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Merci de m'avoir invité, ainsi que mes collègues, à témoigner ici aujourd'hui.
Je m'appelle Martin Green. Je suis directeur général de la Direction des partenariats en milieu de travail, au sein de la Direction générale des compétences et de l'emploi, à Ressources humaines et Développement social Canada. Ma direction est chargée de faire progresser les partenariats en milieu de travail forgés avec l'industrie, la main-d'oeuvre, les provinces et les territoires ainsi que des intervenants clés afin que les Canadiens acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour prendre part à la main-d'oeuvre active.
[Français]
Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui devant le Comité permanent de la condition féminine afin d'expliquer le rôle de mon ministère relatif au soutien des femmes pour entrer dans des métiers non traditionnels et dans des programmes d'apprentissage.
[Traduction]
Il ne fait nul doute que les changements les plus importants survenus dans le marché du travail au cours des dernières décennies sont la hausse de la scolarité et l'augmentation de la présence des femmes sur le marché du travail. En effet, au mois d'août de cette année, les femmes représentaient 50,3 p. 100 de la main-d'oeuvre rémunérée au Canada.
J'avais prévu vous fournir un peu de contexte, mais je pense que mes amis de Statistique Canada le feront; alors je commencerai par parler de la présence des femmes dans les programmes d'apprentissage.
Selon le Système d'information sur les apprentis inscrits, la représentation des femmes dans les programmes d'apprentissage a augmenté au cours des 10 dernières années. À la fin de 2007, 32 000 femmes étaient inscrites comme apprenties au Canada, ce qui représente une hausse de 187 p. 100 au cours de cette période de 10 ans. À la fin de 2007, les femmes représentaient 10,7 p. 100 de tous les apprentis inscrits au Canada. Le nombre de femmes qui entrent dans des métiers traditionnellement réservés aux hommes est en croissance. Par exemple, le nombre de femmes recensées dans les métiers reliés à la construction est passé de 1 560 en 1998 à 5 315 en 2007. Cette augmentation de 241 p. 100 représente un progrès considérable.
De plus, le secteur de la réparation des véhicules à moteur et de l'équipement lourd montre une tendance à la hausse en ce qui a trait au nombre de femmes recensées. Ce nombre est passé de 545 à 1 380, effectuant ainsi un bond de 170 p. 100 au cours de la même période. Malgré ces augmentations, les femmes sont encore sous-représentées dans les métiers spécialisés.
Les résultats de l'Enquête nationale auprès des apprentis de 2007 (une enquête effectuée auprès de plus de 30 000 apprentis au Canada) montrent que 62 p. 100 des femmes se sont lancées dans un programme d'apprentissage par intérêt comparativement à 50 p. 100 des hommes. Seulement 7 p. 100 des femmes considèrent la formation technique en apprentissage difficile comparativement à 12 p. 100 des hommes. Seulement 10 p. 100 des femmes considèrent difficile le travail d'apprenti dans le cadre d'un emploi comparativement à 15 p. 100 des hommes.
Alors que la situation économique mondiale s'est détériorée davantage et plus rapidement que prévu, les pronostics relatifs à l'économie s'améliorent. Les récessions du passé ont touché les hommes et les femmes différemment, et la période de ralentissement économique mondiale que nous connaissons à l'heure actuelle ne fait pas exception. Les pertes d'emplois ont touché les hommes plus durement que les femmes. Alors que les femmes occupent 47 p. 100 des emplois, elles représentent seulement 21 p. 100 des personnes qui ont perdu leur emploi entre octobre 2008 et août 2009. Ceci correspond à la situation que l'on retrouve aux États-Unis et dans l'Union européenne.
En général, tout indique que même si les femmes augmentent leur niveau de scolarité et occupent une plus grande place dans le marché du travail, il existe encore des problèmes qui doivent être réglés. Le gouvernement fédéral, en partenariat avec les provinces, les territoires et d'autres intervenants, poursuit ses efforts pour éliminer les obstacles auxquels se butent les femmes qui veulent se joindre au marché du travail et pour veiller à ce qu'elles soient traitées de manière équitable.
