:
Merci, madame la présidente.
Mesdames et messieurs les membres du comité.
[Français]
je suis très heureuse d'être ici, parmi vous, aujourd'hui.
[Traduction]
J'aimerais commencer par féliciter le comité permanent au nom des Canadiennes et, à vrai dire, des femmes du monde entier, pour ses travaux récents, notamment ses études sur I'assurance-emploi et l'équité salariale. Avec toutes les réunions qu'il a tenues et toutes les études qu'il a menées, selon moi — et mes comparutions antérieures devant vous l'attestent — votre comité semble être le plus occupé de la présente législature!
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour vous exposer les grandes lignes des priorités du gouvernement du Canada en vue de promouvoir I'égalité des femmes et leur participation pleine et entière à la vie économique, sociale et démocratique de notre pays. Je suis également ici pour discuter du Budget principal des dépenses du gouvernement, ainsi que du Rapport sur les plans et les priorités de Condition féminine Canada.
Depuis son entrée en fonction, notre gouvernement a apporté de nombreux changements positifs à Condition féminine Canada. Parmi ces changements, on compte la création des deux fonds relevant du Programme de promotion de la femme: le Fonds communautaire pour les femmes et le Fonds de partenariat pour les femmes. De plus, pour soutenir les projets du Programme de promotion de la femme, nous avons augmenté de 42 p. 100 le financement de Condition féminine Canada, qui atteint maintenant un niveau sans précédent.
Ces changements pour le mieux ont été passés en revue récemment dans le rapport sur le rendement ministériel publié ce printemps. En fait, ce rapport indique que les changements apportés au Programme de promotion de la femme ont permis à Condition féminine Canada d'élargir sa portée et d'avoir un programme de financement plus ouvert et plus concurrentiel. Les changements se sont également traduits par une hausse substantielle des demandes de financement auprès de Condition féminine Canada et une plus grande diversité des bénéficiaires de financement.
Je suis ravie que plusieurs de ces modifications aient produit des changements tangibles dans la vie des Canadiennes d'un océan à l'autre. Le RMR indique qu'en 2007-2008, le nombre d'organismes ayant reçu un financement du Programme de promotion de la femme a augmenté de 69 p. 100. Parmi les organismes financés, 41 p. 100 en étaient à leur première demande de financement. En conséquence, au cours du dernier exercice financier seulement, les projets financés par le Programme de promotion de la femme ont bénéficié à 100 000 Canadiennes par voie directe et à un million de femmes par voie indirecte.
Le rapport a également signalé les nombreuses percées réalisées par les Canadiennes au fil des années. Par exemple, depuis 1971, la proportion de femmes âgées de 15 ans et plus qui détiennent un diplôme universitaire est passée de 3 p. 100 à 18 p. 100 de la population. En mai 2008, la participation des femmes au marché du travail est passée à 62,4 p. 100, un niveau record.
Les femmes font des progrès importants dans la société canadienne, et je suis heureuse de voir que Condition féminine Canada joue un rôle de premier plan afin d'améliorer la participation des femmes à tous les aspects de la vie de notre pays.
Le Rapport sur les plans et les priorités met encore davantage en lumière le travail positif de notre gouvernement en faveur de l'égalité des femmes. Le rapport relève que ma nomination en qualité de première ministre d'État qui se consacre entièrement au portefeuille de la condition féminine fera en sorte que Condition féminine Canada jouira non seulement d'une visibilité accrue, mais parlera d'une voie plus forte. Le rapport fait également état du fait que les changements que nous avons apportés à Condition féminine Canada ont eu pour effet une responsabilisation accrue sur le plan de l'égalité des sexes, un accroissement de la portée du programme et une capacité accrue d'établir des partenariats et d'obtenir des ressources. Je suis fière de nos changements, et je suis fière de la réaction favorable que nos changements ont obtenue.
