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Bonjour tout le monde. Je suis content de vous voir ici aujourd'hui.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous poursuivons notre étude sur la contribution d'une approche intégrée des services énergétiques dans les collectivités canadiennes.
Nous accueillons par téléconférence deux groupes de témoins: d'abord, Mme Christine Wörlen de la société Arepo Consult de Berlin, en Allemagne, qui témoignera à titre personnel; ensuite, par vidéoconférence et aussi à titre personnel, M. Öhrström d'Ortelius Management et M. Arne Sandin de Triple-E, tous deux de Malmö, en Suède.
Les groupes présenteront dans l'ordre où ils sont nommés à l'ordre du jour. Mme Christine Wörlen commencera avec son exposé d'une durée maximale de 10 minutes, puis ce sera au tour de l'autre groupe; nous passerons ensuite aux questions et aux commentaires.
Encore une fois, je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui. Nous vous en sommes très reconnaissants, surtout que nous savons que le décalage horaire complique les choses.
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Merci, monsieur le président.
En fait, il est 15 h, donc ce n'est pas du tout désagréable. Votre invitation me flatte, et je vous en remercie.
Je suis consultante indépendante et j'ai beaucoup travaillé dans le domaine de l'énergie renouvelable, tant à l'échelle nationale qu'internationale. De 2000 à 2002, j'ai participé à titre de chercheuse à une commission d'étude du gouvernement allemand sur la réduction des gaz à effet de serre pour l'avenir de l'Allemagne; je comprends donc très bien votre situation. J'ai aussi travaillé et fait mon doctorat aux États-Unis; j'ai donc un lien avec l'Amérique du Nord en général. Je me suis rendue souvent au Canada.
Le dernier poste que j'ai occupé était celui de chef de la division de l'énergie renouvelable de l'agence allemande de l'énergie. Nous avons conseillé le gouvernement allemand et d'autres sur leurs politiques. De plus, nous avons travaillé avec des entreprises allemandes, notamment dans le domaine des énergies renouvelables; nous faisions la promotion générale des questions d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables sur la scène publique, par exemple pour l'intégration au réseau, les réseaux intelligents, les liaisons de télécommunication, les tarifs de rachat garantis pour les biogaz, et j'en passe.
Vous m'avez demandé de vous parler de l'expérience de l'Allemagne avec les énergies renouvelables. Je crois qu'on vous a fourni quelques diapositives de ma part. C'est bien le cas?
Le président: Oui, nous avons les diapositives. Merci.
Mme Christine Wörlen: Merci beaucoup.
Je vous demanderais de passer à la première diapositive que je vous ai fournie. Elle se trouve à la page 4; ce n'est pas celle du haut, mais celle du bas, celle avec les nombreuses colonnes. Ces colonnes montrent de cinq façons différentes comment le secteur de l'énergie renouvelable s'est développé en Allemagne au cours des 10 dernières années.
Lorsque j'ai commencé à travailler dans ce domaine vers la fin des années 1990, on disait que notre plein potentiel était atteint en matière d'énergies renouvelables. Comme vous le savez, l'Allemagne n'est pas très riche en ressources, qu'on parle de combustibles fossiles ou de sources d'énergie renouvelables. Or, grâce à un cadre politique arrêté très constant, cohérent et stable, nous avons en fait réussi à bien exploiter nos ressources.
Ces diapositives vous montrent nos avancées. Nous avons presque réussi à tripler la contribution des énergies renouvelables et réutilisables au total de la consommation finale d'énergie. Pour l'électricité, nous avons réussi à la multiplier par un facteur de 3,5 et pour le chauffage, par plus que 2.
L'Union européenne nous a quand même demandé d'adopter des cibles encore plus ambitieuses; elles sont indiquées sur les diapositives par les colonnes rouges et les petits points. Elle demande que 18 p. 100 de notre consommation finale d'énergie provienne de sources renouvelables d'ici 2020; pour y arriver, le gouvernement allemand a l'intention de faire passer la contribution des sources d'énergie renouvelables à l'électricité à 30 p. 100 et celle du chauffage, à 14 p. 100.
Nous devrons aussi nous servir de la biomasse pour satisfaire une partie importante de nos besoins en matière de transport, mais je ne me pencherai pas sur cette question aujourd'hui.
