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Bienvenue à toutes et à tous. Je souhaite également la bienvenue à nos témoins, ainsi qu'aux membres du public qui sont parmi nous cet après-midi.
Nous en sommes au troisième jour de la tournée pancanadienne de trois semaines dans le cadre de laquelle nous visiterons les dix provinces et trois territoires. Nous nous sommes d'abord arrêtés à Regina lundi, nous étions à Winnipeg hier et aujourd'hui, nous sommes dans la belle ville de Toronto.
Vos témoignages seront enregistrés et transcrits comme quand nous siégeons à Ottawa. Nous recevons deux témoins, et chacun aura 10 minutes pour nous présenter un exposé. Nous tiendrons ensuite une période de questions. Nous tenons un tour pendant nos séances itinérantes, chaque député a alors cinq minutes pour échanger avec les témoins. Ces cinq minutes comprennent les questions et les réponses. Ne soyez pas insultés si je vous interromps même si vous n'avez pas nécessairement terminé votre réponse. C'est simplement ainsi que nous devons nous discipliner pour le bon déroulement des séances.
C'est la même chose pour ceux et celles qui s'avancent au micro pendant les tribunes libres. Nous allouons deux minutes par intervenant. Certains d'entre vous diront peut-être que deux minutes sont loin de suffire, mais la formule a très bien fonctionné hier, à Winnipeg, et elle a bien fonctionné à Regina. L'idée, c'est simplement que vous nous communiquiez directement vos réflexions et vos impressions sur la question, et je peux vous garantir que tout fonctionnera très bien.
Malheureusement, il y a eu un peu de confusion à l'aéroport, de sorte que M. Reid est en route, mais qu'il a dû changer de vol pour des raisons au-delà de sa volonté. Il sera ici très bientôt, et bien sûr, ses compétences en la matière sont très importantes pour nous.
Aujourd'hui, nous recevons M. Justin Di Ciano, conseiller municipal, Quartier 5, Etobicoke-Lakeshore; ainsi que M. Greg Essensa, directeur général des élections de l'Ontario. Vous disposez chacun de 10 minutes, après quoi nous tiendrons une période de questions.
Commençons par M. Di Ciano.
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Merci et bonjour, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je vous remercie de cette invitation à venir vous parler aujourd'hui des modifications qui pourraient être apportées au système électoral du Canada.
Le choix du système électoral est l'une des décisions les plus importantes qu'une démocratie puisse prendre. L'objectif à long terme de tout système électoral est d'établir des institutions suffisamment fortes pour assurer la stabilité des gouvernements et suffisamment souples pour pouvoir s'adapter aux circonstances.
Selon l'indicateur Vivre mieux de l'OCDE, le Canada fait l'envie des autres pays du monde aux chapitres de la qualité de la vie, de la prospérité, de la diversité, de l'état de santé de la population, de la qualité de l'environnement, des niveaux d'éducation et de compétences, de l'engagement civique et surtout, de la force et de la stabilité du gouvernement.
Beaucoup de Canadiens, dont je suis, se demandent donc pourquoi nous livrer à cet exercice. Quels sont les enjeux ou les problèmes que nous essayons régler avec la réforme électorale? Quels sont les déséquilibres dans notre système électoral actuel qui nécessitent un tel changement? Enfin, et surtout, quelles seront les conséquences à long terme de nos intérêts politiques et partisans à court terme?
Les sondages les plus récents indiquent qu'à peine 3 % des Canadiens se sentent interpellés par le sujet, si bien que j'aimerais demander au Comité si nous ne sommes pas en train de chercher une solution à un problème qui n'existe pas. À titre de politicien dans l'une des villes les plus grandes et les plus diversifiées au Canada, je peux vous assurer que plus de 3 % des Canadiens seraient mobilisés si nous étions en train de discuter d'un plan clair pour renforcer la classe moyenne et nous bâtir une économie qui protège nos emplois et crée des emplois mieux rémunérés.
Si nous voulons mobiliser les Canadiens, les gouvernements doivent solliciter leur participation sur les questions qui méritent d'être corrigées. Notre mode de scrutin fonctionne bien. Il nous assure une bonne représentation géographique, descriptive et idéologique. Il produit des gouvernements stables et efficaces, capables d'adopter des lois dans un délai raisonnable. Il est facile à comprendre, il fait en sorte que toutes les voix soient entendues, que tous les votes comptent, et le droit de vote de tout citoyen est toujours pleinement respecté.
Les autres modèles proposés se divisent en deux grandes catégories: la représentation proportionnelle et le vote préférentiel, ou un hybride des deux.
La représentation proportionnelle est conçue sur mesure pour l'instabilité. Dites adieu aux gouvernements majoritaires stables qui pensent et gouvernent à long terme et dans l'intérêt des Canadiens. Dites bonjour aux gouvernements de coalition, comme dans les Parlements de style italien, israélien ou australien, où les protestations et les perturbations sont constantes et où l'élection donne lieu à un jeu de séduction auprès des partis à revendication unique, des fondamentalistes religieux, des anti-immigrants et des partis fondés sur la vanité personnelle pour créer des gouvernements de coalition
Ai-je mentionné le déclenchement constant d'élections? Il y a eu plus de 30 premiers ministres en Italie en 40 ans. En Australie, il y en a eu trois en quatre ans. Pas plus tard qu'hier, le a parlé devant l'ONU du risque que des politiciens exploitent l'anxiété de la population. Les systèmes de représentation proportionnelle permettent souvent aux partis extrémistes ou à revendication unique d'exercer une influence démesurée sur qui formera le gouvernement et selon quelles conditions. Quand vous avez un problème, qui pouvez-vous appeler? Vous n'aurez pas de député de circonscription, puisque les législateurs seront sélectionnés selon les listes des partis. Dites adieu à la représentation locale.
Le Canada ferait-il vraiment mieux de remplacer un système électoral qui produit des gouvernements stables capables de gouverner à long terme par des gouvernements de coalition à court terme, dans lesquels des partis marginaux détiendraient la balance du pouvoir?
D'un autre côté, le scrutin préférentiel comporte des lacunes démocratiques impossibles à surmonter, selon diverses études. Les données des pays qui ont adopté ce mode de scrutin montrent clairement qu'il fait radicalement augmenter le nombre d'erreurs sur les bulletins de vote des électeurs défavorisés, ethniques, âgés et allophones. Son administration coûte cher et nécessite des campagnes d'éducation massive, pas seulement une fois mais avant chaque élection. Elle nécessite des machines à voter très spécialisées qui se fondent sur des algorithmes complexes qui compromettent la confiance envers le système et rendent les vérifications difficiles. Dites adieu au dépouillement des votes à la main, dites bonjour à l'annonce des résultats électoraux par une boîte noire.
Les données empiriques montrent que le scrutin préférentiel continue d'avoir un effet négatif sur le taux de participation. Un examen approfondi des résultats des élections par scrutin préférentiel aux États-Unis au cours des 15 dernières années ne fait ressortir aucune preuve que le scrutin préférentiel contribue à l'élection d'un plus grand nombre de femmes ou de membres des minorités aux assemblées législatives. Il n'y a aucune donnée tangible non plus qui appuie l'argument selon lequel le scrutin préférentiel réduirait l'incidence du vote stratégique et des campagnes négatives.
Une recherche rapide dans Google sur les élections selon le mode de scrutin préférentiel aux États-Unis fait ressortir de nombreux articles dans les médias qui montrent que le vote stratégique et les campagnes négatives sont très présents et très vigoureux dans les élections selon ce mode de scrutin.
Je dirai surtout que contrairement à ce que laissent croire les médias, le scrutin préférentiel ne produit pas de résultats majoritaires. Le scrutin préférentiel est un système fondé sur la majorité tout comme le scrutin majoritaire uninominal à un tour. La cour d'appel fédérale du neuvième district des États-Unis est allée jusqu'à déterminer que le scrutin préférentiel ne constitue pas un système majoritaire à proprement parler.
Dans le système actuel uninominal majoritaire à un tour, chaque vote compte, chaque voix est entendue. Selon le scrutin préférentiel, seuls les votes toujours valides comptent. Cela signifie que quand il y a de nombreux candidats à une élection, si vous n'avez pas choisi d'établir l'ordre de préférence des candidats qui passeront au dernier tour, votre vote est éliminé. De même, si vous avez fait une erreur de classement en cours de route, votre vote est éliminé. Il est jeté à la poubelle. Votre vote ne comptera nulle part. C'est ce qu'on appelle un bulletin de vote épuisé. À la fin, la personne élue n'est pas celle qui récolte 50 % des bulletins de vote originaux, mais 50 % des bulletins de vote toujours valides. Ce n'est pas une majorité.
Je serai clair. Je suis un libéral de toujours. Quand le s'est engagé à enclencher un processus de réforme électorale, j'ai tendu l'oreille avec curiosité. J'étais pour le scrutin préférentiel avant de devenir contre; cependant, quand j'ai analysé les données des États où d'autres modes de scrutin ont été testés, je me suis rendu compte qu'ils comportaient de nombreuses lacunes qui les rendaient inintéressants. Après beaucoup d'heures passées à étudier la question, j'ai conclu qu'il n'y a aucun système de parfait, mais que le système uninominal majoritaire à un tour du Canada est bon pour les Canadiens.
Je pense que toute réforme potentielle de notre système électoral doit tabler sur les succès de notre système électoral depuis 100 ans et qu'il faut privilégier une formule simple, qui permette à tous les citoyens de continuer d'exercer pleinement leur droit de vote. C'est le plus important.
Merci.
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Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui. Je serai heureux de vous donner tous les conseils possibles sur les questions importantes soumises au Comité. J'aimerais ainsi vous faire part de mes réflexions sur quatre enjeux: premièrement, les attentes des citoyens; deuxièmement, le principe directeur; troisièmement, la modernisation des élections; quatrièmement, les consultations publiques.
La première chose que je vous dirai est celle-ci: les Ontariens sont confrontés à toutes sortes de changements dans le processus électoral. Les municipalités peuvent désormais choisir d'élire leur maire et leurs conseilleurs selon un mode de scrutin préférentiel, la contribution provinciale et la réforme des dépenses font l'objet de débats, et des changements ont été promis par la suite dans la façon dont les élections sont administrées. À l'échelle fédérale, ce comité a pour mandat d'étudier la possibilité d'adopter un nouveau mode de scrutin et d'autres nouveautés.
Je pense que tous les Canadiens s'attendent à une harmonisation entre les lois régissant les élections, autant que possible. Cependant, je sais également, pour en avoir parlé avec mes collègues d'un peu partout au Canada, que les citoyens s'attendent à ce que les organismes responsables des élections et les législateurs s'informent sur ce qui se fait ailleurs dans le monde, s'en inspirent et améliorent nos propres façons de faire en conséquence. Le changement peut certainement faire peur parfois, mais ces questions témoignent de la vitalité de nos institutions démocratiques.
Un peu plus tôt, cette année, j'ai comparu devant un comité de la l'Assemblée législative de l'Ontario. J'y ai dit que l'Ontario se trouvait à tournant. J'ai souligné que les législateurs provinciaux ont l'occasion de renforcer l'intégrité et la légitimité du processus électoral. Le Canada se trouve lui aussi à un tournant, et ce Comité a la même occasion à saisir. Le débat législatif sous-entend nécessairement la confrontation d'idées divergentes. Je pense que c'est ce à quoi les citoyens s'attendent de leurs législateurs. Cependant, je crois également que les citoyens souhaitent que la rancoeur partisane et les intérêts politiques à court terme soient laissés de côté pendant la rédaction de nouvelles lois sur les élections.
Les lois électorales sont censées être écrites dans l'intérêt des électeurs avant tout. Cette simple proposition repose sur le principe du gouvernement responsable. Comme la juge en chef McLachlin l'a souligné dans une décision faisant autorité sur le droit de vote: « Dans une démocratie comme la nôtre, le pouvoir des législateurs émane des citoyens votants, et ces législateurs agissent à titre de mandataires des citoyens. Cette délégation de pouvoir des électeurs aux législateurs confère à la loi sa légitimité ou sa force. »
Ainsi, nos lois électorales doivent avant tout respecter et protéger les droits démocratiques des électeurs.
Pour les protéger, les organismes publics administrant les élections doivent demeurer impartiaux. Ainsi, je ne peux pas comparaître devant ce comité et affirmer que le Canada doit conserver ou changer son mode de scrutin. À titre d'administrateur des élections, je dois rester neutre. Cependant, à la lumière de mes 32 années d'expérience de l'administration des élections, je peux vous donner quelques conseils. La réforme électorale, qu'elle modifie les lois sur le financement électoral ou le mode de scrutin, sera mieux acceptée par les citoyens si ses principes sont largement compris et acceptés.
