:
Je déclare ouverte cette cinquième séance du Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
Nous recevons aujourd'hui comme témoins Mme Sheila Fraser, vérificatrice générale du Canada, M. William Baker, ancien commissaire du Centre des armes à feu Canada, M. John Sims, sous-ministre et sous-procureur général, M. Ian Bennett, sous-ministre adjoint intérimaire, Direction générale des approvisionnements, ainsi que M. Peter Kasurak, premier directeur principal.
Je crois que nous allons passer aux présentations. La procédure habituelle est de permettre à chacun de faire sa présentation, après quoi nous passerons à la période de questions, où l'opposition officielle aura droit à sept minutes de questions — comme y ont droit tous les partis de l'opposition. Nous passerons ensuite à des tours de cinq minutes après les sept minutes du gouvernement.
Et sans plus tarder, madame Fraser, s'il-vous-plaît.
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Merci, monsieur le président. Nous vous remercions de nous avoir invités pour discuter de notre vérification du Centre des armes à feu Canada.
Comme vous l'avez dit, je suis accompagnée de Peter Kasurak, premier directeur principal de l'équipe de sécurité publique responsable de cette vérification.
J'aimerais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour donner aux membres du comité une vue d'ensemble de nos constatations. Cette vérification fait suite à notre vérification de 2002 sur les coûts du Programme canadien des armes à feu. À l'époque, nous n'avions pas été en mesure de terminer notre vérification car l'information financière disponible n'était pas fiable et ne représentait pas fidèlement les coûts nets du programme. Cette année, nous pouvons indiquer que le centre a fait de bons progrès au chapitre de la mise en oeuvre de notre recommandation de 2002, sauf pour un point, que j'aborderai plus tard. Le Centre des armes à feu Canada a des rapports financiers adéquats, et il a mis au point une méthode acceptable de répartition des coûts entre ses activités de délivrance de permis et d'enregistrement des armes à feu.
[Français]
Le Programme canadien des armes à feu a été remanié en profondeur depuis notre vérification de 2002. En plus d'établir toutes les fonctions qui existent au sein d'un organisme distinct, la nouvelle équipe de gestion qui est entrée en fonction en mai 2003 a dû régler des problèmes en cours.
La nouvelle équipe a traité un volume considérable de demandes de permis et d'enregistrement, et de cession d'armes à feu. Elle s'est aussi employée à régler des questions d'ordre opérationnel, notamment l'étalement des échéances pour le renouvellement des permis, le regroupement des sites de traitement des demandes et la mise en place de l'infrastructure nécessaire à un ministère distinct. L'équipe a également amélioré ses pratiques de passation de contrats et, depuis 2001-2002, il y a eu un recul marqué du nombre de contrats qui comportaient des signaux d'alarme, ce qui indiquerait une non-conformité aux règlements.
Par ailleurs, nous avons relevé certains problèmes qui n'ont toujours pas été réglés, dont les plus graves sont les suivants.
D'abord, le programme n'est toujours pas assorti de cibles de rendement et ne définit pas la manière dont les activités menées permettront d'obtenir les résultats souhaités en améliorant la sécurité publique. Les rapports au Parlement comportent des erreurs qui exagèrent le degré de respect des normes de service.
Ensuite, il y a encore des inexactitudes importantes dans la qualité de l'information qui se trouve dans le registre. Ces inexactitudes sont attribuables en partie au transfert des données du Système d'enregistrement des armes à autorisation restreinte et à la décision prise en 2002 de permettre aux demandeurs de fournir eux-mêmes une description de leurs armes sans effectuer de vérification. Nous avons également constaté des faiblesses dans le réseau de vérificateurs bénévoles en général.
Finalement, le nouveau système d'information SCIRAF II continue de susciter des inquiétudes, notamment en ce qui concerne la décision initiale d'établir le système, l'absence d'exigences détaillées et les retards et les dépassements de coûts qui ont suivi. Nous avons constaté que les coûts de mise en oeuvre du système avaient triplé pour s'établir à environ 90 millions de dollars aujourd'hui, ce qui comprend des dépenses évitables d'environ 30 millions de dollars qui sont attribuables au retard dans l'exécution du projet. Au moment de notre vérification, le système n'avait pas encore été mis à l'essai ni déclaré opérationnel.
J'encourage le comité à demander que l'on mette fin à ces problèmes, peu importe la forme que prendra le Programme des armes à feu.
[Traduction]
Cependant, la constatation la plus importante à mon avis, qui a d'ailleurs fait l'objet d'un rapport complémentaire, concerne la comptabilisation des coûts du SCIRAF II et la manière dont l'information à cet égard a été communiquée au Parlement.
