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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, bonjour. C'est un honneur et un grand plaisir pour moi de comparaître devant vous pour représenter le commissaire Julian Fantino de la PPO. Il vous transmet ses regrets, mais il avait malheureusement d'autres engagements qui l'ont empêché de venir aujourd'hui.
Mes commentaires se fondent sur l'expérience combinée du commissaire Fantino et de la mienne et sur nos nombreuses années d'expérience dans la police, au cours desquelles nous avons travaillé en collaboration avec de nombreux autres services policiers, y compris avec les hommes et les femmes qui travaillent pour l'Agence des services frontaliers du Canada.
Je vous mentionne à titre d'information que la PPO comprend près de 6 000 agents en uniforme et près de 2 000 membres civils du personnel de soutien qui sont déployés dans l'ensemble de la province de l'Ontario. Tous les candidats au poste de policier de la PPO subissent un processus de sélection rigoureux. Cela comprend diverses vérifications de sécurité, notamment grâce au système d'information de la police canadienne. Les demandes font l'objet d'une étude approfondie pour veiller à ce qu'elles soient conformes aux conditions légales et aux politiques locales de la PPO.
Les candidats à un poste dans la PPO doivent être titulaires d'un certificat de réussite délivré par le système de sélection des agents et tous les responsables du système de sélection des agents sont formés et certifiés. Ils administrent un certain nombre d'épreuves physiques dont j'ai le détail que je pourrais vous communiquer au cours des questions, si vous le voulez.
Les candidats qui réussissent ces épreuves remplissent un questionnaire général et sont examinés par des recruteurs de la PPO qui font passer à chaque candidat une entrevue. Les candidats qui réussissent à ces évaluations passent ensuite divers examens psychologiques, qui sont ensuite notés par un psychologue de la PPO, qui approuve ou non l'embauche du candidat. Le psychologue a la possibilité d'avoir une entrevue individuelle avec le candidat dans le cas où l'examen écrit montrerait la nécessité d'approfondir l'évaluation.
Les nouvelles recrues reçoivent une formation pendant une année entière et sont évaluées par l'académie de police de la province et le Collège de police de l'Ontario, ou le CPO, ainsi que par un agent de formation des recrues. Les recrues suivent une formation approfondie pour ce qui est de l'utilisation et du maniement des armes à feu.
Avant de recevoir une arme à feu, les recrues suivent une formation de 33 heures comprenant du tir et des cours théoriques sur les armes à feu au CPO et une formation de 16 heures à la Ontario Provincial Police Academy. Les recrues reçoivent un revolver le jour de la remise de leur diplôme et sont immédiatement affectées à un poste de première ligne et placées sous la supervision individuelle directe d'un agent de formation des recrues pendant quatre mois. L'agent de formation suit le rendement de la recrue pendant le reste de l'année et présente des rapports écrits mensuels à un superviseur. L'utilisation de l'arme à feu fait l'objet d'une évaluation permanente pendant cette période, tant sur le plan de la sécurité que du maniement.
Pour ce qui est des rapports qu'entretient la PPO avec l'ASFC, la sécurité de la frontière Canada-É.-U. relève principalement du gouvernement fédéral, mais la PPO participe activement avec la communauté du renseignement à des opérations conjointes comme les équipes mixtes d'application de la loi aux frontières. La PPO participe également aux opérations de sécurité frontalière à titre de membre d'équipes ou de projet, comme notre équipe provinciale de lutte contre les vols d'auto, notre unité provinciale de lutte contre les armes à feu et l'unité FISTS (unité de confiscation des armes à feu des contrebandiers).
Dans le cas où les services de renseignement criminel signalent un besoin, la PPO peut mobiliser des ressources pour s'occuper des questions frontalières dans les secteurs où la PPO est le service policier compétent ou lorsqu'un autre service de police nous le demande.
La PPO ne dispose d'aucune ressource consacrée uniquement aux patrouilles frontalières. La PPO consacre toute la gamme de ses ressources à l'exécution de son mandat de police provinciale, ainsi qu'à tous les autres domaines découlant de ce mandat, à savoir les patrouilleurs en uniforme, les enquêteurs chargés des enquêtes criminelles, des enquêtes sur les stupéfiants et les armes à feu, les unités d'intervention tactique et de sauvetage, les équipes d'intervention en situation d'urgence qui existent dans l'ensemble de la province, nos unités canines, les unités de recherche et de récupération sous-marines, les services de neutralisation des engins explosifs, les unités marines, les services d'aviation, etc.
