:
Bonjour, madame la présidente et membres du comité. Je vous remercie de me donner aujourd'hui l'occasion de vous parler des questions liées à la sécurité du revenu de retraite des femmes.
Le rôle principal du Bureau de l'actuaire en chef est d'offrir des services actuariels aux gouvernements fédéral et provinciaux qui sont parties prenantes au Régime de pensions du Canada. Bien que je relève de la surintendante des institutions financières, je suis responsable du contenu et des opinions actuarielles figurant dans les rapports préparés par mon bureau.
Le Bureau de l'actuaire en chef a pour mission d'effectuer les évaluations actuarielles prévues par la loi pour le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse et les régimes de retraite de la fonction publique fédérale, des Forces canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada, des juges de nomination fédérale et des parlementaires.
Chaque fois que le Parlement est saisi d'un projet de loi ayant des répercussions sur la situation financière d'un régime à l'égard duquel la loi confère des responsabilités à l'actuaire en chef, le bureau doit soumettre un rapport actuariel au ministre intéressé. Un rapport actuariel a été déposé devant le Parlement le 19 octobre dernier. Ce rapport évalue les impacts financiers des changements proposés au Régime de pensions du Canada, lesquels sont inclus dans le projet de loi . Ce rapport confirme que, si le régime existant était modifié tel que proposé tout en tenant compte des conditions économiques actuelles, un taux de cotisation prévu par la loi de 9,9 p. 100 suffirait à assurer la viabilité financière du régime.
La position des femmes au sein du système de retraite canadien est fort différente de celle qu'elle était il y a 30 ou 40 ans. Historiquement, les femmes ont vécu des périodes de vie active plus ou moins longues en dehors du marché du travail et ont eu des gains de travail plus faibles que ceux des hommes, ce qui a entraîné des rentes de retraite inférieures à celles des hommes. Actuellement, l'écart des rentes versées par le Régime de pensions du Canada aux hommes et aux femmes se rétrécit, même si on ne prévoit pas qu'il disparaîtra complètement.
La présence des femmes sur le marché du travail a augmenté au fil des ans. Selon le rapport actuariel du Régime de pensions du Canada, les taux globaux d'activité au Canada indiquent clairement un rétrécissement de l'écart entre les hommes et les femmes. Bien que cet écart était de 32 p. 100 en 1976, il s'est réduit à 10 p. 100 en 2006, et l'on s'attend à ce qu'il continue de diminuer, mais à un rythme plus lent. Cette tendance est également bien marquée dans les régimes de pensions agréés. La proportion de femmes couvertes par un régime d'employeur a augmenté, passant de 35 p. 100, il y a 20 ans, à 49 p. 100 en 2007. En 2007, 2,9 millions de femmes participaient à un régime de pensions agréé, comparativement à seulement 1,7 million en 1987. Lorsqu'on regarde cette proportion en fonction des travailleurs rémunérés, la proportion de femmes participant à un RPA est maintenant plus élevée que la proportion d'hommes, situation qui ne s'était jamais produite avant 2005.
L'écart des gains d'emploi entre les hommes et les femmes s'est aussi réduit depuis 40 ans. Le ratio des gains d'emploi moyens des femmes par rapport à ceux des hommes était d'environ 48 p. 100, en 1966, et de 71 p. 100 en 2006. Le rapport actuariel projette que ce ratio continuera d'augmenter jusqu'à 84 p. 100 d'ici 2050. Avec ces tendances, il est prévu que les futures générations de femmes retraitées auront un meilleur revenu de retraite.
Je vais maintenant continuer en anglais.
[Traduction]
Le Régime de pensions du Canada contient plusieurs dispositions qui permettent aux femmes d'avoir un meilleur revenu de retraite. Le RPC offre des bénéfices qui sont largement déterminés par le nombre d'années et par le montant des cotisations versées. Ainsi, il est important de s'assurer que le salaire moyen de carrière d'une personne n'est pas normalement touché par des années où les gains de travail sont plus bas que la moyenne de carrière, ce qui est le cas pour la plupart des gens.
Les dispositions d'exclusion du RPC, en particulier la disposition d'exclusion des années de faible gain en raison de soins apportés à un enfant et la disposition générale d'exclusion de faible gain permettent à une personne de recevoir une rente plus élevée. L'exclusion des années pour prendre soin d'un enfant de moins de sept ans a été introduite en 1978. Elle permet aux personnes qui s'occupent d'un enfant en bas âge, en majorité les femmes, de recevoir une rente de retraite plus élevée. La période d'exclusion générale de faible gain complète cette mesure en permettant également d'exclure 15 p. 100 des années de faible gain du calcul de la rente.
