Merci de me donner l'occasion de discuter du contenu du chapitre 1 de notre rapport du mois de mai intitulé « La gestion gouvernementale : l'information financière ».
Je suis accompagnée de M. Doug Timmins, vérificateur général adjoint, et de M. Clyde MacLellan, directeur principal, qui sont responsables de la présente vérification.
[Français]
Dans notre chapitre, nous mentionnons qu'il est essentiel que le gouvernement dispose de contrôles financiers internes rigoureux et d'une information financière complète pour gérer prudemment son actif et son passif ainsi que ses revenus et ses dépenses. Dans le contexte actuel, j'estime qu'il est crucial que les systèmes d'information financière soient dotés de contrôles adéquats et que les décisions soient fondées sur une information dont le gouvernement connaît l'exactitude et l'intégralité.
[Traduction]
Un système de contrôle financier efficace met également les ministères et les organismes du gouvernement fédéral en meilleure position pour gérer le risque et exercer une bonne intendance de leurs ressources. Nous sommes arrivés à la conclusion que les ministères et les organismes n'avaient par remédié rapidement aux faiblesses constatées dans le précédent rapport financier interne.
Nous évaluons les systèmes et les processus de contrôle financier interne des ministères et organismes du gouvernement fédéral depuis 2001. Je suis évidemment déçue -- une remarque que je fait tous les ans -- de voir le peu de progrès accompli par les ministères et les organismes pour corriger ces faiblesses.
Nous avons toutefois remarqué que le gouvernement du Canada s'était engagé publiquement à renforcer la gestion et le contrôle des finances. Nous encourageons les membres du comité à demander au gouvernement comment il entend s'y prendre exactement. Il doit s'assurer que les ministères et les organismes corrigent les faiblesses que nous avons mentionnées antérieurement dans les systèmes de contrôle financier interne et qu'ils continuent d'améliorer la qualité de leurs systèmes d'information financière. Le comité souhaitera peut-être également qu'un échéancier soit établi à cette fin.
[Français]
Un autre message important, qui intéressera particulièrement le comité, porte sur le manque de progrès quant à la mise en oeuvre de la budgétisation et de l'affectation de crédits selon la comptabilité d'exercice. Nous insistons sur le fait que cette inaction a empêché les ministères d'intégrer l'information financière basée sur la comptabilité d'exercice dans leurs prises de décisions courantes.
Les ministères et les organismes n'utilisent pas efficacement l'information financière basée sur la comptabilité d'exercice, car leurs budgets et leurs crédits sont établis en grande partie selon la méthode de comptabilité de caisse. Le gouvernement étudie cette question depuis 1998 sans avoir bien défini, jusqu'à maintenant, l'orientation qu'il entend prendre.
Après nous être penchés sur cette question pendant huit ans, nous sommes d'avis que le moment est venu pour le gouvernement de prendre position dans ce dossier. Le Comité des comptes publics a récemment pressé le gouvernement de mettre en oeuvre la budgétisation et l'affectation de crédits selon la méthode de comptabilité d'exercice. L'appui de votre comité viendrait renforcer l'idée voulant que les parlementaires aient intérêt à ce que cette question soit réglée.
[Traduction]
Le peu de progrès accompli dans le règlement de questions importantes et la faiblesse des systèmes de contrôle interne sont les principales causes à l'origine des progrès insatisfaisants en vue d'améliorer l'information financière dans les ministères et les organismes. Nous croyons que le peu de progrès accomplis à ce chapitre a contribué au choix d'options moins rentables signalées aux paragraphes 7.24 et 7.25 du chapitre 7 sur l'acquisition de bureaux loués, une question que nous avons abordée dans ce comité, lors de la rencontre du 8 juin.
En conclusion, nous croyons que boucoup de travail reste à faire pour améliorer l'information financière du gouvernement. Il n'a toujours pas corrigé les faiblesses constatées dans ses systèmes financiers, il n'utilise toujours pas l'information financière de la comptabliité d'exercice dans la prise de décision et il n'a toujours par résolu le problème lié à la budgétisation et à l'affectation des crédits selon la comptabilité d'exercice au niveau ministériel.
Madame la Présidente, je reconnais que les concepts de comptabilité d'exercice et d'information financière basée sur la comptabilité d'exercice puissent être difficiles à saisir et c'est pourquoi nous avons fourni aux membres du comité une copie des exposés antérieurs présentés aux parlementaires, conjointement avec le Secrétariat du Conseil du Trésor, lorsque le gouvernement a publié ses premiers états financiers basés sur la comptabilité d'exercice intégrale.
[Français]
Ce document précise les fondements de la comptabilité d'exercice et donne un bref aperçu des avantages qu'offre cette façon de présenter l'information financière. Il a également pour objet d'établir les principales différences entre la méthode comptable que le gouvernement utilisait auparavant et la comptabilité d'exercice. Je serais heureuse de m'attarder, si le comité le désirait, sur certains points mentionnés dans l'exposé ou de revenir devant le comité à une date ultérieure afin d'en discuter plus longuement.
Madame la présidente, voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre à toutes les questions du comité.
:
Mamade la Présidente, merci de me donner l'occasion de témoigner devant ce comité.
