:
La séance est ouverte. Bonjour à tous. Bienvenue aux membres du comité et à nos invités. Nous vous sommes reconnaissants d'être ici.
C'est une belle journée et nous avons entendu d'excellents exposés au sujet de systèmes énergétiques intégrés. Nous somme fascinés par ce sujet et l'occasion qui nous est donnée d'examiner dans un contexte plus large et stratégique des applications énergétiques en aval, et nous vous sommes donc reconnaissants de vous être joints à nous pour nous entretenir de ces questions, en puisant dans vos disciplines, antécédents et expériences. Nous envisageons avec plaisir d'entendre les différentes délégations.
Je pense que nous allons procéder dans l'ordre que voici. Nous avons Elizabeth McDonald, de l'Association des industries solaires du Canada; bienvenue, Elizabeth. Représentant le Centre des énergies renouvelables et de l'agriculture durable, CARES, nous avons Art Schaafsma; bienvenue, Art. Représentant la Net-Zero Energy Home Coalition, nous avons Gordon Shields; bienvenue, Gordon. Et représentant Pollution Probe, nous accueillons Bob Oliver. Bienvenue à vous tous.
Quelques petites précisions, à votre intention et à celle des membres du comité: je ne suis pas le président du comité, mais son vice-président. M. Benoit s'est trouvé dans l'impossibilité de venir, mais il vous envoie ses salutations. Il regrette que les circonstances soient telles qu'il ne puisse pas être des nôtres pour cette réunion.
Nous allons commencer avec l'Association des industries solaires du Canada. Elizabeth, je vous invite à nous faire votre déclaration. Si vous pouviez vous en tenir à cinq à 10 minutes, ce serait formidable.
Merci.
Bonjour. Je m'appelle Elizabeth McDonald, et je suis directrice générale de l'Association des industries solaires du Canada, ou CanSIA, comme nous nous appelons. Je suis aujourd'hui accompagnée de Wes Johnston, qui est directeur des politiques et de la recherche chez CanSIA. C'est la première fois que je comparais devant le comité, et je suis vraiment très heureuse de l'invitation.
Pour nombre d'entre vous, CanSIA et moi sommes les petits nouveaux. L'énergie solaire n'est pas un concept nouveau; cependant, la technologie a beaucoup évolué depuis le mini-boom solaire du milieu des années 1980. Nous avons également beaucoup évolué depuis en tant qu'industrie. Vous n'avez donc pas à me poser cette question: le Canada possède d'excellentes ressources solaires, supérieures à celles de l'Allemagne, qui est la tête d'affiche mondiale en matière de stratégies intégrées d'énergies renouvelables. Les Canadiens confondent trop souvent ressources à base de charbon et ressources solaires, alors j'ai pensé mentionner cela dès le départ.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais souligner le leadership qu'assurent déjà dans ce domaine la Net-Zero Energy Home Coalition, la SCHL et des fonctionnaires dévoués, serviables et infatigables, notamment au ministère des Ressources naturelles. Même si nous ne sommes pas encore membres de QUEST, ses objectifs et efforts sont louables. Nous sommes une petite association aux ressources limitées, alors nous ne faisons qu'entamer notre dialogue avec QUEST.
Je tiens à vous remercier de nous avoir invités à comparaître devant vous et d'avoir entrepris une étude aussi avant-gardiste. Une chose que j'ai apprise depuis mon entrée dans cette industrie est que la réussite et la fiabilité d'une politique énergétique axée sur l'avenir pour les collectivités de tous les pays reposeront sur l'intégration de différents types d'énergie ou un programme mixte d'approvisionnement énergétique.
En prévision de ma comparution devant vous, je me suis demandée ce que je pourrais vous offrir d'utile. L'an dernier, j'ai présidé un groupe de travail sur l'énergie solaire pour le gouvernement de l'Ontario, et cette expérience a fait ressortir pour moi la complexité des défis auxquels les pouvoirs publics se trouvent en la matière confrontés. Comment pouvons-nous faire pour que les choses soient simples et faciles à comprendre? Comment pouvons-nous être réalistes? Ce qui m'a frappée c'est une expérience très réussie qui a été menée à seulement 29 kilomètres de Calgary, dans la localité d'Okotoks. Comme le premier ministre Stephen Harper l'a lui-même dit, Okotoks est « la collectivité la plus verte du Canada ».
Je suis convaincue que vous tous connaissez le cas d'Okotoks. Vous en savez sans doute plus que moi. Aux fins de notre discussion, la collectivité d'Okotoks est devenue l'une des premières municipalités au monde à établir des cibles de croissance liées au développement de l'infrastructure et à la capacité d'absorption de l'environnement lorsqu'elle a adopté son plan d'urbanisme en 1998. À l'époque, la collectivité se situait à un carrefour dans son évolution. Dépendante de la rivière Sheep pour son eau et sa capacité de traitement et d'évacuation d'effluents, la ville d'Okotoks a dû choisir entre continuer de croître sans limites, en fonction du développement régional et de l'accès à l'infrastructure régionale, ou emprunter le chemin moins souvent parcouru et choisir délibérément de vivre à l'intérieur de la capacité de son écologie locale. C'est ainsi qu'a été élaborée une vision axée sur la communauté, qui a choisi de s'adapter à l'environnement plutôt que de la manipuler pour maintenir son niveau de vie. L'expérience a été une merveilleuse réussite.
Comment fonctionne la localité d'Okotoks? Elle a établi quatre piliers en vue de sa durabilité: la durabilité environnementale, la durabilité sociale, la durabilité économique et la durabilité fiscale. Elle a ensuite entrepris de reconnaître une vérité fondamentale:
La durabilité n'est pas une potion magique à prendre une seule fois. Ce n'est pas un outil ou une caractéristique nominale unique. Ce n'est pas une vision à court terme. Il s'agit plutôt d'une philosophie à long terme en matière de conception, de construction, d'utilisation et d'entretien de l'environnement bâti, qui tente de corriger certaines des plus sérieuses transgressions du développement et des habitudes de vie contemporains.
Mon propos ici est que nous avons un projet réussi dont nous pouvons tirer des leçons.
Quelles étapes suivantes s'imposent? De notre point de vue, c'est à cela qu'il nous faut maintenant nous attaquer.
Il nous faut une carte routière nationale incluant une stratégie de création de collectivités durables au Canada. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le gouvernement fasse cela seul.
Il importe que l'industrie, les pouvoirs publics et les ONG comme la Net-Zero Energy Home Coalition travaillent ensemble. Et cet effort doit englober tous les paliers de gouvernement, et pas seulement le palier fédéral.
Toute carte routière du genre devra intégrer certains principes ou objectifs de base, et les piliers d'Okotoks seraient certainement un excellent point de départ. La carte routière devra reconnaître la diversité du pays sur les plans conditions climatiques, ressources énergétiques, culture et réalités économiques.
Des représentants des collectivités autochtones devront siéger à la table, étant donné que ces communautés sont dans ce domaine confrontées à d'énormes défis, mais reconnaissent également les possibilités de création d'emplois et d'activité économique autre que peut leur apporter l'adoption de technologies durables.
CanSIA convient que le gouvernement du Canada a pris des mesures pour investir dans des technologies nouvelles, et l'énergie solaire fait partie de cette initiative. Cependant, il est important de reconnaître que la technologie seule n'est pas la réponse à tout. Il nous faut franchir une étape de plus et apprendre comment mettre en oeuvre de nouvelles technologies énergétiques qui englobent des principes durables.