Notre gouvernement a fait des progrès sur une multitude de sujets afin d'améliorer la participation des femmes. Il y est parvenu en mettant de l'avant des politiques et des mesures qui répondent aux grands défis, et en offrant les ressources qu'il faut pour aider à relever ces défis. Néanmoins, nous savons qu'il reste encore beaucoup à faire.
C'est pourquoi le plan d'action fédéral pour les femmes est une priorité majeure de notre gouvernement. J'achève actuellement le processus de consultation et des séances de dialogue se tiennent encore partout au pays pour discuter des piliers du plan d'action, à savoir améliorer la sécurité et la prospérité économiques des femmes; éliminer la violence faite aux femmes; et encourager les femmes à occuper des postes de responsabilité dans les grands organismes décisionnaires et à participer à la vie démocratique. Le plan d'action comportera également un élément qui traitera des femmes autochtones.
Notre gouvernement reconnaît l'importance du rôle que jouent les organismes sur le terrain en offrant du soutien et des services aux Canadiennes. C'est pour cette raison que nous avons accru de façon aussi importante le financement disponible et le nombre de groupes financés. Notre gouvernement soutient les organismes de la base, partout au pays, car ce sont eux qui connaissent le mieux les situations uniques des femmes dans leur région et les solutions tout aussi uniques qu'elles exigent.
Les projets que soutient Condition féminine Canada produiront des résultats concrets, par exemple, en offrant aux femmes des compétences et de la formation, ainsi qu'en créant des outils adaptés aux particularités culturelles qui aident les organismes à secourir les victimes de violence dans diverses collectivités, et en aidant les femmes âgées des collectivités rurales à planifier leur retraite.
Dans la dernière année, par l'intermédiaire du Fonds de partenariat pour les femmes de Condition féminine Canada, de nombreux partenariats ont vu le jour et ils m'inspirent une très grande fierté. Par exemple, Condition féminine Canada a établi un partenariat avec l'organisme À voix égales, que vous connaissez déjà, qui incitera 5 800 filles et jeunes femmes à assumer des postes de responsabilité dans leurs collectivités. Je sais que chacun d'entre vous en reconnaît l'importance. Je crois qu'à ma demande mon personnel a apporté des brochures pour chacun d'entre vous.
De plus, notre partenariat avec WeConnect Canada donnera aux femmes propriétaires d'entreprise des possibilités d'accès à des fournisseurs variés dans des marchés partout dans le monde. J'en ai appris l'existence quand j'étais secrétaire d'État au commerce, et j'ai été très excitée de pouvoir saisir cette occasion quand je suis arrivée à Condition féminine Canada. Qui plus est, le partenariat avec CATA WIT (L'Alliance canadienne des technologies avancées, Femmes en technologie) encouragera les jeunes femmes à faire carrière dans le secteur de la technologie. Enfin, notre partenariat avec l'Association des chefs du Manitoba sensibilisera davantage les Canadiens à la question du trafic des personnes et des répercussions dans les collectivités autochtones. Je sais que c'est un travail que Mme Neville soutient.
En cette période d'incertitude économique, le gouvernement du Canada reste déterminé à promouvoir l'égalité des femmes et leur pleine participation à tous les aspects de la vie sociale, économique et démocratique du Canada. J'ai également le plaisir d'informer les membres du comité qu'au cours des prochaines semaines, nous lancerons un appel de propositions dans le cadre du Fonds communautaire pour les femmes.
J'ai aussi été très occupée à représenter le Canada à l'étranger. Condition féminine Canada joue un rôle important dans la représentation du Canada dans les instances internationales, et cela a été un plaisir pour moi de faire partie de ce processus.
En novembre, au nom du gouvernement du Canada, j'ai adhéré à la campagne de l'UNIFEM « Dites non à la violence contre les femmes », destinée à sensibiliser la communauté internationale au problème de la violence faite aux femmes.
