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Je suis accompagné de M. Jeff Kisiloski, directeur adjoint des Activités techniques de notre association. Notre bureau se trouve à Winnipeg, au Manitoba.
Merci beaucoup, monsieur le président et membres du comité. Je vous sais gré de votre invitation à comparaître ici aujourd'hui.
La Canadian Association of Agri-Retailers représente près de 1 000 détaillants d'intrants de culture au Canada. La sécurité et la sûreté des installations des détaillants agricoles sont des questions que ceux-ci prennent très au sérieux. Il résulte de cet engagement un respect de tous les règlements actuels régissant les intrants de culture qui, jusqu'ici, ont fait partie des affaires. Toutefois, les changements imminents aux règlements existants proposés tant par le gouvernement que par l'industrie modifieront bientôt la situation. Les coûts associés au respect de ces nouvelles exigences pourraient devenir exorbitants pour une partie, sinon la totalité des détaillants qui voudraient rester en affaires, et menacent donc la viabilité économique de notre secteur en entier.
L'agrocommerce au Canada compte environ 1 500 détaillants, d'un océan à l'autre. Les produits vendus par ces organisations comprennent des engrais et des produits antiparasitaires qui sont essentiels aux agriculteurs pour leur permettre de continuer à maximiser leur productivité sur la même étendue de terre qu'ils cultivent aujourd'hui.
Même si ces produits sont manifestement bénéfiques pour l'industrie et les producteurs, il existe un risque de mauvais usage accidentel ou intentionnel, ce qui fait ressortir la nécessité de renforcer les mesures de sécurité pour prévenir les accidents ou l'utilisation de ces produits à des fins criminelles.
Les agrodétaillants respectent les nombreux règlements qui, à ce jour, ont été considérés comme partie intégrante des coûts d'exploitation. Cependant, ils font face à de nombreuses nouvelles questions d'ordre réglementaire qui nuiront à leur capacité à prospérer. Bien que les détaillants ne soient pas contre ces règlements, le respect de ceux-ci s'avère extrêmement coûteux.
Le secteur vient de finir de régler les coûts d'une mise à niveau complète des installations des détaillants en ce qui a trait aux codes sur les pesticides établis par l'Association pour les normes d'entreposage des produits agrochimiques, ou ANEPA. Selon les nouvelles règles gouvernementales appliquées par la Direction du transport des marchandises dangereuses, les détaillants doivent maintenant assumer les coûts des épreuves de pression effectuées auprès de milliers de ravitailleurs transportant de l'ammoniac anhydre.
Le code le plus ardu auquel seront confrontés les détaillants deviendra obligatoire d'ici 2011 et concerne une gamme de produits importante, soit les engrais. On s'inquiète notamment de la récente demande, à des fins criminelles, d'ammoniac anhydre comme catalyseur pour la production de métamphétamine. Mais ce qui est peut-être plus préoccupant encore, c'est la possibilité d'acquisition, par des terroristes, d'engrais granulés tels que le nitrate d'ammonium comme base puissante pour la fabrication de bombes.
En ce qui concerne les codes de pratique relatifs à l'ammoniac et au nitrate d'ammoniaque — j'ai apporté celui concernant l'ammoniac anhydre aujourd'hui — notre industrie établit des normes visant à harmoniser les différents règlements provinciaux qui s'appliquent à la gestion sûre et sécuritaire de l'ammoniac anhydre et du nitrate d'ammoniaque. Ces codes exigent des mises à niveau spéciales des installations pour uniformiser les normes de sécurité et de sûreté relatives aux produits à base d'ammoniaque, qui sont manutentionnés en grandes quantités dans des agrocommerces partout au Canada.
Les détaillants qui omettront de se conformer à ces codes de pratique d'ici 2011 seront écartés de l'industrie, car les manufacturiers canadiens ne leur livreront pas suffisamment de produits — ils seront en situation de non-livraison. Finalement, l'augmentation des coûts attribuable au respect des règlements forcera les détaillants à revoir la justification économique de la vente de ces marchandises.
