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Merci, madame la présidente.
J'aimerais commencer par dire que l'Alliance de la Fonction publique du Canada appuie sans réserve la campagne menée par le Congrès du travail du Canada sur le thème de la sécurité des retraites pour tous. Cette campagne vise une augmentation des prestations du RPC et des pensions publiques des personnes âgées démunies, ainsi qu'un système d'assurance-retraite. Ces mesures aideraient en particulier les femmes à disposer d'un revenu suffisant à la retraite et leur conférerait la dignité qu'elles méritent. Nous convenons qu'une majoration des prestations ferait en sorte que nul retraité, actuel ou futur, ne soit laissé en plan.
Cependant, en ce qui concerne les fonctionnaires fédéraux, le Régime de retraite de la fonction publique ou RRFP, est considéré comme l'un des trois piliers du système canadien de revenu de retraite. Les deux autres piliers sont le Régime de pensions du Canada, RPC, et le Régime de rentes du Québec, RRQ, l'autre pilier étant le Programme de la sécurité de la vieillesse, ou PSV. Il est admis que c'est la combinaison des trois qui assurent un revenu de retraite adéquat. Notre mémoire aujourd'hui se concentre sur le Régime de retraite de la fonction publique.
Dans le meilleur des cas, le RRFP fait en sorte que le revenu de retraite total versé à un fonctionnaire fédéral en provenance de ces trois sources représente 70 p. 100 du salaire moyen qu'il ou elle a gagné au cours des cinq dernières années avant la retraite. Notre mémoire donne davantage de détails mais dans cet exposé nous voulons mettre en lumière quelques données socio-démographiques saillantes concernant les membres de l'AFPC, passer en revue les principales caractéristiques du Régime de retraite de la fonction publique et expliquer en quoi la pension de retraite des fonctionnaires fédéraux constitue un salaire différé.
Nos membres représentent la majorité écrasante des administrateurs de programmes et des fournisseurs de service de première ligne au public canadien. Environ 64 p. 100 de nos membres sont des femmes.
Un sondage effectué auprès des membres de l'Alliance de la Fonction publique du Canada travaillant à temps plein pour le gouvernement fédéral et ses organismes a été effectué en 2006 à l'échelle du pays par le groupe Environics Research. Les résultats indiquent que près de 25 p. 100 des effectifs prévoyaient prendre leur retraite dans les cinq ans. Le sondage a aussi montré qu'un nouveau profil de fonctionnaires se dessine. Les femmes représentaient 57 p. 100 des membres de l'AFPC âgés de 36 à 45 ans, et aussi 57 p. 100 des membres ayant 16 années de service ou moins. Les membres les plus jeunes sont les plus susceptibles de détenir un diplôme universitaire.
Il importe de ne pas perdre de vue certaines données démographiques lorsqu'on réfléchit à la sécurité de la retraite tant de ceux sur le point de partir que de ceux qui entrent aujourd'hui dans la fonction publique fédérale. Étant donné la pénurie de main-d'oeuvre, il deviendra crucial que la fonction publique fédérale, à titre d'employeur, réfléchisse à la façon d'attirer et de fixer de nouveaux travailleurs compétents.
Le RRFP est un régime à prestations déterminées régi par la Loi sur la pension de la fonction publique, la LPFP. Les participants au RRFP sont soit des cotisants, soit des retraités ou des conjoints survivants ou des enfants de retraités. Au 31 mars 2008, les femmes représentaient 55 p. 100 des cotisants actifs du régime, soit le taux le plus élevé de toute l'histoire. Le calcul des prestations de retraite est fonction du nombre d'années de service ouvrant droit à pension, ainsi que du salaire moyen gagné au cours des cinq années consécutives de service les mieux payées. Par conséquent, plus le nombre des années de service ouvrant droit à pension et plus le salaire gagné au cours des cinq années les mieux rémunérées sont grands, et plus importante est la pension versée. Le régime prévoit un taux de remplacement maximal du revenu de 70 p. 100.
