Merci, monsieur le président, et merci aux membres du comité. C'est pour moi un très grand plaisir de témoigner à nouveau devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Ron Moran. Je suis le président national de la Customs Excise Union Douanes Accise ou CEUDA. M. Jean-Pierre Fortin, qui est le vice-président national de la CEUDA, m'accompagne. Nous sommes tous les deux agents des services frontaliers au sein de l'Agence des services frontaliers du Canada et ensemble, nous comptons à notre actif plus de 52 ans de service à ladite agence.
Nous sommes heureux de revenir devant votre comité alors que vous vous penchez sur les questions entourant la décision gouvernementale de fournir de la formation et l'équipement pour armer les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada. Comme vous le savez, cette décision est depuis fort longtemps au premier plan des revendications de notre organisation.
Je voudrais tout d'abord préciser que nous avons suivi de très près les délibérations de votre comité. Nous comprenons que votre rôle consiste à vous procurer des renseignements relativement aux sujets qui vous tiennent à coeur. Donc, je serai bref dans mes observations préliminaires, afin de permettre le plus de questions possible.
La CEUDA exerce des pressions depuis plus de 22 ans pour que nos membres puissent être armés; et depuis plus de 26 ans et demi, pour qu'ils ne travaillent plus seuls. Je n'ai pas l'intention de faire le compte rendu de plus de deux décennies d'histoire relativement à ces dossiers, mais j'aimerais vous faire part de renseignements généraux pertinents concernant la question du port d'armes, afin que vous puissiez mieux comprendre les raisons pour lesquelles la CEUDA a adopté cette prise de position, et pourquoi nous applaudissons le gouvernement dans sa décision.
En mai 1998, les douanes canadiennes ont vécu le plus important changement de toute leur histoire. La Chambre des communes a adopté à l'unanimité le projet de loi C-18, un projet de loi libéral qui donnerait pour la première fois dans l'histoire le mandat aux agents et agentes des douanes d'appliquer le Code criminel aux points d'entrée du pays. L'adoption de ce projet de loi signifiait qu'en tant qu'agents et agentes des douanes, nous commencerions, entre autres choses, à procéder à des arrestations de chauffeurs en état d'ébriété, de ravisseurs d'enfants, de personnes en possession de biens volés et de toutes les personnes contre lesquelles un mandat d'arrestation aurait été émis par les différents corps policiers.
La concrétisation de tout cela signifie que la première ligne de défense de notre pays a commencé, en pratique, à se charger de fonctions qui, historiquement, n'avaient été dévolues qu'aux agents de police. Cela signifie également que les agents et agentes des douanes font partie du seul organisme des forces de l'ordre en Amérique du Nord qui se charge de ce type d'arrestation, l'arrestation criminelle — soit le type d'arrestation le plus dangereux —, sans la protection d'une arme à feu.
Nous avons fait beaucoup de chemin depuis.
[Traduction]
En dépit de la résistance initiale de la direction, les agents, de nos jours, à quasiment tous les points d'entrée, doivent appliquer le Code criminel. Il n'y a rien d'étonnant à ce que lorsqu'on nous a chargé de l'application du Code criminel, il est devenu évident qu'il y avait une différence énorme entre un échange avec quelqu'un qui a omis de déclarer une bouteille de vin ou un carton de cigarettes et le fait de devoir extirper des conducteurs saouls de leur véhicule, ou de maîtriser quelqu'un qui est recherché pour un crime ou un autre et qui a décidé de résister à l'arrestation.
Comme notre intérêt continuait de se tourner vers l'application de la loi, nous avons commencé à empêcher l'accès au Canada de personnes commettant des actes criminels graves, comme le trafic de drogue et de devises et l'entrée d'un grand nombre de personnes cherchant à faire entrer illégalement au pays des armes à feu, souvent tout à fait chargées et prêtes à l'usage. Cela pourrait étonner certains d'entre vous d'apprendre qu'entre janvier 2000 et mai 2005, par exemple, à 324 reprises, nos agents ont participé à des saisies de narcotiques et de devises d'une valeur de plus de 1 million de dollars. Ceux d'entre vous qui connaissez le monde du crime organisé moderne comprendront que quasiment chaque fois, les modes de transport utilisés étaient escortés et surveillés par des personnes connues comme des hommes de main. Cela signifie que 324 fois pendant cette période, ou une fois et demie par semaine, nous étions les seuls à nous tenir entre le monde du crime organisés et des drogues ou de l'argent d'une valeur de plus de 1 million de dollars. Vous devriez aussi savoir que nous saisissons plus d'armes que tous les services de police confondus.