La prochaine diapositive, à la page 33 — celle avec les colonnes horizontales plutôt que verticales —, montre les conséquences sur l'économie d'émissions de CO2 en Allemagne. Au total, l'Allemagne a réussi à économiser environ 117 millions de tonnes de CO2 en 2007 seulement. Ce chiffre se compare à des émissions totales de 820 millions de tonnes pour l'Allemagne. L'utilisation de sources d'énergie renouvelables pour le chauffage et l'électricité nous permet donc d'économiser environ un septième des émissions de CO2 produites par le secteur de l'énergie.
La diapositive de la page 15 montre que la majeure partie de la croissance est redevable au secteur de l'électricité. Le système allemand repose en grande partie sur la méthode des tarifs de rachat garantis: dès le début des années 1990, on garantissait aux producteurs d'électricité qui se servaient de sources d'énergie renouvelables un tarif donné pour chaque kilowattheure d'électricité produit. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle la loi est un si grand succès.
Un autre aspect très important est qu'en fait, l'exploitant du réseau de transport est obligé d'acheter tous les kilowattheures produits par des sources d'énergie renouvelables. De plus, la loi indique clairement à qui reviennent les frais de raccordement au réseau et quels sont les délais permis pour fournir ce raccordement. La précision des règlements permet d'éviter des frais de transaction importants, tant pour l'exploitant du réseau de transport que pour les exploitants des centrales.
De plus, la loi est révisée régulièrement. Chaque année, les tarifs diminuent d'un taux prévu par la loi. Ainsi, j'obtiendrai un meilleur tarif si je raccorde ma centrale au réseau cette année que si j'attends à l'année prochaine, ce qui encourage à agir tôt, procure un meilleur rapport efficacité-prix à la loi et favorise la stabilité à long terme de l'ensemble du système.
Le processus de révision permet aussi au gouvernement d'ajuster les détails techniques de la loi. Par exemple, on offre des conseils supplémentaires sur les codes de réseaux et sur d'autres détails très techniques. Ce processus de révision régulière contribue donc à la stabilité de l'ensemble du programme.
Je n'en dirai pas plus pour l'instant sur le secteur de l'électricité. Je pourrai répondre à vos questions par la suite.
Passons maintenant au chauffage. Comme le montre la page 26, de façon générale, le secteur du chauffage n'a pas eu autant de succès que celui de l'électricité. La tendance à la hausse n'est pas aussi marquée qu'avec l'électricité. Aussi, le gouvernement fait plus attention quand vient le temps d'adopter des cibles pour le chauffage, pour trois raisons. D'abord, jusqu'à maintenant, les moyens d'action utilisés dépendent de subventions à l'investissement, c'est-à-dire qu'ils dépendent fortement du budget du gouvernement. Ce fait sous-entend ensuite que les détails des règlements liés à ce genre de soutien doivent être modifiés tous les six mois, ce qui est un très court délai; en gros, toutes les personnes qui planifient investir, par exemple, dans des installations thermosolaires ou de petites installations de chauffage par la biomasse doivent continuellement être au courant des conditions d'investissement favorables au moment présent; elles doivent ensuite soit attendre, soit remettre à plus tard leurs propositions d'investissement, soit tout simplement laisser tomber. Cette révision continuelle des règlements a quelque peu empêché d'assurer une croissance stable. Voilà deux des aspects de l'absence d'un cadre politique efficace.
Mais en toute honnêteté, il faut aussi noter que ce secteur est beaucoup plus difficile que celui de l'électricité et qu'on peut se servir des cadres d'investissement habituels pour créer de l'électricité renouvelable. C'est facile de bâtir quelque chose dans un champ vert. Dans le secteur du chauffage, la modernisation joue un bien plus grand rôle, ce qui empêche d'obtenir facilement des taux de croissance élevés.
Enfin, j'aimerais attirer votre attention sur les diapositives 36 et 37, qui montrent l'ensemble des conséquences de ces politiques sur l'économie allemande. En fait, les énergies renouvelables sont un facteur de croissance important pour l'économie allemande. Je crois que le domaine de l'énergie renouvelable compte 250 000 emplois. Ceux-ci incluent des consultants comme moi, mais nous formons vraiment la plus petite partie. Plus de 245 000 emplois sont rattachés à la création, à la direction, à l'organisation, à la construction, à l'entretien et au financement des installations.
