ministre, je vous remercie.
Votre question comportait deux parties. Je vais répondre à la première qui porte sur les services administratifs du ministère, puis je demanderai à mon collègue, David Moloney, de vous parler du système d'information sur la gestion des dépenses.
Au cours des dernières années, le gouvernement a effectué plusieurs grandes études en vue d'explorer le partage des services. Essentiellement, les premières études ont révélé qu'il était certes souhaitable de mettre plus en commun les services administratifs des ministères. Des travaux sont donc en cours au Secrétariat pour en évaluer la portée et la viabilité, après quoi, si nous décidions d'aller de l'avant avec cette idée, nous examinerons un éventuel plan de mise en oeuvre.
Nous travaillons en très étroite collaboration avec les centres de décision, le Bureau du contrôleur général et l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada. Nous travaillons également avec 12 ministères, qui représentent un cinquième environ de l'appareil gouvernemental, à examiner de plus près le contexte dans lequel ils évoluent actuellement, leurs problèmes puis de quoi aurait l'air la voie à suivre, de sorte que certaines options de mise en oeuvre...
En ce qui concerne le système d'information sur la gestion des dépenses, si c'est bien là-dessus que portait la seconde partie de votre question, il s'agit d'un projet à double volet. Le premier date déjà de quatre ou cinq ans. Il a été conçu pour remplacer le système d'information qu'utilise le Secrétariat pour préparer les documents budgétaires présentés à la Chambre. Chaque document produit — le budget principal des dépenses, les budgets supplémentaires, les rapports sur les mandats et divers autres — utilise son propre système (nous en comptons en tout sept) et ils datent tous de trente ans, si ce n'est plus.
Nous avons donc un projet visant à remplacer tous ces systèmes par un seul qui aurait la fonctionnalité voulue. À mesure que nous effectuerons ces travaux et que s'amélioreront les données budgétaires, les députés sauront que les prévisions budgétaires, à compter de 2005-2006, seront harmonisées avec les rapports sur les résultats en fonction des crédits, les rapports sur les plans et les priorités et les rapports de rendement des ministères, que les données qu'ils reçoivent avant le début de l'exercice et à sa fin seront mieux harmonisées.
Ce que nous examinons en ce moment, dans le cadre de ce projet, c'est de pouvoir les harmoniser avec les dépenses affichées dans notre système, ministère par ministère, d'aligner les résultats que les dépenses appuient... Cela nous permettrait d'appuyer le renouvellement du système plus général de prise de décisions en matière de gestion des dépenses, de sorte que le gouvernement sera en mesure de présenter au Parlement des données harmonisées qui lui permettront de mieux prendre ses décisions.
Monsieur le ministre, ce qui a dérangé les parlementaires de tous les côtés de la Chambre — et nous l'avons vu d'une législature à l'autre —, c'est que les députés ne peuvent pas voter sur certaines questions. Autrement dit, certaines questions ne sont jamais soulevées à la Chambre; les décisions sont prises à l'extérieur.
Nous comprenons que tout ne peut être abordé à la Chambre. Toutefois, en ce qui a trait aux subventions, aux contributions et à tous les programmes qui entrent en jeu ici, qu'est-ce qui peut faire l'objet d'un vote et qu'est-ce qui ne le peut pas? Et qu'avez-vous l' intention de faire à cet égard?
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Bonjour, monsieur le ministre. Merci de comparaître devant le comité ce matin. Et bienvenue à toute la délégation.
J'aimerais vous poser quelques questions tout d'abord sur le rôle du Conseil du Trésor à l'égard des questions de responsabilité et d'éthique au gouvernement. Je sais, monsieur le ministre, que vous avez été très incisif sur ce sujet et sur la loi fédérale sur la responsabilité, avant et après les élections. J'ai posé une question vendredi dernier à la Chambre sur la création d'une commission des nominations, une commission ayant un véritable pouvoir pour traiter des nominations du gouvernement. C'était, bien sûr, une promesse électorale du Parti conservateur.
Le gouvernement a-t-il l'intention d'aller de l'avant et de mettre sur pied une commission des nominations publiques?
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Je vous remercie, madame la présidente, monsieur le ministre et tous ceux qui sont venus aujourd'hui. Je suis ravi de pouvoir poser quelques questions.
J'aimerais parler tout d'abord, si vous me le permettez, de l'idée d'avoir un commissaire de la fonction publique et du fait que Gwyn Morgan a été rejeté par le comité. Tout comme le premier ministre était déçu de la décision du comité, il serait juste de dire que j'étais déçu du résultat des élections. Les processus démocratiques sont ce qu'ils sont et ne donnent pas toujours les résultats que vous souhaiteriez, mais vous respectez ces résultats.
Au bout du compte, on se demande comment les comités sont perçus, de façon générale. Si un comité présente une recommandation particulière et dit démocratiquement, par la voix de multiples partis, qu'une certaine personne ne convient pas à un poste, est-ce alors la pratique courante de ne pas se soucier de la position du comité et de nommer quelqu'un d'autre?
