Good afternoon everybody.
Madame la présidente, madame et monsieur les vice-présidents, mesdames et messieurs membres du comité, d'abord je veux vous remercier de l'occasion qui m'est offerte de me présenter devant le comité afin de répondre à vos questions au sujet des services de passeports.
Mme Jody Thomas, nouvellement nommée au poste de chef de l'exploitation de Passeport Canada, et M. Gary McDonald, directeur général des politiques et de la planification, m'accompagnent aujourd'hui. Ils pourront également répondre à vos questions.
Je vais circonscrire mes observations préliminaires à trois éléments.
D'abord, je décrirai très brièvement le nouvel environnement international de sécurité dans lequel évoluent Passeport Canada et tous les organismes de passeports dans le monde entier.
Ensuite, j'examinerai les difficultés auxquelles nous nous heurtons, à l'heure actuelle, en ce qui a trait aux prestations des services de passeport aux Canadiennes et aux Canadiens, compte tenu des nouvelles exigences imposées par les États-Unis dans le cadre de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental.
Finalement, très brièvement encore, je définirai les grandes lignes de notre plan d'action pour améliorer les services aux Canadiennes et aux Canadiens, tout en renforçant l'intégrité et la sécurité des documents de voyage du Canada.
[Traduction]
À la suite des événement tragiques du 11 septembre 2001, il y a eu une augmentation sensible de la menace des groupes terroristes et le Canada n'en est pas à l'abri. En septembre dernier, les organismes d'application de la loi ont empêché une organisation nationale de causer des dommages à Toronto. En outre, il y a quelques jours seulement, le médias ont indiqué qu'al-Qaïda aurait menacé d'attaquer les installations pétrolières et gazières du Canada.
Les organisations criminelles qui font de la traite humaine, de la pornographie juvénile et du vol d'identité ont aussi depuis longtemps pris de l'expansion au-delà des frontières de leur pays.
Le passeport, outil de travail pour les terroristes tout comme pour les criminels, est devenu un produit recherché; un seul passeport vaut des milliers de dollars sur le marché clandestin.
Dans un tel contexte, le passeport national ne peut plus être une annexe au billet d'avion. Il est devenu le document international de choix pour confirmer l'identité des personnes.
Avant le 11 septembre, le rôle du passeport dans les activités terroristes n'était pas très bien compris et, par conséquent, Passeport Canada n'était pas une priorité pour le gouvernement. Depuis 2001, Passeport Canada s'est graduellement transformé, passant d'un simple organisme de prestations oeuvrant dans le domaine des documents de voyage à un organisme axé sur la sécurité et spécialisé dans la vérification de l'identité des individus.
Dans ce contexte, et donc bien avant la publication du rapport de la vérificatrice générale en 2005, Passeport Canada avait déjà contribué à une série d'initiatives à l'échelle nationale et internationale, conçues pour rehausser l'intégrité du processus de délivrance de passeport et du document lui-même. Ces initiatives se poursuivent conjointement avec la mise en oeuvre d'un plan d'action qui répondra aux préoccupations soulevées par la vérificatrice générale dans son récent rapport de suivi.
[Français]
Les Canadiennes et les Canadiens voyagent de plus en plus, et ils doivent présenter des documents de voyage officiels pour franchir les frontières internationales. Depuis 2001, le nombre de passeports délivrés est passé de 2 millions annuellement à un nombre record de 3,1 millions en 2005.
Au cours de la même période, les coûts reliés à la délivrance de documents sécuritaires ont augmenté, mais les droits que doivent acquitter les Canadiens et les Canadiennes pour les services de passeport sont demeurés relativement les mêmes. À titre d'organisme de service spécial qui s'autofinance, Passeport Canada ne reçoit aucun financement à partir du budget au moyen de crédit annuel. Afin de respecter les limites établies par les droits des services actuels, nous devons nous efforcer d'obtenir le bon équilibre entre les coûts afférents à la sécurité, aux services et aux autres fonctions de l'organisation.