En mars, j'ai mené la délégation canadienne à la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme. J'ai eu l'occasion de prononcer l'allocution en tant que chef de la délégation du Canada. J'ai aussi eu des rencontres bilatérales avec mes homologues de nombreux pays, j'ai participé à des tables rondes et pris la parole devant le groupe de discussion sur les femmes en Afghanistan. J'ai dit à l'intention de mes collègues autour de la table qui y étaient avec moi que j'appréciais le fait qu'elles soient venues.
En mars, j'ai eu l'occasion de me rendre à Washington où j'ai rencontré Valerie Jarrett, conseillère principale et adjointe du président. Elle a récemment été nommée présidente de la Commission de la Maison-Blanche responsable des femmes et des filles, de création récente. Mme Jarrett et moi-même avons discuté d'un certain nombre de questions d'importance pour les femmes de nos deux pays, mais je dois dire que cela a été un véritable honneur d'entendre Mme Jarrett féliciter le Canada pour nos dispositifs de promotion de la femme au sein du gouvernement et pour le leadership dont le Canada a fait preuve en désignant une ministre qui se consacre exclusivement à la situation de la femme. C'est avec plaisir que je poursuivrai les échanges avec elle et que nous mettrons en commun nos pratiques exemplaires. Je ferai des annonces à ce sujet prochainement.
En avril, nous avons aussi tenu notre réunion fédérale-provinciale-territoriale annuelle. Mes homologues et moi-même avons eu une rencontre très fructueuse et avons discuté des questions de la violence contre les femmes et des femmes autochtones. Une des questions qui a tout particulièrement soulevé l'intérêt autour de la table est celle du potentiel des femmes dans des occupations non traditionnelles, un sujet que le comité compte étudier à un moment donné, d'après ce que je sais. Le potentiel est énorme, en ce qui concerne la contribution des femmes canadiennes à l'économie du Canada dans des emplois non traditionnels.
Je suis impatiente de voir votre rapport sur le sujet. Je vous encourage à l'étudier et à examiner des secteurs précis auxquels vous n'auriez pas pensé par le passé, comme le secteur automobile, où, je sais, les femmes ne sont pas fortement représentées. Je pense qu'on pourrait l'examiner aussi, dans nos efforts de préparation pour l'avenir, et peut-être l'énergie solaire, et bien sûr la technologie. Évidemment, c'est à votre comité de décider si vous voulez l'étudier.
Mes homologues des provinces et moi avons également uni nos voix pour féliciter le premier ministre de sa position au sujet de la charia en Afghanistan. Nous avons pris unanimement la décision de soutenir la position du premier ministre sur cette question très importante. Je pense que cela témoigne de l'engagement du premier ministre et du gouvernement envers les femmes, chez nous et à l'étranger.
Je suis certaine que la publication, plus tôt ce mois-ci, du rapport printanier de la vérificatrice générale, et plus particulièrement du chapitre sur l'analyse comparative entre les sexes, a sûrement beaucoup intéressé le comité. Je suis impatiente de déposer au cours des prochaines semaines la réponse de notre gouvernement au rapport du Comité permanent de la condition féminine intitulé Vers une budgétisation sensible à la sexospécificité: relever le défi de l'égalité entre les sexes.
Le gouvernement du Canada reconnaît l'importance d'inclure l'analyse comparative entre les sexes (ACS) dans le processus d'élaboration et d'évaluation des politiques et des programmes. Il a pris des mesures pour mettre en oeuvre des cadres d'ACS et continuera d'améliorer la pratique de l'ACS dans l'ensemble des ministères et organismes.
J'estime qu'il est important de mettre en lumière l'engagement de notre gouvernement envers la mise en oeuvre de l'ACS. Depuis que nous avons formé le gouvernement, en 2006, le ministère des Finances a effectué une ACS sur les éléments du budget dont il a la responsabilité, processus qui s'est poursuivi à l'occasion de notre récent plan d'action économique. Sous la direction du premier ministre, depuis 2007, afin d'obtenir des fonds, les présentations au Conseil du Trésor doivent comporter une analyse comparative entre les sexes. En 2008, notre gouvernement a adopté une mesure stipulant que tous les mémoires au Cabinet doivent inclure une analyse comparative entre les sexes. Ce sont toutes là d'importantes décisions politiques.