Au cours de l'exercice 2002–2003, le ministère de la Justice n'a pas comptabilisé, comme il aurait dû le faire, un passif de 39 millions de dollars engagé pour le développement du SCIRAF II. Cette erreur a eu deux conséquences. Premièrement, le Parlement n'a pas été informé que le programme avait, dans les faits, dépassé le plafond des dépenses fixé par le ministre de la Justice de l'époque à la Chambre des communes. Deuxièmement, la nouvelle équipe de gestion du Centre des armes à feu a été obligée de régler le problème lié à la comptabilisation d'une dépense imprévue de 39 millions de dollars en 2003-2004.
En 2003-2004, le centre — qui était devenu un organisme distinct — s'est aperçu que ses dépenses allaient probablement dépasser les crédits alloués par le Parlement en raison de l'erreur de comptabilisation de l'exercice précédent et de la hausse additionnelle inattendue des coûts du SCIRAF II. Même si le centre avait d'abord recommandé de solliciter auprès du Parlement des crédits additionnels au moyen d'un budget supplémentaire des dépenses, des hauts fonctionnaires du Secrétariat du Conseil du Trésor et de Sécurité publique et Protection civile Canada ont tenté de trouver un traitement comptable qui éviterait d'avoir à comptabiliser certains coûts comme des dépenses imputées aux crédits annuels de l'exercice. Fort de l'avis de ces deux organismes et de l'avis juridique obtenu par Sécurité publique et Protection civile Canada, le centre a décidé, à tort, qu'il n'était pas obligé d'imputer aux crédits votés du centre les dépenses relatives au SCIRAF II, soit de 21,8 millions de dollars au 31 mars 2004. Une fois encore, le Parlement n'a pas été informé que le centre avait, dans les faits, dépassé son plafond de dépenses et fait « sauter son crédit ».
Nous avons analysé dans notre rapport les arguments présentés par les fonctionnaires pour justifier leur décision de ne pas imputer ces dépenses aux crédits votés du centre et conclu que les fonctionnaires avaient fait erreur et que les conventions comptables du gouvernement n'avaient pas été respectées. L'argument selon lequel le Conseil du Trésor n'avait pas approuvé le contrat et que, par conséquent, les dépenses n'avaient pas à être comptabilisées pendant l'exercice où elles avaient été engagées nous inquiète particulièrement. Je serais très préoccupée si le gouvernement adoptait une convention comptable qui lui permettrait d'inscrire les dépenses d'un exercice dans un autre exercice en se fondant uniquement sur le moment où elles ont été approuvées par le Conseil du Trésor. Cela n'est pas conforme aux principes comptables reconnus ni aux politiques en vigueur.
[Français]
En raison de ces erreurs comptables, le Parlement n'a pas obtenu en temps opportun l'information exacte concernant les coûts engagés au titre du SCIRAF II. Nous avons aussi constaté que le fait de ne pas avoir demandé de fonds supplémentaires alors qu'il était vraisemblable que le crédit soit dépassé pourrait être interprété comme un manquement au Règlement de la Chambre des communes. En outre, le fait de ne pas avoir communiqué au Parlement toutes les dépenses imputables à un crédit pourrait être considéré comme une violation des privilèges de la Chambre des communes.
[Traduction]
Seule la Chambre des communes peut déterminer s'il y a eu manquement.
Monsieur le président, voilà qui conclut notre déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Oui, monsieur le président.
Ma déclaration d'ouverture sera très brève. J'aimerais simplement dire que nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui pour répondre aux questions.
J'aimerais souligner que le gouvernement a accepté les recommandations de la vérificatrice générale à propos de toutes les questions soulevées et a entrepris de faire un suivi et de mettre en oeuvre un certain nombre d'initiatives.
J'aimerais aussi souligner, comme l'a fait la vérificatrice générale dans son rapport, que la gestion du Centre des armes à feu Canada s'est considérablement améliorée au cours des dernières années, grâce au travail assidu des personnes qui travaillent toujours au centre aujourd'hui.
Il n'y avait pas assez de place pour tout le monde autour de la table, mais j'aimerais quand même signaler, monsieur le président, que je suis accompagné aujourd'hui de trois de mes collègues du Centre des armes à feu Canada : John Brunet, directeur financier, Beverley Holloway, directrice de l'exploitation,
[Français]
il y a également M. Denis Bilodeau, notre conseiller principal,
[Traduction]
et notre avocat de la Justice qui travaille au Centre des armes à feu.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de parler des services de passation de marchés offerts par le gouvernement fédéral dans le contexte du chapitre 4 du rapport de mai 2006 de la vérificatrice générale.
Monsieur le président, je suis accompagné aujourd'hui de deux des directeurs principaux au sein de la Direction générale des approvisionnements au ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux. Il s'agit de M. George Butts et de M. Scott Leslie. M. Leslie s'est directement occupé de la gestion des contrats entourant le Centre des armes à feu.
[Français]
Afin d'offrir des services d'approvisionnement au meilleur rapport qualité-prix, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada joue un rôle de partenariat stratégique auprès des ministères clients. À ce titre, nous les appuyons à toutes les étapes du processus d'approvisionnement en les aidant à définir leurs exigences et à choisir les méthodes d'approvisionnement, en gérant le processus d'appel d'offres et en leur donnant un coup de main pour assurer la reddition des comptes pendant toute la durée du contrat.
