:
Il s'agit de la 46
e séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Elle porte sur les activités du Parti conservateur du Canada durant la campagne électorale de 2006 concernant certaines dépenses électorales et sur les normes en matière d'éthique des titulaires de charge publique.
Chers collègues, comme vous le savez, le comité a soumis une liste de 79 témoins. Je voudrais d'abord mentionner au comité que le greffier a fait un excellent travail pour tenter de joindre les témoins que nous avions proposés. Le président n'a, à aucun moment, eu de contact direct avec les témoins, à l'exception de M. Mayrand, avec qui je me suis entretenu lors de notre dernière séance, et de M. Saunders, directeur des poursuites publiques, qui a communiqué avec moi pour me poser des questions au sujet de la comparution.
Je ne vais pas vous faire un rapport complet sur les 79 témoins, mais je peux vous dire qu'un très grand nombre d'entre eux ont fourni des motifs personnels valables pour justifier leur absence durant ces quatre jours d'audiences.
Je voudrais également préciser que, le 31 juillet, j'ai effectivement fait parvenir des assignations à comparaître à 31 personnes parce que celles-ci n'avaient pas répondu à notre invitation à témoigner, avaient refusé de venir témoigner ou n'avaient pas confirmé leur présence à la séance. Les personnes qui, comme je l'ai mentionné, avaient des motifs personnels valables pour justifier leur absence n'ont pas reçu d'assignation à comparaître.
Je voudrais également informer les membres du fait que j'ai reçu un avis du légiste de la Chambre des communes concernant la convention relative aux affaires en instance. Comme vous le savez, il s'agit d'une convention volontaire. Elle consiste essentiellement en une déclaration selon laquelle un témoin ne pourra répondre à une question parce qu'elle se rapporte à une autre procédure à laquelle il est partie. Toutefois, en ce qui a trait à nos audiences, puisque la situation de M. Mayrand était particulière, le légiste a souligné que la convention relative aux affaires en instance ne constituait pas — et je répète, ne constituait pas — un motif valable pour ne pas répondre à une question. M. Mayrand a invoqué ce privilège, car nous avions convenu qu'il s'agissait là d'une condition à sa comparution, comme vous le savez.
Enfin, pour ce qui est de la procédure générale, l'ordre du jour mentionne que nous allons entendre six témoins ce matin. Vendredi, l'un des témoins a écrit au greffier qu'il n'était disponible qu'aujourd'hui, mais il ne l'a avisé qu'après la délivrance des assignations et l'adoption des avis de convocation prévoyant l'horaire des témoignages. Je crois que cinq des six témoins que nous devions entendre ce matin se sont présentés. La séance durera deux heures. Il faudra deux heures pour les entendre tous. Toutefois, le témoin qui a écrit au greffier — fait que j'ai appris vendredi — est présent ce matin. Il s'agit de M. Doug Finley. Comme vous le savez, il est le directeur de campagne du Parti conservateur du Canada.
Vendredi, j'ai répondu à M. Finley que nous n'avions pas le temps de l'entendre ce matin. Il était censé témoigner mercredi. Je lui ai également offert, en raison de notre horaire peu chargé de jeudi, de venir témoigner à cette occasion. Je propose donc de procéder à la séance selon l'horaire prévu, et, s'il reste du temps à la fin, nous pourrions entendre M. Finley, si cela convient aux membres du comité.
Enfin, en ce qui concerne...
Une voix: J'invoque le Règlement, monsieur le président. Veuillez...
Le président: Laissez-moi terminer ma déclaration préliminaire.
Enfin, en ce qui concerne la durée des diverses séances, bien que celle-ci soit généralement précisée, comme vous le savez, le comité peut prolonger la séance jusqu'à un moment raisonnable. Nous allons faire preuve de souplesse. Je ne vais pas interrompre les témoins.
Pour terminer, j'aimerais avoir l'avis des membres du comité. Comme vous le savez, au cours des audiences du comité des comptes publics, tous les témoins ont prêté serment. Je vous demande donc si vous croyez que les témoins que nous allons entendre devraient prêter serment.
Pourrais-je obtenir votre avis?
Des voix: D'accord.
Le président: Pour qu'ils prêtent serment? D'accord. Tous les témoins prêteront serment.
Cela dit...
Monsieur Goodyear, vous n'avez pas la parole, monsieur. Laissez-moi terminer ma déclaration.
Comme je l'ai précisé dans ma déclaration préliminaire, les témoins qui sont devant vous avaient confirmé leur présence. La séance dure deux heures. Les témoignages vont prendre un bon bout de temps. J'ai bel et bien mentionné que nous allions entendre M. Finley après avoir entendu les autres témoins. Je n'ai pas refusé de l'entendre.
Une voix: J'invoque le Règlement.
Le président: Juste un instant.
Une voix: Vous devez entendre son rappel au Règlement.
Le président: Oui, lorsque j'aurai terminé ma déclaration.
Une voix: Non, immédiatement.
Le président: Non, je n'y suis pas tenu.
C'est ce que j'avais dit. Je sais que M. Finley est très occupé, et il a précisé qu'il s'agissait du seul moment où il pouvait venir témoigner. Nous tentons de trouver un compromis, mais, puisqu'il y a...
:
Oui, il porte sur la pertinence, votre Honneur.
Le témoignage de M. Finley serait pertinent, car il porterait directement sur la campagne électorale de 2006 du Parti conservateur du Canada. Quoi qu'en dise le Règlement qui régit le comité, je crois qu'il serait pertinent d'entendre M. Finley avant les autres témoins qui sont inscrits à l'horaire ce matin.
Vous avez précisé, pour commencer, que vous aviez eu tant de difficulté à trouver des témoins que vous aviez dû recourir à des mesures extraordinaires, soit la délivrance d'assignations à comparaître. Nous avons ici un témoin que vous souhaiteriez beaucoup entendre, à l'instar des membres du jury de l'autre côté, et je les incite fortement à permettre à M. Finley de témoigner en premier sur cette question.
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Merci, monsieur le président.
Je ne fais pas un rappel au Règlement. Je voudrais simplement me prononcer sur la question de savoir si M. Finley devrait témoigner aujourd'hui. Je soutiens que cela serait injuste à l'égard des autres témoins qui ont confirmé leur présence si M. Finley témoignait. Ce serait également injuste pour nous, qui avons passé la fin de semaine à préparer des questions pour un certain groupe de témoins dont la présence avait été confirmée.
Nous souhaitons tous entendre le témoignage de M. Finley; je crois qu'il est un témoin clé dans cette affaire. Mais nous devrions nous conformer à l'ordre du jour. Lorsqu'il y a 30 ou 40 témoins, ils sont regroupés de façon à ce qu'il y ait un ordre de comparution et un échange de renseignements logiques. J'imagine que M. Finley pourra témoigner lorsque le moment lui conviendra, mais pas aujourd'hui. Il ne peut décider d'être entendu par le comité seulement parce qu'il s'est présenté. D'ailleurs, ce n'est pas juste à l'égard des autres témoins, qui pourraient être intimidés par la présence de M. Finley, à vrai dire. Il est une grosse pointure au sein du parti.
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Je demanderais à M. Finley et à son collègue de bien vouloir quitter la table pour que nous puissions entendre les autres témoins. Merci beaucoup.
Silence, s'il vous plaît.
Monsieur Finley, comme vous le savez, les membres du comité avaient exprimé le désir de vous entendre, mais je crois qu'on a fait valoir que les membres avaient besoin de se préparer. Vous n'apparaissez pas à l'ordre du jour. Vendredi, j'ai communiqué avec vous deux fois pour vous aviser que nous ne pouvions vous accueillir aujourd'hui et que nous avions prévu vous entendre mercredi. C'est ce que précise l'avis de convocation affiché sur Internet. Je vous ai également donné la possibilité de venir témoigner jeudi.
Le comité tiendra probablement d'autres séances. Si aucune des dates ne vous convient et que vous avez un motif valable, nous pourrons vous convoquer à une date ultérieure. Mais, pour l'instant, le comité a décidé d'entendre les témoins prévus à l'ordre du jour, car les membres ont préparé des questions à leur intention.
Je vous demanderais de nouveau, monsieur, de bien vouloir quitter la table pour que nous puissions entendre les témoins.
Une voix: J'invoque le Règlement, monsieur le président.
Le président: Nous avons des témoins à entendre, et je voudrais maintenant accueillir Mme Louise O'Sullivan, Mme Ann Julie Fortier, M. Gary Caldwell, M. Réjean Fauteux et M. Joe Goudie.
Merci, et je vous présente mes excuses pour le retard. Nous passerons immédiatement aux questions.
M. Goodyear aimerait faire un autre rappel au Règlement.
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Silence, s'il vous plaît.
Monsieur Goodyear, comme vous le savez, le comité a procédé au vote, et je vais respecter sa décision. Je respecte le choix du comité, et vous entendrez les témoins lorsqu'ils seront invités à témoigner. Merci. Il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement. Vous souhaitez débattre d'une question sur laquelle nous nous sommes entendus.
Nous allons poursuivre avec les témoins...
Une voix: Le 16 juillet, monsieur le président, vous avez dit que, comme député et président du comité...
Le président: Monsieur Proulx, pour la première ronde de questions, vous disposez de sept minutes. Merci. Poursuivez.
Une voix: ... faire preuve de dignité et de respect à l'égard des témoins. C'est une belle réussite, monsieur le président.
Le président: Silence, silence.
J'aimerais rappeler à tous les membres que les témoins sont ici pour nous aider dans notre travail. Ils doivent tous être traités avec dignité et respect, et je m'attends à ce que tous les membres en fassent de même.
Je vais maintenant procéder à l'ordre du jour. Nous avons du travail à faire.
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Je comprends. Je comprends très bien, mais étant donné le nombre de témoins que le comité a proposé, si tous faisaient une déclaration préliminaire, surtout qu'il y a deux personnes représentant la même circonscription... Mais j'avais précisé aux membres que, s'ils n'y voyaient pas d'inconvénients, nous procéderions directement à la période de questions. Puis, je vais également accorder aux témoins du temps à la fin, au cas où ils voudraient ajouter quoi que ce soit.
Il ne s'agit que d'utiliser notre temps de façon efficace. Nous venons tout juste de gaspiller une demi-heure en ruses politiques. Je veux aller de l'avant. Les témoins auront l'occasion de répondre aux questions. Ils ont prêté serment, et chacun pourra en dire plus s'il le souhaite.
Comme vous le savez, vous êtes protégés par le privilège parlementaire. Rien de ce que vous direz ici ne pourra être retenu contre vous dans toute autre procédure. Vous êtes à un endroit où la liberté d'expression doit prévaloir. Nous sommes au Parlement.
J'aimerais maintenant procéder à la période de questions. Les témoins vont répondre à nos questions. M. Proulx sera le premier, puis nous ferons un tour de table dans l'ordre habituel.
Monsieur Proulx, allez-y s'il vous plaît.
:
Monsieur le président, je vous remercie de votre invitation. Cependant, je me sens un peu mal à l'aise d'être ici, bien que j'aie été candidate en 2004 pour le Parti conservateur, compte tenu du fait que M. Jean Landry et les neuf élus conservateurs du Québec — dont cinq membres de ce comité — étaient directement impliqués dans la campagne de 2006, mais qu'ils ne sont toutefois pas invités. Je ne vois donc pas en quoi ma présence est davantage requise, étant donné que l'assignation que j'ai reçue concerne les activités du Parti conservateur du Canada durant la campagne de 2006 concernant les dépenses électorales.
À l'encontre du choix démocratique de l'association conservatrice de Berthier-Maskinongé, j'ai été évincée à la toute première semaine des élections, en décembre 2005, par des organisateurs du parti. De plus, les frais que j'ai encourus pour la préparation de cette campagne n'ont jamais fait l'objet de quelque remboursement que ce soit.
À la suite de mon éviction, plusieurs candidats m'ont téléphoné par rapport à cela. Je leur ai expliqué ce qui m'était arrivé et je leur ai conseillé de s'en remettre à Élections Canada pour tout ce qui pourrait avoir trait à des questions relevant de la Loi électorale.
C'est alors que Jean Landry et Liberato Martelli m'ont informée de ce qui se passait. Je leur ai simplement dit de communiquer dans les plus brefs délais avec Élections Canada.
À la suite de cela, j'ai cru bon de communiquer avec l'adjoint du sénateur Nolin, M. Hubert Pichet, l'adjointe de l'honorable Michael Fortier, Mme Ginette Tremblay, ainsi qu'avec Karine Leroux, au bureau du premier ministre, pour les mettre au courant. Après consultation, selon ce que Mme Tremblay m'a affirmé, tout était légal, d'après eux. Pour ma part, je lui ai dit que ce n'était pas mon avis. Voilà ce qui s'est passé en 2006, en ce qui me concerne.
Maintenant, je suis prête à répondre à vos questions.
[Traduction]
Une voix: J'invoque le Règlement, monsieur le président...
Une voix: Il est interdit d'invoquer le Règlement à cette étape.
Le président: Jusqu'à maintenant, il y a eu quelques rappels au Règlement, et, à mon avis, ils n'ont causé que de l'obstruction et un gaspillage de temps.
Silence, s'il vous plaît, monsieur Goodyear. Je suis en plein milieu d'une déclaration.
On a soulevé cette question plus tôt. Un membre a dit que le président devait entendre les rappels immédiatement. Certains membres aiment rappeler que les chapitres de Marleau-Montpetit expliquent assez clairement qu'un rappel doit être fait à un moment opportun. Or, il n'est pas approprié de le faire pendant la déclaration d'un témoin. Si un membre invoque le Règlement pendant qu'un membre pose une question, alors qu'elle ne se rapporte qu'à des faits, il s'agit clairement d'une tactique visant à déconcentrer les témoins et les membres pour qu'ils ne prêtent plus attention à ce qui est dit.