Plus important encore, en tant que pays, il nous faut trouver les meilleures approches pour établir un lien entre les technologies d'énergie propre et les collectivités et l'environnement bâti. Ce devrait être là l'un des objectifs plus vastes de cette nouvelle carte routière. Il nous faut également traiter de la capacité industrielle. Nous pouvons élaborer une carte routière assortie d'objectifs, mais si nous n'avons pas une main-d'oeuvre formée, alors l'effort échouera lamentablement.
Il nous faut également traiter de la question de la sensibilisation communautaire. J'en ai été encore davantage convaincue cette semaine lorsque j'ai été interviewée par l'Ottawa Citizen au sujet d'une famille qui avait décidé de faire installer sur sa maison des panneaux solaires pour produire de l'électricité. La famille avait fait appel à un « homme à tout faire qui s'y connaît en électricité ». Mais Hydro Ottawa a hésité à brancher la maison. Pourquoi? Parce que la norme minimale est qu'un électricien fasse l'installation, et, souvent, ces électriciens travaillent avec des installateurs formés du secteur solaire. En bout de ligne, il s'agit d'une question de sécurité.
L'adoption de nouvelles formes d'énergie, comme le solaire et les photovoltaïques, est une question de production d'électricité. Une de mes petites formules, que l'Ottawa Citizen n'a malheureusement pas publiée — alors je vais me citer moi-même — est que: « Il ne s'agit pas d'installer un gradateur pour l'éclairage dans une salle à manger; il s'agit de produire de l'électricité ».
En conclusion, de l'avis de CanSIA, une approche véritablement intégrée en vue de la durabilité des collectivités au Canada requiert ce qui suit.
Premièrement, cela requiert une carte routière fondée sur des objectifs solides et responsables.
Deuxièmement, cela exige la participation des secteurs privé et public — et par secteur public, j'entends les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux — et de la communauté des ONG. Cela ne veut pas dire que chaque province et territoire doit être à la table, mais le groupe doit être représentatif, et il doit consulter. Ayant présidé un groupe de travail en Ontario, je peux vous dire que nous avons constaté que les consultations que nous avons menées ont été très instructives et très utiles aux fins du rapport que nous avons en bout de ligne déposé.
Troisièmement, il importe d'examiner la capacité de l'industrie. Il nous faut être prêts à informer les citoyens afin qu'en adoptant des solutions durables, ils le fassent de manière responsable, sécuritaire et positive.
Enfin, il nous faut établir des délais clairs en vue de l'élaboration de la carte routière, sans quoi l'entreprise pourrait ne jamais déboucher.
Les sondages nous disent que les Canadiens sont préoccupés par leur environnement et cherchent des moyens d'adopter des pratiques plus durables. Ils veulent cette carte routière. Ils ont besoin de cette carte routière.
Au-delà d'Okotoks, nous savons, sur la base de l'expérience européenne, que le déploiement de technologies durables ou d'énergies renouvelables crée bel et bien de l'activité économique. Cela crée des emplois — des emplois à long terme.
Les énergies renouvelables comme l'énergie solaire, l'énergie éolienne et l'énergie géothermique sont locales et créeront des emplois dans nos collectivités — dans les vôtres et dans la mienne. Ce sont ces emplois que nous voulons pour nos jeunes gens — mes fils — à l'avenir.
Merci de l'occasion qui nous a été donnée de comparaître devant vous aujourd'hui. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup de l'occasion qui m'est ici donnée de comparaître aujourd'hui devant le comité. C'est une première pour moi aussi.
Je vous présente mon collègue, Abimbola Abiola, de Olds College, en Alberta. Nous représentons quatre centres d'activité rattachés à des campus agricoles un peu partout au Canada, et qui se penchent sur les énergies renouvelables et la durabilité dans le contexte de l'établissement de liens entre l'agriculture et les collectivités rurales. Chacun de ces campus est situé dans une collectivité rurale.
J'ai déménagé à Ridgetown, en Ontario, il y a de cela 20 ans, et je peux vous dire que la population de cette localité a reculé annuellement de 3 à 5 p. 100. La plupart des gens doués — exception faite de moi — sont partis travailler ailleurs. Il s'agit de quelque chose qui me tient très à coeur: il nous faut renverser ce courant d'économies rurales en déclin et tirer profit des possibilités que nous voyons dans la bioéconomie et dans le domaine des énergies renouvelables.
Lorsque vous examinez ce genre d'entreprise, il intervient diverses facettes, divers éléments. Il n'y a pas que l'agriculture. Il n'y a pas que les économies rurales. Il n'y a pas que le seul environnement. Il n'y a pas que la composante énergétique. Cela englobe tous les secteurs.
Ce que beaucoup de gens ont relevé est qu'il n'existe aucun organe ni centre qui réunisse à lui seul tous les différents morceaux à la base, afin que nous puissions mettre en commun tous les avantages et en jouir. C'est là ce que vise CARES. Il s'agit de s'appliquer, de s'occuper de la base, de mettre en oeuvre des technologies et de les intégrer afin de maximiser les avantages en vue d'améliorer l'économie rurale.
Avec mon partenaire ici à mes côtés, M. Abimbola Abiola, nous essayons de lancer la chose à l'échelle du Canada. Nous avons travaillé avec le Collège d'Alma, au Québec, ainsi qu'avec le Nova Scotia Agricultural College. Nous espérons devenir, avec le leadership de la Fédération canadienne de l'agriculture, une organisation fer de lance réunissant ces diverses institutions afin de pouvoir engager nos jeunes, nos collectivités agricoles et nos collectivités rurales pour tenter de stimuler l'effort et de tirer le maximum de tous ces différents volets que sont le cycle des substances nutritives, le cycle hydrologique et la création et l'utilisation d'énergie.
Encore une fois, nous nous concentrons sur l'aspect communautaire et les zones agricoles et rurales. Notre objet est d'atténuer le risque pour les producteurs agricoles qui adoptent ces technologies. Il s'agit tout d'abord de faire un essai, puis d'examiner les moyens d'intégrer les technologies et, enfin, de laisser les producteurs prendre en main la suite. C'est une question d'échelle. C'est une question d'examen de l'empreinte. C'est une question d'intégration de tous ces différents aspects.
Cette communauté d'entreprises, donc, qui s'étendra d'un bout à l'autre du pays, s'occupera d'évaluation des technologies, de commercialisation. Nous aurons alors également la possibilité d'élaborer des programmes éducatifs, pour former nos jeunes, pour leur montrer comment gérer, utiliser et appuyer ces technologies. Il faudra également être à l'affût de possibilités en matière de recherche appliquée et consulter les différents clients que nous avons.
Nous avons la vision et les objectifs pour être la conduite pour ces types de technologies pour la collectivité rurale, ce en vue d'accélérer l'accès à ces technologies et d'en accroître l'adoption. Nous voulons promouvoir de la recherche novatrice et interdisciplinaire sur des questions d'énergie renouvelable qui sont pertinentes pour les collectivités agricoles. Notre objet est également de servir l'agriculture, principalement par le biais des producteurs primaires, grâce à l'application des résultats de recherche, à la consultation et à l'introduction de nouvelles initiatives de programme. Nous voulons être un chef de file dans l'élaboration de programmes de cours sur l'énergie renouvelable pour les niveaux études techniques, études de premier cycle et études de deuxième et de troisième cycles et pour une vaste gamme d'initiatives de formation continue et professionnelle. Nous souhaitons également être une source de renseignements à jour et exhaustifs sur les énergies renouvelables, ce pour un éventail d'auditoires, par le biais de publications, de bulletins de nouvelles, de chercheurs invités, de démonstrations, de conférences et d'ateliers, sans oublier les médias électroniques.