En pratique, à peu près tous les travailleurs bénéficient de la période d'exclusion de faible gain. Cependant, l'impact sur les rentes des femmes est plus important à cause de leurs salaires plus bas et de leur présence plus irrégulière sur le marché du travail.
Enfin, il existe une autre mesure du Régime de pensions du Canada qui réduit l'impact des bas salaires sur le calcul de la rente de retraite. Aucune cotisation n'est perçue sur les premiers 3 500 $ de gains de travail. On appelle cette mesure l'exemption de base annuelle. L'application de cette mesure procure un meilleur rendement sur les cotisations pour les travailleurs à faible revenu. Même si cette mesure est universelle et s'applique autant aux hommes qu'aux femmes, les femmes en bénéficient davantage car elles ont généralement des revenus inférieurs à ceux des hommes.
Le coût lié à un revenu de retraite dépend largement de l'espérance de vie. L'espérance de vie est un autre aspect qui différencie les hommes et les femmes. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes. De ce fait, elles recevront un revenu de retraite durant une plus longue période de temps. À l'instauration du Régime de pensions du Canada en 1966, les femmes âgées de 65 ans vivaient en moyenne 17 ans de plus. Aujourd'hui, elles vivent 21 ans de plus. Il est prévu qu'en 2050, elles vivront 24 ans de plus. Dans les faits, les femmes vivent en moyenne environ trois années de plus que les hommes après leur retraite.
En conclusion, l'ensemble que constituent la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et les régimes de retraite obligatoires et contributifs, soit le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec, a grandement contribué à réduire la pauvreté chez les aînés ces trois dernières décennies. L'OCDE et le Luxembourg Income Study Research Institute considèrent le Canada comme le pays ayant le moins de difficulté à garantir le bien-être économique des retraités. D'après l'institut de recherche, « le choix d'une politique est crucial, comme en témoignent par exemple les efforts peu coûteux mais hautement ciblés et efficaces du Canada dans la lutte contre la pauvreté des aînés ». Le Canada fait partie d'un groupe de pays dont on envie la situation, tout comme les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Suède, avec un taux d'incidence de faible revenu chez les aînés inférieur à 5 p. 100.
J'espère avoir réussi à vous fournir certains faits concernant le revenu de retraite des femmes. Je tiens à vous remercier de m'avoir reçu, et je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de témoigner.
Aujourd'hui, mon objectif est de vous fournir des données contextuelles au sujet de la protection des pensions des femmes, fondées sur les recherches que j'effectue depuis plusieurs années. Je voudrais plus précisément vous brosser un tableau des changements qui sont survenus dans le domaine des revenus de retraite au cours de la dernière décennie. Je vous parlerai de la situation actuelle des femmes par rapport à celle des hommes en ce qui concerne le revenu de retraite et des perspectives pour les femmes retraitées dans un avenir rapproché et éloigné.
Au cours des 10 dernières années, des changements considérables ont touché les femmes qui prenaient leur retraite. Tout a commencé avec les femmes nées dans les années 1940. Ces femmes étaient les premières à avoir un accès complet à la pilule contraceptive. Elles étaient beaucoup plus instruites que leurs mères. Elles avaient moins d'enfants et passaient plus de temps à travailler. Lorsque l'on tient compte de ces changements, on constate que la nature de leur retraite était aussi très différente de celle de leurs mères.
D'abord, les femmes qui ont pris leur retraite tout récemment ont eu une carrière plus longue et plus stable que les femmes des générations précédentes, ce qui fait qu'un plus grand nombre de femmes en âge de prendre leur retraite ont reçu des prestations du Régime de pensions du Canada ou du Régime des rentes du Québec ainsi que de régimes de pensions d'employeurs.
Je voudrais vous fournir quelques statistiques à cet égard. En 1996, 25 p. 100 des femmes âgées mariées recevaient un revenu quelconque d'un RPA. En 2006, elles étaient 43 p. 100 à recevoir un revenu de RPA après avoir passé le cap des 65 ans. Chez les hommes âgés, on a constaté une certaine augmentation de la probabilité qu'ils reçoivent des rentes une fois à la retraite. Mais l'augmentation n'est pas aussi importante. Nous sommes passés de 66 p. 100 des hommes âgés en 1996 à 74 p. 100 des hommes en 2006.
L'augmentation du nombre de femmes prestataires d'un RPA a profité à toutes les femmes, qu'elles proviennent de familles à faible revenu, à revenu moyen ou à revenu élevé. Tout le monde semble en profiter. Lorsque nous ajoutons les augmentations constatées chez les hommes qui reçoivent des rentes, nous pouvons expliquer une bonne partie de l'augmentation générale des revenus des personnes âgées au cours de la dernière décennie.