C'est seulement le 23 novembre 2006 que les États-Unis ont arrêté la date du 23 janvier 2007 pour la mise en oeuvre des exigences pour les déplacements par avion, conformément à l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental. Cette annonce a poussé de nombreux citoyens à demander un passeport au moment où commençait notre saison de pointe et même si l'application de cette règle américaine pour les déplacements terrestres et maritimes n'entrera pas en vigueur avant au moins un an.
La mise en oeuvre de l'initiative américaine coïncide avec plusieurs facteurs qui contribuent à exacerber la situation actuelle en ce qui a trait à la demande de passeports: le retour de ceux qui avaient soumis des demandes après le 11 septembre, un accroissement marqué des échanges internationaux, des changements démographiques au Canada et notre croissance économique, particulièrement dans l'ouest du pays.
[Traduction]
La demande a été beaucoup plus élevée que prévu. Selon un modèle conçu pour le Conference Board du Canada, nous avions prévu une hausse de 6,6 p. 100 à l'échelle nationale par rapport au total de l'année dernière et nous avions envisagé de devoir faire face à une hausse possible de 8 p. 100. En réalité, le taux d'augmentation dans tout le pays dépasse actuellement les 16 p. 100 lorsque mesuré sur une base annuelle.
Toutefois sur une base mensuelle, l'augmentation s'est révélée encore plus spectaculaire. Nous avons enregistré une hausse de 33 p. 100 en novembre 2006 par rapport à novembre 2005, de 31 p. 100 en décembre 2006 par rapport à décembre 2005 et de 30 p. 100 en janvier 2007 par rapport à janvier 2006. En effet, il est important de noter que la demande de services n'est pas constante tout au long de l'année. Les Canadiennes et Canadiens présentent leur demande au cours de la saison de pointe qui dure de janvier à mars. Cette année, la saison de pointe a commencé pleinement au début de novembre.
Passeport Canada a embauché et formé un nombre important de nouveaux employés, a demandé à tous les employés disponibles de faire des heures supplémentaires, et a amélioré l'accès en élargissant son réseau d'agents réceptionnaires ainsi qu'en simplifiant ses opérations. Ces mesures ainsi que d'autres ont eu pour effet d'augmenter d'environ 25 p. 100 la capacité quotidienne de traitement des demandes. Il n'en reste pas moins qu'à Passeport Canada, les employés et l'infrastructure sont surchargés par la demande. Malgré toutes les mesures prises, un arriéré s'est formé et il continue à augmenter.
Dans l'immédiat, notre objectif est de contenir l'arriéré, de réduire les délais de traitement et de rétablir nos normes de service dans les plus brefs délais. Nous pensons que cet objectif peut être atteint grâce au dévouement et au labeur acharné du personnel de Passeport Canada, à l'intégration de nouveaux employés et à l'optimisation plus poussée de nos méthodes de traitement.
Nous nous préparons également à faire face à la prochaine intensification attendue de la demande de passeports, soit lorsque l'IVHO sera mis en oeuvre aux points d'entrée terrestres et maritimes, ce qui aura lieu entre janvier 2008 et juin 2009. Dans le cadre de ces préparatifs, nous n'avons pas sacrifié l'intégrité et la sécurité du passeport canadien au nom de la commodité.
[Français]
Les Canadiennes et Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement leur fournisse des services de qualité à un prix raisonnable. Afin de répondre à ces attentes, nous oeuvrons actuellement à la mise en oeuvre d'une stratégie qui comprend quatre volets et qui devrait permettre à Passeport Canada de se classer parmi les meilleurs organismes de service à l'échelle mondiale.
Premièrement, nous devons simplifier nos politiques et procédures en ce qui a trait au renouvellement des passeports. La plupart des Canadiennes et Canadiens devraient être en mesure de renouveler leur passeport sans avoir à se présenter en personne ou à envoyer par la poste leur preuve de citoyenneté et d'identité à Passeport Canada. Une telle amélioration entraînerait une diminution sensible des files d'attente aux comptoirs de Passeport Canada.
Deuxièmement, nous devons nous rapprocher de nos clients par l'intermédiaire de partenariats. Cet élargissement de l'accès à nos services se fera avec l'aide d'autres organismes tels que Service Canada, l'Agence du revenu du Canada ou Postes Canada.
