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Bonjour à tous. Nous allons maintenant commencer la réunion.
Je tiens quand même à dire que la réunion porte sur une question qui est très importante. Cela ne fait aucun doute. C'est une question très grave. Je crois que c'est évident aux yeux de tous.
Nous nous réunissons parce que quatre membres de l'opposition rappellent le comité au travail, conformément aux règles. Je veux donner la teneur de la lettre de l'opposition pour que chacun, les membres du comité comme les témoins, voie clairement ce qui constitue le sujet de notre discussion aujourd'hui et ce qui ne constitue pas le sujet de notre discussion aujourd'hui.
Je vais simplement faire la lecture de l'avis que les membres de l'opposition nous ont fait parvenir pour demander que la réunion soit convoquée:
[Traduction] Nous soussignés membres du Comité permanent des ressources naturelles demandons la convocation de notre Comité, conformément au paragraphe 106(4) du Règlement, afin d'examiner la mise à l'arrêt prolongée du réacteur NRU d'Énergie atomique du Canada Limitée à Chalk River, qui a entraîné une baisse de l'offre d'isotopes d'application médicale et une crise sanitaire qui va en s'aggravant, de même que l'avenir de la production d'isotopes au Canada.
Il importe de remarquer que nous formons non pas le comité de la santé, mais plutôt le comité des ressources naturelles. Nous sommes réunis aujourd'hui pour discuter des questions soulevées dans cet avis provenant des membres de l'opposition. Nous ne sommes pas là pour discuter de questions de santé que le comité de la santé serait mieux à même de prendre en charge. Il ne faut pas oublier ça.
Je vais présenter les témoins du premier groupe, que nous entendrons jusqu'à 14 heures.
Sur les lieux mêmes, nous accueillons Michael Ivanco, président de la Society of Professional Engineers and Associates.
Monsieur Ivanco, merci d'être là aujourd'hui. Nous apprécions vraiment votre présence.
Par vidéoconférence, nous accueillerons également Robert Atcher, président de l'International Society of Nuclear Medicine, et Sandy McEwan, conseiller spécial sur les isotopes médicaux de la ministre de la Santé.
Bienvenue à tous.
D'abord, monsieur Ivanco, vous pouvez présenter votre déclaration liminaire. Ensuite, nous entendrons les témoins dans l'ordre que l'avis fait voir, c'est-à-dire M. Archer puis M. McEwan.
Allez-y, s'il vous plaît.
Je m'appelle Michael Ivanco. J'ai un doctorat en chimie physique. Je suis vice-président de la Society of Professional Engineers and Associates.
Je suis accompagné aujourd'hui de Peter White, qui est président de la SPEA. Il se trouve à être spécialiste en analyse de sûreté, et il est ingénieur.
La SPEA représente plus de 900 scientifiques et ingénieurs travaillant pour Énergie atomique du Canada à Sheridan Park. Nos membres conçoivent les réacteurs nucléaires utilisés au Canada et partout ailleurs dans le monde dans les centrales d'énergie, dans la recherche et dans la production d'isotopes médicaux. Nos membres s'occupent aussi de soutien technique, d'analyse de sûreté et de toute une série de services pour l'industrie du nucléaire. De même, nous collaborons étroitement avec les techniciens et technologues qui s'occupent de fabrication, d'inspections et d'essais en rapport avec divers aspects de l'industrie du nucléaire.
C'est un honneur pour moi d'être invité à vous parler de la science de l'énergie nucléaire. Je suis très fier de représenter les scientifiques et ingénieurs qui travaillent à EACL, dont les titres de compétence sont trop nombreux pour que je puisse en dresser la liste ici. Un grand nombre de nos membres possèdent un diplôme d'études supérieures. Les diplômes en question touchent toute une panoplie de spécialités, et nos membres sont reconnus internationalement comme des spécialistes de leurs domaines respectifs.
Je travaille dans l'industrie du nucléaire depuis 24 ans, dont les 12 premières passées aux Laboratoires de Chalk River. Je travaille à Sheridan Park, à la division commerciale de Mississauga, depuis 12 ans. Mon domaine d'expertise englobe la séparation isotopique par laser, les mesures analytiques et la conception de produits allant des appareils de reconcentration de l'eau lourde aux réacteurs pour le système d'entretien.
La plupart de nos membres ne travaillent pas directement au soutien du réacteur NRU à Chalk River, mais bon nombre d'entre eux ont aidé à en prolonger la durée de vie au-delà de l'an 2000 et pris part aussi à la conception et à la construction des réacteurs MAPLE qui étaient censés le remplacer. Il vaut probablement mieux laisser aux représentants de la direction, qui viendront témoigner plus tard, le soin de répondre aux questions techniques touchant la conception, la réparation et l'exploitabilité de ces réacteurs. Ils peuvent se fonder sur l'expertise des membres individuels, les nôtres et ceux qui travaillent à Chalk River, que nous ne représentons pas.
Je crois que le Canada a parfaitement raison d'être fier des gens qui ont aidé à faire du pays un chef de file mondialement reconnu en production d'isotopes médicaux et en technologie nucléaire, sans compter l'utilisation sécuritaire et pacifique de réacteurs nucléaires pour produire de l'électricité. Le Canada est l'un des cinq seuls pays au monde à pouvoir aménager un projet de réacteur n'importe où, chose dont nous devrions être fiers.
Le succès obtenu dans le domaine tient pour une grande part au soutien offert par les gouvernements fédéraux successifs, qui ont affiché leur confiance en EACL en faisant les investissements nécessaires à la mise au point de recherches et de projets qui, à leur tour, pouvaient être vendus à des clients tant canadiens qu'étrangers. Ce degré de soutien de même que les avantages tangibles et intangibles qui en découlent ont fait l'objet de nombreux débats à la Chambre des communes et d'innombrables articles et textes d'opinion dans la presse. J'espère ne pas avoir à reprendre ces débats-là ici aujourd'hui, mais je n'hésiterai pas à défendre le point de vue de nos membres, qui sont plus de 900, de ceux qui occupent les 30 000 emplois connexes au sein de l'industrie canadienne et des centaines de milliers de parents, d'amis et de membres du grand public qui les soutiennent.
Les Canadiens devraient être fiers du rôle que nous jouons lorsqu'il s'agit de fournir des isotopes médicaux, des services nucléaires et des réacteurs à des fins pacifiques. Nous avons profité des recherches et des innovations en question. Le Canada devrait continuer à soutenir EACL pour assurer l'approvisionnement en isotopes médicaux au Canada même et ailleurs dans le monde, selon nous, et nous devrions continuer à soutenir EACL pour qu'elle puisse achever de concevoir et vendre notre plus récent produit, l'ACR-1000.
Nous devons concevoir cela comme un investissement de la part des Canadiens dans une industrie qui lui a apporté de nombreux dividendes déjà. La recherche menée par EACL profite aux Canadiens et a servi à faire de nous un chef de file mondial. Rares sont les industries dont toutes les ficelles sont tirées à l'intérieur même des frontières du pays. L'industrie du nucléaire est la seule à laquelle je puisse penser au Canada qui réponde à cette définition: nous tirons l'uranium de la terre ici au pays, nous le raffinons, nous le transformons en combustible, nous le mettons dans les réacteurs que nous concevons et construisons, et dont nous fabriquons toutes les pièces, puis nous assurons les services connexes. Notre industrie n'a pas son pareil, ce que peu de gens savent.
La vente et la privatisation d'AECL ont fait couler beaucoup d'encre. Pour le compte rendu, disons que, selon nos membres, la vente nuirait probablement à l'intérêt national. Nous croyons que la technologie du nucléaire devrait se retrouver entre les mains non pas de grandes sociétés, mais plutôt des Canadiens par le truchement de leur gouvernement.
Je tiens à souligner que le gouvernement français figure parmi les principaux actionnaires d'Areva, un de nos principaux rivaux. C'est un fait qui échappe à bon nombre des détracteurs d'EACL. Areva est parvenue à produire et à vendre ses réacteurs, mais elle a connu elle aussi sa part de retards et de problèmes, notamment des dépassements de coût se chiffrant à des milliards de dollars, en Europe. Je le signale uniquement parce que les Canadiens ont été amenés à croire que les retards et dépassements de coût seraient en quelque sorte l'apanage d'EACL. Ils ne le sont pas. Comme je l'ai dit plus tôt, ou comme j'aurais dû le dire, l'industrie du nucléaire ne donne pas dans la fabrication en série. Nous ne pouvons nous permettre de rappeler un produit.
La technologie canadienne est considérée parmi les meilleures qui soient dans le monde. Notre bilan en matière de sûreté est exemplaire.
J'inviterais vivement les membres du comité, qui sont appelés à se pencher sur la question des isotopes, à envisager le tableau dans son ensemble et à réfléchir aux rôles que devrait jouer le Canada au sein de l'industrie du nucléaire. La question des isotopes est extrêmement importante, mais ce n'est qu'un aspect de l'industrie du nucléaire. Nous devons aussi discuter de l'avenir de cette industrie: c'est votre mandat, de fait. S'il n'y a pas d'industrie florissante, il n'y a pas de question des isotopes; il n'y a simplement pas d'isotopes, à moins que nous ne les achetions de quelqu'un d'autre.