L'accès au Régime de pensions du Canada s'est aussi amélioré. En 1996, seulement 56 p. 100 des femmes âgées recevaient des rentes du RPC. Il est difficile de déterminer le nombre exact de femmes qui étaient admissibles au RPC et qui n'ont tout simplement pas reçu de rentes. En 2006, 73 p. 100 des femmes âgées mariées recevaient un revenu du RPC, ce qui leur a permis d'augmenter leur revenu familial. La différence, ici, c'est que les changements dans le nombre de prestataires du RPC ont mené à des augmentations de revenus chez les personnes à faible et à moyen revenus dans une plus grande proportion que chez les personnes âgées à revenu élevé.
À quoi s'attendre pour les prochains retraités? Nous pensons ici aux enfants de l'après-guerre, un groupe important de personnes qui commencent à prendre leur retraite. Si l'on examine la population dans son ensemble, on constate qu'en général, le pourcentage de travailleurs rémunérés qui cotisent à un régime de pensions diminue. Cette réduction s'est principalement opérée dans les années 1990. De 1992 à 2007, la protection en matière de pensions pour les travailleurs rémunérés a chuté, passant de 45 à 38 p. 100, ce qui bien sûr n'augure rien de bon pour les futurs retraités. Cette tendance à la baisse, toutefois, touche principalement les hommes, et non pas les femmes.
Il faut tenir compte de certains chiffres. En 1992 et en 2007, pratiquement le même nombre d'hommes, soit environ trois millions, cotisaient à un régime de retraite agréé. Le nombre de femmes participant à un tel régime a augmenté, passant de 2,2 millions en 1992 à 2,9 millions en 2007. Le pourcentage de femmes cotisant à un RPA est resté relativement constant depuis le début des années 1990, soit environ 34 p. 100. N'oubliez pas que de plus en plus de femmes participent au marché du travail. Le pourcentage de travailleuses rémunérées, tous les employés protégés par un régime de pensions, a décliné, passant d'environ 42 à 39 p. 100 pour la même période. Cette diminution est beaucoup plus restreinte que celle constatée chez les hommes.
Fait important à noter lorsque l'on étudie les femmes sur le marché du travail, c'est que, toutes proportions gardées, plus de femmes que d'hommes ont accès à un régime de pensions. En règle générale, les données indiquent que l'avenir des femmes en ce qui concerne leur retraite semble plus prometteur que celui des hommes.
Quelques autres différences entre les sexes valent la peine d'être mentionnées. D'abord, les femmes qui sont membres d'un régime de pensions, de régimes privés de pensions, sont plus susceptibles que les hommes de travailler dans la fonction publique et d'avoir des régimes de pensions à prestations déterminées. C'est en général le cas avec les régimes de la fonction publique. Bien sûr, ce sont ces régimes qui fournissent aux gens une certaine protection au cours d'une récession. Lorsque vous cotisez à un tel plan, vous vous inquiétez moins des fluctuations du marché boursier.
Par contre, les hommes sont beaucoup plus susceptibles d'avoir un régime de retraite à cotisations déterminées dans le secteur privé, et ceux-ci sont sujets aux fluctuations générales du marché boursier. En effet, on peut penser à un régime de pension à cotisations déterminées comme un investissement dans des obligations et des actions. C'est tout comme transiger sur le marché boursier. Encore une fois, les données indiquent que les femmes se trouvent dans une meilleure situation que les hommes en ce qui concerne leur retraite dans un avenir rapproché.
La seule différence réelle qui demeure un problème, c'est le montant annuel versé par les hommes et les femmes à leur régime de retraite. En règle générale, les hommes ont des salaires plus élevés et économisent davantage, même si l'on constate chez eux le même taux d'épargne lorsqu'on examine la portion du revenu consacrée aux régimes de retraite.
Je m'attends à ce que l'écart dans les cotisations au régime de retraite se rétrécisse dans un avenir rapproché, tout comme s'est atténué progressivement l'écart salarial entre les sexes. Prenons les salaires actuels. Aujourd'hui, le salaire moyen d'une femme se chiffre à environ 85 p. 100 de celui d'un homme, ce qui est largement attribuable aux différents types d'emplois que les femmes ont occupé historiquement. La présence des femmes sur le marché du travail augmente, ce qui est dû en partie au prolongement des congés parentaux et à des mesures telles que les prestations parentales et les prestations de maternité du régime de l'assurance-emploi. Ce phénomène est aussi en partie attribuable au fait que les hommes assument davantage de responsabilités au foyer. Si cette tendance se maintient, l'écart salarial se rétrécira, ce qui mènera, à mon avis, à une diminution de l'écart entre les cotisations au régime de retraite. Je pense qu'en règle générale, nous avons de bonnes raisons d'être très optimistes.