La diapositive 36 montre aussi l'effet sur notre PIB. Les sources d'énergie renouvelables ajoutent des échanges d'une valeur totale d'environ 25,5 millions d'euros, ce qui n'inclut même pas les revenus importants régénérés grâce à l'exportation. On voit aussi que la plus grande partie des revenus, soit 42 p. 100, provient du secteur de la biomasse, tandis que le secteur solaire en fournit 30 p. 100 et le secteur éolien, 23 p. 100. Les rôles joués par l'énergie hydroélectrique et l'énergie géothermique sont moins importants.
Finalement, notons aussi, en ces temps de crise, que le secteur de l'énergie renouvelable est bon pour l'économie puisqu'il n'est pas vraiment touché par la crise actuelle. Nous sommes certains que ce secteur continuera à grandir. J'ai assisté hier à la Hannover Messe, une des plus grandes foires pour les fournisseurs d'équipement industriel. Ils ont dû réviser à la baisse leurs prévisions de croissance, mais ils sont passés d'un nombre très optimiste, 26 p. 100, à un nombre moins optimiste peut-être, 15 p. 100, mais qu'ils s'attendent tout de même à atteindre cette année.
Voilà pour ma présentation. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Merci beaucoup de nous avoir invités à participer à cette audience. Nous travaillons tous deux à titre de consultants indépendants dans le secteur du chauffage centralisé. En temps normal, nous aidons les entreprises suédoises de chauffage centralisé, notamment avec leurs présentations au marché.
Nous nous concentrons aussi sur l'exportation des compétences des entreprises suédoises de chauffage centralisé, car nous voyons que la Suède compte parmi les chefs de file mondiaux en matière de systèmes de chauffage centralisé.
Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour nous préparer pour cette audience, et nous n'avons donc pas pu vous envoyer de présentation ou de données. Nous allons simplement devoir vous les lire. Désolé. Nous allons quand même nous concentrer sur le chauffage centralisé puisque je suppose qu'il s'agit du sujet d'intérêt principal pour cette audience.
J'aimerais commencer par parler des avantages du chauffage centralisé tels qu'ils se présentent en Suède. Le système de chauffage centralisé... En fait, la demande d'énergie de base est très faible étant donné le haut niveau d'efficacité du système. Un système bien établi est très efficace.
De plus, nous utilisons efficacement les ressources nationales d'énergie renouvelable. Le système suédois se sert fréquemment de la chaleur produite par les déchets industriels. Les émissions de dioxyde de carbone sont très faibles. Nous avons recours à l'incinération dont la chaleur est récupérée par les systèmes de chauffage à distance. Ces systèmes utilisent habituellement la cogénération pour produire de l'électricité. L'approvisionnement en chaleur est une entreprise rentable dans les villes de Suède. Son rendement environnemental est vraiment exceptionnel.
Les avantages des systèmes de chauffage à distance sont innombrables, non seulement sur le plan des sources énergétiques et de l'utilisation des combustibles, mais également du point de vue environnemental. De plus, l'énergie est toujours produite de manière rentable
L'histoire suédoise du chauffage à distance s'étend sur près de 60 ans maintenant. Au cours des années 1950, toutes les villes importantes du pays ont investi dans ces systèmes. Au départ, on remplaçait les chaudières au mazout personnelles pour des raisons environnementales à caractère local. Bien qu'au cours des années 1950 et 1960, cette technologie ait connu une expansion continue principalement dans les grandes villes, elle s'est répandue à la suite des deux flambées des prix du pétrole des années 1970. Même les petites villes ont investi dans des systèmes de chauffage à distance afin de réduire leurs coûts de chauffage et d'améliorer l'efficacité de leurs systèmes.
La plupart des municipalités ont commencé à développer leurs systèmes de chauffage à distance en y reliant de grands immeubles comme des hôpitaux, des écoles, des immeubles administratifs et des immeubles d'habitation appartenant aux municipalités. Quand les tuyaux du réseau traversaient des secteurs où des maisons plus petites avaient été construites, celles-ci était reliées au système pour répondre à la demande de masse.
Le remplacement des chaudières au mazout par des systèmes de chauffage à distance était favorisé par l'infrastructure de chaque immeuble qui comportait des systèmes centralisés. Cependant, les systèmes de production et de distribution requéraient d'importants investissements. Les municipalités, qui étaient habituellement les propriétaires des systèmes, acceptaient que la période d'amortissement s'étale sur 20 à 30 ans, mais, en réalité, le capital investi rapportait des bénéfices bien plus tôt.