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Merci, monsieur le président.
Je veux simplement apporter un correctif: je suis le dernier des ex-présidents de la Society of Nuclear Medicine; Michael Graham de l'Université de l'Iowa en est le président actuel. Tout de même, à commencer avec la présidence de M. McEwan, je suis chargé de diriger un groupe de travail appelé à se pencher sur les difficultés que nous éprouvons à obtenir en quantité voulue les isotopes médicaux en question, qui sont d'une importance capitale.
Je suis titulaire d'un doctorat en chimie nucléaire et je suis chimiste spécialisé en radiopharmacie. Je travaille au Laboratoire national de Los Alamos et j'enseigne en même temps à la faculté de pharmacie de l'Université du Nouveau-Mexique.
Je voudrais aborder en particulier certaines des questions liées à l'arrêt du réacteur NRU à Chalk River. Le réacteur en question fournit environ 50 p. 100 du matériel que nous utilisons aux États-Unis, et cela devient toujours pour nous un problème énorme lorsque le réacteur n'est pas en service.
En outre, c'était un réacteur dont l'excédent de capacité est supérieur à celui des quatre autres réacteurs produisant actuellement 95 p. 100 du molybdène 99. Quand l'un quelconque de ces réacteurs est arrêté, le NRU peut donc prendre en charge une bonne proportion du marché à approvisionner. C'est donc un coup qui est doublement difficile à supporter que nous recevons lorsque le NRU s'arrête; non seulement sa production ordinaire est perdue, mais l'excédent de capacité qu'il permet lorsque les autres réacteurs sont mis hors circuit nous est alors interdit.
Parmi l'ensemble des techniques d'imagerie que nous employons en médecine nucléaire aux États-Unis, il y en a 80 p. 100 qui font appel au technétium 99m — produit issu du molybdène 99. Parmi les techniques en question, citons celles qui servent au diagnostic des problèmes cardiaques et des cancers, soit environ 80 p. 100 d'entre elles dans notre cas à nous. Puis, il y a les autres techniques employées pour diagnostiquer les problèmes gastro-intestinaux, les problèmes génito-urinaires et d'autres problèmes d'ordre neurologique, des infections et ainsi de suite. Ce sont donc des patients de tout genre auxquels nous appliquons les techniques d'imagerie faisant appel à la médecine nucléaire — en particulier, la médecine nucléaire qui fait appel à ce radioisotope d'importance capitale que nous obtenons du réacteur de Chalk River.
Une des difficultés qui surviennent lorsque nous ne disposons pas de technétium 99m, c'est qu'il faut alors recourir à d'autres techniques d'imagerie qui présentent une des quatre complications possibles du point de vue du patient. D'abord, la dose de rayonnement que reçoit le patient est relativement plus forte. Par ailleurs, c'est une technique qui est inférieure en fait d'exactitude à celle qui fait appel au technétium. L'impossibilité de faire appel au technétium 99m a aussi signifié pour nous un accroissement des coûts. Enfin, dans de nombreux cas, nous devons recourir à une technique nettement plus effractive, qui présente un danger pour le patient et qui débouche sur une morbidité accrue et, potentiellement, une mortalité accrue.
Aux États-Unis en particulier, la difficulté tient au fait que nous employons un produit radiopharmaceutique à base de technétium pour soumettre des patients à une scintigraphie osseuse en vue de détecter chez eux le cancer du poumon, le cancer du sein et le cancer de la prostate, chez qui les probabilités de propagation du cancer dans les os sont très élevées. Nous avons demandé aux responsables de notre centre d'obtenir des services Medicare et Medicaid qu'ils couvrent l'imagerie par TEP faisant appel au fluorure de sodium pour les scintigraphies osseuses en question, mais, à ce jour, nous n'avons pas encore eu la permission de facturer les interventions en question. Lorsque nous devons donc traiter les patients ayant ces cancers-là, qui sont critiques, nous n'avons pas d'autres solutions à leur proposer du côté des techniques d'imagerie.
En outre, chez les patientes souffrant du cancer du sein, nous utilisons le technétium pour repérer le ganglion lymphatique situé le plus près de la tumeur cancéreuse, pour que le chirurgien puisse exciser le ganglion en question, l'envoyer au laboratoire de pathologie et déterminer si le cancer s'est étendu au-delà de la tumeur primaire chez la femme en question. Si nous déterminons ainsi que le cancer se propage bel et bien, la patiente est soumise à une chimiothérapie et à d'autres interventions qui visent à juguler son cancer. C'est une partie très importante de la méthode employée pour déterminer à quel stade la patiente en est, en vue d'une chirurgie éventuelle qui permettrait d'exciser la tumeur.
En outre, chez les cardiaques obèses, les techniques d'imagerie faisant appel au technétium 99m donnent des images nettement meilleures que celles qui font appel à l'autre radioisotope employé, le thallium-201.
Enfin, certains pédiatres disent s'inquiéter de l'impact de la pénurie sur un programme appelé Image Gently aux États-Unis; un programme qui vise à réduire la dose de rayonnement que reçoivent les enfants soumis aux techniques d'imagerie. Les patients chez lesquels on ne peut utiliser un produit radiopharmaceutique basé sur le technétium font souvent l'objet d'interventions qui font appel à des doses de rayonnement nettement plus grandes et dont le degré d'exactitude est nettement inférieur en ce qui concerne les stades. L'impossibilité d'utiliser le matériel en question a donc là une incidence sur un autre groupe critique.
Voilà donc un résumé pour vous donner une idée très nette de la pratique américaine en médecine nucléaire, des difficultés que nous éprouvons lorsqu'un réacteur comme le NRU est mis à l'arrêt pour ce qui semble être une période prolongée et des difficultés associées aux solutions que nous envisageons en guise de remplacement des techniques faisant appel au technétium.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je serai bref.
Comme vous l'avez dit, je suis le conseiller spécial de la ministre de la Santé. Ordinairement, je suis président du département d'oncologie de l'Université de l'Alberta. J'ai déjà été président du département de radiologie de la même université. Je suis spécialiste de la médecine nucléaire, ce qui comprend un volet thérapeutique actif au Cross Cancer Institute d'Edmonton. J'ai précédé M. Atcher comme président de l'International Society of Nuclear Medicine. J'ai aussi déjà été président de l'Association canadienne de médecine nucléaire et de la Société canadienne de médecine nucléaire.
Comme M. Atcher a pu le dire à juste titre, la fermeture du réacteur de Chalk River a eu une incidence sur nos patients. Depuis la fermeture initiale à la fin de 2007, le milieu a mis sur pied un groupe de travail qui compte des spécialistes de la médecine nucléaire, des oncologues, des cardiologues et aussi des membres de Santé Canada, et qui étudie des façons de contrer les effets de la crise. Nous essayons de concevoir à l'intention de nos collègues cliniciens des lignes directrices sur la façon optimale d'utiliser les ressources disponibles. À mon avis, les lignes directrices que nous avons publiées et que nous continuons de modifier ont permis d'atténuer l'impact de la crise sur nos patients.
En particulier, nous avons reconnu qu'il importe d'établir la ligue directrice la plus précise qui soit à propos de l'approvisionnement en molybdène. Une des grandes difficultés qui se présentaient au début de la pénurie, c'est que les prévisions au sujet de l'offre étaient peu fiables. Au cours des quatre à six dernières semaines, nous avons réussi à mettre à la disposition de nos collègues cliniciens une référence plus fiable quant à l'approvisionnement en molybdène et en générateurs et une idée plus nette de ce qui va se passer durant la semaine à venir. Cela a servi à améliorer la planification et la prise en charge des patients, de même que la façon dont nos collègues cliniciens ont pu gérer leur département et modifier les processus.
Maintenant que nous avons survécu à la fermeture du réacteur de Petten durant le mois d'août, ce qui a peut-être moins perturbé la situation que nous le craignions, il nous faut essayer de voir la situation à moyen terme. EACL fait valoir que son réacteur devrait être remis en marche durant le premier trimestre de 2010. Quant à nous, nous espérons qu'il sera fonctionnel avant la fermeture de six mois qui est prévue à Petten, fin février.
Nous croyons qu'il importe maintenant d'essayer de comprendre les conséquences de la mise en marche du réacteur d'EACL. Nous devons vraiment comprendre les disparités régionales qu'il y a au pays. Dans certaines régions du pays, le service a à peine été perturbé; dans d'autres, le dérangement est notable. Une des tâches clés qui me reviennent, c'est comprendre en quoi consistent ces disparités régionales, quelle en est la cause et quelles sont les mesures que nous pouvons prendre pour régler la situation.