Quelques membres du côté conservateur ont invoqué le Règlement. Le président souhaite respecter les droits des membres, mais puisqu'on utilise ces droits à mauvais escient, je devrai tôt ou tard corriger cette situation.
Qui a été le premier à invoquer le Règlement? Voulez-vous décider?
:
Oui, bien sûr. Il concerne la procédure, monsieur le président.
Je crois que, au début, vous avez expliqué très clairement que les témoins ne feraient pas de déclaration préliminaire. En fait, vous vous êtes opposé à nous sur cette question en décidant que les témoins ne feraient pas de déclaration. Puis, vous permettez à un témoin d'en faire une.
Je remarque que ma collègue d'en face a demandé une période de questions de six minutes — je n'ai pas terminé —, et que, dans la dernière minute, elle a demandé au témoin de prononcer une déclaration, laquelle a duré plus longtemps que la minute qui restait au parti.
Il s'agit donc vraiment d'une question de procédure. Vous n'aviez permis aucune déclaration préliminaire. Maintenant, j'aimerais que vous expliquiez votre décision au comité.
:
Mon rappel porte sur la pertinence et la procédure.
Les questions de M. Proulx — en fait, les questions des deux membres jusqu'à maintenant — ont dépassé le mandat du comité.
Je vais vous citer des propos que vous avez tenus à 15 h 45, le 19 juin 2008: « Nous ne sommes pas autorisés à déterminer les normes d'éthique d'un parti ou d'un autre, ce n'est pas dans notre mandat. »
Lorsque j'ai invoqué le Règlement, M. Proulx avait précisément posé au témoin une question se rapportant aux normes éthiques d'un parti. La question aurait dû être jugée irrecevable par le président, par vous, monsieur le président. La prochaine fois que j'invoquerai le Règlement, ce sera pour vous rappeler vos propos.
Une voix: C'est pour vous responsabiliser.
M. Dean Del Mastro: C'est simple: si d'autres questions outrepassent le mandat du comité, j'invoquerai de nouveau le Règlement. Je peux vous montrer le passage que j'ai cité.
Ce n'est pas de l'intimidation.
Je renverrais les membres à la décision du président concernant la recevabilité de la motion en vue d'un débat, laquelle a été adoptée par le comité. Le président ne va pas s'attarder à chacune des questions que pose un membre et déterminer qu'elle est... Je ne peux prévoir les questions des membres, mais si un membre estime qu'une question est irrecevable, pour un motif valable, il invoquera probablement le Règlement, alléguant que la question n'est pas pertinente par rapport à la motion dont nous sommes saisis. D'accord?
Y a-t-il un autre rappel à entendre? Est-ce tout? Non. D'accord. J'aimerais poursuivre avec M. Martin.
Une voix: J'invoque le Règlement.
Le président: Nous passons à M. Martin.
Monsieur Martin, allez-y, s'il vous plaît, vous avez sept minutes.
:
Je remercie tous les témoins qui se sont présentés de leur patience et de leur volonté de coopérer avec le comité. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Je ne dispose que de quelques minutes, et j'aimerais questionner brièvement chacun de vous trois, si je le peux.
J'aimerais commencer avec M. Goudie. M. Goudie est un ancien journaliste de la CBC; il a siégé 10 ans à l'Assemblée législative de Terre-Neuve, et il est un ancien ministre.
Nous disposons d'un temps très limité, monsieur Goudie, mais je voudrais simplement vous demander comment vous vous étiez senti lorsque le bureau central du parti vous avait invité à participer à ces manoeuvres de financement électoral. Est-ce que vous sentiez que ces activités allaient à l'encontre de vos principes en matière d'éthique? Est-ce qu'elles vous semblaient légitimes? Qu'en pensiez-vous alors, et qu'en pensez-vous maintenant? Je remarque que votre agente officielle, Mme Debbie Singleton, qui ne témoigne pas aujourd'hui, n'a pas mâché ses mots. Partagez-vous son point de vue?
Vous avez la parole.
:
Debbie Singleton était la directrice de campagne; Gordon Barnes était l'agent officiel de la campagne.
Pendant la campagne, j'ignorais que ces activités avaient lieu. Lorsque je me suis présenté comme candidat officiel du Parti conservateur du Canada à l'élection de 2006, il restait 20 jours de campagne. Le Labrador a une superficie de 112 000 milles carrés, et il compte 30 ou 32 collectivités. Ce n'est pas une mince affaire d'y voyager en hiver, et je devais m'y mettre à l'instant.
Lorsqu'un représentant du Parti conservateur du Canada a communiqué avec Mme Singleton — et c'était la première fois qu'elle était directrice de campagne —, elle ne s'est pas inquiétée outre mesure. Elle faisait confiance au Parti conservateur du Canada et elle croyait qu'il faisait ce qu'il convenait de faire. Elle a alors dirigé le représentant vers l'agent officiel.
J'ai pris conscience de cette affaire au début avril de cette année. M. Barnes m'a effectivement souligné la question après la campagne de 2006, lorsque nous nous chargions des rapports de campagne des candidats. Nous avons discuté d'un certain nombre d'éléments financiers, et je ne trouvais pas que cette question était particulièrement préoccupante ou quoi que ce soit d'autre. Lorsqu'on a annoncé, aux informations de la CBC, que quatre candidats de notre province ayant participé à la campagne de 2006 étaient impliqués dans des manoeuvres financières frauduleuses, j'ai senti que quelque chose clochait. Je suis devenu inquiet. J'ai demandé des conseils juridiques, ce qui m'a amené à déposer une déclaration sous serment.
:
Je n'ai aucun doute là-dessus, et c'est pourquoi nous achetons de la publicité dans les médias régionaux. Merci.
Vous avez dit:
Sherbrooke est le pôle médiatique pour toute la programmation télévisuelle, et c'est exactement pour cette raison que nous avons acheté de la publicité dans les médias régionaux. L'argent devait être consacré à la publicité à la télévision, et je faisais confiance à la personne qui me l'avait demandé. J'ai donc accepté de le faire parce que je lui faisais confiance.
Je trouve cette déclaration très intéressante.
J'aimerais ajouter quelque chose, au cas où vous l'ignoreriez, et peut-être que vous pouvez me répondre. M. Mayrand a témoigné il y a deux ou trois semaines, et il a déclaré très clairement et a confirmé que, sous le régime de la Loi électorale du Canada, il est parfaitement légal, assez habituel en fait, pour les partis de céder des fonds du parti national aux organisations locales et l'inverse — que ces virements d'argent sont tout à fait légaux.
Vous le saviez, n'est-ce pas?
:
Vous n'avez pas tort à ce sujet. M. Mayrand a précisé très clairement que les dépenses ne pouvaient être transférées, et c'est à peu près ce que vous soutenez.
Si vous permettez, j'aimerais vous citer un exemple. Nous tentons de déterminer les normes en matière d'éthique, et la seule façon d'y parvenir, c'est de comparer des collègues. Je vais vous lire une déclaration, et j'espère que le président ne va pas m'interrompre. Il s'agit d'une déclaration faite par le directeur général du Parti libéral du Canada en Alberta:
Durant la première campagne électorale, le Parti libéral du Canada en Alberta a transféré des fonds directement aux candidats ou a acheté des services pour les candidats desquels il était l'agent officiel.
Nous avons établi qu'il n'y avait rien de mal à cela, n'est-ce pas? Il n'y a rien d'illégal à faire des virements de fonds.
Plus loin dans la lettre, on parle d'une dépense du parti national à l'intention des candidats dans le Nord de l'Alberta, à savoir une publicité dans l'Edmonton Journal qui devrait être inscrite comme une dépense locale. Il s'agit d'un transfert de dépense. En quoi cela diffère-t-il de ce qui vous est arrivé?
:
Je comprend cela. En fait, je vous demandais de vous prononcer non pas sur ces circonstances particulières, mais sur leur similarité avec ce qui vous est arrivé.
Il y a d'autres exemples que je pourrais vous donner. L'un se rapporte en fait à un candidat néo-démocrate, et c'est probablement pour cette raison que mon collègue à l'autre bout de la table espère tant que les membres de son parti n'auront pas à comparaître devant moi. Mais, encore une fois, pour comparer les candidats afin de déterminer si une pratique respecte les normes en matière d'éthique ou non, nous croyons savoir que le NPD fédéral a écrit à l'agent financier de Libby Davies pour lui dire, essentiellement, qu'on voulait lui virer des sommes qu'elle devrait consacrer à l'achat de publicités à la radio.
Dans ces documents — et j'ai ici les courriels — l'agent financier...
Mon temps est écoulé? Combien de temps me reste-il, monsieur le président?
:
Silence, s'il vous plaît.
Il n'y a pas lieu de demander des éclaircissements, et vous ne pouvez poser les questions d'un autre membre, à moins d'avoir la parole. Il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement.
Monsieur Proulx, comme vous le savez, vous pouvez consulter les bleus. S'il y a une erreur dans la traduction, je suis persuadé que vous le soulignerez au comité pour qu'on joigne un erratum à la traduction.
Monsieur Hubbard, vous avez cinq minutes.
:
Je n'en ai aucune idée.
Encore une fois, je vous rappelle, à vous et aux membres du comité, que je n'ai été informé de ces manœuvres qu'après la campagne, et que je n'ai eu des détails de l'affaire qu'en avril, grâce au bulletin de nouvelles. Ce n'est pas nous qui avons dépensé cet argent.
Mme Singleton et M. Barnes étaient tous deux... Plus précisément, M. Barnes, mon agent officiel, a reçu des directives d'une personne, M. Hudson, du Parti conservateur du Canada, après que les fonds ont été virés dans notre compte... On nous a expliqué que 60 p. 100 de ce montant pouvaient apparaître sur notre rapport d'élection — ce qui semblait inhabituel, mais ils ont tout de même suivi les directives —, mais que le montant viré dans notre compte devait être remboursé au Parti conservateur du Canada dès que possible.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Goudie, je n'avais pas prévu aller dans cette voie, mais les questions de M. Hubbard m'ont vraiment intrigué, de sorte que je souhaite poursuivre dans cette veine. D'abord, on a soulevé à quelques reprises la question du remboursement de 60 p. 100, et, évidemment, tous les partis, comme il a été mentionné, ont procédé à ces manœuvres de transfert — tous, sans exception. Ils ont tous demandé le remboursement de 60 p. 100, mais, personnellement — et les partis ne sont peut-être pas de cet avis —, j'ignore en quoi une telle pratique est nécessaire dans notre société. Nous accordons déjà de généreux remboursements d'impôts aux personnes qui versent des contributions aux partis.
Une voix: Pourquoi donc...?
M. Dean Del Mastro: Je suis en train de formuler la question.
:
D'accord. Donc, en ce qui concerne la pratique qui consiste à rembourser 60 p. 100 des dépenses, je souhaiterais personnellement qu'elle disparaisse, puisque nous récompensons déjà généreusement les personnes qui contribuent à la caisse des partis; 75 p. 100 de leur contribution leur est remboursée. Je ne suis donc pas certain que nous ayons besoin d'une telle mesure.
Nous avons brièvement évoqué le fait que M. Caldwell— et celui-ci en a parlé — avait agi en toute connaissance de cause. Il était au courant de ce stratagème et il a cru le parti lorsque celui-ci lui a dit que tout était légitime; ce dont il est vraiment question ici, c'est une interprétation différente des faits. Ce point a d'ailleurs été expliqué par M. Mayrand.
Maintenant, pour ce qui est du scandale des commandites du Parti libéral, il manque toujours 43 millions de dollars, ou environ 43 millions, qui ont été dépensés dans le cadre des campagnes. Pour chacune de ces campagnes, en théorie, 60 p. 100 de cet argent a été remboursé. Donc, si l'on tient compte des trois élections qui ont suivi, les 43 millions de dollars manquants ont généré un total d'environ 91 millions de dollars.
Une voix: J'invoque le Règlement...
:
Merci, monsieur le président.
J'invoque le Règlement pour m'exprimer sur la façon dont vous acceptez les rappels. Mon rappel se rapporte à la procédure.
Lorsque M. Proulx interrogeait le témoin et que M. Del Mastro a invoqué le Règlement concernant ses questions, vous avez refusé d'entendre son rappel. En fait, vous avez décidé de l'entendre à la fin de l'intervention, puis vous avez oublié de revenir à M. Del Mastro. Nous avons passé au témoin suivant.
Or, lorsque M. Del Mastro était au beau milieu d'une question, M. Proulx a invoqué le Règlement, et tout s'est arrêté net.
Des voix: Oh, oh!
M. Pierre Lemieux: C'est la deuxième fois que vous faites preuve d'incohérence relativement à la procédure. La première fois, vous avez décidé que les témoins ne feraient aucune déclaration, mais, pourtant, vous avez permis à un témoin de faire une longue déclaration à la fin d'une période de questions et de dépasser le temps qui lui était accordé. La deuxième fois, monsieur le président, vous avez entendu le rappel au Règlement de certains partis et avez fait fi de ceux d'autres partis. Vous n'êtes pas impartial.
Je vous demande d'appliquer le Règlement de façon uniforme, quel que soit le parti. Si vous n'entendez pas le rappel au Règlement de M. Del Mastro concernant une question de M. Proulx, il est tout à fait absurde que vous entendiez le rappel de M. Proulx concernant une question de M. Del Mastro.
Voilà en quoi consiste mon rappel. Vous n'appliquez pas la procédure de façon cohérente, et il est particulièrement important de le faire au cours de cette séance.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur Lemieux.
Monsieur Lemieux, rien dans le Marleau-Montpetit ou dans le Règlement ne vient préciser que le président doit entendre un rappel au Règlement immédiatement. C'est à la discrétion du président. Je dois certainement rendre une décision. Ce n'est jamais facile à déterminer, mais il était évident que le rappel de M. Del Mastro allait poser problème. M. Proulx a immédiatement réagi lorsqu'il a entendu « commandites »; je savais à quoi son rappel se rapportait.