Le gouvernement du Canada a un rôle important à jouer au niveau national dans les questions relatives à l'emploi et aux compétences. Cela dit, pour répondre brièvement à la question sur le rôle que doit assumer le gouvernement fédéral afin de favoriser l'entrée des femmes dans des métiers non traditionnels, je dis que ce rôle est à responsabilité partagée. Nous travaillons en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les employeurs, la main-d'oeuvre et d'autres intervenants pour concevoir et mettre en oeuvre des initiatives qui aideront à surmonter les obstacles à l'emploi et à améliorer les choix et les possibilités de toute la population canadienne.
Afin d'atteindre cet objectif, nous pouvons, entre autres mesures, transférer la responsabilité de la conception et de la prestation des programmes relatifs au marché du travail aux provinces et aux territoires, qui sont mieux placés pour répondre aux besoins de leurs populations. Les ententes sur le développement du marché du travail apportent un soutien financier aux provinces et aux territoires pour la prestation de programmes de développement des compétences et de formation destinés aux personnes admissibles à l'assurance-emploi.
Les ententes sur le développement du marché du travail servent aussi à financer des programmes et des services provinciaux et territoriaux axés sur le développement des compétences pour les personnes qui ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Il s'agit nommément de groupes sous-représentés, comme les femmes, les Autochtones et les nouveaux immigrants. De 250 000 à 300 000 femmes reçoivent de l'aide chaque année par l'entremise des EDMT. L'Entente Canada-Ontario sur le marché du travail recense le nombre de femmes qui bénéficient des services, tandis que l'Entente Canada-Nouvelle-Écosse vise les services aux sans-emploi et aux travailleurs peu spécialisés de la province qui ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi, dont les femmes.
Afin de venir en aide aux Canadiens touchés par le ralentissement économique, on a annoncé, dans le cadre du Plan d'action économique du Canada, l'attribution d'une somme de plus de un milliard de dollars, répartie sur deux ans, pour les Ententes sur le développement du marché du travail, et d'une somme de 500 millions de dollars, répartie sur deux ans également, pour la création du Fonds de transition et de formation stratégique. Ce fonds a été conçu pour être souple de sorte qu'il peut être adapté aux situations diverses auxquelles les régions peuvent se trouver confrontées et il peut être utilisé pour aider les clients, qu'ils soient admissibles ou non à l'assurance-emploi.
Ces ententes laissent aux provinces et aux territoires la souplesse voulue pour répondre aux besoins en développement des compétences et en formation de leurs populations respectives, y compris les femmes. En plus de ces transferts aux provinces et aux territoires, RHDCC offre des programmes diversifiés, travaillant étroitement avec les provinces et les territoires, les employeurs et d'autres intervenants pour encourager la participation au marché du travail de tous les Canadiens, qu'il s'agisse des hommes ou des femmes.
Le ministère contribue aussi de façon importante à l'objectif du gouvernement du Canada, soit la promotion de l'égalité économique des femmes. Parmi les différents programmes offerts par le ministère, on retrouve entre autres Métiers et apprentissage, le programme des conseils sectoriels et le programme de Partenariat pour les compétences et l'emploi des Autochtones.
L'apprentissage est en grande partie la responsabilité des provinces. Cependant, le gouvernement du Canada joue un rôle clé dans la mise en place d'une main-d'oeuvre mobile et hautement qualifiée. Il encourage l'accès des femmes aux métiers spécialisés, y compris aux métiers non traditionnels. Le gouvernement du Canada fournit le secrétariat national pour le Programme du sceau rouge, qui vise à faciliter la mobilité interprovinciale des hommes et des femmes travaillant dans des métiers spécialisés en harmonisant les exigences et les certificats de qualification dans 50 métiers différents. Dans les métiers désignés Sceau rouge, on compte près de 89 p. 100 des apprentis inscrits au pays.
Le Conseil canadien des directeurs de l'apprentissage, dont RHDCC est membre, administre le Programme du sceau rouge.
