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Merci beaucoup, madame la présidente.
Tout d'abord, je tiens à remercier la greffière et également les membres du comité de la souplesse dont ils ont fait preuve pour ce qui est de fixer la date de cette réunion. Je n'étais malheureusement pas libre la semaine dernière parce que j'étais à New York et ailleurs. Je tiens à vous remercier de votre invitation et de la souplesse dont vous avez fait preuve.
Je veux aujourd'hui vous parler, madame la présidente, du mandat de la Commission des nominations publiques et également de ma nomination à la présidence de la Commission. Je crois que vous avez une copie du mandat de la Commission devant vous.
L'objectif premier de la commission sera de veiller à ce que les candidats proposés pour des nominations par le gouverneur en conseil possèdent les qualifications, les antécédents, l'expérience et les qualités personnelles requises pour le poste. En d'autres termes, les nominations reposeront sur le mérite. Le processus sera transparent, et les possibilités d'emploi seront affichées sur un nouveau site Web nouvellement créé.
Il me paraît très important, madame la présidente, dans l'intérêt national, de mettre en place le meilleur processus possible de nominations aux charges publiques. Les organismes de l'État exercent des responsabilités essentielles. Non seulement les personnes nommées à leur tête doivent-elles être les meilleurs candidats pour l'emploi, mais encore faut-il que le processus de sélection soit perçu comme ayant été conçu pour assurer qu'elles le soient.
Et maintenant, je tiens à souligner un point très important. La Commission s'intéresse à la manière dont se font les nominations. Son rôle n'est pas de choisir qui sera nommé aux organismes, conseils, commissions et sociétés d'État. En d'autres mots -- et j'insiste sur ce point -- ce n'est pas la Commission qui choisira les titulaires ni qui fera les nominations.
Et maintenant, madame la présidente, j'aimerais vous dire pourquoi j'ai accepté l'invitation du premier ministre à présider la Commission et vous résumer l'expérience et les capacités qui me permettent d'exercer ce rôle. Vous aurez constaté dans la documentation qui vous a été fournie que j'ai consacré la moitié de mes 60 ans à bâtir une entreprise internationale prospère ayant son siège social au Canada -- une des plus grandes sociétés commerciales canadiennes; une entreprise qui est fière de montrer que les Canadiens peuvent faire concurrence aux meilleurs au monde, une entreprise qui fait de son mieux pour protéger l'environnement, pour rendre service aux collectivités où elle mène ses activités, et qui emploie des personnes issues des divers groupes culturels qui composent la société canadienne.
Bien sûr, je suis fier de ces réalisations, et j'ai été touché par les prix et distinctions que j'ai reçus au cours des mois depuis que j'ai quitté l'entreprise. Cependant, ma plus grande fierté, c'est la constitution de la société EnCana. J'ai toujours été convaincu, madame la présidente, que le succès véritable ne peut provenir que du respect rigoureux d'une série de principes reposant sur les plus nobles valeurs canadiennes. Ces principes sont inscrits dans la constitution de la société EnCana. Il s'agit d'un document unique dans le monde des affaires. J'en suis l'auteur.
Madame la présidente, je suis heureux de constater que des exemplaires ont été distribués aux membres du comité aujourd'hui.
La constitution énonce nos principes communs, dont le premier est la force de caractère. Je vous lirai très brièvement la description de ce principe. La force de caractère permet de se porter les uns les autres vers de plus grands sommets... nous sommes résolus et disciplinés... et on peut compter sur nous.