En ce qui concerne les autres, monsieur Lemieux — et laissez-moi bien l'expliquer, car je ne veux pas que cette discussion se prolonge indéfiniment —, si un témoin est en train de répondre à une question... Si le président a décidé de ne pas entendre les rappels en question, c'est parce que vous étiez en train d'interrompre un témoin qui faisait une déclaration importante.
Je vais l'entendre. Je suis tenu de l'entendre à un moment ou à un autre. Mais je dois l'entendre à un moment où il est clair que je n'empêcherai pas un membre ou un témoin d'entendre ce qui est dit. Il s'agit d'une question sérieuse et importante. Je la prends très au sérieux, et je respecte le Règlement. Toutefois, monsieur, je ne peux pas — je ne peux pas —, comme vous me l'avez demandé, interrompre la discussion chaque fois qu'une personne invoque le Règlement, car, neuf fois sur dix, les prétendus rappels n'en sont pas.
Je vais faire de mon mieux. Maintenant, M. Del Mastro dispose encore de deux minutes, et je veux qu'il finisse de poser ses questions aux témoins.
Monsieur Del Mastro, vous avez la parole.
:
Nous allons poursuivre. Voici ce que je propose.
Au cours du présent tour de questions, il nous reste à entendre M. Martin, M. LeBlanc et M. Goodyear, et je vais entendre... Il s'agit de la fin du deuxième tour de questions. Ensuite, comme je l'ai fait savoir aux témoins, je vais leur donner l'occasion, s'ils le souhaitent, de présenter leurs observations finales sur n'importe quel sujet. Je sais que vous êtes venus ici pour fournir des renseignements. Ainsi, si vous estimez qu'un quelconque sujet n'a pas été traité ou que vous souhaitez ajouter quelque chose, je vous offrirai la possibilité de le faire avant d'ajourner la séance de ce matin.
M. Goodyear a interrompu les délibérations en invoquant le Règlement concernant...?
L'une des plus graves allégations contenues dans l'affidavit et le dossier, et qui justifie la fouille du siège du Parti conservateur et l'enquête subséquente menée par le commissaire aux élections et le directeur des poursuites pénales, concerne la falsification de rapports financiers et de documents touchant les finances électorales, ce qui constitue en soi une très grave infraction.
Monsieur Fauteux, j'aimerais vous demander si, à titre d'agent officiel, vous avez déjà vu la facture de 27 125 $ de Retail Media, datée du 1er janvier, pour la campagne de M. Caldwell. Avez-vous vu personnellement cette facture?
:
Oui. Si vous me le permettez, je prendrais quelques instants pour vous expliquer cela.
Plus tôt, j'ai évoqué la taille de la circonscription du Labrador et le nombre de collectivités qui s'y trouvent. J'essayais seulement de faire ressortir que les différentes collectivités sont dispersées et que, au cours d'une campagne d'hiver, vous devez vous déplacer en voiture, en avion, en motoneige ou à pied. Ayant à faire campagne pendant 20 jours, j'ai fait beaucoup de marche et de motoneige et parcouru de grandes distances pour tenter de me rendre dans toutes les collectivités. Ainsi, lorsque la communication en question a eu lieu, je faisais campagne pour tenter de recueillir des appuis et des votes, ce qui est l'objectif de tous ceux qui aspirent à une charge élective. Lorsque j'ai discuté de cette question avec Mme Singleton après la diffusion de la nouvelle en mars et en avril de cette année-là, cette dernière m'a dit qu'elle suivait les directives de la campagne nationale, ce qu'elle a réaffirmé dans sa déclaration sous serment. Il s'agissait de sa première campagne en tant que directrice de campagne. Par conséquent, elle ne voyait rien de mal à ce que le parti national nous donne des directives. De plus, comme j'étais extrêmement occupé à tenter de recueillir des appuis pour la campagne, cela ne m'a pas été signalé.
Franchement, c'est tout ce que je voulais savoir. Votre directeur financier, que vous avez choisi et qui connaissait apparemment les règles, a reçu cette proposition du Parti conservateur et y a réfléchi. Il s'agissait d'un consentement éclairé — ils l'ont expressément donné — et il est regrettable que vous n'en ayez pas été mis au courant.
En ce qui a trait à la comparaison au regard des normes éthiques, je m'adresserai à M. Caldwell. Je vous demande non pas de faire des commentaires sur cette affaire, mais simplement d'indiquer en quoi cela se compare à ce qui vous est déjà arrivé — était-ce mieux, pire ou semblable?
Je vais vous lire un courriel. Il s'agit d'un extrait de la déclaration sous serment mentionnée par M. Goudie. Cette chaîne de courriels a débuté le 16 mars 2006, quelques mois après l'élection. Le premier courriel provient de Lucy. Par respect, je tairai son nom de famille, mais Lucy est aide-comptable pour le Nouveau parti démocratique du Canada. Le courriel est rédigé en ces termes:
Cher agent officiel, vous trouverez ci-joint une facture du parti fédéral. La facture originale vous sera envoyée par courrier. Nous croyons savoir que ces publicités radiophoniques ont fait la promotion de votre candidat au cours de la période électorale. Veuillez envoyer votre paiement au parti fédéral dès que possible. Le montant doit être déclaré dans le rapport de campagne électorale du candidat.
En d'autres termes, la dépense a été engagée dans le cadre de la campagne locale.
Peu de temps après, le 30 mars, Phyllis, agente financière de ce candidat du NPD, a répondu en ces termes:
Bonjour Lucy, cette facture ne nous est pas destinée. Comme nous étions conscients du fait qu'il s'agissait d'une campagne de grande envergure et que nous disposions d'un budget limité, nous n'avons pu nous permettre d'acheter que quelques publicités visant les communautés ethniques, dans les médias de la communauté chinoise.
Tout cela a été coordonné par l'agent de liaison du NPD auprès des médias de la communauté chinoise de la Colombie-Britannique.
Un chèque de 1 500 $ représentant notre quote-part sera envoyé au NPD du Canada et encaissé. Veuillez en prendre note, parce que cela est très, très mauvais pour notre plafond de dépenses.
Je suppose que cela signifie que cette dépense leur a fait dépasser leur limite de dépenses.
Puis, tout à coup — le lendemain, le 31 mars — l'aide-comptable du Nouveau parti démocratique répond à Phyllis. Je vais lire rapidement le courriel:
Sujet: Factures du Parti fédéral.
Cher Phyllis, le service des communications en Colombie-Britannique nous a signalé que ces publicités à la radio contenaient le titre d'appel personnel du candidat à la fin et qu'elles constituaient donc une dépense locale qui devait être déclarée dans les dépenses du candidat, peu importe qui avait payé pour elles. Pour ce qui est du remboursement, on nous a demandé d'établir une facture pour chacune des campagnes — dans le cas de Vancouver-Est, elle s'élève à 2 612 $.
La bonne nouvelle est que le NPD fédéral versera 2 600 $ à l'association de la circonscription fédérale, étant donné que nous avons accepté de payer pour les annonces.
Nous souhaitons que vous soyez en mesure d'inclure cette dépense dans votre budget tout en respectant votre plafond. Certaines dépenses ne sont pas considérées comme des dépenses électorales faisant l'objet de limites, comme les coûts liés aux activités de collecte de fonds. Veuillez vérifier vos dépenses totales et communiquer avec nous si vous croyez avoir un problème.
De toute évidence, le NPD national a versé de l'argent à la circonscription de Libby Davies. Ensuite, il a demandé à être payé pour une publicité que le parti national avait organisée, produite et financée; à l'heure actuelle, il veut que l'organisation de la campagne locale de Libby Davies prenne en charge les dépenses.
Monsieur, dans quelle mesure cela diffère-t-il de ce qui vous est arrivé?
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Il s'agit d'une question de procédure, et je tiens à souligner que j'ai fait précédemment deux rappels au Règlement et que vous les avez tous deux acceptés.
Au cours d'un précédent rappel au Règlement, j'ai posé une question concernant les déclarations préliminaires. Vous avez affirmé qu'il n'y en aurait pas. Selon la tradition du présent comité — comité qui appartient non pas aux témoins, mais à ses membres —, nous avons l'occasion de répondre à ce qui a été dit dans le cadre des déclarations préliminaires. Chacun d'entre nous se voit offrir la possibilité de le faire.
Votre façon de faire, avec laquelle je ne suis pas d'accord, et qui consiste à permettre les observations finales, donne l'occasion aux témoins de faire leur déclaration et de quitter sans que les membres du comité n'aient l'occasion de débattre et de discuter de ces observations ou de poser des questions à leur propos. Dans le cadre de telles observations, un témoin pourrait affirmer n'importe quoi sans qu'il soit possible d'exercer un recours contre lui.
J'invoque le Règlement pour que vous changiez d'avis et qu'il ne soit pas permis de faire d'observations finales, d'autant plus que vous n'avez même pas autorisé les déclarations préliminaires.
Merci.
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Oui, oui, je comprends.
Si j'ai signalé ce qui avait été proposé, c'est simplement en raison de l'heure et du retard considérable. Comme vous le savez, la présidence est chargée de coordonner un processus en utilisant sa connaissance de nos délibérations et de la manière dont elles doivent se dérouler. Étant donné que vous alliez discuter de trois campagnes différentes et que vous aviez six témoins à présenter, sans compter l'agent officiel qui n'a pas pu être présent, il est évident que les déclarations préliminaires auraient donné lieu à de nombreuses répétitions. J'ai estimé que la meilleure chose à faire était de passer directement aux questions, lesquelles, compte tenu de la nature de la motion, étaient passablement directes. Toutefois, si un quelconque sujet n'a pas été abordé ou si un témoin a commis une erreur dans l'une de ses déclarations, il sera possible d'y remédier. Cela est assez habituel.
Voilà donc en quoi consistait ma décision antérieure. Si vous voulez la contester et proposer autre chose, vous en avez le droit, monsieur.
Madame O'Sullivan, madame Fortier, monsieur Caldwell, monsieur Fauteux et monsieur Goudie, je vous remercie chaleureusement d'avoir pris le temps de venir ici et de répondre avec calme et de façon directe et franche aux questions du comité. Je sais que vous êtes tous occupés, particulièrement Mme Fortier, qui a dû faire de véritables sacrifices pour être parmi nous. Je sais que vous avez tous sacrifié du temps, et vous avez pris votre rôle au sérieux, à l'instar du comité.
Comme je l'ai mentionné précédemment, je vous invite à faire de brèves observations finales au comité si vous le souhaitez et si vous estimez que des propos inexacts ou qui n'étaient pas clairs ont été tenus ou si vous croyez ne pas avoir eu l'occasion de vous exprimer parce qu'une certaine question ne vous a pas été posée. Je vous accorderai donc quelques instants pour le faire. Je ferai preuve d'une assez grande souplesse.
Je vais simplement me diriger vers l'avant. Madame O'Sullivan, s'il vous plaît, j'aimerais commencer par vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous suis reconnaissant de me donner l'occasion de répondre.
Premièrement, j'aimerais dire qu'à l'origine, lorsque cet arrangement a été proposé, j'avais compris que les 60 p. 100 qui allaient être déduits allaient demeurer dans le Fonds conservateur. Plus tard, il a été décidé que les associations de circonscription pourraient en bénéficier.
Deuxièmement, on m'a demandé d'indiquer si on m'avait été enjoint de ne pas répondre aux questions des médias après que cela a été révélé au grand jour. De fait, quelqu'un m'a téléphoné pour me dire de ne pas répondre aux questions posées par les médias à ce sujet. Cette personne ignorait probablement que j'étais l'une des personnes qui participaient aux discussions avec les médias.
Troisièmement, lorsque le Parti conservateur a décidé d'intenter une action en justice contre Élections Canada, M. Rivard a offert les services des avocats du service juridique du parti puisque, au départ, nous étions tous nommés dans la plaidoirie de cette action en justice. Ultérieurement, le juge a décidé de retirer tous les noms, sauf deux. Mais à ce moment-là, je lui ai indiqué que je n'aurais pas recours aux services de l'avocat du Parti conservateur.
Enfin, j'aimerais ajouter que mon agent financier — et j'aimerais profiter de l'occasion pour le féliciter — avait effectivement lu le manuel.
J'aimerais terminer par une suggestion. Qu'il s'agisse du Parti conservateur ou de tout autre parti, je crois que le mécanisme selon lequel tout l'argent doit transiter par un fonds administré par le parti central — par exemple, même le dépôt initial de 1 000 $ a été effectué par ce fonds, et le paiement des affiches a été administré par ce fonds, ce qui explique pourquoi nous n'avons pas pu le réclamer — ce mécanisme, donc, au moyen duquel les candidats délèguent leur autorité à cet égard, puisque c'est cela que nous avons fait, doit être réexaminé. Je crois qu'il pose un sérieux problème au regard de l'indépendance et de la responsabilité des candidats à l'échelle locale.
J'aimerais enfin remercier le président, mais je dois dire que, après avoir observé le comportement de certains membres du comité, je suis réellement très inquiet quant à l'avenir de nos institutions parlementaires.
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Monsieur le président, j'aimerais faire un commentaire sur la situation. Vous me corrigerez si je fais erreur.
Je suis un administrateur public. Quand on reçoit une subvention ou une promesse d'un député provincial ou quoi que ce soit d'autre, celle-ci est souvent accompagnée d'une lettre nous confirmant le montant de la contribution.
Le fonds conservateur nous a fait parvenir les entrées d'argent, que ce soit de façon électronique ou par chèque — je ne vois pas de différence entre les deux. Si les dépenses avaient été faites dans le comté et que le candidat ou l'agent officiel avait eu un contrôle sur celles-ci, je pense qu'Élections Canada les aurait acceptées parce que c'est nous qui les aurions faites.
Je voudrais aussi préciser que, quand j'ai pris le compte de l'association, il était à zéro et que dans un comté comme le nôtre, on ne peut donc pas se permettre de dépenser de l'argent qu'on n'a pas.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Silence, s'il vous plaît.