En Suède, la plupart des propriétaires de systèmes de chauffage à distance étaient des municipalités. Il y a 50 ans, 35 p. 100 des systèmes appartenaient à des administrations municipales. Par contre, aujourd'hui, presque tous les systèmes sont exploités par des entreprises commerciales qui réalisent de jolis bénéfices.
Dans le passé, le régime réglementaire avantageait ces systèmes que nous appelons « installations de chauffage ». Le plan officiel de chauffage qui ressemblait à une carte de la ville, comportait divers secteurs prévus pour le chauffage à distance, le chauffage électrique et le chauffage au gaz. Ce système a été aboli au milieu des années 1990; les entreprises de chauffage à distance exercent maintenant leurs activités dans un marché non réglementé et entrent en concurrence avec les autres systèmes de chauffage suédois qui reposent souvent sur des thermopompes.
Non seulement le développement s'est poursuivi, mais il s'est accéléré. Au cours des années 1980, le nombre de systèmes de chauffage à distance s'est accru considérablement partout au pays. Ce développement était alimenté par des politiques visant à réduire notre dépendance au pétrole et nos émissions de dioxyde de soufre et d'oxyde d'azote.
Pour stimuler la conversion du marché, on a offert des incitatifs essentiellement d'ordre économique, mais cela a également amorcé une conversion des combustibles utilisés par les systèmes de chauffage à distance. Je vais maintenant parler de quelques-uns des systèmes afin d'illustrer ce qui s'est produit entre 1981 et 2007.
En 1981, le chauffage à distance fournissait environ 97 pétajoules au système énergétique suédois. En 2007, sa production atteignait 175 pétajoules, soit presque le double. En 1981, les combustibles fossiles comptaient pour 87 p. 100; en 2007, ils ne représentaient plus que 12 p. 100. En 1981, la biomasse n'était pas utilisée et en 2007, elle atteignait 45 p. 100. L'incinération est passée de 5 à 16 p. 100 pendant ces années. En 1981, les thermopompes comptaient pour 0 p. 100 et aujourd'hui, ou du moins il y a deux ans, elles atteignaient 9 p. 100, tandis que les déchets industriels représentaient 3 p. 100 en 1981, et 7 p. 100 en 2007.
Donc, en 2007, les sources d'énergie renouvelables, comme l'incinération de la biomasse, la chaleur produite par les déchets industriels, etc., représentaient de 75 à 80 p. 100 de l'alimentation en combustible de tout le système énergétique suédois. Depuis les années 1980, l'expansion du chauffage à distance a permis à la Suède d'atteindre plus de quatre fois les objectifs de l'accord de Kyoto.
La réduction des émissions de CO2 engendrée par les systèmes de chauffage à distance a dépassé 80 p. 100 au cours de ces années. À ce jour, 88 p. 100 des maisons plurifamilliales, 75 p. 100 des bureaux et des édifices publics et 12 p. 100 des petites maisons ont recours au chauffage à distance.
Les clients déclarent que la principale raison qui les a amenés à choisir le chauffage à distance a trait aux aspects environnementaux, mais ils mentionnent également que sa simplicité et la confiance que ce système inspire ont été des facteurs déterminants dans leur décision. Les gens considèrent également que c'est une technologie moderne qui offre un bon rapport qualité-prix, même si son exploitation est rentable.
Il y a 50 ans, 35 p. 100 des systèmes de chauffage à distance étaient exploités par des administrations municipales, mais les choses ont évolué. Aujourd'hui, presque tous sont exploités par des entreprises commerciales.
Ce bref exposé vous a donné un aperçu du développement qui a eu lieu au cours des 50 dernières années et plus. J'espère maintenant être en mesure de fournir des réponses utiles à vos questions.
Merci beaucoup.
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J'ai déjà mentionné les deux parties les plus importantes. En ce qui concerne l'électricité, c'est la soi-disant EEG ou Loi sur les sources d'énergie renouvelables qui nous y a aidés. En Amérique du Nord, elle est parfois connue sous le nom de tarification incitative. Ce régime offre un double avantage. D'abord, il garantit un tarif, puis de nombreux autres facteurs, comme le branchement au réseau.Ce branchement garanti vous donne l'assurance que vous pourrez vendre votre électricité sur le marché, ce qui est impossible au Texas et à d'autres endroits où existent d'autres règlements qui rendent l'environnement incertain.
