Madame la présidente et membres du comité,
[Français]
c'est un plaisir d'être ici parmi vous aujourd'hui.
[Traduction]
Alors que nous avons souligné tout récemment, soit le 25 novembre, la Journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes et que nous sommes à quelques jours du 6 décembre, je suis heureuse d'être ici pour vous faire part des mesures concrètes que prend notre gouvernement afin d'assurer la pleine participation des femmes à la vie canadienne.
J'aimerais tout d'abord exprimer mes remerciements et ma reconnaissance au comité pour le travail approfondi qu'il accomplit dans de nombreux domaines qui ont une incidence sur la vie des femmes et des filles de notre pays et d'autres régions du monde. J'estime que nous sommes unis par notre objectif commun, qui est de bâtir un Canada où les femmes et les filles sont en sécurité, sont parties prenantes au processus démocratique et connaissent la prospérité et la sécurité financière par leur participation à part entière à notre économie. Il nous arrive peut-être à l'occasion de diverger d'opinions sur les méthodes à appliquer afin d'atteindre cet objectif, mais en fin de compte, nous voulons les mêmes choses et en tant que femmes qui se réunissent si souvent autour de cette table, nous devrions travailler ensemble dans ce sens.
Nous croyons que pour relever ces défis, il faut adopter une démarche graduée, multidisciplinaire et à plusieurs volets; c'est-à-dire qu'outre un engagement d'éliminer la violence faite aux femmes, nous devons appuyer la pleine participation des femmes à notre économie et à la direction politique de notre pays. Nous savons qu'une femme ou une fille qui a accès à l'éducation, à des possibilités d'emploi, à des mentors et à d'autres atouts importants sur les plans économique et social risque moins de se trouver dans un état de dépendance à l'égard des autres ou d'être exposée à la pauvreté, à la violence et à la discrimination.
Le comité a réalisé des travaux très importants dans des dossiers tels que l'analyse comparative entre les sexes, l'équité salariale, les pensions de retraite et l'élargissement des prestations d'assurance-emploi aux travailleuses autonomes, pour ne nommer que ceux-là. Je tiens à féliciter tous les membres du comité pour ces contributions importantes à la recherche continue des meilleures façons de promouvoir efficacement l'égalité des femmes et leur pleine participation à la vie économie, sociale et démocratique de notre pays.
Je suis heureuse d'avoir la possibilité de discuter de la façon dont les priorités et les activités du gouvernement du Canada nous rapprochent de ces objectifs. Ainsi, je suis certaine que vous êtes au courant des nombreux rapports de l'OCDE qui soulignent que la meilleure façon pour un pays de progresser sur les plans économique et social consiste à assurer l'autonomisation des femmes. Le 28 octobre dernier, le Forum économique mondial a publié le rapport sur la disparité entre les sexes dans le monde. Or, ce rapport, qui présente les résultats d'une enquête annuelle qui évalue la participation des femmes à la vie économique et démocratique dans 134 pays, montre que le Canada a maintenant devancé les États-Unis à ce chapitre. En fait, le Canada a gagné six places, pour se classer au 25e rang.
Nous sommes un chef de file dans trois des quatre catégories, soit la participation à la vie économique, le niveau de scolarisation et la santé. La quatrième catégorie concerne l'accès au pouvoir politique. En fait, le Canada s'est classé au premier rang pour ce qui est du taux d'alphabétisation et de la participation à la vie économique, et nous poursuivons nos efforts afin de combler l'écart entre les sexes. Le Canada a gagné des places en raison des améliorations apportées à la performance économique des femmes. Il s'agit d'un progrès réel pour les femmes et d'un progrès réel pour le Canada.
J'aimerais parler du rôle de Condition féminine Canada et de certaines de nos principales activités. Au Canada, la loi consacre l'égalité des femmes et des hommes. Condition féminine Canada collabore en permanence avec un certain nombre de partenaires, tels que les ministères et organismes fédéraux, les gouvernements provinciaux et territoriaux, les secteurs privé et bénévole ainsi que les organismes internationaux. Le résultat global que visent nos efforts est d'assurer la pleine participation des femmes à la vie économique, sociale et démocratique du Canada. Pour parvenir à ce résultat, nous menons des activités de deux ordres dans le cadre de nos programmes: la formulation de conseils stratégiques et la contribution financière à des projets, par l'intermédiaire du Fonds communautaire pour les femmes et du Fonds de partenariat pour les femmes, sur lesquels je reviendrai un peu plus tard.