Le deuxième principe est celui du comportement éthique : « Nos principes de fonctionnement sont la confiance, l'intégrité et le respect... Nous nous sommes engagés à observer des pratiques exemplaires en matière de sécurité et de gérance environnementale... de pratiques commerciales éthique... et de responsabilité envers la collectivité. »
Un rendement supérieur : « Nous concentrons notre énergie sur les secteurs où nous sommes passionnément convaincus de pouvoir être les meilleurs. Nous assumons la responsabilité d'accomplir un travail de haute qualité sans cesse enrichi par des bilans rétrospectifs et l'apprentissage. »
Des attentes élevées : « Nos attentes les uns envers les autres sont élevées. Être à la hauteur nous permettra de connaître l'émotion et la satisfaction de faire partie d'une équipe gagnante, et la fierté de bâtir une entreprise de premier ordre. »
Il y a longtemps que j'ai la conviction, madame la présidente, que le respect de principes solides est la clé du succès dans toute organisation. Et c'est parce que mon pays me tient à coeur que je veux mettre les leçons que j'ai apprises au service du Canada.
J'ai accepté la nomination offerte par le premier ministre parce que je possède deux atouts qui seront utiles à la Commission des nominations publiques. Premièrement, j'ai clairement fait la preuve d'un leadership fondé sur des principes, et je suis reconnaissant de la mesure dans laquelle cette contribution a été reconnue dans tout le pays.
Deuxièmement, la connaissance approfondie que j'ai acquise de la saine gestion dans le secteur privé s'applique en grande partie aux organismes, conseils et commissions du gouvernement et aux sociétés d'État. Si vous examinez attentivement le mandat de la Commission des nominations publiques, je crois que vous constaterez que les compétences requises concordent avec mon expérience.
Je viens du secteur privé. Je ne suis pas un homme politique, et à en juger par les reportages au sujet de certains de mes discours publics, je ne serais pas très bon de toute manière. Je dois vous dire qu'après avoir consacré le travail de toute une vie à me bâtir une bonne réputation, il est douloureux pour moi et pour ma famille de voir quelques phrases citées hors contexte déformer autant mes convictions.
Je souligne une fois de plus que la Commission ne fera pas de nominations. En fait, les noms des candidats proposés ne seront même pas présentés à la Commission. Par contre, la Commission examinera le processus utilisé pour choisir les candidats afin de s'assurer qu'il est conforme aux lignes directrices établies par la Commission, des lignes directrices fondées sur les principes de la transparence et de la méritocratie.
Quant à moi et aux autres membres de la Commission, nous devrons éviter complètement d'exprimer des opinions sur tout candidat en vue d'une nomination publique et sur tout autre processus ou question politique. Ce qui nous intéresse, ce sont les principes, le processus et la gouvernance. Nous ne nous occupons pas de la sélection de candidats individuels. De plus, madame la présidente, je m'engage envers votre comité et envers tous les Canadiens à faire tout en mon pouvoir pour que le processus de nominations publiques soit hissé à un niveau qui sera jugé exemplaire parmi les démocraties dans le monde.
Quand j'ai accepté cette nomination, le premier ministre et moi avons convenu que les cinq membres de la Commission proviendraient des différentes régions du pays et que la Commission représenterait une diversité de milieu. Si vous le voulez bien, madame la présidente, j'aimerais maintenant mentionner les autres membres de la commission qui ont été annoncés hier dans un communiqué de presse.
En commençant par l'Ouest, pour me diriger vers l'Est, nous avons M. Hassan Khosrowshahi et son épouse, Nezhat, qui ont immigré de l'Iran et ont fondé la chaîne Future Shop, qu'ils ont vendue par la suite. Ce sont des Canadiens animés par la passion d'oeuvrer pour que le Canada demeure l'un des meilleurs endroits au monde. Ils sont d'excellents exemples de la contribution que la mosaïque canadienne peut apporter au Canada.
De la région des Prairies, j'offre les services de cet ancien garçon de ferme de l'Alberta.
Puis de l'Ontario, M. Roy McLaren. Roy McLaren a servi son pays en tant que député, ministre et haut-commissaire au Royaume-Uni. Je suis persuadé que sa feuille de route, ses capacités et son intégrité se passent d'explications, autant pour le Comité que pour l'ensemble des Canadiens.