Compte tenu que la plupart des mises à niveau représentent des dépenses allant bien au-delà de 100 000 $ par emplacement, les détaillants n'auront tout simplement pas les moyens de se conformer à la réglementation. Deux scénarios pourront survenir : soit les détaillants choisiront de renoncer à la vente d'engrais, en éliminant ainsi une source de revenus cruciale en plus de contraindre les agriculteurs à effectuer de longs déplacements pour se procurer leur engrais, soit ils tarderont à effectuer les mises à niveau et seront relativement exposés à des failles en matière de sécurité.
L'infrastructure de sécurité qu'exigent ces codes comprend clôtures industrielles, éclairage, verrouillage, caméras de surveillance, logiciels, signalisation et formation. La taille de l'emplacement et son état de sécurité actuel sont les principaux facteurs ayant une incidence sur les coûts des futures mises à niveau. Au Canada, la plupart des agrodétaillants ont un clôturage de base, un éclairage minimal seulement et presque aucun équipement de surveillance. D'après une recherche de la CAAR, l'éclairage se taille la part du lion pour ce qui est des coûts prévus des mises à niveau, surtout en raison du fait qu'une intensité lumineuse minimale est nécessaire pour la surveillance vidéo.
Dans le mémoire dont vous disposez, on fait état d'un emplacement réel ayant fait l'objet d'une mise à niveau de sécurité. La surface du site est d'environ 4,5 acres, mais il était déjà doté d'infrastructures. Dans le tableau, vous pouvez voir certains coûts par pied linéaire pour ce site qui est situé à Hamilton, en Ontario, et dont la mise à niveau a coûté 150 000 $. La CAAR a présenté des chiffres semblables à d'autres fonctionnaires et a reçu des critiques selon lesquelles ces chiffres paraissaient gonflés. Or, non seulement s'agit-il de chiffres réels fondés sur de véritables factures, mais ils ont également été approuvés par le gouvernement du Canada par l'entremise du Programme de contribution pour la sûreté maritime, car il se trouve que ce site est une installation portuaire au même titre qu'un site agrocommercial.
Comme vous le savez probablement, le Programme de contribution pour la sûreté maritime est un programme à frais partagés doté d'un budget de 115 millions de dollars et administré par Transports Canada, qui vise à mettre à niveau la sécurité des installations portuaires canadiennes. Ironiquement, ces ports nécessitent exactement la même infrastructure de sécurité que les sites d'agrocommerce, mais ils tendent à avoir une plus grande superficie et à être moins nombreux.
En fonction des coûts exposés dans ce modèle, la CAAR a procédé à une autre analyse concernant un emplacement de commerce de détail prototype de 1,5 acre sans aucune infrastructure. Le coût des installations sécuritaires complètes pour ce site était d'environ 165 000 $. À partir d'une analyse statistique, la CAAR évalue que le coût moyen des mises à niveau de sécurité dans le secteur sera légèrement supérieur à 120 000 $ par emplacement. Confrontés à cette dure réalité, la plupart des propriétaires concluent que des investissements d'une telle ampleur ne sont tout simplement pas réalisables. Ainsi, la CAAR recommande respectueusement la solution qui suit.
Il faudrait créer un partenariat entre le gouvernement et l'industrie qui soit calqué sur le précédent établi par le programme de contribution pour la sécurité maritime, ou PCSM, en offrant une remise de 75 p. 100 aux agrodétaillants pour des dépenses admissibles et approuvées. Un programme de contribution pour la sécurité des agrocommerces impliquerait les mêmes remboursements des dépenses au moyen d'une demande et ferait en sorte que le détaillant se charge des frais à hauteur de 25 p. 100. Idéalement, le programme existerait pendant trois ans afin de correspondre à l'entrée en vigueur du code de pratique sur l'ammoniac, en janvier 2011. Avec ce type d'incitatif, les détaillants seraient enclins à procéder plus tôt à des mises à niveau de sécurité, ce qui entraînerait des avantages plus immédiats en matière de sécurité publique pour les Canadiens. Un délai de conformité de deux ans pourrait même être réaliste en vertu de ce programme proposé.