Quelles seront donc certaines des retombées directes de ce que nous espérons faire?
Nous espérons stimuler l'économie rurale, étant donné qu'il faudra construire et entretenir de nouvelles installations. Nous espérons augmenter la rentabilité des exploitations agricoles, rendant ainsi plus attrayant pour les jeunes le secteur agricole. Nous espérons fournir des emplois de travailleur qualifié pour les jeunes en région rurale. Nous espérons également pouvoir être un pont vert entre l'agriculture et les collectivités rurales — boucler cette boucle. Nous cherchons à entamer un changement de paradigme, transformant une agriculture hautement centralisée et dépendante à l'égard des combustibles fossiles en une agriculture en boucle fermée à incidence réduite sur l'environnement et l'énergie.
Nous avons cherché à établir ce centre. Il a tenu sa première réunion avec un conseil d'administration national en janvier. Nous nous rencontrons trimestriellement, en tant que conseil d'administration, pour mettre sur pied cette organisation. Notre prochaine rencontre est prévue pour fin avril, c'est-à-dire la fin du mois en cours.
Encore une fois, nos partenaires sont Olds College, dans l'Ouest; et nous avons la région des Grands Lacs, représentée par l'Université d Guelph, au campus Ridgetown; le Québec, représenté par le Collège d'Alma; et la région des Maritimes, représentée par le Nova Scotia Agricultural College.
J'aimerais donner l'occasion à mon collègue, M. Abiola, d'expliquer ce que fait Olds College dans le domaine de cette initiative.
:
Merci beaucoup aux membres du comité et à mes collègues qui sont ici.
Elizabeth, merci d'avoir au moins souligné certaines des choses qui ont été faites au pays, notamment en Ontario et en Alberta. J'ai par ailleurs participé très activement à ce qui a été fait à Okotoks.
Le Olds College, en tant qu'unité de CARES pour l'Ouest, travaille avec d'autres centres dans l'Ouest, dont l'University College of the Fraser Valley; Lakeland College, en Alberta; SIAST, en Saskatchewan; et Assiniboine College et Red River College, au Manitoba.
À Olds College, nous oeuvrons avec l'industrie, notamment les producteurs, en vue de l'introduction de biocarburants dans les collectivités agricoles. Au cours des trois dernières années, nous avons en fait établi l'une des premières installations de production de recherche appliquée en biodiésel, et nous travaillons de pair avec des collectivités, des comtés et des commissions scolaires en vue de l'introduction de l'utilisation de biocarburants dans la collectivité. Nous avons réalisé plusieurs projets réussis et avons fait venir à la table nos partenaires de l'industrie.
D'après notre expérience, les Canadiens sont prêts. Avec votre leadership et celui du gouvernement, les Canadiens sont prêts à adopter des technologies qui sauveront le pays et protégeront l'environnement pour nos enfants.
Je crois qu'en dépit de nos différences régionales, notre objectif national, en tant que pays, serait de créer un environnement et un legs pour nos enfants afin qu'ils puissent vivre en santé. Nous avons ici l'occasion de faire en sorte que leur monde soit le meilleur possible.
Je vous remercie de m'avoir écouté et je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, merci de l'occasion qui nous est ici donnée de comparaître devant le comité.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui au nom de la Net-Zero Energy Home Coalition. Je m'appelle Gordon Shields et je suis le directeur général de la coalition.
Je suis, comme vous l'avez indiqué, accompagné de Bruce Bibby, gestionnaire de l'Économie d'énergie chez Hydro Ottawa limitée. Je m'en voudrais de ne pas souligner qu'Elizabeth McDonald, par le biais de l'Association des industries solaires du Canada, continue également d'être membre actif de la coalition, et qu'avec son leadership, cette association a été, il y a longtemps de cela, l'un des membres fondateurs de la coalition. CanSIA est intervenue au tout début dans la création de la coalition. Beaucoup de progrès ont été faits avec nos activités et notre coalition, mais CanSIA a été un excellent partenaire à cet égard, tout comme Hydro Ottawa.
La coalition a été formée en 2004 et a collaboré avec divers ordres de gouvernement en vue de faire connaître, de promouvoir, de développer et de distribuer au Canada des maisons à bilan énergétique nul. Nous représentons les parties principalement impliquées dans la construction de nouvelles habitations résidentielles. Notre organisation est devenue le fer de lance de l'avancement des maisons écoénergétiques à consommation zéro dans le pays. Nous avons organisé de multiples ateliers et forums à l'échelle nationale et internationale. Ce travail a débouché sur un projet de cadre stratégique en vue de l'expansion des maisons écoénergétiques à consommation zéro.
Ce message, vous l'avez sans doute eu à l'avance. J'avais fourni ce document à la greffière.
Lorsque nous avons lancé nos efforts, la question était la suivante: « Qu'est-ce qu'une maison écoénergétique à consommation zéro et pourquoi appuyer ce style d'habitation plutôt que de simplement encourager les efforts existants, comme le programme R-2000 et d'autres initiatives en matière de bon rendement énergétique, par exemple Novoclimat et Energy Star, etc.? »
L'aspect le plus important des maisons écoénergétiques est qu'elles peuvent, au minimum, produire une quantité annuelle d'énergie renouvelable égale au total de leur consommation énergétique annuelle achetée auprès des services d'utilité publique. Par rapport au continuum des bâtiments écologiques, il s'agit d'une importante initiative transformatrice que l'on constate dans de nombreux autres pays et qui prend petit à petit racine ici au Canada.
Il me faudrait souligner qu'il y a des transparences en PowerPoint que vous voudrez peut-être utiliser pour suivre. Elles ne correspondent pas parfaitement à mes remarques, mais elles vous aideront à avoir une idée du contexte de ce dont je parle.
Le plus important, mesdames et messieurs, est qu'une maison écoénergétique à consommation zéro est connectée au réseau. Cela permet à la maison ,et en fin de compte au consommateur, d'intégrer la solution des énergies mixtes, ce qui non seulement nourrit une culture de conservation, mais favorise également une transformation dans la façon dont les maisons sont construites et dont elles interagissent avec nos systèmes énergétiques partout au Canada. En effet, la MECZ a le potentiel d'entraîner un changement de paradigme dans la conception de la politique énergétique et dans sa relation avec les propriétaires canadiens: les propriétaires non seulement comme consommateurs d'énergie, mais également comme producteurs d'énergie.
Même si cette avancée prend racine lentement au Canada, des progrès ont commencé et il est maintenant temps que les gouvernements et que le secteur privé actionnent des partenariats plus importants autour d'initiatives offrant un meilleur rapport coûts-avantages et favorisant l'établissement de capacité et l'élaboration de solutions axées sur le marché.
Les constructeurs résidentiels canadiens sont vite en train de se rendre à l'évidence que la seule offre d'habitations écoénergétiques ne suffit plus pour se démarquer. Les constructeurs regardent plus loin que la cote 80 d'ÉnerGuide, bien que jadis coûteuse et difficile à atteindre, et envisagent l'intégration in situ de différentes options d'énergies renouvelables comme élément de la conception même d'ensemble de l'habitation. De la même manière, les consommateurs sont très sensibles aux coûts énergétiques et autres coûts courants de leur maison et sont à la recherche de moyens de réduire ces frais.