Du Québec, Mme Jacqueline Boutet, officier de l'ordre du Canada. Jacqueline a grandi à Québec et habite maintenant à Montréal. Cette Canadienne française s'est distinguée autant en affaires qu'au service de sa collectivité et de son pays. Elle a siégé à des conseils d'administration publics et privés, et a été la première femme présidente de Tennis Canada. Je serais très fier de travailler à réaliser le mandat de la Commission avec Mme Boutet.
Madame la présidente, le cinquième membre de la Commission viendra du Canada atlantique. J'espère que vous voyez la norme de qualité et de diversité établie par les noms annoncés jusqu'à présent, et je sais que le premier ministre sera fier d'annoncer le nom d'un membre de la région de l'Atlantique en temps et lieu.
Chacune de ces personnes qui a accepté de faire partie de la Commission est prête à y investir son temps et son talent et à se dévouer à la réalisation de son mandat pour une seule raison, par amour pour notre pays et parce que nous voulons le rendre encore meilleur. C'est pourquoi nous avons tous préféré ne recevoir aucun salaire. En fait, ce n'est pas tout à fait vrai; nous voulons être payés 1 $ par année. Cette mission me remplit d'enthousiasme parce qu'elle fait renaître une grande époque de notre histoire sous le ministre C.D. Howe — et le souvenir plus récent du grand Canadien qu'était Mitchell Sharp.
Madame la présidente, je suis maintenant prêt à répondre aux questions du comité.
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Merci, monsieur le député.
Madame la présidente, je n'ai jamais été très doué pour me vanter, mais je vais essayer de le faire un peu.
Je suis né sur une ferme en Alberta dans une famille qu'on pourrait qualifier de défavorisée sur le plan économique mais riche sur le plan éthique, à cause de mes parents. J'ai toujours tenu à mes principes et aimé mon pays.
J'ai fais des études de génie et j'ai travaillé dans l'industrie gazière et pétrolière. En 1975, j'ai accepté un poste pour une entreprise dont le siège social était au Canada. Cet élément était très important à mes yeux et c'est pour cela que j'ai quitté une entreprise dont le siège social n'était pas au Canada.
Après avoir dirigé l'expansion de cette compagnie qui est devenue l'une des plus grandes entreprises énergétiques non seulement du Canada mais également du monde, j'ai eu l'incommensurable plaisir de la fusionner avec une autre très grande compagnie pour créer la société EnCana en 2002.
Mon épouse et moi-même avons décidé de la baptisée EnCana, nom dérivé de Énergie Canada — pour témoigner de notre fierté d'être Canadiens. Une des raisons pour lesquelles j'ai créé EnCana, c'est parce que nous perdions des sièges sociaux au pays et que je suis persuadé qu'il est important que les sièges sociaux restent au Canada.
En toute modestie, l'année dernière, j'ai été consacré PDG le plus respecté au Canada par 250 PDG. Un autre groupe m'a également nommé PDG de l'année.
Tout cela allait bien au-delà de ce que j'ai pu rêver dans ma carrière. Maintenant que j'ai quitté mon poste au sein de cette entreprise, je souhaite mettre mes capacités, mes efforts et mon enthousiasme au service de ce nouveau rôle.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie, monsieur Morgan, d'être des nôtres ce matin.
Je suis contente de vous entendre aujourd'hui et vous avez sans doute lu certains de mes propos dans la presse. C'est peut-être moi qui vous ai critiqué le plus vivement depuis que j'ai appris votre nomination. J'avoue que j'ai de sérieuses réserves au sujet de votre nomination. D'après ce que j'ai lu au sujet de vos opinions sur différentes questions, j'imagine que nous ne deviendrons pas des grands amis à l'issu de ce processus et que nous ne serons pas d'accord sur grand-chose. Cela dit, les échanges sont respectueux dans ce comité et je suis reconnaissante d'avoir bien voulu venir ici et répondre à nos questions.