La CAAR serait certainement prête à aider le gouvernement à administrer et à coordonner cette initiative. Nous effectuons déjà une évaluation approfondie des risques pour les installations de nos membres, qui comprendra une étude auprès de ceux-ci pour déterminer le niveau des infrastructures actuelles de chacun de nos sites, de même que la capacité financière de chaque membre à procéder aux mises à niveau nécessaires. Pour valider ces coûts, la CAAR recueillera les devis réels de certains membres ayant des niveaux variés d'infrastructures existantes et de dimensions de site. Cela assurera une estimation plus précise des coûts réels. La CAAR s'attend à avoir terminé cette évaluation complète à l'automne, lorsque le Parlement reprendra ses travaux; à ce moment-là, il nous tardera d'en faire rapport aux fonctionnaires ici, à Ottawa.
En conclusion, la sûreté et la sécurité ont toujours été des objectifs prioritaires pour l'industrie de l'agrocommerce, et les mesures prises ont donné de bons résultats pour ce qui est du respect des règlements et des exigences actuelles. Toutefois, les nouvelles modifications aux règlements constituent un fardeau financier indu pour les agrodétaillants et ce, dans une période de temps relativement courte. Ils feront face à des dépenses imprévues de centaines de milliers de dollars à un moment où le secteur subit déjà des difficultés économiques. L'industrie ne peut absorber seule ces coûts. Sans l'aide du gouvernement, les agrodétaillants seront incapables d'assurer adéquatement la sécurité des intrants de culture essentiels sans encourir de graves conséquences financières.
Cela pourrait entraîner davantage de risques de vols de produits chimiques à des fins de destruction dans les commerces de détail agricoles. Dans notre pays, des groupes terroristes ont déjà acquis du matériel agricole à Toronto dans l'intention de faire exploser des cibles dans le Sud de l'Ontario. Il ne fait aucun doute que ce type d'activités se poursuivra. Si l'on y ajoute le fait que les manufacturiers ostraciseront les sites non conformes pour ce qui est de la réception de produits au moyen d'ordonnances de non-livraison, la fermeture de détaillants ne saurait tarder. La chaîne agricole entière en subira les contrecoups, les agriculteurs et les communautés rurales au premier chef.
La CAAR demande l'appui du gouvernement canadien. Dans l'intérêt de tous les Canadiens, nous devons travailler de concert afin de sécuriser rapidement les produits sur lesquels comptent les producteurs pour maximiser le niveau et la qualité des récoltes.
Merci beaucoup.
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Je vais commencer, mais je suis certain que Jeff se souvient également de certaines informations et qu'il sera en mesure d'ajouter des éléments que je pourrais oublier.
Nous avons porté ce dossier à l'attention de plusieurs députés en novembre dernier, dans le cadre de ce que nous appelons le forum parlementaire annuel de la CAAR. Malheureusement, nous n'avons pas insisté sur une seule question, mais sur plusieurs; l'impact a donc pu être dilué. Depuis, nous pensons que la meilleure approche consiste à nous en tenir à ce seul dossier comme le plus important pour notre industrie, et à le faire valoir au gouvernement.
À l'époque, nous avons approché puis rencontré M. Chuck Strahl, ministre de l'Agriculture, et plusieurs fonctionnaires de ce ministère. Nous nous sommes entretenus avec tous les secrétaires parlementaires, du ministère de l'Agriculture à celui de la Sécurité publique. Nous avons rencontré M. MacKenzie et des représentants de Transports Canada.
Le problème est que nous chevauchons cinq ministères; il peut être très difficile de déterminer lequel est responsable de ce dossier, puisque les produits de nos détaillants sont visés par plusieurs lois et plusieurs ministères distincts.
Nous avons comparu devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire; c'est le seul autre comité devant lequel nous avons témoigné. Inutile de dire que nous avons sans doute visité chacun des responsables importants ayant une influence en ce qui concerne nos produits.
Jusqu'ici, nous nous sommes sentis écoutés, mais nous ne croyons pas avoir suscité l'intérêt souhaité envers les programmes que nous avons recommandés.