La première activité comprend la formulation de conseils et la réalisation d'analyses à caractère stratégique, la formation et l'élaboration d'outils ainsi que la formation de partenariats dans le but d'aider les ministères et les organismes centraux du gouvernement fédéral à intégrer l'analyse comparative entre les sexes à leurs politiques, à leurs programmes et à leurs services. Comme les membres du comité le savent sans doute, le gouvernement du Canada a accepté la recommandation de la vérificatrice générale voulant que le Secrétariat du Conseil du Trésor et le Bureau du Conseil privé apportent leur soutien à Condition féminine Canada afin d'aider le gouvernement à s'acquitter de ses engagements en ce qui concerne l'analyse comparative entre les sexes. Cette analyse comprend l'évaluation des impacts différents qu'ont les politiques et les programmes sur les femmes et les hommes, au moment de l'élaboration des politiques et programmes, la prise en considération de l'intersectoralité ainsi que la collecte et le contrôle de données. Je suis très heureuse de constater que nous accomplissons beaucoup de progrès dans ce domaine.
La seconde activité de programme concerne l'offre de financement et d'aide professionnelle pour la réalisation, à l'échelon local, régional et national, de projets qui font avancer la cause de l'égalité des femmes, par l'intermédiaire du Fonds communautaire pour les femmes (FCF) et du Fonds de partenariat pour les femmes (FPF). Ces activités s'articulent autour des trois piliers que j'ai annoncés cette année, soif la promotion de la sécurité et de la prospérité économiques des femmes, l'élimination de la violence faite aux femmes et les mesures visant à favoriser la participation des femmes à la vie démocratique et leur accès aux postes de pouvoir au sein d'organismes décisionnels clés.
Les sommes consacrées à des subventions et contributions aident les femmes de tout le pays. Les projets financés par Condition féminine Canada depuis 2007 ont eu des répercussions directes sur plus de 140 000 filles et femmes et des répercussions indirectes sur plus de 1,6 million de filles et de femmes.
Les innovations qui ont été réalisées à Condition féminine Canada nous ont permis de financer 69 p. 100 plus d'initiatives cette année qu'au cours des années précédentes et de venir en aide à des centaines de milliers d'autres femmes. Grâce à ces projets, un nombre de plus en plus élevé de femmes ont accès à de l'information, à des connaissances, à des compétences et à des réseaux de soutien. De plus, les femmes se servent de ces instruments de réussite pour repérer et surmonter les obstacles à leur pleine participation à la société.
L'examen d'un échantillon de projets réalisés au cours de l'année 2008-2009 révèle que 50 p. 100 d'entre eux étaient axés sur des enjeux liés à la sécurité et à la prospérité économiques des femmes, que 42 p. 100 portaient sur des enjeux liés à la violence faite aux femmes et que 8 p. 100 concernaient l'accès des femmes à des postes de responsabilité et de décision. Au mois de mars dernier, j'ai annoncé la formation d'un partenariat avec WEConnect, organisme qui fait la promotion de la principale norme d'homologation internationale pour les entreprises appartenant à des femmes.
Nous avons accordé un financement à son projet intitulé Opening Doors to Corporate Markets: An Education, Training, Coaching and Mentoring Program (Ouvrir les portes des marchés d'affaires: programme d'éducation, de formation, d'encadrement et de mentorat). Ce programme vise à accroître les occasions d'affaires pour les entreprises appartenant à des femmes en leur donnant un meilleur accès aux marchés du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays, notamment la Chine et l'Inde. J'ai appris l'existence de ce programme lorsque j'occupais le poste de secrétaire d'État aux Affaires étrangères et au Commerce international. Je continue d'appuyer ce programme, parce que je crois à l'importance de l'accès au marché.
Le nouveau Fonds de partenariat mis en place à Condition féminine Canada permet à notre gouvernement d'apporter son appui à des femmes qui exercent des métiers non traditionnels. Nous collaborons avec l'Alliance canadienne des technologies avancées, Femmes en technologie (CATA WIT), afin d'aider les femmes à occuper des postes de direction dans les secteurs des technologies de pointe. Nous assurons un transfert de connaissances grâce au soutien que nous apportons à l'initiative bien connue appelée Women Building Futures, qui met l'accent sur les secteurs d'emploi non traditionnels, notamment la formation dans des métiers comme ceux du bâtiment et comme conductrices d'équipement lourd, et qui vient en aide à des femmes vivant des situations très difficiles. Les hommes du secteur du bâtiment me disent qu'ils préfèrent les femmes, parce que nous n'endommageons pas l'équipement.