La PPO n'a pas signé de protocole d'entente officiel avec l'ASFC pour les interventions d'urgence. À l'exception des opérations planifiées de recherche d'armes à feu, les agents de l'ASFC exercent leurs activités quotidiennes, sans avoir le soutien permanent de partenaires policiers armés comme la PPO.
Ils constituent notre première ligne de défense et ce sont eux qui trouvent des armes, notamment des armes à feu, ou qui reçoivent parfois l'ordre d'arrêter des individus dangereux qui essaient d'entrer au Canada; ils exercent ces activités avec la formation et l'équipement dont ils disposent à ce moment-là.
Lorsqu'ils demandent l'aide d'un organisme d'application de la loi, comme la PPO, nous leur accordons la priorité et envoyons nos agents en renfort, quel que soit l'endroit où ils se trouvent à ce moment-là. Bien souvent, cette intervention peut prendre plusieurs minutes, dans d'autres cas une demi-heure, et dans d'autres cas encore, beaucoup plus longtemps. Évidemment, une demande d'aide urgente présentée par l'ASFC reçoit la plus haute priorité. Mais il est possible que les agents de la PPO chargés d'intervenir se trouvent occupés à des kilomètres de là ou pris par un événement très prioritaire qui les empêche d'arriver immédiatement.
La PPO estime que le personnel de l'Agence des services frontaliers du Canada constitue la première ligne de défense du Canada contre les groupes criminels organisés, les autres criminels, les drogues, les armes à feu et tous les autres produits illégaux susceptibles de traverser nos frontières pour entrer au Canada. Il est important que, pour exercer ce rôle, ces femmes et hommes dévoués soient correctement équipés et formés de façon à assurer la sécurité de notre frontière et ainsi, finalement, à assurer la sécurité des collectivités canadiennes. Il est également important qu'ils soient correctement formés et équipés de façon à pouvoir se protéger lorsqu'ils exécutent ce mandat important.
Aucune agence d'application de la loi ne peut à elle seule protéger les communautés canadiennes. C'est grâce aux partenariats et à la collaboration qui existent entre des organismes comme l'ASFC et la GRC, ainsi qu'avec les services de police provinciaux et municipaux, que l'on peut y parvenir. C'est ce réseau qui relie le Canada, les provinces et les collectivités qui s'y trouvent — depuis les frontières jusqu'au coeur de nos différentes collectivités — qui nous donne cette force.
Lorsque nous avons mis sur pied le groupe de travail régional de Cornwall chargé de la lutte contre la contrebande et les activités criminelles connexes en 1993, l'ASFC, qui s'appelait à l'époque l'Agence des douanes et du revenu du Canada, faisait partie de ce groupe de travail et constituait la première ligne de défense contre la contrebande qui entrait au Canada au poste frontière de Cornwall. Des millions de dollars de produits de contrebande comme l'alcool, les produits du tabac, les stupéfiants et d'autres objets illégaux, comme les armes à feu en provenance de l'État de New York, sont introduits chaque année en Ontario, à Cornwall.
Le personnel de l'ASFC a confisqué de grandes quantités de ces marchandises de contrebande et a arrêté au port d'entrée les criminels qui essayaient de les introduire au Canada, grâce à leurs connaissances et à leurs pouvoirs légaux particuliers en matière de perquisition et de saisie de marchandises illégales. La GRC, la PPO et la police de Cornwall patrouillaient à l'époque le secteur du pont situé du côté de la ville de Cornwall. Ensuite, la GRC et la PPO établissaient d'autres postes de contrôle, plus éloignés, sur les routes de comté et autres conduisant vers les grands centres, comme Ottawa et Toronto, et d'autres postes de contrôle encore, situés plus à l'est et à l'ouest du pays.
La plupart des criminels qui faisaient entrer ces marchandises illégales en contrebande au Canada et qui les distribuaient ensuite dans l'ensemble du Canada représentaient un danger pour la sécurité publique, non seulement à cause des produits de contrebande qu'ils transportaient et vendaient dans nos collectivités, mais parce qu'ils craignaient d'être appréhendés et de se voir imposer des peines par la suite, sans parler du risque de subir des pertes financières importantes.