À l'heure actuelle, les ministères obtiennent de la formation par l'entremise de Condition féminine Canada pour pouvoir effectuer l'ACS dans leur propre organisation. Condition féminine Canada est également disponible pour répondre aux questions et fournir des orientations en ce qui a trait à l'ACS.
Dans notre plan d'action économique du budget de 2009, notre gouvernement a adopté une approche équilibrée afin de stimuler la croissance économique, rétablir la confiance et soutenir l'ensemble de la population canadienne, sans oublier les femmes et leurs familles. Le plan sera avantageux pour toutes les femmes, même les plus vulnérables et les plus durement touchées par la récession. Grâce à un plan d'action économique qui combine judicieusement les mesures de stimulation et de soutien, notre gouvernement veut s'assurer que les Canadiennes et leurs familles sortiront plus rapidement — et en meilleure posture — de l'actuel ralentissement économique.
Nous devons souligner les progrès réalisés au chapitre de l'égalité des femmes et de leur pleine participation à la société canadienne, mais nous devons aussi prendre acte des défis et des obstacles qui perdurent. Nous devons envisager les prochaines étapes qui nous mènerons à l'égalité de toutes les femmes, dans toutes les facettes de leur vie. Je puis vous assurer que notre gouvernement continuera de concentrer ses efforts dans les secteurs où les besoins sont les plus criants afin d'apporter des changements réels dans la vie des femmes. Nous investirons dans des projets qui touchent directement les femmes et qui influent sur des aspects déterminants de leur vie.
Mesdames et messieurs les membres du comité, merci beaucoup.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Merci à vous, madame la ministre, d'être venue aujourd'hui. Je suis heureuse que vous ayez pu venir. Comme vous le savez, nous avons présenté plusieurs invitations et je suis heureuse que vous soyez ici aujourd'hui.
Votre allocution a fait naître en moi beaucoup plus de questions que je ne le prévoyais. Je vais essayer de vous les poser rapidement.
Vous avez parlé de lancer prochainement un appel de propositions dans le cadre du Fonds communautaire pour les femmes. L'exercice financier a commencé il y a quelques mois et j'ignore quand l'appel sera lancé, mais cela m'inquiète. Nous savons que les budgets n'ont pas été engagés entièrement l'an dernier. Comment votre ministère va-t-il les traiter pour que les sommes puissent être employées et déboursées cette année.
J'ai une question au sujet du programme de partenariats. Quand un programme de partenariats est annoncé, est-il nécessaire que les engagements des partenaires soient en place avant que vous ne versiez le financement au programme de partenariats? C'est la logistique qui m'intéresse.
Brièvement, je vous pose des questions et vous pourrez prendre le temps qu'il faut pour y répondre.
Le rapport de la vérificatrice générale sur l'analyse sexospécifique a révélé, on le sait, que c'est très insatisfaisant. Ce n'est pas vraiment ainsi que c'est exprimé, mais le système est essentiellement un bourbier. Elle a mis en relief plusieurs ministères. Certains sont meilleurs que d'autres; Transports Canada, on le sait, n'a pas passé la rampe; elle n'a pas abordé les autres. Qu'allez-vous faire avec les autres ministères qui sont là?
Vous avez parlé de la rencontre provinciale. J'ai eu des discussions avec certaines des personnes qui étaient là, et je sais que l'une des questions principales était celle de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants. Je me demande si vous pourriez nous en parler.
Je vais en poser une autre et puis j'y reviendrai, si j'ai plus de temps.