Au 31 mars 2008, la moyenne annuelle des prestations de retraite versées aux femmes retraitées de la fonction publique fédérale s'élevait à 17 061 $, soit 62,7 p. 100 du montant annuel moyen versé aux retraités de sexe masculin. Par comparaison, ce même chiffre au 31 mars 1998 n'était que de 52,9 p. 100. On voit donc se rétrécir l'écart entre les prestations touchées par les hommes et les femmes retraités.
Le progrès est plus remarquable si l'on ne considère que la nouvelle prestation de retraite non réduite, qui est devenue payable au cours des années les plus récentes.
Les prestations de retraite non réduites devenues payables au cours d'une année donnée sont les prestations de retraite immédiates payables aux fonctionnaires fédéraux qui prennent leur retraite à l'âge de 60 ans ou plus ainsi qu'à ceux qui prennent leur retraite entre 55 et 59 ans et qui ont accumulé un minimum de 30 années de service ouvrant droit à pension.
Pour la deuxième année de suite, le montant annuel moyen des prestations de retraite non réduites versées aux femmes au cours de l'exercice se terminant le 31 mars 2008 a représenté 97,7 p. 100 du même montant moyen versé aux hommes. Malheureusement, nous n'avons pas accès au pourcentage des travailleuses touchant une pension non réduite.
Depuis 1970, les prestations de retraite sont pleinement indexées sur l'indice des prix à la consommation. Le RRFP est un régime à prestations déterminées et à contribution obligatoire. Les taux de cotisation et les modalités de retraite sont coordonnés avec ceux du RPC et du RRQ. Les retraités qui touchent les prestations du RRFP voient leurs prestations au titre de la LPFP réduites à l'âge de 65 ans ou dès qu'ils touchent les prestations de retraite ou d'invalidité du RPC ou du RRQ.
J'aimerais mentionner quelques autres aspects importants du régime. La loi contient aussi un certain nombre de dispositions intéressantes pour les femmes en tant que cotisantes au régime ou en tant que conjointes d'un cotisant. Ainsi, par exemple, la possibilité d'accumuler, sous certaines conditions, des droits à pension durant un congé sans solde en raison d'obligations familiales, pendant un congé de maternité ou un congé parental ou un congé pour relocalisation du conjoint; les employés à temps parties peuvent cotiser au régime pourvu que leur semaine désignée de travail soit égale ou supérieure à 12 heures; des prestations sont versées au conjoint survivant et les prestations de retraite sont partagées en cas de divorce conformément à la Loi sur le partage des prestations de retraite. Ces caractéristiques du plan permettent aux femmes de partir à la retraite en jouissant d'une certaine sécurité tout en continuant à contribuer à la société et à l'économie.
De toute évidence, les conflits de travail donnant lieu à des grèves se répercutent également sur le départ à la retraite. Par exemple, nos membres travaillant au Musée de la civilisation et au Musée de la guerre, une unité de négociation à majorité féminine, sont en grève depuis 72 jours. Pour ces travailleurs qui ne sont pas employés à durée déterminée, chaque jour de grève est un jour de plus à attendre avant de prendre sa retraite.
Il ne surprendra personne que nous soulignions le fait que les prestations de retraite versées aux fonctionnaires fédéraux représentent un salaire différé. Toutes les cotisations versées dans le RRFP constituent une partie de la rémunération totale de nos membres. Une partie importante du salaire d'un fonctionnaire fédéral contribuant au RRFP est prélevée sous forme de cotisations obligatoires au PRC ou au RRQ ou au titre de la Loi sur la pension de la fonction publique. En outre, le taux des cotisations payables au titre de la Loi sur la pension de la fonction publique va continuer d'augmenter jusqu'en 2013. De fait, les cotisations des travailleurs au RRFP auront augmenté de 41 p. 100 entre 2005 et 2013. En 2013, les cotisations des employés représenteront environ 40 p. 100 du coût de toutes les prestations de retraite. En théorie, l'employeur paye les 60 p. 100 restants. Cela représente une portion du salaire du fonctionnaire et cela ressort très clairement à la table de négociation.