La vie est telle qu'il y a d'innombrables situations où nous nous retrouvons où il est tout simplement impossible de se retirer conformément à la politique de l'ASFC — qui, en passant, stipule que nous sommes censés laisser le danger entrer au Canada et présenter un risque potentiel pour les Canadiens. Oui, la police peut être appelée à l'avance quand nous savons à quoi nous attendre, mais dans notre monde, le danger à tendance à se pointer sans crier gare, une situation qui est exacerbée par des systèmes de surveillance désuets, dont nous pourrons discuter plus longuement si vous voulez.
Bon nombre d'entre vous savez qu'en 2005, la CEUDA a commandé une étude indépendante des risques qu'affrontent nos agents, quand nous avons appris que cette étude soi-disant indépendante, confiée à une compagnie appelée ModuSpec, avait été unilatéralement et secrètement modifiée par la direction en 2003 pour supprimer une recommandation de présence armée à des postes frontaliers particuliers.
Le choix du terme « modifié », en passant, est celui du sénateur libéral Colin Kenny et de son comité à la suite de leur enquête et de leurs recherches auprès de l'ASFC sur le sujet.
J'espère que vous pouvez comprendre combien les agents ont été outrés d'apprendre tant de malhonnêteté, qui dans notre esprit revenait à jouer à la roulette russe avec la vie de nos membres. C'était une chose que le gouvernement veuille se cacher la tête dans le sable pour ne pas reconnaître la nécessité d'armer la frontière, mais c'en est une autre que de cacher des preuves rien que parce que celles-ci ne confirment pas la position privilégiée.
Le président du groupe Northgate, qui est la compagnie que nous avions retenue, comparaît devant vous aujourd'hui et il pourra répondre à vos questions, mais je peux vous dire que la méthodologie, la portée et l'analyse du groupe étaient nettement et incomparablement supérieures au rapport modifié de ModuSpec. Nous avons versé le rapport de Northgate — sans correction, je tiens à le préciser — dans notre site Web et en avons remis une copie à pas mal tout le monde qui était prêt à le lire.
La CEUDA a continué de sonder ses membres, et nos taux de réponses sont très élevés: 91 p. 100 au sujet de ce que pensent les agents du port du pistolet; et 100 p. 100 ont répondu au sondage sur les ports d'entrée terrestres.
Je discuterais volontiers des résultats des sondages avec vous, mais ils font ressortir deux choses importantes, sur lesquelles je terminerai mes observations.
Nous avons sondé 2 400 agents qui travaillent à des postes frontaliers terrestres, et nous avons obtenu un taux de réponse, comme je l'ai dit, de 91 p. 100. La question qui leur était posée est à savoir si les agents de première ligne veulent un pistolet, ou pensent en avoir besoin. Sur les 2 200 agents qui ont répondu, 88 p. 100 veulent un pistolet, et 10 p. 100 qui n'en souhaitent pas personnellement estiment néanmoins que leurs fonctions l'exigent.
Une autre question qui a été posée aux agents est à savoir si la police répond rapidement aux appels de nos membres à la frontière. Nos membres ont répondu, à maintes reprises, qu'à peu près dans tous les cas, la réponse est fermement non. L'affirmation de l'opposition, sans aucune preuve à l'appui, par contraste, a toujours été oui.
Nous avons interrogé nos bons amis de l'ASFC à ce sujet, par le biais d'une demande d'accès à l'information. Nous sommes encore en train d'étudier la réponse — une réponse désorganisée, très franchement, tenant des milliers de pages, mais nous pouvons néanmoins confirmer ce qui suit:
Les renseignements ont été fournis au sujet seulement de 178 des 1 065 points d'entrée desservis par l'ASFC, et de ceux-là, l'ASFC ne pouvait indiquer de distance connue jusqu'à un détachement de police pour 62 postes. Sur un total de 119 postes frontaliers terrestres, 37 avaient des délais de réponse de la police de l'ordre d'au moins deux heures.
Contrairement aux affirmations de l'ASFC, aucune entente n'a été conclue entre les points d'entrée et la police locale relativement à la poursuite et à l'appréhension de personnes qui passent le poste sans s'arrêter, et à ce que nous sachions, même les données peu fiables de l'ASFC témoignent du fait que cela arrive environ 900 fois par année, et un nombre trop faible d'entre eux sont arrêtés.
Il convient aussi de signaler que des centaines de personnes, chaque année, qui font l'objet d'un mandat d'arrestation sont libérées au Canada par les agents de l'ASFC parce que la police n'est pas en mesure d'intervenir.
Pour terminer, la CEUDA lève son chapeau au gouvernement et aux députés qui ont choisi d'assurer la protection de nos membres, ce qui, c'est clair, aurait dû être fait il y a déjà longtemps. Également, il est plus que temps que les Canadiens ne soient pas mis en danger à cause de la politique de l'ASFC voulant qu'on laisse le danger entrer au Canada plutôt que d'en empêcher l'accès comme il se doit, avec des agents de la loi correctement formés, équipés et appuyés, dès le point d'entrée.