Pour faire face aux obstacles financiers qui se posent aux apprentis, le gouvernement du Canada a lancé la subvention incitative aux apprentis en janvier 2007. Cette subvention prend la forme d'un montant de 1 000 $ imposable versé aux apprentis admissibles une fois qu'ils ont terminé la première ou la deuxième année d'un programme d'apprentissage dans un métier désigné Sceau rouge. Depuis sa mise en oeuvre, plus de 115 000 subventions ont été accordées.
Dans le cadre du Plan d'action économique du Canada, la subvention à l'achèvement de la formation d'apprenti a été lancée. Elle vient s'ajouter à la subvention incitative aux apprentis et elle consiste en une subvention en espèces imposable de 2 000 $ versée à l'apprenti admissible après la réussite du programme d'apprentissage et l'obtention d'un certificat de compagnon dans un métier désigné Sceau rouge. La subvention à l'achèvement de la formation d'apprenti a été lancée en juillet 2009; toutefois, l'admissibilité est rétroactive au 1er janvier 2009. Depuis sa mise en oeuvre, près de 5 000 subventions ont été attribuées.
Grâce à la subvention à l'achèvement de la formation d'apprenti et à la subvention incitative aux apprentis, les apprentis inscrits qui achèvent leur programme d'apprentissage et qui obtiennent un certificat dans un métier désigné Sceau rouge peuvent recevoir jusqu'à 4 000 $.
La déduction pour outillage de gens de métier accorde une déduction annuelle allant jusqu'à 500 $ aux personnes de métier employées qui les aide à assumer les coûts des nouveaux outils de plus de 1 000 $ dont ils ont besoin pour exercer leur métier.
Grâce au programme des conseils sectoriels, le gouvernement du Canada travaille de concert avec le secteur privé pour améliorer les compétences des travailleurs, en incitant les employeurs à investir davantage dans le perfectionnement des compétences et en faisant la promotion de la formation et de l'apprentissage en milieu de travail. Des conseils sectoriels existent dans 33 secteurs clés de l'économie canadienne, notamment dans les secteurs de l'automobile, l'aviation, les biotechnologies, la garde d'enfants, la construction, l'environnement, l'exploitation minière et l'acier. Plusieurs conseils sectoriels nationaux ont établi et commencé à mettre en oeuvre des stratégies pour encourager les femmes à se diriger vers des métiers non traditionnels. Permettez-moi de vous faire part de quelques faits saillants provenant de ces conseils sectoriels.
Le Conseil sectoriel de la construction porte un grand intérêt à l'augmentation de la participation des femmes dans des métiers non traditionnels. Le conseil tiendra un colloque d'une journée en mars 2010 pour faire connaître les résultats de son étude de 2008 portant sur les femmes dans les métiers de la construction à l'industrie et aux autres intervenants clés. On discutera aussi des problèmes systémiques liés au faible taux de participation des femmes dans l'industrie de la construction. L'objectif final est d'élaborer une stratégie qu'adoptera l'industrie pour attirer, recruter et conserver les femmes dans le domaine de la construction.
L'étude montre clairement la détermination avec laquelle cette industrie entend étendre son bassin de main-d'oeuvre à l'échelle nationale en facilitant l'accès aux carrières dans ce secteur d'activité. Le colloque ainsi que les résultats de l'étude de 2008 permettront d'éclairer les responsables des programmes de ce secteur pour les amener à corriger les problèmes qui se posent.
Le Conseil des technologies de l'information et des communications estime qu'il est important d'attirer un plus grand nombre de femmes et de leur offrir une meilleure intégration dans l'industrie canadienne des technologies de l'information et des communications. L'an dernier, le conseil a mis à contribution ses partenaires de l'industrie dans une initiative connue sous le nom de « Les femmes et les TIC ». Le projet avait pour but d'amener les participants à élaborer une structure qui expose le rôle du conseil dans la façon d'attirer, de recruter et de retenir les femmes dans le secteur et d'examiner les meilleures pratiques actuelles. Parmi les activités organisées, on compte deux forums nationaux intitulés « Women in ICT » qui ont eu lieu à Vancouver et à Toronto en février 2008 auxquels ont participé plus de 80 dirigeants de l'industrie de partout au Canada et l'élaboration d'une section concernant les femmes en TIC sur le site Web du CTIC.