:
Comme je l'ai mentionné, les hommes du secteur du bâtiment me disent qu'ils préfèrent les femmes, parce que nous n'endommageons pas l'équipement. Les taux de placement sont supérieurs à 90 p. 100 et nous finançons actuellement un projet pour transférer ces connaissances à d'autres organismes, dans toutes les provinces. Il s'agit d'emplois bien rémunérés et les femmes méritent de prospérer dans ce secteur également.
Des partenariats ont été formés avec À voix égale, que tout le monde connaît. C'est un organisme multipartite qui représente une autre occasion de ne pas faire trop de partisanerie. Nous devrions nous soutenir mutuellement, inviter davantage de femmes à jouer le rôle de mentor et inciter les jeunes femmes à s'engager en politique et à y rester engagées.
J'ai également rencontré la Fédération canadienne des municipalités et j'appuie certaines initiatives dans lesquelles elle veut se lancer, surtout pour les femmes des régions rurales. Comme vous le savez, ces initiatives revêtent une grande importance, parce que le fait d'accroître l'éducation politique des femmes favorisera l'élection d'un plus grand nombre d'entre elles à tous les paliers de gouvernement.
Je vais conclure en faisant quelques observations au sujet des femmes autochtones.
Nous avons attaché une importance particulière aux défis propres aux femmes confrontées à de multiples obstacles, et ce sont nos femmes autochtones. Ainsi, la violence faite aux femmes autochtones constitue une grande préoccupation pour notre gouvernement. Comme vous le savez, les femmes autochtones courent trois fois plus de risques d'être victimes de violence que les autres femmes et cinq fois plus de risques d'en mourir.
L'initiative Soeurs par l'esprit vise à mieux sensibiliser le public. Tout le monde autour de cette table conviendra, je pense, qu'elle a largement contribué à mieux sensibiliser le public au sort des femmes autochtones assassinées ou disparues. Elle fait également des recherches pour mieux comprendre les causes profondes de la violence raciale et sexuelle dont nos femmes autochtones sont victimes.
Nous sommes en train de préparer les étapes suivantes et d'explorer des solutions. Je travaille en collaboration étroite avec l'Association des femmes autochtones. J'apprécie le travail formidable qu'elle a accompli. J'apprécie également le travail qu'ont fait les familles. Elles ont dû faire preuve de beaucoup de courage pour parler de ce qui est arrivé à leurs êtres chers qui ont disparus pour pouvoir nous aider à améliorer l'avenir. Je sais que nous apprécions tous leur contribution.
Grâce à cette initiative, nous constatons un degré accru d'engagement de la population et des questions ont été soulevées à la Chambre des communes à ce sujet. Nous avons l'intention de continuer de collaborer avec nos partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux et de miser sur ces résultats afin de mettre en place des bons programmes qui contribueront à mettre un terme à cette violence.
Madame la présidente, j'aurais autre chose à ajouter, mais comme vous l'avez dit, je n'ai pas le temps de continuer à faire rapport aux membres du comité de certaines des autres excellentes initiatives que nous avons prises.
Bien que notre gouvernement ait fait des progrès en vue d'accroître la participation des femmes dans un grand nombre de domaines, en élaborant des politiques de soutien, en adoptant des mesures qui visent à relever des défis cruciaux ainsi qu'en fournissant les ressources nécessaires à cette fin, nous savons qu'il reste du travail à accomplir.
J'ai eu des rencontres avec des Canadiennes et des Canadiens de toutes les régions du pays, afin de consulter les femmes, en particulier, quant aux meilleures façons de promouvoir la sécurité et la prospérité économiques des femmes, d'éliminer la violence qui les cible et de favoriser leur accès à des postes de responsabilité et de décision.
Notre gouvernement s'emploie à obtenir des résultats concrets pour la population canadienne en faisant la promotion de la pleine participation des femmes à tous les aspects de la vie au Canada. Nous prenons des mesures afin d'atteindre l'objectif de rendre les femmes autonomes dans tout le Canada, parce que des femmes fortes sont le gage d'un Canada plus fort.
En cette période d'incertitude économique, le gouvernement du Canada continue de travailler à la promotion de l'égalité des femmes et de leur pleine participation à tous les aspects de la vie au Canada, qu'il s'agisse de la vie sociale, économique ou démocratique. Notre gouvernement reconnaît qu'il faut tirer pleinement parti des capacités, du leadership et des compétences des femmes si nous voulons que le Canada maintienne son niveau de vie élevé et soit concurrentiel à l'échelle mondiale.