Troisièmement, nous devons automatiser la plupart de nos fonctions administratives et transférer les ressources correspondantes vers ce qui constitue notre mandat essentiel, à savoir l'authentification de l'identité, la protection du passeport et de l'intégrité du processus de délivrance.
Finalement, à mesure que s'accroissent les économies réalisées grâce aux trois premiers volets de la stratégie, nous devons effectuer des investissements d'envergure dans de nouveaux systèmes électroniques et de nouveaux dispositifs de sécurité qui viendront renforcer la qualité du passeport.
[Traduction]
Merci, madame la présidente.
Je suis prêt à répondre aux questions des membres du comité.
:
Je veux vous remercier d'être venus. C'est M. Bonin qui voulait que vous veniez. D'autres que lui vont poser ses questions.
Comme vous le savez, je suis très au courant des défis. Je me demande comment vous allez faire, parce que vous parlez de vous servir de Service Canada, et on comprend cela. Dans mon coin, on me dit que Service Canada doit embaucher une foule de gens pour faire ce que nous faisons. Ils ne pourront pas avoir de meilleurs résultats que les nôtres.
La première question que je désire vous poser, parce que cela m'inquiète, porte sur le service d'urgence. Il n'y a de service d'urgence nulle part au nord de Toronto ou d'Ottawa, excepté à Thunder Bay, qui est à 16 heures de route de Sudbury ou à 10 heures de Sault Ste. Marie. Il y a quatre bureaux à Toronto. Il y en a deux ici.
Ne pensez-vous pas que c'est important, parfois, de pouvoir offrir un service d'urgence? En raison de la nature humaine, une urgence peut se produire, et cela peut arriver souvent. Dans un centre minier comme le nôtre, où beaucoup d'affaires sont conclues à l'étranger, plusieurs personnes voyagent jusqu'à Toronto pour aller chercher leur passeport. Ce n'est vraiment pas juste de les obliger à cela quand elles ont besoin d'un passeport d'urgence. On n'a plus de service d'urgence.
Cela fait des années qu'à mon bureau, on travaille avec les gens de la communauté. Je comprends et je peux vous assurer que vous avez fait un travail extraordinaire pour relever les défis qui étaient là. Je vous en remercie. Toutefois, le seul grand problème, ce sont les passeports d'urgence. Service Canada ne pourra pas les faire, lui non plus.
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Je vais d'abord faire des commentaires en ma qualité de députée, parce que je trouve que c'est nécessaire. Je vais me référer à la question de mon collègue M. Bonin. C'est une question qui est du domaine pratique, et je vais parler de ma situation personnelle.
Il est tout à fait normal que mes employés soient au service des électeurs. Cela fait partie de leurs fonctions et c'est mon rôle également. Je dispose d'un budget à cette fin. C'est la base.
Auparavant, je disposais d'une demie année-personne pour s'occuper des passeports et des certificats de naissance. Nous aidons aussi les gens à remplir leurs documents, en l'occurence très souvent au Québec et pour l'étranger également. Nous les aidons autant que nous le pouvons. J'imagine que mes collègues font la même chose. Je souligne que je parle en mon nom. Je ne voudrais pas donner l'impression que je parle pour les autres et je n'aimerais pas que les autres parlent pour moi non plus.
Donc, je disposais d'une demie année-personne et il n'y avait pas de problème. À présent, je dispose d'une personne et demie. Mon budget pour les opérations de mon bureau de député est raisonnable, mais je n'ai pas de budget pour engager un employé et demi pour s'occuper des passeports, un demi employé pour s'occuper de l'assurance-emploi, un demi employé pour s'occuper d'autres choses. Je me retrouverais avec six adjoints et je ne pourrai plus avoir d'autres dépenses. Je ne pourrais plus voyager, je ne pourrais plus me déplacer. Je dépenserais de l'argent uniquement pour le service.
Vous pouvez vous imaginer que nous offrons un service de qualité parce que je suis députée au fédéral. Cela est fait de façon non partisane et n'a rien à voir avec le fait que je sois fédéraliste ou non; je ne le suis pas. Alors, il y a des programmes fédéraux, et nous offrons ce service.