Comme il a été mentionné précédemment, plusieurs autres programmes offrent un soutien pour accroître la participation des hommes et des femmes au marché du travail, souvent en visant un groupe de personnes précis. Le gouvernement du Canada travaille de concert avec des employeurs pour cibler la formation dispensée à la population autochtone. Le Plan d'action économique comprend des mesures destinées à améliorer le programme de Partenariat pour les compétences et l'emploi des Autochtones, qui encourage le partenariat dans toutes les sphères d'activité, y compris le secteur privé, dans le but d'aider les Autochtones canadiens à acquérir des compétences et une formation. Plusieurs projets mettent l'accent sur les apprentissages, en ciblant les femmes et les jeunes Autochtones. De même, de nombreux projets ont été lancés dans des secteurs non traditionnels, comme l'exploitation minière.
Un autre excellent exemple est la Stratégie de développement des ressources humaines autochtones, qui aide les femmes des premières nations, métisses et inuites à se préparer pour le marché du travail, à se trouver un emploi et à le conserver. Cette stratégie offre également d'importants mesures de soutien pour le marché du travail, comme la garde d'enfants.
Je vous ai fourni un aperçu du rôle du gouvernement fédéral relativement aux femmes dans les métiers non traditionnels. Les programmes et les lois fédérales comprennent beaucoup d'autres éléments dont je n'ai pas parlé, mais qui ont une incidence sur la dynamique complexe et changeante du marché du travail. Par exemple, les initiatives du gouvernement fédéral qui concernent l'aide aux étudiants, les services de garde, l'assurance-emploi et l'équité en matière d'emploi sont des éléments importants de cette discussion.
Je crois comprendre que votre comité et HUMA ont étudié certaines de ces questions de façon distincte. Il est évident que les femmes ont fait beaucoup de chemin dans les domaines de l'éducation et de la participation au marché du travail. Cela étant dit, il faut continuer à travailler pour combler les écarts persistants entre les sexes et pour relever les défis qui demeurent.
Je suis impatient de discuter de tout cela et de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup. Je remercie le comité de permettre à Statistique Canada de vous dire ce que nous savons au sujet des femmes dans le marché du travail, de leur niveau d'instruction et de leur présence dans les métiers non traditionnels.
Je m'appelle Christel Le Petit et je suis chef de l'analyse, à la Division de la Statistique du travail. Tracey Leesti est directrice adjointe de la Division de la statistique du travail.
Je vais vous parler tout d'abord des femmes sur le marché du travail. Ensuite, Yvan Clermont, directeur adjoint au Centre de la statistique de l'éducation et Kathryn McMullen, chef de l'analyse au Centre de la statistique de l'éducation, compléteront notre exposé en vous donnant un aperçu de la situation des femmes dans le domaine de l'éducation.
Comme vous pouvez le voir sur la diapo no 2 et comme l'a signalé M. Green, la participation des femmes dans le marché du travail a augmenté au cours des 30 dernières années. C'est une augmentation considérable qui explique beaucoup des choses que l'on observe lorsque l'on regarde l'augmentation de la participation des femmes dans certains métiers. Par conséquent, l'écart entre le nombre d'hommes et le nombre des femmes employés a diminué. Selon les dernières données d'une partie de l'année 2009, les hommes ont été plus touchés que les femmes par le ralentissement économique, ce qui atténue encore davantage cet écart.