Pour résumer le tout en un énoncé général, les femmes retraitées de ces dernières années s'en tirent très bien comparativement aux générations de femmes précédentes. Nous pouvons nous attendre à ce que cette tendance continue pendant un certain temps. Je pense que c'est ce que les données indiquent. De plus, lorsque nous comparons les hommes et les femmes, nous pouvons constater que les femmes retraitées s'en tirent relativement bien.
Merci.
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Bonjour, madame la présidente et membres du comité.
[Français]
Je m'appelle Danielle Laflèche et je suis directrice générale de la Direction des régimes enregistrés de l'Agence de revenu du Canada. Je suis accompagnée par Janice Laird, directrice de la Division de l'actuariat et des politiques de la Direction des régimes enregistrés. Mme Laird et moi ferons de notre mieux pour répondre à vos questions.
Je veux vous remercier de nous avoir invitées à assister à votre réunion.
[Traduction]
Afin d'établir un contexte utile aux discussions d'aujourd'hui, j'aimerais décrire brièvement le rôle de l'Agence du revenu du Canada, plus particulièrement le rôle de la Direction des régimes enregistrés quant à l'administration du troisième pilier du système canadien des pensions, qui comprend principalement les régimes de pension agréés et les régimes enregistrés d'épargne-retraite.
Comme vous le savez, le ministère des Finances est responsable d'élaborer et d'évaluer la politique fiscale du gouvernement fédéral et la législation au moyen de laquelle la politique devient une loi. En tant qu'administrateur, l'Agence du revenu du Canada est responsable d'établir les fonctions pour mettre ces lois en application, y compris ce qui suit: fournir des renseignements au public et aux intervenants, établir des processus au moyen desquels les particuliers et les entreprises peuvent remplir leurs obligations en matière d'impôt et recevoir des prestations et, bien sûr, mener des activités d'observation pour s'assurer que chaque personne respecte la loi telle qu'elle est voulue par le Parlement.
La Direction des régimes enregistrés a pour rôle de s'assurer que les régimes de pension et autres mécanismes d'aide à l'épargne-retraite sont administrés conformément à la Loi de l'impôt sur le revenu. Je peux donc parler de l'administration de la Loi de l'impôt sur le revenu en ce qui concerne les régimes de pension et autres régimes d'aide à l'épargne-retraite.
La Loi de l'impôt sur le revenu permet aux particuliers d'épargner en vue de leur retraite au moyen de divers mécanismes liés à la retraite, tels que les régimes offerts par l'employeur et les régimes d'épargne-retraite. En vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu, les cotisations versées par les particuliers à des régimes d'épargne-retraite et à des régimes de pension sont déductibles du revenu imposable. L'actif du régime, y compris l'accumulation du rendement des investissements, ne sont pas assujettis à l'impôt sur le revenu jusqu'à ce qu'il y ait un retrait.
Dans le cas de l'employeur qui offre un régime de pension, l'employeur peut verser des cotisations au régime et demander une déduction fiscale. Cependant, afin de demander une telle déduction, l'employeur doit d'abord faire agréer le régime de pension et faire approuver le montant des cotisations par la Direction des régimes enregistrés de l'Agence du revenu du Canada.
L'employeur doit faire une demande d'agrément du régime, présenter le texte du régime et un rapport d'évaluation actuariel à la Direction des régimes enregistrés, et faire la démonstration que le régime a été établi et qu'il sera administré conformément à la Loi de l'impôt sur le revenu. Le rapport d'évaluation actuariel, qui est rédigé par une entreprise d'experts-conseils en actuariat à la demande de l'employeur, précise les montants que l'employeur est tenu de verser au régime de pension afin de prévoir les prestations de pension promises.
La Direction des régimes enregistrés examine le texte du régime et la recommandation formulée par l'actuaire pour s'assurer que les dispositions de la Loi de l'impôt sur le revenu seront respectées et que les cotisations versées par l'employeur selon la recommandation de l'actuaire sont raisonnables. La détermination de l'aspect « raisonnable » est en général fondée sur l'âge moyen, le salaire moyen et le nombre moyen d'années de service, et non pas sur le sexe du participant au régime.
De plus, la Direction des régimes enregistrés surveille les régimes de pension ainsi que les autres mécanismes d'épargne-retraite et procède à des vérifications pour s'assurer qu'ils sont en tout temps conformes aux dispositions de la Loi de l'impôt sur le revenu. La direction offre également un service de renseignements sur d'autres types de mécanismes d'épargne-retraite et d'épargne, y compris un service téléphonique et de réponses aux demandes de renseignements écrites.