Notre gouvernement a réagi au ralentissement économique mondial en présentant le Plan d'action économique pour le Canada, qui vise à stimuler l'économie, à maintenir et à créer des emplois pour les Canadiennes et les Canadiens et à protéger les personnes les plus durement touchées par le ralentissement économique.
Le quatrième rapport aux Canadiennes et aux Canadiens, présenté hier par le ministre des Finances, M. Flaherty, montre que 97 p. 100 des fonds de stimulation prévus dans le Plan économique pour le Canada ont été engagés pour la réalisation de plus de 12 000 projets d'infrastructure et de logement. Au cours des dix mois qui se sont écoulés depuis que le plan, d'une durée de deux ans, a été lancé, environ 8 000 de ces projets, soit 66 p. 100, ont été mis en chantier.
Voici quelques-uns des progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Plan d'action économique: la réduction du fardeau fiscal des familles et des entreprises canadiennes de plus de 20 milliards de dollars au cours de l'année 2008-2009 et des cinq années financières ultérieures; l'aide aux travailleuses et aux travailleurs canadiens qui ont perdu leur emploi ou qui pourraient être mis à pied, notamment par des prestations supplémentaires d'assurance-emploi et de la formation; la création et la préservation d'emplois au moyen d'investissements dans une infrastructure moderne et dans le logement abordable; le soutien à la recherche et aux études supérieures, notamment par le financement de projets très attendus visant l'entretien, la réparation et la construction de collèges et d'universités au Canada; la protection des emplois dans les secteurs industriels et les collectivités les plus durement frappés par la récession; l'adoption de mesures sans précédent afin d'améliorer l'accessibilité au financement pour les ménages et les entreprises au Canada.
Nos efforts portent fruit. Le FMI s'attend à ce que le Canada connaisse la plus forte reprise parmi les pays du G7, ce qui jettera les bases de la prospérité économique future des femmes et des hommes dans la société canadienne.
Je puis vous assurer que notre gouvernement continuera d'investir dans des projets qui concernent directement les femmes et qui ont une incidence sur leur vie dans des domaines clés.
Je vous remercie, madame la présidente.
:
Vous avez parlé de vos trois piliers: la prospérité, la violence et la vie démocratique.
En ce qui a trait à la prospérité, vous n'êtes pas sans savoir que l'on vit une crise économique importante. Actuellement, les femmes sont celles qui souffrent le plus, à cause de cette crise. Elles ont dû quitter des emplois avantageux parce que souvent elles étaient les dernières sur les listes d'ancienneté, dans plusieurs endroits. On regarde des entreprises comme Nortel, qui ont fermé et où plusieurs centaines, pour ne pas dire des milliers, de femmes travaillaient. Je pourrais vous en énumérer une série.
Vous semblez très positive quand vous parlez de prospérité pour les femmes, mais quand on est sur le terrain, on réalise qu'il n'y a pas vraiment de prospérité pour les femmes. Peu importe ce que vous avez pu faire depuis le court temps que je siège sur ce comité, je n'ai pas senti que les femmes avaient pris une place beaucoup plus importante au Canada et au Québec, à cause de la crise économique actuelle. De nouveaux emplois, on n'en a pas, actuellement. Il ne faut pas se le cacher. C'est une bulle financière et une reprise financière. Avant que les femmes reprennent des places dans notre société, elles souffriront encore beaucoup, elles seront encore plus pauvres.
Ces temps-ci, on parle régulièrement des pensions pour les femmes, chez qui l'appauvrissement est encore plus important. Elles arriveront à la retraite avec très très peu. Les femmes immigrantes sont totalement oubliées, elles sont dans les plus bas niveaux de notre société et dans la pauvreté la plus grande. On ne sent donc pas qu'il y a un vent important pour faire changer cela. C'est certain qu'il y a une crise économique et il faut en tenir compte. J'aimerais vous entendre un peu là-dessus.
Quand vous parlez de prospérité, vous semblez dire qu'il y a des élans importants à ce chapitre, alors qu'on ne le sent pas au quotidien dans notre société.
:
Pour répondre à ce que vous venez de dire, j'ai mentionné le rapport sur la disparité entre les sexes. En fait, c'est le rapport sur la disparité entre les sexes du Forum économique mondial qui évalue la participation des femmes à la vie économique du pays et qui fait état de changements importants au Canada. Par conséquent, vous n'avez pas à me croire sur parole. Je me ferai un plaisir de vous fournir un exemplaire de ce rapport.