Au cours de notre dernière rencontre avec eux, les membres du personnel du ministre Strahl nous ont demandé de présenter des chiffres particuliers, dont nous avons indiqué une partie à votre comité aujourd'hui. Ils nous ont aussi demandé une estimation précise des coûts par emplacement et la forme que pourrait prendre le programme de contribution dans son ensemble. Ces chiffres étaient assez ahurissants, même pour nous, parce que les prévisions préalables à notre propre analyse des coûts étaient moins élevées. Nous avons surtout été totalement renversés par les coûts d'éclairage pour ces emplacements, de même que par les frais relatifs au clôturage et, bien sûr, à la surveillance par caméra.
Une fois ces chiffres établis, nous les avons multipliés par le nombre d'emplacements au Canada, et le total s'élevait à plusieurs millions de dollars. Au bureau du ministre, on a eu un certain choc en arrivant à la caisse. À ce stade-ci, la balle est en quelque sorte dans le camp du ministère, mais il nous a également demandé de valider ces données.
Donc, au cours de l'été, nous nous adresserons à nos membres pour évaluer littéralement, en nous appuyant sur une étude, leur situation actuelle en ce qui a trait aux mises à niveau de sécurité, à ce qu'il reste à faire et aux coûts éventuels. D'après les premières indications, nos prévisions d'origine étaient très précises. Nous avons avancé le montant approximatif de 120 millions de dollars pour la réalisation des mises à niveau de l'ensemble des installations des agrodétaillants du Canada.
Si la formule de partage des frais était d'un ratio de 75-25, on demanderait près de 90 millions de dollars au gouvernement. Je ne suis pas étonné que ce montant ait pu causer un choc. Nous allons donc nous assurer de valider tout à fait ces chiffres et d'être en mesure de les présenter au gouvernement à l'automne.
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Merci, monsieur le président.
Je me suis toujours intéressé à l'agriculture, mais je suis pratiquement né sur le trottoir, en plein milieu d'une grande ville. À partir de l'âge de quatre ans et demi, mon éducation s'est faite en institution, de telle sorte que je suis assez ignorant en matière d'agriculture. De toute façon, elle s'est beaucoup transformée au cours des dernières années. D'après ce que j'entends régulièrement à Radio-Canada, où on diffuse de très bonnes émissions sur l'agriculture, c'est devenu presque une industrie et cela exige des agriculteurs des connaissances variées allant de l'économie à la mécanique en passant par la biochimie.
Dans une de vos premières remarques, vous avez parlé de tous ces intrants et fertilisants, des substances utiles à la lutte contre les organismes nuisibles, pour vous permettre, dites-vous, de continuer à maximiser votre productivité sur la même surface de terre. Je comprends que cette nécessité de maximiser votre productivité est pour faire face à la concurrence internationale. C'est exact, c'est vrai. Toutefois, traditionnellement, si on se réfère aux temps de vos pères ou de vos grands-pères, on obtenait un certain rendement des terres, inférieur peut-être, mais cela donnait quand même des produits de bonne qualité.
Que répondez-vous?
Cela m'amène au défi auquel nous faisons face. Peu importe comment on aborde la question, il semble que les plus gros l'emportent, tandis que les petits restent au même point. Le même principe vaut pour la question de M. Ménard, du Bloc.
En somme, comment continuer à livrer concurrence en tant que pays? Lorsque nous disons que le gouvernement devrait nous accorder un financement, c'est comme s'il détenait cet argent; or, ce n'est pas le sien, mais celui des gens. Nous l'obtenons de ceux-là mêmes qui... Et, au bout du compte, cela rejaillira sur le client et le consommateur de ces marchandises et entraînera un avantage et un désavantage. Certains gouvernements n'ont vraiment pas la sûreté de leurs citoyens... Et même s'ils s'en préoccupent, ils ne semblent pas y accorder beaucoup de poids. Nous continuons de nous placer en position défavorable vis-à-vis de nos concurrents. Je ne dis pas que nous ne devrions pas mettre en oeuvre ces dispositions, mais simplement qu'elles semblent poser problème. Nous livrons concurrence à des pays qui n'ont pas les mêmes règles et règlements que nous.
Je reviens à M. Ménard; si nous imposions des exigences et disions aux fermiers qu'ils ne peuvent plus utiliser autant d'engrais, ni autant de pesticides et d'insecticides pour telle ou telle raison, nos concurrents seraient morts de rire parce qu'ils utilisent ces produits tant qu'ils veulent et nous vendent la marchandise.