Des membres de groupes criminels organisés et leurs organismes associés étaient très actifs dans ce domaine, et bien souvent, les hommes et les femmes de l'ASFC étaient leur premier contact avec des services d'application de la loi à un point stratégique, puisqu'ils traversaient à cet endroit la frontière internationale pour entrer au Canada. Chaque arrestation effectuée par l'ASFC au cours de cette opération a eu pour effet d'empêcher des criminels et de la contrebande de se rendre dans les autres collectivités canadiennes. Ces arrestations ont également évité à d'autres services d'application de la loi, comme la PPO, d'avoir à intervenir auprès de ces criminels. Cela a bien sûr évité des poursuites policières ainsi que les risques que peut causer une arrestation sur la grande route ou au centre d'une collectivité.
Lorsque ces délinquants étaient arrêtés, c'était par des agents de l'ASFC qui les appréhendaient au point d'entrée, endroit stratégique et dangereux, ou par des policiers qui les appréhendaient plus tard sur la route ailleurs au Canada. Cependant, au moment de l'intervention de l'ASFC et de la confiscation des armes, c'était des agents d'application de la loi sans arme qui approchaient les criminels.
Il est intéressant de noter que mon expérience au sein de ce groupe de travail m'a permis de constater que la GRC, la PPO et les policiers municipaux qui en faisaient partie étaient tous motivés à saisir les marchandises de contrebande et à empêcher que celles-ci se rendent dans nos collectivités; tout cela n'était cependant qu'une affectation temporaire pour nous. D'une façon générale, ce genre de travail ne faisait pas partie de notre travail habituel de policier et nous ne l'exercions que de façon ponctuelle. Par contre, les agents de l'ASFC travaillaient sans cesse à empêcher l'entrée au Canada de produits de contrebande et de personnes indésirables, c'était leur engagement global, permanent, qui animait toute leur carrière de fonctionnaire. Ils travaillaient en étroite collaboration avec nous, bien souvent dans des situations très tendues où il y avait toujours un risque de violence, mais ils le faisaient à titre de partenaires non armés.
Le 11 septembre 2001 a bouleversé notre monde pour ce qui est de la sécurité des frontières et des collectivités. Cette tragédie a obligé les organismes canadiens d'application de la loi à revoir complètement leur façon de procéder pour tenir compte de nouveaux risques de sécurité.
Comme je l'ai dit plus tôt, les patrouilleurs de la PPO ne sont malheureusement pas toujours suffisamment près des points d'entrée pour pouvoir intervenir rapidement.
Lorsque les deux tours ont été attaquées, la PPO a immédiatement envoyé des agents aux divers postes frontaliers entre le Canada et les É.-U., le long du Saint-Laurent dans la région est de l'Ontario, pour donner un soutien armé aux agents sans arme de l'ASFC, qui risquaient d'avoir à faire face aux auteurs de l'attaque lancée contre les États-Unis qui auraient pu se diriger vers le nord pour se rendre au Canada.
Un minimum de quatre agents de la PPO, armés, ont fait la garde dans le but d'appuyer et de protéger les agents sans arme de l'ASFC à Prescott et Lansdowne, pendant que ces derniers interrogeaient et fouillaient minutieusement les personnes qui essayaient d'entrer au Canada, 24 heures par jour, pendant plusieurs mois. Pendant ce temps, de l'autre côté des ponts qui relient l'État de New York et le Canada, des agents des douanes et de l'immigration américains qui eux, étaient armés, surveillaient leur poste, bien évidemment avec une vigilance accrue, mais c'était des agents formés et armés, et qui l'étaient déjà avant ces événements tragiques.
Là encore, les mêmes criminels traversaient la frontière Canada-É.-U. tous les jours mais faisaient face d'un côté du pont à des agents américains armés et de l'autre côté, à des agents de l'ASFC qui étaient pratiquement dépourvus de tout équipement.
En résumé, la Police provinciale de l'Ontario estime que le fait de former et d'équiper correctement en armes les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada aura pour effet de renforcer la sécurité de ces agents, ce qui leur évitera d'avoir recours à l'intervention sporadique et parfois tardive des organismes composés d'agents armés lorsqu'ils font face à des criminels qui, eux, portent des armes.
Les arrestations et les confiscations de marchandises de contrebande que ces agents effectuent aux points d'entrée allègent certainement la tâche des services policiers canadiens — qu'ils soient fédéraux, provinciaux ou municipaux — car ils n'ont pas ainsi à intervenir auprès de ces criminels et de saisir ces marchandises par la suite, y compris sur les grandes routes et au coeur des collectivités du Canada.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être venu, sous-commissaire Lewis.
Je vais peut-être ajouter une touche personnelle à cette conversation, parce que je représente la circonscription où est située Cornwall. Je devrais commencer par vous remercier pour l'excellent travail que vous avez fait lorsque vous étiez là, ainsi que pour ce que fait l'équipe IBET à l'heure actuelle.