Les universitaires vous diront qu'il y a divers modes de scrutin en vigueur dans les démocraties de style Westminster. En ma qualité de directeur général des élections, je peux vous dire que pour qu'un système électoral fonctionne bien, il doit obtenir le consensus du public afin que les résultats des élections soient jugés légitimes.
La question de savoir si un pays, une province ou une municipalité doit conserver son système en place ou en adopter un nouveau relève vraiment du débat démocratique. Ce débat peut se tenir à l'assemblée législative, dans un contexte électoral, par référendum ou prendre d'autres formes. De mon point de vue, le plus important, que le mode se scrutin soit modifié ou non, c'est que les électeurs aient la conviction que leur système électoral est légitime. Pour qu'un système électoral soit légitime, en ce sens qu'il place les besoins de l'électorat en premier, il doit prévoir des règles équitables. Tous les candidats en concurrence pour obtenir l'appui ou l'attention du public dans des élections doivent se battre sur un pied d'égalité.
Le concept de l'équité doit s'appliquer à tous les aspects des élections, tant aux règles régissant le vote qu'à celles régissant le financement électoral. Notre système électoral a évolué avec le temps et a changé pour s'adapter aux défis du monde moderne. De mon point de vue d'administrateur des élections, j'aimerais vous dire ce que cela signifie.
Nous vivons à une époque d'innovation et de transformation. L'Internet était très peu utilisé il y a 25 ans. Aujourd'hui, la connectivité mondiale est la norme. Les applications et les appareils utilisés de nos jours se succèdent rapidement. On remet beaucoup en question l'aptitude des organismes électoraux à suivre le rythme. Nous devons servir les électeurs de façon moderne, mais sans jamais oublier les possibilités et les risques que présente la technologie. Nous savons tous qu'il existe des applications et des appareils de vote en réseau. Le défi ne tient pas à l'absence de technologie, mais à toutes les questions qui entourent la confidentialité, la sécurité et la fiabilité de ces technologies.
L'accès en ligne est une réalité quotidienne, tout comme le piratage et les fuites de données massives. Je suis persuadé que toutes les personnes ici présentes ont déjà vécu l'embarras, sans aucune faute de leur part, que leur institution financière annule leur carte de débit ou leur carte de crédit parce qu'elle avait été la cible d'une fraude. Il serait infiniment plus frustrant encore que le vote soit annulé ou compromis. Le public est très frileux à l'idée que des résultats d'élections soient annulés à cause d'un problème de sécurité ou d'une fuite de données.
Comme je l'ai signalé dans un rapport de 2013 à l'intention de l'Assemblée législative de l'Ontario, les administrateurs des élections partout dans le monde jonglent avec cette question, et il n'y a pas de grande solution commune qui ressort.
Je crois au changement et à l'innovation. J'ai déjà mené des projets pilotes sur le recours à la technologie et je demande fréquemment l'autorisation d'en mener d'autres. Les Canadiens doivent se préparer en vue du jour où le vote en réseau deviendra une réalité. Ce jour approche, mais n'est pas encore arrivé.
Avant de conclure, j'aimerais vous parler un instant du processus de réforme électorale. J'ai mentionné en début de témoignage qu'il devait y avoir une forme de débat public lorsqu'on envisage une réforme électorale. En Ontario, ce débat a pris différentes formes pour discuter des lois électorales au cours des 10 dernières années, et j'aimerais vous faire part des leçons que mon organisme tire de trois de ces expériences.
La première date de 2007. On avait alors demandé aux électeurs de la province s'ils souhaitaient adopter la représentation proportionnelle. Ce choix leur a été proposé à l'occasion d'un référendum tenu parallèlement à des élections générales. La recommandation avait été formulée par une assemblée de citoyens composée de représentants de toutes les circonscriptions électorales. John Hollins, mon prédécesseur, avait reçu pour mandat de sélectionner les membres de l'assemblée citoyenne, après quoi notre organisme s'est vu confier la responsabilité de mener une campagne d'éducation publique sur la question soumise au référendum pendant les élections générales. À l'issue de ce référendum, les Ontariens ont choisi de conserver le scrutin uninominal majoritaire à un tour.
La seconde expérience dont je souhaite vous faire part est celle de la révision de la Loi électorale de l'Ontario qui a mené aux modifications de 2010. En 2008, l'Assemblée législative a mis sur pied un comité spécial chargé d'examiner les lois électorales de l'Ontario. Ce comité était chargé de mener des recherches et de tenir des audiences publiques. Après la publication de son rapport, le gouvernement a déposé un projet de loi afin d'intégrer à la Loi diverses améliorations administratives et des mesures visant à améliorer l'accessibilité. Ce processus a permis un véritable débat public, il suivait la majorité des recommandations de mon bureau et a permis d'améliorer la satisfaction du public à l'égard de l'administration des élections générales et des élections complémentaires depuis 2010.
La troisième expérience concerne les modifications récemment proposées par le gouvernement de l'Ontario aux lois sur le financement électoral de la province. Depuis de nombreuses années, je recommande la constitution d'un conseil d'experts afin de proposer les modifications nécessaires à nos lois sur le financement électoral. Or, plutôt que d'établir un conseil d'experts, le gouvernement m'a invité à participer aux travaux d'un comité législatif et à le conseiller. À ma connaissance, aucun autre agent indépendant de l'Ontario ne s'est jamais fait demander de participer aux travaux d'un comité législatif pour l'étude d'un projet de loi.
Ce projet de loi suit son cours dans le processus législatif, et le comité n'a toujours pas trouvé de consensus. J'espère que cela changera bientôt et que les Ontariens partagent mon souhait.
Je suis certain que la façon dont les gouvernements fédéral et provinciaux ont choisi d'attaquer la réforme électorale fera l'objet de nombreux débats parmi les spécialistes de la science politique dans les prochaines années. Permettez-moi, à titre d'administrateur des élections, de vous faire part de mon point de vue sur deux éléments clés, l'un qui concerne le processus et l'autre, le fond.
Pour ce qui est du processus, les gouvernements ont un vaste éventail d'outils à leur disposition pour consulter les citoyens sur la réforme électorale. Ce processus peut parfois nécessiter la participation d'un organisme responsable des élections, comme ce fut le cas en Ontario pour la création de l'assemblée citoyenne et la tenue du référendum. Si et quand le processus nécessite la participation d'un organisme responsable des élections, les législateurs doivent accorder à cet organisme suffisamment de temps et de ressources pour respecter ses obligations. Le processus doit également tenir compte du fait que les organismes responsables des élections peuvent et doivent jouer un rôle dans l'éducation du public sur les élections.
Cela dit, ces organismes doivent nécessairement rester strictement impartiaux, particulièrement si un organisme doit également administrer un référendum ou un plébiscite sur la question. Je crois fermement qu'un tel organisme ne peut que fournir de l'information factuelle de base au moment du débat. Il ne doit pas être appelé à prendre position sur les mérites idéologiques de la réforme électorale. La neutralité que ces organismes doivent conserver, par définition, en serait compromise.
Enfin, pour ce qui est de formuler des recommandations sur l'essence des lois électorales, je peux vous assurer que tous les directeurs généraux des élections du pays réfléchiront longtemps avant de le faire. Si les législateurs du parti ministériel comme des partis de l'opposition se concentrent sur la perspective immédiate des prochaines élections, les administrateurs des élections doivent adopter un point de vue plus inclusif et à long terme sur les grandes incidences des modifications proposées. Je crois que les citoyens reconnaissent et écoutent les recommandations de leurs administrateurs des élections et que le public s'interroge quand ces recommandations ne sont pas suivies, sans explication, dans nos lois électorales.
Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole devant vous.
Avant de conclure, j'aimerais publiquement remercier M. Marc Mayrand de son leadership et de ses bons conseils à l'égard de mon organisation et de tous les organismes canadiens. Compte tenu du fait que M. Mayrand a annoncé sa retraite prochaine, je souhaite que les parlementaires soient conscients de toute sa contribution à notre pays.
Je vous remercie et je suis prêt à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de leur présence ici, et je souhaite très chaleureusement la bienvenue aux membres du public qui se sont rassemblés pour discuter de cet enjeu que nous jugeons fondamental.
J'aimerais préciser une chose, qui n'a peut-être pas encore été dite, c'est-à-dire que le mandat de ce comité est le suivant: « déterminer et étudier d'autres modes de scrutin, pour remplacer le système majoritaire uninominal à un tour... » C'est l'exercice que nous sommes en train de mener. C'est le cadre qui régit nos activités: les déterminer et les étudier.
Pour revenir à l'observation de M. Essensa, il a dit qu'il fallait étudier longuement et attentivement la chose. Je suis totalement d'accord. Je pense que le Parlement a commencé à y réfléchir en 1921, au moment de sa première étude sur la réforme du système électoral. Il y a eu 13 ou 14 études nationales —Elizabeth pourra me corriger — de la Commission du droit et d'autres instances. Je ne suis pas certain que la 14e ou la 15e ne nous permette vraiment d'étudier les autres possibilités.
Je me fonde sur l'idée selon laquelle nous changeons. La question, c'est comment et pour aller vers quoi. Je pense que les points de vue exprimés par nos deux témoins aujourd'hui sont tout à fait légitimes.
Monsieur Di Ciano, j'aimerais d'abord revenir sur certaines choses que vous avez dites.
Votre inquiétude concernant le scrutin préférentiel, en particulier, ou le vote transférable, c'est qu'il y ait des votes qui se perdent. Pour reprendre vos mots, il y en a qui se retrouvent à la poubelle. Plus on avance dans le processus électoral, plus il y a de votes qui ne sont tout simplement pas pris en compte.
Est-ce que je déforme ce que vous avez dit?
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Je vous remercie tous d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
Je tiens à saluer les collègues et l'équipe. Je tiens aussi à saluer M. Boulerice, qui se joint à nous aujourd'hui, ainsi que les gens dans l'assistance. Je vous remercie d'être venus nous entendre. Nous avons hâte de vous écouter. Ce sera plus tard aujourd'hui.
Je vais d'abord poser quelques questions à M. Essensa et, s'il me reste du temps, à M. Di Ciano.
Monsieur Essensa, selon ce que vous avez dit, pour qu'un changement soit réussi, un large consensus est nécessaire, et cela prend du temps. Vous avez dit que la réforme ou le nouveau modèle devait être bien compris, accepté, et qu'il devait être légitime aux yeux de la population.
Le gouvernement s'est engagé à changer le mode de scrutin d'ici la prochaine élection. Or le directeur général des élections, à Ottawa, nous a dit que, pour ce faire, il faudrait que le modèle soit voté, accepté, adopté au Sénat, revenu à la Chambre, et tout cela pour le printemps prochain.
À votre avis, est-ce réaliste?
Je vais poser la question suivante à M. Di Ciano, pour commencer, puis à M. Essensa.
Advenant qu'une réforme soit adoptée, que pourrions-nous faire pour qu'elle soit légitime pour la population?
Mon collègue M. Rayes a parlé plus tôt de référendum.
À votre avis, messieurs, y a-il d'autres façons de rendre ce processus légitime?
Faut-il un référendum avant de changer le mode de scrutin ou en même temps que l'élection, de façon à éviter que la population ait à se déplacer uniquement à cette fin?
Faut-il une majorité de députés ou un consensus parmi tous les partis représentés à la Chambre?
Selon quels critères la réforme serait-elle légitime?
Sur le plan légal, seul le gouvernement, qui est majoritaire, pourrait changer les règles. Or il n'y aurait pas de légitimité dans un tel cas.
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Je souhaite remercier les témoins de leur présence ici, aujourd'hui, et je remercie tous les participants de Toronto qui sont avec nous. J'espère que nous pourrons entendre le plus grand nombre de personnes possible pendant la tribune libre.
J'ai eu le plaisir, avant la réunion, de discuter un peu avec Greg Essensa et de l'entendre me dire qu'il appréciait beaucoup l'extraordinaire travail de sensibilisation que fait le Comité, au-delà de ce que les comités parlementaires font habituellement, notamment grâce aux tribunes libres et à sa tournée du pays. J'espère vraiment que cela donnera de la légitimité à nos travaux.
Je souhaite également vous remercier publiquement d'avoir pris la parole à titre de directeur général des élections de l'Ontario afin d'exprimer votre point de vue sur la Loi sur l'intégrité des élections pendant le processus législatif. Je pense qu'il était très important, à ce moment-là, de concentrer notre attention sur les véritables problèmes, comme les obstacles au vote, plutôt que les faux problèmes, comme la soi-disant fraude électorale massive au Canada.