À mes yeux, il importe de reconnaître à quel point le milieu a apporté des modifications à ses pratiques pour composer avec les pénuries et la participation, très importante, de tous les intervenants du milieu aux efforts que nous déployons pour continuer à approvisionner les spécialistes qui s'occupent de nos patients. Nous espérons pouvoir continuer à prédire l'offre future avec précision et nous attendons avec impatience qu'EACL confirme la remise en marche du réacteur NRU.
Monsieur le président, merci de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole.
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Si je pouvais prendre les motions l'une après l'autre, ce serait peut-être utile.
Pour ce qui est de la première motion, en tant que clinicien, je suis évidemment d'accord.
Quant à la deuxième, je crois que nous avons essayé d'en arriver à une représentation très large en ce qui concerne la consultation des spécialistes en médecine nucléaire. L'Association canadienne de médecine nucléaire y a été pour beaucoup dans ma nomination et a beaucoup participé aux discussions entourant ma nomination, et le Dr Urbain siégeait au comité qui a avalisé ma nomination.
Je crois que l'investissement est important ici, et nous avons certainement commencé à en voir les effets. Les ICRS et le comité de Ressources naturelles Canada constituent des éléments importants à ce chapitre. Je crois que l'AMC a présenté, par l'entremise de son président, une motion appropriée où elle dit reconnaître et apprécier la réaction du milieu clinique. J'appuie cette motion-là avec enthousiasme.
Je crois que la dernière motion — celle qui porte sur les nouvelles technologies et, fait encore plus important, sur les nouvelles façons de produire le technétium 99m, sans recourir forcément à un réacteur — est très importante. Visiblement, la balle est maintenant dans le camp du comité de Ressources naturelles Canada.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes réunis aujourd'hui parce qu'il y a pénurie et que la situation est urgente. L'inaction du gouvernement, pendant cette période estivale, a entraîné une détérioration de la santé des malades. Les médecins et spécialistes en médecine nucléaire ont qualifié la situation de catastrophique. Selon le docteur François Lamoureux, président de l'Association des médecins spécialistes en médecine nucléaire du Québec, le gouvernement est complètement dépassé.
Monsieur Ivanco, vous nous avez dit que vous étiez fier du soutien qu'apporte le gouvernement fédéral à l'industrie nucléaire. Il me semble que l'appui du gouvernement, qu'il s'agisse du gouvernement actuel ou du gouvernement précédent, s'est effrité au fil des ans. Vous nous dites que le Canada est un chef de file sur le plan mondial, mais le premier ministre nous dit qu'il veut abandonner la production d'isotopes. Comment pourrons-nous alors maintenir notre position selon vous?
Vous dites être un spécialiste du nucléaire. Plusieurs témoins ont, devant ce comité, parlé de relance des réacteurs MAPLE. Certains se disent favorables à cette option et d'autres non. Quelle est votre opinion sur cette question? La relance est-elle possible? Les MAPLE ont-ils fourni, oui ou non, des isotopes? S'agit-il d'une solution d'avenir, selon vous?
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Le gouvernement en place a certainement appuyé mon employeur dans le sens où il lui a remis depuis un an et demi des fonds raisonnables pour achever la conception du réacteur ACR-1000. Nous l'apprécions.
Comme j'essaie de le dire, la question de la production des isotopes envisagée du point de vue de l'industrie n'est qu'une chose. La plupart des gens ne savent pas que le réacteur NRU a été conçu non pas pour produire des isotopes, mais pour permettre la réalisation d'expériences de physique, pour faire des essais de combustible, ce genre de truc. L'entreprise de médecine nucléaire s'est greffée à l'ensemble au fil d'un certain temps.
La question qui est la plus importante pour nous au sein de l'industrie, à mon avis, ce serait d'avoir quelque chose pour remplacer le NRU à un moment donné, non seulement pour la production d'isotopes, mais aussi du point de vue d'une industrie viable qui a besoin d'un réacteur de recherche. Je ne crois pas que nous ayons d'appuis à cet égard-là. Je crois que la mise en marche des réacteurs de production d'isotopes — s'il est possible de mettre en marche les MAPLE — réglerait cette question-là en particulier, mais ça ne réglerait pas la question plus vaste, soit de se donner une industrie qui soit viable.
Si vous voulez mon avis à moi, personne n'aime dire que tant d'argent ne suffit pas. Je crois qu'on a bel et bien débloqué des sommes d'argent pour certains projets, ce qui est apprécié, mais investir dans un réacteur de recherche, c'est investir 40 ans dans l'avenir. C'est un investissement dans la recherche en physique; c'est un investissement dans les isotopes; ce pourrait être l'investissement dans bien des choses. Cela coûterait un milliard, un milliard et demi de dollars, mais nous avons remis aux fabricants d'automobiles dix milliards de dollars dont nous ne reverrons peut-être jamais plus la couleur. Je parle ici d'un milliard, d'un milliard et demi de dollars qui est et demeurerait un investissement fructueux.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Un peu plus tôt, j'ai écouté le Dr McEwan discuter avec mon collègue libéral. Il est clair que M. McEwan, ne faisant plus partie de l'Association canadienne de médecine nucléaire, ne peut pas parler au nom de ce groupe de médecins. Ce que la plupart des médecins sur le terrain, qui pratiquent dans ces conditions un peu particulières de pénurie d'isotopes, nous disent est différent. Leur vision de l'ensemble des problèmes est beaucoup plus réaliste. M. McEwan semble avoir une vision beaucoup plus positive. Je me demande simplement comment il peut être si jovialiste face à cette situation.
La ministre de la Santé et la ministre des Ressources naturelles ont fait état, le 12 août dernier, de 22 propositions qui allaient être étudiées par le groupe d'experts sur la production d'isotopes médicaux. J'aimerais qu'il nous dise quelles sont ces propositions. On n'en a pas vraiment eu d'écho.
De plus, compte tenu de la situation très précaire et très urgente à laquelle nos spécialistes doivent faire face, et compte tenu de toutes les contraintes engendrées par la pénurie d'isotopes que doivent vivre les patients, ne déposer un rapport sur ces propositions qu'au mois de novembre prochain est-il réaliste?
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Monsieur le président, si vous me permettez de réagir à cela, je dois dire: je trouve cela choquant qu'il qualifie mes observations de jovialistes. Elles ne le sont pas. Je reconnais l'importance dela question pour mes patients. J'exerce en cabinet et je vois des patients tous les jours. De fait, je prends des consultations aujourd'hui. J'ai quitté le cabinet pour venir m'adresser au comité; ses observations m'apparaissent donc malheureuses.
Il y a vraiment, mais vraiment des différences d'une région à l'autre au pays. Lorsque nous discutons avec les représentants des provinces et des territoires à nos réunions, dans les deux cas, ils nous donnent une idée de l'ampleur des retards et du nombre d'annulations en ce qui concerne les tests. Par le truchement de leur ministère de la Santé, les provinces et territoires signalent que les retards causés sont supportables. Ce n'est sans doute pas entièrement acceptable pour nos patients, mais c'est supportable.
Ce qui m'apparaît comme étant évident, lorsque je discute de la question avec mes collègues sur le terrain, c'est qu'il y a d'importantes disparités entre les régions au pays. Là où on semble éprouver le plus de difficulté, c'est dans les petits centres urbains qui dépendent soit de petites radiopharmacies, soit d'un générateur qui est fourni à une radiopharmacie d'hôpital particulière. Évidemment, cela me préoccupe au plus haut point, comme cela préoccupe les médecins qui ont affaire à ces patients-là au plus haut point. Ce que je me suis engagé à faire de concert avec mes collègues, de fait, c'est de comprendre ce qui cause les disparités régionales en question.
Monsieur le président, je crois donc bien comprendre la gravité de toute l'affaire. Je suis un médecin qui exerce sur le terrain et, de fait, je me retrouve entre deux séries de consultations au moment même où nous nous parlons. Je crois bien comprendre les disparités régionales et je fais des efforts pour régler la situation. Je ne sous-estime pas l'impact sur les patients.
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Quand il s'agit de convaincre les Canadiens du fait qu'ils pourront subir ces tests au besoin à l'avenir, les termes que nous entendons sont « il se peut », « peut-être » et « il y aura peut-être du matériel ». Aux yeux des familles et des personnes aux prises avec un diagnostic de cancer ou de maladie cardiaque, sort tragique, cela n'est pas très utile.
Jusqu'à maintenant, nos hôpitaux ont réussi à fonctionner grâce au triage et à s'en tirer sur une courte période. Maintenant, le gouvernement nous révèle que le réacteur demeurera à l'arrêt beaucoup plus longtemps que prévu.
Vous avez évoqué l'idée d'en arriver à des estimations plus fiables et plus constantes, mais il semble aux yeux du public que vous venez de reporter encore et encore la mise en marche d'un réacteur. C'est fiable et constant, mais ce n'est guère utile ou porteur d'espoir.