Bien entendu, notre pays et notre gouvernement centrent leur attention sur la crise économique — c'était notre première priorité depuis notre arrivée au pouvoir — et la mise en oeuvre du plan d'action économique. Nous nous intéressons à tous les Canadiens et, bien entendu, les femmes en font partie. Elles composent maintenant plus de 53 p. 100 de la population et elles en bénéficient donc largement.
En ce qui concerne le partage du revenu de pension, vous avez parlé des femmes âgées. Le partage du revenu de pension que notre gouvernement a mis en place a été bien accueilli.
En ce qui concerne les femmes immigrantes, vous avez raison, elles sont confrontées à d'importants obstacles. Beaucoup d'obstacles se dressent sur leur chemin.
Comme les 16 jours d'activisme contre la violence faite aux femmes ne sont pas encore terminés, je crois que c'est une bonne occasion pour moi de signaler aux membres du comité que j'ai fait aujourd'hui une annonce, avec les provinces et les territoires, les représentants provinciaux des réseaux de refuges de chaque province, y compris les représentants autochtones. Nous avons annoncé un nouveau partenariat qui leur permettra de se faire entendre au niveau national. Ils forment un groupe national et je vais financer un projet qui leur permettra de partager leurs connaissances et des pratiques exemplaires centrées sur les femmes immigrantes.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci, madame la ministre, d'être venue nous voir.
Je vais changer un peu de direction. Vous avez parlé un peu d'inciter les femmes à entrer en politique. Je sais que nous avons fait des gros progrès et investi dans À voix égale en fournissant un leadership afin que nous puissions guider des jeunes femmes vers la politique.
Je me demande si vous pourriez nous parler de l'importance de permettre aux femmes ayant diverses opinions de se faire entendre. Je vais vous donner un exemple. Il y a des centaines de milliers de femmes des régions rurales, du milieu agricole, des femmes autochtones, des femmes dans l'armée, des femmes de tout le pays qui, par exemple, croient qu'il faut abolir le Registre des armes d'épaule. Cette semaine, on leur a dit de se taire et de ne pas aller assister à un événement, à une cérémonie commémorative, parce qu'on n'était pas d'accord avec leur point de vue. Je me demande si vous pensez que c'est productif et si cela aide les femmes à entrer en politique.
Je vais dire une chose. Je pense que les femmes doivent savoir que cela peut-être un véritable champ de bataille et qu'elles doivent pouvoir défendre leurs opinions. Quand on vous répète constamment que vous devez vous tenir tranquille et vous taire… Pourriez-vous nous parler du message que cela envoie aux jeunes femmes, aux femmes âgées, aux femmes canadiennes?
Merci.
:
Candice, en fait je suis d'accord avec tout ce que vous venez de dire. Je pense que cela n'étonnera personne.
Je soulève cette question chaque fois que j'ai l'occasion de rencontrer des femmes dans les différentes régions du pays. Je leur parle du caractère sectaire de la Chambre et des difficultés que cela pose encore pour les femmes, pour les choses que nous voulons accomplir. Si nous pouvions laisser de côté notre idéologie politique et travailler ensemble, nous pourrions aller beaucoup plus loin. Malheureusement, certains d'entre nous n'ont pas envie de le faire.
Je me souviens que lorsque j'étais dans l'opposition, quand nous siégions au Comité de la condition féminine, nous agissions différemment, nous ne nous comportions pas de cette façon, car nous savions que c'était inapproprié. Nous étions là pour parler non seulement en notre nom et au nom de notre parti, mais aussi au nom de toutes les femmes. Je crois que nous en avons la responsabilité.
Je vous remercie de le souligner.
Si je soutiens À voix égale, c'est parce que cet organisme fait un travail exceptionnel sur ce plan-là. Il enseigne aux femmes et leur montre comment elles peuvent se faire élire à l'abri du débat politique. Je pense que c'est essentiel. Les femmes n'ont pas besoin d'un traitement spécial. Montrez-nous seulement comment faire et nous prendrons notre essor. Voilà pourquoi j'appuie À voix égale.
Je vous remercie infiniment de l'avoir souligné.
:
Merci beaucoup, madame la ministre.