Si quelqu'un pense qu'il s'agit ici de suppositions, vous pouvez en parler à Priscilla de Villiers. Sa fille a été violée et tuée par Jonathon Yeo, un délinquant sexuel canadien qui, parce qu'il était en violation des conditions de la liberté sous caution, a été refoulé par la douane américaine à la frontière, mais l'ordre a été donné à l'Agence des douanes de ne pas l'arrêter par parce qu'il avait une lettre de suicide et une arme à feu dans son véhicule. Nina de Villiers serait vivante aujourd'hui si nos agents n'étaient pas restreints par de pareilles politiques dangereuses.
Comme vous, nous nous préoccupons sérieusement à la fois du coût et du retard de la mise en oeuvre de cette initiative, et nous espérons que ces audiences contribueront à finalement concrétiser cet important objectif.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un honneur que de pouvoir être utile et de vous faire cette présentation aujourd'hui.
[Français]
Avant de commencer, j'aimerais souligner que je suis ici surtout pour témoigner au sujet de la méthodologie et de l'étude que nous avons faite. C'est ce que je me préparais à faire il y a quelques instants, mais, histoire peut-être de connaître un peu d'où je viens et qui je suis, je vais faire un très bref résumé de ma carrière.
Je suis un agent des services de l'ordre depuis plus de 29 ans. J'ai commencé ma carrière à la GRC à la fin des années 1970, j'ai continué par la suite et j'ai pris ma retraite après 21 ans de service au sein du SCRS. J'ai donc travaillé avec les forces de l'ordre depuis le début de ma carrière professionnelle et j'ai travaillé avec les douaniers, en particulier, pendant très longtemps.
[Traduction]
J'aimerais parler de notre méthodologie et de la façon dont nous nous y sommes pris. Je sais que, la semaine dernière, M. Cullen a exprimé certaines préoccupations et certains doutes sur l'objectivité de l'étude, alors j'aimerais faire un peu la lumière sur notre méthode.
Nous avons été retenus par la CEUDA après que celle-ci ait demandé à trois sociétés différentes une proposition visant ce type d'étude. Alors nous n'avons pas nécessairement été délibérément choisis par la CEUDA; nous sommes passés par un certain processus de sélection. Nous avons fait la preuve de nos connaissances assez vastes de la tâche à accomplir, de ce qu'il nous fallait faire et ce que nous devrions réaliser.
Il était très clair et très important, et cela a été exprimé dès le début aux membres de la CEUDA et du comité exécutif, que nous n'avions pas nécessairement tenter d'obtenir la réponse qu'on pourrait nous suggérer, que nous allions rechercher exactement ce que nos recherches et les faits allaient nous amener à conclure.
À ce propos, la CEUDA a répondu tout de suite, réponse qui a aussi été fournie au ministre McLellan à l'époque, que quelles que soient les conclusions auxquelles arriverait Northgate, la CEUDA les suivrait et renoncerait pour de bon, au besoin, à ramener le sujet sur le tapis. C'est ce qui a été dit au ministre et à M. Jolicoeur, aussi, à l'époque.
Alors comment nous y sommes-nous pris? D'abord et avant tout, nous n'allions pas essayer de démontrer qu'il était nécessaire que les agents des douanes soient armés. Ce que nous allions démontrer, d'abord et avant tout, c'est le type de risque et de danger auxquels ils sont confrontés.
[Français]
Après avoir identifié les risques et les dangers auxquels étaient confrontés les services douaniers, nous avons cherché les différentes solutions potentielles pour régler le problème de sécurité des hommes et des femmes qui travaillent à la frontière. Nous en avons étudié plusieurs types, allant d'une présence armée à la réponse policière et, éventuellement, à la possibilité d'armer les douaniers. C'est de cette manière que nous en sommes venus à la conclusion qu'il était nécessaire et impératif d'armer les douaniers et les douanières.
J'ai souvent utilisé l'analogie suivante. J'ai été moi-même policier. Il est possible que des policiers qui travaillent au centre-ville de Toronto, de Vancouver ou de Montréal n'aient jamais à rencontrer un trafiquant d'armes, un trafiquant de drogue, un passeur pour le crime organisé, un terroriste ou quoi que ce soit du genre.
[Traduction]
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le poste frontalier est comme un entonnoir: tout le monde doit y passer. Ce que des agents de police ne verront peut-être jamais dans toute une carrière, les agents des douanes le vivront au moins une fois par année, sinon une fois par mois — parfois plus, selon l'achalandage du poste. Le risque que courent ces gens est supérieur à celui que courent les policiers, et pourtant, nous armons les policiers.
J'aimerais souligner encore que nous ne sommes pas des membres de la CEUDA. Nous n'avons jamais été agents des douanes. Nous n'avons jamais été membres de ce syndicat. Notre but était, vraiment, d'étudier objectivement leur situation.