La participation des femmes augmente. Cependant, elles occupent des emplois différents de ceux des hommes. Vous pouvez voir sur la diapo no 3 la ventilation des emplois occupés par les femmes par rapport aux emplois des hommes. Si vous regardez les quatre premières catégories, vous avez: ventes et service; commerce, finance et administration; sciences sociales, enseignement, administration publique et religion; et santé. Si l'on rassemble ces quatre catégories, on observe que 80 p. 100 des femmes y sont représentées. Or, seulement 37 p. 100 des hommes occupent des emplois dans ces domaines. Ce sont les chiffres de 2008. La situation n'a pas beaucoup changé ces 20 dernières années. La participation des femmes a augmenté, mais les femmes choisissent des métiers différents de ceux des hommes.
Comme je l'ai dit, elles ont fait des gains, et dans certains métiers, elle dépassent même les hommes. Dans les métiers ou professions qui suivent, les femmes représentaient moins de 50 p. 100 des travailleurs mais leur participation aujourd'hui a dépassé ce seuil: opérateurs de machines dans la fabrication de produits textiles et personnel assimilé; directeurs des arts, de la culture, des sports et des loisirs; vente d'assurances et d'immobilier.
La proportion des femmes a également augmenté dans d'autres professions, notamment dans les sciences de la santé. C'est le cas également chez les juges, les avocats et les notaires; les médecins et les optométristes; les directeurs des arts, de la culture, des sports et des loisirs. Ce sont quelques-unes des professions où la proportion des femmes a le plus augmenté.
En ce qui concerne les professions non traditionnelles, puisque c'est l'objet des discussions de ce comité, il faut dire qu'il n'existe pas dans le monde de définition standard d'une profession non traditionnelle et il n'en existe pas non plus à Statistique Canada. Dans le cadre de notre intervention d'aujourd'hui, nous avons défini les professions non traditionnelles comme les professions où les femmes représentaient moins de 25 p. 100 des travailleurs en 1987. En 1987, les femmes représentaient 9,9 p. 100 des travailleurs dans les professions non traditionnelles. Cette proportion a augmenté. En 2008, elle a atteint 15,4 p. 100.
Toujours avec cette définition des professions non traditionnelles, vous pouvez voir à la diapo 6 quelles sont les professions où la proportion des femmes a le plus augmenté. Il y a des emplois professionnels, techniques et des emplois de gestion. Cependant, il n'y a pas beaucoup dans les corps de métier. C'est une observation importante. La proportion des femmes augmente, mais pas dans les métiers. Si vous regardez plus attentivement les métiers, vous verrez que le type de métier que les femmes choisissent n'a pas vraiment changé. On les considère comme des métiers traditionnels pour les femmes: coiffeuses, tailleuses, couturières, boulangères et cuisinières. Lorsque les femmes choisissent des métiers, elles choisissent certains métiers en particulier.
Dans les métiers dominés par les hommes, il y a une très faible proportion de femmes. Ce sont les métiers comme mécaniciens en réfrigération ou en climatisation, monteurs d'installations au gaz, cimentiers-finisseurs, et briqueteurs. La situation n'a pas beaucoup changé récemment.
Le comité nous a aussi demandé dans quelles professions non traditionnelles la proportion des femmes n'avait pas augmenté. Étant donné que leur proportion a augmenté de façon générale, il n'y a pas beaucoup de professions où la part des femmes n'a pas augmenté. Sur les 139 catégories que nous avons examinées, il n'y en a que six où la proportion des femmes n'est pas plus importante.
C'est la fin de mon exposé sur le marché du travail. Il y a beaucoup de raisons qui expliquent pourquoi les femmes choisissent certaines professions. L'une de ces raisons, c'est l'éducation et Yvan va prendre le relais.
D'abord, madame la présidente, je voudrais vous remercier de votre invitation à vous présenter — vous et les membres du comité — quelques données sur les champs d'études non traditionnels chez les femmes.
Nous venons de voir le portrait actuel de l'emploi pour l'ensemble des femmes de tous les âges au Canada. Ce portrait fait état en grande partie de l'accumulation d'un choix de carrière ayant été fait dans un passé récent et lointain.
Ce que je voudrais faire ici, c'est mettre l'accent sur les nouvelles générations de femmes qui sont sur le point d'entrer sur le marché du travail et les champs d'études qu'elles ont choisis. Nous mettrons ici particulièrement l'accent sur les corps de métiers traditionnellement réservés aux hommes.
