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Je veux que vous sachiez que j'aurais annulé de toute façon. Au moins, je suis honnête.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir invité aujourd'hui. J'ai une courte déclaration à faire.
Il s'agit, comme vous le savez, de ma première présence en tant que ministre devant un comité du Parlement. Je veux donner aux membres du comité l'assurance que je vais répondre à leurs questions dans la mesure de mes moyens et que, bien entendu, je vais les écouter très attentivement.
Il y a plusieurs hauts fonctionnaires de mon ministère qui m'accompagnent aujourd'hui. Parmi eux, il y a M. Marshall, qui est le sous-ministre, Mme Aloïsi, qui est la sous-ministre déléguée, M. Bennett, qui est le sous-ministre adjoint intérimaire, Direction générale des approvisionnements, M. McGrath, qui est le sous-ministre adjoint intérimaire, Direction générale des biens immobiliers, et Mike Hawkes, qui est notre chef des finances.
Madame la présidente, je sais que plusieurs membres de ce comité siègent au Parlement depuis un certain moment et se sont probablement forgé une opinion de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Comme je l'ai indiqué aux porte-parole de l'opposition qui se concentrent surtout sur mon ministère, ceux que j'ai eu le temps de rencontrer depuis que je suis ministre, je serai toujours ouvert aux suggestions visant à améliorer le ministère des Travaux publics.
Je veux également dire que j'ai été très honoré en février dernier, lorsque M. Harper m'a demandé de faire partie de son Cabinet en tant que ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux et ministre responsable de la grande région de Montréal. Le discours du Trône, comme vous le savez, a confirmé cinq priorités sur lesquelles notre gouvernement se penchera dans un premier temps. La nécessité de mettre de l'ordre au gouvernement est en tête de la liste. La Loi fédérale sur l'imputabilité, que vous connaissez bien, sera la pierre angulaire de nos efforts en vue de changer certaines des pratiques en vigueur à Ottawa.
Les réformes prévues par ce projet de loi sont exhaustives. Elles auront des répercussions particulièrement positives sur mon ministère, mais elles se feront sentir dans toutes les institutions et dans tous les secteurs du gouvernement.
[Traduction]
Les membres savent qu'un comité législatif étudie actuellement le projet de loi, mais je crois qu'il importe que ce comité soit saisi de deux éléments de la LFI proposée qui auront des répercussions directes sur TPSGC.
Le projet de loi C-2 contient un certain nombre de mesures visant à mettre de l'ordre dans le processus fédéral de passation de marchés — une partie importante du rôle de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada en matière de services communs. Nous sommes les spécialistes du gouvernement en matière d'approvisionnement et nous mènerons la réforme du processus en veillant à ce qu'il soit équitable, honnête et transparent.
Lorsque le projet de loi sera proclamé, le gouvernement a l'intention de créer un poste de vérificateur de l'approvisionnement, qui aura le mandat d'examiner de façon continue le processus d'acquisition du gouvernement afin d'assurer l'équité et la transparence et de faire des recommandations en vue d'apporter des améliorations. De plus, le vérificateur de l'approvisionnement établira un processus visant l'examen des plaintes des fournisseurs et gérera un mécanisme extrajudiciaire de règlement des conflits en cas de différend contractuel. Le projet de loi C-2 prévoit que le vérificateur de l'approvisionnement sera nommé par le gouverneur en conseil et qu'il ou elle relèvera du ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux. Un rapport annuel sera déposé au Parlement.
Par ailleurs, je lancerai prochainement le processus de consultation avec des associations industrielles, des instituts de recherche et d'autres intervenants, pour établir un code de conduite régissant l'approvisionnement. Ce code, que j'espère mettre en place d'ici l'automne, consolidera les mesures existantes en matière de conflits d'intérêts et de lutte contre la corruption en un énoncé exhaustif et transparent des attentes du gouvernement envers ses employés et ses fournisseurs.