Nous avons procédé au sondage de façon équitable... de façon plus exhaustive que le rapport de ModuSpec. Nous avons constaté aussi que nous n'étions pas les seuls à vraiment recommander que les agents des douanes soient armés. Nous avons trouvé six rapports, émanant d'entités diverses. Deux provenaient de l' ASFC elle-même, un était du vérificateur général. Deux rapports émanaient du comité sénatorial. J'oserais même dire que le premier rapport non édité de ModuSpec recommandait que les agents des douanes soient armés.
Chacun a sa perspective et son niveau d'encadrement, mais j'aimerais vous dire qu'à mon avis, le rapport Northgate est de loin le plus exhaustif sur la situation pour les services frontaliers fournis n'importe où dans le monde occidental. Nous avons fait des recherches, et même aux États-Unis, ils n'ont pas fait d'étude aussi approfondie que celle que nous avons effectuée.
Nous avons été voir et interroger 387 agents, en personne. Nous avons rendu visite à 40 postes. Les gens à qui nous avons parlé viennent de plus de 50 endroits différents. C'est deux fois plus, sur tous les plans, que le rapport ModuSpec. Le rapport ModuSpec était très important pour la raison qu'a donnée M. Moran, mais il était important de faire la preuve et d'aller encore plus loin que ce qu'ils ont fait.
Là-dessus, je terminerai mes observations pour laisser tout le temps au débat et à la discussion.
[Français]
J'espère avoir dit l'essentiel. Je souhaite ne pas dépasser le temps qui m'est accordé. Merci.
:
Merci, monsieur le président et membres du comité de la Chambre, mesdames et messieurs. Merci de nous avoir permis de venir aujourd'hui parler d'enjeux concernant la sécurité nationale du Canada en rapport avec l'Agence des services frontaliers du Canada.
J'aimerais vous présenter M. Dave Brown. M. Brown est rédacteur et éditeur sur les armes à feu tactiques pour la revue Blue Line depuis un peu plus de 10 ans maintenant. Dave vous fera part de son expérience de la formation et de l'équipement d'agents de l'AFSC dans la région du Manitoba.
Blue Line est une publication mensuelle qui a 18 ans. Elle est axée sur la communauté générale de l'application de la loi dans tout le Canada. En tant que tel, nous sommes à l'écoute de tout ce qui concerne l'application de la loi depuis déjà un certain temps.
Le fait de vivre et de travailler au quotidien avec la police et d'autres participants de l'application de la loi nous a donné une perspective plutôt unique sur les enjeux relatifs à l'application de la loi et de la sécurité au Canada. Nos rapports ont été largement indépendants, et en tant qu'observateurs intéressés du secteur.
J'aimerais vous faire part d'une perspective que vous avez peut-être ou peut-être pas entendu dans le passé et le présent, avec deux ou trois conclusions logiques lesquelles, à votre discrétion, vous pourrez classer dans le domaine du possible, du probable ou carrément du rêve en couleur.
Vous avez reçu une trousse comportant des commentaires, articles et reportages passés — des anciens numéros de Blue Line, que vous pourrez lire à loisir.
Il me semble que votre souci pour la sécurité à la frontière n'est pas si facile à circonscrire. L'enjeu touche à une myriade de questions interreliées et une multitude d'agences, de niveaux de gouvernement et de questions relatives aux relations patronales-syndicales. Cependant, quand il s'agit de déterminer tout simplement s'il est sage d'armer les agents de l'AFSC, il n'y a pas de confusion. Il ne peut y avoir de débat sur la question, et il n'y a certainement pas d'argument rationnel pouvant être présenté pour contrer la logique.
J'ai dit auparavant que ce gouvernement doit tout simplement réfléchir à ce qui est raisonnable dans les circonstances. J'ai présenté de nombreux arguments dans le passé. Presque chaque revolver ou pistolet au Canada, aujourd'hui, est passé à un mètre ou deux d'un membre de l'Agence des services frontaliers du Canada, et je pense que cela donne matière à réflexion.
Si d'autres niveaux de ce même gouvernement ont décidé que les agents des pêches et certains membres du ministère de l'Environnement devraient être munis d'un pistolet, alors la notion d'un agent de l'AFSC armé pour protéger nos frontières n'est certainement pas si irréaliste.
Le message qui est envoyé aux trafiquants, criminels et même aux terroristes, est nettement plus clair quand il est confirmé par un agent armé au poste frontalier. Le fait d'être accueilli au poste frontière par un agent armé d'un pistolet n'est considéré par aucun autre pays du monde comme sortant de l'ordinaire. De fait, la plupart jugeraient qu'un simple pistolet est assez peu.
Cependant, je pense que ce groupe devrait réfléchir à bien plus que la simple question d'armer les agents des douanes maintenant. Il faut penser à l'avenir, et au meilleur moyen d'exécuter efficacement un large éventail et de fonctions d'applications de la loi, alors l'efficacité est une préoccupation primordiale.