La direction rédige aussi et publie des documents sur le site Web de l'Agence du revenu du Canada qui sont destinés aux administrateurs de régime, aux actuaires, de même qu'aux autres spécialistes des pensions. D'autres secteurs de l'agence offrent un service téléphonique, un service de réponse aux demandes de renseignements écrites et publient des documents sur le site Web afin d'aider les particuliers à comprendre leurs obligations en matière d'impôt et leurs droits, et l'observation de la Loi de l'impôt sur le revenu.
Le site Web de l'Agence du revenu du Canada contient des sections qui portent précisément sur les régimes enregistrés d'épargne-retraite et d'autres régimes agréés. Ces renseignements s'adressent aux aînés et à toute autre personne intéressée. J'ai apporté quelques-unes des publications offertes sur le site Web. Il s'agit des documents suivants: le Guide des régimes de pension agréés, qui renseigne les employeurs et les administrateurs de régime sur les exigences en matière d'agrément; le guide sur les régimes enregistrés d'épargne-retraite et sur d'autres régimes de retraite agréés destinés aux particuliers; de même que la fiche d'information intitulée « Décès du rentier d'un REER ».
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, j'ai terminé mes commentaires liminaires. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Merci. Je dois d'abord dire que j'ai peur de ne pas pouvoir m'en tenir à cinq minutes, contrairement au témoin précédent.
Bonjour, et merci de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui. Je m'appelle Chris Forbes, et je représente le ministère des Finances. Je suis le directeur général des Relations fédérales-provinciales et de la politique sociale au ministère.
Comme la présidente l'a souligné au début de la séance, je suis accompagné de trois collègues: Jeremy Rudin, sous-ministre adjoint à la Direction de la politique du secteur financier, Louise Levonian, sous-ministre adjointe à la Direction de la politique de l'impôt, et Ian Pomroy, agent principal de la politique de l'impôt à la Division de l'impôt des particuliers.
Nous sommes ici aujourd'hui pour répondre à vos questions sur le système de revenu de retraite du Canada et, plus particulièrement, sur les questions concernant les femmes. Pour commencer, j'aimerais brosser le tableau du rôle du ministère à cet égard.
Nous avons quatre grandes responsabilités. D'abord, conjointement avec RHDCC, nous devons élaborer les politiques touchant le Régime de pensions du Canada, pour lequel nous partageons la responsabilité avec les provinces et les territoires. Nous sommes aussi responsables de la loi régissant les régimes de retraite privés sous réglementation fédérale. Enfin, nous sommes responsables de la législation fiscale et de la présentation de conseils généraux au ministre en lien avec le budget fédéral.
[Français]
L'objectif global du système de revenu de retraite est de fournir une garantie de revenu et un revenu de remplacement de base afin d'atténuer la pauvreté. Le système offre aussi des possibilités d'obtenir une épargne-retraite défiscalisée supplémentaire afin de protéger le niveau de vie au cours de la retraite. Le système repose sur trois piliers.
Le premier pilier, à savoir le Programme de la sécurité de la vieillesse, procure un revenu de base mensuel de 517 $ à presque tous les aînés, ceux qui satisfont aux conditions de résidence quel que soit leur historique d'emploi. En plus de la pension de base du Programme de la sécurité de la vieillesse, les personnes âgées à faible revenu peuvent aussi être admissibles au Supplément de revenu garanti, lequel donne une prestation mensuelle pouvant aller jusqu'à 652 $. Les conjoints et conjoints de fait à faible revenu des bénéficiaires du Supplément de revenu garanti, s'ils sont âgés de 60 à 64 ans, peuvent recevoir aussi une allocation. Pour les conjoints survivants à faible revenu qui sont âgés de 60 à 64 ans, il existe une allocation aux survivants. Les prestations du Programme de la sécurité de la vieillesse sont indexées à l'inflation. Le programme est financé au moyen de revenus généraux et on prévoit que les dépenses pour l'exercice 2009-2010 se chiffreront à 36 milliards de dollars.
Le deuxième pilier, soit le Régime de pensions du Canada, est un régime de pensions public obligatoire mis en place partout au Canada, sauf au Québec. Le Régime de pensions du Canada assure un revenu de remplacement de base à tous les travailleurs. Il est financé par les cotisations des employés, employeurs et travailleurs autonomes. En 2007, 12,5 millions de travailleurs cotisaient au régime, dont 5,9 millions étaient des femmes. Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux des finances, qui assurent conjointement l'administration de régimes, sont tenus d'examiner le Régime de pensions du Canada tous les trois ans. Les ministres ont terminé l'examen triennal récemment, cette année, et ils ont confirmé que le taux actuel de cotisation de 9,9 p. 100 suffit pour assurer la viabilité à long terme du régime. Je reviendrai sur les changements que les ministres ont proposés dans la foulée de l'examen triennal.