Je pense que nous conviendrons tous que les gouvernements de partout au pays font face au défi de la mise en oeuvre de politiques efficaces réduisant les gaz à effet de serre et augmentant la production d'énergies plus propres. Pendant trop longtemps, cependant, les gouvernements ont, dans leurs efforts d'élaboration de politiques et de règlements, concentré le gros de leur attention sur l'industrie et ses gros émetteurs finaux. Or, cela ne représente que la moitié du problème. L'autre moitié est l'environnement bâti: notre secteur résidentiel représente 16 p. 100 des gaz à effet de serre et 17 p. 100 de l'énergie secondaire consommée au Canada. Si nous voulons réellement définir une approche équilibrée et holistique pour surmonter ces défis de l'environnement et de l'énergie, alors il nous faudra consacrer davantage d'attention au concept de maison à bilan énergétique nul.
Les maisons à bilan énergétique nul pourraient résoudre plusieurs problèmes dans le contexte d'approches intégrées en matière de production communautaire, y compris le double rôle des centrales et une gestion effective du côté de la demande; une dépendance réduite à l'égard d'électricité coûteuse et importée en période de pointe; un besoin réduit en matière d'infrastructure de transmission et de distribution; une approche intégrée au déploiement de technologies d'énergies renouvelables disponibles sur le marché; et intégration de modes de vie durables et de développement communautaire.
Comme je l'ai déjà mentionné, nous commençons à faire des progrès. Dans notre dialogue avec les gouvernements, nous avons été heureux de voir le gouvernement fédéral appuyer une démonstration de 15 MECZ, dirigée par la Société canadienne d'hypothèques et de logement, en collaboration avec Ressources naturelles Canada, Environnement Canada et Industrie Canada.
Ressources naturelles Canada fait partout dans le monde la promotion de son programme de la maison à haut rendement énergétique. Par ailleurs, Industrie Canada aide à l'élaboration d'une carte routière technologique pour les maisons durables, dans le but de cerner les obstacles et les possibilités en matière d'amélioration de la conception et de l'intégration de principes à bilan énergétique nul et d'autres questions, comme les déchets, la conservation de l'eau, l'abordabilité, etc.
Enfin, grâce à la participation du Canada au Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat, nous avons commencé à travailler avec le gouvernement en vue d'asseoir le Canada comme leader émergent dans ce domaine et mettre à profit le travail de notre coalition, dans le but de susciter une plus grande participation publique et privée en vue d'encourager l'innovation, l'échange de technologies et, ce qui est le plus important, des démonstrations de plus grande envergure.
Mesdames et messieurs, je vous ai, dans ce court résumé, présenté des développements positifs survenus au Canada en matière de déploiement de maisons à bilan énergétique nul. Cependant, il demeure un important écart de politique dans la façon dont nous livrons les programmes visant le secteur résidentiel. Plus particulièrement, il n'y a aucun programme pour les nouvelles constructions résidentielles visant à transformer notre industrie en vue de cette nouvelle génération de logements. Un tel programme est important, tout comme l'est la promotion de démonstrations à l'échelle communautaire qui aient une bonne visibilité et qui aident à résoudre les problèmes d'économies d'échelle et de courbe d'apprentissage liés à l'intégration du concept aux niveaux des promoteurs et des constructeurs.
En conclusion, les gouvernements font du bon travail en vue de l'amélioration de l'efficacité énergétique du parc immobilier actuel; cependant, si nous ne commençons pas à nous intéresser davantage aux nouvelles constructions et n'empruntons pas le chemin des principes de logement à bilan énergétique nul, alors nous ne ferons qu'essayer sans cesse de corriger les erreurs du passé.
Le verre n'est pas à moitié vide, mais il reste assurément encore beaucoup à faire. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions aujourd'hui et j'espère que ma contribution aidera à nous faire avancer dans les semaines et les mois à venir.
Merci.
:
Je tiens à remercier sincèrement les membres du comité de l'occasion qui m'est ici donnée de vous parler du rôle du gouvernement fédéral dans la promotion de systèmes d'énergie urbains intégrés, une nouvelle approche en matière de planification. Les systèmes énergétiques urbains intégrés résultent d'une planification intelligente et réfléchie au niveau communautaire.
L'alternative logique à la planification de systèmes d'énergie urbains intégrés est la désintégration entre les fournisseurs d'énergie et les consommateurs d'énergie de la collectivité. C'est ce qui survient lorsque l'approvisionnement énergétique est considéré comme étant distinct des besoins de la collectivité. Les producteurs et fournisseurs de l'énergie conçoivent souvent la collectivité comme une boîte noire. Ignorants qu'ils sont des facteurs régissant la consommation et la demande d'énergie dans la collectivité, leur seul souci est d'assurer les branchements à l'électricité, au gaz, et au mazout requis pour satisfaire aux besoins de la collectivité en période de pointe.
De la même manière, la planification communautaire ne tient aucunement compte de l'impact sur la consommation et la demande d'énergie de la collectivité du modèle de la collectivité. De manière générale, l'on utilise une approche à l'emporte-pièce dans la planification résidentielle. L'important est de respecter le code. Les services d'utilité publique se présentent et assurent au bloc résidentiel un branchement à une source d'électricité suffisante.
La chose est simple, et qu'y a-t-il de mal à être simple? Le problème avec cette méthode ancienne de planification des collectivités est que l'offre et la demande relèvent de régimes de planification différents, et c'est pourquoi certaines inefficacités sont enchâssées dans le système.
L'électricité est produite, souvent à très grande distance, et acheminée sur de longues distances. C'est ainsi que l'on perd de l'énergie. L'on perd électricité et énergie le long des lignes de transmission du fait de la résistance électrique dans les lignes. Même si une partie de la chaleur générée pour produire l'électricité est saisie et convertie en électricité, la plupart est simplement rejetée dans l'atmosphère. Là encore, donc, une énergie coûteuse et précieuse est gaspillée.
Dans cette ancienne méthode de planification urbaine, l'infrastructure fige certaines habitudes de consommation. Pour dire les choses simplement, le gaz naturel sert au chauffage, le pétrole sert au transport, et l'électricité est utilisée pour l'éclairage et les appareils mécaniques, ce même quand ce n'est pas la combinaison optimale. Pourquoi pas l'électricité pour le transport, par exemple? Pourquoi ne pas utiliser le gaz naturel pour produire de la chaleur et alimenter la maison ou l'immeuble?
Par suite de ces décisions, la réduction de l'énergie consommée n'est réalisable que via des améliorations du côté de l'efficience en usage final, comme par exemple retirer une ampoule incandescente et la remplacer par une ampoule fluorescente compacte, ou simplement débrancher les services, à la Heure de la terre. Les collectivités qui ont une telle approche non intégrée en matière de planification du système énergétique souffrent de l'incapacité de réagir de façon créative aux crises énergétiques et au changement climatique. Les sources énergétiques locales et les possibilités de gestion efficaces ne sont pas pleinement exploitées. Souvent, il faut concurrencer l'infrastructure énergétique existante. Vous pourriez donc installer une collectivité par-dessus une riche ressource géothermique, mais avec l'ancienne méthode, vous n'utiliseriez pas cette ressource. Vous feriez simplement venir suffisamment d'électricité, de fuel et de gaz naturel pour chauffer et alimenter la collectivité. Ces possibilités ne sont ni identifiées ni exploitées avec l'ancienne façon de faire.