Mais mes collaborateurs, collaboratrices et moi-même ramassons le pot, les fleurs et tout ce qui vient avec cela en ce qui a trait aux critiques. J'ai instauré un système. Alors, quand ils ne seront pas contents, on évacuera les lieux et je leur ferai signer une petite lettre que j'enverrai au ministre. Donc, vous recevrez de la correspondance. Je veux bien les aider, mais je ne peux rien faire pour les critiques. Je peux toujours leur répéter ce que me disent vos employés: mais vous savez, ils font leur possible. Malheureusement, cela ne nous avance pas beaucoup.
En ce qui a trait au service aux députés — je suis actuellement députée de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques —, on pourrait quasiment laisser cela de côté. Ce n'est pas la faute des gens. Ils n'ont peut-être pas eu de formation. Je ne veux pas les traiter d'incompétents, mais ils nous induisent en erreur quant aux délais de traitement, aux dates auxquelles des passeports urgents seront émis, etc. C'est plus facile de parler avec des gens compétents des régions de Québec et Montréal que d'utiliser le service aux députés. Je voulais que vous le sachiez. Je ne nommerai pas de noms ni de numéros d'employé. Je veux juste vous dire que, de ce côté, ça ne va pas bien du tout.
Vous avez tenté de répondre à la question de Mme la présidente, et je comprends qu'à des milliers de kilomètres d'ici, peut-être moins dans l'est du Québec, on se pose la question. Je pense que je peux parler pour mes autres collègues de cette région parce que je les connais très bien. Dans l'est du Québec, sur la rive nord et sur la rive sud — on connaît l'estuaire du Saint-Laurent —, on pourrait faire quelque chose pour que les gens n'aient pas à se rendre à Québec. Les gens de la Gaspésie vont faire cinq, six, sept ou huit heures de route pour aller chercher leur passeport. En hiver, on n'y pense pas. Ce n'est pas utile.
Il faut oublier Postes Canada, car même si on paie 15 $, on a plus de problèmes. Les gens essaient d'être bien gentils, ils trouvent que la photo est belle, mais elle n'est pas acceptée, et la demande revient chez nous. Cela fait partie de mes observations.
Quant à Service Canada — ici, je parle toujours pour ma circonscription et les environs —, ces gens ne sont pas prêts du tout pour faire quoi que ce soit dans ce domaine, à moins de leur donner les outils nécessaires, de faire du recrutement ou je ne sais quoi.
À présent, j'aimerais vous poser ma question. Madame Thomas, vous avez répondu à quelques questions, mais aujourd'hui, j'ai été sidérée par une de vos réponses. Selon mon interprétation, vous avez dit que vous ne pensiez pas avoir été frappés si fort. Je suis très surprise, parce que vous connaissiez — du moins M. Cossette et vos associés — le nombre de voyageurs québécois et canadiens qui vont aux États-Unis tous les hivers, de même que les voyageurs qui y vont pour les affaires, etc. Vous aviez une idée du nombre de personnes ainsi que du jour où cela allait arriver. De plus, les États-Unis en parlaient depuis longtemps; c'était une question de temps. Or, j'ai été fascinée lorsque vous avez dit que vous aviez été prise par surprise, en quelque sorte.
Quel est votre retard actuellement? Quelles mesures avez-vous mises en place pour vous assurer que les demandes soient traitées dans les meilleurs délais? Et les meilleurs délais, pour moi, ce n'est pas 60 jours.
J'arrive maintenant à la question de mon collègue. Si vous recevez un sac postal aujourd'hui, combien de temps cela prendra-t-il avant qu'il soit ouvert? On comprend qu'il y a une accumulation de sacs.
Vous rendez-vous compte — et c'était la question de M. Bonin — que pendant tout ce temps, les 85 $ qui sont dans les enveloppes et qui reviennent au gouvernement fédéral ne sont pas déposés à la banque?
Imaginez si l'employé qui traite ce courrier — j'imagine que cela doit être une tâche monumentale — ouvrait les enveloppes, prenait les chèques et les paiements par carte de crédit pour se faire payer. Je comprends que vous seriez payés d'avance, mais je me demande si les clients seraient contents de savoir cela. Alors, vous avez de l'argent qui dort. Pour compléter la question de M. Bonin, pouvez-vous estimer combien d'argent dort dans les sacs postaux?