J'ai maintenant une liste de toutes les propositions. Je les ai examinées soigneusement. Certaines sont splendides; d'autres, à mon avis, sont très douteuses; et certaines semblent avoir beaucoup de similitudes entre elles. Quand vous examinez les propositions, comment décidez-vous ce qui relève du fédéral et ce qui relève du provincial?
Je vais m'arrêter ici et revenir plus tard, s'il me reste du temps.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Bonjour, madame la ministre. Je vous remercie de vous présenter devant nous ce matin. Je sais que ce n'est jamais une sinécure parce qu'on veut toujours avoir le maximum de réponses possible en un minimum de temps. Ce n'est pas toujours facile. Je commencerai par un aspect positif, madame la ministre. Vous me connaissez, je suis une femme positive.
La semaine dernière, nous avons adopté une motion à l'unanimité qui demandait que Condition féminine Canada et Ressources humaines et Développement des compétences Canada mandatent Statistique Canada pour que cet organisme évalue et comptabilise le travail non rémunéré, dit invisible, comme il l'avait fait dans l'enquête sociale générale de 1992. J'étais contente de voir tout le monde appuyer la motion et croire que c'était une bonne idée.
Quand avez-vous l'intention de demander à Statistique Canada de réaliser cette enquête, pour que l'on puisse enfin savoir ce qu'est le travail invisible des femmes et ce qu'il vaut, que l'on puisse avoir une idée de la valeur réelle du travail des femmes et de la proportion du PNB que cela représente? On parle des hommes également, puisque certains d'entre eux font aussi du travail invisible. Il y a des collègues masculins, ici ce matin; je ne les oublierai pas.
Madame la ministre, la dernière fois que vous vous êtes présentée devant nous, je vous avais parlé d'un dossier particulier, celui du CIAFT. Cet organisme demandait une subvention pour pouvoir aider les femmes qui voulaient faire des travaux non traditionnels. Ce projet avait été proposé dans le cadre des programmes de Condition féminine Canada, et vous aviez accepté très gentiment de revoir ce dossier. C'est pourquoi nous l'avons fait suivre à votre bureau. Je présume qu'il a été étudié par vos sous-ministres et les personnes s'occupant de faire ces études.
Depuis le 5 mars, il est retourné à votre bureau pour approbation. Malheureusement, malgré plusieurs appels, plusieurs suivis, on n'a pas obtenu de réponse. Les responsables de l'organisme sont désespérées et se demandent si elles pourront, oui ou non, jouir de ce financement, qui est très important pour les femmes. Je tiens à préciser que cela ne m'apportera aucun vote. Ce n'est pas dans ma circonscription. J'agis selon mes convictions: on doit aider le maximum de femmes possible.
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Je vous remercie beaucoup de votre question.
Être titulaire d'un poste de ministre exclusivement consacré à la condition féminine pique vraiment l'intérêt des gens au Canada, même celui des ministres, et c'est aussi indéniablement le cas à l'échelle internationale. Les gens trouvent en effet que cela a du poids. Ainsi que je l'ai dit dans ma déclaration liminaire au sujet de Mme Garrett, récemment nommée par le président Obama, on s'est montré très curieux et très enthousiaste à cet égard. Les mécanismes que nous avons mis en place à Condition féminine et dont les autres pays ne se sont pas dotés leur ont plu. Ils nous considèrent d'ailleurs comme un exemple dont s'inspirer et tiennent à ce que nous les renseignions sur nos pratiques exemplaires et leur fournissions notre avis sur des questions qui affectent les femmes d'Amérique du Nord, et sur lesquelles nous pourrions collaborer plus étroitement de part et d'autre.
Une occasion extraordinaire m'est donc donnée de faire part aux autres de ce que le Canada peut offrir et cela est très stimulant. On nous considère encore comme le chef de file par rapport à l'analyse comparative entre les sexes, compte tenu de ce que nous fournissons, c'est-à-dire de nos avis et de notre collaboration avec d'autres pays comme, par exemple, d'aider ces derniers à intégrer l'analyse comparative entre les sexes dans l'élaboration de leurs politiques. Certes, on se heurte à certaines difficultés car certains gouvernements n'ont pas les moyens de faire cela, alors il est essentiel que des experts canadiens soient disponibles pour fournir de l'aide.