Bien entendu, ces questions ne porteront sur les autres candidats proposés à cette commission mais bien sur vous et vos compétences pour occuper ce poste. Dans un discours que vous avez récemment prononcé lors d'une activité organisée par l'Institut Fraser, vous avez attaqué mon parti, les programmes sociaux, les syndicats, les travailleurs à faible revenu — plusieurs de mes convictions — et je suis ici pour représenter mes commettants et mes positions sur ces questions.
J'aimerais d'abord vous interroger sur trois sujets. Premièrement, les propos que vous avez tenus dans ce discours et que je trouve profondément choquants au sujet des immigrants jamaïcains à Toronto et de leur propension à la violence. Deuxièmement, le fait que vous, votre épouse et vos intérêts commerciaux avez fait d'importantes contributions financières au Parti conservateur et à ces formes antérieures. Troisièmement, vos aptitudes à occuper ce poste.
Dans un discours prononcé devant l'Institut Fraser, vous avez affirmé être partisan d'une politique d'immigration vigoureuse, ce que vous avez réitère aujourd'hui. Vous nous avez même lu la section de votre discours où vous affirmez que le processus de sélection devrait faire abstraction de la couleur, de la race et de la religion des immigrants. Vous vous êtes dit favorable à une méritocratie. Cependant, dans ce discours, vous semblez en même temps dire que la race et le pays d'origine des immigrants sont au contraire très pertinents lorsqu'il s'agit de déterminer la propension à la violence. Vous avez dit et je vous cite : « [TRADUCTION] L'aspect social n'est que trop évident lorsque l'on songe à la violence débridée qui est essentiellement attribuable aux immigrants jamaïcains à Toronto ou aux actes de violence fréquents entre des gangs de malfaiteurs asiatiques et d'autres ethnies, ici-même à Calgary. »
Sur quoi vous fondez-vous pour affirmer que les immigrants jamaïcains sont à l'origine de la violence à Toronto?
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Merci pour cette question.
Vous savez, en réponse à votre question, ce que je disais, je ne l'avais pas inventé, mais j'imagine que le fait de parler de ce qui figure déjà dans les rapports de police, c'est en quelque sorte comme si je l'inventais. Cela, je le regrette sincèrement.
Mais il y a un rapport que j'ai cité, et qui provient des rapports de police de l'Alberta. Il y a un groupe spécial en Alberta qui a été créé pour assurer une liaison avec les autres services de police du pays. Ce rapport se compose d'environ cinq parties différentes, dont l'une traite des gangs asiatiques. On y faisait état particulièrement du problème que pose les gangs asiatiques à Calgary, problème qui est très réel. Je le répète, si devait réécrire ce discours, je dirais les choses différemment, mais il s'agit d'un fait qui est très connu, et le problème se pose très fréquemment à Calgary. C'est une question qui inquiète beaucoup les habitants de Calgary, et j'ai la certitude que ce qui se passe à Toronto inquiète les gens là-bas aussi.
Mais quoi qu'il en soit, je tiens à répéter qu'à mon avis, ce sont les comportements qui doivent nous préoccuper, et non la race, la couleur ou la religion des gens. C'est tout ce que je veux dire.
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Permettez-moi de mieux m'expliquer, parce qu'il est évident que je me suis mal exprimé.
Comme je l'ai dit dans mon allocution liminaire, la Commission ne nommera personne. La Commission ne verra les noms des intéressés seulement après qu'ils auront été nommés.
Le processus qui existe aujourd'hui, comme vous l'avez dit plus tôt, le processus où le candidat est proposé par le ministre responsable et ensuite recommandé au gouverneur en conseil, va demeurer, mais la Commission pèsera sur le processus à certains égards.
Tout d'abord, le processus de sélection des candidatures va changer, parce que nous allons proposer un code de conduite qui est très différent de ce qui se fait aujourd'hui.
Je ne peux pas vous dire ce que tous les autres commissaires vont penser, lorsque nous allons nous réunir, notre première tâche consistera à mettre en place ce code de conduite et des lignes directrices, mais j'imagine que nous allons inscrire dans les lignes directrices le principe des candidatures multiples, de la publicité, de la transparence, et autant que possible, la sélection des meilleurs candidats...