J'essaie de comprendre la logique derrière cela. Je comprends qu'il était déçu. C'était un ami et une relation de longue date. Je suis certain qu'il le voulait à ce poste. Toutefois, par un processus démocratique, le comité a dit non, puis vous éliminez tout simplement le poste parce qu'il ne peut être occupé par la personne que vous aviez choisie... J'essaie de comprendre. N'est-il pas plus important de travailler avec le comité et de trouver quelqu'un qui fera l'objet d'un consensus?
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Je vous pose la question parce que j'ai entendu, et vous donnez cet exemple, qu'il y avait eu beaucoup de protestation...
L'hon. John Baird: Des normes différentes...
M. Mark Holland: Je pourrais peut-être terminer.
Votre parti a vivement protesté contre le fait que le comité n'était pas entendu au cours de la dernière législature. Vous dites une chose lorsque vous êtes dans l'opposition, et lorsque vous êtes au pouvoir, vous dites « Eh bien, vous l'avez fait, alors nous pouvons le faire aussi. »
C'est une réponse plutôt cynique. Si vous aviez une position lorsque vous étiez dans l'opposition, pourquoi ne pas avoir la même position maintenant que vous êtes au pouvoir?
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L'une de mes responsabilités à titre de président du Conseil du Trésor consiste à défendre la fonction publique en tant qu'institution ainsi que ses membres. Je crois que les gouvernements ont, par le passé, pris des décisions politiques, et non des décisions d'administration publique.
Lorsque M. Mulroney était au pouvoir, mes déclarations de revenu, mes remboursements d'impôt fédéraux et ontariens étaient traités à Ottawa. Pour d'autres Ontariens, les déclarations d'impôt étaient traitées dans la circonscription de Sudbury. M. Chrétien a décidé de déménager ces bureaux à Shawinigan. Or, je ne sais pas comment on peut justifier, sous l'angle de la politique publique et de l'administration publique, qu'un des centres de traitement de l'Ontario soit déménagé à Shawinigan mais, sans manquer de respect pour Shawinigan, je pense qu'il s'agissait d'une décision politique.
Un candidat aux dernières élections a dit qu'il avait obtenu l'approbation du ministre pour déplacer des emplois d'Ottawa à Gander. Il me paraît étrange qu'après qu'un juge a publié un important rapport décriant la corruption du gouvernement, qu'après que les députés ont pris un vote de défiance à l'égard du gouvernement, qu'après la chute du gouvernement, la démission du premier ministre et la dissolution du Parlement, le gouvernement décide de la vie des fonctionnaires en fonction de la chose politique.
Ce que je dis, c'est que si cette mesure est justifiée sous l'angle de l'administration publique et de la politique publique, elle devrait être dûment considérée, mais qu'il ne faut pas jouer des jeux politiques avec la vie des fonctionnaires.
Je vais continuer. Bill Casey a fait remarquer que sous l'ancien gouvernement — qui devait prendre des décisions difficiles pour équilibrer le budget, et je ne sous-estime pas cela du tout — en pourcentage, les réductions ont été plus importantes dans les régions qu'ici, à Ottawa. Lorsque la fonction publique a ensuite augmenté, lorsqu'il y a eu un excédent, les effectifs ont grossi à Ottawa, et non dans les régions. Je crois qu'il est juste de dire que nous devons traiter les gens dans les régions et ici, à Ottawa, de façon équitable.
:
Merci, madame la présidente.
Je suis content que vous ayez dit, quand le comité a commencé, qu'il était l'un des moins partisans.
Des voix: Oh, oh!
M. Mike Wallace: Je reviens sur cela, car étant nouveau député, j'essaie d'apprendre. Mes questions portent sur le Budget des dépenses.
Si je ne me trompe le Budget des dépenses qui a été présenté est celui des dépenses auxquelles s'était engagé le précédent gouvernement. J'espère que je ne me trompe pas. Quand verrons-nous ce que dépense notre gouvernement et en quoi est-ce différent du précédent Budget des dépenses?
:
Merci, madame la présidente.
Monsieur le ministre, chers collègues, je vous remercie d'être présents aujourd'hui.
[Traduction]
Monsieur le ministre, j'ai écouté avec plaisir ce que vous avez dit concernant les régions, qu'il fallait les aider encore plus. Je vous encourage à faire un peu de décentralisation et de continuer ce qui a été fait avec FedNor. Quand les libéraux ont pris le pouvoir en 1993, FedNor avait eu 8 millions de dollars par année. Ils ont aujourd'hui 50 millions de dollars par année. Il faut continuer dans cette voie conformément à votre position visant à accorder de l'aide aux régions.
Ma question concerne l'activité politique. La haute direction devrait rester en dehors des considérations partisanes. Je crois que cette idée est acceptée à Ottawa.
Pendant l'affaire Airbus. Chuck Guité a été identifié comme étant un ami des conservateurs et pour preuve, il n'y a qu'à lire la page 343 du livre On the Take. Puis, le scandale des commandites a éclaté et Guité est devenu un ami des libéraux, même s'il avait affaire avec Brault, un séparatiste notoire, Coffin, un vrai conservateur et Corriveau, un libéral convaincu.