Ce portrait éducationnel des femmes, aujourd'hui, permet de se faire une idée des forces qui auront une incidence sur le portrait des femmes sur le marché du travail dans un avenir rapproché. Le changement de rôle des femmes dans la société constitue, sur le plan de l'éducation, un fait marquant au cours des dernières années, et ce changement est clairement illustré par les récentes données du recensement qui apparaissent au graphique de la page 8.
Chez les générations plus âgées, on se rend compte assez clairement que le niveau d'éducation atteint pour les hommes jadis étaient, dans l'ensemble, plus élevé que celui des femmes en général. C'est un fait assez connu. Cet état de fait a grandement changé au cours des dernières générations. Non seulement les femmes ont-elles rattrapé les niveaux d'éducation observés chez les hommes, mais les femmes âgées de moins de 35 ans en 2006, selon les données du dernier recensement, sont plus nombreuses à poursuivre des études universitaires que les hommes.
Tout comme les hommes, les femmes ont, depuis un certain temps, fait le choix de fréquenter en plus grand nombre le collège ou l'université. Mais où donc ces femmes choisissent-elles de poursuivre leur éducation postsecondaire? Dans le graphique de la page 9, on note que les jeunes générations de femmes sont significativement plus sujettes à poursuivre des études universitaires que les femmes des générations précédentes. Comme on l'a dit précédemment, c'est un fait assez connu. Cela est spécialement vrai pour les études collégiales et universitaires.
En fait, on trouve aussi que, parmi la génération des 25 à 34 ans, selon les données du dernier recensement, 33 p. 100 des femmes détenaient un diplôme universitaire, contre 25 p. 100 des hommes de la même génération. Bien que ce fait soit vrai autant chez les hommes que chez les femmes, celles-ci vont dans des domaines reliés aux métiers dans une moindre mesure. La même chose n'est pas tout à fait vraie pour les métiers. En fait, la proportion de jeunes femmes âgées de 25 à 34 ans au moment du recensement de 2006, et qui avaient obtenu un certificat de métier, était moindre que celle des générations précédentes. On remarque ce phénomène aussi chez les jeunes générations d'hommes, mais la progression de fréquentation au collège et à l'université est moindre que chez les femmes.
À la page 10, on voit un ensemble de champs d'études pour lesquels on présente une fréquentation universitaire pour deux années, c'est-à-dire 1992 et 2007, pour les femmes. Dans l'ensemble, les femmes représentaient 56 p. 100 des diplômés universitaires en 1992 et 61 p. 100 en 2007. Il se dégage quatre éléments principaux de ce graphique.
Premièrement, les femmes comptaient pour la majorité des diplômés universitaires, autant en 1992 qu'en 2007, dans les domaines reliés à la santé et à l'éducation, qui est un fait probablement assez connu aussi.
Deuxièmement, les proportions de diplômées féminines sont passées de moins de 50 p. 100 — une situation minoritaire — en 1992, à plus de 50 p. 100 — une situation majoritaire — en 2007, dans deux domaines d'études, soit celui des sciences physiques et de la vie, ainsi qu'en agriculture, en ressources naturelles et en conservation.
Le troisième point à noter est que les proportions de femmes diplômées d'un programme universitaire ont augmenté dans tous les domaines d'études, de sorte qu'elles représentent maintenant plus de 50 p. 100 des diplômés dans tous les domaines, à l'exception de trois: l'architecture et le génie, les mathématiques et les sciences de l'information, ainsi que les services personnels de protection et de transport.
Il est intéressant, aussi, de noter que la proportion de diplômées n'a diminué que dans un seul domaine d'études au cours de cette période de 15 ans, et il s'agit du domaine des mathématiques et des sciences de l'information.