Nous reprenons les audiences relatives à la motion adoptée par le comité, qui est rédigée en ces termes:
Que le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique enquête sur les agissements du Parti conservateur du Canada au cours des élections de 2006 qui ont mené Élections Canada à refuser de rembourser certaines dépenses présentées par des candidats conservateurs afin de déterminer si ces agissements répondent aux normes en matière d'éthique attendues des titulaires de charge publique.
Chers collègues, comme il est indiqué sur l'avis, nous devons entendre cet après-midi un groupe qui comprend trois témoins. Je peux vous signaler que M. Martelli est présent parmi nous. Il est candidat dans la circonscription de Bourassa. Nous devions également entendre le candidat de la circonscription de Vancouver-Est, Elizabeth Pagtakhan, et son agent officiel, Denny Pagtakhan. Plus tôt ce matin, j'ai été informé du fait que le mari de Mme Pagtakhan était intervenu pour empêcher que l'on signifie une assignation à cette dernière, et que M. Denny Pagtakhan, l'agent officiel, ne s'était pas rendu disponible pour venir témoigner. L'huissier n'a tout simplement pas été en mesure de le joindre à son domicile, ayant tenté de nombreuses fois de lui signifier personnellement une assignation à témoigner. Ces deux témoins ne sont donc pas parmi nous. Le greffier vient de m'informer du fait que Mme Pagtakhan s'était finalement vu signifier une assignation, mais qu'elle avait refusé de se présenter.
En fin de compte, nous avons un témoin parmi nous, M. Martelli, qui sera assermenté. Les membres pourront ensuite poser leurs questions.
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Ma question de privilège concerne ce que vous venez de dire, monsieur, à propos des deux témoins qui n'ont pas indiqué qu'ils seraient présents.
Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai demandé à mon assistant de téléphoner au bureau du greffier, au moins deux fois je crois, pour indiquer qu'en général, lorsque le comité se réunit le lundi, la séance ne commence pas avant 11 h, car les participants viennent de loin pour y assister. Vous et moi vivons dans la même région; vous avez été en mesure de venir ici, mais il était difficile pour moi d'arriver avant 10 h. Je ne suis arrivé qu'un peu avant 11 h, mais je suis venu; je suis ici. Nous avions quelques témoins à entendre ce matin, un bon nombre de témoins — j'ignore combien — mais nous n'avons pas vraiment terminé de poser nos questions. Je suis simplement contrarié par la procédure qui a été adoptée et qui fait en sorte que nous n'avons qu'un seul témoin à entendre cet après-midi.
Monsieur, vous auriez dû savoir, vendredi, que ces deux autres témoins n'allaient pas se présenter. Bien sûr, nous avons du pain sur la planche, mais dans l'ensemble, à moins que les choses ne traînent en longueur, ce que je ne souhaite pas, notre après-midi de travail est à l'eau. Je considère simplement qu'il s'agit d'une mauvaise planification de votre part, monsieur, puisque vous êtes chargé de l'organisation des réunions du comité, et le fait de n'avoir prévu qu'un seul témoin à entendre, un lundi après-midi, dénote un échec à vous acquitter de votre tâche.
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Monsieur Tilson, je vous signale respectueusement qu'il ne s'agit pas du tout d'une question de privilège.
Je dois également vous dire que je devais communiquer avec 79 témoins et établir le calendrier de leur comparution, et que j'ai appris, une semaine et demie avant la date prévue, qu'au moins deux d'entre eux avaient reçu la directive de leur parti de ne pas se présenter devant le comité. Deux ou trois personnes ont confirmé essentiellement la même chose, à savoir qu'ils déclinaient l'invitation à se présenter.
Par conséquent, monsieur Tilson, nous risquions de nous retrouver dans la situation où pratiquement aucun témoin ne se serait présenté, compte tenu des personnes qui avaient une raison valable pour ne pas être parmi nous et de celles qui ont simplement décidé de décliner notre invitation. Le comité a autorisé le président à assigner des témoins s'il semblait approprié de le faire dans les circonstances. Puisque j'étais au courant du fait que certaines personnes semblaient avoir reçu comme directive de refuser notre invitation à se présenter, ces assignations ont été signifiées.
Monsieur, je peux également vous dire que, comme vous le savez — et je sais que vous connaissez les règles à cet égard — pour que nos assignations à témoigner deviennent exécutoires et que le comité puisse retenir les services d'un sergent d'armes pour amener un témoin devant le comité, nous devons recevoir l'approbation de la Chambre. À ce moment-ci, je peux donc vous dire, monsieur, que vous avez tout à fait raison; j'ignore combien de personnes se présenteront à chacune des séances du matin et de l'après-midi, car je ne sais pas s'ils respecteront l'assignation qui leur a été signifiée par l'huissier engagé par la direction du greffier, conformément aux directives du président. Il est très probable que nous ayons à composer avec d'autres situations de ce genre.
Il reviendra aux membres du comité de discuter entre eux pour déterminer s'il y a lieu de prendre une quelconque mesure ou de présenter un rapport à la Chambre pour faire en sorte que les assignations de ces personnes deviennent exécutoires, et d'expliquer pourquoi ils estiment qu'une telle mesure devrait être prise. Comme vous le savez, un certain nombre d'autres comités ont recommandé que certaines personnes soient déclarées coupables d'outrage au Parlement en raison des actes ou des omissions dont elles se sont rendues responsables devant le comité, sans que des sanctions soient prises contre elles.
J'étais concerné dans l'affaire George Radwanski, qui était assurément semblable à la situation présente. Cette personne a été simplement déclarée coupable d'outrage, sans que des sanctions ne soient prises contre elle.
Monsieur, je ne sais pas comment les choses vont se dérouler, mais je peux vous dire que nous avons pris toutes les mesures raisonnables et que nous avons suivi les règles et les procédures prescrites par la Chambre des communes et la direction du greffier, selon lesquelles nous devons communiquer avec les personnes concernées, leur donner l'avis approprié et faire en sorte qu'elles se présentent devant notre comité.
Le comité devra ensuite décider s'il y a lieu de prendre des mesures à l'égard des personnes qui ne se sont pas présentées malgré l'assignation qui leur a été signifiée. Je crois également que les membres du comité devraient se préparer à traiter de cette question jeudi, moment auquel nous discuterons des réunions à venir et des futurs témoins.
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Silence. Silence, s'il vous plaît.
Je suis conscient du fait qu'il s'agit d'une question très grave, et vous savez que je l'ai soulevée indirectement la semaine dernière, lorsque les journaux ont signalé que ce mot d'ordre avait été donné. Je crois que c'est de cette manière que l'affaire a été rendue publique. Je prends cela très au sérieux.
Nous allons nous occuper de cela. Puisque nous parlons de témoins et de dates de réunions à venir, nous devrons probablement communiquer avec les 79 témoins, simplement pour pouvoir confirmer leur présence aux membres.
Par contre, ce document n'est pas traduit en français, n'est-ce pas? De plus, il est mis à jour quotidiennement, alors...
Je vais voir ce que je peux faire. Nous allons nous occuper de cela, monsieur Tilson. Merci d'avoir soulevé la question.
Il y avait un autre rappel au Règlement. Monsieur Del Mastro, vous avez invoqué le Règlement?
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Oui, j'ai invoqué le Règlement, monsieur le président. Je suis simplement inquiet. Il semble que nous nous écartions un peu du précédent qui a été établi lorsque M. Mayrand était parmi nous. Ce dernier s'était vu accorder un privilège en vertu de la convention relative aux affaires en instance. En outre, il n'avait pas été assermenté.
Il semble que, aujourd'hui, sur un coup de tête, nous ayons créé un nouveau précédent. Une fois de plus, nous semblons mettre en place un système de « deux poids deux mesures », en vertu duquel certains témoins seront tenus de répondre à une certaine norme, d'autres pas. Certains témoins seront tenus de répondre à des attentes en matière de sincérité, d'autres pas.
Nous aimerions beaucoup que vous preniez ce fait en considération. Si M. Mayrand revient témoigner, j'espère assurément qu'il sera tenu de répondre aux mêmes normes que les autres témoins, vu que cela contraste vivement avec les attentes auxquelles il avait dû répondre lorsqu'il s'est présenté la première fois.
J'espère que ce sera le cas. Dans le cas contraire, j'estime que le comité met en place un système de deux poids deux mesures, encore un autre, ce que je ne souhaite pas.
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Merci, monsieur Del Mastro.
Vous soulevez une question importante. Je peux vous dire qu'elle a été traitée de façon exhaustive au cours de nos deux dernières réunions, lorsque nous avons examiné la question de la convention relative aux affaires en instance et les raisons pour lesquelles M. Mayrand avait été autorisé à ne pas répondre à certaines questions qui faisaient l'objet de l'enquête.
Vous n'étiez pas présent au cours de ces audiences, mais si vous jetez un coup d'oeil aux procès-verbaux, vous constaterez que, d'entrée de jeu, j'ai expliqué au comité qu'une condition préalable au témoignage de M. Mayrand consistait à ne pas le placer dans une situation où il aurait à répondre à des questions qui pourraient nuire à son enquête ou la compromettre . À titre de président, j'ai accepté cette condition, et c'est l'une des raisons pour lesquelles il n'a pas répondu à certaines questions précises touchant directement à l'enquête.
En ce qui concerne la question de l'assermentation, il s'agissait d'une décision du comité. Personne n'a demandé que M. Mayrand soit assermenté. Je ne voyais aucune raison pour qu'il le soit: il s'agit d'un haut fonctionnaire du Parlement, nommé par le premier ministre à l'un des plus hauts postes de responsabilité du gouvernement. Je n'ai donc pas demandé son assermentation. Je n'ai pas négligé de le faire; simplement, j'étais d'avis que cela n'était pas requis.
C'est ce que j'avais à dire en ce qui concerne les deux questions que vous avez soulevées.
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Silence, s'il vous plaît. Silence, s'il vous plaît.
Monsieur Wallace, lorsque la présidence demande le silence...
M. Mike Wallace: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Monsieur, il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement. Vous ne pouvez pas invoquer le Règlement simplement pour vous entendre parler.
M. Mike Wallace: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Silence, s'il vous plaît, monsieur Wallace.
Monsieur Hubbard, j'ai la ferme conviction qu'on ne devrait pas entendre parler plus d'une personne à la fois.
Je tiens à rappeler aux membres du comité que, lorsque le président demande le silence, cela signifie la même chose que lorsque le Président se lève à la Chambre. Vous êtes alors tenu de vous asseoir à votre place, de vous taire et d'écouter ce qu'a à dire la personne qui préside les débats, savoir le Président de la Chambre ou le président du comité.
Je suis en train de parler et pourtant, vous tentez actuellement de vous faire entendre. Ces pauvres interprètes qui se trouvent à l'arrière se demandent comment ils arriveront à transcrire correctement nos débats puisqu'ils doivent composer avec trois personnes qui parlent en même temps, car M. Goodyear et M. Wallace parlent en même temps que moi. Les membres du comité doivent comprendre cela. Dans certaines communautés autochtones, on retrouve ce qui s'appelle un bâton d'orateur; seul celui qui le tient a le droit de parole.
Pourtant, monsieur Wallace, vous parlez même si le droit de parole ne vous a pas été accordé. Votre rappel au Règlement n'en était pas un: vous vouliez relancer le débat et la discussion. Ce n'était pas une question de procédure.
Des voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Silence, silence.
Monsieur Wallace, lorsque je demande le silence, vous devez vraiment m'écouter.
Silence, s'il vous plaît.
M. Wallace n'a peut-être pas présenté tous les faits. Je voudrais au moins rappeler aux membres du comité qu'en plus d'avoir à entendre des témoins, nous devons également débattre de la motion présentée par M. Scott Reid.
De plus, puisque, comme je l'ai appris à 12 h 30 aujourd'hui, le candidat dans la circonscription de Vancouver-Est et l'agent officiel ne se présenteront pas, j'ai discuté avec la greffière et lui ai demandé si nous pouvions, à leur demande — ce sont eux qui me l'ont suggéré — aborder la question du budget de notre comité car nous devons effectivement adopter un budget pour être en mesure de rembourser les dépenses de nos témoins. Des copies sont disponibles, et je veux également que nous traitions de cette question.
La tâche du président consiste à tenter d'utiliser le temps dont il dispose de la manière la plus efficiente possible; toutefois, lorsque les assignations à témoigner ne sont pas respectées, il n'y a rien que je puisse faire. Je peux vous dire que je redoute la séance de demain matin. Quatre témoins de quatre circonscriptions différentes doivent se présenter; ils se sont tous vu signifier une assignation à témoigner, mais je n'ai pas reçu la moindre indication selon laquelle ils la respecteront. Je n'ai pas le pouvoir de rendre exécutoire une assignation à témoigner.
Il est fort possible que nous n'ayons d'autre choix que de suspendre nos travaux jusqu'au moment de rencontrer les témoins qui doivent se présenter en après-midi. Cependant, par la suite, le comité devra déterminer les mesures qu'il entend prendre à l'égard des personnes qui ne respectent ni le Parlement, ni le comité, ni l'assignation qui leur a été délivrée et assignée. Cette assignation a la même valeur qu'une assignation d'un tribunal; elle a la même valeur.
Nous avons consacré une demi-heure de notre temps à cette question; j'aimerais donc que nous passions maintenant à autre chose. Il est dommage que j'aie à le rappeler, mais les membres du comité ont des droits.
Je demande respectueusement aux membres de ne pas abuser du temps des témoins et de leurs collègues en soulevant des questions qui pourraient être abordées à la fin de la réunion ou avant que celle-ci ne commence. Je demande aux membres de consulter leurs collègues au préalable afin de déterminer si la question qu'ils souhaitent soulever est pertinente; cela pourrait s'avérer profitable à toutes les parties intéressées.
Monsieur Martelli, vous avez été assermenté. Je sais que vous vous êtes présenté ici de votre propre chef, sans qu'une assignation vous ait été signifiée. Je sais que vous avez été candidat, et je vous ai dit, au cours de la brève discussion que nous avons eue, que j'appréciais grandement le fait que vous ayez offert vos services pour assurer une charge publique. Cela est très important.