Sans amorcer un débat sur les modèles actuariels et les ratios de solvabilité des caisses de retraite, disons plutôt qu'étant donné le très long horizon prévisionnel des régimes de retraite à prestations déterminées, ces derniers afficheront tantôt des déficits, tantôt des excédents. Nous savons qu'en 1999, le gouvernement a fait appel à la loi, soit le projet de loi , pour s'approprier 30 milliards de dollars prélevés sur les excédents des trois fonds de retraite de la fonction publique, et je suis sûre que vous n'ignorez pas que l'AFPC et 12 autres plaignants poursuivent actuellement le gouvernement fédéral en justice afin de recouvrer ces fonds.
Selon une étude de Statistique Canada publiée en novembre 2007, le pourcentage de femmes protégées par un régime de pension agréé a augmenté régulièrement au cours des 30 dernières années. Les femmes, plus instruites, recherchent des organisations qui leur offrent un bon régime de retraite.
Le régime de retraite prescrit par la Loi sur la pension de la fonction publique est un exemple parfait de régime de retraite permettant aux femmes de se retirer du marché du travail tout en maintenant un niveau de vie adéquat, grâce au salaire différé accumulé tout au long de leur vie active de fonctionnaires fédérales.
Le gouvernement fédéral y trouve également son compte, car cela lui permet de recruter plus facilement et de retenir à son service plus longtemps une main-d'oeuvre compétente.
Le contribuable canadien s'y retrouve également dans la mesure où les retraités, et leur ménage, reçoivent des revenus suffisants pour pouvoir contribuer à la société et à l'économie et sans avoir à recourir au Supplément de revenu garanti.
Le message est on ne peut plus clair: nos membres ont cotisé à un régime de pension qui a fait en sorte que les femmes puissent partir à la retraite dans la sécurité et la dignité. Ce régime a réduit la probabilité que les retraitées fédérales se retrouvent démunies, contrairement à un trop grand nombre de femmes canadiennes entièrement tributaires du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec et de la SV.
Comme vous le savez, je suis accompagnée d'Annette Marquis. Elle est l'une des agentes des pensions et de l'assurance-invalidité de l'Alliance. Bien que je ne l'ai pas indiqué au début, nous avons mis en commun le temps alloué pour les exposés de façon à pouvoir répondre à vos questions.
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Tout d'abord, nous avons parlé de l'écart, je crois, à la page 5 de la version anglaise du mémoire et cela se trouve également à la page 5 dans la version française.
L'écart tient au fait que le montant annuel moyen payé aux femmes n'est que de 62,7 p. 100 de celui payé aux hommes. Au bas de la page, vous voyez le diagramme qui illustre l'écart salarial. Si vous regardez au bas du diagramme — veuillez excuser la petite taille des caractères, ils sont très difficiles à lire à mon âge — la première note indique:
Comprend les pensions immédiates (dont les prestations de retraite pour cause d'invalidité), les pensions différées et les allocations annuelles payables aux anciens cotisants seulement.
Vous voyez ici que les prestations versées ne comprennent pas seulement les pensions complètes, mais englobent aussi les prestations à ceux qui prennent une pension d'invalidité, qui ont un accident du travail et quittent leur emploi avec différentes prestations. Le chiffre ne traduit pas les pensions non réduites. Vous voyez ici la différence sur une base purement sexuelle, mais étant donné que l'on ne peut distinguer entre les pensions non réduites et d'autres prestations, nous ne pouvons pas vous donner un chiffre absolu comparant les hommes et les femmes.