Sans vouloir trop répéter ce que j'ai fait à l'échelle internationale, tout de même, j'avoue avoir été très fière d'adhérer à la campagne d'UNIFEM. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il s'agit d'une campagne de lutte contre la violence qui est le fruit du travail effectué par le Canada auprès de l'organisme. J'ai d'ailleurs rencontré les membres et des dirigeants d'UNIFEM, dont la directrice exécutive.
La Commission des Nations Unies sur la condition de la femme, qui s'est réunie en mars, m'a donné l'occasion exceptionnelle de nouer des liens avec un certain nombre de femmes de divers pays, de diriger la délégation et, bien sûr, de participer à des tables rondes.
À cet égard, je ne crois pas avoir déjà mentionné l'événement parallèle au colloque du Centre de recherches pour le développement international qui portait sur la décentralisation, la représentation politique des femmes et l'accès aux services publics. J'y ai participé, de même qu'à une table ronde d'experts sur la crise économique telle qu'analysée selon le sexe. J'ai pu y discuter des femmes afghanes, question qui me tient passionnément à coeur. Nous avons d'ailleurs toutes été transportées, car nous avons pu rencontrer cinq Afghanes qui nous ont parlé de leur situation personnelle. Je peux aussi vous dire que parmi tous les participants, j'ai été la seule ministre à intervenir, et l'apport du Canada, c'est-à-dire ce que notre pays fait pour les femmes afghanes, a été reconnu par ces cinq représentantes.
J'ai aussi apporté mon concours à des rencontres bilatérales avec mes homologues d'autres pays, y compris la Barbade, l'Australie, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. J'en ai souvent profité pour demander à ces personnes si leur pays effectuait des analyses comparatives entre les sexes, où on en était sur ce point et si elles avaient des idées sur la manière dont nous pourrions les mettre au courant de nos pratiques exemplaires ou, mieux encore, de nos processus au Canada. Il n'est pas impossible que ces pays soient en avance sur nous, mais, à mon avis, le Canada demeure certainement un chef de file, et on me demandait d'ailleurs mon avis sur la manière dont ils peuvent améliorer leur situation.
Encore une fois, mon voyage à Washington a été une expérience phénoménale qui m'a permis de tisser des liens très positifs. Il y a des initiatives dont je ne peux toujours pas vous parler. Je crois que c'était aussi le cas, la dernière fois que j'ai témoigné devant vous ici, mais il s'agissait d'autre chose dont je peux maintenant vous parler. Il s'agit de la reprise des activités visant la diversité de fournisseurs. Le Royaume-Uni, la Chine et l'Inde sont maintenant d'accord pour participer à l'initiative. Cela élargira la base de données et le réseau, ainsi que l'accès au marché pour les femmes d'affaires du Canada, car ces dernières collaborent au mouvement.
Voilà donc pour ce qui est de certaines de nos activités à l'échelle internationale. L'expérience a été plutôt émouvante, et je suis très fière de la manière dont on reçoit le Canada.
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Merci. J'aimerais remercier le comité d'avoir invité Statistique Canada à lui présenter les données que nous recueillons sur les conditions qui prévalent au Canada pour les hommes et les femmes sur le marché du travail.
Je suis en compagnie de ma collègue Rosemary Bender, directrice générale, Statistique des domaines spécialisés du recensement social et démographique. Quant à moi, je dirige la Division de la statistique sociale et autochtone. Nous sommes également en compagnie de Cara Williams, qui dirige notre section de la recherche et de l'analyse sociale.