Passons maintenant à la page 11. Si l'on considère les Canadiens qui détiennent un certificat de qualification dans un métier, nous observons un clivage important entre les hommes et les femmes. Les champs d'études les plus privilégiés par les hommes sont en même temps les champs d'études où l'on retrouve moins de femmes. Dans l'ensemble, les femmes représentaient 37 p. 100 des Canadiens ayant un certificat de métier en 2006.
Le tableau indique les cinq plus importants domaines d'études de métier chez les hommes et montre la participation féminine pour chacun d'entre eux. Il s'agit de la mécanique et la réparation, des métiers de la construction, du travail de précision, de la technologie et la technique de génie, ainsi que du transport de personnes et de matériel. Presque 80 p. 100 de tous les hommes détenant un certificat de métier étaient spécialisés dans un de ces cinq domaines. Comme on peut le voir, le pourcentage de femmes participant à ces mêmes champs d'études oscille autour de 2 à 3 p. 100, seulement, à 10 p. 100 en ce qui a trait à la technologie du génie et à 7 p. 100 pour le domaine des transports.
À la page 12, bien entendu, on trouve un certain nombre de femmes détenant un certificat de qualification dans un métier. Où se trouvent-elles? Le tableau nous montre les champs d'études les plus souvent choisis par les femmes détenant un certificat de métier. Les cinq catégories présentées ici représentent à elles seules 86 p. 100. La proportion des femmes dans les autres spécialisations n'était que de 9 p. 100.
En somme, le pourcentage des femmes détenant un certificat s'est accru dans tous les métiers au cours des 10 dernières années, mais la proportion de ces femmes dans les métiers, tels que la construction, l'électricité, etc., demeure à des niveaux inférieurs à 4 p. 100.
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Non. Nous n'allons pas nous prononcer sur un amendement. Mme Demers a accepté la modification proposée et remplace le passage « demande au gouvernement de donner suite ». Elle a accepté un amendement favorable et remplace ce passage par « demande au gouvernement de prendre des mesures ». Donc, ce passage est désormais remplacé par « de prendre des mesures à la lumière des rapports ».
Puis nous avons maintenant l'ajout de Mme McLeod. Nous nous prononçons maintenant sur la proposition de Mme McLeod.
Je suppose que s'il y a égalité des voix, je devrai me prononcer et j'aime bien expliquer pourquoi je vote pour ou contre une proposition.
J'ai suivi le débat, et j'ai entendu Mme Demers et d'autres intervenants dire qu'ils veulent que des mesures soient prises en fonction des recommandations présentées dans le rapport d'Amnistie internationale et de l'ACDI, et il s'agit là de recommandations très claires. Elles demandent donc quelque chose de bien précis.
Mme McLeod quant à elle a demandé que le gouvernement présente un rapport, une fois qu'il aura terminé son rapport destiné aux Nations Unies, et qu'il présente également ce rapport à la Chambre des communes et au Comité permanent de la condition féminine ainsi qu'à diverses ONG telles qu'Amnistie internationale.
Je crois qu'il s'agit en fait de deux propositions complètement différentes. Je vais voter contre l'amendement proposé par Mme McLeod et demander à cette dernière de présenter cet amendement sous forme de motion distincte pour qu'on puisse l'étudier séparément.
Elle demande quelque chose de différent. Il ne s'agit pas du rapport du gouvernement, mais plutôt du gouvernement qui prend des mesures suite au rapport présenté par d'autres organisations.
Je dois donc voter contre l'amendement.
(L'amendement est rejeté.)
La présidente: Voici donc le libellé de la motion:
Que le comité demande au gouvernement de prendre des mesures à la lumière des rapports d'Amnistie internationale et des Nations Unies en ce qui concerne le dossier de centaines de femmes des premières nations disparues ou tuées au cours des 30 dernières années au Canada et que le comité fasse rapport de cette motion à la Chambre dès que possible.
Je dois encore voter et j'appuie la motion.
(La motion est adoptée.)
La présidente: Désirez-vous présenter votre amendement comme motion distincte, madame McLeod, et elle pourrait être présentée comme suit: « Le gouvernement doit déjà faire rapport... », et on pourrait ne pas ajouter étant donné que?