La consommation d'énergie croît avec la population, et c'est ainsi que la quantité d'énergie consommée par tête d'habitant est fixée, à l'intérieur d'une certaine fourchette. Au fur et à mesure de la croissance de la population, les besoins énergétiques augmentent, tout comme les émissions en découlant. C'est ainsi qu'une réduction marquée des émissions de gaz à effet de serre est difficile à réaliser et plus coûteuse, du simple fait de l'existence de moins d'options.
La nouvelle approche, celle d'une planification de systèmes énergiques urbains intégrés, permet à la collectivité de prendre des mesures face à ces questions. Les collectivités nouvelles et existantes peuvent réduire sensiblement la consommation d'énergie et les gaz à effet de serre en découlant. La collectivité qui utilise l'approche de systèmes énergétiques urbains intégrés se penche sur la production ou l'offre d'énergie, ainsi que sur la consommation ou la demande énergétique, à l'étape de la planification.
Les options de production locale et de distribution efficiente sont envisagées, encore une fois, au stade de la planification, ce qui favorise une approche intégrée de la gestion non seulement de l'énergie, mais également de l'eau, des déchets et des transports. Toutes ces choses sont possibles avec l'approche de systèmes intégrés, encore une fois, par opposition à l'approche éclatée.
Ce mouvement vers des systèmes énergétiques urbains intégrés prend de l'élan. Un réseau coopératif de représentants de l'industrie, de groupes environnementaux, de gouvernements, d'universitaires et de consultants oeuvre à l'unisson pour favoriser des approches intégrées communautaires en matière de consommation finale d'énergie et de réduction d'émissions. Nous appelons cela QUEST, quality urban energy systems of tomorrow, c'est-à-dire systèmes d'énergie de qualité pour les villes de demain. Nous avons étayé six principes, dont je pense qu'ils cadrent parfaitement avec les propos tenus ici par mes collègues, et je vais les parcourir rapidement avec vous.
Premièrement, améliorer l'efficience. Réduire la production énergétique requise pour le niveau de service donné. Si donc vous pouvez assurer le service final, qu'il s'agisse du transport d'un bien ou d'une personne ou de l'éclairement, grâce à l'éclairage ou au chauffage, quel est le moyen le plus efficient et le plus efficace d'assurer ce service en utilisant le moins d'énergie possible?
Optimiser l'« exergie », c'est-à-dire éviter d'utiliser de l'énergie de qualité supérieure pour des applications de faible qualité. Au lieu, donc, de brûler du gaz naturel tout simplement pour produire de la chaleur, nous brûlons du gaz naturel et utilisons des BTU de qualité supérieure pour produire de l'électricité, et la chaleur gaspillée conviendrait parfaitement au chauffage de maisons et d'immeubles grâce à des systèmes de district.
Gérer la chaleur. Cela s'inscrit un petit peu dans la même veine. Capturer autant d'énergie thermique que possible et l'utiliser, au lieu de l'évacuer.
Réduire les déchets. Utiliser toutes les ressources disponibles, telles que les gaz d'enfouissement, les chutes de pression du gaz — une option très intéressante sur laquelle j'aimerais revenir, si cela vous intéresse, pendant la période des questions et réponses — et les déchets municipaux, agricoles, industriels et forestiers.
Utiliser des ressources renouvelables, c'est-à-dire puiser dans la biomasse locale de même que dans l'énergie géothermique, solaire et éolienne.
Enfin, utiliser les réseaux de manière stratégique. Optimiser l'utilisation de l'énergie du réseau pour optimiser l'ensemble du système et assurer la fiabilité.
Même si le gouvernement fédéral a certainement des raisons de voir l'approche des systèmes énergétiques urbains intégrés réussir, il importe de fixer des cibles en vue d'importantes réductions des émissions de gaz à effet de serre d'ici le milieu du siècle. Les régions et collectivités urbaines du Canada comptent pour 50 p. 100 de l'énergie consommée et des gaz à effet de serre produits, alors il importe de trouver des moyens d'aider ces collectivités à réduire sensiblement leur consommation d'énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre.
D'autre part, les systèmes énergétiques urbains intégrés sont un élément fondamental de tout cadre énergétique national plus propre, plus écologique et plus durable, et le rôle du gouvernement fédéral dans la promotion et la facilitation des systèmes énergétiques urbains intégrés repose sur trois piliers: un leadership politique, des encouragements à l'investissement, et le développement de compétences et de connaissances.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
:
L'un des défis auxquels nous nous trouvons confrontés au Canada est que toutes les provinces et municipalités ont leurs propres politiques. La situation est donc, au mieux, schizophrène. L'instauration de collectivités durables et d'énergies renouvelables a vraiment réussi des points de vue tant environnemental qu'économique lorsqu'il y a eu un leadership national.
L'exemple que tout le monde évoque, et j'aurais tort de ne pas le citer, est celui de l'Allemagne. En gros, l'Allemagne s'est trouvée confrontée à plusieurs défis. Le pays était confronté à ce qu'il percevait comme étant des défis environnementaux. Il connaissait des problèmes de sécurité énergétique et de sérieux problèmes économiques, et c'est ainsi qu'il a voulu prendre les choses en main. Bien qu'il continue d'exister en Allemagne plusieurs États, et que chacun d'entre eux possède ses propres politiques, le leadership a été fédéral, ce qui a assuré davantage de cohésion.
Je pense que l'un des gros défis auxquels nous nous trouvons confrontés est justement celui de la cohésion. Si vous allez embrasser des objectifs et tout le reste, comment le faire de manière cohérente? Pouvons-nous obtenir que tout le monde vienne à la table — et au minimum, dirais-je, « mette son égo au vestiaire » — et s'entende?
Je pense que la chose est faisable. J'en ai vu un petit exemple en Ontario, et je pense que la mobilisation est suffisante. Un grand nombre d'excellents travaux de recherche sont d'autre part aujourd'hui disponibles, alors il ne nous est pas forcément nécessaire de toujours réinventer la roue. Il existe au Canada un certain nombre de bonnes idées adaptées à notre climat et à notre situation particulière. En outre, beaucoup de gens ont déjà déblayé le terrain. Nous sommes un petit peu en retard. Il y a donc beaucoup d'expériences dont nous pouvons tirer des leçons et beaucoup de pratiques exemplaires dont nous pouvons nous inspirer. J'y vois une occasion rêvée pour le gouvernement fédéral de montrer la voie, et je pense que la chose serait très populaire.
Je soulignerai, en passant, que j'ai pendant longtemps travaillé pour l'industrie cinématographique et de la radiodiffusion. Lorsque j'ai quitté mon emploi, j'avais pensé que mes deux fils allaient être déçus du fait qu'ils n'auraient plus leurs entrées au Festival de films de Toronto, mais ils trouvent en fait que ce que je fais en ce moment est beaucoup plus dans le vent. C'est ce que veulent nous voir faire les jeunes gens au Canada.
:
C'est plus facile pour moi de parler en anglais.
[Traduction]
Si votre question concerne la pénétration du solaire au Canada, c'est parce que nous n'avons pas réellement de stratégie d'énergies renouvelables émanant du palier fédéral, comme c'est le cas d'autres pays. Si vous allez en Europe, les besoins et les désirs des gens sont quelque peu différents. Nous avons le bonheur de disposer d'importantes réserves de combustibles fossiles, mais cela est en même temps une malédiction, car cet état de choses a ralenti l'adoption du solaire. Lorsque vous allez en Europe, vous constatez certains des défis auxquels ces pays sont confrontés pour produire l'électricité dont ils ont besoin tout en espérant pouvoir faire quelque chose face à la pollution et aux GES.