J'aimerais d'abord poser une question à M. Di Ciano. Dans votre exposé, vous avez dit qu'à peine 3 % des Canadiens étaient mobilisés sur le sujet. Je souhaite vous aider un peu. Je pense que c'est une mauvaise interprétation des statistiques que nous a présentées Darrell Bricker, un sondeur. Il nous a présenté en détail une série de questions posées pour déterminer combien de personnes étaient au courant de la promesse selon laquelle les élections de 2015 seraient les dernières tenues selon le modèle majoritaire uninominal à un tour. Le chiffre obtenu était plus élevé, mais il descendait quand on demandait aux gens s'ils savaient qu'il y aurait une démarche publique sur la réforme électorale. L'échantillon le plus petit était celui des personnes au courant du fait que ce processus est enclenché. Bien honnêtement, je déplore surtout le peu d'intérêt des médias nationaux à l'égard de la question, ou même des médias locaux, pendant notre tournée nationale. Il est difficile pour les Canadiens de savoir qu'il y a une démarche en cours si le comité parlementaire en tournée au pays n'arrive même pas à attirer un journaliste local à ses audiences. En démocratie, les médias jouent un rôle important.
Je souhaitais simplement vous le préciser. Avez-vous d'autres sources d'information pour appuyer l'idée selon laquelle seulement 3 % de la population se soucie de cet enjeu?
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D'accord. Eh bien, vous serez très soulagé d'apprendre que l'un des principes de base sur lesquels s'appuiera le Comité dans ses recommandations, c'est qu'il nous faut préserver l'attachement des Canadiens au principe de la représentation locale. À en juger par tous les témoignages que nous avons entendus, et connaissant tous mes collègues, je ne crois pas qu'il y a la moindre chance que nous recommandions l'adoption des systèmes utilisés en Italie ou en Israël, et en tant que membre du Comité, je vous en donne ma parole. Ces systèmes ne conviennent pas du tout au Canada et ne correspondent pas aux cinq principes de la ministre.
Je sais que vous participez à la campagne Keep Voting Simple. J'espère que vous n'utiliserez pas les systèmes de l'Italie et d'Israël comme exemples de représentation proportionnelle, car ce sont des systèmes de liste purs qui ne comprennent aucun élément de représentation locale. Il est donc impossible que le Comité ou le gouvernement du Canada recommandent l'adoption de tels systèmes. Je veux vous rassurer à cet égard, et je vous encourage vivement à lire les principes.
Cela vous rassure-t-il? Vous n'avez pas du tout à vous inquiéter de cela. D'accord. Bien.
Monsieur Essensa, parmi nos autres principes, il y a la confiance du public et l'intégrité du système électoral.
La présidente de l'Institut sur la gouvernance, Mme Maryantonett Flumian, qui a témoigné devant notre comité, a dit que la démocratie, le vote et la réforme électorale constituent un écosystème comportant différentes variables. Vous avez parlé de l'une d'entre elles, à savoir le financement d'une campagne.
Je sais que la capacité de notre personnel électoral et du commissaire aux élections à enquêter sur des crimes au cours d'une élection est une question qui vous préoccupe également. Je crois comprendre que vous, monsieur, avez la capacité d'obliger des gens à témoigner dans le cadre d'une enquête.
Durant les 30 secondes qu'il me reste, pourriez-vous nous dire ce qu'Élections Canada devrait pouvoir faire pour mener des enquêtes?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tout le monde, merci de vos présentations très intéressantes. Je remercie aussi les gens de s'être déplacés pour venir participer à cette discussion essentielle et fondamentale à la qualité de notre vie démocratique.
Monsieur Di Ciano, si un jour vous avez souhaité une réforme du mode de scrutin, je crois que vous avez perdu la foi depuis.
Je ferai deux commentaires. D'abord, vous avez dit qu'il faut que notre système demeure simple. Au NPD, nous pensons qu'une règle qui est fort simple, c'est que 30 % des votes à un parti lui procurent à peu près 30 % des sièges. C'est simple, cela s'appelle la proportionnalité.
Vous avez aussi insinué que le mode de scrutin proportionnel pouvait entraîner davantage d'instabilité politique et provoquer plus d'élections qu'un système majoritaire comme celui que nous connaissons depuis 149 ans.
J'ai quelques chiffres devant moi. La Suède, qui a un mode de scrutin proportionnel avec une distribution des votes appelé « Méthode de Sainte-Laguë », a tenu 21 élections depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Irlande, qui a un mode de scrutin à vote unique transférable a eu 20 élections depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Allemagne qui a un mode de scrutin proportionnel mixte a eu 18 élections depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Canada, quant à lui, en a eu 23.
Alors, il n'y a pas de corrélation entre le type de mode de scrutin et le nombre d'élections qu'il peut y avoir dans un pays, à part peut-être l'Italie qui est le seul exemple qui revient constamment.
Monsieur Essensa, j'aimerais vous entendre au sujet de votre expérience comme directeur général des élections de l'Ontario. Quelles sont les raisons généralement données par les Ontariens pour ne pas se présenter aux urnes, pour ne pas aller voter?
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Lorsque je parle de réforme électorale, surtout à mes étudiants, je dis toujours que le diable est dans les détails. Évidemment, le moindre changement impliquera un grand nombre de petites décisions qui auront une incidence sur l'équilibre entre la reddition de comptes et la représentation.
Aujourd'hui, j'aimerais aborder deux aspects de la représentation qui, selon moi, sont essentiels lorsqu'on envisage toute forme de changement, particulièrement dans le cas d'un système de représentation proportionnelle.
Le premier aspect est la représentation locale. Il s'agit de l'un des principes énoncés dans le mandat du Comité, et c'est une caractéristique fondamentale — bon nombre diraient un avantage — de notre système actuel. Je crois que c'est très important pour les Canadiens. Les électeurs savent qu'ils peuvent s'adresser à leur député lorsqu'ils ont des questions, des commentaires ou des préoccupations, et le fait d'avoir un représentant local donne un visage humain au gouvernement. Le lien qui unit l'électeur et le député facilite également la reddition de comptes, étant donné que les électeurs sauront qui blâmer aux prochaines élections.
Par ailleurs, la représentation locale est également très importante pour les activités des partis. Les partis ne peuvent pas ignorer les circonscriptions s'ils veulent récolter des votes auprès d'elles. La campagne électorale compte pour beaucoup. De plus, de nombreux électeurs accordent une grande importance à la personne qu'ils vont élire et non pas seulement au parti qu'elle représente.
Si les Canadiens devaient perdre ce lien qui unit les électeurs et les députés locaux, un aspect important de la campagne électorale pourrait être compromis, et cela aurait un effet très néfaste sur les connaissances politiques des électeurs, leur participation et leur intérêt à l'égard des élections. Une étude du domaine des sciences politiques a révélé que les contacts personnels étaient importants et mobilisaient les gens. Étant donné que la participation est également un principe de ce système, il semble que la question soit assez pertinente.
Quelle est l'importance de la représentation locale dans les systèmes électoraux? Si le but est uniquement de maintenir les circonscriptions uninominales que nous avons à l'heure actuelle, les options sont donc très restreintes: le système uninominal majoritaire à un tour, le scrutin préférentiel ou le système mixte.
Toutefois, il est faux de prétendre qu'il ne peut y avoir de représentation locale dans les systèmes de représentation proportionnelle. Ce qui importe est la magnitude ou le nombre de sièges par circonscription. Tout nombre supérieur à un donnerait des résultats plus proportionnels que notre système actuel, et de nombreux systèmes partout dans le monde ont des circonscriptions à faible magnitude. Les experts diront que le nombre idéal se situe entre trois et sept.
Chose certaine, des circonscriptions plurinominales constitueraient un grand changement pour le Canada, mais elles ont déjà été utilisées au pays par le passé et elles n'élimineraient pas nécessairement tous les types de représentation locale auxquels les Canadiens sont habitués. La reddition de comptes est assurément plus claire dans des circonscriptions uninominales, mais elle est tout de même possible lorsqu'il y a un petit nombre de députés. De plus, le lien avec les électeurs serait affaibli dans une circonscription plurinominale, mais la nécessité pour les candidats de faire campagne ne serait pas complètement éliminée.
En fait, dans les circonscriptions plurinominales, les candidats pourraient être davantage motivés à séduire leurs électeurs et à les inciter à voter pour eux. Étant donné que la plupart des partis proposeront plus d'un candidat, ceux-ci auraient tout intérêt à se démarquer des autres, selon la nature du scrutin. Cela pourrait donc intensifier les campagnes électorales au sein des circonscriptions.
Selon moi, lorsqu'on choisit un système électoral, il est très important de veiller à ce que les candidats soient toujours motivés à faire campagne dans chacune des circonscriptions, car c'est un aspect important de notre système.
Le deuxième aspect de la représentation dont je veux parler se rapporte aux groupes sous-représentés. Des témoins qui ont comparu précédemment devant le Comité ont fait valoir que la réforme électorale ne garantissait aucunement une meilleure représentation des groupes sous-représentés, tels que les femmes et les minorités visibles. Ils ont tout à fait raison — je ne devrais pas être en désaccord avec mes collègues, n'est-ce pas? —, mais il y a plusieurs mesures qui doivent être prises, même au sein de notre système actuel, pour améliorer la représentation. Si on adopte un nouveau système électoral, il faudra analyser en profondeur les caractéristiques qui ont une incidence sur la représentation.
Nous savons qu'il y a plus de femmes élues dans les systèmes de représentation proportionnelle. Ce résultat peut se produire du seul fait d'une meilleure représentation sur les listes de candidats. Cela signifie que l'identité des candidats proposés par les partis est extrêmement importante.
La mesure dans laquelle la représentation influencera l'établissement de la liste des candidats peut varier, mais dans une société comme la nôtre, où les électeurs et les médias accordent une grande attention à de tels enjeux, je crois que cela ne passerait pas inaperçu si un parti ne proposait que des candidats de sexe masculin et de race blanche. Cela pourrait tout de même se produire. La recommandation visant les politiques supplémentaires à cet égard est un élément très important des systèmes électoraux.
De telles politiques, ou dans quelle mesure elles doivent être rigides, dépendront du système électoral choisi, y compris de notre système actuel. Tout incitatif financier destiné à encourager les gens à respecter ces politiques officielles — ou quotas — serait une bonne idée.
Dans tout système qui implique une liste de candidats, nous devons réfléchir à l'ordre des noms sur la liste. Dans un système à liste fermée, où les partis ont le plein contrôle de l'ordre dans lequel les candidats obtiendront des sièges, il est important d'alterner ou, du moins, de ne pas placer les groupes sous-représentés dans une position favorable. Dans les systèmes à liste ouverte, cela n'est pas aussi important. En faisant des recherches avec mes collègues, nous avons découvert qu'en laissant les gens voter dans un système à liste ouverte, où ils pouvaient choisir, on augmentait la représentation des femmes. N'est-ce pas là une bonne nouvelle? Le soi-disant désavantage que les femmes représentent n'a pas été étayé par des preuves.
Une répartition équitable des sièges risque davantage de se produire au sein des circonscriptions plurinominales, mais il est important d'être conscient des échappatoires qui existent. Les partis veulent gagner, ils veulent gouverner comme bon leur semble, et cela implique d'inclure les piliers de leurs partis au sein de leur équipe. Si on ne met pas en place des politiques qui accordent la priorité à la représentation plutôt qu'aux intérêts des partis, on pourrait perdre les avantages qu'offre un système de représentation proportionnelle.
Comme vous l'avez indiqué, je suis ici pour discuter des questions touchant les personnes ayant une perte de vision au Canada. Il est important de se rappeler que tous les Canadiens ont le droit de voter de manière indépendante, de vérifier si leur bulletin de vote a été coché correctement et de pouvoir le faire en secret. C'est un droit dont peuvent se prévaloir tous les Canadiens.
Même si je vais vous révéler mon âge, je dois vous dire qu'en 51 ans, je n'ai jamais pu voter sans aide ou en secret lors d'élections fédérales. Le processus électoral actuel au Canada n'est pas accessible aux personnes aveugles. Nous avons des bulletins de vote en braille, ou du moins avec les noms inscrits en braille, mais il reste que le bulletin de vote est toujours un bulletin de papier traditionnel. Nous avons un gabarit rigide en braille que l'on peut fixer par-dessus le bulletin de vote, mais à moins d'être un lecteur de braille — et on sait que c'est seulement 3 % des Canadiens qui le sont — vous ne pouvez pas utiliser le gabarit. En ce qui me concerne, je peux lire le braille et donc utiliser le gabarit, puis je peux cocher mon bulletin de vote, mais je ne peux pas le vérifier moi-même. Je dois donc demander l'aide de quelqu'un dans l'isoloir pour le faire.