À titre d'information pour les autres membres du comité, je dois vous dire que la contrebande est vraiment un problème très grave. Tout le monde sait où se trouve Cornwall à cause de ce grave problème, ce qui est regrettable.
Lorsque Mme Barnes a parlé d'entreposage sécuritaire pour les armes à feu, j'ai pensé que nous avions le seul édifice des douanes qui était à l'épreuve des balles. L'édifice des douanes de l'île de Cornwall est en fait à l'épreuve des balles. Lorsque je parle de ma circonscription, de ma situation, je dirais qu'une des meilleures raisons pour donner des armes aux gardes frontières — et je vais vous en donner quelques-unes — est que tout le monde, tous les citoyens de la ville craignent ces contrebandiers; les gardes frontières les craignent et les contrebandiers le savent. Ils le savent et ils font savoir aux gardes frontières qu'ils possèdent des armes, parce que ces derniers n'en ont pas. À mon avis, c'est la meilleure raison pour armer nos gardes frontières.
J'étais à Cornwall lorsque des gens sont passés sans s'arrêter à la frontière du côté américain, parce que les policiers les poursuivaient et ils ont appelé la patrouille frontalière canadienne pour l'informer qu'il y avait des gars qui allaient passer avec des mitraillettes et qu'ils feraient mieux de se préparer. Nos gardes frontières avaient du poivre de cayenne. C'est vrai, c'est tout ce qu'ils avaient. Qu'ont-ils fait? Eh bien, ils ont fait ce qu'il fallait faire; ils sont partis, Dieu merci. Je ne sais pas si on a finalement arrêté ces gens-là.
Il y a autre chose; lorsque vous parlez de poursuites policières dans les villes, je vais vous dire qu'un de mes électeurs m'a appelé pour essayer de résoudre le problème parce qu'il y avait un trou de balle dans sa fenêtre de salon à cause d'une poursuite. Il a dit: « J'ai deux filles de 8 et 10 ans et elles jouaient dans le salon peut-être deux heures avant ». C'est donc le genre de choses que nous connaissons tous les jours.
Bien sûr, les gardes frontières et leurs femmes viennent me voir dans mon bureau et me disent: « Il faut faire quelque chose. Je me trouvais dans l'édifice de la Banque Royale, le camion Pinkerton s'y trouvait et les convoyeurs Pinkerton avaient été chez Wal-Mart pour y ramasser l'argent et ils portaient des armes. Mon mari s'occupe de criminels et il n'a pas le droit d'avoir un revolver. » Il y a donc beaucoup de choses à dire.
Y a-t-il une raison, sous-commissaire — et vous avez vécu cela pendant deux ans, de sorte que je crois que vous comprenez sans doute le problème mieux que n'importe qui ici — pour laquelle nous ne devrions pas donner des armes à nos gardes frontières? Je parle du poste frontière de Cornwall, par exemple, puisque vous avez vécu ça pendant deux ans.
Monsieur le président, je pense que tout le monde a le texte de la motion. Je crois que nous connaissons assez bien la question ainsi que la situation visée par la motion, de sorte que je vais être aussi bref que possible.
Pour l'essentiel, la motion demande au gouvernement de se pencher sur le cas des trois détenus de Kingston qui sont incarcérés en vertu de certificats de sécurité et qui font une grève de la faim. Dans un cas, cette grève dure depuis 70 ou 75 jours; dans les deux autres cas, depuis un peu moins longtemps.
Monsieur le président, la motion vise en fait à inciter le gouvernement à faire intervenir l'enquêteur correctionnel, dont le rôle habituel consiste à examiner les plaintes déposées par tous les autres détenus de nos institutions fédérales. Ces trois individus sont visés par des certificats de sécurité et sont détenus en vertu d'un mandat très précis, de sorte que l'enquêteur correctionnel n'a pas été autorisé à les rencontrer.
D'après nos informations, le bureau de l'enquêteur correctionnel est disposé à intervenir mais il faut que le ministre de la Sécurité publique le lui demande, parce que cela n'entre pas dans son mandat habituel à cause des motifs pour lesquels ces trois détenus sont incarcérés dans cet établissement.
Je crois également savoir, monsieur le président, que, si le ministre autorisait l'enquêteur à faire enquête, ces trois personnes seraient prêtes à mettre un terme à leur grève de la faim, parce qu'elles estimeraient pouvoir obtenir justice grâce à leur plainte. Ces trois personnes sont en très mauvaise santé.