On donne à entendre que l'Australie peut saisir la balle au bond et combler le manque, et que les hôpitaux peuvent continuer à bricoler des solutions au problème. Dr Atcher nous a dit que les tests sont nettement moins précis, que les doses de rayonnement sont beaucoup plus fortes, que les interventions sont beaucoup plus risquées. Combien de temps les Canadiens peuvent-ils encore attendre que le gouvernement ponde un plan, mis à part un rapport que vous allez peut-être produire d'ici la fin de l'année, dans de nombreux mois? J'essaie encore de déterminer où vous voyez la compétence, vous qui exercez vous-même la médecine.
Une des choses dont nous parlons depuis la fermeture du réacteur NRU et maintenant de celui de Petten, brièvement, au cours du dernier mois et peut-être pendant quatre à six mois en 2010, c'est de savoir comment régler les problèmes assez importants qui sont associés à ces arrêts. Récemment, après avoir sondé nos membres, nous avons déterminé que 80 p. 100 d'entre eux ont déclaré ressentir actuellement les effets de l'arrêt du réacteur NRU et de celui de Petten, et bon nombre d'entre eux n'ont pas d'autres solutions. Dans une proportion de 53 p. 100, ils ont déclaré n'avoir aucune solution de rechange aux générateurs à base de molybdène 99.
Une des mesures que nous envisageons donc — et j'arrive tout juste d'une réunion d'un groupe intergouvernemental aux États-Unis, qui se proposait d'étudier certaines solutions de rechange qui seraient utiles à court terme pour contrer les pénuries —, c'est d'employer les réacteurs américains pour irradier des cibles, qui seraient alors expédiées à Chalk River pour traitement. C'est une option possible.
Il faut retenir qu'il existe aux États-Unis et ailleurs dans le monde quantité de réacteurs aptes à irradier ces cibles, mais que le nombre d'établissements aptes à traiter les cibles en question, à prélever le molybdène et à produire un molybdène de qualité qui peut s'utiliser chez l'être humain sont limités. En particulier, les lieux en questions doivent avoir l'autorisation de la FDA aux États-Unis et de la TGA pour que le matériel en question serve à l'imagerie chez les humains. C'est donc à l'établissement de traitement que se trouve le goulet d'étranglement.
Bien entendu, lorsqu'un réacteur de la taille du NRU est hors circuit, cela nous cause de graves difficultés, comme je l'ai dit, en ce qui concerne non seulement les stocks que nous recevons régulièrement, mais également l'excédent de capacité dont nous pouvons profiter lorsqu'un des autres réacteurs est hors circuit.
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Ce n'est rien, monsieur le président.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Je voudrais vous présenter M. Bill Pilkington, agent principal du nucléaire d'EACL.
[Traduction]
Je reconnais que les contraintes actuelles ont des répercussions sur l'approvisionnement en isotopes médicaux au Canada, et partout dans le monde, et cette situation me préoccupe. Nous suivons évidemment de très près l'actualité concernant la pénurie d'isotopes, et chaque jour l'information nous rappelle l'urgence et l'importance de notre mission. Nous regrettons profondément les conséquences indéniables qu'entraîne la fermeture du réacteur de Chalk River. Sachons cependant que le profond sens du devoir qui pousse les hommes et les femmes au service d'EACL à pallier la situation est sans égal, et plus particulièrement parmi les employés talentueux et dévoués des installations de Chalk River qui travaillent sans relâche depuis l'arrêt du réacteur, en mai.
Au cours de l'évolution des travaux, nous avons fait preuve de la plus grande transparence possible. Chaque semaine, nous communiquons l'état de nos progrès de manière proactive. J'ai donné la directive d'établir des jalons clairs et de faire rapport des progrès en fonction de ces jalons. Dans le cadre de ce projet, nous maintenons une communication entière avec tous nos intervenants.
En fait, le 19 août dernier, nous avons publié le dix-septième rapport de la situation. Dans ce bulletin, nous avons fait des prévisions quant à la durée de l'arrêt du réacteur. Ces prévisions demeurent fondées sur les données les plus probantes dont EACL dispose actuellement, notamment la plus récente analyse des résultats de l'inspection, les progrès concernant les stratégies de réparation et les exigences du chemin critique à suivre pour redémarrer le réacteur après un arrêt prolongé. À ce stade-ci, la sélection de la technique de renforcement par soudure nous permet de prévoir que le réacteur NRU sera remis en service au cours du premier trimestre de 2010.
L'approbation de la Commission canadienne de sûreté nucléaire sera nécessaire avant que le réacteur soit réalimenté. C'est pourquoi EACL et la CCSN ont signé, le 14 août, le « Protocole relatif aux activités d'autorisation de démarrage liées au réacteur NRU ». Le protocole résume le cadre de référence administratif, les jalons et les normes de service pour les activités d'autorisation nécessaires au redémarrage du réacteur NRU. Le protocole est affiché à l'adresse www.nrucanada.ca Toujours dans un souci de transparence, nous avons fait en sorte que ce protocole assure le respect total du processus d'examen réglementaire. Ainsi, lorsque le réacteur NRU sera remis en service, il produira des isotopes en toute sécurité.
Dans le cadre de notre plan de remise en service du réacteur, nous avons élaboré un programme en trois phases. Je vous les rappelle:
La première chose à faire était d'effectuer une évaluation de l'état du réacteur et de choisir une technique de réparation. Nous avons terminé cette phase, mais nous poursuivrons l'inspection et l'analyse de confirmation. Les essais du processus de réparation et des outils spéciaux seront effectués sur la maquette pleine hauteur assemblée dans l'ancien bâtiment du réacteur NRX dans les Laboratoires de Chalk River. La maquette est dorénavant utilisée pour tester les outils spécialisés conçus pour nettoyer le caisson du réacteur et pour recueillir des échantillons à des fins d'analyse.
La deuxième phase consistera, bien sûr, en la réparation elle-même. Pour ce faire, nous avons recours à une technologie éprouvée. La principale difficulté dans cette phase est d'accéder au site des réparations au moyen d'une ouverture de 12 centimètres située à une distance de 9 mètres du site, et toutes les manipulations se font dans un milieu radioactif. Concevoir les outils spécialisés et assurer la formation du personnel à l'aide d'une maquette à pleine échelle exigent des connaissances spécialisées considérables.
Et finalement, la troisième phase sera de remettre le réacteur en service, comme je l'ai mentionné, sous l'entière surveillance de la CCSN.
Ces trois phases sont étroitement liées et se chevauchent en partie. Cette démarche nous permettra de remettre ce réacteur en service aussitôt que possible.
Je tiens à exprimer sans équivoque notre conviction qu'il est possible de réparer le réacteur NRU et que cela en vaut vraiment la peine. Il est tout à fait clair dans notre esprit que le programme de réparation est la meilleure option qui soit pour assurer l'approvisionnement continu en isotopes médicaux aux patients. Nous envisageons déjà de renouveler le permis d'exploitation actuel du NRU pour cinq autres années, soit jusqu'en 2016.
Pour résumer, depuis l'arrêt du réacteur, nous avons toujours cherché à communiquer ce que nous savons. Nous avons fondé nos plans de projet et nos communications concernant ces plans sur des faits probants et non sur des conjectures. Nous continuerons d'informer la population canadienne avec transparence, en fonction de nos connaissances actuelles. Nous sommes sûrs de pouvoir remettre le réacteur NRU en service au cours du premier trimestre de 2010.
Nous avons à notre service une équipe remarquable de professionnels des scientifiques, des ingénieurs et des technologues - qui peut mener à bien ce travail. Nous savons que tous les regards sont fixés sur nous, tant au pays que dans le monde, et c'est pourquoi nous avons réuni le personnel et les fournisseurs nécessaires et mis en place le processus de vérification par une tierce partie qu'il faut pour les circonstances.
Pour conclure, je voudrais faire un bref commentaire sur le débat continu au sujet des réacteurs MAPLE et de la possibilité qu'ils soient une solution pour la production à court terme d'isotopes médicaux.
Permettez-moi de rappeler les faits. La mise en service des réacteurs MAPLE n'a jamais été approuvée. Ces réacteurs sont dans un état d'arrêt prolongé. Ils ne représentent aucunement une solution viable pour la production d'isotopes à long terme, et certainement pas une solution à la pénurie actuelle d'isotopes.
Merci. Nous serons heureux de répondre à toute question que vous voudrez bien poser.
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Tout dépend de l'endroit où nous devons effectuer la réparation. Les images qui vous ont été distribuées proviennent, en fait, de modèles de CAO 3D. Regardez la première image — il s'agit d'un modèle de l'ensemble du réacteur. J'attire votre attention sur les trous qui se situent au sommet, sur la plate-forme du réacteur — il s'agit en fait des points d'accès. Ces points d'accès ont un diamètre de 12 millimètres, et tout ce qui entre dans le réacteur doit passer par les tubes qui pénètrent dans le caisson. L'autre image est une vue en coupe, où l'on peut voir la base du caisson et l'endroit exact où s'est produite la fuite. Le hic, c'est que tout l'outillage nécessaire aux inspections et aux réparations doit passer par les petits trous qui se trouvent au sommet du réacteur, à partir desquels on effectue des manoeuvres automatiques à la base du caisson.