Lorsque j'arrive au bureau de vote, les gens n'ont souvent pas réalisé qu'il y avait un bulletin de vote en braille, alors je dois demander de l'aide pour voter. Il y a donc un parfait inconnu qui m'accompagne. Je vais dans l'isoloir et je lui dis pour qui je veux voter, puis la personne coche mon bulletin de vote. En fait, la dernière fois que j'ai voté, la personne m'a demandé pour qui j'avais voté aux dernières élections. Je lui ai répondu que je pouvais lui dire pour qui je pensais avoir voté, mais que je ne pouvais pas lui garantir pour qui j'avais voté, étant donné que je n'avais aucune idée de ce qui avait été réellement coché sur le bulletin de vote.
La personne qui m'aide, malgré le fait qu'elle a prêté serment... Puis-je vous rappeler qu'un voeu de mariage est un serment et qu'il n'est pas toujours respecté...
Des voix: Oh, oh!
Mme Diane Bergeron: ...et c'est peut-être la même chose pour les gens qui votent à ma place. Je l'ignore, je ne les connais pas, alors leur serment ne veut rien dire pour moi.
Je pense que si on veut améliorer le processus électoral, il serait important d'envisager le vote en ligne, par exemple. Le vote doit être accessible par voie électronique. La technologie et la technologie adaptée ont énormément facilité la vie des personnes aveugles ou malvoyantes. Je ne dis pas que cela va régler le problème pour tout le monde, mais cela va certainement donner à la majorité des Canadiens aveugles et malvoyants la possibilité de voter de façon indépendante et confidentielle, de vérifier leur bulletin de vote et d'être considérés comme des citoyens égaux de ce pays. Il est temps qu'on nous traite ainsi.
Il y a aussi la question du vote obligatoire. Même si l'INCA ne se prononce pas sur cette question, je crois qu'il est important de se rappeler que si le système électoral n'est pas accessible à tous les Canadiens, des exceptions doivent être mises en place. Je ne crois pas qu'on puisse m'obliger à voter si je ne peux pas le faire en secret parce que le système n'est pas accessible.
Tout d'abord, j'encourage le Comité à envisager le vote en ligne, mais il faudra bien sûr s'assurer qu'il est accessible à tout le monde et qu'il a été mis à l'essai par des gens qui ont un équipement adapté pour veiller à ce que cela fonctionne réellement. Ensuite, je vous demanderais de bien vouloir exempter les personnes qui ne sont pas traitées de manière égale aux autres.
Merci.
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Tout d'abord, je tiens à remercier le Comité de m'avoir invitée à comparaître. C'est un honneur d'être ici aujourd'hui.
Je suis ici pour défendre la place des femmes en politique. Je suis l'une des fondatrices de l'organisme multipartite À voix égales, qui vise à promouvoir l'élection d'un plus grand nombre de femmes en politique. Je suis l'ancienne présidente nationale d'À voix égales et je suis également la fondatrice du groupe Campagne pour un Sénat à représentation égale. Nous réclamons un Sénat qui compte un nombre égal d'hommes et de femmes. Je suis aussi une spécialiste des sondages, l'ancienne vice-présidente principale d'Environics Research. Toutefois, je témoigne aujourd'hui à titre personnel, et non pas comme représentante de l'un de ces groupes.
Je ne suis pas une experte dans le domaine des systèmes électoraux, alors je ne compte pas me prononcer sur les subtilités de ces systèmes. Je me suis penchée sur la façon dont les systèmes pouvaient faire progresser les femmes en politique. C'est de ce point de vue que j'ai examiné nos institutions.
Je suis ici pour vous rappeler la triste réalité de la représentation des femmes au Parlement. Aujourd'hui, seulement 26 % des représentants élus sont des femmes, et ce pourcentage s'est accru d'un seul point depuis 2011 — soit une amélioration d'un pour cent en quatre ans. Nous pouvons faire beaucoup mieux.
De plus, le Canada occupe le 64e rang mondial. Je viens tout juste de regarder les statistiques de l'Union interparlementaire. Je dois vous dire que, depuis que je suis dans le domaine, le Canada ne s'est jamais trouvé en aussi piètre position au classement. Nous devons faire mieux.
Pourquoi est-ce aussi important? Les femmes doivent se faire entendre. C'est une question de représentation démocratique. Les décisions sont prises au Parlement. Les femmes doivent donc y avoir leur place. D'après mon expérience dans les sondages, je sais qu'il y a de nombreuses questions sur lesquelles les femmes et les hommes ne partagent pas la même opinion, et si les femmes sont absentes, leurs opinons et leurs points de vue sur les questions d'intérêt public ne seront pas bien représentés.
Comment peut-on remédier à la situation? La réforme électorale est l'un des éléments clés du changement et, avec un gouvernement résolu à changer les choses, nous avons maintenant la possibilité de mettre en place un système qui peut accroître la représentation des femmes.
Comme nous connaissons les faits entourant la représentation des femmes, nous en savons beaucoup sur recherches concernant les systèmes qui favorisent davantage l'élection des femmes. À voix égales a récemment publié un rapport à ce sujet. Le Mouvement pour la représentation équitable au Canada a fait un travail remarquable. L'UIP a aussi mené des recherches, tout comme la Bibliothèque du Parlement et beaucoup d'autres organisations.
La conclusion: les systèmes majoritaires, y compris le système uninominal majoritaire à un tour, ne sont pas les meilleurs systèmes pour élire les femmes. Selon l'UIP, les femmes ont remporté en moyenne 14 % de tous les sièges dans ce système en 2012. De façon générale, les femmes détiennent moins de 20 % des sièges dans les pays qui utilisent ces systèmes. Si l'on regarde les autres options, le scrutin préférentiel n'est pas mieux. Les systèmes de représentation proportionnelle sont préférables pour les femmes et, par conséquent, les systèmes mixtes, comme le scrutin mixte avec compensation, se situent quelque part entre les deux.
Selon un résumé préparé par À voix égales, les femmes détiennent plus de 25 % des sièges dans les pays où l'on retrouve divers systèmes de représentation proportionnelle et près de 23 % des sièges dans des systèmes mixtes. Parmi les 10 pays où l'on compte le plus de femmes parlementaires, 5 ont un système de représentation proportionnelle et 4 ont un système mixte.
Je crois qu'il faut également reconnaître que les systèmes de représentation proportionnelle, peu importe les éléments qui les composent, ne garantissent pas l'élection d'un plus grand nombre de femmes, et on sait que de nombreux pays qui ont élu plus de femmes ont adopté une certaine forme de quota. Selon un récent rapport de l'Union interparlementaire, plus de 120 pays doivent élire un nombre minimal de femmes, et parmi les 10 premiers pays du monde en matière de représentation des femmes, 7 doivent respecter un quota de femmes.
Même à eux seuls, les systèmes de représentation proportionnelle facilitent l'élection des femmes. C'est ce que nous pouvons constater, par exemple, en Finlande et au Danemark. Des études ont également démontré que le fait de modifier un système pourrait vraisemblablement augmenter le nombre de femmes élues, comme cela a été le cas en Nouvelle-Zélande.
Enfin, nous avons également la possibilité de créer notre propre système canadien.
Je ne suis pas certaine si le Comité a invité l'ancienne première ministre Kim Campbell à venir témoigner, mais sachez que Mme Campbell a proposé d'élire deux députés par circonscription, un homme et une femme, en indiquant qu'il s'agissait d'un moyen simple et efficace de garantir l'égalité des sexes. Mme Campbell estime que ce système cadre très bien avec notre système actuel, et elle est convaincue des avantages d'un système binominal. Dans ce système, nous votons tous pour les deux candidats. Les femmes ne votent pas uniquement pour les femmes et les hommes pour les hommes, mais nous votons tous pour un candidat de sexe féminin et un de sexe masculin au sein d'une même circonscription. Je vous prierais donc de vous entretenir avec Mme Campbell au sujet de sa proposition qui, à mon avis, est très novatrice et surtout élaborée au Canada.
En conclusion, nous avons ici la possibilité de modifier la façon dont nous élisons les Canadiens, grâce à un gouvernement fédéral qui est résolu à changer les choses. Faisons un choix judicieux, et optons pour un système qui représente mieux la moitié de notre population.
Merci beaucoup.
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Bonjour. Je souhaite la bienvenue à tous.
Je vais commencer par vous faire un commentaire, madame Diane Bergeron. En passant, vous avez le même prénom et nom de famille que mon enseignante en 6e année du primaire, qui était une professeure extraordinaire.
Votre témoignage nous touche beaucoup — je crois parler au nom du groupe. Il est incroyable d'entendre que, dans toute votre vie, vous n'avez jamais pu voter de façon décente et en toute confidentialité à une élection fédérale. Je crois qu'il faut que cela change. Nous en avons pris bonne note ici aujourd'hui.
J'émettrai toutefois une réserve quant au vote en ligne, qui pourrait donner lieu à des fraudes éventuellement. On a beaucoup entendu parler de cybersécurité, d'intimidation, de vol d'identité et même d'achat de vote. Donc, il faut rester prudents à cet égard.
J'aimerais maintenant faire un commentaire et adresser une question à Mme Dasco.
Le fait qu'il n'y ait pas 50 % d'élus au Parlement fédéral et dans les autres ordres de gouvernement est un constat d'échec du système électoral en partie, mais d'abord de notre société. Il y a une foule de mesures à prendre en considération. Il faut que cela change. Je pense que le projet de loi d'initiative parlementaire du parti de mes collègues est un pas dans cette direction.
J'aimerais vous questionner davantage sur le modèle mis en avant par Kim Campbell, qui a été par ailleurs dans le seul parti à avoir eu l'équité parfaite, à savoir autant d'hommes que de femmes. On se souviendra qu'elle avait été élue avec Jean Charest, à l'époque. Dans son modèle, de façon concrète, on doublerait la grandeur des circonscriptions, et il y aurait deux élus. Est-ce exact?
Je n'ai pas encore pu exprimer ma joie d'être à Toronto; je suis heureuse d'être dans ma ville. C'est bien d'avoir eu notre premier groupe de témoins tout féminin, et d'avoir réuni tous les membres du Comité.
Je suis née à Toronto et je suis députée de Brampton-Nord. Je suis très fière de dire qu'à Brampton, il y a plus de femmes députées qu'il y a d'hommes. Les femmes représentent 50 % des députés provinciaux, et notre mairesse est aussi un modèle de force féminine. Nous sommes très bien représentées à Brampton, et j'en suis fière. Je crois que le mentorat est important, et depuis que j'ai été élue au Parlement, j'ai pris sous mon aile plusieurs jeunes femmes. Je les invite à venir passer du temps avec moi à Ottawa pour assister à quelques intrigues politiques.
La première fois que je me suis présentée aux élections, beaucoup de gens qui ne gravitent même pas dans le monde de la politique m'ont dit que je ne devrais pas me présenter aux élections fédérales. On me disait que j'allais devoir déménager de toute façon, et que ce serait peut-être préférable de m'intéresser à la scène provinciale ou municipale. Plus jeune, quand les gens savaient que j'aspirais à devenir avocate et à me lancer en politique, on me proposait de plutôt me diriger vers l'enseignement, car c'est un métier plus propice à la vie de famille. Tout au long de la campagne, on entend des choses comme: « Allez-vous pouvoir supporter la pression? » Ce sont le genre de commentaires que les femmes entendent souvent.
Nous simplifions les choses en préférant un système électoral à un autre. Certains ont dit que cela permettrait plus de compromis, ou que le processus politique s'adoucirait et que plus de femmes y prendraient part. Je crois que c'est encore une fois de perpétuer le stéréotype que les femmes ne veulent pas s'engager en politique, et c'est un véritable problème. Je vous pose la question, madame Dasco. Est-ce que les femmes veulent s'engager en politique ou non, et si elles veulent s'engager, pourquoi ne sont-elles pas élues en nombre égal? Pensez-vous que le système électoral est à blâmer, ou faut-il surtout penser à établir un quota, ou faudrait-il une combinaison des deux? Quelles sont les autres barrières ou facteurs qui nous empêchent d'avoir un nombre égal d'hommes et de femmes pour nous représenter au pays?
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D'accord, cela me donne une idée.
Je vous suis reconnaissant de nous avoir fait part aujourd'hui de votre expérience personnelle. C'est un témoignage très éloquent.
Je vais maintenant m'adresser à la professeure Stephenson.