Je prends au sérieux les conclusions du chapitre 1 du rapport de la vérificatrice générale intitulé « La gestion gouvernementale : l'information financière ». Je suis heureux de l'occasion qui m'est donnée de discuter de ce chapitre avec le comité permanent.
Je suis accompagné ce matin de M. Bill Matthews, directeur principal, division de la comptabilité, des politiques et de la déclaration des activités financières, Bureau du contrôleur général, et de mon collègue, M. David Moloney, Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada.
[Français]
Essentiellement, les conclusions du chapitre 1 peuvent être réparties en deux catégories: celles qui ont trait aux contrôles internes et celles qui se rapportent à la budgétisation et à l'octroi des crédits selon la méthode de la comptabilité d'exercice dans les ministères.
[Traduction]
Mon collègue, M. Moloney, abordera la question de la budgétisation et de l'affectation des crédits selon la comptabilité d'exercice. Quant à moi, je parlerai dans mon introduction des mesures prises pour améliorer les contrôles internes à l'échelon ministériel.
Le renforcement des contrôles internes à l'échelon ministériel est un défi constant, mais je crois que plusieurs initiatives en cours contribueront à faire avancer le dossier de manière efficace. Si vous le permettez, je vais étayer mon propos.
Nous sommes en pleine révision de nos politiques de gestion financière et nous les réorganisons selon un modèle comportant cinq politiques de base. Ces nouvelles politiques énonceront clairement les responsabilités de chacun en matière de gestion financière.
Plus particulièrement, notre nouvelle politique de vérification interne exigera l'approbation du plan de vérification annuelle par le sous-ministre de chaque organisme et appuiera une opinion annuelle du dirigeant de la vérification de chaque ministère sur les processus de gestion des risques, de contrôle et de gouvernance. Selon le processus de déclaration des activités financières, les sous-ministres devront certifier la rigueur du contrôle qu'ils exercent sur la présentation de rapports financiers et faire connaître les mesures qu'ils ont prises pour assurer l'efficacité et le bon fonctionnement de ces contrôles
Une deuxième politique fondamentale concerne les comités de vérification ministérielle. Ces comités auront pour fonction d'examiner les mesures de contrôle et les rapports financiers du ministère. Il est certain que les faiblesses qui n'auront pas été corrigées seront le genre de problèmes sur lesquels les membres des comités se pencheront.
Une autre initiative politique centrale a trait à la vérification des états financiers annuels. Celle-ci vise le dépôt des états financiers des plus importants ministères avant le 31 mars 2009. La préparation de ces vérifications comptables est un projet d'envergure pour le gouvernement du Canada. L'état de préparation des ministères sera évalué par des entreprises de l'extérieur, afin qu'elles fassent ressortir les lacunes au niveau des contrôles qui devront être corrigées avant que le ministère ne se soumette à une vérification comptable de ses états financiers. Cette initiative permettra de scruter à la loupe l'information financière et les contrôles clés du gouvernement.
[Français]
Outre ces mesures, nous adoptons des mécanismes de renforcement du caractère professionnel de la gestion financière au gouvernement fédéral. Ces derniers se fondent sur le recrutement et le perfectionnement professionnel. Comme l'a indiqué la vérificatrice générale dans son dernier rapport, le nombre d'agents financiers supérieurs et d'agents financiers supérieurs à temps plein qui sont titulaires de titres comptables professionnels a nettement augmenté depuis son rapport de 2002. Nous renchérirons sur cette réussite. La semaine dernière, l'ICCA a annoncé qu'il acceptait de reconnaître certains ministères à titre de maîtres de stage agréés, de sorte que les employés puissent obtenir leur accréditation à titre de CA, tout en oeuvrant au gouvernement fédéral. À l'instar de notre annonce précédente concernant le titre de CMA/CFPA, cette annonce augmentera notre capacité d'attirer et de former des employés fort talentueux en matière de gestion financière.
Pour conclure, je tiens à souligner l'importance du renforcement des contrôles internes. Je suis convaincu que les initiatives que je viens de décrire nous permettront de réaliser de nets progrès à ce chapitre. Mes collègues et moi-même répondrons volontiers à vos questions.
Je vais demander à mon collègue David Moloney de se charger de la suite.
:
Merci, madame la Présidente de m'avoir à nouveau invité à ce comité.
Ainsi que l'a indiqué M. St-Jean-Jean, je vais vous parler de la question touchant la budgétisation et l'affectation des crédits selon la comptabilité d'exercice. Plus particulièrement, j'aimerais élaborer sur les renseignements fournis par les hauts fonctionnaires du Bureau du contrôleur général dans de récentes comparutions devant le comité, afin notamment de donner une perspective internationale à cette importante question.
Les membres du comité savent peut-être que le gouvernement a annoncé en 1996 son intention de « passer à la comptabilité d'exercice intégrale pour les fins de budgétisation et de comptabilité ». La comptabilité d'exercice était alors un concept relativement nouveau dans le secteur public, non seulement au Canada, mais ailleurs dans le monde. Compte tenu de l'importance et des répercussions de ce changement dans tout le gouvernement, on a décidé d'appliquer cette méthode aux rapports financiers.