[Traduction]
Travaux publics et Services gouvernementaux a soutenu le Centre canadien des armes à feu depuis sa création en lui offrant des services de passation de marchés, notamment ceux ayant trait à la technologie de l'information. Le Ministère a émis deux contrats principaux, tous deux attribués à l'issue d'appels d'offres publics, à l'appui des systèmes canadiens d'information relativement aux armes à feu (SCIRAF). Désignés sous le nom de SCIRAF I et SCIRAF II, ces contrats sont mis en évidence dans le chapitre 4 du rapport de la vérificatrice générale.
La gestion de ces deux contrats SCIRAF dans un cadre opérationnel et législatif incertain s'est révélée une tâche fort ardue. De nombreuses modifications ont dû être apportées aux contrats au fil des ans pour s'adapter aux réalités changeantes. Nous reconnaissons toutefois que nous n'avons pas suffisamment tenu compte des leçons tirées de nos expériences avec le SCIRAF I dans le processus d'approvisionnement lié à l'élaboration du SCIRAF II, ce qui a été particulièrement ardu.
Bon nombre des hypothèses sur lesquelles il était fondé ont dû être ajustées compte tenu de l'évolution de la situation, en particulier en ce qui concerne la Loi sur les armes à feu. Sur la foi d'une analyse réalisée par une tierce partie, Travaux publics et Services gouvernementaux, le Centre canadien des armes à feu et l'entrepreneur du SCIRAF II ont récemment convenu de mettre un terme aux travaux afin de garantir qu'aucune autre dépense ne sera engagée pendant que nous évaluons la situation.
La vérificatrice générale a donné des exemples, pour la période allant de 1997 à 2004, montrant que le Centre des armes à feu a retenu, durant plusieurs années, les services d'un certain nombre d'entrepreneurs, utilisant pour ce faire le Marché des services professionnels en informatique (SPI), une base de données gérée par Travaux publics et Services gouvernementaux qui permet aux ministères fédéraux de trouver des experts-conseils à partir de la liste des compétences et de l'expérience de ces derniers. La vérificatrice générale affirme que, dans bien des cas, les recherches effectuées dans cette base de données ne débouchaient que sur un seul nom, celui de l'entrepreneur titulaire. TPSGC convient qu'il n'aurait pas fallu qu'on donne l'impression que ces contrats avaient été attribués par voie concurrentielle. Le Centre a abandonné cette pratique en 2004.
La vérificatrice générale recommande que TPSGC passe en revue la manière dont les ministères clients utilisent ses outils de passation de marchés et qu'il soit en mesure de donner l'assurance qu'ils ne s'en servent pas pour se soustraire aux exigences des politiques et marches à suivre relativement à la passation des marchés.
Nous prenons très au sérieux la recommandation de la vérificatrice générale et nous sommes en voie d'adopter des mesures correctives pour régler les problèmes soulignés dans le chapitre susmentionné. Au nombre de ces mesures, signalons la formation des utilisateurs en ce qui a trait à leurs responsabilités, aux politiques et aux marches à suivre, un contrôle et une comptabilisation accrus de l'utilisation de ces outils et, au besoin, la restriction de celle-ci. En décembre dernier, TPSGC a amélioré sa base de données et l'a élargie afin de pouvoir mieux contrôler l'usage qu'en font les ministères.
En conclusion, nous sommes conscients que nous devons trouver d'autres façons d'améliorer les services que nous offrons aux organismes clients, tout en continuant à servir de frein et de contrepoids dans l'intérêt des Canadiens. TPSGC est en voie de transformer sa façon de faire. Nous sommes à la recherche de nouveaux modes de prestation des services qui seraient plus intelligents, plus rapides et moins coûteux, et qui permettraient d'améliorer le mode de fonctionnement du gouvernement du Canada. Nous avons à coeur d'adopter des stratégies concurrentielles de passation des marchés équitables, ouvertes et transparentes qui répondent aux exigences du gouvernement, tout en garantissant un accès égal aux entreprises qui résistera à l'épreuve de l'examen public.
Je vous remercie. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
En effet, monsieur le président, vous avez la réputation de vous intéresser beaucoup à la question. Je dois dire, d'une manière non partisane, que vous avez certainement beaucoup creusé l'affaire au cours des années et mis au jour un grand nombre d'éléments.
Je remercie les témoins d'être venus. Je comprends qu'il s'agit plus ou moins d'une reprise, puisque vous avez témoigné devant le comité des comptes publics hier sur la même question. Je tenterai de ne pas être trop répétitif.
Monsieur Baker, puis-je commencer avec vous? Mes notes disent que vous êtes l'ancien commissaire du Centre des armes à feu Canada. Félicitations. Je présume que vous êtes ici parce que vous occupiez ce poste au moment des deux erreurs comptables. Je me trompe?