J'ai lu le même article qu'a lu mon collègue, M. DeCourcey. Dans votre conclusion, vous dites que si nous passons à un système différent, ce serait avantageux pour les petits partis. J'ai réfléchi à cela, et je vais vous faire part un peu de ma réflexion, mais ma question pour vous est la suivante: dans quelle mesure les petits partis en profiteraient-ils?
Je vais vous donner quelques exemples de ce à quoi j'ai réfléchi.
Dans la circonscription voisine de la mienne, les libertariens ont proposé un candidat. Dans ma circonscription, il y avait un candidat pour le Parti conservateur, un pour le Parti libéral, un pour le Nouveau Parti démocratique et un pour le Parti vert. Un certain nombre de personnes qui ont voté pour le Parti vert, par exemple, ont affirmé qu'il s'agissait véritablement de leur premier choix. D'autres électeurs ont voté pour le Parti vert pour protester, car ils estimaient que c'était la seule façon pour eux d'exprimer qu'ils étaient désillusionnés par le système. Ils ne voulaient pas appuyer aucun des trois principaux partis.
Durant les recherches que vous avez menées, vous êtes-vous fait une idée du nombre de personnes qui ne voteraient pas pour protester? Vous avez dit que le vote stratégique représente 3 %. Voter stratégiquement c'est davantage décider à la dernière minute de voter pour les libéraux plutôt que les néo-démocrates afin de déloger les conservateurs.
En ce qui concerne le vote de protestation, vous êtes-vous penché là-dessus durant vos recherches? J'essaie de savoir si ce vote pourrait nuire à certains des petits partis qui, selon les dires de certains, pourraient obtenir un siège dans le cadre d'un système de représentation proportionnelle. Est-ce que les électeurs choisiraient de voter pour un autre parti ou d'annuler leur vote plutôt que d'opter pour un vote de protestation? Est-ce que vos recherches indiquent cela ou donnent une idée de ce que pensent les électeurs?
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Je vous remercie beaucoup. Je suis ravie que tous les témoins soient des femmes, et je tiens à souligner que le parti ministériel a nommé deux femmes députées pour siéger au Comité.
Bien des gens ont affirmé que le système électoral empêche les femmes de se présenter. Personne ne m'a jamais demandé pourquoi je me suis présentée et comment j'ai réussi à gagner. Je peux vous assurer que le système uninominal majoritaire à un tour n'a aucunement influencé ma décision de me porter candidate et qu'il n'a eu aucune incidence sur le fait que j'ai remporté la victoire. C'est grâce à mon travail acharné et à ma détermination que je l'ai emporté. Je me suis présentée dans ma propre circonscription, où les électeurs n'avaient pas du tout l'intention de voter pour une candidate libérale anglophone, mais je me suis présentée quand même. J'ai remporté la victoire contre toute attente. J'ai travaillé fort et j'ai réussi.
Au sujet du commentaire à propos de l'armée, eh bien, j'ai deux fils qui font partie des Forces armées canadiennes et je siège au Comité de la défense nationale, alors je peux vous assurer que les dépenses militaires sont une priorité pour moi également.
Ce que je veux faire valoir, c'est que je ne crois pas du tout que notre système électoral a une incidence quelconque sur la décision des femmes de se porter candidates ni sur le fait qu'elles remportent des élections. Si nous voulons que davantage de gens se portent candidats, qu'il s'agisse de femmes ou de parents qui ont de jeunes enfants... Nous avons entendu dire que la distance est un obstacle. Si on habite en Colombie-Britannique, faire 10 heures de vol deux fois par semaine entre cette province et Ottawa a d'importantes répercussions sur la conciliation travail-vie personnelle. Le fait que les femmes députées n'aient pas droit à un congé de maternité constitue aussi un problème. L'absence de garderies était également un problème; nous venons tout juste d'en ouvrir une. Tout cela n'a rien à voir avec le système uninominal majoritaire à un tour. Je dois dire en fait que j'ai bien aimé être en compétition avec d'autres candidats; j'adore cela.
Il faut dire bien clairement que tous ces problèmes n'ont rien à voir avec le système actuel. J'en suis persuadée. Si nous continuons de jeter le blâme sur notre système électoral, nous ne parviendrons jamais à régler ces véritables problèmes.
J'aimerais obtenir votre opinion à ce sujet, car nous avons entendu le témoignage de Melanee Thomas, qui a elle aussi affirmé que tout cela n'avait rien à voir avec notre système électoral. J'aimerais entendre votre point de vue là-dessus.
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Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'exprimer. Je tiens à mentionner que je me sens particulièrement bien représentée au Comité puisque Ruby Sahota est députée de Brampton.
Je vais aller droit au but. Les Canadiens doivent bénéficier d'un système électoral équitable et efficace, car ils s'attendent à cela, et seul un système de représentation proportionnelle permettra de leur procurer cela. Nous nous en remettons à vous, nos députés, pour assumer le leadership nécessaire à l'atteinte de cet objectif. Les Canadiens ont de nombreuses préoccupations: la sécurité d'emploi, le bien-être de leur famille, l'environnement, les soins de santé, etc. Toutefois, nous ne pourrons pas nous attaquer à ces préoccupations tant que nous n'aurons pas amélioré les fondements de notre gouvernance. Il nous faut un gouvernement qui travaille pour nous et non contre nous.
Je suis venue pour vous décrire à quoi ressemblent ceux qui font partie des 3 % de la population qui suivent le dossier de la réforme électorale. Je ne sais pas si je représente le cas typique, mais j'entends beaucoup parler des gens comme moi.
Je suis une comptable fiscaliste à la retraite. Avant d'être en congé de maladie, mon quotidien consistait à travailler et à prendre soin de mes trois enfants en tant que mère monoparentale. J'ai voté contre la représentation proportionnelle lors du référendum en Ontario, car j'ai fondé mon opinion sur l'information que j'avais recueillie dans les médias que je parcourais durant mon heure de lunch. Maintenant, j'ai beaucoup de temps pour me demander pourquoi mes enfants n'auront pas les mêmes possibilités que j'ai eues. Je me demande pourquoi il y a autant de pauvreté alors que nous sommes un pays riche, pourquoi l'écart entre les riches et les pauvres se creuse, pourquoi les changements climatiques demeurent une menace, pourquoi les emplois précaires et la disparition des régimes de pension sont devenus acceptables, pourquoi les entreprises choisissent de mettre des milliards de dollars à l'abri du fisc au lieu de soutenir leurs collectivités grâce à leurs impôts.
En travaillant pour l'une des quatre grandes firmes comptables, j'ai appris quelque chose à propos de la culture des grandes institutions. Selon moi, deux choses sont importantes: les fondements et le leadership. Nous ne pouvons pas avoir une bonne gouvernance qui s'appuie sur des fondements qui séparent les Canadiens en gagnants et en perdants, qui visent à préserver la relation maître-serf et qui nuit à notre tendance naturelle à collaborer et à faire des compromis, des qualités qui ont si bien servi les Canadiens dans le passé.
La représentation proportionnelle est un petit changement qui peut changer la culture de notre gouvernance, pour la rendre véritablement représentative et responsable devant les Canadiens. La représentation proportionnelle rend possible d'autres changements grandement nécessaires. Elle constitue un droit civique fondamental que nous exigeons. Les Canadiens ont besoin dès maintenant de la représentation proportionnelle, car ils ont bien d'autres préoccupations pressantes auxquelles il faut s'attaquer.
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Je vous remercie beaucoup.
Je m'appelle Scott Allardyce. Je suis le fondateur de la Canadian Disability Alliance. Nous sommes un groupe de défense des intérêts des personnes handicapées. Nous sommes présents dans Facebook. Nous comptons environ 1 300 membres partout au pays. Nous existons depuis 2009. Nous n'appuyons aucun parti politique et nous ne nous opposons à aucun parti.
Nous avons formulé cinq recommandations. Je vais les énumérer très rapidement. Même si je sais que le Comité a pour mandat d'examiner la représentation proportionnelle et d'autres types de changements électoraux, nous aimerions également faire comprendre au Comité...
Je crois que parmi les témoins que vous avez entendus tout à l'heure, certains ont parlé des obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées. Nous aimerions que la méthode de scrutin soit modifiée pour permettre à des personnes de voter autrement qu'à l'aide d'un bulletin de vote papier. Mes recommandations, que je vais remettre à la greffière en partant, sont liées aux différents exemples que nous donnons.
Nous aimerions également qu'Élections Canada choisisse les bureaux de vote en fonction de leur accessibilité.
L'élément le plus important, c'est que nous croyons qu'Élections Canada devrait créer un poste d'ombudsman chargé des questions liées à l'accessibilité, de sorte que, lorsque les personnes handicapées éprouvent de la difficulté à voter ou des problèmes au bureau de vote, elles peuvent s'adresser à une personne en particulier à Élections Canada et lui faire savoir ce qui les ont empêchées de voter ou ce qui a rendu la tâche difficile.
C'est essentiellement les recommandations que nous avons à formuler.
J'aimerais remercier tous les membres du Comité. Je crois que vous faites un excellent travail, qui n'est pas facile. Je vous souhaite bonne chance dans vos délibérations. Merci beaucoup.
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Je représente environ 900 femmes de six clubs de Toronto de la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités. Nous sommes un organisme non partisan et autofinancé de défense des intérêts des femmes, qui a été créé en 1919. Nous avons également un bureau national.
Nous sommes ici pour appuyer un changement au système uninominal majoritaire à un tour. Ce système donne lieu à de fausses majorités, à des votes gaspillés et à des votes stratégiques. Même les 3 % dont on a parlé durant la discussion peuvent constituer un chiffre important dans une circonscription marginale, et je peux vous dire qu'il y en a des circonscriptions marginales à Toronto. Ce système donne lieu également à des campagnes électorales marquées par la confrontation, ce qui peut être difficile pour certains, et à des campagnes ignobles également.
Le système préférentiel dans les circonscriptions uninominales n'est pas mieux, car le gagnant se voit accorder toute la représentativité.
La FCFDU se joint à beaucoup d'autres organismes au sein de l'Alliance pour que chaque électeur et électrice compte pour appuyer la représentation proportionnelle. Nous voulons insister sur le fait que les pays qui ont adopté un modèle de représentation proportionnelle font élire généralement davantage de femmes députées. On en a parlé, alors je ne reviendrai pas sur les chiffres.
Qu'en est-il de Toronto, puisque nous sommes ici et que je représente les clubs de Toronto? La population de Toronto représente 7,5 % de la population canadienne, selon les données du recensement de 2011, et Toronto est un exemple parfait de l'absence de proportionnalité. Les Torontois ont voté en très grand nombre pour le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique lors d'élections récentes. Au sein de l'ancien gouvernement conservateur faussement majoritaire, la majeure partie de la population de Toronto n'était pas représentée à Ottawa.
À la suite du balayage libéral de 2015, qui a donné également une fausse majorité aux libéraux, les partisans du NPD et du Parti conservateur se sont trouvés à être sous-représentés à Toronto. Toronto est un moteur économique au Canada et un centre d'innovation et de diversité, à l'instar d'autres régions urbaines du pays. Tous les Canadiens sont touchés par la représentation de Toronto.
Je tiens à dire au Comité que nous le remercions de nous donner l'occasion de nous exprimer, et que nous avons besoin de la représentation proportionnelle pour qu'il y ait une représentation équitable pour Toronto et au sein du Parlement ainsi qu'une plus grande représentation des femmes à Toronto et partout au Canada.
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Bonjour. Pourquoi votons-nous? Pourquoi avons-nous des élections? Certains vous feront croire que c'est pour choisir ceux qui vont nous gouverner; autrement dit, voter vise à créer des gagnants et des perdants, et plus précisément, quelques gagnants et beaucoup de perdants.
Même si vous croyez que voter sert à cela, je vous dirais que notre système actuel n'est pas bien conçu pour atteindre cet objectif, car, parfois, le parti qui obtient le plus grand nombre de votes perd en fait les élections. Cela s'est produit à de nombreuses reprises au Canada, lors d'élections fédérales et provinciales.
Les élections ne sont pas une partie de hockey. L'objectif d'une élection est de nous permettre de choisir nos représentants, et nous avons tous le droit d'être représentés par une personne pour laquelle nous avons voté. Selon moi, il s'agit là de la définition de la représentation proportionnelle.
Notre système actuel ne nous permet pas de faire cela, comme on l'a souligné. En moyenne, les députés sont élus avec 40 à 45 % des voix. Certains d'entre vous sont élus avec 70 %, et d'autres avec 26 %. En moyenne, c'est 40 à 45 %, ce qui signifie que la plupart d'entre nous sommes « représentés » au Parlement par un député pour lequel nous n'avons pas voté. C'est un système tordu.