Sur ce point, je voudrais que le comité sache qu'une motion semblable a été présentée au comité de la citoyenneté et de l'immigration et adoptée, mais qu'elle a été modifiée sensiblement pour préciser les questions que devrait examiner l'enquêteur. Je ne demande pas au comité de faire la même chose. Le véritable objet de cette motion est de nous permettre de faire connaître notre position au sujet de la façon dont ces trois hommes sont détenus et de ce qu'il faudrait faire pour résoudre la situation, étant donné que les certificats de sécurité relèvent de la responsabilité du comité.
Mon parti et moi estimons important de transmettre ce message tant à la Chambre qu'au ministre.
Je présente cette motion. Je crois savoir qu'elle jouit d'un appui assez général mais je tenais à signaler au comité qu'elle avait déjà été examinée par un autre comité, qui a certaines responsabilités dans ce domaine.
Je vais sans doute appuyer la motion.
Si nous revenons un peu en arrière, nous allons constater que c'est le gouvernement libéral qui a décidé de détenir ces personnes en vertu de certificats de sécurité. La plupart d'entre elles se trouvaient dans des institutions provinciales, parce que leur peine était de moins de deux ans, mais certaines d'entre elles ont été détenues pendant des périodes plus longues. Je crois que c'est le nouveau gouvernement qui a décidé de mettre en oeuvre cette décision, de les envoyer à Kingston et de les y garder.
Je ne savais donc pas que le bureau de l'enquêteur correctionnel n'avait pas le mandat d'intervenir. Il me semble que si ces personnes se trouvent dans un pénitencier fédéral, elles devraient être englobées dans ce mandat.
Mais ce que nous voulons apparemment faire ici est de mettre fin à cette grève de la faim.
Au cours de la dernière législature, nous avons eu une discussion — je pense qu'on a même présenté une motion — pour savoir si les membres du comité pourraient se rendre dans un de ces établissements pour constater personnellement ce qui s'y passe. Je crois que le ministre de la Sécurité publique s'est rendu à Kingston mais qu'il n'a pu parler à ces personnes à cause de problèmes juridiques.
Je vais appuyer cette motion, parce que je pense que c'est ce qu'il faut faire, mais il serait peut-être bon de nous rendre dans cet établissement, de nous assurer que le gouvernement les a placés dans une unité, dans des locaux où ils sont traités correctement.
Une des choses que j'aimerais voir se produire — je ne sais pas si c'est faisable, mais je lance cette idée — ce serait d'envoyer des membres du comité ou certains d'entre eux seulement dans le cas où il serait mis fin à cette grève de la faim. Il ne faudrait peut-être pas formuler de façon aussi précise cette condition préalable; les membres du comité aimeraient visiter l'établissement et parler aux détenus mais ils ne peuvent le faire pendant qu'ils font la grève de la faim. Je pense que le but final est de mettre un terme à cette grève de la faim.
Je ne sais pas si le bureau de l'enquêteur correctionnel pourrait intervenir rapidement s'il recevait un nouveau mandat, si le gouvernement réagirait rapidement, mais le comité peut décider de se rendre là-bas et de voir ces personnes.
L'autre aspect de cette proposition, si vous le permettez, est que, si le comité souhaite faire ce déplacement, et si les détenus cessent leur grève de la faim, que ce soit avant ou après, nous aimerions avoir une séance d'information de la part de Sécurité publique et Protection civile Canada au sujet de ces détenus. Je sais qu'il y a des renseignements qui ne peuvent être communiqués pour des raisons de confidentialité et de sécurité, mais je sais que, lorsque le sous-comité de notre comité a examiné le projet de loi C-36 pendant la dernière législature, des représentants du ministère ont comparu devant le comité.
Il y avait à l'époque un prétendu assassin iranien qui était détenu en vertu d'un certificat de sécurité. Le ministère a en fait expliqué au comité ce que contenait le dossier. Certaines parties étaient blanches, pour ne pas compromettre les sources de sécurité, mais on nous avait communiqué tous les renseignements que l'on pouvait légalement nous présenter, et c'était les renseignements qui seraient transmis à la Cour fédérale.
Je lance donc cette idée. Bien évidemment, je suis en faveur de cette motion, mais le but est de mettre fin à la grève de la faim, de veiller à ce que ces personnes soient traitées de façon digne et raisonnable, et que le gouvernement mette en oeuvre la décision qui a été prise au cours de la législature précédente.