Sur la diapo suivante, dont l'image se trouve, si je ne m'abuse, au verso de la feuille qui vous a été distribuée et que je viens de commenter, on trouve une image plus détaillée de la partie du réacteur dont je viens de vous parler. Il y a une bande de corrosion d'une largeur de quatre centimètres environ autour du caisson, et c'est là que nous devons effectuer des réparations.
Enfin, la troisième image illustre les deux techniques de réparation que nous avons adoptées. L'image de gauche illustre la technologie de réparation par soudage — il faut être conscient du fait que tout le matériel doit passer par cette ouverture de 12 centimètres et que nous devons ensuite être capables d'exécuter le soudage à la base du caisson, de surveiller la manoeuvre à l'aide de caméras puis d'inspecter le tout à l'aide du matériel prévu à cette fin.
L'image de droite illustre la technologie de réparation mécanique, qui peut sembler relativement simple, mais là encore, un tel type de réparation exige un outillage particulier qui doit être mis en place à distance.
Ainsi, si les réparations en question représentent un véritable défi sur le plan technique, c'est en raison de l'endroit où elles doivent être effectuées — un endroit à haut niveau de rayonnement, difficile d'accès et qui ne peut être atteint que par une très petite ouverture.
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Je me ferai un plaisir de répondre à cette question.
Tout d'abord, lorsque nous avons pris cette décision il y a à peine plus d'un an, nous l'avons fait en nous fondant sur les conseils d'un tiers et sur ceux de nos experts internes. Le problème auquel nous faisions face était très stimulant: nous devions trouver une solution à un problème technique, un problème de permis qui n'avait jamais été résolu auparavant.
Nous avons adopté une vision à long terme et nous nous sommes demandé quelle somme devait être dépensée, combien de temps cela allait prendre et quels types de risques nous devions assumer de manière à aller de l'avant et de faire en sorte que les réacteurs MAPLE puissent être autorisés à fonctionner, puis nous avons décidé que nous ne voulons pas nous engager dans cette voie, qu'il s'agissait d'une façon inappropriée de dépenser l'argent des contribuables et qu'une telle solution aurait relativement peu de chance d'aboutir à des résultats concluants. Selon nous, cette décision et ce point de vue sont toujours valables.
Par conséquent, nous avons pris des mesures pour mettre à l'arrêt le réacteur pour une période prolongée, et il n'a toujours pas été remis en marche au moment où l'on se parle. D'après nous, cela ne se fera pas avant bien des années. Même si nous décidions, demain matin, de remettre en état les réacteurs MAPLE de façon à ce qu'ils puissent produire des isotopes d'application médicale, cela prendrait des années, exigerait des centaines de millions de dollars d'investissements et entraînerait des risques techniques très, très élevés. À notre avis, il ne s'agit pas là de la voie à suivre, et nous sommes incapables de concevoir que les réacteurs MAPLE puissent constituer une solution à court terme à la pénurie d'isotopes, compte tenu de leur état actuel et de tout ce que supposerait leur remise en état.
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Merci, monsieur le président. La dernière fois, on m'a donné un peu plus de temps qu'à l'habitude. Si vous le permettez, je ne ferai pas le même exercice, j'essaierai plutôt d'être bref. Nous avons transmis au comité des notes d'allocution dont je vais simplement reprendre certains éléments.
Tout d'abord, sur la base de tout ce que vous avez entendu depuis plusieurs semaines et plusieurs mois, nous reconnaissons tous l'impact d'une panne prolongée du réacteur national de recherche universel sur les Canadiens et sur le système de santé au Canada. C'est un grave problème, et la santé et la sécurité des Canadiens constitue toujours la plus haute priorité du gouvernement.
Vous avez été informés par les représentants d'Énergie atomique du Canada de leurs efforts pour remettre en service le plus rapidement possible, et de façon fiable, le réacteur. De plus, le président et chef de la direction d'Énergie atomique du Canada a déjà mentionné que la ministre avait clairement indiqué que la remise en service du réacteur de façon fiable et sécuritaire était la priorité absolue d'Énergie atomique du Canada. Il a aussi dit que la ministre s'employait à s'assurer que la société mette tout en oeuvre pour atteindre cet objectif.
Aujourd'hui, je vais parler des efforts, entrepris sous la direction de la ministre des Ressources naturelles, pour améliorer la sécurité de la chaîne d'approvisionnement à court, moyen et long terme.
[Traduction]
La dernière fois que j'ai eu l'honneur de prendre la parole devant le comité, j'ai décrit la fragilité et la complexité de la chaîne d'approvisionnement mondial, et j'ai parlé du rôle joué par le Canada dans la mobilisation des principaux pays producteurs et consommateurs pour améliorer la sécurité de la chaîne d'approvisionnement.
Le 28 et le 29 janvier 2009, à l'instigation du Canada, un atelier international a été organisé à Paris sous l'égide de l'Agence pour l'énergie nucléaire, l'AEN. Quatre-vingt-cinq intervenants de 16 pays différents y ont pris part, y compris des représentants des gouvernements, de l'industrie, des organismes de réglementation et du milieu médical.
Tous les intervenants se sont entendus sur la nécessité d'améliorer la coordination des calendriers des réacteurs, d'accroître la transparence, d'améliorer l'efficacité du système de distribution et d'informer en temps opportun le milieu médical des approvisionnements disponibles. Ce consensus était fondé sur la conviction que la sécurité de l'approvisionnement en isotopes est un problème d'envergure mondiale qui exige une solution d'envergure mondiale.
À la suite de cet atelier, le comité directeur de l'AEN a accepté, en avril 2009, de constituer un groupe de haut niveau pour faire progresser le programme international. Le groupe comprend des représentants de tous les pays qui exploitent les cinq réacteurs vieillissants produisant la majeure partie des isotopes sur le marché mondial, à savoir le Canada, les Pays-Bas, la Belgique, la France et l'Afrique du Sud, de même que des représentants des nouveaux pays producteurs, à savoir le Japon, les États-Unis et l'Australie. Le Canada préside ce groupe de haut niveau; l'Australie agit à titre de vice-président.
Je souligne que toutes ces mesures ont été prises avant la panne imprévue du réacteur NRU. Notre message était simple: collectivement, nous nous en remettons à des réacteurs vieillissants et à une chaîne d'approvisionnement fragile. Nous avons une responsabilité collective de mettre au point d'autres sources d'approvisionnement et de gérer de façon responsable les approvisionnements disponibles, surtout en périodes de pénurie.
À notre avis, ces efforts et ces relations ont porté leurs fruits. Moins de deux jours après que l'EACL a annoncé une panne imprévue et prolongée en mai, nous avons convoqué nos partenaires mondiaux à une conférence téléphonique, et la ministre s'est adressée au groupe pour inviter ses membres à prendre des mesures pour faire face aux problèmes d'approvisionnement. Depuis ce temps, les partenaires du groupe de haut niveau sont demeurés en contact en tenant des conférences téléphoniques, et ils se sont rencontrés en personne pour la première fois à Toronto le 17 et le 18 juin.
[Français]
Lorsque le réacteur de Petten aux Pays-Bas est tombé en panne pendant une longue période de temps, d'août 2008 à février 2009, le Canada a augmenté les approvisionnements fournis par le réacteur national de recherche universel. Nos partenaires internationaux ont donc fait de même. Depuis le mois de mai, on a augmenté la production du réacteur de Petten aux Pays-Bas de 50 p.100 et celle du réacteur sud-africain de 20 p. 100. On a augmenté la capacité de traitement en Belgique en raison des plus grands volumes d'irradiation par les réacteurs européens. L'Australie a intensifié ses efforts pour remettre son réacteur OPAL en service. On a remarqué, lorsque le réacteur de Petten a été mis hors service comme prévu vers la fin de juillet pendant un mois, que le réacteur de la Belgique a aidé à modérer les effets de la pénurie. Le réacteur de Petten a maintenant été remis en service, ce qui sera fort utile à l'approche de l'automne.
Ceci étant dit, la situation demeure fragile et volatile, et notre communauté médicale devra être disciplinée et exercer une vigilance de tous les instants pour assurer la meilleure utilisation possible des approvisionnements disponibles. Bien entendu, on salue tous les efforts qui ont déjà été faits en ce sens.
[Traduction]
En outre, notre stratégie va au-delà des mesures à prendre dans l'immédiat ou à court terme. Nous avons entrepris des discussions avec le gouvernement des États-Unis, les laboratoires nationaux d'Oak Ridge et de l'Idaho et les Universités McMaster et du Missouri à propos de la possibilité de mettre en place des mécanismes de secours qui permettraient d'augmenter le volume d'approvisionnements lorsque nous devons mettre le réacteur NRU hors service pour effectuer l'entretien périodique, conformément à ce qui serait exigé dans le cadre d'un programme de prolongement de la durée de vie du réacteur.