La plupart des députés représentent des électeurs qui n'ont pas voté pour eux. Lorsque vous êtes censés défendre les intérêts de vos électeurs, défendez-vous ceux des 40 % qui ont voté pour vous ou ceux des 60 % qui n'ont pas voté pour vous?
La représentation proportionnelle est indispensable.
Lorsque le Comité entamera ses délibérations, je lui recommande de faire la même chose que l'Assemblée des citoyens de l'Ontario et l'Assemblée des citoyens de la Colombie-Britannique. Dès le départ, vous devez supposer, bien entendu, que nous avons besoin d'un système de représentation proportionnelle. Partez de ce principe et le reste de vos délibérations consistera à déterminer quel type de système de représentation proportionnelle il nous faut, car il y aura des tonnes de décisions à prendre au sujet de tous les détails.
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Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'exprimer aujourd'hui.
Je m'appelle Naureen Rizvi. J'habite à Milton, dans la région d'Halton. J'ai deux enfants: une petite fille qui est en deuxième année et un petit garçon qui commence la maternelle cette année. Je suis également la directrice régionale pour l'Ontario chez Unifor. Parmi les 310 000 membres que nous avons, 160 000 se trouvent en Ontario. J'ai été élue au conseil régional pour représenter nos membres, défendre leurs intérêts et m'exprimer en leur nom au sujet des enjeux qui les concernent. Il s'agit entre autres bien entendu de l'éducation, des questions sociales et communautaires, des campagnes, de la solidarité et de la participation aux élections à tous les échelons. C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui.
Chez Unifor, nous considérons que tous ces enjeux sont liés à notre participation à la démocratie. Je vais vous faire part de quelques réflexions.
Je suis ici aujourd'hui parce que j'estime que la réforme électorale est la question la plus importante que l'on doit aborder en ce qui concerne la démocratie canadienne, particulièrement pour les générations à venir et les jeunes électeurs qui se désintéressent de l'actuel système politique.
Nous devons saisir l'occasion qui se présente, car elle ne se représentera pas de sitôt. Je suis ici pour vous dire que nos membres sont prêts pour un changement et qu'ils s'attendent à ce que vous apportiez ce changement. Tous nos partis politiques, sauf le Parti conservateur, ont conclu qu'il était temps que le Canada se joigne à la majorité des pays du monde civilisé en tenant des élections dans le cadre d'un système de représentation proportionnelle.
Dans ma municipalité, Milton, le résultat des dernières élections ne traduit pas la volonté des électeurs. Les conservateurs n'ont pas remporté la majorité des voix à Milton, et pourtant ils ont remporté le siège. Durant la dernière période électorale fédérale, j'ai fait campagne activement et j'ai souvent discuté avec des voisins qui m'ont confirmé qu'au lieu de voter pour la personne qu'ils souhaitaient, ils ont dû voter pour le candidat qui avait le plus de chance de défaire le candidat qu'ils aimaient le moins.
Les Canadiens méritent d'avoir un système qui leur permet de soutenir activement le candidat qui selon eux les représenterait le mieux et de voter pour lui. L'intégrité de la participation au processus électoral doit être rétablie.
Nous voulons des élections où chaque vote compte et qui rendent très peu probable, voire impossible, les fausses majorités. Nous voulons davantage de collaboration au Parlement et moins de partisanerie. Nous voulons moins de raisons pour voter stratégiquement et davantage d'occasions de voter pour un avenir prometteur. Nous voulons que les jeunes et tous ceux qui ont été marginalisés par la politique aient davantage de raisons de participer.
Mon syndicat, Unifor, a délibérément évité de mettre l'accent sur un modèle détaillé pour remplacer le système actuel. Lors de notre congrès national, au mois d'août dernier, les membres ont largement appuyé le passage à un système de représentation proportionnelle où les sièges sont répartis de façon à donner du poids à chaque vote. Nous nous attendons à ce que le Comité, au sein duquel tous les partis sont représentés, parvienne à un consensus ou à une décision majoritaire pour ce qui est de recommander un système de représentation proportionnelle qui soit facile à comprendre et à expliquer à nos membres et à notre communauté.
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Je m'appelle Michael Ufford. Je suis urbaniste à la retraite de la Ville de Toronto, et je témoigne à titre personnel.
Bonjour et good morning.
Je suis contre les systèmes de représentation proportionnelle, et j'aimerais expliquer comment ces systèmes ne répondent pas aux trois exigences de votre mandat.
La première exigence concerne l'intention des électeurs. De nombreuses personnes affirment que la représentation proportionnelle est meilleure à cet égard que le système uninominal majoritaire à un tour, mais j'aimerais dire qu'elle crée des gouvernements de coalition. Les coalitions, comme vous le savez, sont formées dans le cadre de négociations à huis clos visant à partager les postes au Cabinet afin d'accorder des concessions et parfois même de faire volte-face en changeant la politique ou les priorités d'un parti. Tout cela se fait après les élections, alors qu'il est devenu impossible de prendre connaissance du point de vue de l'électorat. C'est à cette étape, celle de la création de la coalition, que l'intention des électeurs est malmenée.
L'Allemagne, un pays qui utilise un système de représentation proportionnelle mixte, est actuellement régie par une grande coalition, qui — les politiciens le sauront — regroupe le principal parti de droite et le principal parti de gauche pour diriger le pays. Au Canada, l'équivalent serait un gouvernement formé de conservateurs et de libéraux qui dirigent en même temps. Les électeurs qui ont voté pour les conservateurs se retrouvent avec des libéraux, tandis que ceux qui ont voté pour les libéraux se retrouvent avec des conservateurs; et le NPD vit son pire cauchemar, probablement.
La deuxième exigence se rapporte à la complexité indue. La complexité du mode de scrutin à vote unique transférable fait en sorte qu'il faut des formules et des modèles mathématiques en vue d'établir les quotas nécessaires pour permettre à un candidat de gagner, et pour gérer le transfert compliqué de votes des gagnants aux perdants, et ainsi de suite. Il y a le calcul de Borda, la méthode de Hondt, le quota de Hare et le quota de Droop.
Bien des gens diront que cela ne change rien, car ce n'est que des fioritures, ou des détails, comme je l'ai entendu dire. Je ne suis pas politicologue, mais les politicologues disent tous que le résultat des élections varie selon la formule utilisée. Je ne crois pas que je voudrais me fier à un système qui présente ce genre de variation.
La troisième exigence est la représentation locale. Je pense que tout le monde convient que le système uninominal majoritaire à un tour est ce qu'il y a de mieux à cet égard.
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Bonjour, je viens de Barrie, en Ontario.
Je suis ici pour trois raisons. Premièrement, je veux écouter le Comité et voir comment le processus fonctionne. Deuxièmement, je veux vous communiquer les résultats d'une assemblée publique que nous avons tenue à Barrie. J'ai remis les notes à quelqu'un qui m'a promis de les faire traduire et de les remettre à votre groupe. Soyez donc à l'affût d'un titre comme « Discussion ouverte sur la représentation électorale non partisane ». Troisièmement, je suis ici pour m'exprimer à titre personnel.
Vous serez en mesure de consulter les notes portant sur les résultats de notre assemblée publique, et je veux donc tout simplement les résumer. Nous avons invité des gens d'environ cinq circonscriptions, et les participants venaient de trois circonscriptions fédérales et comptaient des gens affiliés au NPD, au Parti libéral, au Parti conservateur, au Parti vert et au Parti marxistes-léninistes. Nous avions parmi nous des représentants de sept groupes communautaires, y compris Barrie Pride, la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire du comté de Simcoe, la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario, la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités, l'Association canadienne des individus retraités, le Mouvement pour la représentation équitable au Canada, le Mouvement pour la représentation équitable au comté de Simcoe et Environmental Action Barrie/Living Green. Même si nous n'étions pas très nombreux à notre rencontre — nous étions 24 —, nous avons sans aucun doute excellé grâce au vaste échantillon de points de vue exprimés.
En fait, une seule personne dans la salle s'est dite favorable au système uninominal majoritaire à un tour. Toutes les autres voulaient une certaine réforme électorale et surtout une sorte de représentation proportionnelle. Je ne vais pas parler de toutes les raisons pour lesquelles les gens ne voulaient pas de système uninominal majoritaire à un tour. Je dirai toutefois que, une fois que votre Comité aura décidé de ce que nous ferons, il faudra éduquer les gens. Ce ne sont certainement pas les médias qui s'en occuperont. Les médias n'ont d'ailleurs aucun représentant ici aujourd'hui. En vertu de la Loi sur l'intégrité des élections, Élections Canada n'est pas autorisé, d'après ce que j'ai compris, à renseigner les adultes sur notre système électoral, et je ne suis donc pas certain de savoir qui s'occupera de renseigner les Canadiens.
Merci.
Je m'appelle Chai Kalevar, et je viens de la planète Terre. J'espère que la plupart d'entre vous peuvent en dire autant. Mon pseudonyme Twitter est planetrypatriate. Vous pouvez donc me suivre si vous voulez savoir ce que je pense.
Je crois que nous avons un problème ici. Je suis très heureux que nous soyons aussi nombreux, mais il y a malgré tout de nombreuses chaises vides. En entrant et en sortant, nous devons nous exposer un peu. Ce n'est pas exactement une situation amicale. Même pour se rendre aux toilettes, nous devons nous faire fouiller. Si l'on veut partir pour de bon, c'est deux fois plutôt qu'une. Je vous prie donc d'essayer de rendre l'expérience plus amicale pour accroître la participation.
Cela dit, la participation est également un problème le jour des élections, car les gens disent qu'ils sont trop occupés. Eh bien, s'ils sont trop occupés, nous pouvons créer un jour férié pour les élections. Qu'est-ce qui nous en empêche? Nous avons la fête du Travail. Nous avons le jour de la Famille. Nous avons des jours fériés ici et là. Pourquoi ne pas en avoir un pour les élections? C'est la première chose que je vous propose.
Cela dit, j'ajouterai que si nous décidons de tenir une sorte de référendum, je regrette de constater que le directeur général des élections de l'Ontario n'est pas ici. Il aurait dû expliquer que l'Ontario a bâclé son travail en tenant le même jour les élections et le référendum, pour l'amour du ciel. Les élections ont nui au référendum. Vous pourriez au moins confirmer que vous préviendrez une telle chose. Le référendum devrait se tenir très loin du jour des élections. Une année devrait séparer les deux ou au moins six mois.
Deuxièmement, je vais dire ce qui suit parce que nous avons de la difficulté à faire participer les jeunes. Nous devrions avoir de bons cours d'éducation civique dans les écoles secondaires — ce qui n'est pas le cas —, car ils ne comprennent pas ce qu'il en est. Pourquoi ne pourrions-nous pas le faire? Le gouvernement fédéral donne de l'argent aux provinces. Assurez-vous de faire de l'éducation civique une principale responsabilité. Après tout, nous dépensons l'argent des contribuables le jour des élections, et nous devrions donc le faire d'une manière qui favorise la participation des gens, surtout des jeunes. Comme on dit, si vous votez à 18 ans, vous voterez le reste de votre vie. Faites-les donc participer.
Merci.
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Je m'appelle Joyce Rowlands. Je comparais à titre personnel. J'habite à Toronto et je fais partie de la même minorité de personnes qui y sont nées. Je souscris aux points de vue exprimés par le conseiller municipal de la Ville de Toronto, qui est le premier témoin à avoir comparu cet après-midi.
Je suis ici pour exprimer mes préoccupations au sujet du processus précipité du Comité concernant une question cruciale pour notre démocratie. L'ampleur des consultations et de la participation des citoyens est tout à fait inadéquate d'après ce que j'ai pu voir jusqu'à maintenant. Même un petit pays largement homogène comme la Nouvelle-Zélande a mis en branle un vaste processus pluriannuel d'éducation et de consultation du public avant de tenir une série de référendums sur un nouveau mode de scrutin. Si le Canada adopte un nouveau système, nous pourrions nous en servir pendant des dizaines d'années, et la question mérite donc un processus plus rigoureux.
Je souscris à ce qui a été dit dans un article paru la fin de semaine dernière dans le Globe and Mail. Gordon Gibson a exhorté le gouvernement à ne pas s'engager dans des marécages constitutionnels — pour reprendre ses mots. Selon lui, tout changement apporté à notre système électoral est si important qu'il ne devrait pas être apporté par le gouvernement en place dans le cadre d'un processus précipité, mais il devrait plutôt venir des gens, car, après tout, la Constitution leur appartient. De plus, ce changement ne devrait pas être apporté dans le but de respecter un délai arbitraire établi à la suite d'une promesse électorale malavisée. Je dis cela en tant que libéral de toujours. Je pense que les Canadiens méritent mieux. Je ne pense pas qu'il faille bâcler le processus.