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Monsieur le président, la décision prise en 2002-2003 n'était pas fondée sur un avis juridique; elle était fondée sur une interprétation de ce qu'exigeaient les règles. Je pense qu'il est clair, d'après ce qu'a dit la vérificatrice générale cette semaine, que c'est perçu comme une erreur. Nous reconnaissons que c'était une erreur.
Le contexte n'était pas simple à l'époque. Il y avait des signes que le contrat d'informatique en question commençait à dérailler. On commençait à remarquer des dépassements de coûts; le vendeur demandait un prolongement de six mois pour un contrat de neuf mois; le contrat n'a fait l'objet d'aucune vérification initiale, contrairement à ce qui était exigé. Donc, la priorité allait à la gestion d'un contrat très difficile. On a demandé l'avis d'experts-conseils de l'extérieur quand à ce qu'il fallait faire.
Dans ce contexte — aucun produit à livrer, et un système pas encore prêt à être approuvé sur le plan juridique ou physique —, M. Ganim a interprété les règles comme si elles disaient qu'il ne devait débourser aucune somme pour le système cette année-là, soit 2002-2003. L'erreur a été de dire: « si je ne débourse pas d'argent, je ne comptabilise pas la dépense ».
Nous sommes d'accord avec la vérificatrice générale; il aurait fallu en effet prévoir des fonds à cette fin en 2002-2003.
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Si vous permettez, j'aimerais prendre un moment pour dresser la liste des événements.
Comme je l'ai mentionné, en avril 2003, le Centre des armes à feu Canada a quitté le ministère de la Justice pour joindre le portefeuille du Solliciteur général, à titre d'organisme distinct, et j'en ai été nommé le commissaire quelques temps après, quand le projet de loi C-10A est entré en vigueur.
Une des premières affaires à l'ordre du jour du Centre, en tant qu'organisme distinct, a été d'acquérir les capacités nécessaires, principalement dans les domaines de l'exploitation et des finances, domaines qui comme vous le savez étaient, selon le rapport de 2002 de la vérificatrice générale, particulièrement problématiques. J'ai recruté un directeur financier qui au cours de l'automne a permis au Centre des armes à feu Canada d'obtenir les capacités comptables nécessaires.
C'est à ce moment, et en analysant les livres et registres en place que nous avons vu la possibilité d'une erreur en ce qui a trait à la façon dont avaient été comptabilisés, année après année, les coûts de développement du SCIRAF II. Le directeur financier a discuté du problème avec le Bureau du contrôleur général, et ils ont convenu qu'une erreur avait été commise.
Sur la foi de cette constatation — et nous sommes alors fin janvier 2004 —, nous avons réalisé que s'il fallait comptabiliser tous ces coûts en 2003-2004, le budget ne serait pas suffisant. La date limite pour présenter un budget supplémentaire des dépenses (B) approchait à grands pas, alors la première chose que j'ai faite a été d'informer le ministre que nous pourrions avoir besoin d'un budget supplémentaire des dépenses, sinon le Centre des armes à feu Canada risquait de faire sauter son crédit.
Nous avons alors soumis l'affaire aux hauts fonctionnaires du Secrétariat du Conseil du Trésor, du Bureau du contrôleur général, et de la Sécurité publique pour qu'ils analysent la question plus en profondeur. La conclusion a été que d'après certains facteurs, notamment un avis juridique, auquel on a fait référence dans une certaine mesure dans le rapport de la vérificatrice générale, ces montants ne constituaient pas un passif nécessitant l'établissement d'une dépense imputée aux crédits de cette année-là.
En nous fondant sur la conclusion de cette analyse, nous avons estimé qu'il n'était pas nécessaire de demander un budget supplémentaire. Nous avons plutôt inscrit le montant dans nos comptes, dans notre rapport de rendement ministériel, comme un passif non comptabilisé.
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Merci, monsieur le président.
Les coûts directs sont les coûts qui sont remboursés, et les ministères en cause ont une bonne idée de ce que sont ces coûts: une activité a eu lieu, ils facturent le programme pour cette activité, et ils sont remboursés.
Les coûts indirects sont les coûts pour lesquels il n'y a pas de recouvrement. Ils doivent assumer ces coûts eux-mêmes.
Ce que nous avons trouvé, c'est que chaque ministère avait une manière différente de procéder. Il n'y a pas de système de comptabilité de prix de revient généralisé et uniforme au sein du gouvernement du Canada. Des ministères comme le Service correctionnel du Canada utilisent une formule fondée sur les jours-prisonniers, et ils incluent là-dedans différentes tranches de frais généraux, tandis que la GRC dispose de petites cellules de personnes qui travaillent pour différentes parties du programme, et elle peut dire que les coûts relatifs à tel groupe sont tels, et facture ce montant. Il n'y a pas d'uniformité.