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Vous devrez pardonner à tous ceux qui s'y entendent en matière de mystification s'ils ne comprennent pas exactement dans quelle mesure ce que vous allez faire sera bien différent de ce qui se fait aujourd'hui.
Aujourd'hui, pour toutes les nominations que j'ai mentionnées plus tôt, il existe un processus de consultation très vaste qui est suivi par un examen des qualités des candidats, d'un examen du point de vue de la sécurité et de la police, et ensuite il y a un autre processus, qu'on appelle le processus d'évaluation par les pairs, qui est indépendant de tout ministre, avant qu'une nomination soit proposée au ministre, et bien avant qu'elle soit proposée au premier ministre. Dites-moi donc pourquoi je devrais avoir davantage confiance en quelqu'un — et je vais vous permettre ici de corriger ce que vous avez dit — qui a ce genre d'opinions, opinions qui peuvent influencer l'idée qu'on se fait du mérite?
Par exemple, « il a été maintes fois prouvé que la syndicalisation du secteur privé finit par handicaper la compétitivité ». J'imagine donc que quiconque provient de ce milieu n'a aucun mérite; ou alors « le travail d'équipe, l'honnêteté, l'innovation, la souplesse et les récompenses financières fondées sur le mérite... malheureusement... sont [inexistantes] » — c'est moi qui le dit — dans les organisations syndiquées. »
Ou même ceci : « La malédiction des Maritimes, c'est la péréquation perpétuelle combinée à un système d'assurance-chômage qui devient un système d'assurance contre l'emploi. »
Comment donc une personne issue du milieu syndical ou du Canada Atlantique pourrait répondre à votre critère du mérite?
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Merci, madame la président.
Monsieur Morgan, bienvenue à cette hyperobservation dont vous faites l'objet ici.
La tournure que prennent certaines questions aujourd'hui me cause du souci. Bien entendu, nous comprenons tous qu'il est important de savoir à quel genre de personnes nous avons affaire, quel est son caractère, sa compétence, son intelligence et son expérience relative. Permettez-moi de proposer de nous inspirer des propos d'un ex-membre du comité, à la session précédente, M. Szabo, désormais un membre de l'opposition, assis en face. En effet, il a dit que pendant l'entretien avec M. Gwyn Morgan, nous ne devrions pas perdre de vue que ce qui est d'une extrême importance et de s'en tenir aux faits, à la compétence et à la capacité de faire le travail. Quant à moi, c'est ce qui m'intéresse au premier chef. Il faut être dénué de toute partisanerie, car notre tâche, mesdames et messieurs, est de nous assurer que vous avez la compétence, l'intelligence, l'expérience, le développement nécessaire et que les intérêts du Canada vous tiennent à coeur.
Il y a peu de temps, j'ai eu le bonheur de siéger au comité d'examen de la candidature du juge en chef Rothstein et c'était un processus semblable à celui-ci. En vérité, je constate ici des parallèles frappant avec les questions qui doivent être posées, sur un ton mesuré, équitable et honnête. Bien entendu, je trouve des points semblables dans les réponses, monsieur, car très respectueusement — elles sont honnêtes, presque à l'extrême, mais cela est un atout absolument incomparable. Je pense que cela est la clé de votre succès dans la vie privée, dans le monde des affaires, car ce genre d'honnêteté suscite le respect de bien des gens.
J'ai été ravi de constater que vous avez fait la distinction entre votre responsabilité à l'égard du processus qui n'est pas de choisir les titulaires.
Si je vous demandais quels sont les trois principaux atouts que vous possédez et dont le processus pourra profiter, afin de pouvoir nous faire une idée de vos compétences, quels seraient-ils?
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Merci, madame la présidente.