À propos de la réforme électorale, je ne suis pas favorable aux systèmes susceptibles de favoriser la prolifération de petits dossiers isolés ou de partis régionaux ainsi que la probabilité de gouvernements de coalition perpétuels. Divers systèmes de représentation proportionnelle pourraient permettre de mieux refléter la volonté populaire à la Chambre des communes, mais se traduiraient-ils par de meilleurs gouvernements? Les coalitions aboutissent souvent à des impasses politiques qui augmentent la fréquence des élections. À titre d'exemple, l'Espagne pourrait bien avoir ses troisièmes élections en moins d'un an.
Je crois aussi que la possibilité d'avoir un gouvernement majoritaire est une bonne chose. Les gouvernements majoritaires peuvent prendre des décisions difficiles qui reflètent la volonté populaire, ce qui pourrait être pratiquement impossible de la part de coalitions.
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J'ai trois points à faire valoir, et j'essaierai d'être brève.
Dans tous les classements internationaux de la démocratie, le Canada figure parmi les 10 pays en tête de liste, mais la Suède et la Finlande, qui ont recours à la représentation proportionnelle, se trouvent également parmi ces 10 pays. Ce que je veux dire, c'est que ce ne sont pas tous les systèmes électoraux qui sont bons pour un pays donné.
Un grand pays diversifié comme le Canada a-t-il besoin de circonscriptions uninominales? Les députés locaux procurent un lien essentiel avec Ottawa, ce qui donne de la visibilité au gouvernement dans des endroits comme, disons, le nord de la Colombie-Britannique ou le Québec rural. Les grandes circonscriptions seraient totalement boiteuses, disons, dans le nord de l'Ontario.
La France constitue un bon exemple de pays ayant trouvé un système électoral qui convient à ses particularités géographiques et à sa culture. Pendant des dizaines d'années, des gouvernements instables et la représentation proportionnelle lui ont donné du fil à retordre. Le président de Gaulle est ensuite arrivé. Il a divisé la France en circonscriptions uninominales et mis en place un autre mode de scrutin. Ce mode de scrutin convient parfaitement à la France, qui a des gouvernements stables et efficaces depuis 50 ans.
Le deuxième point que je veux faire valoir, c'est qu'une société diversifiée comme celle du Canada a besoin de députés locaux et de circonscriptions locales. J'adore les élections. J'adore me rendre au bureau d'un candidat et voir des gens travailler ensemble pour élire un député local. Une personne en fauteuil roulant fait des appels; des jeunes se précipitent à l'extérieur pour accrocher des pancartes; et toutes sortes de gens ayant différentes compétences et diverses origines ethniques travaillent ensemble.
Il faudrait peu de temps après l'adoption au Canada d'un mode de scrutin de liste pour que vous ayez une liste de musulmans, une liste de sikhs, une liste de femmes et ainsi de suite, ce qui diviserait notre société. Ce serait très dangereux. Nous avons eu beaucoup de succès en intégrant différentes populations. C'est le deuxième point que je voulais soulever.
Mon troisième point se rapporte à la question dont nous avons tant entendu parler, à savoir l'élection d'un plus grand nombre de femmes. Je pense qu'il est très important dans une démocratie libérale que chaque vote compte, que tous les électeurs soient égaux en théorie. Cela n'a donc pas d'importance. Un homme député peut représenter des femmes; une femme députée peut représenter des hommes. Des gens ayant différentes origines ethniques peuvent se représenter l'un l'autre. Si nous commencions à avoir des quotas pour les femmes, nous devrions peut-être en avoir pour les Autochtones, et ensuite pour les minorités visibles, et peut-être pour les personnes handicapées. Il nous faudrait peu de temps pour diviser notre électorat en petits groupes distincts.
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Je m'appelle Linda Sheppard. Je suis ici parce que je fais de la politique locale depuis de nombreuses années, comme vous pouvez le voir à mes cheveux.
J'ai été très frustrée de constater à quel point il est difficile d'apporter des changements. C'est pour cette raison que je témoigne aujourd'hui pour préconiser le passage à un mode de scrutin proportionnel.
Comme beaucoup de Canadiens, jusqu'à il y a environ 12 ans, je me préoccupais peu du système électoral. Je ne m'étais pas rendu compte que nous pouvions élire un gouvernement majoritaire en obtenant 39 % des voix. En même temps que je commençais à avoir conscience du système que nous utilisons, j'ai également pris connaissance d'autres pays qui en utilisent un autre. Je respectais les politiques sociales de ces pays, dont la Suède, la Norvège et la Nouvelle-Zélande, et le fait qu'un plus grand nombre de femmes y étaient élues régulièrement.
Comme vous le savez, dans ces pays, lorsqu'un parti obtient 39 % des voix, il se retrouve avec 39 % des sièges, ce qui signifie qu'un large éventail de positions politiques se fait entendre régulièrement au Parlement, beaucoup plus que dans le cadre d'un système uninominal majoritaire à un tour.
Toutefois, pour moi, comme pour d'autres femmes que nous avons entendues ici, l'un des éléments au coeur de la question est que plus de femmes sont régulièrement élues dans les pays se servant du scrutin proportionnel, certainement plus de femmes que dans les pays utilisant un système uninominal majoritaire à un tour. Je pense que, étant donné que nous représentons plus de 50 % de la population, je veux une assemblée législative formée d'environ 50 % de femmes. Ce n'est pas irréaliste; nous pouvons y parvenir. Je pense que la meilleure façon d'y arriver est de commencer par adopter un mode de scrutin proportionnel, car cela facilite la tâche des partis qui veulent avoir plus de candidates. Nous élirions ainsi un plus grand nombre de femmes.
Je demande à votre Comité de recommander un modèle proportionnel pour faciliter ce changement et beaucoup d'autres changements positifs qui s'opéreront quand le vote de tous les électeurs servira à élire quelqu'un qui les représentera.
Merci.
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Merci. Je suis extrêmement reconnaissant de la mise sur pied de ce Comité, et que vous y siégiez et possédiez un droit de vote, madame May. C'est extrêmement important.
Je ne pense pas que nous soyons ici pour savoir si la représentation proportionnelle est un système électoral plus juste et équitable, car c'est le cas par définition et en pratique. Nous sommes plutôt ici pour savoir si, en tant que Canadiens, nous sommes prêts pour un tel système. Pour ma part, je le suis, et je pense que cela s'impose depuis longtemps.
Quand j'ai dit « par définition », je faisais seulement allusion au mandat. Selon le dictionnaire, le mot « proportionnel » signifie équitable et comparable, c'est-à-dire que chaque voix est assortie d'une représentation plus équitable ou plus comparable. Voilà ce qu'il en est. C'est plus équitable que le système actuel; ce n'est pas parfait — nous n'avons pas besoin d'être parfaits, juste plus équitables —, mais la représentation refléterait une plus grande proportion de nos voix.
L'approbation des Canadiens ne dépend pas d'une compréhension commune d'un système donné avant d'en adopter un nouveau, mais plutôt d'une volonté plus commune à l'égard d'un système équitable et comparable de manière générale.
En tant qu'humains, nous sommes réticents au changement, mais tout aussi en mesure de s'y adapter. Le référendum sur la représentation proportionnelle provinciale a échoué en Colombie-Britannique surtout parce que, à mon avis, la majorité devait correspondre à 60 % des voix. La règle électorale d'un système uninominal majoritaire à un tour normal, selon laquelle il faut obtenir une majorité de 51 % pour gagner, a été modifiée de façon arbitraire pour ce référendum. Ne répétons pas la même erreur.
Le dernier point que je veux aborder, étant donné que nous avons parlé des différents systèmes, concerne l'idée du déplacement de députés, qu'il s'agisse de trois, de quatre, de cinq ou même d'un dans chaque circonscription — peu importe ce qu'il en est. Par exemple, des députés conservateurs qui sont maintenant dans les Territoires du Nord-Ouest, où ils parlent à des électeurs principalement autochtones et les représentent, représenteraient ensuite des gens de Shaughnessy ou de Downtown Eastside. Lorsque des députés écoutent toutes sortes de gens au pays et leur parlent, ils commencent à comprendre comment travailler avec eux.
Merci.
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Merci. Je témoigne à titre personnel, mais j'estimais ne pas pouvoir me faire bien entendre seule, ce qui explique pourquoi je me suis jointe au groupe.
Toutes les fois que j'ai voté, je constatais que je votais pour quelqu'un que je n'aimais pas vraiment, car la troisième personne était encore pire. Un voisin m'a parlé des différents systèmes électoraux — ce qui m'a laissée perplexe — et du fonctionnement de la représentation proportionnelle. Je lui ai dit: « Wow, je vois; cela semble raisonnable; l'électeur est au sommet de la pyramide. »
Quelqu'un m'a remis les études portant sur la réforme électorale. Elles sont tout simplement incroyables. Il y en a une de la Commission du droit du Canada, qui remonte à 2004, dans laquelle il est écrit que la représentation proportionnelle est la meilleure solution qui soit. Qui y a-t-il d'autre à entendre, même si ce n'est pas les gens qui manquent?
Le premier ministre Trudeau et le Parti libéral ont ensuite promis, avant les élections, que c'était les dernières ayant recours au système uninominal majoritaire à un tour, et que chaque voix allait compter. Mon expérience m'a appris que mon vote ne comptait pas. Les électeurs sont d'accord. Ils ont donné le pouvoir aux libéraux, qui ont obtenu l'appui de nombreux jeunes parce qu'ils croyaient à ces promesses.
Dans votre comité électoral, vous représentez le public, car vous avez obtenu le vote populaire, ce qui est une représentation proportionnelle. Des experts vous ont renseignés. Comment pouvons-nous en faire autant pour le public? Nous ne le pouvons pas. Vous représentez légitimement le public en siégeant ici aujourd'hui, en tant que Comité. Il y a de nombreux dossiers importants. Il y avait la question du droit de vote des femmes et des soins de santé, qui ont fait l'objet de lois légitimes du Parlement. C'est pourquoi il serait légitime que cette question, à savoir la mise en place d'un nouveau système électoral, fasse l'objet d'une loi du Parlement.
Un référendum compterait 300 millions de dollars, qui pourraient être gaspillés.
Les gens du Parti libéral ont le pouvoir de remplir la promesse qu'ils ont faite et de remplacer le système uninominal majoritaire à un tour. Ne décevez pas et ne découragez pas ces jeunes qui vous ont fait confiance. Vous détenez le pouvoir. Je vous prie d'être courageux, comme vous l'avez été au moment de faire cette promesse.
Merci.
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Avant de commencer, puis-je faire un court sondage? Personne ne l'a fait. Nous avons des femmes, des hommes et aucun professionnel de l'informatique — et le débat vise entre autres à déterminer si des ordinateurs doivent être utilisés dans notre processus électoral.
Je possède deux entreprises d'informatique. En fait, Elizabeth May fait partie de mes clients. Elle ne le sait pas. Elle ne connaît probablement pas le nom de l'entreprise — il s'agit de Guestlist, mais là n'est pas la question. Mon autre entreprise a travaillé avec le gouvernement fédéral, ce qui m'a permis de découvrir de nombreuses vulnérabilités graves en matière de sécurité, notamment en ce qui a trait au recensement et à des aspects de notre appareil militaire, ainsi que celui de pays alliés. Nous ne sommes pas rendus au point où nous pouvons faire confiance aux systèmes informatiques que nous créons pour une chose aussi importante que nos élections.
Dans le choix d'un système électoral, je vous prie d'envisager la non-informatisation. S'il est nécessaire de l'informatiser, veuillez noter qu'il existe une différence entre un système informatisé connecté à Internet et un système informatisé qui ne l'est pas.
Il existe quatre types d'attaques: la fabrication, le vol, la surveillance et le blocage. Il est impossible d'empêcher la fabrication lorsqu'on utilise un système électoral connecté à Internet.
La Russie s'ingère actuellement dans les élections américaines, et elle s'ingérera dans les nôtres à moins que nous en protégions le processus. S'il est nécessaire d'avoir un système électoral électronique, veillez à ce que la connexion soit uniquement sortante — c'est-à-dire une connexion radio ou UDP sortante — et veillez à avoir un bulletin de vote imprimé qui peut être déposé dans la boîte de scrutin et qu'un observateur peut vérifier après avoir demandé un recomptage des votes à un bureau de scrutin. Même le recours à des techniques comme le prélèvement d'un ensemble d'échantillons statistiques ne garantira pas la tenue d'élections équitables, car l'auteur d'une attaque peut déterminer à quels bureaux de scrutin s'en prendre en utilisant des systèmes complexes de numérotation statistique.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'écouter.