Comme Mme Hoeppner, je suis très inquiète quand on fait taire les femmes. Je pense à l'Association nationale Femmes et Droit qui a perdu son financement ainsi qu'à l'ICRF qui a également perdu son financement. Pas plus tard qu'hier, j'ai entendu dire que Kairos, un groupe qui a toujours joué un rôle très utile en défendant la justice sociale, a perdu la moitié de son financement et ne pense pas pouvoir poursuivre ses activités. On a fait taire ces organismes qui défendent les intérêts des femmes et je pense que cela laisse un vide.
Je voudrais maintenant poser une question concernant la vérificatrice générale, car heureusement elle n'a pas encore été réduite au silence.
Je l'ai vue deux fois, une fois ici et une fois aux comptes publics et elle a qualifié d'assez faible l'analyse comparative entre les sexes qui a été faite par les ministères fédéraux. Elle a déclaré que sur les 68 cas que son bureau a évalués, dans quatre cas seulement cette analyse avait été intégrée dans l'élaboration des politiques, dans 30 cas une analyse limitée avait été faite et dans 27 cas il n'en avait été tenu aucun compte, qu'aucune politique n'exigeait que les ministères fassent une ACS et que les ministères ne savaient pas quand il y avait lieu d'en faire une. Ses critiques étaient très claires et elle a conclu que le gouvernement n'avait pas fait un bon travail, même si la Convention des Nations Unies, la Convention CEDEF recommandait que l'ACS soit obligatoire pour tous les ministères du gouvernement.
Pensez-vous que l'ACS devrait être obligatoire et que répond Condition féminine Canada aux critiques de la vérificatrice générale? Quand vous avez vu ces critiques, cela a dû vous préoccuper. Qu'a fait votre ministère pour répondre à ce rapport très inquiétant?
:
Je vous ferais remarquer, encore une fois, que je suis la ministre d'État spécialement chargée de la Condition féminine et que je prends mes responsabilités très au sérieux, surtout au Cabinet. Comme je l'ai dit, je vois ces analyses par écrit lorsqu'il y a lieu, je fais valoir mon point de vue et c'est un sujet que j'aborde avec mes collègues.
Je tiens à vous dire que, lorsque je suis arrivée à ce poste, j'étais parfaitement consciente de l'importance de l'analyse comparative entre les sexes pour avoir siégé ici quand j'étais dans l'opposition et que notre comité avait produit d'excellents rapports. Toutefois, j'ai pris l'initiative de mieux m'informer au sujet de l'analyse comparative entre les sexes et des différents types d'analyses politiques qui existent. J'ai fait beaucoup de recherches et j'ai même demandé à la bibliothèque de travailler pour moi et de me fournir de la documentation à ce sujet.
J'ai découvert que, même si le Canada a acquis une bonne réputation pour ses analyses comparatives entre les sexes, nos méthodes ont besoin d'être mises à jour et notre processus d'analyse n'est pas aussi avancé que nous le croyons. J'ai pris l'initiative d'en parler avec des experts, y compris un chercheur de l'Université Simon Fraser qui m'a expliqué que notre processus d'analyse tient compte de l'intersectionalité, mais seulement dans une faible mesure et que nous pourrions élargir cet élément et faire beaucoup mieux.
J'ai demandé que nous fassions une meilleure analyse politique et que nous mettions à jour notre processus d'analyse comparative entre les sexes afin de mieux tenir compte de l'intersectionalité. Vous conviendrez certainement qu'il est important de le faire compte tenu de l'évolution démographique. Je sais que votre présidente, Hedy Fry, connaît aussi très bien la question de l'intersectionalité et de son importance pour le processus d'analyse comparative entre les sexes.
:
Merci, madame la présidente.
Je trouve que Mme Hoeppner devrait s'excuser de sa condescendance vis-à-vis des Canadiennes. Je crois que même en 2009, c'est honorable de rester à la maison, de prendre soin des enfants et de cuisiner des tartes aux pommes.
Madame Guergis, je trouve dommage qu'une ministre ne montre pas l'exemple, et qu'au lieu d'unir, elle tienne à diviser. Ce comité aurait eu grand besoin d'un rassemblement aujourd'hui, et vous n'avez pas fait ce que vous auriez dû faire. Il y a une différence. Comme mes collègues du comité, vous semblez mêler partisanerie et valeurs fondamentales. Or, il y a une grosse différence. On peut ne pas avoir les mêmes valeurs fondamentales, mais on peut travailler ensemble, sans qu'il y ait de la partisanerie.
Comme le temps est limité, je poserai ma question. Vous avez parlé plus tôt d'un montant de 2,4 millions de dollars qui n'a pas été dépensé. Pourtant, vous dites que vous avez 69 p. 100 plus d'initiatives que par les années passées. Pourquoi ne pas dépenser cet argent?