Trois réunions techniques coprésidées par Ressources naturelles Canada et le département de l'Énergie des États-Unis ont été tenues depuis juin pour mettre au point des solutions en vue de remplacer une partie des approvisionnements du réacteur NRU dès septembre 2010. Des efforts considérables devront être déployés pour mener à bien l'analyse et les études de cas sur la sécurité requises. À ce jour, nous avons été impressionnés par le niveau d'engagement dont a fait preuve l'administration américaine pour appuyer ces efforts, et la ministre a facilité les choses en amorçant des échanges positifs.
J'ajouterais que les administrations du monde entier examinent les options et les scénarios en matière d'approvisionnement. Les États-Unis, qui sont de loin les plus importants consommateurs à l'échelle mondiale, sont déterminés à accroître leur capacité nationale sur le plan de l'approvisionnement. Les pays européens et asiatiques évaluent eux aussi d'autres nouvelles sources d'approvisionnement. Il s'agit d'un virage qui arrive à point nommé, car une chaîne d'approvisionnement mondial fiable et souple ne doit pas dépendre de manière excessive d'une seule source, qu'elle soit canadienne ou autre. Les États-Unis et les autres partenaires mondiaux sont conscients du fait que la chaîne d'approvisionnement en isotopes doit être plus diversifiée et mieux distribuée dans le monde, étant donné qu'un isotope est un produit radioactif qui ne peut pas être stocké et qui doit être distribué en temps réel.
Le Canada doit lui aussi examiner les options qui s'offrent à lui et la façon dont les besoins de son système médical peuvent être satisfaits à moyen et à long termes. À cette fin, la ministre des Ressources naturelles a constitué un groupe d'experts dont vous avez déjà entendu parler. Je me contenterai de nommer les quatre membres hautement qualifiés qui forment ce groupe, à savoir Peter Goodhand, Richard Drouin, le Dr Thom Mason et le Dr Eric Tourcotte. Je souligne également qu'ils ont accepté de rédiger un rapport et de le remettre à la ministre d'ici le 30 novembre.
Comme vous le savez, 22 déclarations d'intérêt ont été présentées, et le groupe d'experts procède à leur examen. Ces propositions méritent d'être examinées attentivement. Les décisions qui devront être prises au sujet de l'approvisionnement futur détermineront la structure de notre marché et la façon dont nous répondrons à nos besoins pour les 20 prochaines années ou plus. Un vaste éventail de facteurs doivent être pris en considération; il faut notamment déterminer soigneusement le rôle que devra jouer le secteur public pour assurer la sécurité de l'approvisionnement pour les Canadiens et les intérêts commerciaux en améliorant la capacité en matière d'approvisionnement.
Le groupe d'experts est soutenu par un secrétariat formé de fonctionnaires de Ressources naturelles Canada et de Santé Canada.
Certains promoteurs de projets ont choisi de rendre publiques leurs propositions, alors que d'autres ont demandé expressément que leurs propositions demeurent des documents commerciaux confidentiels. Le groupe d'experts et le secrétariat ont respecté ces requêtes.
[Français]
Monsieur le président, nous faisons tous les efforts possibles pour réduire au minimum l'impact que la pénurie actuelle de l'offre mondiale en isotopes médicaux peut avoir sur les Canadiens. Nous avons pris des mesures conformes à nos moyens pour améliorer la collaboration et la coordination entre les partenaires internationaux et les exploitants de réacteurs. Nous avons pris des mesures au niveau national et international pour identifier d'autres façons d'assurer l'approvisionnement en isotopes.
Je vous remercie d'avoir pris le temps de m'écouter. Il me fera plaisir de répondre à toutes vos questions.
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Tout d'abord, j'aimerais qu'il soit très clair que le groupe d'experts relèvera de la ministre, et non pas d'EACL. Alors je crois que la ministre cherchera certainement à obtenir les meilleurs conseils, et je ne crois pas qu'elle ait déjà adopté une hypothèse ou une autre quant à la meilleure solution.
Cela dit, en 2008, le gouvernement a dû prendre une décision très difficile, à la lumière des données probantes qui lui étaient présentées à l'époque au sujet des réacteurs MAPLE, et songer aux importantes dépenses supplémentaires à engager, à l'incertitude considérable et aux échéanciers, autant de facteurs qui le dissuadaient de poursuivre dans cette voie. Si le groupe d'experts, après ses travaux, laisse entendre que, à la lumière des données probantes qui lui ont été présentées, il convient de jeter un autre coup d'oeil à la solution, je suis certain que la ministre le fera.
Quant aux autres technologies, je devrais apporter deux précisions. La ministre n'a pas demandé expressément au groupe d'experts de formuler des conseils liés aux réacteurs MAPLE. Elle a demandé au groupe d'experts d'examiner les propositions qui lui ont été présentées, et nous nous attendons à ce qu'une certaine proportion touche les réacteurs MAPLE — et, évidemment, ce sera le cas. Ainsi, le groupe d'experts devrait délibérer à ce sujet.
Deuxièmement, vous avez parlé d'autres technologies et, à la lumière de ce que j'ai entendu de l'autorité médicale plus tôt, j'aimerais faire une distinction. Je parlais des différentes technologies permettant de produire du technétium, à savoir des accélérateurs, les cyclotrons ou un autre réacteur de recherche, donc je ne parlais pas des possibilités d'utiliser autre chose que du technétium à des fins médicales.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins d'être venus cet après-midi.
Je vais partager mon temps avec M. Anderson.
J'ai une brève question. Mais, tout d'abord, je suis d'avis que la plupart d'entre nous, voire nous tous, convenons de deux choses. Premièrement, le Canada a longtemps été le chef de file mondial de l'approvisionnement en isotopes et, deuxièmement, la pénurie d'isotopes est une grave préoccupation pour nous tous.
Pour revenir à ma question, pendant que le gouvernement explore les options, j'ai noté une chose: certaines préoccupations tiennent au fait que le gouvernement examine des solutions qui relèvent du secteur privé, lequel pourrait participer à l'exploitation commerciale d'EACL. Je me demande si, du fait que le secteur privé participe à l'exploitation commerciale d'EACL, qui serait réglementé et surveillé par la CCSN, comme c'est le cas aujourd'hui, la sûreté, la sécurité et le bien-être des Canadiens seraient, d'une manière ou d'une autre, en péril?
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Encore une fois, pour ce qui est de remplacer le réacteur NRU, si nous parlons de construire un nouveau réacteur de recherche, en gros, les dépenses s'élèveront à un milliard de dollars, et il faudra investir sur les 50 à 60 prochaines années. On a donc intérêt à prendre le temps de s'assurer de faire les choses comme il faut. Il y a d'autres possibilités au chapitre de l'approvisionnement en isotopes, mais, en ce qui concerne le nouveau réacteur de recherche, c'est une considération importante.
Est-ce forcément une meilleure solution que le réacteur indépendant exclusivement canadien? Nous croyons que oui. La raison est la suivante: quelle que soit la solution que vous adoptez, lorsque le monde dépend d'une chaîne d'approvisionnement alors qu'il est impossible de maintenir un inventaire pour une période raisonnable, la situation est malsaine. Il doit y avoir un système de distribution plus vaste.
C'est aussi assez peu caractéristique des États-Unis, par exemple, qui est le premier consommateur au monde, de n'entretenir aucune capacité de production nationale et de dépendre entièrement de ses partenaires internationaux. Il est tout à fait normal, voire salutaire, que les États-Unis se penchent sur leurs propres options en matière de production.
Le Canada devrait-il contribuer de façon significative au marché mondial à long terme? Il est certain que nous avons les compétences et les capacités, ainsi que l'expérience. Ce que nous n'avons jamais eu, c'est un modèle de gestion raisonnable. Sincèrement, l'entreprise n'était pas attrayante pour Énergie atomique du Canada. Elle l'était peut-être pour d'autres parties de la chaîne d'approvisionnement. Comme je l'ai mentionné plus tôt, l'impératif réel en matière de politique publique — la priorité — consiste à s'assurer que les besoins du système de soins de santé sont comblés. Si on tire profit, par la même occasion, d'occasions commerciales au moyen de l'exportation de cette capacité, de la production canadienne et de l'exportation, c'est fantastique. Mais la décision à ce sujet est toujours en instance, et je crois que nous avons hâte que le groupe d'experts se prononce sur cette question.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être ici.
Dans vos remarques, monsieur Dupont, vous parlez de vos mesures à moyen terme et du fait que vous avez entrepris des discussions avec les représentants du gouvernement des États-Unis, des laboratoires d'Oak Ridge et de l'Université McMaster en vue de remplacer une partie de l'approvisionnement généré par le réacteur NRU dès septembre 2010. À la lumière des exposés des représentants de l'Université McMaster en ce qui concerne l'analyse et les études de cas qui devront être effectuées, je crois comprendre que le calendrier, si leur candidature est retenue, s'étendra sur une plus longue période. Selon vous, quelles sont les solutions les plus logiques que l'on pourrait mettre en oeuvre pour récupérer une partie de la capacité du réacteur NRU dès septembre 2010.