Vous avez également évoqué le congé sans solde. La réponse dépend du type de congé sans solde utilisé. Dans le cas de certains congés sans solde, comme le congé de maternité et le congé parental, l'employeur continue de payer sa part des cotisations. Cependant, lorsque les employés reviennent après un congé de maternité ou parental, ils doivent alors payer leur part de cotisation pour la période d'absence.
Dans le cas d'autres types de congé, tels que celui pour la relocalisation d'un conjoint, je crois que c'est l'employé qui doit payer et sa part et la part de l'employeur pendant la période d'absence, une fois de retour au travail. Si, par exemple, vous avez pris trois années de congé sans solde pour suivre votre conjoint à la Chambre des communes, et si vous n'avez pu obtenir un emploi de fonctionnaire à Ottawa, vous devez payer triple cotisation à votre retour au travail. Vous devrez payer le triple de vos cotisations. La même chose est vraie dans le cas d'un congé d'éducation. Dans ce cas, cela peut être à la discrétion de l'employeur.
Vous voyez que nous n'avons pas les chiffres pour des situations telles que le congé de relocalisation d'un conjoint. Le Conseil du Trésor devrait pouvoir vous les fournir, mais je suis pas mal sûre que dans la majorité de ces cas, c'est la femme qui suit son mari.
Vous avez posé une question sur les 30 milliards de dollars et la poursuite en justice. C'était il y a quelques années et le contentieux se poursuit. C'était en 1999, avec le projet de loi C-78. Le montant est de 30 milliards de dollars et il provenait des trois régimes de pensions de la fonction publique fédérale.
En ce qui concerne nos membres qui travaillent au Musée de la civilisation et au Musée de la guerre, ils sont les employés de la Société des musées et cotisent au régime de retraite. Malheureusement, nombre de ces employés ont été engagés pour une durée déterminée, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas des fonctionnaires permanents et n'ont pas accès à toutes les prestations dont dispose le personnel permanent et à durée indéterminée. Manifestement, s'ils ne travaillent pas, ils n'accumulent pas de crédit de service ouvrant droit à pension. Cela n'est pas surprenant; cependant, il est désolant de voir que l'on peut laisser des travailleurs sur le trottoir pendant 72 jours, très franchement.
En ce qui concerne la question de l'équité salariale, celle-ci a une incidence très mesurable sur le montant de la pension à la retraite. En 1999, après le gros règlement consenti par le Conseil du Trésor et les 3 milliards de dollars versés aux fonctionnaires anciens et en poste, pour ceux qui ont vu leur salaire des cinq dernières années augmenter, cela a entraîné une augmentation très sensible de leur pension. Comme vous le savez, la plupart de ces travailleurs étaient un groupe à dominante féminine, ce que nous appelons parfois les « ghettos roses », où la valeur du travail de ces employées n'est pas toujours financièrement ou économiquement reconnue par l'employeur.
Donc, ces différences, ces rajustements de salaire, ont fait une énorme différence au niveau des prestations de pension et de la capacité des bénéficiaires à participer pleinement à la société au cours de leur retraite.
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Plus le régime est gros, et plus le risque est étalé.
Je ne suis pas actuaire. Je le précise bien, je ne suis pas actuaire. Je ne suis absolument pas une experte en pensions. Mais je comprends le concept selon lequel plus vous avez de participants dans un bassin, et plus le risque est dilué.
Nous sommes certainement en faveur d'un régime à prestations déterminées. Notre personnel en a un et nous pensons qu'il est juste et raisonnable de partager le coût d'un régime de retraite à prestations déterminées. Comme vous avez pu le voir dans les statistiques et les renseignements que nous vous avons fournis, les fonctionnaires fédéraux contribuent en moyenne 9,6 p. 100, je crois, de leur salaire à leurs régimes de retraite. J'entends là et les cotisations au Régime de pensions du Canada ou au Régime de rentes du Québec et au Régime de retraite de la fonction publique. C'est là un régime qui marche, un régime favorable, car il est de si grande envergure.