Là d'où je viens, l'économie repose fortement sur l'agriculture. Très franchement, nous devons faire bien attention de ne pas désavantager ces gens qui ont tant contribué à notre richesse depuis la naissance du Canada. Personnellement, je pense que nous souhaitons travailler avec vous, mais pas au prix de renoncer à notre capacité à affronter certains concurrents.
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs MacKay et Kisilkoski, de votre présence ici aujourd'hui.
Vous ne niez pas que ces pesticides et engrais sont potentiellement dangereux et requièrent une certaine protection. Cela ne peut être une notion totalement nouvelle, même si le 11 septembre et autres événements ont pu rendre cette préoccupation plus pressante. Mais si l'on regarde les marchandises dangereuses et leurs étiquettes, il me semble qu'une fois ces produits identifiés comme dangereux, un camion de transport devrait détenir ces renseignements. Je présume qu'il y a simplement davantage d'information et de produits qui devraient être couverts.
J'ai l'impression, d'après les histoires que j'ai lues au sujet des bombes, que beaucoup de gens n'ont qu'à aller s'acheter de l'engrais. J'ignore quelle a été l'expérience du Canada en matière de vol d'engrais utilisé à des fins inappropriées, ou encore de vol de pesticides pour usage illicite, mais malgré cela, je pense qu'il est approprié que nous protégions ces produits.
Dans votre exposé, vous avez évoqué l'étude des impacts préparée par Environnement Canada. Maintenant, un groupe intéressant doit réaliser une évaluation des impacts sur les entreprises, et c'est un autre ministère qui s'en charge. Selon ce groupe, le changement en matière de réglementation aurait un impact minimal ou négligeable sur la compétitivité internationale des entreprises canadiennes ou des secteurs produisant ou utilisant les substances. Mais les témoignages d'aujourd'hui semble contredire totalement cette opinion.
Le gouvernement libéral avait une initiative intelligente en matière d'environnement réglementaire, et le gouvernement actuel veut faire mieux encore sur le plan de la réglementation. En même temps, ces dispositions sont publiées dans la Gazette du Canada. Pourriez-vous me dire quand cela a eu lieu, et si vous y avez répondu? Avez-vous vu l'analyse effectuée par Environnement Canada? Si elle a paru dans la Gazette, avez-vous eu la chance de répondre, de critiquer, ou d'attaquer leur mémoire? Quand cela s'est-il fait?
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Oui, j'en ai quelques-unes. Merci.
Pour réagir à la remarque concernant les coûts qui seraient déductibles d'impôt, je dirais qu'à mon avis, une partie serait composée de coûts en capital, qui seraient assujettis à des déductions pour amortissement, et en dépit de la générosité du gouvernement en ce qui a trait à sa déduction pour amortissement accéléré, j'ignore si ces dépenses seraient admissibles à cette fin ou non. Je n'ai pas étudié la question d'assez près.
Dans le dernier budget, on est arrivé avec des déductions pour amortissement accéléré. Dans le cas de coûts en capital, ils seraient déductibles d'impôt; quant au flux de trésorerie, il est réparti sur quelques années.
Lorsque vous avez répondu à l'article de la Gazette — c'est-à-dire au comité spécial du Cabinet, le secrétariat qui appuie ces mesures — on vous a dit en retour qu'on vous avait entendus et qu'on tenterait de collaborer avec vous pour trouver un moyen acceptable pour votre secteur. Je l'ai dit plus tôt, et je le maintiens : c'est une promesse un peu creuse. Néanmoins, vous êtes là, à essayer d'obtenir une solution qui fonctionne pour vous. Ce que je vous entends dire, c'est que lorsque vous vous adressez aux divers ministères, tout le monde tend l'oreille et hoche la tête sagement, mais personne ne veut assumer la responsabilité de ce dossier.