Qu'elle est la procédure au niveau de la haute direction pour contrôler l'activité politique des cadres supérieurs? Cette activité a duré 15 ans. Comment a-t-il pu le faire si longtemps? Vos collègues disent à la Chambre, à l'extérieur de la Chambre et partout que M. Guité est un libéral. Quelle est la procédure pour contrôler l'activité politique au niveau de la haute direction?
:
À titre de président du Conseil du Trésor, je suis le ministre responsable du Conseil du Trésor. Six ministres en sont membres.
Mon expérience à titre de membre du Conseil du Trésor d'un autre ordre de gouvernement est probablement ce qui m'a amené à suggérer cela. Le ministre des Finances — qui a une des plus hautes responsabilités du gouvernement — n'avait pas toujours le temps de venir au Conseil du Trésor. Toutefois, le ministre des Finances actuel vient beaucoup plus souvent que son prédécesseur. Il a déjà été présent deux ou trois fois. À quelques réunions, le ministre remet un avis écrit au comité.
[Traduction]
Il est le vice-président du Conseil du Trésor en tant qu'un comité de cabinet; il n'est pas vice-président du secrétariat ni sous-ministre responsable. C'est une distinction importante. Chaque comité de cabinet -- le Conseil du Trésor en est un -- a un président et un vice-président. Il est le vice-président.
Je crois qu'il y a un solide engagement, au plan personnel, entre le ministre des Finances et moi. Il y a de solides engagements entre les membres de notre personnel et entre nos fonctionnaires. Je crois que le ministre Flaherty a dit publiquement que la collaboration était très étroite. Je crois que cela a été rapporté par les médias.
:
Merci, madame la présidente.
Je ne suis pas un membre permanent du présent comité. J'ai eu le privilège d'assister à quelques réunions.
Merci, monsieur le ministre, d'être ici. C'est un véritable privilège que de vous entendre.
Je veux parler du budget des dépenses. Je suis un nouveau député, comme M. Wallace. Je suis également membre du comité de l'industrie, des sciences et de la technologie et comme je suis un nouveau député, j'ai effectivement lu mon manuel. Et dans la partie scientifique, je suis tombé sur quelque chose qui se lit comme suit:
Sciences et exploration spatiales
L'objectif de l'activité de programme est de mieux comprendre le système solaire et l'Univers, de chercher des milieux extraterrestres propices à la vie, et de se préparer à établir une présence humaine permanente sur d'autres planètes.
Ensuite, je suis aller regarder du côté du budget et j'ai noté qu'on dépense à cette fin 1,5 milliard de dollars.
Monsieur, avez-vous eu l'occasion d'examiner cette question? Si oui, et si cette histoire est vraie, pouvez-vous mettre fin à cette folie?
:
Je n'ai jamais hérité d'un emploi comme celui-là. Je dirais qu'il est beaucoup mieux d'arriver dans un gouvernement comme ministre que d'attendre pendant quatre ans, comme je l'ai fait la dernière fois que j'ai fait cela, lorsque vous deviez transporter l'autre bagage.
Cela représente, grosso modo, le budget de l'Agence spatiale canadienne. Vous avez soulevé cette question auprès d'elle. Vous avez certainement posé des questions par l'intermédiaire du ministère de l'Industrie. Il y a eu des problèmes à l'Agence spatiale canadienne, qui nous inquiètent. Le commissaire de la fonction publique a dû lui retirer son pouvoir délégué d'embaucher du personnel.
Qui était le président précédent? M. Garneau; oui, un candidat libéral. Alors, de toute évidence, nous sommes préoccupés par cette situation. Je pense qu'on lui a récemment rendu son pouvoir délégué. Mais nous examinons les préoccupations que vous avez soulevées. Je pense que chercher à savoir si E.T. appelle à la maison ne devrait pas être une priorité pour les dépenses publiques.
:
Oui, les choses se poursuivent...
Je dois dire que je suis toujours très sceptique face à la réussite des grands projets. Je pense que dans le secteur privé, on a un très grand nombre de difficultés avec les grands projets, surtout ceux qui font intervenir la technologie. C'est une situation particulièrement aiguë dans le cas d'un gouvernement, parce qu'il est examiné de beaucoup plus près qu'une firme du secteur privé.
J'ai eu un certain nombre de séances d'information à Service Canada, de même qu'au Conseil du Trésor. Je peux vous dire que bien que tout ne soit pas parfait, j'ai été étonné de ses capacités. C'est beaucoup plus solide que je ne l'aurais cru. Mais c'est quelque chose que nous suivons de plus près. Il y a une capacité énorme pour offrir plus de services directement aux Canadiens dans leur collectivité, particulièrement dans les villes de petite taille. Nous examinons notre capacité. Ils essaient également de colocaliser ces services avec les gouvernements provinciaux et municipaux, ce qui est utile.