La comptabilité d'exercice a été mise en oeuvre dans le cadre de ce projet stratégique visant l'information financière en avril 2001, soit un an plus tard que prévu. À ce moment-là, on l'a appliquée aux états financiers sommaires du gouvernement dans les Comptes publics 2002-2003. Fait important, le budget de 2003 a également été préparé sur la base de la comptabilité d'exercice, à l'instar des budgets 2004, 2005 et 2006 subséquents.
On a appliqué la comptabilité d'exercice aux rapports financiers et au budget et, depuis, les cabinets et les organismes centraux budgétaires gèrent les prises de décision en matière de dépense en se fondant sur cette méthode comptable. La structure fiscale, et plus particulièrement la structure pluriannuelle des ressources financières utilisées pour la mise en oeuvre, l'exécution et le financement des programmes, est passée à une comptabilité d'exercice au moment du dépôt du budget de 2003. Donc, le gouvernement du Canada utilise depuis quelques années la comptabilité d'exercice pour la budgétisation de l'ensemble de ses initiatives politiques. En fait, elle est utilisée pour toutes les décisions exigeant l'approbation du cabinet.
Depuis 1996, quelque pays mis à part le Canada ont également adopté la comptabilité d'exercice pour leurs rapports financiers. Toutefois, très peu ont adopté la comptabilité d'exercice aux fins de budgétisation ou d'affectation de crédits. Ceux qui l'ont fait ne sont généralement pas vraiment satisfaits du changement, d'après ce qu'on nous a dit. L'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, plus particulièrement, ont appliqué différentes approches de la comptabilité d'exercice à l'affectation de crédits. Les Pays-Bas et la France ont lancé des projets en ce sens, mais ils y ont mis un terme rapidement en raison de la complexité de cette approche et des coûts s'y rattachant. Le gouvernement fédéral des États-Unis a examiné la question et il a décidé de ne pas adopter cette approche.
En fait, il semble maintenant que les plus importants gouvernements dans le monde reconnaissent les avantages de la comptabilité d'exercice aux fins de déclaration des activités financières, mais il n'y a pas consensus international quant à l'utilisation de la comptabilité d'exercice aux fins de budgétisation, de contrôle et d'affectation de crédits. Le Canada n'est donc pas le seul à faire preuve d'une approche que je qualifierais de prudente face à ces très importantes questions.
L'été dernier, M. St-Jean et moi-même avons fait appel à une firme d'experts-conseils pour qu'ils étudient la pertinence d'élargir l'application de la comptabilité d'exercice à la budgétisation et à l'affectation des crédits et, le cas échéant, qu'ils nous indiquent les moyens de l'appliquer. Le rapport de cette étude que nous avons reçu ce printemps conclut conclut qu'il pourrait être avantageux de l'appliquer à la budgétisation et au cycle d'affectation des crédits, mais qu'un tel changement exigerait d'importants investissements dans la formation, les systèmes financiers, et dans l'élaboration de nouveaux processus de budgétisation, tant au niveau ministériel que dans l'ensemble du gouvernement. La question de savoir s'il y a lieu d'accroître l'utilisation de la comptabilité d'exercice et les moyens pour y arriver, le cas échéant, exige mûre réflexion, et, de toute façon, d'après cette étude et nos propres travaux, cela prendra de nombreuses années.
J'aimerais attirer l'attention des membres du comité sur plusieurs questions bien précises. L'une d'entre elles qui revêt une importance particulière et qui a certainement été puisée des expériences des autres pays concerne la clarté de l'information qui serait fournie aux parlementaires. Nous croyons, en tant que gouvernement et en tant que parlementaires, que nous devons continuer à assurer le suivi, contrôler et déclarer les activités financières. La comptabilité d'exercice peut fournir une excellente estimation du coût des programmes, mais l'argent comptant est un élément fondamental de la situation financière globale d'un gouvernement.
Nous croyons que le Parlement doit savoir si les demandes financières associées aux opérations de placement et aux achats de biens immobiliers, par exemple, poussent le gouvernement à effectuer des emprunts. À notre avis, les parlementaires doivent pouvoir gérer à la fois l'argent comptant et l'information issue de la comptabilité d'exercice. D'autres pays considèrent la comptabilité d'exercice fort complexe et réexaminent leurs approches, afin de mieux répondre aux besoins des parlements.
Le contrôle de la gestion et le contrôle du Parlement est un autre question importante. Par exemple, est-ce que le Parlement, sous un régime d'affectation de crédits selon la comptabilité d'exercice, exerce un contrôle sur les achats de biens immobiliers, s'il n'a pas droit de regard sur les coûts de ces immobilications, comme c'est actuellement le cas? En revanche, si ce contrôle était exercé par un vote sur l'amortissement des immobilisations durant leur vie utile, il faudrait alors, comme c'est le cas en Nouvelle-Zélande, des affectations de crédits pluriannuelles couvrant la durée de vie des immobilisations. Cette approche serait sans précédent au Canada. Elle soulèverait également l'importante question liée à la définition de la pratique parlementaire, lorsque par exemple le Parlement choisirait de ne pas approuver un vote d'amortissement particulier. Ces questions doivent de toute évidence être discutées en profondeur avec vous, les parlementaires.