Le Centre était dans la position non enviable d'avoir à plus ou moins accepter ces façons de faire. Il n'a pas vraiment l'autorité pour imposer une convention comptable à un autre ministère. Cependant, nous avons senti que parce qu'il n'y avait pas d'uniformité, il serait préférable d'appliquer une certaine uniformité, et le centre a au moins vérifié ces coûts pour savoir ce qu'il recevait et ce qu'il devait déclarer.
Ce n'est pas une affaire énorme, mais c'est suffisamment important, et la question devrait être réglée.
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Si vous me permettez une précision, monsieur le président, l'avis juridique en question concernait les 21,8 millions de dollars en 2003-2004. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, c'est l'équipe de comptables du Centre des armes à feu lui-même qui a identifié cette somme de 21,8 millions de dollars. Selon la première impression—et je pense que c'était l'opinion attendue de la part de comptables professionnels—, c'était là une somme qui aurait dû être imputée au crédit de cette année-là. Evidemment, cela aurait impliqué de solliciter des crédits additionnels au moyen d'un budget supplémentaire des dépenses ou, peut-être, d'outrepasser notre crédit.
Lorsque nous avons discuté du problème avec le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère de la Sécurité publique-- puisque le Centre des armes à feu Canada relève du portefeuille de la sécurité publique--, la nature des sommes concernées a suscité des questions. Je me bornerai à dire—et je ne pense pas que quiconque en disconviendra—, qu'il s'agit là d'un arrangement contractuel complexe, indépendamment du traitement comptable retenu. Des sommes contractuelles et non contractuelles sont en cause, sans compter des frais de retard et bien d'autres choses encore.
Si des questions ont été soulevées à ce sujet, c'est que nous voulions savoir précisément quelles sommes devraient éventuellement être comptabilisées cette année-là. En plus de compter sur le travail de l'équipe d'experts-comptables tant du Centre que du Bureau du contrôleur général au Secrétariat du Conseil du Trésor, nous avons pensé que pour mieux cerner la question de la dette par rapport aux engagements—ou encore, ce qui relevait ou non du contrat—, il serait utile de faire appel à un expert dans ce domaine du droit pour qu'il fasse une analyse. Nous avons donc demandé au ministère de la Justice d'identifier un expert dans ce domaine pour qu'il rédige un avis juridique. Cet avis sera remis sous peu aux membres du comité. C'est en grande partie sur cet avis que nous nous sommes fondés pour décider de ne pas solliciter de crédits additionnels; autrement dit, de ne pas outrepasser notre crédit.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je me réjouis que le comité accueille tous ces témoins ici aujourd'hui. Je suis sûr qu'hier, ils ont tous été sur la sellette au sujet des mêmes enjeux financiers qui nous occupent aujourd'hui. Je trouve malheureux que nous ne puissions vraiment obtenir de réponse en ce qui a trait au volet sécurité publique, qui est au coeur du mandat de notre comité. Je vais donc être obligé de revenir à certaines de ces questions financières.
Ma question porte sur le fait que dans le rapport du Bureau du vérificateur général de 1997, il est fait mention de contrats accordés à un fournisseur exclusif qui ont été modifiés—ces contrats à l'origine ne dépassaient pas les 25 000 $. Ensuite, il y a eu une foule de contrats de 24 000 $. A-t-on exigé une reddition de comptes au sujet de ces contrats qui, manifestement, enfreignaient les lignes directrices? Ils étaient en deçà de la limite de 25 000 $, et ensuite, ils auraient dû être portés à l'attention du gouvernement. Quelqu'un a-t-il été tenu responsable du fait que ces contrats ont contrevenu à répétition aux lignes directrices?
:
Monsieur le président, c'est une double question.
La décision n'a pas été prise uniquement au Centre des armes à feu . En effet, lorsque des questions comme celle-là se présentent, il est pratique courante -- pour être franc, compte tenu de l'attention que suscitent nos dépenses, qui sont scrutées de près, nous ne voulons pas faire d'erreur... Naturellement, nous en avons parlé avec le Secrétariat du Conseil du Trésor et le Bureau du contrôleur général, ainsi qu'avec le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, qui étaient les autorités contractantes. Selon nos pratiques courantes, nous aurions consulté quiconque aurait pu apporter une contribution valable à tout cet exercice. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, le ministère de la Justice en est aussi devenu partie prenante dans la mesure où il a fourni un avis juridique.
En ce qui concerne la seconde partie de votre question sur le rôle du ministre, ce dernier a été avisé qu'il faudrait peut-être demander des crédits additionnels au moyen du Budget supplémentaire des dépenses—ce fait est consigné dans le rapport du Bureau du vérificateur général—, mais la gestion du dossier et la décision quant à la marche à suivre ont été assumées par les fonctionnaires.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais m'adresser à M. Baker. En tant que parlementaire, je constate qu'une décision a été prise, mais à la lecture de la transcription d'hier, je constate également qu'il semble qu'au Bureau du contrôleur général, on n'était pas d'accord, on n'était pas certain que c'était la chose à faire ou non... En tant que parlementaire, je dois décider quelle est la bonne solution et voir comment elle fonctionne. Pour avoir vécu l'expérience, je sais qu'il y a parfois des désaccords. Nous sommes en présence d'un cas où il y a désaccord, et cela se produit dans le système.