Dans un ouvrage récent intitulé Police Innovation: Contrasting Perspectives, rédigé par des professeurs de Cambridge, David Weisburd et Anthony A. Braga, il y a un extrait sur le système de justice pénale de l'Amérique que j'appliquerais tout à fait au Canada aussi. Je vous en lis la traduction libre d'un extrait:
Le système de justice pénale de l'Amérique est surpeuplé et surchargé, sous-armé, sous-financé et, très souvent, mal compris. Il a besoin de plus d'informations et de connaissances. Il a besoin de plus de ressources techniques. Il a besoin de plus de coordination entre ses nombreux éléments. Il a besoin de plus de soutien public. Il a besoin de l'aide de programmes communautaires et d'institutions pour composer avec les délinquants confirmés et les délinquants potentiels. Il a besoin, par dessus tout, de la volonté de réexaminer d'anciennes façons de faire, de se réformer, d'expérimenter, de prendre des risques, d'oser. Il a besoin de vision.
À mon avis, l'ASFC a des capacités et un potentiel nettement supérieurs à ses fonctions actuelles. L'idée que certains niveaux d'action qu'il faut prendre doivent être délégués à un autre organisme d'application de la loi n'est tout simplement pas prudent à notre époque, tant au plan opérationnel que financier. L'agent de l'AFSC qui procède à une arrestation et remet la personne à un agent de police à la seule fin du traitement et de la poursuite est un concept horriblement défaillant. Les agents de l'unité de l'AFSC ne devraient pas avoir à hypothéquer les ressources d'un autre service policier pour les aider à s'acquitter de leurs fonctions. Si un agent de police d'Ottawa procède à une arrestation, il n'appelle pas un agent de l'OPP pour poursuivre le processus et mener l'enquête.
Dans le cas de l'ASFC, un trop grand nombre de ces fonctions l'amènent à trébucher sur des enquêtes parallèles dont elle n'est pas avisée, et auxquelles elle n'est pas invitée à participer. Ce qui m'apparaît particulièrement inquiétant, c'est qu'une direction entière de la GRC est créée pour exécuter exactement les mêmes tâches qui devraient entièrement relever de la direction des enquêtes de l'ASFC. Pourquoi les contribuables devraient-ils payer pour deux organismes distincts qui ont exactement le même rôle? À une époque où les ressources policières sont déjà nettement insuffisantes, pourquoi insistons-nous pour que les agents de l'ASFC appellent la police à leur aide, et aux frais des municipalités locales?
Une bonne part de ce débat peut être transposée à de nombreuses autres directions d'enquête d'autres ministères fédéraux. La Garde côtière et le service des gardes de parcs en sont deux autres qui doivent appeler la police à leur aide s'il faut des armes à feu. Ce n'est plus possible. Chaque direction d'application de la loi doit être équipée, dûment formée et prête à s'acquitter de toutes ses responsabilités liées à l'application de la loi.
L'année dernière, j'ai visité une centrale nucléaire pour faire le point pour nos lecteurs sur les progrès réalisés au plan de la sécurité depuis les 15 ans depuis le dernier article que j'avais rédigé sur la centrale. À l'origine, je n'avais pas été impressionné. Il y a bien des années, quand ils m'ont dit que leur personnel de sécurité était formé pour faire face à une attaque armée contre la centrale pendant 15 minutes — parce que c'est le temps qu'il faudrait, selon les études, pour qu'un agent armé arrive à la centrale — les gardes n'étaient pas armés. Dans ce lieu isolé, cela signifierait un agent, armé d'un pistolet, un 38 mm, avec six balles. Quand je suis retourné, une direction générale de la sécurité plus éclairée m'a appris que le personnel de sécurité tactique pouvait maintenant assurer la sécurité de cette centrale mieux que toute autre agence ou que tout autre groupe qu'il pourrait appeler à la rescousse. Alors il n'appellerait la police que pour un soutien.
Si une société de sécurité privée peut avoir ce genre d'assurance, pourquoi pas l'Agence des services frontaliers du Canada?
Merci.
Je m'appelle Dave Brown. je suis moniteur de tir professionnel et aussi éditeur des armes à feu au Blue Line Magazine. Je suis probablement l'un des très rares civils occupant un tel poste au sein d'un magazine d'application de la loi. Ma collaboration avec des organismes gouvernementaux, des unités militaires et des policiers porte sur le maniement des armes à feu. Je ne suis pas attaché à un organisme particulier ni à un fabricant d'armes à feu, vous pouvez probablement voir en moi une sorte d'observateur qui connaît le processus.