Donc, une partie est d'ordre purement financier. L'autre partie concerne l'incertitude qui entoure les conditions d'investissement. Ces mesures incitatives sont souvent appelées subventions, mais elles n'en sont pas parce qu'elles ne proviennent pas du budget gouvernemental. Elles sont fournies par l'exploitant du système de transport qui doit acheter cette électricité et la revendre sur le marché libre.
Chaque fournisseur de services publics et chaque détaillant d'énergie en Allemagne doit acheter une partie de cette électricité afin de la vendre à ses clients. Donc, chaque client allemand reçoit la même part, soit une combinaison composée à 14 p. 100 d'énergie renouvelable. Cela ressemble à un portefeuille normal d'énergies renouvelables, mais diffère énormément de ce qui a été établi par la réglementation.
Les tarifs ne font pas trop piètre figure comparé à ceux du marché général. Sur la bourse de l'électricité, les prix peuvent n'être que de 35 euros le mégawattheure, mais on a aussi constaté que les prix pouvaient grimper jusqu'à 160 euros le mégawattheure.
Les tarifs pour l'énergie éolienne, qui sont les plus bas, sont de l'ordre de 60 euros le mégawattheure. Donc, les sources d'électricité les plus économiques deviennent commercialisables. Nous réfléchissons également à la façon dont nous pourrions modifier la structure de ce marché afin que ce secteur bénéficie d'un marché libre.
En fait, je dois apporter une correction à ce que j'ai dit. La source d'énergie la plus économique est en réalité l'hydroélectricité, même en Allemagne. Mais, le potentiel de croissance de l'hydroélectricité est très limité dans notre pays, contrairement à celui de l'énergie éolienne.
Voilà pour l'électricité. Il y a peut-être une autre chose que je pourrais ajouter. Les investissements dans le domaine de l'électricité proviennent principalement d'un promoteur de projets d'un genre particulier qui développe ce produit depuis 15 ans. Les fournisseurs traditionnels de services publics en Allemagne n'investissent pas dans des parcs éoliens. Ils commencent à investir en mer, mais pas sur terre. Cela indique que les tarifs ne sont pas suffisamment élevés pour inciter les fournisseurs de services publics classiques à investir. Ils préfèrent s'en tenir aux combustibles fossiles qui leur permettent de réaliser davantage de profits.
Pour ce qui est du chauffage, nous offrions un programme d'incitation qui s'appuyait sur le programme de soutien à l'investissement. Si une personne voulait construire un capteur solaire sur son toit, elle devait se rendre chez un vendeur, le faire installer, puis présenter la facture à une autorité publique afin d'obtenir un remboursement. Les renseignements sur les règlements du programme ont changé très souvent et le programme lui-même s'est avéré peu fiable pour les consommateurs, ce qui a limité l'utilisation et l'efficacité de ces subventions.
Au début l'année, le gouvernement a institué un règlement qui oblige chaque ménage à veiller à ce qu'une portion de sa demande de chaleur soit satisfaite à l'aide d'énergies renouvelables. Donc, si vous bâtissez une nouvelle maison, vous devez utiliser l'énergie solaire pour satisfaire à environ 15 p. 100 de votre demande de chaleur. C'est un règlement qui a fait ses preuves dans les municipalités allemandes. Jusqu'à maintenant, plusieurs municipalités ont essayé d'appliquer ce règlement dans leur région et cette initiative s'est avérée très efficace. Cependant, le gouvernement fédéral ne dispose, en fait, d'aucun pouvoir pour le mettre en vigueur et d'aucun mécanisme pour assurer son application. Nous attendons donc que les « länder », qui se comparent à vos provinces, élaborent des directives sur la manière d'appliquer ce règlement localement. Ensuite, il se peut que les municipalités établissent des règlements encore plus rigoureux et des exigences encore plus contraignantes à cet égard. Mais, sans la participation des municipalités et des « länder », cette loi ne sera jamais appliquée de façon stricte.
Est-ce que cela répond à votre question?
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Merci, monsieur le président.
Comme nous n'avons pas beaucoup de temps aujourd'hui pour poser des questions, j'aimerais vous demander de nous fournir quelques renseignements, si possible.