En outre, selon vous, le moyen terme, de façon réaliste, correspond-il à ce que vous pouvez faire au cours des deux ou trois prochaines années? De toute évidence, comme vous l'avez dit, nous devons changer toute la stratégie, ce qui suppose probablement un échéancier beaucoup plus long.
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Nous ne nous attendons pas à ce que, en l'absence du réacteur NRU, l'on revienne à un approvisionnement de 100 p. 100 lorsque le réacteur NRU sera réparé. La situation a fluctué, par exemple, au mois de juin et juillet, lorsque le Canada obtenait environ 70 p. 100 de l'approvisionnement normal, parfois plus, parfois 80 p. 100, parfois même presque jusqu'à 100 p. 100, et parfois moins, parfois presque 50 p. 100. La situation continuera à évoluer.
Nous ne sommes pas en position de faire des prévisions définitives pour une longue période, et je vais recommencer à faire des prévisions à court terme, car l'avenir dépend en grande partie de ce qu'obtient le Canada en matière d'approvisionnement d'autres réacteurs situés en Afrique du Sud et en Europe.
À plus court terme, Santé Canada fait affaire avec les deux fournisseurs de générateurs de technétium aux États-Unis, Lantheus et Covidien. De cette façon, à condition de donner un préavis de quelques semaines, nous avons accès à un portrait assez exact de la conjoncture en matière d'approvisionnement.
Alors je ne peux pas vraiment être plus exact, mais nous sommes dans une situation où nous n'obtiendrons pas 100 p. 100, mais nous obtiendrons plus de 50 p. 100. L'approvisionnement va fluctuer sur cette période, en fonction de toute une gamme de facteurs, dont les relations commerciales.
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Il ne s'agit pas d'un rappel au Règlement, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais faire valoir que l'opposition n'a même pas pu organiser sa liste de témoins avant de convoquer la réunion. C'est une des choses qui m'ont tapé sur les nerfs au cours de l'ensemble du processus, sans parler de l'attitude qu'ont affichée les membres de l'opposition aujourd'hui.
Je suis heureux que M. Regan ait attiré l'attention du comité sur ce point. Je ne crois pas qu'ils ont pris le moindrement la réunion au sérieux, ce dont témoigne le fait qu'ils ont publié leur communiqué de presse plus tôt aujourd'hui, avant même la moitié de la réunion. Lundi matin, nous avons entendu les membres de l'opposition dire qu'ils voulaient organiser une réunion. Nous sommes tenus de convoquer la séance dans les cinq jours. Cela nous a essentiellement laissé trois jours pour l'organiser — mardi, mercredi et jeudi — afin que nous puissions la tenir aujourd'hui. C'est ce que nous avons fait. Le greffier a travaillé très fort et a fait des heures supplémentaires pour réaliser cet objectif. Nous avons prévu une réunion de trois heures et demie aujourd'hui. On aurait du mal à dire qu'il s'agit d'une courte réunion, comme l'a qualifiée Mme Bennett. Nous l'avons fait.
La question des témoins semble être à l'origine des préoccupations. Nous avons pris la liste de témoins de l'opposition. C'est ce que nous avons utilisé pour organiser la séance d'aujourd'hui. Nous avons invité le plus de nouveaux témoins possible; c'était l'objectif. Il semble y avoir eu des préoccupations se rattachant à cinq témoins — et tout cela devient affreusement ridicule, monsieur le président, parce que trois de ces cinq témoins ont déjà comparu devant le comité ou devant le comité sur la santé. Une personne — et ils ne le savent même pas eux-mêmes, selon leur communiqué de presse — a décliné l'invitation. Il s'agit de leur témoin qui a décliné l'invitation. Ils ne sont même pas assez au courant des événements qui ont eu lieu cette semaine pour le savoir.
Je crois que cela explique probablement assez bien pourquoi la réunion a été organisée. On ne cherchait pas à se renseigner au sujet des isotopes; la réunion a été organisée pour mettre en scène une mascarade politique, que nous avons vue cet après-midi.
Monsieur le président, nous invitons une ministre de la Santé ici, alors que les travaux du comité se rattachent aux ressources naturelles. Je crois que nous avons fait notre part pour eux. De toute évidence, les membres de l'opposition sont mal organisés depuis le début, ce que met en lumière le fait qu'ils n'ont même pas téléphoné aux témoins avant de décider qu'ils avaient une liste de témoins et de nous la présenter. Bon nombre de ces témoins n'étaient pas disponibles.
Alors, cela combiné au fait que les libéraux ont publié leur communiqué de presse plus tôt aujourd'hui, je crois que ce qu'on avait vraiment l'intention de faire aujourd'hui est évident: comme l'a dit M. Cullen plus tôt, c'était de se donner en spectacle, et toutes ces personnes réussissent très bien à faire cela. Nous n'allons probablement pas attirer l'attention du public sur une grande partie de ces témoignages, car, comme l'a dit M. Cullen, ces personnes s'efforcent transformer l'événement en spectacle, plutôt que d'étudier sérieusement la question.
Alors nous n'avons pas besoin de convoquer de nouvelles réunions, et nous n'avons pas besoin de le faire bientôt, et c'est avec plaisir que nous allons décliner l'offre de M. Regan.
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Il pourra y avoir d'autres discussions à ce sujet, mais j'aimerais d'abord remercier les témoins qui se sont joints à nous cet après-midi.
Monsieur Dupont et monsieur Wallace, si vous le souhaitez, vous pouvez quitter la table; ainsi, vous n'aurez pas à prendre part à cette discussion.
M. Regan a demandé le consentement unanime. Avant que je ne pose la question, j'aimerais dire qu'il semble y avoir un malentendu sur qui était invité à cette réunion et qui ne l'était pas. En tant que président, j'en ai parlé avec le greffier. Il m'a fait remarquer que l'Association canadienne de médecine nucléaire a publié un communiqué de presse cet après-midi. L'un des signataires de ce communiqué était M. O'Brien, qui se plaignait de ne pas avoir été autorisé à assister à cette réunion du comité. En réalité, il a été invité et a refusé.
Alors je ne sais pas trop... Je crois qu'il se passe des choses très étranges et qu'il y a loin de la coupe aux lèvres entre ce qui se dit et ce qui est réellement arrivé.
Monsieur Regan, vous avez le droit de demander le consentement unanime.
Je vais poser la question: la proposition soumise par M. Regan fait-elle l'objet d'un consentement unanime?
Des voix: Non.
Le président: Non, monsieur Regan.
Nous allons maintenant suspendre la réunion. Nous avons un dernier témoin à entendre cet après-midi; il s'agit du ministre de la Santé de l'Ontario. Il a décidé de comparaître non pas en personne ni par vidéoconférence, mais par téléphone seulement.
Nous allons prendre environ deux ou trois minutes pour faire l'installation, puis nous entendrons notre dernier témoin.
Bon après-midi, monsieur le président et membres du comité. Je voudrais d'abord vous remercier de votre invitation à comparaître devant le comité. Je suis heureux de pouvoir faire entendre la voix de l'Ontario, et je suis ici parce que je suis préoccupé. Notre province dépend du réacteur national de recherche universel de Chalk River pour lui fournir 95 p. 100 des isotopes médicaux dont elle a besoin, mais, au cours des dernières années, nous sommes devenus de plus en plus préoccupés par le caractère durable de la production d'isotopes. Comme vous le savez sans doute, la production d'isotopes peut être perturbée subitement, avec très peu d'avertissements, et, en raison de la production et de la livraison juste à temps des isotopes, les fournisseurs de soins de santé ressentent presque immédiatement les répercussions des perturbations critiques, sans parler des répercussions sur les patients.
Comme vous pouvez l'imaginer, la mise à l'arrêt du réacteur nucléaire de Chalk River le 15 mai a eu une incidence considérable pour les patients et les fournisseurs de soins de santé de l'Ontario. Depuis la semaine du 26 juillet, la fourniture d'isotopes a été réduite de moitié, et elle atteint maintenant des seuils aussi bas que 40 p. 100. Une telle réduction constitue tout un défi pour la province. Cela dit, je veux assurer aux membres de ce comité que l'Ontario fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire face à cette perturbation.
Nous prenons des mesures pour nous assurer de pouvoir continuer à fournir aux patients les services d'imagerie de grande qualité dont ils ont besoin. Par exemple, en juin dernier, nous avons investi 1,4 million de dollars pour financer la production d'un isotope de remplacement appelé le fluorure de sodium marqué au fluor 18. Cet isotope de remplacement permet d'utiliser les technologies de tomographie par émission de positrons (TEP) pour permettre à l'Ontario de fournir à 2 000 patients les scintigraphies osseuses dont ils ont besoin. Voilà une solution innovatrice qui permet de garantir que les Ontariens ont accès à d'importantes techniques de diagnostic pendant cette période difficile.