Je voudrais aujourd'hui vous faire part de mon expérience avec les agents de l'ASFC. Je ne sais pas si les membres du comité sont au courant, mais ces dernières années, l'ASFC a offert à ses agents une formation de base dans le maniement sécuritaire des armes à feu. Dès 1999, j'ai enseigné un cours d'instruction à la sécurité, le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu, aux agents de l'ASFC au Manitoba. J'ai quelques statistiques concernant ce cours. J'espère pouvoir dire au comité si ces agents recevront une formation de niveau aussi élevé que celui offert aux policiers.
Avant d'en arriver là, je veux vous dire que je partage probablement le même point de vue que toutes les personnes présentes dans cette salle. Personne ne veut vraiment vivre dans un pays où les agents frontaliers doivent porter des armes. Mais, je pense aussi qu 'ils doivent être armés, il faut mettre à leur disposition des moyens appropriés à la protection des frontières et des citoyens de notre pays.
En 1999, nous avons commencé la formation au Manitoba et j'ai enseigné le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu à 127 agents au total. Ce cours de base sur les armes à feu est offert en 16 heures. À la fin du cours, deux essais sont proposés : un essai écrit sur la théorie et une formation pratique. La note moyenne pour le test écrit par tous les agents qui ont suivi le cours était de 95 p. cent. Celle de la formation pratique était de 93 p. cent. Parmi les 127 agents, 20 ont obtenu une note parfaite pour le test écrit et 7 une note parfaite pour la formation pratique. J'ajoute que 94 p. cent des agents qui ont suivi le cours ont reçu une note de 90 p. cent ou plus pour le test écrit et 83 p. cent des jeunes gens ont obtenu 90 p. cent ou plus pour la formation pratique.
Comme l'a indiqué M. Moran, 88 p. cent des personnes interrogées voulaient suivre une formation dans le maniement des armes à feu. Et j'espère que les statistiques prouveront que ces 88 p. cent obtiendront une note extrêmement élevée. Je crois que leur professionnalisme leur permettra d'atteindre des normes similaires, sinon supérieures, à celles de tout autre service de police en Amérique du Nord.
Je veux aussi dire un mot sur les armes à feu. Les armes à feu qui seront remises, si elles le sont, aux agents doivent avoir fait leurs preuves, prouvé leur fiabilité et que d'autres services de police en Amérique du Nord les utilisent. Il faut éviter les armes à feu nouvellement mises sur le marché, celles qui n'ont pas fait leurs preuves. Il ne faut pas des armes à feu qui ne sont pas utilisées par d'autres services de police. Il ne faut pas des armes à feu qui ne sont plus fabriquées. Il faut les meilleures armes à feu disponibles sur le marché en tenant compte de leurs coûts et du cours de la formation.
Blue Line Magazine effectue tous les quatre ou cinq ans une comparaison de toutes les armes à feu utilisées par les services de police. Depuis 1998, tous les services de police canadiens sont passés à un pistolet semi-automatique à double action de la détente, c'est un modèle d'armes à feu de base et simple. C'est le seul type d'arme à feu qui doit être considérée pour les agents d'application de la loi en Amérique du Nord.
Bien que la plupart des organismes soient relativement satisfaits de leurs achats depuis 1998, entre 2003 et 2007, cinq services de police canadiens ont optés pour une arme à feu d'un modèle et d'une marque tout à fait différentes. Ces cinq services sont tous passés d'un pistolet semi-automatique Beretta à une autre marque; quatre ont opté pour le pistolet semi-automatique Glock et un a choisi le semi-automatique SiGARMS.
En se fondant sur ces statistiques des services de police au Canada, je suggère que si les armes à feu ne sont pas de marques Glock ou SiGARMS, leur utilisation devra être justifiée.
Je vais terminer ici; je suis prêt à répondre aux questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins.
Monsieur Brown, je ne pense pas comme vous que nous vivons dans un monde où les agents frontaliers doivent être armés. je pense que c'est une proposition très coûteuse. En fait, nous avons entendu l'autre jour dire que les 781 millions de dollars n'incluent pas le reclassement des agents frontaliers. Je pense que un milliard de dollars peut être obtenu très facilement. J'aime le qualifier de « scandale frontalier de un milliard de dollars » parce que c'est un gaspillage de l'argent des contribuables pour des résultats très limités ou pas du tout de résultat.
D'après ce qui a été dit, on peut croire l'effet dissuasif sera minime. Imaginez-vous que des criminels installés aux États-Unis et projetant de faire de la contrebande d'armes ou de drogues — que je qualifie de crimes dangereux — changent d'avis parce que le Canada a des gardes frontaliers armés? Je ne crois pas qu'ils penseront cela.
En fait, M. Jolicoeur a dit, très justement, que les agents des douanes auront pour consigne de ne pas utiliser leurs armes étant donné le grand nombre de passants innocent dans ces zones. Aussi, les armes n'ont pas d'effet dissuasif et elles ne seront pas utilisées. Aussi, je ne vois pas l'avantage.