Le troisième pilier est l'épargne-retraite privée ouvrant droit à une aide fiscale par l'intermédiaire des régimes enregistrés d'épargne-retraite, ou REER, et des régimes de pension agrées, ou RPA, d'employeurs. Ces régimes permettent de combler l'écart entre les régimes publics des pensions et les objectifs des Canadiens et des Canadiennes en matière de revenu de retraite. Le rapport de l'impôt sur les RPA et les REER constitue un avantage précieux qui incite et aide les Canadiens et Canadiennes à épargner en vue de la retraite. De plus, il permet aux particuliers d'accroître leurs économies plus rapidement que s'ils investissaient hors des régimes enregistrés. Les limites des cotisations et des prestations des RPA et des REER sont fixées de manière à permettre à la plupart des contribuables d'accumuler suffisamment d'épargnes au cours d'une carrière de 35 années pour bénéficier d'un revenu de retraite équivalent à 70 p. 100 de leurs gains préalables à la retraite. Les limites des RPA et des REER sont intégrées et fournissent aux Canadiens et aux Canadiennes des possibilités d'épargnes comparables, qu'ils choisissent d'investir dans un RPA, dans un REER ou dans une combinaison des deux.
[Traduction]
Le système de revenu de retraite du Canada jouit d'une excellente réputation dans le monde entier — M. Ménard en a parlé brièvement — en raison de son caractère adéquat et de sa viabilité financière. Son efficacité a permis d'atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté et de remplacement du revenu.
L'incidence de faible revenu chez les aînés est peu élevée comparativement à d'autres pays de l'OCDE, et le système de revenu de retraite offre une grande protection à la plupart des Canadiens. Presque tous les aînés reçoivent la Sécurité de la vieillesse, quels que soient leurs antécédents de travail. Les aînés à faible revenu reçoivent en plus le Supplément de revenu garanti. Je souligne à ce sujet que les femmes constituent plus de la moitié des bénéficiaires de la Sécurité de la vieillesse, les deux tiers des bénéficiaires du Supplément de revenu garanti et 90 p. 100 des bénéficiaires d'allocations.
En outre, tous les travailleurs retraités reçoivent un revenu du Régime de pensions du Canada ou du Régime des rentes du Québec. Pour les Canadiens à faible revenu, la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec remplacent une tranche importante du revenu antérieur à la retraite.
Les travailleurs à revenu moyen et élevé peuvent utiliser des RPA et des REER pour augmenter leur taux de revenu de remplacement. Par exemple, 5,9 millions de particuliers cotisant à un régime étaient couverts par un RPA en 2007 — je crois que ce chiffre a été mentionné par Mme Schirle. De ce nombre, 3 millions étaient des hommes, et 2,9 millions étaient des femmes. Il est bon de noter, et d'autres l'ont rappelé avant moi, que la proportion des participantes est passée de 44 p. 100 en 1997 à 49 p. 100 en 2007.
J'aimerais maintenant parler de quelques mesures que le gouvernement a prises au cours des dernières années pour renforcer le système de revenu de retraite. En ce qui concerne le premier pilier, soit la SV et le SRG, on note une augmentation en deux volets des prestations mensuelles du SRG en 2006 et 2007. De plus, dans le budget de 2008, le montant que l'on peut retirer d'un emploi avant que la prestation du SRG ne soit récupérée a été augmenté, passant à 3 500 $.
En ce qui a trait au RPC, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux des Finances ont recommandé, le printemps dernier, d'apporter certains changements en vue d'atteindre trois objectifs. D'abord, on veut rendre le régime plus souple en abolissant le critère de cessation du travail et en prolongeant de sept à huit ans la période d'exclusion maximale pour les travailleurs à faible revenu dans le calcul des prestations. En moyenne, les femmes bénéficieront plus que les hommes de la marge de manoeuvre accrue touchant la période d'exclusion.
Ensuite, on veut élargir le champ d'application du RPC pour qu'il couvre les personnes qui travaillent et qui touchent en même temps des prestations de retraite du régime.
Enfin, on veut rétablir l'équité des rajustements actuariels apportés aux pensions du RPC en cas de versement anticipé des prestations — c'est-à-dire, avant 65 ans — ou de versement tardif, soit après 65 ans.