Je pense qu'il serait réellement merveilleux si tout le monde pouvait cotiser à un régime de très grande envergure avec transférabilité, de façon à ce que le travailleur puisse passer du secteur privé au secteur public et inversement.
En ce qui concerne votre question sur les régimes du secteur privé, je suppose qu'il faut voir les modalités pour décider si un régime est meilleur qu'un autre. Je n'ai jamais cotisé à un régime du secteur privé. Je n'ai jamais travaillé ailleurs que dans le secteur public. Je suppose que si je gagnais beaucoup d'argent dans le secteur privé et touchais un salaire réellement important, il pourrait y avoir un avantage corollaire à cotiser à un régime plus gros, mais il ne faut pas perdre de vue que de nombreux régimes privés ne sont pas pleinement capitalisés et ne sont pas financièrement aussi stables à long terme.
Donc, selon ma perspective, de gros régimes à prestations déterminées qui diffusent le risque, qui étalent le risque, sont certainement favorables à nos membres. Ils servent bien le public et avantagent à long terme l'économie et la société du fait qu'ils évitent que les femmes en particulier — puisque nous nous intéressons ici particulièrement aux femmes dans la mesure où elles touchent des prestations de retraite non réduites — se retrouvent démunies.
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Merci, madame la présidente.
Dans votre document, à la page 5, on peut lire qu'au 31 mars 2008, la moyenne annuelle des prestations de retraite versées aux femmes retraitées de la fonction publique fédérale s'élevait à 17 061 $, soit à peu près 62,7 p. 100 du montant annuel versé aux retraités masculins. Vous savez que le seuil de la pauvreté est à peu près de 23 000 $. Par conséquent, avec 17 000 $, ces femmes se situent nettement sous le seuil de la pauvreté. Cela m'amène à faire référence à la dernière phrase du document, où il est écrit ceci: « Toutefois, l'information disponible ne nous permet pas d'affirmer que les prestations de retraite versées en vertu de la Loi sur la pension dans la fonction publique sont suffisantes pour en mettre tous les bénéficiaires à l'abri de la pauvreté. » Cela laisse supposer que votre régime ne protège pas tout le monde contre la pauvreté.
Cela m'amène à parler de la position du Congrès du travail du Canada, que vous appuyez. Dans les différents documents qui ont été déposés par différents intervenants, on dit que plus de 55 p. 100 des femmes reçoivent leur revenu principal des régimes publics, c'est-à-dire du Régime des rentes du Québec ou du Régime de pensions du Canada. En effet, dans leurs entreprises, il n'y a pas de régime de retraite qui leur permet de combler la différence entre le montant de 17 000 $, en ajoutant le Régime de pensions du Canada ou la Sécurité de la vieillesse, tout dépendant de ce qu'on peut retirer. Cela fait qu'on se trouve à peu près au seuil de la pauvreté.
Le CTC propose d'augmenter le taux de remplacement de 25 p. 100 à 50 p. 100 sur une longue période, ce qui aiderait clairement les femmes qui ne sont pas sur le marché du travail ou qui le quittent, soit pour l'éducation des enfants ou pour devenir aidantes naturelles, pour aider les personnes âgées.
J'aimerais vous entendre là-dessus. De plus, plusieurs intervenants ont indiqué leur intérêt à avoir un sommet national sur les pensions au Canada, pour tous, mais plus particulièrement pour y inclure spécifiquement le dossier des femmes. J'aimerais vous entendre là-dessus, même si c'est beaucoup.
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Je pense que l'idée d'un sommet national sur les retraites ou un sommet national sur l'égalité des sexes et la pleine participation des femmes à l'économie serait une excellente chose. Je voudrais certainement y être. J'enverrais quelques cartes et vous demanderais de m'inviter.