La première question était pour savoir pourquoi vous avez dit à la greffière que vous n'étiez disponible que pour une heure.
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Je trouve intéressant que vous posiez cette question, car ce qu'on nous reproche constamment, c'est de ne pas embaucher assez vite.
Tous nos employés doivent obtenir une cote de sécurité pour manipuler les passeports, les imprimer, etc. Ce n'est pas comme si on pouvait prendre n'importe qui dans la rue, l'installer dans nos locaux et lui faire traiter des demandes de passeport. C'est beaucoup plus long, étant donné que nos employés doivent obtenir une cote de sécurité.
Et c'est aussi pour cela que nous prenons le temps qu'il faut pour traiter les demandes, vérifier les documents, etc. Nous ne pouvons pas sauter les étapes parce que le volume des demandes augmente. Nous savons que c'est très frustrant pour les Canadiens, mais après tout, le passeport garantit l'identité de son titulaire et la confirme non seulement au Canada, mais surtout lorsqu'il voyage à l'étranger. Il est donc très important pour nous que le passeport canadien reste à la hauteur de sa bonne réputation.
En ce qui concerne le rapport de la vérificatrice générale, elle formule deux préoccupations principales. La première, dans le domaine de la sécurité, concerne l'accès au système. Nous avons un système électronique auquel peuvent accéder plusieurs catégories de personnes, de l'examinateur qui traite le dossier à l'agent qui s'occupe des questions administratives. Ce qui inquiète la vérificatrice générale, c'est qu'un trop grand nombre de personnes puissent avoir accès à toute cette information. En fait, nous sommes en train de fermer les dossiers qui ne sont plus actifs. Nous sommes également en train de vérifier chaque mois l'ensemble des catégories de personnes qui ont accès au système et nous interdisons cet accès à toutes celles qui n'ont pas besoin d'y accéder.
Mais en plus de cela, il faut aussi tenir compte du fait que très peu de personnes sont habilitées en pratique à recevoir une demande au début de la procédure et à produire ultimement un passeport. Très peu de personnes ont accès aux sacs, au système électronique, aux dispositifs de sécurité et au passeport proprement dit. En pratique, les choses ne se passent pas ainsi. Moi-même, je n'ai pas accès à tous les locaux. Les fonctions sont séparées de telle façon que très peu de personnes peuvent faire à elles seules toutes les opérations nécessaires.
Le deuxième aspect des préoccupations de la vérificatrice générale concerne l'authentification du document proprement dit, qui doit être faite dans les provinces, et les critères qui peuvent empêcher la délivrance d'un passeport, comme le casier judiciaire, etc. L'échange d'information entre les organismes fédéraux et entre les autorités fédérales et provinciales n'a pas toujours été satisfaisant. Nous faisons des progrès remarquables dans ce domaine, grâce à la signature de protocoles d'entente avec la GRC, le SCRS, etc. Nous avons également progressé en ce qui concerne les moyens informatiques d'échange d'information en direct, car il faut non seulement échanger de l'information, mais également le faire en temps réel. Il est impossible d'attendre trois semaines pour transmettre certains renseignements.
Nous reconnaissons que ce travail pourrait être plus rapide et plus efficace, mais nous mettons progressivement en place tous les dispositifs de sécurité nécessaires à la délivrance des passeports.
Beaucoup de citoyens des circonscriptions du Nord dans les régions rurales et isolées ont énormément de mal à satisfaire aux exigences concernant les passeports, même lorsqu'il s'agit des photos de passeport. C'est un problème pour beaucoup chez-nous. Cela coûte encore plus cher et c'est quelque chose que pourrait peut-être examiner Passeport Canada. Peut-être qu'un centre de Service Canada, en particulier à Yellowknife ou, si vous en ouvrez un à Inuvik, là-bas aussi, pourrait offrir ce service. Si vous aviez là-bas le matériel photographique nécessaire, cela permettrait d'avoir des photos de qualité passeport. Ce serait quelque chose de très utile.