Madame Wörlen, vous avez parlé des tarifs d'électricité tout à l'heure. Je me demande si vous pouvez faire parvenir au président des données concernant vos tarifs pour les différentes sources d'énergie que vous avez évoquées ce matin. Il y en avait plusieurs: l'hydroélectricité, l'énergie éolienne, la biomasse ainsi que l’énergie photovoltaïque, géothermique et héliothermique. Ce serait bien si vous pouviez nous fournir cette information, ainsi que des renseignements sur la façon dont vos tarifs varient entre le service commercial et le service résidentiel, ou entre la production minimale et les périodes de pointe — ce genre de choses. Si les deux témoins pouvaient nous fournir cette information, nous pourrions avoir une idée de la façon de procéder pour comparer ces tarifs par rapport à la situation actuelle dans notre pays.
J'aimerais m’attarder aux tarifs d'alimentation. Je crois que les autres membres du comité commencent à en avoir assez de m’entendre parler de la position de monopole occupée par le fournisseur de services publics dans ma province, mais il reste que ce dernier n'a pas fait preuve d’un grand esprit de collaboration pour donner aux gens des solutions de rechange en matière d'approvisionnement en énergie. J'aimerais donc savoir à quel point ces tarifs d'alimentation ont dû être augmentés pour encourager les efforts de développement.
Par la suite, madame Wörlen, vous avez parlé de la façon dont ils ont été réduits graduellement. À combien s'élèvent ces tarifs maintenant, et à quel stade ne seront-ils plus un facteur, selon vous? En êtes-vous rendus là dans votre pays?
J'aimerais également connaître l'avis de nos invités suédois.
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Vous avez posé plusieurs questions. Permettez-moi de répondre d'abord à la dernière.
Cela dépend vraiment du public visé et des conditions générales à respecter. Comme j’ai essayé de le souligner tout à l'heure, le tarif n'est pas le seul incitatif. Si vous donnez aux gens un cadre stable à long terme, ce sera déjà un gros coup de main. Il faut leur indiquer à qui revient l'obligation de les brancher au réseau, la période de grâce de l'exploitant du réseau, le délai d'attente avant que l'exploitant passe à l'action — si attente il y a — et le délai de réponse acceptable.
Les codes du réseau, par exemple, représentent souvent un sujet de débat. S’il existe un code clair, si tout le monde connaît les exigences techniques qu'une centrale doit remplir, on épargne beaucoup de temps et on échappe à des frais de transaction. Il y a donc des facteurs non monétaires qu'un organisme de réglementation doit prendre en considération afin de faciliter le processus.
En ce qui concerne le seuil maximal, je vais devoir chercher ces données parce que, comme je l'ai dit, elles varient chaque année. Elles diffèrent selon la technologie. Elles varient selon, par exemple, la taille de la centrale, notamment les centrales d’énergie photovoltaïque, comme c'est le cas dans le régime ontarien.
Pour l'énergie éolienne, elles dépendent du lieu; on doit donc mesurer la qualité du vent sur un site particulier, par rapport à un point de repère, après quoi on compare le tarif. Je ne peux donc pas donner une réponse simple et directe. L'énergie éolienne atteint, en moyenne, des tarifs qui peuvent aussi être atteints à la bourse de l'électricité; le tarif moyen n'est donc pas beaucoup plus élevé que celui sur le marché de l'électricité. Pour ce qui est des autres — la biomasse ainsi que l'énergie solaire photovoltaïque —, les tarifs sont beaucoup plus élevés. En fait, pour l'énergie solaire photovoltaïque, ils sont de l'ordre de 40 centimes euro par kilowatt heure.
Pour ce qui est des consommateurs résidentiels, le tarif au détail en 2007 était en moyenne de 20,6 centimes euro par kilowatt heure. Là encore, c'est beaucoup plus élevé qu'au Canada et ailleurs. Ce tarif au détail englobe une part importante de taxes et de frais. De ce chiffre, le coût réel de transmission et de production d'électricité est de 12 centimes euro par kilowatt. Le prix en amont, c'est-à-dire le prix de livraison du service public, s'élève à environ 12 centimes euro par kilowatt heure. Tout le reste constitue des taxes et des frais imposés par le gouvernement.
Est-ce que cela répond à toutes vos questions?