Vous avez affirmé que ce que vous avez pu dire par le passé n'aurait aucun effet sur les travaux de la commission. Mon collègue disait tout à l'heure que nous devons évaluer les capacités, la compétence, l'expérience de la personne dont nous évaluons la candidature. Mais, quel que soit le mandat de la commission à laquelle la personne sera nommée, il faut voir si la personne choisie possède toutes les valeurs que cela sous-entend. Quand je parle des valeurs, je parle des valeurs humaines, soient-elles canadiennes, québécoises ou autres
Lors de votre allocution de décembre, vous avez aussi abordé la question de la péréquation. Vous avez dit que l'État-providence créait des dépendances. Je remarque que vous avez choisi, entre autres dans ce texte, de faire part de certains des idées fondamentales qui sont les vôtres. Permettez-moi de dire que cela peut à tout le moins inciter les gens à se poser des questions sur votre motivation profonde, de la même façon que vous pouvez vous-même vous poser des questions sur cette motivation.
Vous dites que vous ne connaîtrez pas le nom des gens, que vous ne prendrez pas part à quoi que ce soit, que vous allez établir un processus et que, par la suite, vous allez présenter un rapport au premier ministre, et donc à la Chambre. Est-ce à ce point différent de ce qui existe présentement — j'imagine qu'avant de prendre votre décision, vous vous êtes informé de ce qui existe présentement — que nous pouvons avoir l'assurance qu'il s'agira d'un meilleur processus? Quel sera le statut de cette commission? Appartiendra-t-elle vraiment au bureau du premier ministre? De combien de ressources financières et humaines aurez-vous besoin? Aurez-vous besoin de trois directeurs exécutifs, une secrétaire, un adjoint, trois ou quatre employés, un demi-million de dollars ou 3 millions de dollars?
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Merci pour cette question.
Je pense que la question est importante, madame la présidente. Je sais qu'il n'est pas facile d'imaginer exactement comment les choses vont se dérouler, mais l'essentiel est ceci: sur le pupitre des ministres et de tous ceux qui s'occupent du processus de nomination à des fonctions publiques — conseils d'administration des sociétés d'État, etc. — se trouvera un code de conduite et des lignes directrices qu'il faudra respecter avant de présenter les candidatures. Une fois les nominations faites, la Commission examinera...
Avant tout, il faudra qu'on annonce le processus qu'on entend suivre pour une nomination donnée avant même de fournir une liste de candidats. La Commission approuve ensuite le processus si elle considère qu'il respecte les lignes directrices, après quoi, les choses peuvent aller de l'avant.
Je le répète, nous n'avons pas de noms. Nous ne saurons pas qui sera nommé tant que l'annonce n'aura pas été faite. Cependant, en fin de compte, régulièrement, par l'intermédiaire du secrétariat de la Commission, nous vérifierons si les lignes directrices annoncées ont été respectées. Le cas échéant, nous ferons un rapport au premier ministre qui le déposera à la Chambre des communes annuellement.
À mon avis, cette mesure pourra se révéler efficace car je ne pense pas que qui que ce soit a intérêt à ce que le rapport révèle que les lignes directrices et le code n'ont pas été respectés. Voilà toute l'influence que nous aurons, mais je pense que c'est une influence de taille dans le processus — et nous n'interviendrons pas dans le choix de ceux qui seront nommés.
Combien coûtera la Commission? Je suis du milieu des affaires, et les bilans me tiennent à coeur. Je m'inquiète beaucoup du coût. Les commissaires, dès le départ, seront payés un dollar par année. Les choses s'annoncent bien. Il n'y aura pas beaucoup de dépenses de déplacement, car on peut compter sur les moyens électroniques de nos jours et d'autres moyens, ce qui nous permettra d'élaborer un code de conduite et de tenir des réunions par téléconférence.
Le secrétariat de la Commission à Ottawa sera réduit — pas plus de 20 personnes, peut-être moins. Ces gens seront triés sur le volet, et ce seront des fonctionnaires et des gens qui ont l'expérience dont nous avons besoin. Je pense que les sommes consacrées à cette commission seront optimisées.