Mais sérieusement, je pense que c'est un problème énorme. Il touche chacun d'entre nous dans cette salle, que nous soyons députés ou non. Je sais que certains d'entre vous avez des filles, des soeurs des mères qui sont certainement touchées par le fait que si elles travaillaient comme secrétaires dans un cabinet juridique ou même comme avocate, elles n'avaient pas de régime de retraite.
Je vais donc être très franche. Lorsque j'étais jeune fonctionnaire, je ne pensais pas que je vivrais jusqu'à l'âge de la retraite. Il y avait cette espèce d'arrogance de la jeunesse qui me faisait penser que j'occuperais un autre emploi et ferais autre chose. Certes, je suis passée à autre chose, mais je suis ravie d'avoir été fonctionnaire et d'être obligée de cotiser au régime de retraite. Je suis très reconnaissante au gouvernement du Canada d'avoir eu la prévoyance de mettre en place un régime de retraite national. Et si je regarde les gens avec qui je travaille, je sais qu'ils pensent comme moi.
Je pense que dans notre société actuelle, nous aimons individualiser les problèmes collectifs. Je trouve cette tendance plutôt inquiétante. Nous avons l'obligation de nous occuper de nos jeunes et de nos vieux. Ceux d'entre nous qui en ont la possibilité peuvent aller travailler. Nous pouvons espérer gagner un salaire correct. Mais pour ceux qui n'ont pas cette possibilité, nous devons être en mesure de nous occuper d'eux et de veiller à ce qu'ils puissent subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.
Notre régime n'est pas parfait, il comporte des faiblesses. J'ai parlé du fait que si vous suivez votre conjoint et ne touchez pas un gros salaire... Regardons les choses en face, la plupart des postes de fonctionnaires ne sont pas ceux dont on parle dans la presse, où l'on voit des gens gagnant des sommes énormes. La plupart des fonctionnaires gagnent autour de 40 000 $ par an et s'efforcent de faire vivre leur famille avec cela.
Si vous retournez au travail après un congé et devez payer triple cotisation pendant trois ans de façon à racheter les trois années de congés sans solde et verser la part de l'employeur, votre part, et la cotisation correspondant à votre travail actuel, il y a de grandes chances pour que vous renonciez à racheter ces trois années. Cela a des répercussions directes sur ces personnes pendant leurs vieux jours et leurs moyens de subsistance. Et alors c'est la société, que ce soit sous forme de supplément de revenu... Et nous tous devons alors payer, et c'est au prix de leur dignité. La dignité humaine est un élément crucial de la pleine participation à la société.
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Merci, madame la présidente. Je serai très brève.
La semaine dernière, nous avons reçu ici la professeure Lynn McDonald. Elle a parlé des femmes qui sont obligées de prendre leur retraite. Ce sont des femmes qui doivent soigner leurs enfants, ou un conjoint infirme ou un parent ayant besoin d'elles. Ce sont aussi des femmes qui sont contraintes de prendre leur retraite parce qu'elles ont elles-même des problèmes de santé.
Elles peuvent vouloir retourner au travail après cette période de soins, mais leurs compétences sont dépassées ou bien elles sont considérées comme trop vieilles pour recommencer, et on les pousse à la retraite avant qu'elles ne soient prêtes. De ce fait, leur pension du RPC est absolument insuffisante et elles en sont réduites à vivre de la SV et du SRG. Le plafond de la SV et du SRG est d'environ 12 000 $ par an. C'est ce que vous touchez si vous n'avez pas le RPC, alors que le seuil de pauvreté est à 18 000 $.
En ce qui concerne le RPC, je sais qu'il y a là une certaine flexibilité. Si vous prenez une retraite anticipée, vous encaissez une pénalité de 5 p. 100; si vous restez plus longtemps, vous avez une prime de 6 p. 100. Le gouvernement envisage actuellement de peut-être modifier cela en augmentant la pénalité si vous prenez une retraite précoce et en augmentant la prime à l'autre bout si vous travaillez plus longtemps.