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Je vais vous faire une confidence, je suis toujours sceptique face à ces grands projets. Je peux dire que dans mes séances d'information initiales, tant au Conseil du Trésor qu'à l'extérieur du Conseil du Trésor, j'ai été plus étonné que je le pensais. Dans le cas des passeports, il y a un énorme problème de sécurité auquel a dû faire face le gouvernement précédent. Nous devons y faire face également.
Il y a deux bureaux à Ottawa. Nous en avons un à l'hôtel de ville, qui est colocalisé. Cela a été fait par le gouvernement précédent et je dois lui donner un certain crédit. Il a été colocalisé avec les services provinciaux et municipaux. Il y a un autre bureau dans l'ouest de la ville, dans ma circonscription, qui semble faire un bon travail, surtout en ce qui concerne les programmes de sécurité du revenu. Il est intéressant qu'ils aient choisi les programmes de sécurité du revenu, parce que ces derniers représentent en général les meilleurs modèles de prestation de services au Canada. Ayant des personnes âgées et des anciens combattants dans ma famille, je peux dire que le degré de satisfaction à l'égard de nos fonctionnaires est assez élevé. Ils ont fait un assez bon travail au cours des 20 ou 30 dernières années à cet égard, alors, évidemment, il est assez facile de le faire par l'intermédiaire de Service Canada.
Le véritable défi viendra et, comme vous venez juste de dire, la question des passeports est certainement une question sur laquelle il faudra se pencher, particulièrement pour les besoins des petites villes et des régions rurales du Canada, et surtout à l'heure actuelle, car nous recevons beaucoup plus de demandes de passeports qu'il y a cinq ans. Cette question ne pourra que devenir plus aiguë, et non le contraire. La possibilité de délivrer des passeports est un des chaînons manquants.
:
Merci, madame la présidente.
En effet, j'ai déposé une motion, mais elle sera présentée par mon collègue de Gatineau, M. Nadeau. Par ailleurs, je me permets quelques mots. Déjà, des collègues nous ont fait des suggestions. Il y aura donc des amendements amicaux. J'ai entendu dire également que M. Proulx allait probablement proposer un amendement lui aussi.
Je voudrais simplement demander qu'on accepte une correction, que je propose pour des raisons de vocabulaire. On peut lire, dans la dernière phrase, les mots « afin de rencontrer ». Cela ne se dit pas en français. Il faudrait donc écrire plutôt « afin d'atteindre ». J'aimerais que mes collègues anglophones me fassent confiance. Mes collègues francophones vont sûrement dire que c'est exact.
Sans plus tarder, je laisse la parole à M. Nadeau, qui va la présenter.
:
Très bien. Si c'est le cas, je vais le faire avec plaisir.
Nous avons abordé le sujet de façon aussi bien officielle qu'officieuse lors des dernières réunions. Ce matin, j'ai posé ma question au ministre de façon délibérée, il va sans dire. En effet, nous avions compris, lors du débat entourant le deuxième rapport de ce comité, qui vous est d'ailleurs attribuable, madame la présidente, l'intention du gouvernement actuel de faire en sorte que des mesures soient appliquées afin d'atteindre cet objectif. L'intention, ici, est de ne pas se contenter de voeux pieux, à la mode judéo-chrétienne. Ce matin, j'ai été très heureuse de voir que le ministre prenait en quelque sorte un engagement.
Ma motion étant présentée, j'attendrai que mes collègues retranchent certains mots, parties de mots ou expressions. Si j'ai bien compris, nous discuterons ensuite plus en détail de la motion.
Merci, madame la présidente.
Je me demandais si je ne pourrais pas proposer un amendement favorable -- j'espère qu'il est favorable.
On vient tout juste de lire la motion, alors je vais simplement la lire de la manière dont j'aimerais qu'elle soit modifiée et ensuite, nous en discuterons. Alors, que le comité fasse rapport à la Chambre de la motion suivante:
Que le gouvernement devrait s'engager dès maintenant à répartir les biens immobiliers de la fonction publique fédérale, des agences gouvernementales et des sociétés de la Couronne entre Ottawa et Gatineau, en respectant la proportion de 75/25, telle que convenue en 1984 par le cabinet fédéral.
Ensuite, le reste de la motion « Que le gouvernement fasse rapport... » demeure inchangé.
:
Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Pour commencer, je pense que les autres membres du comité devraient prendre conscience du fait que le libellé original de cette motion pénaliserait tout le pays sauf Ottawa et Gatineau. Essentiellement, ce que la motion dit, c'est que tous les emplois du gouvernement devraient être répartis entre Ottawa et Gatineau dans un proportion de 75-25.
Mais laissez-moi parler de l'amendement de M. Warkentin. La politique du gouvernement parlait de 75-25 en termes d'emplois et non pas de biens immobiliers. La raison, c'est que nous avons maintenant -- et en fait, il se trouve dans la circonscription de M. Nadeau -- un immeuble immense. Je ne peux vous dire combien de pieds carrés il fait, mais il est énorme. Il s'agissait d'un méga-Zellers. Zellers a quitté le bâtiment qui a été acheté par le gouvernement du Canada.