Dans bien des cas, il y a des gens qui jouissent d'une double citoyenneté et qui viennent me dire: « J'ai envoyé mon passeport de Yellowknife en Angleterre et j'en ai envoyé un au bureau canadien au même moment. Celui d'Angleterre m'est revenu en deux semaines alors qu'il a fallu beaucoup plus de temps pour obtenir le canadien ». Je me demandais si l'on ne devrait pas regarder ce qui se fait dans d'autres pays afin de voir comment améliorer ce service postal et tous ces systèmes.
Je vois là vos projections et vos cibles de livraison postale et je ne puis dire que jusqu'ici j'ai constaté de tels résultats. C'était peut-être le cas avant la multiplication récente des demandes de passeports. Il va vraiment nous falloir regarder comment fonctionne le service postal afin que les gens des régions rurales et isolées puissent réellement compter dessus car cela complique beaucoup les choses actuellement.
J'ai vu des gens qui ont dû prendre l'avion pour aller à un centre de passeport afin de respecter leurs obligations. Peut-être qu'ils auraient pu mieux planifier les choses et que cela aurait aidé mais ils n'en ont pas toujours la possibilité. Je suis sûr que vous avez entendu parler de ce genre de choses à des centaines de reprises.
Il faut absolument faire quelque chose pour les localités rurales et isolées afin que dans chaque bureau de poste, par exemple, on comprenne bien la nature des conditions requises pour obtenir un passeport, que ce soit expliqué clairement en termes simples pour que les gens puissent être certains que lorsqu'ils remplissent leur demande, ils le font bien et qu'ils ne vont pas se heurter à des problèmes de langue ou de technologie.
Peut-être voudriez-vous faire des commentaires à ce sujet.
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Vous avez raison. L'accès est un problème dans le Nord et nous essayons d'améliorer la situation avec les centres de Service Canada. Cela ne règle qu'une partie du problème. Toutefois, nous en sommes bien conscients. Nous essayons de voir comment fournir un service d'urgence.
Ce que nous avons fait et faisons pour améliorer le service postal, malgré l'augmentation récente du volume, c'est que nous nous assurons d'ouvrir le courrier dans les 24 heures de son arrivée. Nous le faisons depuis environ trois semaines.
Nous présélectionnons les dossiers et rejetons immédiatement les demandes incomplètes ou celles qui ne sont pas accompagnées des documents requis ou dont les photos sont clairement inacceptables. Cela représente environ 30 p. 100 des cas.
Avant cela, c'était un peu frustrant pour les gens, parce que leur courrier attendait — c'est certain — et qu'ils se faisaient ensuite dire qu'il manquait quelque chose. Nous avons tout de suite vu que ce n'était pas acceptable. Nous rejetons donc le courrier dans les 24 heures et cela représente 30 p. 100 des demandes.
De 14 à 16 p. 100 des demandes sont également rejetés du fait de problèmes et de difficultés concernant le formulaire, ce qui nous montre bien qu'il va nous falloir le réviser. Nous avons donc un projet en cours à ce sujet. Cela semble simple mais ce n'est pas si simple que cela lorsqu'il s'agit de changer un formulaire fédéral. Nous y travaillons.
Il est également clair que nos exigences en ce qui concerne les photos, notre niveau de tolérance, sont trop strictes. Nous révisons donc nos normes pour les photos et nous sommes maintenant plus tolérants et changeons la façon dont nous formons notre personnel. Notre personnel veut en effet s'assurer que nous maintenons des normes de sécurité très élevées. Il suit les règles à la lettre. C'est normal. Notre politique est trop stricte et cette méthode est trop stricte et c'est pourquoi nous allons être plus tolérants en ce qui concerne les photos.
Nous avons entrepris un certain nombre de choses en vue d'améliorer la qualité du service et la rapidité à laquelle les gens apprennent qu'il y a un problème. Cela va changer. Nous avons commencé il y a environ trois semaines. Ce ne peut être que progressif étant donné le retard que nous avons dans le traitement du courrier.
Toutefois, vous avez raison et nous essayons de régler tous ces problèmes.