Nos voisins du sud sont davantage préoccupés par la sécurité énergétique que ne le sont la plupart des Canadiens, et il s'agit, je pense, là d'un deuxième élément. Nous avons été lents à bouger et ce n'est que tout récemment que nous avons reconnu que nous tirons plus de cette planète que nous ne lui rendons. La technologie existe pour le solaire et tout le reste, et elle s'améliore à un rythme plutôt rapide.
D'autre part, nous ne reconnaissons pas l'occasion économique qui s'offre à nous. Il s'agit d'une occasion environnementale, d'une occasion en matière de changement climatique et d'une occasion économique. Nous avons la possibilité de véritablement créer des emplois. Grâce à sa stratégie, l'Allemagne a créé, dans le domaine des énergies renouvelables, environ 250 000 emplois, dont 50 000 dans le secteur solaire. Cela englobe la technologie de la thermie solaire, les photopiles et, dans une certaine mesure, le chauffage solaire de l'air. Le pays a donc embrassé tout cela et s'est aventuré dans un territoire que nous n'avons je pense eu ni la vision ni la possibilité d'explorer.
:
Madame Brunelle, le coût sera toujours un problème dans le contexte actuel. Nous en sommes aux premiers stades de la validation de ce modèle de construction. Les constructeurs sont en train de se familiariser avec ce principe de maison à bilan énergétique nul. Un petit nombre de consommateurs en font d'ailleurs la demande.
Lorsque vous abordez la question du coût, qui est la première que va poser tout consommateur désireux d'acheter une maison, surtout une maison de ce type, il importe de savoir que vous allez obtenir énormément de choses en contrepartie de ce coût supplémentaire pour la maison, au-delà de ce que peut offrir une maison conventionnelle.
À l'heure actuelle, il n'y a aucune façon facile de répondre à votre question, de dire comment trouver la meilleure solution de commercialisation auprès des clients et comment le constructeur pourrait le mieux vendre le concept, si je comprends bien votre question.
La question à l'heure actuelle est qu'il nous faut mieux éduquer, en premier lieu, le milieu de la construction, et mieux éduquer les consommateurs au sujet des avantages combinés qu'offre ce type de logement aux deux parties prenantes.
Lorsque vous entrez dans une maison modèle, à l'intérieur de laquelle les constructeurs offrent différents produits ou un différent type d'habitation, il est rare de trouver un constructeur qui vous dise qu'il peut installer des cellules photovoltaïques sur votre toit ou qu'il pourrait concevoir la maison de manière à préinstaller du filage au cas où le propriétaire veuille installer des panneaux solaires sur son toit ou adapter autrement sa maison.
Il nous faut des constructeurs qui commencent à proposer ce genre de choses, mais il leur faut pour ce faire être mieux renseignés. Et c'est à ce niveau qu'il serait bon qu'il y ait un certain leadership de la part du gouvernement fédéral, mais, surtout, de la part des provinces, qui sont les premiers responsables en la matière. Il s'agit d'une courbe d'éducation et d'une courbe d'apprentissage qui sont énormes. Mais un effort conjoint fédéral-provincial — et je dirais même municipal — s'impose pour que la chose soit possible. C'est déjà ce que l'on constate à l'heure actuelle en Ontario, et cela viendra également prochainement, je l'espère, en Colombie-Britannique.
:
Tout d'abord, il me faudrait revenir en arrière. Il nous faut une vision déclarée assortie d'objectifs, dont découleront comme il se doit les programmes, au lieu que ces derniers ne viennent avant qu'il y ait une vision.
Je pense qu'il nous faut également un engagement à informer les citoyens. Le désir d'adopter de nouvelles énergies, de nouveaux modèles communautaires et des maisons à consommation énergétique nette zéro est fort. Le défi réside dans l'obtention d'informations auprès de sources fiables. J'en sais quelque chose du fait des appels qui nous viennent chaque jour, et ces appels vont bientôt se multiplier au fur et à mesure que les gens retourneront à leur chalet et se demanderont comment ils pourraient adopter des énergies renouvelables, et ils me poseront la question à moi, ce qui n'est pas une bonne chose.
La dernière chose, et elle est vraiment importante, est que le gouvernement du Canada doit mener par l'exemple, non seulement en multipliant les projets de démonstration et en en augmentant l'envergure, comme ce qui se fait déjà à la Net-Zero Energy Home Coalition, mais également dans le cadre de ses propres pratiques d'acquisition. Il y a un bureau à TPSGC, etc., mais ce genre de chose est toujours difficile à faire.
Nous avons ici au Canada une industrie de la TI florissante du fait que le gouvernement du Canada ait toujours été très actif dans ce domaine. Il achète auprès de sociétés canadiennes, etc. Il n'existe pas vraiment d'engagement très tangible; or, cela changerait beaucoup les choses. Aux États-Unis, en tout cas, cela est venu d'une directive présidentielle, de l'ancien président, et non pas de l'actuel. Cela a beaucoup changé les choses en ce qui concerne ce qui est fait dans le contexte des immeubles gouvernementaux, et dans certains cas, même, on y a adopté des technologies canadiennes.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par une question que j'attends depuis un moment de poser, et j'ignore si c'est à vous que je devrais la poser, peut-être pas, mais le comité va bientôt manquer de temps pour en traiter. Je viens des Prairies. Lorsque cette partie du pays a été établie il y a de cela 100 ans, les gens qui arrivaient ont été nombreux à creuser la terre pour s'abriter et se recouvrir. Ils y ont trouvé un environnement relativement stable.
Je suis étonné. J'attendais que quelqu'un suggère qu'on pense aller sous terre. Je serais curieux de savoir ce que vous en pensez — nous allons tous passer un long moment à six pieds sous terre. Une fois qu'on atteint un certain niveau, l'on passe en dessous du niveau du gel; il me semble qu'il pourrait s'y trouver un environnement stable, tel que votre consommation d'énergie et d'autres choses diminueraient.
Vous avez un commentaire à faire là-dessus, monsieur Abiola, mais je serais également intéressé d'entendre les gens de la Net-Zero Energy Home Coalition, pour savoir si cela compte pour beaucoup dans sa planification en matière d'habitations, etc. Je pense que nous avons la technologie requise pour assurer l'éclairage sous terre. Je comprends que les gens ne veuillent peut-être pas y vivre, mais serait-ce efficient du point de vue énergétique?
Une voix: On va vous appeler Anderson la marmotte.
M. David Anderson: J'ai dans ma région un problème de marmottes, mais je voudrais en être.
:
Je peux vous dire que je suis responsable non seulement de l'économie d'énergie, mais également de la production d'énergies renouvelables versée à notre réseau.
Premièrement, nous sommes une organisation municipale et nous ne sommes responsables que pour la région d'Ottawa. Je ne peux donc parler que de cela.
Permettez que je commence par traiter du fait d'être situé en bout de réseau d'alimentation. C'est une question de génie et de physique. La capacité que vous pouvez offrir avec une ligne donnée est limitée. Si quelqu'un va verser une grosse capacité sur votre ligne, alors il vous faut examiner, à toutes fins pratiques, la capacité de votre matériel, et déterminer si celui-ci peut absorber ce supplément. S'il ne le peut pas, alors il vous faut renforcer l'installation — le matériel que vous avez pour desservir la zone. C'est ce qui fait le plus souvent hésiter les gens, surtout depuis un an ou deux. De manière générale, lorsqu'une personne envisage une installation d'alimentation en énergie renouvelable, qu'elle soit solaire ou autre, il va s'agir d'une grosse installation. Dans la plupart des cas, lorsque les gens se branchent sur le réseau, les compagnies d'électricité ont, ces dernières années, eu une grosse capacité, mais il leur aurait sans doute fallu construire plus, je pense, si l'on examine les 10 dernières années de planification. Ces compagnies ont utilisé cette capacité excédentaire dans leur réseau et n'ont cessé de la remplir et de la remplir encore. Elles en sont maintenant au stade où le système est plutôt plein, et au fur et à mesure que de nouvelles sources d'alimentation s'annoncent, elles font en quelque sorte face à un dilemme, car il leur faut maintenant renforcer le réseau et bâtir à nouveau une capacité excédentaire. Voilà ce qui se passe dans le secteur hydroélectrique.