L'autre jour, à la réunion du comité où nous avons eu le plaisir d'accueillir le ministre des Travaux publics, j'ai dit sur un ton blagueur que dans ce bâtiment particulier, bien qu'en termes de pieds carrés il soit énorme, il y avait, je pense, quelque chose comme trois ou quatre emplois.
Alors, la politique s'appliquait aux emplois.
[Français]
Je crois donc qu'on doit continuer à orienter cette politique en termes de partage d'emplois et non pas en partage de pieds carrés, parce qu'on pourrait avoir des entrepôts gigantesques sans qu'il en résulte un apport financier ou un apport au développement économique d'une région.
J'ai déjà remis à Mme la greffière le texte d'un amendement que je propose à la motion de Mme Thibault, qui précise le sens de la politique 75:25. Évidemment, Mme Thibault n'est pas de la région de la capitale nationale, et je pense que Mme Thibault, de bonne foi...
:
J'aimerais répondre aux observations de M. Proulx.
L'entente, je suppose, c'était qu'il y aurait une répartition de 75-25 entre Gatineau et l'autre côté de la rivière, le Québec et le côté de Gatineau. Alors, cela n'empêcherait pas qu'il y ait des fonctionnaires ou des emplois ailleurs au pays, mais nous parlons uniquement de partager ce qu'il y a dans notre région -- 75 p. 100 à Ottawa et 25 p. 100 de l'autre côté de la rivière. Alors, s'il y a à 100 mètres carrés de propriété, alors il y en aurait 25 p. 100 de l'autre côté et 75 p. 100 de ce côté-ci. Je suppose que nous parlons de la répartition de la propriété dans la région de la capitale.
En termes de biens immobiliers, je pense simplement que c'est important. M. Kramp a parlé du fait que nous ne pouvons pas dire aux sociétés d'État où elles doivent localiser leurs emplois, mais je pense que nous pouvons probablement leur dire où il y a des biens immobiliers achetés par le gouvernement fédéral. Nous voulons certainement nous assurer que nous avons des installations accessibles pour nos sociétés d'État et les agences du gouvernement pour avoir des biens immobiliers là-bas. Comme nous déménageons un certain nombre de personnes par mètre carré, il y a, par conséquent, des exigences qui dicteraient combien d'emplois nous aurions là-bas, simplement par suite du nombre de mètres carrés de propriété que nous avons. Il est certain que les emplois suivraient les biens immobiliers.
:
Je comprends les propos de M. Warkentin lorsqu'il dit qu'il s'agit des emplois dans la région de la capitale nationale. Toutefois, je suis certain que M. Warkentin sera d'accord avec moi pour dire que si nous voulons que cette motion dise quelque chose, nous devrions nous assurer que c'est écrit dans cette motion particulière. En d'autres mots, si nous parlons des plumes des canards, précisons qu'il ne s'agit pas uniquement des plumes, mais également des plumes de ces canards particuliers.
Cette motion particulière, telle qu'elle a été présentée initialement, est incomplète. Quelqu'un a tenté d'être opportuniste et d'attraper une balle qui était déjà lancée dans les airs. Je pense que cette motion devrait être corrigée et beaucoup plus que cela, mais j'y reviendrai lorsque je présenterai mon amendement particulier, après le vôtre.
En ce qui concerne votre amendement, si nous gardons les emplois dans l'amendement, je n'ai aucun problème avec l'idée de s'astreindre à conclure des baux concurrentiels comme vous l'avez suggéré.
:
Vous ne pouvez pas demander le vote. On peut le demander s'il n'y a pas d'autres intervenants.
[Traduction]
Quelqu'un d'autre veut prendre parole?
Nous allons voter sur votre amendement.
(L'amendement est adopté [voir le Procès-verbal).]
La présidente: Il est adopté.
Une voix: Comment arrivez-vous au compte de six?
La présidente: Mme Nash a appuyé leur amendement.
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Oui, c'est ce que je prévoyais faire en me servant de la motion originale de Mme Thibault. Je tiens à faire remarquer à Mme Thibault que je ne doute aucunement de sa bonne foi. Nous avons travaillé ensemble à quelques reprises et j'apprécie beaucoup travailler avec Mme Thibault. C'est une personne franche et honnête, et je n'ai aucun problème.
Le deuxième paragraphe de la motion de Mme Thibault commence ainsi:
Que le gouvernement devrait s'engager dès maintenant à répartir les emplois de la fonction publique fédérale [...]