Le contrôle de la structure financière est une autre question qu'il nous faut prendre en compte. Sous le régime de la comptabilité d'exercice pour les opérations comptables et les systèmes d'information, l'achat d'immobilisations gêne la structure financière en termes de charge d'ammortissement pour la durée de vie de ce bien. Nous devons être en mesure de nous pencher sur le contrôle qu'exerce le gouvernement sur la planification financière, voire de gérer ces charges sur la structure financière. Actuellement nous sommes en mesure de faire cela parce que les prises de décision du cabinet fondées sur la comptabilité d'exercice sont suffisamment large pour que nous puissions en assurer le suivi dans la structure fiscale, et que le ministère des Finances le peut également. Compte tenu du nombre d'achats d'immobilisations dans tous les ministères, l'exercice prend de l'ampleur et devient plus complexe.
Enfin, ne perdons pas de vue qu'il existe des principes généralement reconnus dans le monde en matière de déclaraation des activités financières, mais qu'il n'en existe pas pour l'affectation des crédits. Dans une prochaine étape, en collaboration avec le ministère des Finances et le Bureau du Conseil privé, nous prendrons l'information contenue dans le rapport, puisqu'il s'agit de budgétisation ici, et nous élaborerons un modèle à la fois pour les budgets, les affectations et les documents budgétaires, en parallèle avec les systèmes et les processus intégrés de budgétisation pour l'ensemble des ministères à la grandeur du gouvernement. Nous introduirons des concepts de comptabilité d'exercice là où ils sont appropriés et nous assurerons ainsi une meilleure gestion, un meilleur contrôle, et les perlementaires seront mieux en mesure d'exercer une surveillance des dépenses et de l'information financière basée sur la comptabilité d'exercice.
Le modèle préliminaire qui émanera de ces consultations à l'interne devra être approuvé par le président du Conseil du Trésor, le Conseil du Trésor et le Cabinet, y compris le ministre des Finances et le premiier ministre, compte tenu de ses répercussions sur la structure financière. Comme je l'ai mentionné précédemment, nous devrons également consulter les parlementaires. Tout changement devra être approuvé par le Parlement, puisque la forme et la nature des documents budgétaires en seraient modifiés.
D'après l'étude des experts conseils, il faudra, compte tenu du processus et des changements juridiques nécessaires pour la mise en place de ce système et de l'état de préparation des ministères et des organismes, de trois à cinq ans, à partir du moment de sa confirmation, selon l'approche prise, et il en coûtera de dix millions de dollars à quelque 200 millions de dollars maximum. C'est de toute évidence un changement majeur qui doit être géré et élaboré correctement, afin d'assurer un maximum d'avantages, à un coût minimal.
Merci.
:
J'ai mes opinions personnelles là-dessus qu'il vaut probablement mieux que je n'exprime pas en comité, mais je pense qu'il y a un manque de volonté de passer à la comptabilité d'exercice de la part des hautes directions.
Cela fait huit ans que la question est à l'étude. Des recommandations ont été formulées par le Comité des comptes publics, le gouvernement dit qu'il fait des études... Si nous comparons avec la France, elle ne fait même pas ses états financiers sommaires selon la comptabilité d'exercice. Elle envisage de le faire. Les Français viennent nous consulter là-dessus. Quelques pays seulement produisent des états financiers selon la comptabilité d'exercice. L'Angleterre, la Nouvelle-Zélande et l'Australie sont chefs de file en cette matière. Ils sont passés à l'affectation des crédits basée sur la comptabilité d'exercice.
D'après une étude du Conseil sur la comptabilité dans le secteur public, toutes les provinces et territoires passent à la comptabilité d'exercice et le gouvernement du Canada étudie encore la question. D'après ce que j'ai entendu ce matin, je pense qu'il étudie encore la question, ce qui, à dire vrai, met en doute tout le processus au départ.
Si nous conservons la comptabilité de caisse, nous ne récupérerons aucun des importants investissements que nous avons consentis pour le passage à la comptabilité d'exercice. Nous y avons mis de gros systèmes, élaboré des calculs beaucoup plus complexes pour les impôts à recevoir, par exemple, les recettes provenant des taxes, et l'enregistrement des coûts de l'ensemble des immobilisations. C'était un exercice énorme que de faire tout cela, et si nous n'en tirons pas tous les avantages, cela me laisse perplexe... je me demande pourquoi nous ne bougeons pas dans cette direction.
:
Merci, madame la présidente. Merci à vous et à vos collègues, madame Fraser, ainsi qu'à tous les collègues du Conseil du Trésor.
Monsieur Moloney, je partage le commentaire que vous venez de faire. Ce que j'ai cru comprendre, malgré le vocabulaire technique — je sais que vous êtes un spécialiste et que vous utilisez ce vocabulaire à bon escient —, c'est que la véritable volonté de le faire n'est pas là. On cherche des raisons pour ne pas mettre cette recommandation en oeuvre de façon définitive et complète. Dans une vie antérieure, j'ai souvent entendu des commentaires de ce genre. On parle de l'absence de consensus. Je ne doute pas que vous ayez procédé à ces vérifications, mais je ne peux les vérifier moi-même. Cela me prendrait un temps énorme, et je n'aurais pas assez de ma vie parlementaire, jusqu'à ce qu'on atteigne la souveraineté, pour le faire.