Voilà ce que je veux savoir. Face à ce désaccord, le ministre de l'époque a-t-il demandé que l'on traite les 21 millions de dollars de cette façon?
Monsieur Baker.
J'en conclus qu'il y a désaccord. Je ne reviendrai pas là-dessus encore une fois, compte tenu de toutes les questions qui ont été posées auparavant, mais de toute évidence, il n'y a eu aucune mauvaise intention de la part des fonctionnaires—ils ont obtenu un avis juridique—et, éventuellement, les divergences d'opinion se régleront. En posant ces questions, je voulais simplement être éclairée sur ce qui aurait pu se passer dans les coulisses.
Je voudrais aborder un autre point car je porte un intérêt particulier au registre des armes à feu, en dehors des questions financières. Je m'intéresse personnellement à la survie et à la solidité du registre.
J'ai deux questions, dont l'une s'adresse à Mme Fraser. Le registre des armes à feu fonctionne-t-il raisonnablement bien maintenant? Vous dites qu'il est beaucoup mieux administré en termes de coût, etc. Est-il stable et fonctionne-t-il raisonnablement bien à ce stade-ci?
:
Il y a encore du travail à faire; c'est indéniable. Après 27 ans dans la fonction publique, je peux dire qu'il y a du travail à faire dans n'importe quelle organisation gouvernementale.
Par exemple, pour ce qui est des rapports au Parlement, l'une de nos principales préoccupations était de nous assurer de l'exactitude des données de base concernant le programme des armes à feu. Nous voulons être sûrs que notre information est valable en ce qui concerne le nombre de permis, le nombre d'enregistrements, le nombre d'accès au système de données, et ainsi de suite. Sans cela, on ne peut même pas envisager de faire une prise de données et une analyse plus raffinées.
Mais les données sont utiles. Le système n'est pas parfait. Il est indéniable que l'on peut faire davantage pour raffiner les données qui s'y trouvent. Dès le départ, le système informatique a constitué un défi particulier. Bâtir le système actuel... qui continue d'être le système qui soutient le Programme canadien des armes à feu. Bien sûr, nos efforts pour rendre opérationnel le nouveau système, qui ont connu leur lot d'embûches ces quelques dernières années, sont fort bien expliqués dans le rapport du BVG.
:
Merci beaucoup d'être venue.
Je m'intéresse énormément à la question. Je tiens à ce que vous sachiez et à ce que tous vos ministères sachent que j'ai travaillé pendant 30 ans dans une autre fonction publique, et je sais que tous les fonctionnaires font du mieux qu'ils peuvent dans les circonstances.
J'ai travaillé pendant 30 ans en tant qu'officier de la Police provinciale de l'Ontario. J'ai donc travaillé avec l'ancien système AAAF, au sujet duquel je m'abstiendrai de faire des commentaires, sauf pour dire qu'aux termes de ce système qui avait été mis sur pied à l'origine par la ministre de la Justice Campbell, à l'époque, vu son fonctionnement, nous saurions probablement dans un délai très court... À l'achat d'une arme à feu, toutes les personnes titulaires d'une autorisation d'acquisition d'arme à feu étaient tenues d'enregistrer l'arme en question. Par conséquent, à un moment donné, cette information était intégralement entre les mains du gouvernement fédéral, et un jour, j'aimerais savoir ce qu'on en a fait. J'ai un doute—et cela n'aurait pas coûté un milliard de dollars.
Pour en revenir à certaines des questions concernant les 39 millions de dollars, le rapport spécial de la vérificatrice générale précise que les responsables du ministère de la Justice n'ont pu fournir aucune documentation faisant état d' analyses ou de procédures quelconques qui auraient motivé la décision de déclarer la somme de 39 millions de dollars sous forme de dettes en rapport avec le SCIRAF II (Les décisions dugouvernement ont limité le contrôle parlementaire desdépenses publiques, au paragraphe 25.)
J'ai une ou deux questions brèves à ce sujet. Est-ce qu'il n'y avait pas de documentation ou est-ce simplement qu'elle avait été égarée? Deuxièmement, comment, précisément, a été prise la décision de déclarer ou de ne pas déclarer les 39 millions de dollars?
Je constate que M. Ganim, du ministère de la Justice, est ici et c'est sans doute la meilleure personne qui puisse fournir certaines réponses à ces deux questions.