Monsieur Moran, je suis sûr que la sécurité publique au Canada est importante pour vous, mais vous êtes aussi le président d'un syndicat. N'est-il pas vrai, en dépit de ce que M. Jolicoeur a dit, qu'il y aura un nouveau système de classement? Les agents qui portent des revolvers seront reclassés à un niveau supérieur, car ils diront qu'ils devraient être considérés comme des policiers. Bien sûr, en tant que président d'un syndicat, je suis sûr que vous allez vous battre contre cela.
Quoiqu'il se passera, les coûts augmenteront. Si je me fie aux chiffres que j'ai vus, l'effet sur le Trésor pourrait se situer entre 70 et 100 millions de dollars par an à cause de ce reclassement, qui pourrait être de 15 000 $ par an. Vous pourriez peut-être nous dire quelque chose à ce sujet si vous avez des chiffres qui sont différents, mais c'est un coût énorme pour le Trésor.
C'est une question de négociations, mais je pense que le reclassement de ces agents à des niveaux supérieurs est une réalité. Franchement, je pense que c'est une autre partie de votre agenda. Et puisque vous êtes leader syndical, je serais surpris que ce ne le soit pas.
Pouvez-vous aussi dire un mot — et je m'arrêterai là, bien que je pourrais continuer — sur les chiffres que vous avez donnés concernant le nombre d'agents qui ne veulent pas recevoir de formation sur le maniement des armes à feu. Nous avons entendu l'autre jour un témoignage selon lequel environ 30 p. cent des agents ne veulent pas porter de revolver ni suivre une formation. On nous dit aujourd'hui que c'est plus proche de 13 p. cent. Ces chiffres sont différents, vous pourriez peut-être nous dire ce qu'il en est vraiment.
Quels que soient les chiffres, qu'allez-vous faire ou que va faire l'ASFC au sujet de ces agents? On ne peut pas tous les envoyer dans des aéroports.
Je m'arrête là, peut-être que quelqu'un pourrait répondre, à commencer par M. Moran peut-être.
Beaucoup de points ont été soulevés. Tout d'abord, je veux simplement préciser qu'il n'y a jamais eu... En relisant le témoignage de la semaine dernière, j'étais abasourdi. C'est vraiment faire preuve d'exagération que de mentionner un revolver utilisé comme moyen de protection puis dire que les agents vont tirer sur les voitures qui passent aux postes frontières.
Nous sommes les premiers à reconnaître que dans beaucoup de cas, le côté américain fera, par exemple ce qu'ils appellent une vérification à la sortie. Beaucoup de personnes — généralement des personnes âgées — pensent que cette vérification est le point d'entrée au Canada et ils ne s'arrêtent pas quand ils passent au poste canadien. Rassurez-moi et dites-moi que vous ne suggérez pas d'ouvrir le feu sur ces personnes.
Nous avons été à maintes reprise accusés d'essayer d'utiliser la question de l'armement comme une excuse pour obtenir des augmentations de salaires pour nos membres. Autrement dit, on nous a demandé si cette demande d'armes visait la sécurité des agents. On nous a dit que nous cherchions seulement un prétexte pour demander des augmentations de salaires. Cela montre bien, à mon avis, où veut en venir l'opposition.
Il semble que l'idée soit — et j'espère que vous me corrigerez si je me trompe — d'une part que nous ne devrions pas armer nos agents frontaliers car il s'agit essentiellement d'une demande de main-d'oeuvre, très connue du public, et les gouvernements ne doivent jamais céder à cela. Donc, fermons les yeux à la réalité qui veut que nous n'habitons pas dans le quartier de M. Rogers ni à Disneyland et que ces situations dangereuses n'existent pas, alors que six rapports déclarent que c'est actuellement le cas. Nous allons faire fi de ces situations dangereuses et, pour l'image de marque, nous allons aussi songer à ne pas armer les agents, comme vous l'avez dit, à cause de l'argent.
Je trouve assez dérangeant le fait que la sécurité des agents soit en quatrième place dans votre liste des raisons majeures pour lesquelles les agents devraient être armés. La question a toujours été si les agents...
Il est important de noter que nous avons fourni des gilets pare-balles durant les 12 ou 15 dernières années, cela prouve que le risque de se faire tirer dessus existe bien. Le seul souci a toujours été celui des agents exposés à ce genre de violence. Autrement dit, si, par exemple, quelqu'un tire sur eux, ils auront au moins une chance de retourner chez eux, chez leurs familles après leur quart.