J'ai lu le document de la vérificatrice générale mentionnant qu'il y avait une lenteur, que les progrès n'était pas satisfaisants. Le vocabulaire est très poli. Pourquoi nous présentez-vous la situation sous cet angle? Je me serais attendue comme parlementaire à quelques phrases comme: il y a eu une décision; nous allons dans cette voie; nous avons d'ailleurs accompli jusqu'à maintenant les phases 1, 2, 3; nous avons certains problèmes, mais nous sommes sur notre lancée et nous avons espoir de l'atteindre; nous sommes déterminés, etc. J'ai entendu le contraire. Je vous demande donc si veut vraiment le faire. Avant que vous répondiez, je voudrais poser une question à la vérificatrice générale.
Madame Fraser, lorsqu'on lit une réponse comme celle qu'on vous donne à la page 32, au paragraphe 1.30, « Facteurs ayant contribué à la lenteur des progrès », soit « la réorganisation qui a entraîné d'autres priorités », il y a de quoi tomber en bas de sa chaise. On nous dit depuis des décennies que la réorganisation au gouvernement fédéral fera partie de notre quotidien, que le changement est maintenant la règle, etc.
Croyez-vous qu'on soit véritablement motivé à aller dans le sens que vous recommandez, ou si vous percevez une volonté de faire la preuve que non seulement cela prendra des années, mais que ce n'est pas nécessairement la meilleure chose à faire?
:
Je vous remercie beaucoup de votre question.
J'ai une préférence pour l'application de l'affectation des crédits basée sur la comptabilité d'exercice, cela ne fait aucun doute. Toutefois, je me souviens avoir dit dans une de mes premières discussions avec l'ancien président du Comité des comptes publics que si nous passions à la comptabilité d'exercice pour les affectations de crédit, il nous faudrait probablement utiliser un crédit pluriannuel. Il m'a regardé dans les yeux et il a dit : « Vous savez, Monsieur St-Jean, ici nous accordons des crédits sur une base annuelle. » J'ai répondu : « Vous voulez la comptabilité d'exercice, mais vous de voulez pas du crédit pluriannuel. »
Nous devons concilier ce point de vue avec les membres du Parlement. Si nous passons à la comptabilité d'exercice, cela signifie que nous devrons également passer au crédit pluriannuel. Voilà un premier aspect.
Le second aspect dont il faut tenir compte, c'est que nous essayons également de respecter la volonté des membres du Parlement et je vais vous donner un exemple pour étayer mon propos.
L'an dernier, nous avons comptabilisé une obligation dans les comptes publics pour Énergie atomique du Canada limitée, après qu'un débat public ou un jugement public eut décrété que les crédits nécessaires à l'assainissement environnemental allait être de tant de milliards de dollars. Nous avons alors comptabilisé la somme nécessaire dans les comptes publics du gouvernement du Canada pour voir quelle était la situation financière. Mais le Parlement n'a pas encore décidé s'il allait payer pour cela. C'est en ce sens que je dis que nous devons réellement respecter la volonté des membres du Parlement. Les deux milliards de dollars ont été déclarés, mais les membres du Parlement n'ont pas dit s'ils allaient payer pour cela. Nous déclarons les obligations. Nous donnons les chiffres tels qu'ils sont, mais le gouvernement n'a pas encore obtenu l'autorisation de payer ces deux milliards de dollars, et je ne voudrais pas qu'un comptable prenne cette décision à votre place.
C'est là le dilemme.
:
Je comprends cela. Il y en a toujours des dilemmes. Et il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Nous comprenons cela, mais ce qui me pose problème, c'est que nous ne savons pas sur quel pied danser. Nous n'avons adopté ni l'un ni l'autre des systèmes... nous avons une combinaison de systèmes et cela demande beaucoup plus de travail, cela peut donner lieu à des dédoublements et nous oblige à faire des suivis supplémentaires, ainsi que nous l'avons vu dans le cas de la Place Victoria, par exemple, et ainsi de suite.
Je porte à votre attention une remarque tirée d'un rapport de la vérificatrice générale : « Le peu de progrès accompli dans la résolution de cette importante question et les faiblesses inhérentes aux contrôles internes sont à l'origine de la lenteur des progrès accomplis au chapitre de l'amélioration de l'information financière... » Cette déclaration est très claire et je ne peux pas l'ignorer. Je ne crois pas qu'il y ait plus importante question en ce moment devant le Parlement que la question de déterminer la méthode à utiliser pour évaluer notre information financière.
Si nous ne pouvons obtenir des informations financières rigoureuses, nous ne pouvons prendre de décisions intelligentes. Il nous faut choisir un système. Que ce soit le bon ou non, peu importe, nous en porterons l'ultime responsabilité. M. Moloney a mentionné qu'il a fallu sept ans pour préparer les données. Je vous prie de m'excuser, mais il y a un incroyable niveau d'ncompétence ou une incapacité totale de prendre des décisions. Comment peut-on prendre sept ans pour recueillir un ensemble de données sur une composante particulière de la structure financière? Cela me sidère.