Mon amendement remplace le reste du paragraphe par ce qui suit:
dans la région de la capitale nationale, les agences gouvernementales et les sociétés de la Couronne entre Ottawa et Gatineau, notamment les ministères, établissements publics, sociétés ou autres organismes nommés dans la Loi sur la Banque du Canada, la Loi sur la radiodiffusion, la Loi sur le Conseil des arts du Canada, la Loi sur le Centre international des droits de la personne et du développement démocratique, la Loi sur le Centre de recherches pour le développement international, la Loi sur la défense nationale, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi sur Téléfilm Canada ou dans une annexe de la Loi sur la gestion des finances publiques, ou qui en relèvent, afin de respecter la répartition selon laquelle au moins 25 pour cent des postes soient situés du côté québécois de la région de la capitale nationale, telle que convenue en 1984 par le cabinet fédéral, notamment par l'acquisition ou la location de biens immobiliers par appel d'offres publiques;
Le deuxième paragraphe de la motion de Mme Thibault se lit comme suit:
Que le gouvernement fasse rapport à la Chambre annuellement à compter de 2007 des progrès réalisés [...]
Par mon amendement, je souhaite insérer les suivants entre le mot « réalisés » et les mots « afin de »:
notamment en établissant chaque année un résumé statistique de tous les postes de la fonction publique dans la région de la capitale nationale, incluant leur emplacement et tout déplacement de ceux-ci survenu au cours de l'exercice précédent, lequel résumé sera déposé devant la Chambre des communes et rendu public par affichage sur le site Web du gouvernement du Canada, dans les quatre mois suivant la fin de chaque exercice visé et en prenant les mesures nécessaires pour assurer, dès que possible, au fur et à mesure que des postes sont dotés dans le secteur public, et en tout état de cause, au plus tard le 31 décembre 2010, applique et respecte la norme de la répartition 25/75,
Madame la présidente, je vais vous expliquer les raisons des changements que je suggère d'apporter.
D'abord, je veux dire à Mme Thibault que je comprends qu'elle est de bonne foi et que l'idée est d'aider à atteindre l'objectif de 75:25. Cependant, ce n'est pas parce que de nouveaux députés ont été élus en janvier 2006 qu'on va nécessairement réussir à réinventer la roue. J'ai été accusé la semaine dernière, lors d'un débat en Chambre, de m'occuper du dossier 75:25 depuis tout dernièrement seulement, alors que cela est faux. C'est pour cette raison que je précise les différentes lois qui devraient être utilisées pour faire le calcul mathématique. Je vous explique, madame la présidente.
Quand le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux comparaît devant le comité, quand son secrétaire parlementaire répond à des questions à la Chambre, quand les fonctionnaires du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux parlent de la politique du 75:25, ils disent qu'à l'heure actuelle, le partage est d'environ 77 p. 100 du côté ontarien et 23 p. 100 du côté québécois.
Si on n'inclut que les ministères ou les agences qui rendent des comptes au Conseil du Trésor, les statistiques sont probablement bonnes. Cependant, la politique originale du gouvernement du Canada ne parle pas d'agences ou de ministères assujettis au Conseil du Trésor. Elle parle plutôt des emplois dans la grande région de la capitale nationale qui découlent du gouvernement du Canada. Pour arriver à un calcul juste et équitable, on doit prendre en considération non seulement les ministères qui rendent des comptes au Conseil du Trésor, mais l'ensemble des emplois qui découlent de façon directe ou indirecte du gouvernement du Canada.
À titre d'exemple, tous les emplois à la Société canadienne d'hypothèques et de logement ne sont pas comptabilisés par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. S'il y a un organisme qui découle du gouvernement du Canada, c'est bien la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Or, elle ne fait pas partie des calculs, parce qu'elle n'est pas assujettie, comme employeur, au Conseil du Trésor.
La même chose s'applique à Postes Canada. Je pense que personne ne va nous contrarier si nous disons que Postes Canada découle du gouvernement du Canada. Je pourrais vous donner des exemples de cette nature pendant le reste de la journée.
Il faut faire bien attention à la façon dont on interprète les lois qui sont citées dans cette motion, lois qui étaient d'ailleurs nommées dans la motion M-316 que j'ai déposée lors de la précédente législature.
Nous ne disons pas que la Société canadienne d'hypothèques et de logement doit déménager 25 p. 100 de ses effectifs du côté québécois, comme nous ne vous disons pas que le Parlement du Canada, le Sénat ou la Chambre des communes doit déménager. Nous disons que ces institutions doivent être prises en considération dans le calcul.
Pour répondre à l'objection qu'a soulevée mon collègue M. Kramp tout à l'heure, je dirai que si on fait le calcul de cette façon et qu'on arrive à un ratio de 80:20, les 5 p. 100 manquants ne doivent pas venir obligatoirement des sociétés d'État, qui ne sont pas nécessairement contrôlées par le gouvernement. Ce sont plutôt des organismes autonomes. Cependant, s'il manque 5 p. 100, cela permettra au gouvernement du Canada, qui contrôle les emplois par l'entremise du Conseil du Trésor et de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, de faire la juste part des choses et de transférer ces 5 p. 100 du côté du Québec.