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Merci, madame la présidente.
Je souhaite souligner de nouveau le but de cet exercice. Notre objectif est de comprendre quelles sont vos valeurs, vos principes, vos qualités de chef et la façon dont vous avez l'intention de les mettre en oeuvre dans le cadre de cette fonction. C'est donc ce que nous faisons, nous passons en revue vos idées, vos valeurs et vos déclarations.
M. Kenney continue de m'appuyer. Il vous a demandé si vous aviez une autre déclaration, et il vous a également demandé si, au sein d'une enceinte publique autre que celle-ci, vous aviez été confronté à des points de vue inacceptables.
Hier, j'ai vu un documentaire intitulé Between Midnight and the Rooster's Crow. Au cours d'une réunion d'actionnaires d'EnCana, on vous a présenté les répercussions qu'avait l'entreprise en Équateur, les répercussions graves sur l'environnement, les répercussions sociales sur les agriculteurs, etc. C'était un documentaire. Il montrait l'impact de l'entreprise dans le pays, et il vous montrait, dans une enceinte publique, en train d'être confronté à des conditions qui sont inacceptables pour la plupart des Canadiens. C'est un documentaire fort intéressant, et je l'ai trouvé tout à fait édifiant.
Merci.
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Exactement, comme vient de le dire Mme Ablonczy, sans procédure équitable.
Deuxième point, qu'il est important de souligner, concernant l'amendement qui vient d'être adopté ici par les partis d'opposition. Ce que l'opposition vient de faire, c'est-à-dire les libéraux, le NPD, et le Bloc, c'est d'éliminer les mots « n'a pas toutes les qualités et compétences nécessaires aux fins de la nomination proposée au ». Dans la motion originale, on peut lire « Que, compte tenu du fait que M. Gwyn Morgan n'a pas toutes les qualités et compétences nécessaires aux fins de la nomination proposée au poste de président », et c'est pour cette raison qu'il ne devrait pas être nommé.
En fait, l'opposition vient de reconnaître qu'il était suffisamment qualifié, qu'il avait les compétences nécessaires. Mais l'opposition a décidé qu'il ne convient pas au poste en se fondant sur les questions qui ont été soulevées ici, donc en se fondant sur ses opinions personnelles et politiques. Or ses opinions n'ont rien à voir avec le poste auquel il va être nommé. C'est purement partisan. C'est tout à fait irresponsable. D'ailleurs, le fait que vous venez de reconnaître que M. Morgan est compétent pour ce poste montre bien que la position que vous adoptez est irresponsable et partisane, et c'est exactement ce que les Canadiens sont fatigués de voir au sein de comités parlementaires.
M. Morgan est qualifié pour ce poste. Il devrait être nommé, et la partisanerie dont vous faites preuve, partisanerie déclenchée par le NPD, mais désormais apparemment appuyée par les libéraux, est absolument irresponsable.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais commencer par noter que MM. Alghabra et Volpe semblent se contredire. M. Volpe semble suggérer que M. Morgan n'a pas les compétences voulues pour le poste parce que le poste lui-même n'a pas été assez clairement défini; et M. Alghabra, de l'autre côté, semble dire que M. Morgan est inapte à occuper le poste à cause de quelques phrases que cet homme de 60 ans a prononcées au cours d'une carrière longue de 40 ans, passée en bonne partie dans l'arène public.
Croyez-moi, madame la présidente, je comprends, puisque j'ai siégé sur les bancs de l'opposition pendant neuf ans, que l'opposition a le devoir et la responsabilité de s'opposer au gouvernement, d'être critique, de poser des questions difficiles et de ne pas rendre la tâche facile au gouvernement ni aux candidats nommés par le gouvernement. Cela, je le comprends très bien. Je comprends le contexte et je respecte l'obligation des députés de l'opposition d'agir ainsi. Néanmoins, je crois que cette opposition doit s'exercer de façon à ne pas ternir de façon permanente la réputation de nos institutions publics.