Ou bien je sous-estime totalement la tâche, les responsabilités et la complexité... je ne voudrais certainement pas faire votre travail, parce que je reconnais combien il peut être difficile... ce que je veux dire, c'est que rien nous n'arriverons à rien si nous ne nous décidons pas et, à ma connaissance -- je suis d'accord avec tous mes collègues autour de cette table qui ont parlé avant moi -- il ne semble pas que le gouvernement ou les bureaucrates aien pris une décision définitive quant à l'application de la comptabilité d'exercice intégrale.
D'aucuns disent que nous pourrions peut-être, mais que nous devrions effectuer d'autres études. Une étude de plus, ça veut tout simplement dire un report de plus aux calendres grecques à mon avis.
Nous avons de nombreux experts -- M. Moloney, M. St-Jean, M. Matthews, M. Timmins -- à l'interne et autour de cette table. Nous sommes riches en talents de toutes sortes à l'interne, et mesdames, messieurs, nous avons du pain sur la planche. À mon avis, il vous incombe de faire ces recommandations et de nous les soumettre, de manière que nous puissions à notre modeste manière participer à l'avancement du dossier.
Nous avons à tout le moins le vote de l'opinion publique qui, dans la plupart des cas, nous rapproche un peu de la population. Nous avons généralement une meilleure idée de ce qu'elle pense, parce que c'est notre domaine, et c'est très important aussi. Nous devons être conscients de l'humeur du pays et de la direction qu'il veut prendre.
Alors je pense que notre contribution est valable, mais sur le plan technique, vous devez nous donner de l'information et il semble que ce soit l'impasse. Nous sommes coincés. Mme Fraser a présenté de façon très claire les motifs justifiant l'application de la comptabilité d'exercice. Elle le fait depuis des années, depuis 2001, et nous en sommes encore là. Nous faisons des progrès cumulatifs. À mon sens, ce n'est tout simplement pas acceptable.
Je vous souhaite la bienvenue encore une fois, Madame Fraser, et à tous nos collègues. Merci de votre présence.
Comme la plupart d'entre vous, je ne suis pas une experte des systèmes comptables. Nous nous reportons à nos experts. J'apprécie l'ardeur avec laquelle M. Kramp fait valoir l'importance de se doter d'un système comptable précis. Je vois que cette question a été soulevée par le comité antérieurement, mais c'est une première pour moi et je suis heureuse de l'occasion qui m'est donnée d'en apprendre un peu plus à ce sujet aujourd'hui.
J'ai trouvé les commentaires de M. Moloney intéressants. J'ai lu les documents fournis préalablement et il semble que ce nouveau système soit souhaitable, bien que non encore appliqué. Et les raisons de cette non-application ne sont pas claires.
Monsieur Moloney, vous m'avez donné l'impression qu'il ne s'agit pas de simples retards dans son application. Vous semblez maintenant vous interroger sur le bien-fondé du système et vous examinez son fonctionnement dans d'autres pays qui ont décidé de l'adopter, mais qui l'ont abandonné par la suite. Sa mise en oeuvre ferait encore plus que je ne le croyais l'objet de débats.
Pourriez-vous nous parler de ce dont on discute dans les pays qui l'ont abandonné et nous dire pourquoi ils ont décidé de ne pas aller plus loin?
:
Merci de votre question. Les informations que j'ai à ce sujet ne sont pas complètes. Il faudra poursuivre les recherches.
Ce qui importe, et c'est le point que j'essaie de faire passer, c'est qu'à notre avis la question est de savoir jusqu'à quel point nous recommandons l'adoption de la budgétisation et de l'affectation des crédits selon la comptabilité d'exercice. Il est clair que le gouvernement s'est engagé à utiliser cette approche dans la mesure du possible. Il est également important que nous présentions des informations cohérentes au Parlement.
L'entente conclue jusqu'à présent est que les décisions au niveau du Cabinet -- les plus importantes décisions financières, si vous voulez -- sont prises explicitement et intégralement en fonction de la comptabilité d'exercice. Les grands écarts entre les achats au comptant, par exemple, qui étaient implicites sous le régime de la comptabilité de caisse, voire sous un régime modifié de comptabilité de caisse, comme cela se faisait dans le passé, ont été éliminés des grandes décisions que doit prendre le gouvernement, celles-là même qui apparaissent dans les budgets ou qui sont suffisamment importantes pour qu'elles soient soumises au Cabinet. Quant aux décisions portant sur la budgétisation, ce sont, règle générale, des décisions de moindre importance prises au niveau ministériel.
La prochaine étape, toutefois, est de voir jusqu'où nous pouvons aller afin de donner plus de cohérence à ce que nous présentons au Parlement. Il est vrai que le ministre des Finances se présente au Parlement avec un budget et une structure financière fondée sur la comptabilité d'exercice, tandis que les parlementaires se prononcent sur des questions financières fondées sur ce qui s'apparente à la comptabilité de caisse. Nous reconnaissions que la situation n'est pas idéale.