:
Pour répondre à la question, comme M. Sims l'a mentionné tout à l'heure, il s'agissait là d'une transaction qu'on nous a demandé d'organiser en 2002-2003 à la fin de l'exercice financier. Mais je dois dire à la présidence et au comité que les 39 millions n'ont jamais été pris en compte. Ce que nous examinions et ce que nous planifiions à ce moment-là, c'était le premier paiement du contrat de trois ans. Toute la documentation concernant le contrat exigeait le paiement sur trois ans. Par conséquent, ni dans notre planification, ni dans notre comptabilité n'avions-nous prévu de payer ou de comptabiliser des coûts en rapport avec le contrat dans son entier ou avec les frais occasionnés par les retards. Cela ne figurait tout simplement pas sur notre radar.
Lorsque le Centre des armes à feu Canada nous a demandé d'établir un CAFE pour les 10 millions, nous avons examiné la transaction en regard du contrat existant. Celui-ci prévoyait que la Couronne accepte le système après certification. Le système n'a pu être certifié pour fins de livraison. En fait, ce sont essentiellement M. Hession et HLB Decision Economics Inc. qui ont examiné le système et confirmé que le contrat connaissait certains problèmes d'exécution.
Ces biens et services devaient être livrés au mois de janvier de cette année. Le contracteur nous avait informés qu'il y aurait un retard de six mois sur un contrat qui devait en compter neuf. On nous a aussi informés à ce moment-là de dépassements de coûts de l'ordre de 15 millions de dollars à l'égard d'un contrat de 32 millions de dollars—15 millions. Par conséquent, après examen, en tant que chef de la direction financière, je me suis posé la question suivante : comment pouvais-je signer l'article 33 de la Loi sur la gestion des finances publiques, qui stipule essentiellement que les biens et services doivent se conformer aux modalités de certification prévues au contrat, alors qu'en fait, le contrat n'avait pas été exécuté? Par conséquent, nous n'avons pas établi de CAFE pour cette année, mais je dois dire que nous n'avons pas pris en compte les frais liés aux retards ou le prix total du contrat.
J'aimerais attirer l'attention du comité sur un autre point. Étant donné que nous n'avons pas pu faire cela, nous avons collaboré avec le Secrétariat du Conseil du Trésor pour nous assurer que les 10 millions de ce premier paiement avaient été reportés à l'année suivante. Ainsi, si vous consultez le Budget supplémentaire (A) du Centre des armes à feu Canada pour 2003-2004, vous constaterez que la première transaction visait ce paiement de 10 millions de dollars que nous n'avions pas été en mesure de faire. Nous avons reporté cette somme à l'année d'après pour que le Centre des armes à feu ait les liquidités nécessaires pour payer lorsque le contrat arriverait à échéance.
Pour ce qui est de la documentation entourant la décision, je répète encore une fois que lorsque nous avons examiné la question, nous l'avons réglée assez rapidement car à notre avis, il ne s'agissait pas d'une somme qui pouvait légitimement être imputée au crédit. Une fois que nous avons su, comme on l'a dit ici, que l'on s'inquiétait au sujet de cette erreur—une erreur que j'ai commise conjointement avec le chef des opérations comptables—, nous avons inséré au dossier une note de service de deux pages. Même si cela a été fait un an plus tard, je ne désavoue pas les explications justifiant notre décision car nous savions que celle-ci serait contestée et qu'elle ferait l'objet d'un examen. En 2002-2003, nous n'avions rédigé aucun document en vue de l'ajouter au dossier.
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Monsieur le président, tout d'abord, je m' excuse. Je n'ai pas connu personnellement l'ancien régime d'autorisation d'acquisition d'armes à feu.
Bien sûr, je peux signaler quelques différences importantes. Premièrement, le véritable changement s'est produit avec l'entrée en vigueur de la Loi sur les armes à feu de 1995, qui exigeait que la totalité des utilisateurs d'armes à feu obtiennent un permis, indépendamment du type d'arme à feu, et qu'ils enregistrent toutes leurs armes à feu. Le nombre de personnes et d'armes à feu visées par la Loi sur les armes à feu est de beaucoup supérieur à celui qui aurait découlé de l'application du régime de l'AAAF.
Deuxièmement, dans le contexte de la discussion sur les dépenses, le Centre des armes à feu a un atout de taille: c'est une banque de données centrale qui donne accès à l'information relative à tous les usagers et à toutes les armes à feu à la police et à d'autres intervenants à l'échelle du pays.
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Je pourrais peut-être commencer, monsieur le président, et je pense que la vérificatrice générale voudra sans doute aussi dire un mot à ce sujet.
Il y a encore deux ans, nous rapportions le nombre de titulaires de permis en comparaison d'une estimation effectuée par le gouvernement en 2001 ou 2002, si je ne m'abuse, selon laquelle il y avait quelque 2,2 millions ou 2,3 millions de Canadiens propriétaires d'armes à feu. Nous indiquions le nombre de détenteurs de permis en tant que pourcentage de cela. Nous avons cessé cette pratique il y a deux ans. J'ai pris la décision de ne plus rapporter cela parce que nous n'avions pas les moyens de confirmer le nombre de personnes propriétaires d'armes à feu au pays—et, pour être franc, je ne pense pas que personne le puisse. Et même si cette estimation était faite à l'aide de méthodes statistiques éprouvées, j'avais le sentiment que nous ne pouvions pas nous y fier suffisamment pour l'utiliser pour faire rapport.