Nous allons passer aux questions des membres du comité. Nous effectuerons probablement quelques tours de questions puis, à la fin, je vous donnerai l'occasion de faire quelques commentaires, si vous le désirez et si vous estimez que cela peut être utile au comité.
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Non, non. Tout d'abord, monsieur Goodyear, je ne vous ai pas donné la parole. Vous n'avez pas la parole.
Je peux vous dire que, parmi les responsabilités du président...
M. Gary Goodyear: Tout cela tourne à la farce.
Le président: En tout cas, je sais que vous n'y êtes pas pour rien.
M. Gary Goodyear: C'est faux.
Le président: Monsieur Goodyear, s'il vous plaît. Aucun des témoins avec lesquels nous avons communiqué n'a été avisé du fait qu'il devrait présenter une déclaration préliminaire, et nous ne leur avons pas non plus offert la possibilité de le faire.
Une voix: Ont-ils été avisés?
Le président: Il s'agit d'une décision du comité. D'une façon ou d'une autre, je ne pouvais pas le leur dire.
Une voix: Eh bien, s'ils l'ignoraient et s'ils n'en ont pas été informés... Ces messieurs disposent d'un conseiller juridique.
Le président: Silence, silence.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Martelli, d'être parmi nous. Nous apprécions grandement votre présence. Vous semblez être un homme honnête et intègre, et je vous remercie d'être aussi franc avec nous.
Monsieur Martelli, au cours d'une entrevue au bulletin de nouvelles nationales de la télévision de Radio-Canada, en réponse à une question concernant le fait d'avoir encaissé puis remis le montant de 14 000 $ pour ensuite demander un remboursement de 60 p. 100 de ce montant, comme s'il s'agissait d'une dépense liée à une campagne locale, vous avez déclaré ce qui suit: « N'oubliez pas, lorsque vous faites cela, vous commettez une fraude à l'endroit de la population. »
Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet? Considérez-vous que le fait de prétendre qu'il s'agissait d'une dépense liée à votre campagne locale, ce qui n'était vraiment pas le cas, constitue une pratique frauduleuse?
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C'est précisément là où nous voulons en venir. Merci d'avoir posé cette question.
M. Mayrand a déclaré que le virement de fonds d'un parti national vers un bureau de campagne et ensuite du bureau de campagne vers le parti national est parfaitement légal. Ce qui vous est arrivé, monsieur, est parfaitement légal d'après Élections Canada. Mais si vous me permettez de vous lire quelque chose — j'ai fait ça ce matin —, je veux savoir si ça ressemble à ce qui vous est arrivé.
Une dame prénommée Lucy, qui est comptable pour le Nouveau parti démocratique du Canada, a envoyé un courriel à un agent officiel de Libby Davies, en Colombie-Britannique:
Vous trouverez en pièce jointe une facture provenant du parti fédéral. Vous recevrez bientôt l'original par courrier. D'après ce que nous savons, ces publicités radiophoniques ont servi à faire la promotion de votre candidat pendant la période électorale. Veuillez faire parvenir votre paiement au parti électoral, au parti fédéral, le plus rapidement possible. Le montant devrait être déclaré à titre de dépense d'un candidat par le bureau de campagne local.
Phyllis, l'agente financière de Libby Davies, a répondu le 30 mars comme suit:
Il ne s'agit pas de notre facture. Comme nous savions que la campagne allait être longue et que le budget était limité, nous n'avons pu placer que quelques publicités ethniques seulement, le tout étant coordonné par Stanley Tsao, responsable des médias chinois du NPD pour la Colombie-Britannique. Un chèque de 1 500 $ correspondant à notre part a été envoyé au bureau national du NPD en argent. Nous vous prions de faire une vérification, parce que c'est très, très mauvais par rapport à notre plafond de dépenses.
Le jour suivant, la comptable du bureau national du NPD a écrit ce qui suit:
Bonjour, Phyllis! Les responsables des communications pour la Colombie-Britannique nous disent qu'il s'agissait de publicités radiophoniques dans lesquelles le candidat était mentionné à la fin, ce qui veut dire qu'il s'agit d'une dépense locale devant être déclarée par le candidat, peu importe qui paie. Aux fins du remboursement, vous recevrez une facture de 2 612 $. La bonne nouvelle, c'est que le parti fédéral va virer 2 600 $ au compte de l'association de circonscription. Nous espérons que vous serez en mesure de déclarer cette somme sans dépasser votre plafond de dépenses. Certaines dépenses sont considérées comme étant des dépenses électorales et ne sont pas limitées, et nous...
M. Mayrand a dit que les virements de fonds dans un sens et dans l'autre sont légaux. C'est ce qui vous est arrivé, monsieur. Le transfert des dépenses ne l'est cependant pas. Il a admis qu'il s'agit d'un problème d'interprétation que les tribunaux devront trancher.
Est-ce que ça ressemble à ce qui vous est arrivé? Si c'est le cas, monsieur, pourquoi les gens d'Élections Canada n'approfondissent-ils pas le cas du NPD?
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Il m'a appelé un après-midi et m'a dit: « Écoutez, monsieur Martelli, est-ce que ça va si nous déposons 14 000 $ dans votre compte? »
Pour en revenir à mon histoire, j'ai demandé à Benoît ce que c'était que ces 14 000 $. « Oh, rien. Écoutez, j'ai demandé aux candidats des neuf autres circonscriptions, et vous seriez le dixième si vous acceptiez. C'est votre décision. »
Comme je disais, j'ai demandé à Benoît si ce virement pouvait porter à conséquence. Il a répondu: « Oh, tout ça est correct, pas de raison de s'inquiéter. » Alors je lui ai dit: « D'accord, allez-y, s'il n'y a pas de raison de s'inquiéter. »
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Martelli, il ne faut pas s'en faire avec les gens du parti au pouvoir. Il faut que vous sachiez que pendant sept mois, au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, ils ont mis du sable dans l'engrenage pour que vous ne puissiez pas parler de votre situation devant les parlementaires. C'est pour cette raison que l'affaire s'est rendue au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. D'ailleurs, l'ex-président du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, M. Goodyear, est ici. Vous voyez un peu leur stratégie pour empêcher les choses d'avancer, pour mettre du sable dans l'engrenage.
Le transfert de factures est le gros problème. Il n'est pas question d'autre chose. Vous avez entièrement raison: 15 partis politiques se sont présentés lors des dernières élections et seulement un d'entre eux est sous la loupe d'Élections Canada, soit le Parti conservateur du Canada. Vous avez entièrement raison. Lorsqu'il va puiser ailleurs... Même le mensonge de M. Del Mastro, qui dit que vous n'avez pas obtenu 10 p. 100 des votes, démontre la façon de faire qui est de détourner l'attention.
Je voudrais savoir si, à un moment ou à un autre, les gens du Parti conservateur vous ont obligé à participer au stratagème des fameux 14 000 $?
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Et ces 8 000 $ ne sont pas allés dans votre compte, mais dans le compte du Parti conservateur au palier national.
M. Liberato Martelli: Exactement.
Mme Carole Lavallée: Cela veut dire que, par une simple entrée-sortie de 24 heures dans votre compte effectuée par Michel Rivard, le Parti conservateur a ajouté 8 000 $ à son pécule, à son puissant trésor. C'est ce que ça veut dire.
M. Liberato Martelli: Exactement.
Mme Carole Lavallée: Donc, c'est différent de ce qu'on a déjà vu. Jusqu'à maintenant, on avait vu que des dépenses de publicité avaient été « pelletées ». Toutefois, dans ce cas-ci, ce sont des dépenses dont on ne connaît pas trop la nature.
Vous n'êtes pas sur la liste du directeur général des élections. Donc, il s'agit d'un autre système afin que le Parti conservateur fasse plus d'argent avec le remboursement accordé par le directeur général des élections à partir de l'argent des contribuables.
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Répondez simplement par oui ou par non.
La réponse est oui. Vous pouvez commander des affiches à un fournisseur A et des brochures à un fournisseur B. Comme candidat, vous n'étiez pas au courant de grand-chose, mais c'est quelque chose qu'il est possible de faire. C'est légal. Ça se passe au-dessus de la table.
Les affiches et les brochures sont de la publicité. Le parti national peut fournir des biens et des services. Je peux donc commander des affiches à un fournisseur A, des brochures à un fournisseur B, et je peux acheter de la publicité chez un fournisseur C, et ce fournisseur C peut être le parti national. C'est tout à fait légal. Il n'y a rien de mal là-dedans.
M. Mayrand a dit dans son témoignage devant le comité qu'il n'y a rien de mal là-dedans. Il ne s'agit que d'un autre fournisseur. C'est ce qui s'est passé dans l'affaire qui nous occupe. Des candidats ont acheté de la publicité chez un fournisseur. Il se trouve tout simplement que ce fournisseur est le parti national. Pourquoi? Parce que c'est plus économique si c'est le parti national qui achète la publicité régionale que si moi, M. Del Mastro et mes collègues achetons chacun notre publicité à part. C'est mieux si nous achetons beaucoup de publicité d'un seul coup. Cependant, j'ai le droit d'acheter de la publicité du parti national, et le parti national a le droit de virer des fonds à mon bureau de campagne. C'est au-dessus de la table, et c'est légal.
Ce qui me dépasse, monsieur, c'est ce que vous faites ici, c'est la pertinence de votre témoignage. Tout ce dont j'ai parlé est légal, tout cela a été confirmé par M. Mayrand devant le comité, ça s'est passé au-dessus de la table, mais vous êtes néanmoins ici même si vous n'avez aucunement participé à l'achat de publicité régionale. Vous n'avez pas participé à l'achat de publicité régionale.
Vous dites que les gens du parti national vous ont envoyé 14 000 $. Eh bien, peut-être. Ils ont le droit de le faire. Ils ont le droit de faire ça.
Ce que je suis en train de vous dire, c'est que, en réalité, vous êtes probablement ici parce que nos adversaires de l'autre côté vous ont invité parce que vous êtes un témoin hostile. Ils ont recours à vous pour faire passer leur...
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J'en arrive à ma question.
J'ajouterais, monsieur, que vous n'êtes pas titulaire d'une charge publique et que vous ne formulez pas d'observations au sujet des titulaires de charge publique, et c'est pourtant le mandat du comité. C'est ce que M. Del Mastro soulevait. En réalité, nous sommes en ce moment en dehors du mandat du comité, puisque nous parlons des partis. Nous sommes censés ramener tout cela aux titulaires de charge publique.
Vous n'êtes pas titulaire d'une charge publique, pas plus que vous n'avez interrogé un titulaire de charge publique. Il n'y a rien là-dessus dans votre témoignage. Alors la question fondamentale que je vous pose, monsieur, c'est: que faites-vous ici?
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Je m'aperçois que ce que vous faites, vous autres, c'est que vous tournez autour du pot, vous essayez d'éviter de faire sortir la vérité et d'aller droit au but.
Riez, monsieur, parce que bientôt, vous et vos collègues allez pleurer.
Une chose que je veux vous dire, monsieur, c'est que, si c'était vraiment pour quelque chose de national, comme vous l'avez dit, pour de la publicité, ne pensez-vous pas que j'aurais voulu utiliser ces 14 000 $ pour faire de la publicité? Je ne l'ai pourtant pas fait.
Pour en venir à ce que vous disiez, ces drôles de stylos et de crayons que vous distribuez, avec vos collègues, pour ma part, je n'avais pas d'argent pour ça. Les seules brochures que j'ai produites, je les ai payées de ma poche. Je les ai imprimées sur mon imprimante à la maison, en noir et blanc. Si nous avions eu de l'argent, je pense que ça aurait été beaucoup plus loin que ça.
Mais ce qui est en train de se produire ici, c'est que vous et vos collègues tentez de cacher ce que vous savez déjà, c'est-à-dire que vos jours sont comptés.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Martelli, de nous livrer un témoignage clair et concis. Je veux vous dire ceci: ne vous laissez pas bloquer la vue par cet écran de fumée créé par ces gens-là. Votre compas moral fonctionne beaucoup mieux que le sextant moral qui guide le Parti conservateur du Canada, croyez-moi. Vous semblez être capable de distinguer le bien du mal. À vos yeux, c'est évidemment quelque chose de mal que de prendre 14 000 $ et de prétendre qu'il s'agit d'une dépense effectuée localement, alors qu'en fait, cette somme fait partie des dépenses attribuables à la campagne nationale.
Les conservateurs peuvent baragouiner tant qu'ils voudront, ils n'arriveront pas à se débarrasser de cette mauvaise impression qui découle des manigances de financement électoral auxquelles ils se sont livrés. Vous êtes ici parce que vous êtes un gars qui se tient droit et qui peut éclairer cette affaire, et, pour ma part, je suis heureux de voir que vous êtes ici et que vous ne vous êtes pas livré au genre de méfait dont nous sommes témoins.
C'est le genre de chose qui dégoûte les gens de la politique, monsieur Martelli, et je vous comprendrais d'être un peu découragé de ce qui vous est arrivé.
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La seule chose que je puis dire ici, aujourd'hui, c'est que je n'ai rien à cacher et que je n'ai rien à perdre, comparativement à mes homologues ici présents.
Je suis désolé de devoir dire cela, mais, vous savez, M. Harper est très fort. Il vient au Québec chaque année le 24 juin — il ne vient pas avant — pour dire, hé, allons-y pour la fête nationale, bonne fête Québec! De façon générale, on ne le voit que dans les occasions spéciales. Je me rappelle que les candidats de trois autres circonscriptions l'ont invité, en vain. Il y avait moi, dans Bourassa, M. Ercolano Pingiotti, dans Saint-Léonard, et un autre monsieur, dans Maisonneuve, qui l'avions invité. Ça ne l'intéressait pas.