En ce qui concerne le troisième pilier, le gouvernement a entrepris une consultation en janvier dernier en vue d'améliorer le cadre législatif et réglementaire des régimes de retraite privés sous réglementation fédérale, lesquels représentent environ 7 p. 100 des régimes de retraite au Canada. Le 27 octobre, le ministre des Finances a annoncé une réforme importante du cadre, qui comprend des mesures visant à renforcer la protection offerte aux participants aux régimes, à réduire la volatilité de la capitalisation des régimes à prestations déterminées, à faciliter la négociation, par les participants, de changements aux mécanismes de pension, à améliorer le cadre régissant les régimes à cotisations déterminées et les régimes à cotisations négociées, et à moderniser les règles qui s'appliquent aux placements effectués par les caisses de retraite.
Par ailleurs, le gouvernement a récemment adopté des mesures en vue d'améliorer le traitement fiscal des régimes de pension et des régimes enregistrés d'épargne-retraite. Je vous en présente brièvement quelques-unes. En 2006, le montant du revenu admissible qui peut être demandé au titre du crédit d'impôt pour revenu de pension a doublé pour atteindre 2 000 $. L'âge auquel les Canadiens doivent convertir leur REER en fonds enregistrés de revenu de retraite, ou FERR, et commencer à recevoir leurs prestations de pension est passé de 69 à 71 ans en 2007. Le fractionnement du revenu de pension a aussi été instauré en 2007. Enfin, en 2008, le gouvernement a apporté des changements fiscaux afin de permettre aux employeurs d'offrir des programmes de retraite progressive plus souples, de manière à maintenir en poste les travailleurs plus âgés et plus chevronnés et à atténuer les pressions liées à la planification de la relève.
De plus, la plupart des aînés profitent des hausses de 1 000 $ du montant du crédit en raison de l'âge accordé en 2006 et 2009. Notons également que la mise en oeuvre du barème de relèvement du plafond de cotisation amorcé en 2005 se poursuit, et que les plafonds de cotisation au RPA et au REER seront indexés en fonction de l'augmentation moyenne des salaires, à compter de 2010 et de 2011 respectivement.
Enfin, le nouveau compte d'épargne libre d'impôt donnera à tous les Canadiens l'occasion d'épargner de manière avantageuse sur le plan fiscal.
Merci. Voilà qui met fin à mes commentaires liminaires. Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup de votre présence ici aujourd'hui, monsieur Forbes.
Madame Schirle, merci également d'être ici.
Ce n'est pas facile à comprendre. Je ne suis pas une personne douée en ce qui a trait aux chiffres, mais je suis une personne de coeur. J'écoute vos propos et j'ai beaucoup de difficulté à tout comprendre. Par contre, madame Schirle, je comprends qu'un emploi dans le secteur public profite aux femmes, que c'est un meilleur emploi que de travailler comme serveuse. Ces personnes, au moins, ont un bon régime de retraite.
Monsieur Forbes, vous travaillez à la Direction des relations fédérales-provinciales. Lorsque vous discutez avec vos homologues, parlez-vous des différentes mesures mises en place? On a reçu plusieurs personnes âgées à nos bureaux qui ont été très touchées par le fait que leur revenu a diminué considérablement à cause d'une petite augmentation de leurs rentes, au palier provincial. Donc, à cause d'un changement de créneau, elles ont subi une grande perte de revenu, tant mensuel qu'annuel. Plusieurs personnes nous ont fait part de cela.
Pourriez-vous nous dire si vous avez eu connaissance de ce fait et si vous en parlez entre vous?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Ma première question s'adresse à Mme Schirle.
J'aimerais entendre votre point de vue sur la question suivante, et peut-être que les représentants ministériels pourront aussi s'exprimer: depuis dix ans, la façon dont les femmes envisagent la retraite a beaucoup changé. Par comparaison aux Canadiennes plus âgées, elles voient d'un oeil très différent ce que la retraite leur réserve.
J'aimerais d'abord que vous nous parliez du rôle de l'éducation dans les affaires financières. Quel est le rôle de la planification financière de manière générale, et combien de femmes envisagent la planification financière à titre individuel et combien l'envisagent dans le contexte du couple? Prenons l'exemple d'un couple qui décide que la femme reste à la maison pour élever les enfants. Dans sa décision, le couple tient compte du fait qu'il perdra une partie de son revenu de pension, ce qui peut l'amener à cotiser davantage au REER de conjoint. De cette façon, il pourra économiser de l'impôt et disposer d'un peu plus de revenus pour épargner ou... Évidemment, cela fait partie d'un plan à long terme. À la retraite des conjoints, le gouvernement aura établi le fractionnement du revenu entre les aînés. Grâce à cette mesure, le montant de la pension qui revient à la femme et celui qui revient à l'homme ne seront plus établis de façon aussi rigide.
Pouvez-vous nous parler de la planification financière selon une perspective d'ensemble, et de ce qui est fait pour le couple, par opposition à ce qui est fait pour les hommes et les femmes individuellement?
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Oui, je peux faire quelques commentaires.