Maintenant, la vérificatrice générale a signalé que c'était peut-être là une lacune dans le rapport.
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Merci, monsieur le président.
Lors de sa première intervention, M. Brown a tenu des propos fort pertinents lorsqu'il a signalé que nous sommes au Comité de la sécurité publique et nationale, et non au Comité des comptes publics. Par conséquent, j'aimerais discuter du registre des armes à feu dans l'optique de la sécurité publique. Aux fins de l'exercice, j'aimerais poser comme hypothèse que dans un monde idéal, le registre des armes à feu favoriserait la sécurité publique.
Cependant, l'efficacité du registre des armes à feu me laisse songeur. Voici trois exemples : le BVG cite un taux de courrier non distribuable allant de 7 à 23 p. 100; le Centre des armes à feu ignore le statut de 62 p. 100 des armes à feu dont les certificats d'enregistrement ont été révoqués entre juillet et octobre d'une seule année, 2005; et au paragraphe 4.58 de son rapport, le BVG signale qu'aux termes de la Loi sur les armes à feu, les armes à feu prohibées et à autorisation restreinte -- au nombre de 1,2 million--, qui étaient enregistrées dans le Système d'enregistrement des armes à autorisation restreinte devaient être réenregistrées dans le nouveau système au plus tard le 1er janvier 2003, mais à ce jour, la moitié d'entre elles ne l'ont pas été et, si j'ai bien lu. On ajoute que comme le SEAAR est encore opérationnel, l'information concernant ces armes à feu est encore accessible. Cela nous fait une belle jambe puisqu'au paragraphe 4.59, on admet que l'information en question est désuète et inexacte.
Comment ce système peut-il favoriser la sécurité publique et nationale compte tenu des statistiques mises au jour par le BVG? Et pourquoi le centre n'a-t-il pas été en mesure de respecter les exigences de la loi concernant le SEAAR depuis trois ans?
M. Baker, et ensuite M. Sims, peut-être.
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Avec votre permission, monsieur le président, je commencerai par le SEAAR et ensuite, peut-être pourrions-nous revenir en arrière, parce que je pense que c'était la question principale.
Il s'agit du système d'enregistrement qui a précédé notre base de données actuelle. Environ 1,2 million d'armes prohibées et à autorisation restreinte figuraient dans cette base de données. En 1998, lorsque nous sommes passés au nouveau système, nous avons écrit à toutes les personnes concernées. Nous avons essayé de faire un suivi et de les convaincre de s'enregistrer. Ces efforts se sont poursuivis ces quelques dernières années. Nous avons collaboré avec les autorités responsables de l'application des lois au Canada. Ainsi, à la fin de l'année dernière, nous avons essayé, avec le détachement de Surrey, en Colombie-Britannique, de trouver les personnes concernées. C'est une activité qui a toujours cours. Nous essayons de trouver l'autre demi-million de personnes—ou plutôt les armes à feu, en fait, puisqu'il y aura moins de gens—pour essayer de corriger la situation. Ces efforts se poursuivent et nous continuons sans relâche car nous comprenons l'importance de cet exercice.
Le BVG a donc signalé que l'information est disponible, mais c'est une solution temporaire. C'est une tâche très ardue.
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J'ai un commentaire rapide, et ensuite, une question rapide.
Madame Fraser, j'espère que lorsque vous communiquez avec les utilisateurs de cette information, vous vous assurez de... Vous savez, les têtes dirigeantes d'une organisation, quelle qu'elle soit, ont parfois certaines exigences qui, d'une certaine façon, colorent leurs réponses. Ce sont les hommes et les femmes qui font vraiment le travail qui seraient le mieux en mesure de vous fournir cette information. Je ne sais pas comment vous pouvez y avoir accès, mais je vous souhaite bonne chance et j'espère... J'ai de nombreux liens avec ces hommes et ces femmes et je n'adopterais pas la position qui est la mienne si je constatais que ce système représente un avantage inestimable pour ceux et celles qui sont prêts à risquer leur vie pour leurs concitoyens.
Maintenant, une question à connotation plus politique. Vous vous êtes montrée réticente, avec raison, à aborder l'aspect politique du dossier. D'ailleurs, je vous en félicite, ainsi que les autres participants. Mais du point de vue du comité, qui souhaite aller au fond des choses et savoir pourquoi la situation est ce qu'elle est, pensez-vous qu'il serait avantageux que nous ayons accès aux ministres responsables du programme? Aujourd'hui, vous avez été réticente à répondre à certaines questions qui vous ont été posées, et avec raison. À votre avis, serait-il utile que le comité entende le témoignage des ministres qui donnent des directives aux fonctionnaires et au commissionnaire?