Comme je l'ai dit déjà, lorsqu'on m'a tassé, j'ai avalé la pilule. Je n'ai rien dit. Je me suis dit: « c'est ainsi que ça fonctionne, et c'est correct. » Je n'aurais pas pris la peine de venir ici. Mais de me faire participer à certaines de leurs manigances, dont ils veulent maintenant se dissocier, et de prétendre qu'ils n'en savaient rien ou que je n'ai pas obtenu 14,8 p. 100 des votes, je trouve ça un peu mesquin de votre part, messieurs. Je pensais que vous auriez fait vos devoirs, mais ce n'est pas le cas. Vous avez eu du temps pour parler, maintenant c'est mon tour.
La seule chose que je puis dire, c'est que je suis très déçu du gouvernement conservateur. Riez, monsieur: je suis content que vous riiez. Profitez-en, parce que vous n'allez pas rire longtemps.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, monsieur Martelli, il convient de vous féliciter d'avoir obtenu près de 16 p. 100 des votes à une élection, parce qu'il semble que non seulement vous n'avez profité d'aucun soutien, mais également que vous avez consacré votre propre temps et vos propres ressources à vos activités.
M. Liberato Martelli: Très juste.
L'hon. Charles Hubbard: Avez-vous été surpris d'entendre tout à l'heure M. Del Mastro dire que, pour ce qui est de la ville de Montréal, vous n'avez pas participé aux prétendus achats de publicité régionale? Autrement dit, le Parti conservateur n'appuyait apparemment pas votre candidature dans Montréal-Nord.
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De toute façon, merci de m'accorder du temps, et merci à notre témoin d'être venu.
Par rapport aux questions posées par M. Lemieux en particulier, sur le fait que ce qui s'est passé était tout à fait légal, il est évident que ce n'est pas grâce à ses efforts que le candidat a obtenu 15 p. 100 des votes, avec trois personnes pour diriger la campagne et sans argent. C'est évidemment la campagne nationale qui a apporté les dollars, la qualité du leadership de notre premier ministre actuel, M. Harper.
Quelqu'un a posé une question au sujet des visites des ministres du Cabinet. Eh bien, bien entendu, nous ne formions pas le gouvernement à l'époque. Dieu merci, nous le formons aujourd'hui; nous avons aujourd'hui des ministres du Cabinet pour faire des visites dans les circonscriptions, mais nous n'en avions pas auparavant. Il étant temps que les choses changent, et, Dieu merci, les Canadiens de partout au pays ont constaté qu'il y avait du changement, et nous avons maintenant un gouvernement conservateur ici.
Il est manifeste que la personne qui s'est présentée ici aujourd'hui à titre de témoin souhaitait soulever certaines questions de son propre chef, avec l'indulgence et l'accord des députés de l'opposition, et à leur invitation aussi. Il est clair que la question du soutien des candidats locaux par le parti national est légale. Nous avons obtenu des preuves du fait que les autres partis ont fait la même chose au cours de la dernière campagne.
La personne que nous avons devons nous n'est pas titulaire d'une charge publique, même si c'est là-dessus que porte la motion: les titulaires de charge publique. Nous la remercions donc d'avoir fait l'effort louable de partir de Montréal pour venir ici, mais, en réalité, son témoignage n'est pas pertinent. En fait, nous aurions entendu un témoignage beaucoup plus pertinent, monsieur le président, si on nous avait informés que nous avions du temps cet après-midi pour entendre un témoin qui aurait pu nous aider en répondant à nos questions, c'est-à-dire le directeur de la campagne nationale du Parti conservateur du Canada.
J'ai dit clairement ce matin que nous aurions pu recevoir cette personne. Ce n'était pas clair à mes yeux que nous n'allions recevoir qu'un seul témoin cet après-midi. La faute m'incombe en partie. Lorsque j'ai vu qu'il n'y avait que trois témoins, j'aurais dû soulever la question: si nous étions en mesure de recevoir cinq témoins dans la matinée, pourquoi ne pas en recevoir quatre dans l'après-midi?
Voici ce que je veux dire. Si nous voulons faire les choses de façon objective, ce qui est hautement improbable, mais si c'était le cas, ç'aurait été bien que vous nous disiez, puisque vous êtes le président du comité, que nous n'allions pas recevoir cette personne pendant la matinée, mais que nous aurions peut-être le temps de le faire dans l'après-midi, parce que nous avions réservé deux heures pour une personne. Ça a été une discussion intéressante, mais nous aurions eu du temps pour recevoir d'autres témoins.
Pour que le comité fonctionne davantage comme un véritable comité parlementaire, comme dans le passé — je siège au comité depuis que le Parlement actuel a été formé, au printemps 2006, et nous avons étudié de nombreuses questions de façon tout à fait conforme à la tradition parlementaire — je pense qu'il aurait été approprié que nous fassions cela.
Je remercie le témoin d'être venu. Je pense que les questions... Il doit prendre conscience du fait qu'il lui appartient, comme à tous les candidats, de comprendre le rôle de candidat. Nous demandons en ce moment une interprétation des règles en vigueur au moment de l'élection.
Nous croyons avoir raison, qu'il n'y a rien de mal dans ce que nous avons fait. Nous avons fait preuve d'une grande transparence, d'une grande ouverture et nous avons accepté que le processus se déroule de façon publique dès le début, et nous n'essayons pas, contrairement à ce que le député du NPD ici présent l'a dit, de cacher quelque chose. C'est tout à fait le contraire. Nous avons été clairs dans la presse, clairs à la Chambre des communes, et nous sommes clairs dans notre demande d'interprétation de notre point de vue sur ce qui était en place au moment de l'élection.
Il se peut que beaucoup de candidats ne connaissent pas les règles. Je ne vous blâme pas, parce qu'il y a beaucoup de règles. Lorsqu'on fait une campagne avec trois personnes seulement dans une circonscription, et sans argent, c'est très difficile de s'occuper de ce genre de questions particulières.
Ce n'est pas le cas dans ma circonscription. Il se trouve que je suis tout à fait au courant de ce qui se passe. J'ai été directeur de campagne, et j'ai participé à de nombreuses campagnes, tant à l'échelon fédéral qu'à l'échelon provincial. Je connais donc assez bien les problèmes auxquels nous sommes confrontés au quotidien, ce qui n'était peut-être pas votre cas.
En réalité, cependant, le témoin n'a rien apporté de nouveau au débat aujourd'hui, ni n'a permis de faire avancer la discussion. Nous aurions pu recevoir le directeur de campagne du Parti conservateur du Canada cet après-midi, et nous aurions vraiment pu poser de bonnes questions et obtenir de bonnes réponses. Je suis désolé que nous ayons raté cette occasion.
Merci, monsieur le président.
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Malheureusement, les cinq minutes sont écoulées.
Monsieur Martelli, je crois qu'il n'y avait rien là pour vous intéresser, mais il y avait certainement des déclarations.
Pour l'intérêt du comité, vous savez peut-être que, avant d'ouvrir la séance ce matin, je suis allé parler à M. Finley à la table des témoins et je lui ai dit, en effet, et je lui ai répété ce que je lui avais dit dans la note que je lui ai fait envoyer vendredi par le greffier: notre horaire pour la matinée est très chargé, et nous ne pouvons pas entendre son témoignage. Je lui ai dit que nous serions peut-être en mesure de le recevoir cet après-midi, mais il a refusé; il voulait comparaître ce matin. Ce n'était pas possible. Je lui ai aussi dit qu'il était cité à comparaître mercredi. Mais dans la lettre, j'ai précisé qu'il pouvait venir jeudi, car je croyais qu'il nous resterait de la place jeudi, en fonction de mes prévisions.
Ainsi, il ne fait aucun doute que M. Finley a été cité à comparaître. Nous voulons vraiment entendre son témoignage. Il a été cité à comparaître mercredi. Nous espérons qu'il comparaîtra; mais si ce n'est pas mercredi, j'espère qu'il communiquera avec nous et acceptera notre offre de comparaître jeudi, afin que nous puissions entendre ce témoin très important. Je crois que les députés seront d'accord avec moi.
Maintenant, au sujet de la question des titulaires de charge publique, honorables députés, on a évoqué le fait que notre discussion devait se limiter aux titulaires de charge publique. Dans la motion, on ne précise pas que l'on peut seulement traiter de titulaires de charge publique. Faites très attention: il s'agit de la conduite des titulaires de charge publique en matière d'éthique. Or, pour comprendre la conduite des titulaires de charge publique en matière d'éthique, il faut comprendre l'activité dans laquelle ils sont impliqués, laquelle pourrait mener à une initiative éthique qui consiste à dénoncer, à récuser ou à prendre une autre mesure au nom de ce titulaire de charge publique, en vertu de la directive du premier ministre de 2006 ou, puisqu'elle a été retirée depuis, aux termes des modifications de la Loi sur les conflits d'intérêts qui l'a remplacée.
C'est très compliqué. C'est lié à ce qui déclenche les activités entreprises au nom des titulaires de charge publique, activités qui, sur le plan éthique, touchent leurs intérêts privés. Les intérêts privés découlent de leur participation à une campagne électorale, dans le cadre de laquelle ils ont soumis un compte de dépenses de campagne électorale après leur entrée en poste à titre de titulaires de charge publique. Il y a des allégations selon lesquelles ces comptes n'ont pas été soumis correctement, et il y a d'autres allégations selon lesquelles il pourrait y avoir certaines conséquences. Je ne veux pas aborder ce sujet.
Il faut examiner l'événement, afin de déterminer et de comprendre ce qui est arrivé et de voir si quelqu'un aurait dû savoir ou était tenu de savoir...
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Je comprends cela, mais M. Lemieux a soulevé cette question au sujet du témoin, disant qu'il n'aurait pas dû être présent et remettant sa présence en question. Et je tente d'expliquer le fait que M. Martelli s'est présenté, sans avoir été cité à comparaître, pour nous aider à comprendre ce qui est arrivé.
Maintenant, enfin, je vais demander à M. Martelli s'il souhaite présenter un dernier commentaire avant de partir, et ensuite, je vais faire une pause de dix minutes et nous allons revenir; nous nous prononcerons ensuite sur la motion de M. Reid au sujet de l'enquête indépendante d'Élections Canada. J'aimerais aussi que nous nous prononcions sur le budget. Voilà ce que je propose.
Maintenant, avant que nous accordions la parole à M. Martelli pour son dernier commentaire, le cas échéant, monsieur Del Mastro, pourriez-vous s'il vous plaît nous exposer les fondements de votre rappel au Règlement?
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Oui, c'est d'ordre procédural, monsieur le président. Et j'ai été patient et j'ai écouté votre déclaration. Je vous demanderais, s'il vous plaît, d'être patient et d'écouter ce qui suit. Ce sont vos mots, monsieur le président, prononcés à 15 h 45 le 19 juin. J'ai lu la première partie. J'aimerais continuer:
Nous ne sommes pas autorisés à déterminer les normes éthiques d'un parti ou d'un autre, ce n'est pas dans notre mandat. Notre mandat ne vise que les titulaires de charge publique et leurs devoirs à l'égard des normes éthiques établies par le premier ministre et incluses dans le Code de déontologie parlementaire qui fait partie du Règlement. J'espère que tout le monde comprend que nous ne sommes pas en position, selon notre mandat et la motion qui nous est soumise, de nous prononcer sur un parti politique et ses activités, nous n'y sommes pas autorisés. Cela ne fait pas partie de la discussion. Les seules circonstances dans lesquelles nous pourrions l'envisager, c'est si le comité ciblait précisément cette question, mais ce n'est pas le cas
Nous ne devrions pas parler des partis politiques ni de ce qu'ils ont fait. Nous devrions parler des personnes, comme je l'ai précisé dans ma décision, qui sont nommées dans les conclusions d'Élections Canada et qui ont participé à certaines activités qui pourraient avoir donné lieu à des poursuites sur la base de normes d'éthique.
Nous devons être très prudents. Je sais qu'il est plus excitant de parler des élections, des partis et du reste, mais nous devons nous en tenir à notre mandat et aux motions. Ce comité n'examinera pas les partis politiques eux-mêmes. Nous n'y sommes pas autorisés. Nous nous penchons sur le cas de personnes assujetties à ce code et aux normes éthiques exigées des titulaires de charge publique.
Une voix: Bravo!
M. Dean Del Mastro: Monsieur le président, c'est en toute humilité que je vous demanderais d'honorer ces paroles louables et de bien vouloir diriger le comité à l'avenant. C'est tout.
Or, ce que nous avons entendu aujourd'hui n'avait rien à voir avec vos paroles prononcés à 15 h 45 le 19 juin 2008, lesquelles visaient à orienter les travaux du comité. Maintenant, s'il y a eu des changements — et, si j'en juge par ce que vous venez de dire il y a quelques minutes, les choses ont encore changé —, j'aimerais obtenir des précisions, car, de toute évidence, la motion qui a été formulée ne l'a pas été à cette fin — ce que nous avons entendu cet après-midi — certainement pas, et vous avez indiqué très clairement que ce n'était pas là l'intention derrière cette motion.
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Je reste sur mes positions, monsieur Del Mastro, car il ne s'agit pas de nous prononcer sur les activités éthiques d'un parti. Nous traitons du comportement de titulaires de charge publique en matière d'éthique. Mais si vous jetez un coup d'oeil, monsieur Mastro — et je sais que vous n'êtes pas membre du comité et que vous n'étiez pas présent —, à la décision que j'ai rendue sur l'admissibilité du débat sur la motion en premier lieu, j'ai exposé en détail, tout d'abord, le principe selon lequel notre mandat se limite aux titulaires de charge publique. Mais, deuxièmement, la question concerne la cession d'argent, et cette cession, comme nous le savons tous, n'a pas d'incidence sur quoi que ce soit. C'est tout à fait permis. La question touche plutôt l'attribution ou la comptabilité des dépenses. C'est ça, la question. Mais on ne peut pas faire fi du processus au cours duquel les titulaires de charge publique ou d'autres candidats... car aucun d'entre eux n'était titulaire de charge publique à l'époque, mais ils ont tous participé à un événement qui supposait la soumission de comptes.