Ce que nous essayons de faire, c'est de nous assurer, lorsque nous nous consultons les membres du Parlement, que nous avons de très solides modèles à vous proposer et que nous vous les présentons clairement. Comme le contrôleur général l'a mentionné, d'autres pays sont passés à l'affectation pluriannuelle des crédits et nous devons prudemment envisager d'en faire autant. C'est le cas de la Nouvelle-Zélande qui est chef de file en cette matière. Pour être en mesure d'une part de voter sur des amortissements et permettre d'autre part aux gestionnaires d'acquérir des biens, ils doivent avoir accès aux amortissements des années à venir qui ont en quelque sorte été votés suivant un modèle de comptabilité de caisse au départ, mais qui figurent encore dans les affectations de crédits à venir. C'est un pas que le Parlement du Canada n'a pas encore fait.
Nous voulons être en mesure de nous présenter devant le Parlement et dire en toute confiance que notre budget principal est solide, parce que c'est un élément clé pour le président du Conseil du Trésor, sans compter que c'est l'une de mes principales responsabilités. Si nous modifions notre façon de faire, nous devons être en mesure de nous présenter devant vous et d'affirmer que des progrès ont été accomplis. Il faudra modifier la forme et la nature du budget.
Nous voulons nous assurer de la solidité de notre approche. Nous avons pris la décision de procéder non pas lentement, mais avec assurance. Je pense que le secrétariat et le Bureau du vérificateur général souhaitent d'un commun accord fournir des informations fiables.
D'autres pays se sont inquiétés du fait que, par la nature même des choses, nous devrons continuer à divulguer l'information selon la comptabilité d'exercice et de caisse. C'est le point de vue de tous les gouvernement que j'ai rencontrés et cette approche me semble correcte. Elle est inévitable. Nous voterons sur la base des affectations, tout en assurant un suivi sur la base de la comptabilité de caisse. La volonté de structurer tout cela de manière à répondre aux besoins des parlementaires fait également partie de la solution.
:
De cette année. Je croyais qu'il avait été rédigé il y a quelques années. D'après celui-ci, il faudra de trois à cinq ans, C'est cela, d'après l'analyse réalisée il y a quelques mois, il faudra de trois à cinq ans pour la mise en oeuvre de la comptabilité d'exercice.
En conclusion, je pense que la question ne se pose même pas : nous devons passer à la comptabilité d'exercice. Toutes les études montrent bien que c'est la meilleure méthode comptable qui soit pour prendre des décisions économiques et viables. Ma seule inquiétide est qu'il semble y avoir une certaine réticence à son application si on en croît les études effectuées sur la question. Nous avons atteint un point où tous reconnaissent cet état de chose.
D'après les discussions que nous avons eues, je pense que les coûts de mise en oeuvre sont beaucoup moins élevés que les économies globales que le gouvernement réaliser dans les années à venir, grâce à la comptabilité d'exercice. Je pense que c'est clair et je tiens à préciser que je pense, comme M. Kramp l'a indiqué dans ses remarques, que nous devons prendre une décision, que nous devons trouver un moyen de le faire. S'il faut former un comité spécial, si d'autres analyses doivent être effectuées ou si ce comité doit donner des directives, nous devons faire cela le plus tôt possible.
En fin de compte, il n'y a pas vraiment de débat. Vous tous ici réunis semblez convenir de l'importance d'appliquer la comptabilité d'exercice pour favoriser les meilleures prises de décisions économiques possibles pour le compte des contribuables. Alors voilà. C'est ce que je voulais vous dire en conclusion.
:
Je ne suis pas comptable, alors je ne peux vous donner une opinion de comptable professionnel à ce sujet, mais à mon avis, je ne crois pas qu'ils s'agisse d'inertie administrative. En fait, il est question ici de changements très importants. N'oublions pas que dans cette longue histoire, d'importants investissements ont été consentis dans les systèmes financiers ministériels, ce qui explique certains retards dans la mise en oeuvre. Y a-t-il vraiment des inconvénients. Il y a certainement des inquiétudes légitimes. C'est comme cela que je vois les choses. Nous le prenons comme... Je me considère moi-même responsable... et mes collègues considèrent également qu'ils ont la responsabilité de s'assurer que nous comprenons ce qu'est une pratique exemplaire.
Comme très peu de pays ont pris cette direction, nous avons voulu leur en parler. Leurs expériences ont certes été mitigées. Il est également très important de souligner que, même si ce sont des démocraties parlementaires de type Westminster, leurs procédures et leurs prévisions budgétaires, la manière dont ils affectent les crédits, l'organisation de leurs structures financières, et ainsi de suite, sont très différentes des nôtres.
Nous ne pouvons pas carrément choisir l'un de ces modèles et l'importer. Cela ne fonctionne tout simplement pas. Et aucun de ces pays ne peut dire à ce stade-ci qu'il a eu raison de faire le transfert. Comme la vérificatrice générale l'a mentionné, nous sommes parmi les premiers pays à utiliser la comptabilité d'exercice. À l'échelle mondiale du secteur public, nous en sommes encore au tout début de son application. Nous devrions faire preuve de leadership à cet égard. Nous voulons jouer ce rôle. Nous voulons faire les choses correctement.