J'admets que, lorsque j'étais un député de l'opposition, mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, j'ai parfois été trop agressif, mais j'espère que je n'aurais jamais agi de la sorte avec une des étoiles du monde des affaires canadien...
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Eh bien, je n'ai pas parlé 30 secondes sans avoir été interrompu, madame la présidente.
Donc, la motion dont nous sommes saisis a été présentée la semaine passée, avant même que le témoin ne comparaisse devant nous. Un vieux dicton juif dit que le juge qui décide d'une affaire avant de l'avoir entendue est un idiot. J'espère que nous n'allons pas agir en tant qu'idiots aujourd'hui.
En fin de semaine, Mme Nash a dit aux médias qu'elle avait présenté cette motion au comité à titre de précaution avant même d'avoir entendu M. Morgan, qu'elle agissait de bonne foi et qu'elle pouvait très facilement retirer sa motion. Franchement, je ne la crois pas, parce que j'ai entendu son chef dire avant cette réunion qu'elle allait « démolir M. Morgan ».
Madame la présidente, ce que je dis est tout à fait pertinent, car nous devons être prudents. J'encourage les députés de l'opposition à faire leur travail de façon agressive, à obliger le gouvernement à rendre des comptes, etc., mais je les encourage également à le faire de façon à ne pas ternir de façon permanente la réputation des institutions publiques.
Nous avons devant nous un homme qui a été reconnu par ses pairs comme étant un des meilleurs chefs d'entreprise au Canada. Cet homme s'est dit prêt à quitter une retraite sûrement très plaisante pour travailler presque à temps plein pour seulement 1 $ par année.
Ce que nous voyons ici aujourd'hui, et je crois que c'est très important, madame la présidente, c'est qu'on est en train de détruire une carrière exemplaire de 40 ans dans le monde des affaires du Canada — je crois que trois députés de l'opposition ont prononcé le mot « raciste » — à cause d'une phrase —
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Merci, madame la présidente.
En toute franchise, chers collègues, j'ai le coeur lourd. À la première réunion de ce comité sur les opérations gouvernementales, on avait dit clairement que c'était, Dieu merci, un des comités les moins partisans sur la Colline, et on a dit espérer que le comité agisse de façon non partisane.
Je dis ceci aux députés qui appuient la motion: je suis très mal à l'aise avec le fait que la motion représente leur point de vue personnel et qu'ils en sont convaincus, mais je le comprends et je l'accepte. C'est juste, c'est la démocratie. Mais d'après ma triste évaluation, je déplore que tellement de gens ont politisé ce débat, qui est très sérieux. Je base mes propos seulement sur ce qui a été dit ici aujourd'hui et sur le ton utilisé. Je crois que les avis sont partagés, et je ne suggère pas que tous les députés pensent la même chose. J'offre mes excuses à ceux et celles qui sont convaincus de leur point de vue, si mes propos ne les concernent pas.
Pour revenir à ce que M. Kenney a dit, nous tenons entre nos mains la réputation des candidats et nous avons un mandat. En débattant de cette motion, nous n'avons pas respecté notre mandat. Cette motion n'a absolument aucune pertinence quant au processus de nomination. Sa pertinence est zéro. Notre mandat est d'évaluer les compétences et la capacité d'un candidat de faire le travail et de servir les intérêts des Canadiens de façon efficace. Ce qui s'est passé aujourd'hui est pathétique, car nous avons tout simplement ignoré le fait qu'un homme ait servi son pays pendant 40 ans de façon exemplaire pour le dénigrer. Nous avons dénigré cet individu.
Je m'excuse personnellement auprès de M. Morgan pour avoir subi ce dénigrement. C'est pathétique. Je recommanderais que notre premier ministre fasse ce qui doit être fait, ce qui est juste, et de nommer ce monsieur qui mérite grandement ce poste.