:
Merci, Sylvie. J'apprécie vos paroles.
Au niveau gouvernemental, nous avons fait quelque chose d'important sous la forme de la Loi sur la lutte contre les crimes violents. Nous avons mis en place de quoi soutenir d'importants investissements et la police parce que nous reconnaissons combien c'est important. Nous soutenons Soeurs par l'esprit. Pour ce qui est de notre organisme comme tel, je suis fière du travail que nous-mêmes et les membres de notre personnel avons accompli à ce titre.
On porte beaucoup plus d'attention à la violence faite aux femmes. Je me souviens des piliers qui m'ont été proposés à mon arrivée. Il était question de la sécurité des femmes. J'ai insisté pour que ce pilier parle plutôt de « l'élimination de la violence faite aux femmes ». Compte tenu de mes antécédents, sachant que le premier ministre m'a nommée à ce poste, je savais que nous devions nous attaquer à ce problème. Et je sais que tout le monde ici reconnaît que nous devons le faire, et que nous devons le faire ensemble.
Toutefois, je pense que les projets sont pour moi le meilleur moyen de décrire certaines des choses que nous avons accomplies. En ce qui concerne la violence conjugale et les refuges de deuxième étape, un des projets que j'apprécie particulièrement ressemble à ce qui se fait en Europe. Il y a des femmes âgées qui vivent seules depuis un certain nombre d'années, mais qui ne peuvent plus garder leur maison. Elles méritent de pouvoir rester chez elles le plus longtemps possible. Voici donc ce qui a été fait. Des femmes qui se sont sorties d'une situation difficile vont s'installer chez ces femmes âgées. Lorsque les femmes qui ont été victimes de violence conjugale sont prêtes à franchir cette étape, quand elles ne sont plus dans une situation volatile, elles emménagent avec leurs enfants chez ces femmes âgées. Cela permet à une famille qui a connu la violence de pouvoir repartir du bon pied auprès d'une personne qui peut leur montrer qu'une famille peut vivre autrement. C'est un des projets qu'appuie Condition féminine Canada.
:
Merci, madame la présidente.
Madame Guergis, je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui. Je ne suis pas un membre permanent du comité. Je siège à ce comité pour la première fois et je trouve l'atmosphère un peu bizarre.
Ma question est d'ordre un peu plus personnel que ce qui a été demandé jusqu'à présent, et elle s'adresse à une personne qui assiste au Conseil des ministres et qui peut exercer des pressions.
Vous prétendez, à juste titre sans doute, vouloir réduire la pauvreté chez les femmes. La pauvreté est probablement la forme de violence la plus insidieuse envers les femmes. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on fait des analyses comparatives afin de savoir si les femmes s'en sortent aussi bien que les hommes. La pauvreté est un phénomène majeur.
Même si le Canada reçoit actuellement de bonnes notes sur la scène internationale, dans un contexte où tout le monde est en train de s'appauvrir, cela signifie simplement que l'on s'appauvrit un peu moins vite ici. Notre situation est moins grave, mais elle n'est pas meilleure. La preuve, c'est que le nombre d'enfants pauvres augmente. Or, si ce nombre augmente, c'est que les mères sont pauvres.
Pour faire la lutte contre la pauvreté, l'un des moyens les plus faciles ou les plus efficaces est de d'investir dans le logement social. Actuellement, des milliards de dollars dorment à la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Ma question ne vise pas que les conservateurs, car c'était la même chose sous les libéraux. Ces milliards de dollars sont là depuis très longtemps. Quel type de pression pouvez-vous exercer, vous qui prétendez vouloir réduire la pauvreté chez les femmes et leur donner de meilleurs logements, pour qu'on affecte un peu d'argent à la création d'un véritable programme qui ait du sens?
:
C'est une excellente question.
Je tiens à souligner que nous avons fait des progrès, mais je sais, croyez-le, qu'il reste encore beaucoup à faire. Voilà pourquoi je suis très fière du travail que j'accomplis.
Un de nos projets dont j'avais commencé à parler s'intitule Avenir meilleur. Ces femmes sont parfois d'ex-toxicomanes qui ont vécu des situations très violentes. À Edmonton, on leur fait passer une entrevue pour s'assurer qu'elles sont prêtes à changer de vie. Des centaines de femmes participent à ce programme. Il y a des logements sur place afin qu'elles puissent faire venir leurs enfants ou, si elles sont célibataires, elles peuvent vivre seules. Elles suivent leur formation dans le même établissement et elles travaillent toutes ensemble. Des services de garderie sont fournis afin qu'elles puissent suivre leurs cours.