Je pense que si certaines choses changent, d'autres restent pareilles. Par exemple, si vous vouliez obtenir une déduction d'impôt, il faudrait qu'elle vienne du ministère des Finances, qui ne serait certainement pas réceptif à cet égard et vous dirait qu'il faut vous adresser à un ministère parrain; enfin, cet argent devra provenir de ses crédits votés s'il y a un certain type de clause d'octroi, etc. Nous sommes tous passés par là et savons de quoi il retourne. Donc, faute d'un ministère qui soit prêt à prendre les commandes de ce dossier parce qu'il aurait à tirer cet argent de ses services votés, l'un vous dira de vous adresser au ministère de l'Agriculture, l'autre à celui de l'Environnement ou de l'Industrie, et un autre encore vous recommandera de faire appel au ministère de la Sécurité publique. Je soupçonne que c'est le dilemme auquel vous faites face.
J'ignore si le gouvernement a une solution à ce problème. Je n'ai pas étudié la question en détail, mais il me semble que d'après les chiffres que vous avancez ici, cela impose un fardeau irréaliste sur le secteur de la vente au détail, et j'espère que le gouvernement confiera à un ministère la tâche de trouver une solution, parce que c'est ce qu'on avait indiqué, si j'ai bien compris, lorsque vous avez remis votre mémoire au comité spécial du Cabinet et qu'on vous a affirmé que le gouvernement travaillerait avec vous pour trouver une solution acceptable.
Bien qu'aucun ministère ne se soit vu attribuer de responsabilité à cet égard, nous avons le même problème avec les produits contrefaits. Tout le monde pointe les autres du doigt. Entre-temps, certains de vos membres seront en péril; j'espère donc que le gouvernement prend cette question au sérieux et désignera un ministère. Peut-être faudrait-il qu'il y ait un partage des coûts parmi quelques ministères, mais il me semble que votre position est assez raisonnable. Vous comprenez que cela doit être fait. C'est seulement que vous ne pouvez vous voir imposer des coûts subitement alors qu'il est clair que vous êtes incapables de les absorber.
Voudriez-vous répondre à cela?
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Merci, monsieur le président.
Je m'adresse aux témoins : comme je vous l'ai indiqué plus tôt, je croyais que ce groupe serait non partisan en ce qui concerne ce dossier, et je crois que M. Cullen vient d'en donner la preuve avec ses remarques au sujet du gouvernement précédent, qui était saisi de la question. En regardant une partie des informations ici, je vois qu'elles viennent des règlements de 2002 et 2004; ces dispositions ont donc survécu au changement de gouvernement. Vous avez indiqué avoir discuté avec la plupart d'entre nous, et je pense que nous comprenons de quoi il retourne. Peut-être notre comité pourrait-il formuler certaines recommandations qu'on pourrait adopter.
Si j'ai bien compris — et n'hésitez pas à me corriger si j'ai tort — vous avez deux options. Selon les différents ministères, l'une ou l'autre de ces options sera acceptable, comme M. Cullen l'a déjà indiqué. Je suppose que certaines des préoccupations concernent les grandes et les petites entreprises, et tout le reste, mais dans le cas d'un crédit d'impôt, le travail sera déjà accompli; il ne s'agit pas d'une personne à qui on remet de l'argent à une certaine fin, et qui s'en servira pour faire autre chose. Il est certain que votre crédit d'impôt de sécurité, à mon avis, prévoirait l'accomplissement du travail avant le remboursement, d'une manière un peu détournée.
Parmi toutes ces considérations — et je crois que le président a posé des questions en lien avec la manutention —, lorsque je regarde les règlements, je constate que les vendeurs de nitrate d'ammoniaque en particulier ont une vaste série de responsabilités. Cette substance est connue comme explosif depuis longtemps. Là d'où je viens, les agriculteurs l'utilisent depuis des années pour faire exploser des souches et des fondations. D'après ce que je constate en lisant ces règlements, c'est un usage permis; ces produits peuvent être vendus à cette fin, mais on devra assurer une bonne protection.
Ai-je raison? Cela ne date pas d'hier. Maintenant, peut-être qu'en raison des problèmes de sécurité, nous faisons du rattrapage sur le plan sécuritaire. Mis à part le problème de la méthamphétamine, et strictement sous l'angle de la sécurité, ce produit existe depuis longtemps, et peut-être n'avions-nous pas saisi la gravité de la chose avant les désastres en Oklahoma et, comme vous l'avez indiqué, à Londres et ailleurs.