Vous avez reçu copie d'un document dont j'aimerais vous faire la présentation. Je vous indiquerai les changements de page. Nous allons vous donner quelques chiffres dont nous vous expliquerons soigneusement la signification.
Tout d'abord, je vais vous présenter l'information concernant le niveau de scolarité des femmes et des hommes au Canada, car c'est un facteur important lorsqu'on étudie la place des femmes et des hommes sur le marché du travail. Ensuite, j'évoquerai la situation sur le marché du travail des hommes et des femmes au fil du temps. Nous voulons particulièrement mettre l'accent sur les salaires horaires moyens des femmes et des hommes, sur leurs taux d'emploi et sur l'évolution de ces taux au fil du temps, ainsi que sur leurs gains moyens.
À la fin de l'exposé, nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Le graphique de la page 3 indique le niveau d'instruction des femmes et des hommes au Canada d'après le Recensement de 2006. Pour les études postsecondaires, la proportion des titulaires d'un diplôme universitaire ou collégial est un peu plus forte chez les femmes que chez les hommes. En revanche, les hommes ont plus souvent tendance à être détenteurs d'un certificat professionnel.
Le graphique de la page 4 montre les domaines d'études des hommes et des femmes titulaires d'un diplôme d'études postsecondaires d'après le Recensement de 2006. Comme vous le voyez, on note des différences entre les hommes et les femmes quant au domaine d'études. Les hommes ont plus tendance à s'orienter vers l'architecture, le génie et les sciences appliquées, comme les mathématiques, l'informatique, la physique et la biologie. En revanche, les femmes sont plus nombreuses à réussir en santé, en gestion d'entreprise, en administration publique, en éducation et en sciences sociales, y compris en droit.
Les domaines d'études ont une incidence sur les types d'emplois occupés et sur les salaires. Le graphique de la page 5 montre les salaires horaires moyens des hommes et des femmes qui ont travaillé à plein temps de 1997 à 2008, indépendamment de leur profession. Comme vous le voyez, les taux horaires moyens des hommes et des femmes ont progressivement augmenté, les hommes gagnant un peu plus que les femmes en moyenne. En 1997, les femmes qui travaillaient à plein temps gagnaient en moyenne 14,86 $ l'heure, et les hommes, environ 18 $ l'heure. En 2008, le salaire horaire moyen des femmes travaillant à plein temps était de près de 21 $, alors qu'il était de 24 $ pour les hommes. On voit donc que l'écart entre les hommes et les femmes sur le plan du salaire horaire moyen est resté à peu près le même sur ces 11 années.
Le graphique de la page 6 indique la variation du ratio des salaires horaires dans certaines professions. Évidemment, à Statistique Canada, nous recueillons une grande quantité de données à ce sujet, mais j'ai choisi quelques professions particulières pour donner une indication des principales tendances. Pour les trois professions de ce groupe, on voit que les ratios des salaires horaires femmes à hommes ont augmenté au cours de la période étudiée. Cela signifie que l'écart entre les salaires horaires moyens des femmes et des hommes a diminué.
Par exemple, dans les professions de la santé — c'est la ligne bleue du graphique —, les femmes ont gagné 91 p. 100 de ce que les hommes gagnaient en 1997. Le ratio a si bien augmenté qu'au cours des dernières années, les salaires des femmes étaient d'environ 4 p. 100 supérieurs à ceux des hommes. Dans le domaine des sciences naturelles et appliquées — la ligne jaune —, les gains horaires moyens des femmes représentaient 88 p. 100 de ceux de leurs homologues masculins, alors qu'ils étaient à 85 p. 100 en 1997. Dans les affaires, les finances et l'administration — la ligne rouge du graphique —, les salaires horaires moyens des femmes ont atteint 85 p. 100 de ceux des hommes, alors qu'ils étaient à 83 p. 100 en 1997.
La différence la plus importante dans les salaires horaires entre les hommes et les femmes apparaît dans les professions des industries primaires, du secteur manufacturier et de la transformation, où le salaire horaire moyen des femmes se situait à environ 70 p. 100 de celui des hommes en 2008.