Il me semble que ces femmes qui sont contraintes à une retraite anticipée sont prises dans un piège. Pourriez-vous dire un mot à ce sujet et peut-être suggérer une façon d'assurer que les femmes ne soient pas les victimes du changement proposé? Existe-t-il une façon d'accroître l'encouragement à retarder le départ à la retraite sans qu'il y ait cette pénalité à la fin?
Je crois qu'il est l'heure de clore. Nous avons terminé avec ce tour de questions.
Avant de remercier les témoins, j'aimerais leur demander une chose, suite à la question de M. Van Kesteren.
Pensez-vous qu'il faudrait introduire un texte de loi qui pénaliserait d'une certaine façon les sociétés qui ont, comme vous dites, dépensé l'argent de leur caisse de retraite pour acheter d'autres biens, etc.? Deuxièmement, pensez-vous qu'on éviterait cela si les caisses de retraite privées actuellement gérées par les sociétés pour leurs employés étaient confiées à une tierce partie indépendante — c'est-à-dire hors du contrôle de la société? Est-ce que ces deux mesures seraient utiles?
La troisième question est celle-ci. Vous avez parlé d'un aspect que peu ont abordé, et qui me soucie grandement, à savoir le fait que les personnes qui n'ont pas occupé d'emploi rémunéré tendent à n'avoir d'autres ressources dans leurs vieux jours que la SV et parfois le SGR — et peut-être espérer une quelconque prestation de survivant si elles étaient mariées.
Si je pouvais avoir une réponse rapide à ces trois questions, Patty, car je vais devoir ensuite clore la séance.
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Nicole, vous avez levé la main un peu trop tard, mais c'est unanime. Merci. Nous allons entreprendre ce travail au début de l'année prochaine.
Je voulais juste vous faire part de plusieurs choses. Étant donné qu'il ne nous reste que trois séances, comme vous le savez, vous allez recevoir votre rapport sur les pensions mercredi, et nous l'examinerons jeudi et peut-être aussi vendredi. Nous allons consacrer une heure à la traite jeudi. Cela nous enlèvera une heure de travail et nous voulions terminer ce rapport, le déposer et boucler cela jeudi parce que le congé arrive et tout le monde avait convenu de boucler le rapport d'ici jeudi.
Laissez-moi vous dire à quoi jeudi va ressembler. De 15 h 30 à 16 h 30, la ministre viendra nous parler du budget supplémentaire des dépenses et de l'ACS. Cela prendra une heure. Nous aurons de 16 h 30 à 17 h 30 pour commencer à examiner les 25 pages du rapport. Voilà donc pour jeudi prochain.
Le mardi 8 décembre nous allons traiter pendant une heure des Jeux olympiques et de la traite des personnes. Ensuite nous aurons une heure pour terminer avec notre rapport et nos recommandations.
Je vous soumets tout cela car j'aimerais avoir votre avis sur la meilleure façon d'utiliser votre temps. Il se pourrait bien que l'une de ces réunions doive être prolongée d'une heure si nous voulons terminer le travail, car il nous faudra mettre le point final jeudi matin.
D'accord, les cloches retentissent, et maintenant que vous êtes prévenus je vous laisse réfléchir. La semaine prochaine, lorsque nous nous réunirons, vous pourrez décider si vous voulez ajouter une heure de plus à l'une ou l'autre des réunions.
En outre, très vite, avant que vous partiez, une survivante de la traite de personnes nous a écrit pour dire qu'elle souhaiterait comparaître. Elle demande 10 à 15 minutes. Si nous ajoutons une personne de plus à cette heure, il nous sera impossible de terminer le rapport. Je ne sais pas si vous voulez vous en tenir à l'ordre du jour initial et ne pas l'allonger. Je pense pour ma part que si nous ajoutons une personne, nous allons devoir offrir la même chose à tous les autres.