C'est une des choses que nous faisons. C'est le genre de choses que nous faisons, à Condition féminine Canada, pour essayer de transférer ces connaissances dans les différentes régions du pays et de trouver dans chaque province, y compris au Québec, des gens qui désirent savoir comment construire ce type d'établissements. Le secteur de la construction a joué un rôle clé en ce qui concerne les millions de dollars, environ 7 millions de dollars, investis pour construire ces établissements. Il a également construit les appartements qui y sont associés. Nous savons que nous pouvons fournir à ces femmes ces possibilités d'éducation, mais si elles n'ont pas de logement, elles ne peuvent pas suivre le programme jusqu'au bout.
Voilà le genre de choses que nous essayons de faire pour les femmes les plus vulnérables.
:
Merci, madame la présidente.
Je voudrais faire suite à ce dont M. Pomerleau a parlé.
On ne peut mettre fin à la violence faite aux femmes, en fait à la violence contre qui que ce soit, qu'en déployant des efforts concertés. C'est un problème énorme. Nous savons que la violence est perpétuée par la pauvreté, le manque de logements abordables, le manque de services de garderie universels, l'absence d'équité salariale et l'incapacité des femmes d'avoir accès à l'assurance-emploi parce qu'elles travaillent à temps partiel. Tout cela contribue à la violence. Je pense qu'une des solutions doit être trouvée par le gouvernement lorsqu'il examine ou crée des politiques. Bien entendu, cela nous ramène à l'ACS.
À la page 19 du rapport ministériel sur le rendement on peut lire que: « Depuis l'exercice 2007-2008, les institutions fédérales ont l'obligation de veiller à ce que leurs présentations au Conseil du Trésor incorporent l'ACS ». Qu'arrive-t-il si elles ne le font pas? Y a-t-il des répercussions? Y a-t-il des sanctions? Un ministère est-il incité à se conformer à cette exigence si le gouvernement n'a pas rendu l'ACS obligatoire? Selon la vérificatrice générale, ce n'est pas obligatoire.
Comment nous attaquons-nous à la pauvreté et à la violence et comment pouvons-nous y remédier sans les moyens nécessaires?
:
Les projets sont variés. Cela va des compétences financières les plus élémentaires à celles qui sont nécessaires pour une petite entreprise. Il y a des projets importants pour aider les femmes, surtout dans la communauté immigrante. Comment gérez-vous une très petite entreprise? Nous parlons souvent des petites et moyennes entreprises. Vous entendez parler de certaines d'entre elles qui ont un chiffre d'affaires de 500 000 $ et plus, mais nous parlons ici des entreprises les plus petites. C'est à ces femmes que nous projets s'adressent.
Parmi les autres choses que nous faisons, il y a également CATA WIT, que j'ai mentionné, qui vise à orienter davantage de femmes vers la technologie, et il y a aussi d'autres projets vraiment importants.
Je vais parler de WEConnect, car ce programme met l'accent sur les femmes propriétaires de petites entreprises et concerne l'accès aux marchés.
Je vais être brève, car je sais que vous voudriez que je parle un moins, madame la présidente.
Une femme qui a décidé de créer un produit alimentaire chez elle et qui veut le vendre dans les épiceries, peut avoir à débourser 25 000 $, juste pour placer un seul article sur la tablette d'un supermarché. Le programme de diversification des fournisseurs supprime ces frais. Vous obtenez des connaissances, une formation et un mentorat et on vous accorde une certification. Vous êtes alors inscrite dans une base de données où les grandes entreprises, les chaînes d'épicerie, etc., les sociétés de la taille de Campbell examinent cette base de données et s'engagent à acheter la totalité, ou 5 p. 100 des nouveaux produits des entreprises dans cette base de données. C'est le projet que nous avons annoncé. J'ai demandé qu'il s'adresse à ces femmes propriétaires d'une petite entreprise pour leur donner accès au marché, leur donner la chance d'élargir la petite entreprise qu'elle ont lancé à partir de leur domicile. C'est important quand on considère le nombre de petites entreprises que les femmes créent au Canada. Nous savons qu'elles le font à un rythme deux fois plus élevé que les hommes et pour un tas de raisons que nous pouvons facilement comprendre autour de cette table. Mais elles ont besoin d'un appui et c'est pourquoi notre gouvernement appuie ce projet.