Une autre mesure visant à mettre de l'ordre dans le processus de passation de marchés du gouvernement consistera à inclure des dispositions en matière d'intégrité dans les appels d'offres et les contrats afin d'énoncer clairement les obligations des parties contractantes en vertu du Code criminel, de la Loi sur la concurrence et de la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes. Ensemble, le code de conduite et les dispositions en matière d'intégrité définiront clairement, pour les fonctionnaires et les fournisseurs, ce qui constitue une conduite acceptable dans le cadre des marchés publics.
[Français]
Par ailleurs, la Loi fédérale sur l'imputabilité renforcera l'engagement de notre gouvernement et le mien, en tant que ministre, pour ce qui est d'améliorer l'accès des petites et moyennes entreprises de toutes les régions du Canada à des contrats gouvernementaux.
Les petites et moyennes entreprises sont responsables de 43 p. 100 du PIB du Canada, de 66 p. 100 des emplois et d'une bonne partie de la croissance économique du pays. Il est très important pour le gouvernement de s'engager à offrir des possibilités aux petites et moyennes entreprises canadiennes et à récompenser leur travail de même que leurs innovations. À cette fin, on a mis sur pied le Bureau des petites et moyennes entreprises au sein de Travaux publics. Il a déjà commencé à se pencher sur les préoccupations des petites et moyennes entreprises afin de veiller à ce que ces entreprises aient des chances équitables de soumissionner, peu importe leur taille et leur emplacement.
Six succursales du Bureau des petites et moyennes entreprises ont été établies. Elles constituent un élément essentiel du Plan d'action sur l'imputabilité fédérale et représentent un engagement important envers les petits et moyens fournisseurs du gouvernement. Grâce à la présence de ces bureaux dans l'ensemble du pays, le gouvernement peut veiller à ce que les petits fournisseurs et les fournisseurs de toutes les régions du Canada soient dûment pris en considération lorsqu'ils présentent des offres visant des contrats gouvernementaux. Le gouvernement, en tant que client, et les contribuables, indirectement, profiteront du fait qu'un plus grand nombre de fournisseurs tenteront d'obtenir des contrats gouvernementaux. Les prix devraient être à la baisse alors que l'innovation et la créativité devraient être à la hausse.
[Traduction]
Le deuxième aspect de la LFI proposée qui est particulièrement important pour mon ministère concerne la publicité et la recherche sur l'opinion publique. Comme première étape pour regagner la confiance du public à cet égard, nous exigerons que les rapports de recherche sur l'opinion publique exécutés à la demande du gouvernement du Canada soient fournis par écrit et qu'une copie de chaque rapport soit remise à Bibliothèque et Archives Canada. En outre, le projet de loi C-2 exigera que les ministères rendent publics tous les rapports de cette nature dans les six mois suivant la fin du projet.
En outre, je désignerai sous peu, pour une période de six mois, un conseiller indépendant chargé d'examiner et d'évaluer les pratiques de passation de marchés du gouvernement en matière de recherche sur l'opinion publique, y compris les questions soulevées dans le rapport de la vérificatrice générale de 2003, et de produire un rapport. Il devra faire des recommandations à savoir s'il est nécessaire de prendre d'autres mesures ou de mener une enquête. Cette personne sera sélectionnée en vertu du Règlement portant affectation spéciale de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique et relèvera de moi, en tant que ministre. Ses conclusions seront rendues publiques.
L'initiative liée à la transformation des affaires, qui est en cours à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, montre que les gestionnaires et les employés du ministère ont seulement un objectif — servir les intérêts du public de la meilleure façon possible en prenant les bonnes décisions d'affaires au nom des Canadiens et des Canadiennes.
Nous nous engageons à travailler à l'élaboration d'une stratégie de gestion de locaux qui soit la plus efficiente, la plus efficace et la plus économique pour le gouvernement du Canada — travail que j'appuie de tout coeur et que je continuerai d'appuyer. Des décisions importantes devront être prises en ce qui concerne notre parc immobilier vieillissant. J'examine cette question depuis un certain temps maintenant. En plus, le ministère est en train de réduire la superficie moyenne par employé, en appliquant des normes d'aménagement rigoureuses pangouvernementales et en adoptant une méthode plus musclée dans la négociation des baux.