Pour ce qui est des panneaux solaires installés sur les toits de résidence, nous nous attendons à ce qu'à Ottawa quelque 5 000 clients se branchent sur le réseau au cours des trois prochaines années. Nous envisageons avec plaisir de les accueillir. Ce ne sera pas un gros problème, car ces consommateurs se brancheront de manière sporadique et dans différents endroits. Si tous les résidents d'une même rue veulent se brancher en même temps, alors nous chercherons, en les intégrant, à nous assurer que le réseau puisse les accueillir. Je pense que les choses s'annoncent plutôt bonnes sur notre territoire, et nous nous attendons à ce que ce soit une belle réussite à Ottawa.
:
Le gouvernement américain, sous le président Bush — et pas sous l'actuelle administration —, s'est en vérité engagé à ce que les immeubles du gouvernement, et pas juste les constructions nouvelles, recourent à un pourcentage donné d'énergies renouvelables. Je pense que c'était 15 ou 20 p. 100. Je devrais avoir le nombre exact, mais j'ai oublié de le prendre avec moi, malheureusement.
La première étape, donc, est d'avoir cet engagement, car les choses sont alors claires. Autrement, vous restez simplement prisonnier du système d'approvisionnement traditionnel du gouvernement du Canada, qui veut que ce soit l'offre la moins coûteuse et exécutée dans les délais les plus courts qui l'emporte, etc. J'ai travaillé quelque temps comme consultante. Tout s'enchaîne, on coche les cases, votre nom sort et c'est parfait.
En vérité, si chapeautait cela un engagement de la part du gouvernement canadien à combler 15 ou 20 p. 100 des besoins énergétiques de ses immeubles grâce à des sources énergétiques renouvelables, alors je pense que l'on constaterait un changement radical, et cela ferait montre de leadership. L'on constate déjà la chose dans le cadre de constructions nouvelles, mais ce n'est pas systématique, alors je suis tout à fait d'accord avec vous. L'on voit des choses par-ci, par-là. Et certains ministères s'y appliquent, selon la façon dont la planification y est menée.
Par exemple, le Service correctionnel du Canada a adopté ou est en train d'adopter la technologie de la thermie solaire dans les pénitenciers de la Saskatchewan, ce qui est une excellente solution pour la production d'eau chaude, car il s'y trouve beaucoup de gens qui doivent prendre des douches. C'est ainsi que les choses peuvent progresser, lorsqu'une personne au sein d'un ministère donné décide d'adopter ce genre de programme du fait de vouloir être à l'avant-garde. Dans le cas des pénitenciers, il a fallu trouver le moyen de financer la chose, mais cela n'a pas fait l'objet d'un engagement d'ensemble.
Chaque fois qu'il y a une discussion là-dessus, l'on entend dire « Eh bien, nous louons certains de nos immeubles au lieu d'en être le propriétaire ». Eh bien, je dirais que le gouvernement du Canada est un locataire plutôt important et que les gens accueilleraient ce genre de constructions. Si un élément était l'exigence qu'une partie de l'énergie provienne de ressources renouvelables, je pense que cela inspirerait les propriétaires d'immeuble à faire le nécessaire. Cela ne devrait pas être le fait d'un immeuble de-ci de-là, comme vous l'avez dit; il conviendrait plutôt d'avoir un engagement clair à l'égard d'un pourcentage donné, applicable partout.
Par exemple, il est très difficile de pénétrer le ministère de la Défense nationale; or, celui-ci possède d'importantes installations partout au pays. Aux États-Unis, les installations militaires sont en train d'adopter des énergies renouvelables, et, dans plusieurs, en fait, l'on utilise une technologie de chauffage solaire à air mise au point au Canada. Il existe donc de vraies possibilités. Si on les saisissaient, cela bâtirait une industrie, créerait des emplois et produirait de nouvelles technologies. Cela livrerait énormément de choses. Cela donnerait également aux Canadiens quelque chose qu'ils pourraient citer en exemple — en dehors des 5 000 maisons que nous allons voir branchées à Ottawa, ce que je suis ravie d'apprendre.
:
Merci, monsieur le président.
Il est quelque peu intéressant pour moi, en tant que député, de voir défiler les différents groupes, et ils parlent tous de gaz à effet de serre, d'efficience énergétique et ainsi de suite, mais je tiens simplement à dire qu'en bout de ligne, autant nous sommes tous en faveur de l'efficience énergétique et tout le reste, le but ultime pour moi, en ma qualité de député, est d'améliorer la qualité de vie des électeurs dans ma circonscription. Ce n'est pas une question d'efficience énergétique pour le plaisir; c'est une question d'efficience énergétique pour améliorer la qualité de vie des gens de ma circonscription, et s'il leur faut faire des compromis et des sacrifices, connaissant l'électeur moyen, ils ne vont pas le faire.
Cela m'amène donc à ce que je disais lorsque j'expliquais que les économies d'échelle peuvent amener une baisse du coût de certaines de ces technologies. Où en sommes-nous, d'après chacun d'entre vous, par rapport à ces économies d'échelle? Combien devons-nous investir? Combien de temps faudra-t-il attendre avant d'en être à un point où les projets pilotes sont terminés et le Canadien moyen pourra commencer à adhérer lui-même à ces choses?
La semaine dernière, j'ai visité un salon de la construction résidentielle, car nous sommes deux ici au comité qui construisons des maisons et nous renseignons au sujet de l'efficience énergétique, etc. L'énergie géothermique semble déjà avoir presque atteint ce point de bascule, mais dans le cas du reste des technologies, les gens hésitent... une isolation supérieure semble être ce dont parlent la plupart des gens.
À combien en sommes-nous de ce point de bascule? Nous faut-il davantage de croissance sur le plan de la technologie? Vous avez parlé d'économies d'échelle. Quels délais sont à prévoir? Combien encore d'efforts devront être déployés avant que les gens ne commencent à récupérer leur mise sans coup de pouce du gouvernement?
Commençons donc par là, et je suis prêt à entendre des réponses d'au moins deux ou trois d'entre vous.
:
Merci, monsieur le président.
J'apprécie beaucoup ce que vous dites. Effectivement, l'aide du gouvernement est requise et les questions vont dans ce sens. L'aide du gouvernement pourrait être beaucoup plus importante. Il y a 25 ou 30 ans, le gouvernement aidait davantage le secteur de l'énergie solaire. C'est évident.
Vous avez dit que les bâtiments fédéraux devraient être les premiers à être rénovés, afin de donner l'exemple d'un bâtiment solaire efficace. L'édifice de la Confédération, le bâtiment voisin du nôtre, n'est encore muni que d'un vitrage simple. Le gouvernement fédéral est loin de donner l'exemple, mais il devrait le faire.