Nous prodiguons également de l'orientation à la communauté de médecine nucléaire pour veiller à ce que les soins de santé maximisent l'utilisation des isotopes disponibles. Grâce à la modification des techniques d'imagerie, au classement des patients par ordre de priorité et à l'utilisation d'outils diagnostiques de remplacement, je suis très fier d'affirmer que nous avons été en mesure de réduire au minimum les effets de la perturbation. Nous y avons réussi en nous montrant prompts à réagir, proactifs et en prévoyant les obstacles à venir.
L'Ontario possède l'un des plans d'intervention en cas de pénurie d'isotopes médicaux les plus exhaustifs parmi tous ceux des provinces canadiennes. Il a été élaboré sur le conseil du groupe de travail ontarien sur les isotopes. Le groupe de travail est composé d'intervenants clés et de chefs de file du milieu médical, y compris l'Association ontarienne de médecine nucléaire, Action Cancer Ontario et le Cardiac Care Network.
Notre plan établit trois niveaux de réponse: le niveau un représente une réduction mineure de la production des isotopes médicaux et le niveau trois représente une pénurie critique. À l'heure actuelle, l'Ontario fonctionne au niveau d'intervention deux. Il y a eu une réduction considérable de la production des isotopes médicaux, mais nos fournisseurs ont été en mesure de continuer à gérer la pénurie à l'échelle locale et nous avons prodigué certaines orientations à nos professionnels des soins de santé.
Le niveau deux déclenche l'activation partielle du centre opérationnel d'urgence du ministère. Le centre opérationnel surveille la quantité d'isotopes médicaux, de concert avec le gouvernement fédéral, et veille à ce que nos fournisseurs de soins de santé disposent des outils et des renseignements dont ils ont besoin pour être en mesure de réagir.
J'aimerais insister sur l'importance de la coordination et de la collaboration avec nos collègues du gouvernement fédéral, parce que l'Ontario, comme toutes les provinces, s'appuie sur les conseils, l'orientation et les renseignements fournis par le gouvernement fédéral pour élaborer nos propres plans d'intervention. Je tiens à assurer à votre ce comité que nous communiquons régulièrement avec les responsables de Santé Canada, parce que nous dépendons d'eux pour nous tenir à jour sur l'état du réacteur NRU, échanger sur les pratiques exemplaires et planifier les mesures d'urgence. Cependant, il s'agit là de mesures à court terme.
Je suis ici aujourd'hui parce que j'aimerais obtenir des précisions sur les plans du gouvernement fédéral. En vous racontant l'histoire de l'Ontario, j'espère favoriser, chez le gouvernement fédéral, une compréhension de la situation difficile à laquelle de nombreuses provinces font face, j'en suis certain.
L'Ontario fonctionne en s'appuyant sur la présomption que le réacteur nucléaire de Chalk River sera réparé et qu'il continuera à produire des isotopes médicaux jusqu'à ce qu'une solution de rechange convenable et abordable soit organisée. Il est décevant d'apprendre que l'arrêt de Chalk River durera jusqu'au printemps de 2010.
J'aimerais avoir l'assurance du gouvernement qu'il s'engage à réparer le réacteur NRU. Afin que nous puissions planifier, j'aimerais demander au gouvernement de nous communiquer des mises à jour régulières sur le progrès des réparations, ainsi que des précisions sur le moment où nous pourrons nous attendre à ce que le réacteur nucléaire reprenne la production d'isotopes.
De plus, compte tenu du fait que nous dépendons actuellement de fournisseurs internationaux pour obtenir nos isotopes médicaux, j'aimerais demander à avoir des mises à jour régulières relativement aux mises à l'arrêt d'autres réacteurs internationaux.
Enfin, nos partenaires de première ligne en soins de santé nous ont avisés de coûts supérieurs à la normale pour les isotopes médicaux. Manifestement, le gouvernement fédéral devrait indemniser les fournisseurs de soins de santé de l'Ontario pour les coûts supplémentaires qu'ils doivent présentement absorber en raison de la pénurie.
J'aimerais conclure ma déclaration préliminaire en soulignant que je suis disposé à collaborer avec les partenaires de soins de santé et tous les ordres de gouvernement pour veiller à trouver des solutions à ce problème. Chalk River est une ressource nationale précieuse, qui fournit un outil diagnostique essentiel à tous les Canadiens qui en ont besoin. Il est important que le gouvernement fédéral fasse montre de leadership et qu'il élabore un plan global, clair et coordonné. Nos fournisseurs de soins de santé, en fait, tous les Canadiens, ont droit à l'accès à une production stable et abordable de radioisotopes.
J'aimerais encore une fois remercier le comité de m'avoir offert cette occasion de faire une déclaration, et je suis impatient de répondre à toute question ou à tout commentaire des membres du comité.
Merci beaucoup.
Je vais passer à M. Julian, mais j'aimerais lire la lettre qui a été envoyée par cinq membres de l'opposition au greffier du comité et qui est à l'origine de cette réunion. J'aimerais souligner ce que l'opposition a demandé, ce que vous avez demandé, d'aborder pendant cette réunion. Les deux derniers intervenants ont posé des questions qui s'éloignaient du cadre qui avait été établi par les membres de l'opposition eux-mêmes. Tâchons de nous en tenir à l'enjeu dont nous devons discuter. N'allons pas aborder des questions qui relèvent de la compétence du Comité de la santé. Si vous souhaitez les soumettre au Comité de la santé, vous êtes certainement libres de le faire.
Je vais donc lire cette brève lettre encore une fois pour rappeler aux membres pourquoi ce comité s'est réuni aujourd'hui. Voici ce que l'opposition a demandé.
[Traduction] Nous soussignés membres du Comité permanent des ressources naturelles demandons la convocation de notre Comité, conformément au paragraphe 106(4) du Règlement, afin d'examiner la mise à l'arrêt prolongée du réacteur NRU d'Énergie atomique du Canada Limitée à Chalk River, qui a entraîné une baisse de l'offre d'isotopes d'application médicale et une crise sanitaire qui va en s'aggravant, de même que l'avenir de la production d'isotopes au Canada.
Je prie les membres de s'en tenir à l'orientation donnée par les cinq membres de l'opposition et de s'en tenir également au mandat du Comité des ressources naturelles. Encore une fois, d'après ce que je comprends, le Comité de la santé va se pencher sur cette question de nouveau. C'est parfait. Ce comité a étudié la question récemment.
Madame Bennett, silence, s'il vous plaît. Je vous ai demandé de ne pas me couper la parole quand je fais une déclaration que j'estime importante pour tout le comité.
Nous allons maintenant passer aux questions de M. Julian.
Vous avez cinq minutes, monsieur Julian. Tenez-vous en au sujet, s'il vous plaît.
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Le Québec a indiqué que, jusqu'ici, les coûts s'élèvent à plus de 10 millions de dollars, de sorte que nous parlons certainement de dizaines de millions de dollars de coûts supplémentaires pour le système de soins de santé.
La question avec laquelle nous nous débattons, au comité, c'est que le gouvernement semble beaucoup réagir... Eh bien, il a certainement fallu trois mois pour répondre à une lettre, mais, de manière générale, le gouvernement affirme être préoccupé. Mais quand nous demandons au gouvernement de nous dire ce qu'il a réellement fait, je pense que le total jusqu'ici s'élève à environ six millions de dollars prévus au budget — qui n'ont pas même été dépensés jusqu'ici — pour régler cette crise. Voilà beaucoup d'écrans de fumée et de jeux de miroirs, mais je ne peux m'empêcher de poser la question, où sont les vraies mesures?
Selon vous, ces six millions de dollars, s'ils ont bien été dépensés, sont-ils adéquats, compte tenu de la taille et de la portée de cette crise partout au pays? Il y a les souffrances des gens, c'est certain, mais quand on regarde en plus le coût pour le système de soins de santé partout au pays, pensez-vous que c'est adéquat? Et, à votre avis, est-ce normal que la ministre prenne trois mois simplement pour répondre au ministre de la Santé responsable de la plus importante province du pays?
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C'est une très bonne question.
Il s'agit même de l'un des domaines où nous avons pris un leadership incroyable. Je pense que les Instituts de recherche en santé du Canada ont confirmé que l'Ontario est le chef de file canadien en ce qui concerne la réduction des délais d'attente dans certains domaines, parmi eux, le traitement du cancer. C'est même la raison pour laquelle nous construisons des salles blindées supplémentaires dans votre coin de la province, à Ottawa, mais également à Sault-Ste-Marie, Kingston et dans le sud-ouest de l'Ontario.
Nous augmentons donc notre capacité de fournir des traitements par rayonnement, et de le fournir en temps plus opportun. Et nous avons effectivement pu observer des réductions continues des délais d'attente.
Force est de constater que, dans une telle situation, quand il y a un délai ou une perturbation des horaires pour les diagnostics de cancers, cela veut évidemment dire que le traitement de ces cancers sera retardé. C'est, je crois, une préoccupation de votre comité: que fait le gouvernement fédéral pour atténuer et réduire les délais auxquels les patients et leur famille font inévitablement face?