[Traduction]
Le tableau d'ensemble montrera que le partage au sein de la région de la capitale nationale est, en fait, de 25 %-75 %, mais évidemment, je ne veux pas suggérer que les employés du Parlement du Canada, qu'il s'agisse de la Chambre ou du Sénat, soient déménagés du côté du Québec. Ce que je dis, c'est que toutes ces entités qui découlent directement ou indirectement du gouvernement du Canada doivent être prises en considération dans le calcul mathématique visant à déterminer le nombre d'employés ou d'emplois qui devraient être partagés dans la région de capital national, et ensuite, puisant dans les ministères et les organismes dont il a le contrôle, le gouvernement peut procéder aux différents changements nécessaires pour arriver à cette répartition de 75 %-25 %.
Merci beaucoup. Et je tiens à répéter que ce sera un véritable plaisir que de discuter de cette question et d'envisager des modifications possibles, mais encore ne fois, ce n'est pas le fruit de trois mois travail, mais c'est le résultat d'un travail qui a débuté en 1994.
Merci, madame la présidente.
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À certains égards, je suis un peu troublé. C'est une question importante aux yeux de la population, et j'aimerais que le comité adopte une motion à l'unanimité. Je crois vraiment que c'est possible.
Je pense que personne ne s'oppose au ratio 75-25. Je n'y vois d'ailleurs aucune objection. Cependant, on ne s'entend pas sur tous les points. Il y a bien sûr les sociétés d'État, monsieur Proulx, qui devront faire l'objet de discussions.
De plus, en précisant « autres organismes », on a l'impression que le ministère devra appliquer la règle du 75-25, et pas seulement rendre des comptes là-dessus. Selon moi, ce n'est pas clair. Cela pourrait s’avérer inexact puisqu'une autorité, au sein d'un ministère, à un endroit, pourrait ne pas avoir la capacité de respecter la règle du 75-25. Cela pourrait être 60-40, en autant que ce soit équilibré globalement. Ce qui m'intéresse, c'est de chercher cet équilibre global plutôt que de dire « chaque ministère ».
J'ai peur que cette formulation amène les gens à croire que chaque ministère, peu importe son emplacement, devra respecter la règle du 75-25. Ce n'est sûrement pas votre intention, mais on pourrait l'interpréter ainsi.
Nous devons revoir la question. Je ne veux pas la remettre à un autre jour, mais je propose que nous y réfléchissions. Conjuguons nos efforts, que ce soit aujourd'hui ou demain, afin d'arriver jeudi avec une motion qui sera adoptée à l'unanimité et qui reflétera la volonté du comité.
Je ne pourrais pas accepter votre motion sous sa forme actuelle. C'est pourquoi nous devons discuter et appuyer l'intention initiale de Mme Thibault et la vôtre également. Je crois que nous sommes tous d'accord, mais il nous faudrait une journée de plus pour nous concerter sur cette question et obtenir l'unanimité.
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J'invoque le Règlement. Je crois que nous jouons sur les mots, en ce sens que les motionnaires parlent de présenter une motion, alors qu'en réalité, celle-ci a déjà été déposée. C'est Mme Thibault qui a soumis la motion originale. Ensuite, M. Warkentin a proposé un amendement. Nous l'avons mis aux voix et l'avons adopté. Par conséquent, nous avons actuellement une motion déposée et modifiée.
Nous parlons maintenant d'un autre amendement que j'ai proposé. Nous n'avons donc pas à débattre du fait de présenter ou non une motion. La motion est déjà là. Elle a été modifiée, et maintenant, nous discutons d'un amendement supplémentaire.
Nous devons en discuter. Soit nous en débattons jusqu'à 11 heures, auquel cas la question ne sera pas réglée lorsque nous lèverons la séance, soit nous réglons le problème avant 11 heures. Mais ne jouons pas sur les mots.
Les conservateurs me surprennent lorsqu'ils prétendent que ceci est différent. Quand vous dites que l'amendement diffère totalement de ce à quoi vous vous attendiez, quelle était selon vous la signification des termes « fonction publique fédérale », « agence gouvernementale » et « société de la Couronne »? Pensiez-vous que cela comprenait la Société canadienne d'hypothèques et de logement, par exemple?
Je crois que tout le monde au Canada serait d'accord pour dire que la Société canadienne d'hypothèques et de logement est sans contredit reliée au gouvernement fédéral. Ce que je dis, c'est qu'étant donné que la SCHL n'a pas de comptes à rendre au Conseil du Trésor en tant qu'employeur en vertu des règles d'administration, Travaux publics l'exclut de ses calculs. Moi, je dis qu'il devrait l'inclure.
Pour répondre à l'objection de M. Kramp, sachez que je ne me fais pas d'illusions. Je ne crois pas un seul instant qu'un jour, 25 p. 100 des effectifs de la SCHL déménageront du côté québécois de la région de la capitale nationale, et je vais vous dire pourquoi. La charte de la SCHL précise que son administration centrale doit être située à Ottawa, en Ontario. On ne peut rien y faire. Je peux bien en rêver, mais cela ne se produira jamais.