[Français]
J'ai aussi appuyé la réforme des acquisitions qui est en cours dans mon ministère. Chaque année, le gouvernement du Canada acquiert pour plus de 20 milliards de dollars de biens et de services, dont la majorité est achetée par Travaux publics. En optimisant le pouvoir d'achat du gouvernement dans son ensemble et en prenant des mesures pour réduire les coûts et les délais d'acquisition de biens et services, nous obtiendrons un meilleur rapport qualité-prix pour les Canadiens et Canadiennes.
Notre initiative relative aux services de voyage partagés est un exemple. Cette initiative vise à réduire les dépenses annuelles du gouvernement en matière de déplacements, qui se chiffrent à 1,2 milliard de dollars. On vise à les réduire de 375 millions de dollars en cinq ans.
Madame la présidente, membres du comité, je vous remercie de m'avoir permis de faire ces brèves observations préliminaires. Je suis maintenant disponible pour répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur Fortier, d'être présent parmi nous. Merci également à M. Marshall et à tous les hauts fonctionnaires qui l'accompagnent.
Comme vous le savez sans doute, nous somme bien contents de pouvoir vous poser des questions. Puisqu'il ne s'agit pas d'une période de questions, nous espérons tous et toutes, j'en suis certaine, obtenir des réponses.
Ma première question, à laquelle vous avez fait allusion lors de votre allocution, concerne le fait que depuis plusieurs années, Travaux publics tente de trouver des moyens d'innover et de réaliser des économies. Au cours de la prochaine heure et demie, ma collègue et moi allons pouvoir vous poser des questions, principalement sur l'approvisionnement, la gestion immobilière et la gestion du risque, entre autres en matière de technologie de l'information. On parle ici des meilleures innovations possibles pour votre ministère.
Le gouvernement précédent avait dit vouloir économiser quelques milliards en regroupant, notamment, les achats gouvernementaux. Comme vous l'avez précisé déjà, il s'agit pour vous d'optimiser les achats afin d'atteindre l'objectif, c'est-à-dire de meilleurs prix.
J'aimerais d'abord savoir si vous avez le même objectif.
Ensuite, je voudrais savoir si vous êtes animé d'un sentiment d'équité à l'égard des régions. Je n'entends pas par là que vous devriez acheter au Manitoba si cela veut dire payer trois fois le prix. Cependant, je voudrais que vous me disiez si votre ministère, lorsqu'il tentera d'obtenir le meilleur prix possible, gardera en tête la réalité pancanadienne, à savoir que des entreprises sont établies d'un bout à l'autre du pays. Comme vous le savez, cette question est très importante pour la survie de certaines régions. S'il s'agit en effet d'un objectif de votre ministère, comment celui-ci va-t-il gérer cela?
Enfin, j'aimerais savoir approximativement comment se répartissent les achats par province, au Québec, et par sous-région, si vous le voulez bien.
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Je vais répondre à vos questions dans l'ordre dans lequel vous les avez posées, si vous n'y voyez pas d'objection.
Je crois aux économies. Un programme avait débuté sous l'égide de l'ancien gouvernement, mais je pense que ce n'est pas une question de partisanerie. Quand l'État dépense autant d'argent annuellement, quiconque se trouvant à ma place tenterait de trouver des façons d'économiser.
Nous dépensons des sommes colossales et c'est tout à fait normal, car nous soutenons tous les ministères.
Je veux néanmoins vous rassurer: nous nous sommes engagés à réaliser des économies substantielles. Je vous renvoie au budget de M. Flaherty, où il est très clairement indiqué que notre ministère s'attend à des économies en approvisionnements de près de 2,5 milliards de dollars sur cinq ans. Ces épargnes sont déjà prévues dans le budget de M. Flaherty. Je pense qu'on doit déployer ces efforts au nom des contribuables.
Votre deuxième question, qui porte sur la régionalisation, est une bonne question. Elle fait appel au principe d'équilibre entre l'obtention du meilleur prix possible et une politique quasi industrielle, en vue de permettre ou d'encourager la croissance des petites et moyennes entreprises partout au pays.