Pour le comité, le lien est le suivant, et comprenez bien la subtilité; la nuance est très ténue, je sais bien: après l'entrée en poste de six ministres et de quatre secrétaires parlementaires à titre de titulaires de charge publique, une fois que ces personnes ont commencé à occuper ces postes, elles ont soumis un compte de dépenses électorales final aux termes de la Loi électorale du Canada, le directeur général des élections les a remis en cause, puis il y a eu d'autres procédures, etc. Voilà l'événement. C'est à ce stade que les titulaires de charge publique ont peut-être dû déposer un rapport devant la commissaire à l'éthique ou le premier ministre. Il y avait peut-être des exigences relatives à la récusation. Je ne sais pas encore. Nous allons entendre des témoins qui nous aideront à comprendre ce qui aurait dû déclencher cela. Mais nous recevrons des témoins experts. Et les membres du comités prendront connaissance du fait que certains témoins experts, au sujet de contraventions de la Loi électorale du Canada, ont clairement déclaré que des accusations criminelles étaient possibles. C'est grave; je prends cela au sérieux. Et ne commençons pas à couper les cheveux en quatre. Au bout du compte, nous parlons des lignes directrices qui s'appliquent aux titulaires de charge publique.
Assez sur ce sujet.
Monsieur Martelli, si vous avez un dernier commentaire, la parole est à vous.
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En fait, il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement. Je veux seulement poser une question concernant le calendrier des témoignages.
Comme nous avons reçu ce matin deux témoins qui n'ont pas participé à l'achat média régional — et, bien sûr, il y a ici ce monsieur dont la pertinence de la comparution pourrait être remise en cause; — je me demande seulement si le président envisage la possibilité de permettre au comité d'examiner la liste des témoins, pour voir s'il y a d'autres témoins qui ne sont peut-être pas pertinents et de revenir sur sa décision de ne pas permettre la comparution de témoins conservateurs dont l'intervention serait tout à fait pertinente.
Je ne veux pas présenter une motion, car je ne veux pas abuser du fait que j'ai la parole. Je pourrais facilement présenter une motion, monsieur le président, mais je fais appel à votre bon sens et je vous adresse une demande. Je crois qu'il serait tout indiqué que le comité revoie la liste des témoins dans le but de retirer les témoignages qui ne sont pas pertinents et d'ajouter la liste de conservateurs dont le témoignage serait, en fait, à mon humble avis, pertinent.
Je demanderais cela au président, s'il vous plaît.
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Tout d'abord, en ce qui concerne le fait que la participation à l'achat média soit un critère pour comparaître, je ne crois pas qu'il ait déjà été établi. Nous savons effectivement que chacune des parties était invitée à présenter une liste de témoins proposés. La liste de témoins a été soumise à l'approbation du comité.
Vous n'êtes pas sans savoir, monsieur Goodyear, que durant les audiences de juin, lorsque nous nous sommes prononcés sur la motion dont il est question aujourd'hui, il y a eu deux amendements. Selon l'un des amendements, nous songerions aussi à inviter des personnes d'autres partis. C'était l'essentiel de l'un des amendements ou sous-amendements. Selon l'autre, le comité se pencherait aussi sur des activités qui ont eu lieu dans le cadre d'élections tenues avant 2006. Comme vous le savez, le comité a contesté et rejeté les deux, et c'est entre autres pour cette raison que nous nous trouvons aujourd'hui devant la motion qui a pour objet d'axer nos travaux sur les candidats conservateurs exclusivement, et seulement dans le cadre des élections de 2006.
Le comité a proposé ses témoins; je ne les ai pas remis en question. Mais je crois que, pour qu'il y ait un changement, si les membres veulent proposer tout changement au sujet des témoins ou des témoins à venir, le comité devra procéder par avis de motion, je crois.
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Nous reprenons maintenant nos travaux.
Chers collègues, je vous avais avisés, à la dernière réunion, que je vous présenterais un budget. J'aimerais que l'on en parle tout de suite. Je crois que c'est assez simple. Je ne veux pas divulguer de détails personnels, mais quelques-uns de nos témoins aimeraient qu'on leur rembourse promptement les dépenses qu'ils ont engagées dans le but de comparaître, et ils aimeraient nous remettre leur demande de remboursement aujourd'hui. Nous ne pouvons pas traiter cette demande sans budget.
Je vous ai distribué un budget établi à ma demande par les greffiers, en fonction de nos attentes les plus réalistes concernant les témoins qui comparaîtraient et qui engageraient des dépenses liées au déplacement.
Le total de l'indemnité de déplacement a été estimé à environ 39 900 $. Dans l'éventualité où le comité décide de tenir d'autres réunions avec d'autres témoins, il faudra soumettre un nouveau budget à l'approbation du comité.
S'il n'y a pas de questions, j'aimerais simplement demander au comité s'il approuve le budget tel qu'il a été présenté?
Avez-vous une question, Monsieur Del Mastro? D'accord, ce sera ensuite au tour de M. Tilson et de M. Wallace.
Monsieur Del Mastro, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
Je m'oppose fondamentalement à ce que vous avez dit au sujet des titulaires de charge publique. Vous m'avez enlevé la parole environ mille fois lorsque je tentais de résumer la notion de titulaire de charge publique pendant la dernière... Mais c'est dans la motion.
Il y a des personnes qui sont venues seulement aujourd'hui, et je crois qu'il faudrait rembourser les personnes qui sont venues aujourd'hui. Tout d'abord, je crois que ce budget aurait dû être adopté dans le cadre de la dernière série de réunions, avant que vous invitiez des gens, mais puisqu'il est là aujourd'hui, je suis prêt à approuver un budget à cet égard.
Même si la moitié des témoins — et je les ai comptés — n'ont pas participé à l'achat de publicités régionales, j'aimerais savoir, des témoins qui apparaissent sur cette liste, car vous devez savoir dans une certaine mesure qui ils sont, combien ont réellement participé à l'achat de publicités régionales. S'ils n'ont pas participé à l'achat de publicités régionales — et que vous soyez d'accord avec cela ou non, je m'en fiche — ils ne devraient pas, en fait, être invités à comparaître. Ils nous font perdre notre temps et, en l'occurrence, contribuent à gaspiller l'argent des contribuables. Je ne m'oppose pas à l'invitation de personnes qui ont participé aux élections de 2006 et qui ont joué un rôle dans l'achat de média régional, mais, à cause de ceux pour qui ce n'était pas le cas, je crois que nous devrions revoir la liste et retirer ces candidats.
La question que je vous adresse, monsieur, est la suivante: savez-vous si, de toutes les personnes présentes — combien y en a-t-il, une vingtaine? —, toutes les 20 ont participé à l'achat de publicité régionale?
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Merci, monsieur le président.
Mon opinion diffère un peu de celle de mes collègues. Ce n'est pas de la faute des témoins s'ils ont été cités à comparaître, et ce n'est pas non plus leur faute si le Parti libéral a décidé d'utiliser un comité parlementaire à ses propres fins politiques. Ainsi, je vais approuver le remboursement des dépenses des témoins. Peut-être que nous pourrions présenter une motion plus tard pour que le budget soit remboursé par le Parti libéral.
Cela dit, j'approuve le budget, car ce n'est pas la faute des témoins s'ils ne sont que des pions sur l'échiquier.
Par ailleurs, c'est pourquoi j'allais vous proposer, lorsque nous parlions plus tôt, de me permettre de présenter la motion relative à la révision de la liste, car cela pourrait influer sur le budget.
Cela dit, je ne crois pas que les témoins devraient subir les conséquences de ce petit jeu, car c'est effectivement ce qui se passe. Alors je vais approuver le budget.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à vous transmettre mes préoccupations. Je comprends bien qu'il y a des frais liés à la comparution de témoins devant le comité, mais si le témoignage de ces témoins n'est pas pertinent aux délibérations, je crois qu'on impose un fardeau indu aux contribuables en indemnisant ces témoins pour leurs déplacements, sans parler du coût bien réel des travaux du comité. Beaucoup de personnes sont en service chaque fois que siège le comité.
Par exemple, nous avons reçu ce matin Louise O'Sullivan, et elle n'était pas vraiment là pour répondre aux questions. Elle n'avait qu'un message à transmettre: « Je n'avais rien à voir avec cette affaire. » C'est tout, mais il a fallu payer pour cela. Nous étions tous assis ici, le temps filait, et les contribuables canadiens ont dû assumer les frais.
Quant à Ann Julie Fortier, nous examinons les événements survenus en 2006, alors qu'elle a travaillé en 2004. À quoi pensez-vous? Elle est venue ici et elle n'avait pas grand-chose à dire.
Ensuite, bien sûr, nous avons accueilli notre témoin, M. Martelli, tout de suite après dîner, et il n'avait absolument rien à voir dans l'achat de publicités régionales. Il ne figure même pas sur la liste qu'a présentée M. LeBlanc, mais nous le payons pour être ici. Nous sommes restés ici tout l'après-midi et nous avons parlé à un témoin qui n'avait rien à contribuer à la réalisation du mandat du comité, et nous demandons aux contribuables d'en assumer les frais.
Ainsi, j'appuie vivement le propos de M. Wallace. Si les propos des témoins sont effectivement pertinents dans le cadre du mandat du comité, nous devrions certainement les indemniser, comme nous le faisons avec tous les autres témoins. Mais si nous ne faisons qu'inviter Pierre, Jean, Jacques, parce que c'est le désir de la majorité là-bas, je crois que les Canadiens devraient savoir qu'ils paient pour cela. Ils financent cette petite vendetta de l'opposition qui consiste à inviter des témoins qui ne sont pas pertinents.
Nous sommes en démocratie. C'est la tyrannie de la majorité, et vous êtes la majorité. Ce sont les paroles mêmes du président de la Chambre. Il faut que je passe par le président, bien sûr, alors veuillez transmettre le message à M. Nadeau: le président de la Chambre lui-même a déclaré que les comités sont soumis à la tyrannie de la majorité, et que cela nous entraînait vers l'anarchie. Maintenant, cela fait en sorte que les contribuables paient pour la comparution de personnes dont le témoignage n'est pas nécessairement pertinent au mandat du comité, à l'enquête ou aux audiences que nous tenons en ce moment.
Merci de votre patience, monsieur le président.
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Monsieur le président, j'imagine que vous avez fait, avec le bureau du greffier ou de la greffière, une analyse très stricte des dépenses à engager et que vous surveillerez cela de près. Entre autres, veillez donc à ce que Doug Finley ne soit pas payé deux fois. Cela me semble correct. J'imagine que tous les comités sont faits correctement.
S'il fallait entendre seulement les témoins que le Parti conservateur veut entendre, évidemment, ça ne nous coûterait pas un sou. Car depuis le début, les conservateurs ne veulent même pas qu'on mène cette analyse. Alors, il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils soient d'accord pour qu'on reçoive des témoins. Malgré la grande pertinence des témoins, chaque fois, ils disent que ce sont des gens dont le témoignage n'est ni nécessaire ou utile. C'est ce qu'on entend depuis le début. Comme je l'ai dit plus tôt, ils sèment le chaos et ensuite, ils le dénoncent.
Bref, je suis parfaitement d'accord [Note de la rédaction: inaudible].
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Merci, chers collègues. Ce point est réglé.
Dans le cadre de la dernière réunion du comité en juillet, la séance avait été ajournée, mais il restait encore un point à débattre. Il s'agissait de la motion de M. Scott Reid, député, qui est ainsi rédigée:
Que, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et concernant l'étude en cours, le comité demande au directeur général des élections de nommer un enquêteur indépendant pour examiner les allégations de fuite à propos d'une perquisition prévue dans les locaux du Parti conservateur et que cette enquête vise toutes les personnes qui étaient au courant de la perquisition avant que celle-ci n'ait lieu.
C'est la motion qui nous a été présentée par M. Reid. Nous avions prévu tenir un débat et passer au vote à notre dernière réunion. Malheureusement, le comité a décidé d'ajourner la séance, alors nous reprenons le débat qui découle de la motion de M. Scott Reid, conformément à l'avis de convocation que vous avez devant vous.
Pour le débat, nous avons M. Del Mastro, M. Tilson et Mme Lavallée.
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Monsieur le président, à la lumière du témoignage de M. Mayrand, nous ne savons pas trop comment les représentants du Parti libéral sont arrivés sur les lieux. Il ne semblait pas le savoir. Pourquoi étaient-ils même là? Que ce soit immédiat ou deux heures plus tard, pourquoi étaient-ils même là? Pourquoi les journalistes étaient-ils même là?
Naturellement — et je pense en politicien —, j'ai posé la question, qui a bien fait rigoler l'opposition, concernant la possibilité que M. Mayrand d'Élections Canada avait entre les mains les plans électoraux du Parti conservateur pour les prochaines élections. Il affirme que le document est dans un coffre-fort, sous clé. Pourquoi devaient-ils saisir ces documents? Pourquoi devaient-ils tout saisir? Pourquoi y avait-il au moins un parti politique sur les lieux? Qu'est-ce que cela avait à voir avec l'histoire? Comment l'ont-ils appris? Qui leur a dit? Il en va de même pour les journalistes.
Monsieur le président, je vais citer un article du Globe and Mail. Je le conserve depuis un bon moment, et je n'en ai pas la date. Il a été rédigé par Robin Sears, qui, quand M. Rae était premier ministre de l'Ontario, était son chef de cabinet. Il a été chef de campagne pour le NPD.
Dans un paragraphe, il parle de cette question. Voici ce qu'il a écrit:
Le comportement des représentants d'Élections Canada, qui est contraire aux valeurs canadiennes, est inacceptable en démocratie. À défaut d'une meilleure argumentation et de preuves à l'appui, Élections Canada ne remportera pas la lutte juridique, et nous en assumerons tous les coûts sur le plan politique. L'animosité provoquée par ses méthodes cavalières a infecté le système politique. Beaucoup de libéraux et de néo-démocrates sont scandalisés de tout cela. Ils savent qu'ils pourraient très bien être les prochaines victimes.