Monsieur Shields, vous avez mentionné le Code national du bâtiment, qui est très important. Il est un peu limité de dire qu'on construit des maisons à consommation nette zéro. Il s'agit toujours de petites maisons isolées et différentes, alors qu'on devrait construire d'immenses bâtisses à énergie zéro. Toutes les bâtisses et les bâtiments comportant plusieurs logements devraient aussi être à énergie zéro.
Le code pourrait-il être évalué? On a un code de l'énergie. Le Code national du bâtiment comprend une section sur l'énergie, mais cette dernière n'est pas révisée suffisamment souvent et n'est pas assez exigeante. Qu'est-ce que vous en pensez?
Premièrement, si j'ai donné l'impression que je critiquais l'industrie, là n'était pas mon intention. Franchement, c'est tout le contraire. Vous avez raison, les constructeurs résidentiels canadiens comptent parmi les meilleurs au monde pour ce qui est de la construction de maisons saines et sécuritaires.
Pour ce qui est du programme R-2000, je vais dire quelques mots là-dessus, car cela aidera à illustrer certains des défis. Il existe à l'heure actuelle au pays quelque 6 500 maisons R-2000. Ce programme est en place depuis quand? Et il n'a livré en tout que 6 500 maisons.
Le niveau d'intérêt pour le programme R-2000 a été énorme pour ce qui est de la formation, afin que les constructeurs puissent apprendre comment construire les maisons et dire aux gens qu'ils étaient accrédités dans le cadre du programme R-2000. Mais les constructeurs produisent-ils ces maisons? C'est là la question.
En ce qui concerne le consommateur — je vais tenter de répondre à votre question —, une partie du problème réside dans la façon de vendre efficacement un besoin qui n'existe pas forcément dans l'immédiat. Le programme R-2000 était peut-être dans une certaine mesure en avance sur son temps; c'est en tout cas ce que je pense. Mais nous savons maintenant construire des maisons à haut rendement énergétique. Aujourd'hui, les consommateurs sont pour la toute première fois très sensibles aux coûts énergétiques, aux coûts qu'occasionnent leurs maisons, du fait de l'augmentation des prix de l'énergie. C'est pourquoi le gouvernement et, ce qui est plus important, les constructeurs, en Ontario et partout au pays, s'intéressent maintenant davantage à la conception et à la construction de ces maisons écoénergétiques.
Je vous dirais que le problème n'est pas que les constructeurs soient en train de manquer à leur devoir envers les consommateurs canadiens; le problème est plutôt qu'il nous faut démultiplier ce que nous savons que les constructeurs peuvent réaliser aujourd'hui, les aider à faire progresser le code en matière d'efficience énergétique, pour ensuite reconnaître que ce n'est pas l'adoption du jour au lendemain du concept de maisons à consommation zéro qui compte, mais la construction de maisons à bilan énergétique nul au fil du temps qui importe — offrir aux consommateurs la possibilité d'y parvenir. Je pense que les constructeurs peuvent faire partie du processus, et ils sont déjà en train de construire ces maisons.
:
Premièrement, il est absolument formidable que de nouveaux fonds aient été rendus disponibles. D'autre part, le ministre des Ressources naturelles vient tout juste d'annoncer, plus tôt cette semaine, je pense, qu'il y aura des fonds pour adaptation à la technologie de la thermie solaire. Cela, ajouté à des fonds de contrepartie versés par certaines des provinces, va, je pense, amener l'implantation d'ici deux ans dans nombre de provinces de la technologie de la thermie solaire. Mais c'est un virage que nous empruntons très rapidement et il y a quantité d'éléments à examiner. C'est pourquoi j'ai parlé d'une politique-cadre pour chapeauter le tout, car il faut tenir compte de la nécessité d'éduquer les gens.
Avant d'occuper mes fonctions actuelles, je ne savais même pas que l'on pouvait chauffer de l'eau avec l'énergie solaire. Il y a quantité de choses qu'ignorent les Canadiens, et nous avons travaillé là-dessus en Ontario. Nous avons passé beaucoup de temps à informer les consommateurs. C'est ce qu'ils ne savent pas. Nous allons donc progresser au cours des deux prochaines années, mais nous ne disposons pas de ce cadre pour maintenir l'élan. Nous ne voulons pas créer quelque chose qui reste là à planer pour qu'ensuite toutes les industries, et pas juste celle du solaire, s'écrasent au sol.
D'autre part, du fait que les choses se soient passées si rapidement avec le fléchissement économique que l'on sait, il nous faut nous occuper de l'aspect capacité. Nous avons déjà commencé à travailler avec Ressources naturelles Canada, qui finance très généreusement la création de programmes de formation en collège communautaire d'installateurs de systèmes à thermie solaire et à cellules photovoltaïques solaires. Mais une fois ces programmes lancés et livrés, j'ose espérer que nous ne nous retrouverons pas avec des programmes qui n'auront pas attiré suffisamment de preneurs, du simple fait des contraintes temporelles.
Cela dit, je comprends pourquoi nous faisons ce que nous faisons.
La chose très importante à retenir au fil du processus est que, bien que nous tous qui sommes assis ici pensions que la chose est importante, le marché, ce sont les gens de la génération de mes fils, qui ont 22 et 28 ans. C'est ce qu'ils veulent; c'est ce qu'ils vont rechercher.
Pouvons-nous faire baisser le prix? Je pense que nous le pouvons. Pouvons-nous travailler avec l'industrie de la construction? L'une des choses que nous avons apprises au groupe de travail sur l'énergie solaire de l'Ontario, en travaillant avec l'industrie de la construction, c'est ce qui se passe lorsque les gens se présentent pour acheter une maison. Quel est le niveau de connaissance des agents immobiliers? Quel est le niveau de connaissance des personnes qui vendent dans les nouveaux lotissements?
Les maisons peuvent être prêtes, quantité de programmes peuvent être prêts, mais peut-être que le niveau de connaissance n'est pas là. C'est pourquoi il vous faut un cadre. Il nous faut réunir tout le monde autour de la table. Il s'agit là d'un rôle pour le gouvernement fédéral. Il nous faut avoir un réseau intelligent. C'est là un rôle que peut jouer le gouvernement fédéral. Il nous faut absolument commencer à voir se multiplier les édifices fédéraux qui adoptent l'énergie renouvelable comme principe de fonctionnement futur.
:
Merci, monsieur le président.
J'aime beaucoup que vous parliez tous de la même chose, soit d'intégrer les différentes sources d'énergie pour arriver à quelque chose. Il y a un terme que je n'ai pas entendu souvent, mais qui a été prononcé, et qui s'applique à tous les bâtiments: il s'agit du solaire passif, qui est d'une importance capitale. Il n'y a rien à vendre, mais c'est d'une importance capitale. Les codes et les besoins peuvent aider à renforcer ce concept, et c'est en place. Certains pays utilisent le solaire passif à une très grande échelle. Vous avez parlé de l'Allemagne, dont je connais bien le cas.
Vous avez parlé de la géothermie, surtout vous, monsieur Oliver. Vous avez parlé de la géothermie dans votre système total. La géothermie représente vraiment l'avenir, mais il ne faut pas oublier non plus la géothermie en grande profondeur pour produire de l'électricité. Le gaz naturel demeure quand même une ressource non renouvelable.
Il y a 24 pays qui produisent de l'électricité de cette façon. Aux États-Unis, on fait beaucoup de recherche. N'êtes-vous pas d'avis que le Canada, lui aussi, devrait faire de la recherche sur la géothermie en grande profondeur, c'est-à-dire une profondeur de 2 à 5 km, en tant que moyen de production d'électricité?