Concernant vos propos suggérant que les citoyens canadiens ne seront pas protégés, la politique actuelle est de laisser entrer les personnes armées et dangereuses au Canada et laisser la police les intercepter et les arrêter si possible. Il n'est pas suggéré de les intercepter aux points d'entrée quand nous savons qui ils sont, ce qu'ils sont capables de faire et ce qu'ils ont fait. quand nous savons que la personne devrait être appréhendée, le fait de suggérer que ne pas l'intercepter au point d'entrée est contraire à l'intérêt des Canadiens... J'ai aussi du mal à comprendre cette analyse.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être présents parmi nous. Je me pose certaines questions au sujet des agents de la paix. C'est quand même une catégorie professionnelle assez vaste. Par exemple, les agents de libération conditionnelle et les agents correctionnels sont eux aussi des agents de la paix. Or, ils ne portent pas d'arme à feu, sauf dans les miradors, dans certains établissements à sécurité maximale où une escouade est requise et à l'occasion des interventions en cas d'émeutes. Autrement, ils n'en portent pas.
J'ai été agente de libération conditionnelle pendant presque sept ans, dans la communauté et à l'intérieur des pénitenciers. La raison qu'on invoquait avant tout pour justifier l'absence de port d'arme à feu était que le fait d'en avoir une augmentait le risque d'agression. Sur le plan de la criminologie, le fait de porter ou non une arme à feu a longtemps fait l'objet d'un débat.
Prenons l'exemple d'un agent à la frontière qui ne porterait pas d'arme. On dit en général qu'en cas de danger, mieux vaut se retirer, parce que le fait de s'abstraire de la dangerosité diminue le risque d'être attaqué. De la même manière, pour ce qui est des effractions de domicile, la première chose qu'on dit aux gens pour empêcher qu'ils soient attaqués est de ne pas résister. On leur dit, même s'ils possèdent un fusil de chasse, de ne pas l'utiliser, parce que le risque d'être attaqué est plus grand avec que sans arme à feu. Qu'en pensez-vous?
Par ailleurs, nous avons rencontré la semaine dernière le directeur de l'Agence des services frontaliers. Une dame, dont j'ai malheureusement oublié le nom, était présente également. Je lui ai demandé combien de personnes avaient été tuées ou gravement blessées à l'agence, et elle m'a dit qu'en 15 ans, aucun cas n'avait été rapporté.
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Nous pouvons vous donner le nom de gens qui ont été tués, de l'agent qui a perdu la vie, de gens qui ont été hospitalisés, qui ont eu des points de suture ou qui ont dû être soignés pour divers troubles. Ce sont des faits concrets, ce sont des personnes humaines.
Pour revenir à votre témoignage, avec tout le respect que je vous dois, je crois qu'il y a peut-être un certain mélange. On mélange des pommes et des oranges ici. Vous parliez des agents qui travaillent en milieu carcéral et des agents de libération conditionnelle. Il y a deux choses à dire. Un ex-prisonnier n'a certainement pas d'intérêt à agresser la personne qui s'occupe de le garder à l'extérieur ou qui a l'autorité de le ramener à l'intérieur. Donc, le niveau de dangerosité pour les agents responsables des libérations conditionnelles est grandement diminué au départ parce que le prisonnier veut être en bons termes avec son agent de libération.
Pour ceux qui travaillent en milieu carcéral, il y a une proximité des armes, donc une présence armée sur place. Si quelque chose se produit, les prisonniers le savent très bien, les gardes armés pourront se présenter très rapidement.
Ce n'est plus le cas aux frontières. Les policiers sont partis, la GRC ne veut même pas retourner sur place, et lorsqu'on les appelle pour avoir du renfort aux douanes, on ne calcule pas le temps qu'ils prendront pour venir en minutes, on le calcule en heures.
Il faut comprendre que les postes frontaliers sont souvent en milieu isolé. Les policiers ont à patrouiller de très grands secteurs et ils peuvent parfois être totalement à l'opposé l'un de l'autre. Ils prendront littéralement des heures, à l'occasion, pour venir sur place. Lorsqu'on travaille en Ontario ou au Québec, au poste de Lacolle par exemple, l'agent de la GRC qui doit répondre devra partir de Montréal, et cela prend énormément de temps.
Pour ce qui est de la politique du retrait aux services frontaliers, mise de l'avant par la haute gestion, les situations ne sont jamais blanches ou noires. Il y a des situations, par exemple, où vous venez de demander à un individu de se soumettre à une inspection secondaire et au moment où vous faites l'inspection de la voiture, vous découvrez une arme chargée et de la drogue, etc.
Il y a un fait qui est peu connu, à savoir que l'année dernière, si je me souviens bien, on a intercepté de la drogue dont la valeur s'élevait à des centaines de millions de dollars. Encore récemment, on a intercepté un véhicule au Canada qui transportait de la drogue pour une valeur de huit millions de dollars. Évidemment, lorsqu'on intercepte un chargement de cocaïne évalué à huit millions de dollars, il peut y avoir des gens qui voudront prendre le dessus sur la situation, sachant que les douaniers ne sont pas armés.