Qu'est-ce qui a causé tout cela? Pourquoi des personnes non autorisées en ont-elles eu vent? Quoi d'autre savent-elles? Y avait-il d'autre chose qu'elles savaient? Je crois que la motion de M. Reid est appropriée.
Naturellement, M. Mayrand ne connaît pas les réponses à ces questions; il faudra nous contenter de supposer que tout est en règle. Eh bien, peut-être que tout est en règle, mais peut-être pas. En toute franchise, je ne vois pas d'un bon oeil le fait que les plans électoraux du Parti conservateur soient conservés sous clé, surtout à la lumière de tout ce qui se passe, et alors qu'il ne sait même pas comment ces gens sont venus à son bureau.
Monsieur le président, quant à la proposition de recourir à un enquêteur indépendant, je ne crois pas vraiment que M. Mayrand, lorsque cette question lui a été posée — et quelqu'un pourrait rectifier mes propos, mais je crois bien que l'un des membres du comité lui a posé la question, quoique je ne m'en souvienne pas exactement — ne s'y soit vivement opposé. Si nous avons l'intention d'accomplir notre tâche dans cette affaire, il faudra passer par là.
J'aurais tendance à croire que cette question particulière ne se rapporte pas seulement à ce qui est arrivé au Parti conservateur. Comme l'a dit M. Sears, si permettons à Élections Canada de faire cela, une chose pareille pourrait arriver à n'importe lequel d'entre vous dans un avenir proche. Vous devriez tous vous en inquiéter. Peut-être qu'Élections Canada n'a rien fait de mal, mais la question n'est certainement pas résolue: on ne le sait pas. Comme il est reconnu que nous pensons qu'Élections Canada a peut-être fait quelque chose de mal, il faut recourir aux services d'une tierce partie pour qu'elle détermine, soit que l'organisme a fait quelque chose de mal et qu'il faut rétablir la situation, soit qu'il n'a rien fait de mal.
Tout ce que je peux vous dire, c'est que si M. Sears a raison, alors tous les membres de l'opposition devraient partager notre inquiétude concernant la manière dont les événements sont survenus.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Au Bloc québécois, en règle générale, nous sommes en faveur des enquêtes indépendantes. Nous convenons aussi du fait qu'un enquêteur indépendant rencontre tous les témoins concernés dans une affaire particulière. Nous sommes aussi favorables aux examens publics. D'ailleurs, nous faisons partie de l'exercice aujourd'hui.
Pendant que les conservateurs jouent les vierges offensées face à l'enquête interne du directeur général des élections, leur propre gouvernement, leur propre premier ministre a fait en catimini, de la main gauche, rapido-presto, deux enquêtes internes — non pas une, mais deux — que je qualifierais de « nounounes ».
La première a trait à l'affaire Maxime Bernier, au ministère des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires étrangères lui-même perd des documents au domicile de sa conjointe. On fait une enquête interne et on ne rencontre même pas la conjointe! Il s'agit d'une enquête interne!
Je ne vous parle même pas de la déclaration du conseiller de Barack Obama, répétée par un autre conseiller du premier ministre, au sujet de l'intention d'Obama d'abolir l'ALENA.
Donc, deux enquêtes internes « nounounes » n'ont rien donné parce qu'on n'a pas rencontré les vraies personnes. On n'a rien fait.
À présent, ils sont cinq représentants du Parti conservateur devant nous à nous faire la leçon, à faire la leçon à une institution importante et respectable. D'ailleurs, toute l'opposition a réitéré son respect à l'endroit d'Élections Canada et de son directeur, sauf ce parti.
Bref, ils sont en train de jouer les vierges offensées face à Élections Canada qui s'occupe d'une affaire, somme toute, qui n'a pas une dimension nationale, coast to coast, mais qui concerne vraiment juste l'ego de quelques conservateurs. On est en train de nous faire tout un numéro, à savoir qu'il faut absolument qu'un enquêteur indépendant fasse une enquête pour savoir qui a dit cela. En tout cas, c'est une histoire de « mémèrages ».
Cela étant dit, il est clair que, pour le moment, le Bloc québécois va voter contre cette motion de Scott Reid. D'ailleurs, je suis étonnée qu'on puisse discuter de la motion présentée par une personne qui n'est pas présente. Toutefois, si vous considérez que ces règles sont correctes, nous procéderons au vote. Nous voterons contre.
Lorsque ce gouvernement, le premier ministre, aura nommé un enquêteur indépendant pour faire une enquête sensée sur l'affaire Maxime Bernier et sur l'affaire de la déclaration d'un conseiller de Barack Obama concernant l'ALENA, nous réviserons peut-être notre position et nous verrons ce que nous pouvons faire d'une telle proposition.
Une voix: Il y a aussi l'affaire Cadman.
Mme Carole Lavallée: Ah, j'ai oublié de mentionner l'affaire Cadman. Merci.
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Permettez-moi de passer à un autre point, alors, et je vais prêter foi aux affirmations du président et des greffiers selon lesquelles les réponses à ces questions figurent en effet dans ce document. Ça reste encore à voir.
Les membres du comité se souviendront de la déclaration de M. Mayrand selon laquelle il avait parlé à quelques personnes dans le cadre de son enquête liée à la fuite.
Il a parlé à quelques personnes. Il n'en avait pas de compte rendu, remarquez. Ce n'est pas une enquête. C'est tout simplement poser des questions à quelques-uns de ses copains et négliger de prendre le taureau par les cornes, pour ainsi dire.
Je crois que cette affaire est très grave, et on devrait l'examiner. Et la personne à l'origine de la fuite, si fuite il y a eu, devrait être tenue responsable.
M. Mayrand a aussi mentionné — et je ne peux pas le citer, mais ses paroles figurent dans le procès-verbal — qu'il avait des préoccupations importantes liées au fait que, dans le cadre de l'enquête entreprise par le commissaire, ce dernier a invité la GRC et, apparemment, aurait téléphoné à ses copains libéraux et leur aurait dit de se ramener, car on allait... M. Mayrand s'est dit préoccupé par le fait que cela était survenu la veille de la journée où ces personnes allaient être interrogées et faire l'objet d'une décision. Alors, je crois que M. Mayrand lui-même a exprimé le besoin de procéder à un examen plus en profondeur de cette affaire.
La dernière chose que j'aimerais dire, c'est que je trouve assez intéressant que, depuis ce moment-là, Élections Canada a trouvé le moyen de permettre aux candidats à la chefferie du Parti libéral de reporter le remboursement de leurs prêts illégaux. Je crois seulement que, compte tenu de tout ce qui se trame à Élections Canada, une enquête relative à ce genre de processus s'impose. J'aurais espéré que la portée de la motion soit étendue. Je ne le proposerai pas, mais je crois fermement que les membres ici présents devraient voter pour qu'il y ait une enquête en bonne et due forme. S'il n'y a pas eu de fuite, je suis certain que les députés de l'opposition seront très heureux. S'il y en a eu une — eh bien, devinez quoi? — vous devriez être heureux de cela aussi.
Voilà ce que je voulais dire, monsieur le président. J'appuierai la motion.
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Merci beaucoup, monsieur le président. J'aimerais ajouter aux propos de mon collègue concernant le témoignage de M. Mayrand.
Quand M. Poilievre était ici, il a mentionné un courriel préparé par M. Mayrand le 18 avril au sujet d'une fuite. Il a mentionné le mot « fuite » à sept reprises, ce qui témoignait d'une vive inquiétude. Autrement dit, M. Mayrand craignait que le caractère impartial d'Élections Canada soit compromis par la fuite de sa visite au quartier général du Parti conservateur. Il était inquiet et ne voulait pas que la réputation d'Élections Canada soit entachée par cet événement.
M. Mayrand a été interrogé au sujet de l'examen mené qui a été entrepris, et il a déclaré que l'examen était effectué par des responsables de différents programmes de l'organisation. Alors on pouvait croire qu'il s'agissait d'un examen interne assez étendu. M. Poilievre a demandé leur nom. M. Mayrand a répondu que c'était surtout lui-même qui s'occupait de cette affaire. Mais il a ajouté que sa directrice des communications et le Bureau du commissaire participaient aussi à cette activité. Il y avait donc deux autres personnes — un groupe de trois.
M. Poilievre a demandé qui était au courant de ce qui allait se produire — cette visite au quartier général du Parti conservateur. M. Mayrand a répondu qu'il y avait lui-même, la sous-directrice générale des élections et la directrice des communications. Évidemment, M. Poilievre a cherché à confirmer que chacune de ces personnes avaient bien enquêté sur les autres pour déterminer l'origine possible de la fuite.
Bien sûr, c'est là que réside la difficulté. Élections Canada effectue un examen interne, et les trois personnes qui participent à cette activité effectuent un examen interne sur elles-mêmes pour déterminer s'il y a eu une fuite. M. Mayrand est préoccupé par cette histoire de fuite et craint que cela ne ternisse la réputation d'Élections Canada.
Je veux seulement conclure par une autre citation de M. Mayrand. Voici ce qu'il a déclaré: « Lorsque les allégations seront faites, sous forme écrite, et présentées aux autorités responsables, je serai heureux qu'il y ait enquête sur cette affaire. » Alors M. Mayrand, directeur des élections, a déclaré que, lorsque les allégations seront faites et qu'elles lui seront présentées sous forme écrite, il se réjouira de la tenue d'une enquête sur cette affaire. Il a expliqué que lui et son équipe ne voyaient aucune raison de prendre de nouvelles mesures ou de mener une enquête officielle sur cette affaire à ce moment-là, car il s'agissait principalement de tapage médiatique. C'est ce qu'il disait dans la phrase qui précédait son affirmation.
Ainsi, le comité peut saisir l'occasion d'aider Élections Canada. M. Mayrand serait heureux qu'il y ait une enquête, et, bien sûr, cet exercice ne peut être mené à l'interne par les gens qui savent bien s'ils sont eux-mêmes à l'origine de la fuite. Cela ne respecte absolument pas les normes éthiques. Elle doit être menée par un enquêteur indépendant. C'est une question de gros bon sens.
Nous avons la déclaration de M. Mayrand selon laquelle il serait heureux de la tenue d'une telle enquête. Mais je crois que les Canadiens se réjouiraient tout autant que cette enquête ait lieu, car je crois que les Canadiens se demandent ce qui s'est passé. Pourquoi les caméramans du Parti libéral étaient-ils sur les lieux à ce moment-là? Comment est-ce possible? Ce n'était probablement pas une coïncidence. Menons une enquête pour déterminer précisément comment sont survenus les événements.
Ainsi, je crois que la motion de M. Reid est judicieuse. On n'a qu'à lire les propos de M. Mayrand pour s'apercevoir qu'il serait lui-même heureux qu'il y ait enquête sur cette affaire. Je crois que le comité devrait demander qu'on mène une enquête pour protéger l'intégrité d'Élections Canada. C'est essentiel, et je ne vois pas pourquoi un député de l'opposition voterait contre. Y a-t-il quelque chose à cacher? J'imagine que c'est ça, la question.
Alors, j'encourage mes collègues, surtout ceux de l'opposition, à voter en faveur de cette motion. Je crois que c'est important, et M. Mayrand lui-même — tout comme les Canadiens qui ont vu étalés au grand jour les résultats de cette enquête interne et entendu les commentaires de M. Mayrand au sujet d'une enquête officielle — serait heureux de l'effectuer. Votons en faveur de cette motion.
Merci, monsieur le président.
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Si je comprends bien la motion, tous les témoins qui ont reçu un avis et dont le moment de comparution a été communiqué aux membres ont déjà été approuvés par le comité.
Quant au caractère pertinent, je crois que nous en avons déjà discuté. Tous les témoins ont participé à l'achat de publicités ou... Un candidat et un agent officiel ont refusé d'y participer, et le reste des témoins sont des représentants du Parti conservateur, d'Élections Canada ou du bureau du directeur des poursuites publiques. Le témoignage de ces personnes est clairement pertinent.
Je vous fais respectueusement remarquer, monsieur Goodyear, que la révision de la liste actuelle n'entraînerait probablement aucun changement, simplement parce que tous ces témoins sont pertinents de prime abord.
Quant au deuxième volet de la motion que vous proposez, au sujet de nouveaux témoins, il s'agit d'un point qui sera à l'ordre du jour jeudi, comme vous en avez été avisé, et nous en discuterons à ce moment-là.
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D'accord, merci. J'ai entendu la motion.
Monsieur Goodyear, comme je vous l'ai déjà dit, tous les témoins qui figurent actuellement sur notre avis de convocation ont été approuvés par le comité. Nous avons un point à l'ordre du jour concernant la convocation éventuelle de témoins supplémentaires; or, tenir un débat et voter sur une question qui a déjà été soumise au vote des députés ne serait pas approprié.
Par conséquent, je vais annoncer que la motion est irrecevable.
Des voix: Oh, oh!
Une voix: Je conteste votre décision.
Le président: Le président a été contesté. Il faut mettre la question aux voix immédiatement. Je demanderais à la greffière d'avoir l'obligeance de procéder à un appel nominal.
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Non, non, je suis désolé. M. LeBlanc a répondu à la question pour laquelle Mme Lavallée demandait plus de temps.
Des voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Silence, silence!
La décision du président selon laquelle la motion est irrecevable a été contestée. Ce n'est pas matière à débat. Je dois mettre la question aux voix immédiatement. La question est la suivante: la décision du président est-elle maintenue?
Madame la greffière, procéderiez-vous s'il vous plaît à un appel nominal?
(La décision du président est maintenue [Voir le procès-verbal])
Le président: Nous nous sommes occupés de l'ordre du jour, des témoins et de la motion présentée par M. Reid. Le comité s'est acquitté de toutes ses tâches pour le moment.
Des voix: Oh, oh!
Le président: Par conséquent, la séance est levée.