Le graphique de la page 7 indique les taux d'emploi des hommes et des femmes de 1976 à 2008. Comme vous le voyez, le taux d'emploi des femmes a augmenté constamment à partir de 1976, tandis que celui des hommes a diminué légèrement, ce qui a progressivement rétréci l'écart entre les taux d'emploi des hommes et des femmes.
En 2008, le taux d'emploi des femmes était de 59 p. 100, contre 67 p. 100 pour les hommes. C'est une différence de huit points de pourcentage. En 1976, l'écart était de 31 points de pourcentage. Le taux d'emploi des femmes était alors de 42 p. 100, contre 73 p. 100 pour les hommes.
Le graphique de la page 8 indique la proportion du travail à temps partiel par rapport à l'emploi total pour les femmes et les hommes au cours de la même période, soit de 1976 à 2008. Bien que le taux d'emploi des femmes ait augmenté, elles travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes.
En 2008, par exemple, un quart environ, soit 26 p. 100 des femmes qui travaillaient le faisaient à temps partiel, contre 11 p. 100 pour les hommes. Depuis 1976, il y a eu une diminution de l'écart entre les hommes et les femmes qui travaillent à temps partiel, essentiellement à cause de la plus grande proportion d'hommes qui travaillent à temps partiel. Les femmes ont également été plus nombreuses à travailler à temps partiel pour des raisons autres qu'économiques; par exemple, pour s'occuper des enfants. Elles étaient également plus nombreuses à occuper des emplois temporaires — c'est-à-dire pour une durée déterminée — et en moyenne, elles avaient moins d'années d'expérience que les hommes, puisqu'elles ont davantage tendance à quitter le marché du travail pour assumer des responsabilités familiales. Tous ces facteurs ont une incidence sur la moyenne des gains.
Le dernier graphique, à la page 9, montre le ratio des gains femmes à hommes, indiqué par la ligne noire et calculé pour l'ensemble des travailleurs gagnant un revenu, ainsi que pour les travailleurs à temps plein toute l'année, qui sont représentés par la ligne rouge. Le ratio des gains montre comment la différence entre les gains des hommes et des femmes a évolué au fil du temps. Les données indiquent — et j'en ai déjà parlé — que la situation des femmes sur le marché du travail est différente de celle des hommes. Par exemple, j'ai dit que les femmes, par rapport aux hommes, ont plus tendance à travailler à temps partiel, à faire moins d'heures de travail, à accumuler en moyenne moins d'années d'expérience de travail et à occuper davantage certains types d'emplois, comme la vente au détail et les services. Tous ces facteurs, qui sont souvent interdépendants, ont une incidence sur les gains moyens des femmes par rapport à ceux des hommes.
En moyenne, les femmes gagnent moins que les hommes, comme l'indique le graphique. Cependant, le ratio des gains a augmenté depuis 1997, ce qui a rétréci l'écart entre ce que gagnent les femmes et ce que gagnent les hommes. Chez les personnes qui travaillent à temps plein toute l'année, par exemple, les femmes ont gagné 68 p. 100 de ce qu'ont gagné les hommes en 1997. En 2006, les femmes qui travaillaient à temps plein toute l'année ont gagné 72 p. 100 de ce qu'ont gagné les hommes qui travaillaient à temps plein toute l'année.
Ceci met un terme à mon exposé. Il y a eu quelques améliorations au niveau des gains et des salaires horaires moyens des femmes par rapport à ceux des hommes, mais l'écart existe toujours; il y a toujours des différences entre les femmes et les hommes. C'est attribuable à plusieurs facteurs, et j'en ai évoqué quelques-uns. Par exemple, les femmes ont plus tendance que les hommes à faire moins d'heures de travail, à travailler à temps partiel et à accumuler moins d'années d'expérience de travail.
Merci.