La création du Bureau des petites et moyennes entreprises fera en sorte qu'au fil des prochaines années, si nous faisons bien notre travail en tant que ministère, il y aura plus d'entreprises en région — de taille plus modeste — qui concluront des contrats avec le gouvernement du Canada.
À l'heure actuelle, les petites et moyennes entreprises contribuent à hauteur de 43 p. 100 au produit intérieur brut du Canada. Je n'ai pas les chiffres exacts. C'est un peu compliqué, car Travaux publics et Services gouvernementaux Canada n'est pas entièrement responsable de l'assiette des acquisitions de l'État. Je vous dirais toutefois que les petites et moyennes entreprises, en tant que fournisseurs de l'État, n'obtiennent probablement pas plus que 30 p. 100 de la valeur des contrats de l'État. Il existe déjà un écart important entre ce qui existe réellement dans l'économie et les approvisionnements de l'État.
J'espère qu'au cours des prochaines années, nous pourrons faire pencher la balance en faveur des petites et moyennes entreprises. Je crois qu'indirectement, vu qu'elles sont situées en grande partie dans les régions du Canada, les PME feront augmenter la part des régions.
Nous procédons à des appels d'offres régionaux pour l'achat de certains biens. Madame Thibault, les hauts fonctionnaires ici présents vous transmettront, aujourd'hui ou plus tard, des informations beaucoup plus précises sur chacun de ces appels d'offres régionaux.
Quant à votre dernière question, qui porte sur la ventilation des achats par région, je ne dispose pas de l'information, mais je me souviens de l'avoir déjà eue.
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Merci d'avoir posé la question.
Je ne suis pas étonné d'apprendre que les gens sont sceptiques. Je sais que les petites et moyennes entreprises et l'industrie exercent des pressions sur Ottawa depuis plusieurs années. Elles ont noté une chose, et il ne s'agit pas d'une question partisane, puisque n'importe qui aurait fait le même constat: si vous essayez de faire affaire avec le gouvernement du Canada, que l'on vous fournit une DP de 80 pages qui vous renvoie à divers sites Web qui, eux, utilisent d'autres critères pour la fourniture de bureaux, que vous êtes une petite entreprise ayant à son emploi six ou sept personnes qui remplissent toutes sortes de fonctions, vous n'avez pas le temps de lire toute la documentation. Par contre, les grandes entreprises, elles, ont des employés dont la tâche consiste à essayer de comprendre comment faire affaire avec le gouvernement — il y a donc absence d'équilibre sur le plan de la concurrence.
La première mesure que nous avons prise était la plus facile : annoncer la création du bureau. Il n'y a rien de plus simple: vous annoncez la mise sur pied du bureau et expliquez ce que vous allez faire. La partie la plus difficile de l'exercice, comme vous l'avez si bien dit, est la suivante: comment évaluer l'efficacité du bureau et convaincre les PME de recourir à ses services.
Nous allons le faire de diverses façons. Nous allons simplifier les règles. Nous allons leur envoyer des DP qui contiennent non pas 80 pages, mais 12, non pas 25 pages, mais 8.
L'équipe de M. Marshall est en train d'examiner les clauses types qui se sont accumulées au fil des décennies. Une clause type est une disposition qui a été rajoutée à un contrat parce que quelqu'un a dit qu'il fallait l'inclure sinon la Cour suprême allait statuer là-dessus. Résultat: on s'est retrouvé avec un million de clauses types. Le fait est que, lorsque les propriétaires de petites entreprises lisent les DP, ils se découragent après avoir lu les quatre premières pages. Ils laissent tout tomber, ce qui est dommage, parce que nous sommes perdants quand une telle chose se produit.
Comme je l'ai déjà mentionné, plus il y aura de joueurs autour de la table — et c'est ce que vous vouliez dire —, plus les prix seront intéressants.