Quoi qu'il en soit, puisque la SCHL est reliée au gouvernement fédéral, je pense qu'on doit tenir compte des postes qu'elle fournit dans le calcul visant à déterminer le nombre d'emplois du côté ontarien comparativement à ceux du côté québécois. Si nous constatons un manque de 5 000, 10 000 ou 50 000 emplois du côté du Québec, le gouvernement du Canada, dans les limites de ses compétences et au sein des ministères et des agences qu'il gère, pourra transférer des emplois du côté québécois pour garantir l'application de la règle du 75-25. Mais je ne souhaite pas, pas plus que vous, j'en suis sûr, que nous commencions à modifier les chartes, dont celle de la SCHL, qui stipule que cet organisme doit être établi à Ottawa.
Donc, je suis ouvert à en discuter aussi longtemps que vous le voudrez, mais je ne crois pas que ce soit compliqué au point d'en débattre éternellement. Nous devrions être capables de dire que le ratio est de 75-25, calculé à partir de ces emplois, et nous devons faire en sorte maintenant que le gouvernement le respecte et qu'il y ait suffisamment d'emplois du côté québécois pour atteindre ces 25 p. 100.
Merci beaucoup.
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Merci, madame la présidente.
Mesdames, messieurs, il faut calculer globalement le 75:25. Nous avons déjà réglé cette question en 1984. Tous les gouvernements l'ont reconnu comme étant un objectif à atteindre, depuis John Turner jusqu'à ce jour. On ne doit donc avoir aucune crainte.
Le Bloc québécois demande au comité d'appuyer ce calcul à la hauteur de ce que le Parti libéral et nous-mêmes avons avancé. Soit dit en passant, le président du Conseil du Trésor reconnaît très bien l'importance du 75:25, lui qui est quand même présentement un ministre du Cabinet conservateur.
Par conséquent, il n'y a pas de mystère. Je suis d'accord sur l'amendement de M. Proulx, qui clarifie davantage ce que l'on entend par le 75:25. La portée de la motion était plus générale, mais cet amendement va davantage dans les détails. Le principe de base est que 25 p. 100 des emplois doivent être du côté de l'Outaouais et 75 p. 100, du côté d'Ottawa. Telle est la question. Merci.
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Merci, madame la présidente.
Ce qui me pose problème, avec cet amendement, qui est en fait une substitution, c'est que dans la motion originale, on parle de commencer à diviser la fonction publique fédérale... C'est général; je ne suis pas certain des avantages que cela procure, et je ne comprends pas pourquoi on doit dresser une liste des organismes.
Selon mon interprétation de la motion originale, la Banque du Canada serait visée. Qu'avons-nous d'autre? Le Conseil des arts du Canada. Je présume que c'est une agence gouvernementale. Je m'y perds. Je suis nouveau ici, et je ne connais pas toutes les agences qui font partie du gouvernement fédéral. Je crois qu'autrefois, il y en avait une ici qui s'occupait de tourisme, mais elle a déménagé. Alors, pourquoi n'est-elle pas mentionnée là-dedans, tandis que l'autre, elle, l'est?
Le fait qu'on ait dressé une liste des agences me dérange un peu. Je crois que la motion précédente est préférable pour le comité et le gouvernement pour ce qui est du calcul de la répartition des emplois, car elle aura une plus grande portée. J'ignore pourquoi exactement on a choisi de mentionner ces organismes et ministères dans la motion, et avant de voter en sa faveur, j'estime important de le savoir.
La seconde partie, concernant l'affichage sur le site Web et tout ce qui s'ensuit, ne me pose pas de problème particulier. Mais d'un point de vue pratique, je me demande s'il est possible de respecter ce délai. Je n'en ai aucune idée. J'ai donc de la difficulté à évaluer si c'est une bonne chose. Je préférerais pouvoir demander aux responsables de déterminer si c'est faisable ou non, même si cela doit prendre trois, quatre ou cinq mois.
Je ne peux donc appuyer ces amendements à la motion, tout simplement parce que je ne saisis pas ce qu'implique le fait que seuls certains organismes et ministères soient mentionnés, et que j'ignore si la mesure dont on parle dans la seconde partie est réalisable.
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Merci beaucoup à tous pour votre indulgence.
J'aimerais seulement dire une ou deux choses. La question m'intéresse, parce qu'elle a un impact sur ma circonscription. J'aimerais clarifier certains points. Nous avons eu une motion originale qui a été amendée, et qui le sera encore. C'est parfaitement logique; j'arrive tout juste du comité qui étudie le projet de loi C-2, et j'en ai donc l'habitude.
J'ajouterais que dans le cas où une mesure de cette ampleur serait présentée à la Chambre, où l'on débattrait de son adoption et où elle pourrait avoir un certain poids, la clarté est de mise. Nous ne devrions pas précipiter les choses. Je crois que nous devrions obtenir davantage de documentation. J'aimerais avoir le plus de détails possible sur la décision de 1984 du Cabinet fédéral.
Ensuite, pour avoir une vue d'ensemble, je dirais en dernier lieu que le projet de loi C-2, qui sera probablement adopté, aura une incidence sur ce qui nous occupe. Je pense que l'on doit en tenir compte et que nous aurons peut-être besoin du soutien de la fonction publique à cet égard.
Merci.