Je ne pense pas que nous disposons toujours de données empiriques sur lesquelles nous fondons ces idées. Dans l'ensemble, nous avons noté une augmentation marquée du niveau de scolarité des femmes, en commençant par les femmes qui étudiaient au collège dans les années 1960. Elles allaient au collège pour obtenir la formation nécessaire pour avoir une carrière.
Selon la génération, les décisions étaient prises de façon vraiment différente au sein de la famille. Par exemple, les femmes qui se sont mariées avant les années 1970 acceptaient tout simplement ce que faisaient leurs époux, puis travaillaient un petit peu et contribuaient modestement au revenu familial.
Cependant, aujourd'hui les choses ont bien changé et les époux prennent ce genre de décisions conjointement. Ainsi, l'homme et son épouse vont décider ensemble du niveau de participation au sein de la population active, de la période qu'ils passeront à la maison pour s'occuper des enfants, et ce genre de choses. De plus, toute la planification financière se fera en couple.
Je me dois d'ajouter quelques petites précisions. Par exemple, si une femme doit quitter la population active pour s'occuper des enfants, et il s'agit peut-être d'un choix qu'elle a fait après en avoir parlé à son conjoint, elle sera pénalisée puisqu'elle aura perdu des années d'expérience sur le marché du travail. Pour cette raison, elle aura peut-être renoncé à une augmentation de salaire ou à une promotion. Cela se produit, et vous acceptez ce fait simplement parce que vous avez décidé de rester à la maison pour vous occuper de vos enfants.
Cependant, en cas de divorce, comment calculer cette perte de revenu ou cette absence de la population active? Vous pouvez essayer de le faire. Nous essayons d'en tenir compte dans les négociations entourant les divorces, tout au moins dans une certaine mesure, mais c'est très difficile à évaluer. Il est impossible de déterminer la valeur réelle de ces années d'absence de la population active.
C'est pourquoi il n'y a pas de contrat de mariage parfait. Il existe donc des caractéristiques particulières dans la planification financière, et c'est peut-être justement pourquoi il y a aujourd'hui une génération de femmes qui planifient vraiment de façon indépendante leur carrière avant même de penser à se marier et à avoir des enfants. Il se pourrait donc que ces facteurs entrent en ligne de compte dans la décision que la femme prendra, avant de se marier, avant même de commencer une vie de couple.
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Oui, c'est ce que je ferai.
Le premier point porte sur une protection accrue pour les membres du régime. Nous avons déjà discuté de quelques-uns de ces points.
Parlons de la suspension des cotisations des employeurs. Cette suspension a lieu lorsqu'un employeur décide de ne plus cotiser, car, selon ses calculs, le régime de retraite est surfinancé. Ces périodes de suspension seront réduites. La suspension des cotisations a contribué à réduire le financement des fonds de pension. On n'avait pas reconnu à quel point la valeur de ces investissements pouvait être volatile. Ces périodes de suspension ne seront pas éliminer, mais elles seront restreintes.
Nous allons mettre en oeuvre une règle selon laquelle les modifications qui augmenteraient les versements au régime de pension ne pourront pas être effectuées si le régime est sous-financé. Les prestations seront automatiquement versées au lieu de devoir attendre deux ans, comme on peut le voir dans le cadre actuel.
Il existe également d'autres règles. Je crois que la présidente souhaite que je passe au prochain point, soit la réduction de la volatilité du financement des promoteurs du régime de retraite à prestations déterminées.
L'objectif est de mettre sur pied une nouvelle norme qui permettra d'établir le financement, de sorte à ce qu'il soit moins volatile et plus en phase avec le rendement moyen. Cela sera utile pour les promoteurs.
Nous avons indiqué que nous allions augmenter le seuil des pensions excédentaires de 10 p.100 dans la Loi de l'impôt sur le revenu. Les promoteurs seront donc plus enclins à financer le régime de retraite en anticipant la baisse éventuelle de sa valeur.
Nous avons un outil qui permet de résoudre les problèmes en permettant aux régimes qui le souhaitent de se réorganiser avec le consentement des membres et des retraités. Ils pourront donc le faire rapidement. Plusieurs réorganisations ont été effectuées dernièrement de manière ponctuelle. Cet outil permettrait de pouvoir résoudre ces problèmes de manière continue.
On pourrait améliorer le cadre qui gouverne les régimes à cotisations déterminées, qui deviennent de plus en plus populaires, ainsi que les régimes hybrides, qui se trouvent à être entre les régimes à cotisations déterminées et les régimes à prestations déterminées, qui sont négociés. Ces régimes pourraient se prévaloir d'un cadre règlementaire plus clair.
Enfin, le régime de pension sera modernisé grâce aux règles portant sur les investissements.