Mais plus important encore, les petites et moyennes entreprises au Canada ont toujours fait preuve de créativité, d'imagination. Toutefois, nous ne tirons pas profit de cette merveilleuse source d'innovation et de créativité. Nous devons mettre un terme à cette façon de faire. Le Bureau des petites et moyennes entreprises a pour objet d'aider les PME à faire affaire avec le gouvernement. Parallèlement, l'équipe de M. Marshall est en train de revoir toutes les DP, de les débarrasser de tout élément inutile et de simplifier le système MERX.
Le fournisseur de micros, par exemple, qui travaille dans un petit atelier à Truro ou dans votre circonscription, à Burlington, a immédiatement accès, lorsqu'il entre dans le système, aux projets de marché qui sont offerts. Il double-clique sur ceux qui l'intéressent et, dans un délai raisonnable — non pas quatre heures, mais peut-être trente minutes —, les modalités des projets lui sont transmises, et c'est là un facteur très important.
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En fait, je ne peux pas répondre, car nous négocions présentement avec le propriétaire. Certains éléments de la transaction ne peuvent évidemment pas être partagés avec vous.
Par contre, pour bien répondre à votre question, il faut reculer un peu dans le temps. Comme vous le savez peut-être, l'origine de cette transaction remonte à bien avant les élections de 2006. Je dirais même que son origine remonte à avant les élections de 2004. Les gens de Travaux publics Canada, les professionnels dirigés par M. Tim McGrath, avaient l'oeil sur ce site. Comme tout le monde, nous avions eu connaissance des difficultés qu'avait connues le secteur de la haute technologie à Ottawa et ailleurs, mais surtout à Ottawa.
Ces gens avaient donc établi que ce site pouvait être intéressant puisque JDS Uniphase souhaitait s'en départir, les choses n'allant plus aussi bien qu'auparavant. Des discussions ont eu lieu avec JDS Uniphase il y a plus de deux ans, c'est-à-dire avant les élections de 2004. On a discuté du déménagement d'un service. Les discussions n'ont pas abouti à cause des négociations avec JDS Uniphase et parce que le service en question n'a pas voulu se déplacer là, car cela ne lui convenait pas.
Par la suite, lorsqu'il fut question de déménager peut-être un autre service au même site, celui-ci était toujours disponible. De plus, il convenait à cet autre service. Par conséquent, le groupe de M. McGrath a entrepris des discussions avec les propriétaires. Toutefois, il y a eu un changement de propriétaires après la fin des discussions qui ont achoppé. Il faut savoir que nous négocions pour les services et non pour nous. Ce service ne voulait plus y aller. Cependant, en 2005, un autre service a dit que cela lui conviendrait peut-être...
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Je vous remercie de cette question. C'est un sujet très important.
Nous possédons environ 325 édifices d'un bout à l'autre du Canada. On y trouve de tout, de petits mails dans de petites villes, en région rurale, aux grands édifices du centre-ville ici, à Vancouver, à Montréal et ailleurs. L'âge moyen des édifices, comme je l'ai déjà dit, est de 43 ans. Nous avons ce merveilleux portefeuille. Nous sommes en quelque sorte comme un magnat de l'immobilier, sauf que nous ne nous conduisons pas comme un grand propriétaire le ferait. La raison à cela est très simple. Il faut une planification à long terme pour s'occuper de tels biens. Les gouvernements, par définition, n'ont pas de plans à long terme. Lorsqu'ils font leurs budgets, ils les font 12 mois à la fois. On accumule donc des déficits en raison de la sous-capitalisation des biens.
Dans notre cas, le déficit tourne autour de quatre milliards de dollars, à ce qu'on me dit, ce qui est énorme. C'est immense. Nous avons accumulé ce déficit, donc nous ne pouvons plus continuer ainsi. Nous fermons les yeux et relançons la balle à la personne suivante, à la personne d'après et ainsi de suite. En vérité, nous devons faire preuve de créativité et trouver une solution pour régler cet immense problème de sous-capitalisation. Nous réfléchissons à cela depuis quelques mois et espérons pouvoir proposer quelques idées avant l'automne.