Il est normal que des inquiétudes soient soulevées quant à la manière dont nous procéderons. L'étude que nous avons commandé l'été passé témoigne en partie de notre engagement à faire les choses correctement. Les conseils qui nous ont alors été fournis sont précieux. Et nous maintenons notre point de vue. C'est maintenant une priorité de l'organisation du contrôleur général et de mon service, de faire valoir les conseils qu'on nous a donnés.
Nous avons un nouveau gouvernement. Les ministres ont de nombreuses priorités nouvelles. De nombreuses questions doivent être abordées avec le président du Conseil du Trésor. Et ce n'est là qu'une obligation parmi tant d'autres, simplement parce que c'est un nouveau gouvernement. Cette question fait partie des priorités que nous soumettrons au président. De même, comme je l'ai dit plus tôt, le ministre des Finances et le premier ministre devront également être mis au courant avant que nous soumettions la question aux parlementaires. Nous nous engageons fermement à tenir des consultations avec le Parlement également.
:
Merci, madame la présidente.
Plus j'écoute ce qui se dit, plus je suis convaincue qu'il serait bon que nous nous entendions pour étudier ces questions en profondeur l'automne prochain.
Monsieur Moloney, vous avez parlé de pratiques exemplaires. Vous avez mentionné quelques pays, mais pour ce qui est du Canada, il a été question des provinces et territoires. Je dis « vous », mais je veux parler de votre organisation et de vos collègues, bien entendu. Je ne vous vise pas personnellement.
Avez-vous parlé à vos collègues des autres provinces? Leur avez-vous demandé s'ils avaient des histoires à succès à vous raconter? Je préfère, bien entendu, les histoires à succès aux comptes rendus d'échec. En effet, quand une personne recherche le succès, il y a des chances qu'une flamme l'anime et que cela l'incite à réussir. Par ailleurs, même si je sais qu'un gouvernement reste un gouvernement et est donc différent d'une entreprise, j'aimerais savoir si vous avez discuté de cette question avec de grandes entreprises et, le cas échéant, desquelles il s'agissait.
J'aimerais que vous répondiez très brièvement, étant donné que je dispose de cinq minutes seulement, et que je veux également poser une question à Mme Fraser.
Merci de me donner l'occasion d'être ici parmi vous. C'est un plaisir pour moi que de siéger à ce comité. Je suis heureux de venir parler de ce nouveaux système que nous nous apprêtons à mettre en place. Je comprends que l'on soit réticent à le faire, parce que c'est souvent très difficile. Il nous faudra y mettre du temps et des efforts.
Différentes choses me sont venues à l'esprit durant vos interventions. Il est assez difficile de dissimuler des choses, peu importe qu'il s'agisse de l'ancien système ou du nouveau. Je pense que vous avez fait du bon travail, Madame Fraser, en découvrant ces choses qui étaient dissimulées, mais j'ai l'impression que ce serait plus difficile encore si nous passions à la méthode de la comptabilité d'exercice. En affaire, il y a des règles et des directives que les comptables... par exemple, nous parlons de relevés, de relevés des dommages, de relevés qui ne sont pas... En ce qui nous concerne, nous essayons toujours de nous assurer que nous avons bien saisi, mais y a-t-il danger qu'un gouvernement falsifie les données?
Je sais que les chiffres sont l'affaire des comptables, mais les entreprises sont davantage axées sur les profits, et je pense que nous pouvons faire le transfert au gouvernement également. Mais y a-t-il possibilité que nous commencions à voir des choses cachées, ou quele public ne comprenne pas que nous passions à la comptabilité d'exercice ou à quelque chose de cet ordre?
:
Merci de votre question, madame la députée.
J'ai commencé mon mandat il y a deux ans. Lorsque je suis arrivé au Bureau du contrôleur général, j'avais un groupe d'environ 65 ou 70 personnes. J'ai mis en place un plan pour ramener la capacité de ce groupe à celle qu'elle était en 1993, soit plus de 200 personnes. J'ai commencé à reconstruire le Bureau du contrôleur général en lançant un certain nombre d'initiatives, en procédant à une vérification interne — les discussions ont été assez épiques —, en élaborant des modèles pour régler la question des contrôleurs ministériels, en équilibrant à nouveau le modèle organisationnel et en passant en revue les différentes politiques de gestion financière.
Il existait différents instruments de gestion financière qu'on appelait tantôt des politiques, tantôt des lignes directrices ou encore des directives. On ne s'y retrouvait plus. On a fait un inventaire de tous ces instruments et on a établi un modèle.
Ce modèle, une sorte de cadre de référence pour la gestion financière, comprend cinq politiques fondamentales. Quatre d'entre elles sont déjà rédigées et la cinquième devrait être terminée à la fin du mois de juin. Ce cadre de gestion financière sera révisé par le comité que le président a annoncé et qui sera composé d'un certain nombre de sous-ministres et de deux directeurs des finances du secteur privé. Ils nous donneront des directives nous permettant de savoir si c'est la direction que nous voulons prendre.
Le processus est-il assez rapide? Non, j'aimerais aller beaucoup plus rapidement.