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J'aimerais faire écho à vos remarques et vous remercier de nous avoir permis de comparaître aujourd'hui. À l'origine, nous pensions devoir attendre jusqu'à l'automne, alors le fait que vous ayez arrangé cela. Je remercie également chacun des membres de ce comité d'avoir fait des efforts en ce sens.
Nous aimerions souligner que nous tenons absolument à travailler le plus étroitement possible avec le gouvernement pour faire ce qu'il faut dans ce dossier. Appliquer ces mesures entièrement mais rapidement est probablement la principale préoccupation. Nous voulons prévenir tout incident potentiel, sans que, bien sûr, ce soit au prix de difficultés économiques pour un secteur.
Nous ne voulons pas non plus avoir l'air de nous plaindre. Certains pourraient dire qu'il y a un prix pour faire des affaires. Il ne fait aucun doute que nous sommes prêts à assumer une bonne partie des coûts, comme nous l'avons fait au fil des ans. Nous ne nous sommes pas souvent présentés devant vous en vous disant que le ciel nous tombait sur la tête, mais maintenant, nous sommes ici pour vous signaler que nous en sommes à un point critique. Nous ne pouvons tout simplement pas assumer un fardeau réglementaire supplémentaire. Nous avons besoin d'aide pour en venir à bout.
Et il ne s'agit pas seulement de nos coûts. En réalité, les mises à niveau de sécurité ne permettent vraiment pas de réaliser des profits. Peut-être présentent-elles des avantages sur le plan de la sûreté pour les Canadiens. À notre avis, le gouvernement canadien a avantage à assumer une partie des coûts, tout comme l'industrie. Nous aimerions que tous participent à la recherche d'une solution, en espérant que nous ne passerons pas cinq ans à tergiverser à propos d'un chiffre, au lieu de faire avancer les choses.
Nous préférons l'idée d'un programme de contribution. Il permet au gouvernement d'approuver ou de désapprouver les dépenses admissibles plutôt que de laisser au CCRA le soin d'établir si ces dépenses sont admissibles, sous-évaluées ou déduites cette année-là. Vous pouvez comprendre pourquoi l'amortissement d'éléments d'actifs ne serait pas un très bon facteur de motivation pour que nous agissions. Le programme de contribution est de loin la meilleure stratégie que nous préconisons; il arrange instantanément la situation grâce à une remise.
Quant à ce que devrait être le chiffre — autrement dit, si le gouvernement doute un peu de la validité des coûts que nous présentons —, vous disposez d'un pouvoir complet d'autorisation ou de désapprobation de ces dépenses admissibles en fonction des demandes, tout comme pour le programme de contribution pour la sûreté maritime. Nous croyons que c'est idéal. C'est un précédent remarquable, taillé sur mesure pour les exigences imposées à l'agrocommerce. Et s'il est efficace pour celui-ci et pour la sécurité portuaire, pourquoi ne le serait-il pas au chapitre de la sécurité intérieure?
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Lorsque je recevrai ces documents, ils seront rendus publics. Les ministres pourront y jeter un coup d'oeil et s'en occuper.
Je tiens à vous remercier. Vos exposés m'ont plu.
C'est probablement la dernière séance de notre comité, et je profite de l'occasion pour remercier, à titre de président, tous ceux qui ont siégé au comité. Je crois fermement que lorsque les comités sont non partisans, comme cela a été le cas aujourd'hui, nous accomplissons beaucoup plus de choses. Nous avons traité de nombreuses questions, et je crois que nous avons rédigé de bons rapports.
Encore une fois, j'ai aimé travailler avec vous tous. Je pense que notre comité compte parmi ceux qui fonctionnent le mieux sur la Colline parlementaire. C'est peut-être pour cela qu'on ne parle pas très souvent de nous aux nouvelles. J'aimerais remercier tout le monde pour son excellent travail.
J'ai même dû complimenter M. Comartin l'autre jour, à la Chambre, pour l'excellent discours qu'il a fait. Vous pouvez voir combien cela...
Une voix: Félicitations à notre président également.