Monsieur Fortier, j'en profite pour aborder le projet de loi C-2, plus précisément les dispositions sur le vérificateur de l'approvisionnement. Évidemment, on ne peut pas être contre la vertu. Il reste que les citoyens et citoyennes ont besoin de comprendre de quoi il s'agit. On fait de la vérification interne dans les ministères et il y a une vérificatrice générale. Nous avons maintenant un Bureau du contrôleur général au Conseil du Trésor, et c'est très bien.
Toutefois, puisqu'il est question de créer un poste de vérificateur et d'affecter un groupe au service de cette personne, j'aimerais savoir si vous êtes en mesure de nous assurer que cela n'occasionnera pas de dédoublement, sous quelque forme que ce soit. Je voudrais aussi savoir si ce vérificateur ou cette vérificatrice examinera les pratiques d'acquisition. On dit ce qui suit à l'alinéa 22.1(3)
a):
a) examiner les pratiques d’acquisition de matériel et de services des ministères pour en évaluer l’équité [...]
J'aimerais savoir si le travail de cette vérificatrice ou de ce vérificateur de l'approvisionnement portera seulement sur les ministères, en l'occurrence vos clients, ou s'il inclura également la vérification des pratiques existantes à l'interne. Je voudrais savoir en quoi cela différera des observations de votre vérification interne normale et de celles de la vérificatrice générale.
Au paragraphe 22.2(4), on dit ceci:
(4) Il ne peut recommander l’annulation du marché visé par la plainte.
Le masculin l'emporte sur le féminin. Je dis cela avec un sourire, mais je voudrais savoir quels seront les pouvoirs de ce vérificateur. Je m'inquiète du fait qu'il ne puisse annuler la passation d'un marché dans le cas où une plainte est déposée et que celle-ci est bien documentée. Nous allons vérifier, mais nous ne pourrons rien faire à ce sujet.
Je vais vous donner l'exemple de la Commission de la fonction publique. On peut, advenant qu'un ministère utilise mal sa délégation, révoquer celle-ci. On met alors le ministère en tutelle pendant un certain temps. On peut même révoquer une nomination, si jamais preuve est faite qu'elle contrevient aux règles établies. J'imagine que ce genre de situation serait vraiment très rare. Un de mes collègues est membre du comité législatif chargé d'étudier le projet de loi C-2. Je me demande pourquoi on n'a pas donné ce genre de pouvoir au vérificateur.
N'auriez-vous pas aimé donner plus de mordant à ces fonctions?
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Monsieur le ministre, il y a une question qui fatigue un peu la petite et la moyenne entreprise. Je ne reproche pas à Travaux publics d'utiliser des méthodes de gestion plus rentables, mais à un moment donné, on va devoir être un peu plus équitable envers les petites et moyennes entreprises.
Par exemple, sous notre gouvernement, il y a quelques années, à Travaux publics, on avait instauré ce qu'on appelait la politique du bundling. On demandait à des fournisseurs de fournir des services ou des biens partout au pays. Par exemple, en informatique, dans la région, que ce soit du côté québécois ou ontarien, il y a une foule de petits entrepreneurs qui vendent des services au gouvernement du Canada. Si on faisait un regroupement et qu'on disait aux fournisseurs de services informatiques qu'il doivent être en mesure de desservir l'ensemble du Canada, on éliminerait plusieurs joueurs.
On me dit que Travaux publics envisage actuellement l'adoption d'une politique très semblable pour la fourniture de biens. Prenons l'exemple des meubles. On dirait aux entrepreneurs que, pour fournir des meubles au gouvernement du Canada, ils devront être en mesure de fournir tous les meubles que Travaux publics voudra acheter. Bien sûr, au niveau de la gestion, c'est plus facile pour Travaux publics en ce sens qu'il a un seul fournisseur et une seule série de factures.
Si c'est vraiment ce que votre ministère envisage, cela m'inquiète. Je vous donne l'exemple des meubles, mais je ne suis pas certain qu'il y ait au Québec ou ailleurs au Canada des manufacturiers de meubles qui seraient en mesure de fournir au ministère tous les meubles dont pourrait avoir besoin le gouvernement canadien partout au pays.
Monsieur le ministre, est-ce que nous pourrions entendre les commentaires de vos fonctionnaires à ce sujet?