Je m'appelle John Deverell. Je suis journaliste à la retraite du Toronto Star, conseiller national auprès du Mouvement pour la représentation équitable au Canada et membre du Parti vert du Canada. Je témoigne uniquement à titre personnel.
Ce n'est pas la première fois que vous l'entendez, mais, à l'heure actuelle, dans le cadre du système uninominal majoritaire à un tour, la moitié des électeurs au Canada n'élisent personne; voilà un fait établi. C'est scandaleux. Ce n'est pas une démocratie représentative. À moins que ce soit une propagande pour dissimuler une bien triste réalité, il est inexplicable que l'on qualifie de « démocratie représentative » un système dans lequel le bulletin de vote de la moitié des électeurs a un effet placebo, aucune incidence sur la composition de la Chambre des communes.
Cela dit, au moins trois partis politiques au pays ont heureusement compris cette réalité et promis de faire en sorte que chaque vote compte. Il s'agit du Nouveau Parti démocratique, du Parti vert et, depuis juin 2015 — et c'est un progrès important —, du Parti libéral du Canada. Justin Trudeau, sous les applaudissements des candidats libéraux qui l'entouraient, a pris la parole et dit ceci: « Nous ferons en sorte que chaque vote compte. » C'est formidable. C'est ce que nous appelons une occasion historique.
Une grande majorité des députés s'est engagée à faire en sorte que chaque vote compte, ce qui m'amène à une question que je veux poser aux libéraux membres du comité. À toutes les assemblées publiques auxquelles les gens se rendent, des assemblées organisées par des candidats libéraux, pourquoi entendons-nous tant parler des avantages et des inconvénients du système uninominal majoritaire à un tour ainsi que des avantages possibles du vote préférentiel, qui est le frère dopé aux stéroïdes du système uninominal majoritaire à un tour? Il n'y a aucune raison de tenir ces discussions. Les discussions devraient porter sur la façon de faire en sorte que chaque vote compte. J'aimerais vraiment que le Parti libéral fasse preuve de plus de leadership à cet égard, car c'est la promesse faite par vous et votre chef.
Pour ce qui est des néo-démocrates, nous savons que vous êtes très favorables à la représentation proportionnelle mixte. La question est de savoir si, en tant que comité multipartite, vous faites vraiment preuve de souplesse, si vous êtes vraiment déterminés à vous débarrasser du système uninominal majoritaire à un tour et, par conséquent, si vous êtes ouverts à d'autres façons de faire en sorte que chaque vote compte.
Je vous demande tous ceci: auriez-vous l'obligeance de mettre de côté l'obstructionnisme partisan et de poursuivre vos efforts visant à faire en sorte que le vote de chaque Canadien compte?
Je m'appelle Ben Trister. J'ai eu le plaisir de comparaître devant des comités de la Chambre des communes et du Sénat au nom de l'Association du Barreau canadien, de la Chambre de commerce du Canada et de la Coalition pour des frontières sécuritaires et efficaces sur le plan commercial, mais c'est la première fois que je comparais à titre de retraité et je vous remercie de m'en donner l'occasion.
La réforme électorale constitue à mon avis l'enjeu le plus important dont le Parlement est saisi aujourd'hui, parce que les résultats de nos élections ont une incidence sur nos politiques concernant des enjeux fondamentaux, voire existentiels, comme les changements climatiques. Évidemment, notre système électoral est à la base même de notre démocratie. J'ai étudié les divers systèmes en usage dans d'autres pays et j'ai trouvé qu'ils posaient trop de problèmes aux fins de notre étude.
Un des problèmes du mouvement pour la réforme électorale au Canada, c'est que les partisans de la réforme n'ont pas réussi à s'entendre sur un mode de scrutin précis, car les différents systèmes comportent trop de lacunes et les gens argumentent sans cesse sur le système à privilégier. Si nos prétendus férus de démocratie ne peuvent s'entendre sur le choix d'un mode de scrutin, comment peut-on s'attendre à ce que les Canadiens parviennent à le faire?
En tant que citoyen préoccupé — et aussi en tant que retraité ayant trop de temps libre —, j'ai décidé de voir si je pouvais créer un modèle électoral proprement canadien et de vous le présenter. Après plus d'un an de travail et grâce à l'aide de ma brillante fille, Rachel, j'ai présenté mon mémoire et ma proposition au Comité cet après-midi. Notre système électoral doit être le plus facile à comprendre possible et doit permettre une représentation adéquate. Malgré leurs possibles qualités, les systèmes complexes sont trop susceptibles d'être mal interprétés et d'entraîner des campagnes trompeuses contre la réforme. Les Canadiens pourraient très bien rejeter un système qui ne serait pas simple et choisir de s'accommoder d'un mal qu'ils connaissent, et nous aurons ainsi perdu une occasion historique.
J'ai nommé mon système la représentation proportionnelle ordonnée. Dans un système de RPO, le scrutin se déroulerait selon la méthode actuelle, c'est-à-dire qu'il y aurait un vote dans chaque circonscription. La différence réside dans la façon dont on comptabiliserait les votes pour déterminer les candidats vainqueurs. On compterait toutes les voix exprimées dans l'ensemble du pays et les sièges seraient attribués selon la part des suffrages obtenus par les partis. Après le décompte des voix, Élections Canada créerait des listes pour chaque parti et classerait les candidats selon la part des suffrages obtenus dans leur circonscription respective. Le candidat ayant obtenu le pourcentage des suffrages le plus élevé se retrouverait à la tête de la liste de son parti, tandis que celui ayant obtenu la part la plus faible serait inscrit en bas de liste. Disons que la Chambre des communes compte 100 sièges et qu'un parti remporte 50 % des sièges. Il aurait alors 50 sièges, évidemment, et les candidats élus seraient les 50 premiers candidats figurant sur la liste de ce parti.
Dans le système actuel, l'écart d'attribution des sièges à la Chambre des communes est de 21,5 %. Dans un régime de RPO, cet écart est réduit à 0,3 %. La RPO correspond en tous points au mandat du Comité et satisfait aux cinq principes énoncés dans la motion de création du Comité. Il y a d'autres avantages, y compris — mais sans s'y limiter — une meilleure distribution géographique des sièges pour chacun des partis nationaux. Le pourcentage de femmes élues serait augmenté, et la Chambre des communes serait composée de gens ayant obtenu, en moyenne, plus de voix que ce qu'on voit dans le système actuel. En outre, Élections Canada pourrait facilement mettre en oeuvre un nouveau système. Vous verrez en consultant mon mémoire que la description détaillée de ce processus ne fait qu'une page.
Je vous serais reconnaissant d'étudier cette proposition. Vous l'avez en mains. C'est avec plaisir que je vous fournirai toutes les données sous-jacentes dont vous pourriez avoir besoin.
Merci.
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Je tiens d'abord à vous remercier de nous accueillir, et je remercie le gouvernement et le Comité d'avoir lancé ce processus de consultation. C'est formidable.
Je m'appelle Erin Harrison. Je suis la directrice régionale du Congrès du travail du Canada pour la région de l'Ontario. Aujourd'hui, j'aimerais vous parler de la position du Congrès du travail du Canada. Nous représentons 3,3 millions de membres répartis dans l'ensemble du pays. La position de l'organisme a été adoptée à l'issue d'un vote démocratique, ce qui est semblable à ce que l'on voit au Parlement. Toutes nos prises de position doivent être adoptées par l'intermédiaire de la structure de prise de décision du mouvement syndical. Je ne crois pas que quiconque ici sera surpris d'apprendre que nous ne sommes pas favorables au système uninominal majoritaire à un tour.
Voici pourquoi: aux élections de 2015, neuf millions de votes censés représenter l'opinion politique des électeurs n'ont pas été pris en compte pour l'élection de députés. De nombreuses personnes présentes dans cette salle aujourd'hui ont tenu des propos semblables, je crois. Trop souvent, dans le système actuel, un parti peut obtenir une majorité même s'il n'a pas recueilli plus de 40 % des voix.
Notre système actuel cause également des tensions à la Chambre des communes et force des gens à donner leur appui pour des choses auxquelles ils ne sont pas nécessairement favorables. Cela entraîne donc parfois la mise en place, au sein des partis, d'un vote stratégique. Par conséquent, la population du pays ne se retrouve pas nécessairement à voter pour ce qu'elle veut vraiment.
Ce que nous demandons, c'est que le nouveau système soit fondé sur trois principes. Premièrement, aucun parti ne pourrait obtenir une majorité de sièges à la Chambre des communes sans avoir obtenu la majorité des voix. Deuxièmement, toute réforme doit viser à ce que le nombre de sièges accordé à un parti soit proportionnel à la part du vote populaire qu'il a obtenu. Troisièmement, toute réforme devrait également tenir compte de l'importance de la représentation locale.
Je tiens à préciser que ce que nous préconisons, c'est la mise en place d'un système de représentation proportionnelle mixte.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de prendre la parole.
Je m'appelle Mojdeh Cox. Je travaille au Congrès du travail du Canada, mais comme les gazouillis que je publie, mes propos représentent mon point de vue personnel.
Les Canadiens ont l'occasion de choisir un système électoral juste qui favoriserait une meilleure participation des citoyens au processus politique. La façon la plus simple d'obtenir un système plus représentatif serait que le Canada adopte un système fondé sur la représentation proportionnelle, et je vais maintenant vous dire pourquoi il est temps de faire un tel changement.
Dans un système de représentation proportionnelle, la distribution des sièges correspond à la volonté de la population. Donc, un parti qui obtient 30 % des voix obtient 30 % des sièges.
Nous sommes également conscients que notre système électoral est dépassé. Il s'agit en quelque sorte d'un dinosaure de la démocratie. Un parti ayant obtenu moins de 50 % des voix peut détenir 100 % du pouvoir, ce qui est injuste.
La représentation proportionnelle offre aux électeurs un plus grand pouvoir quant à la détermination du programme du gouvernement. Elle encourage les gens à voter selon ce qu'ils souhaitent plutôt que de voter pour ceux qui, selon eux, ont des chances de l'emporter.
Concrètement, la représentation proportionnelle force les partis à collaborer pour atteindre des objectifs. Plutôt que de travailler ensemble, les partis se battent pour obtenir la majorité des sièges, ce qui accentue les clivages politiques.
Actuellement, l'un des principaux problèmes est que les gens pensent que leur vote n'a pas de poids. Cela porte un grand préjudice à notre démocratie. Plutôt que de voter pour leur premier choix, les gens votent souvent pour un autre parti. Autrement dit, il s'agit d'un vote stratégique, ce qui peut être tout aussi désastreux.
La représentation proportionnelle empêche les abus de pouvoir, car dans ce système, il est rare qu'un parti détienne tout le pouvoir. Avec la représentation proportionnelle, les gouvernements ont tendance à être plus responsables sur le plan financier. La responsabilité est partagée entre les divers partis et les risques associés à la mauvaise gestion sont plus grands. Un parti qui perd l'appui de la population est certain de perdre des sièges, ce qui réduit nécessairement son poids politique. Nous devons donc passer à la représentation proportionnelle.
Merci beaucoup.
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Je m'appelle Mark Brown. Je viens de Brampton-Nord et je représente le Toronto and York Region Labour Council.
Je vous remercie encore une fois de cette occasion.
Le Toronto and York Region Labour Council estime que chaque vote compte et que tous les votes devraient avoir la même valeur, mais cela n'a pas été le cas lors de l'élection de 2015, malheureusement.
Plus de neuf millions de votes ont été gaspillés, ce qui signifie que ce sont des voix qui ont été exprimées pour un candidat qui n'a pas été élu, étant donné que nous avons un système uninominal majoritaire à un tour. Le a donc promis que l'élection de 2015 serait la dernière élection à être tenue selon le système uninominal majoritaire à un tour.
Le Labour Council appuie depuis longtemps Représentation équitable au Canada dans ses efforts visant la réforme électorale et l'adoption de la représentation proportionnelle.
La grande majorité des pays de l'OCDE a recours à la RP — la représentation proportionnelle — pour l'élection de leurs gouvernements respectifs, ce qui mène à la création d'administrations stables qui gouvernent de façon efficace.
La représentation proportionnelle se présente sous diverses formes, mais en 2007, le Labour Council a appuyé une recommandation de l'Assemblée des citoyens sur la réforme électorale de l'Ontario visant la transition vers un système de représentation proportionnelle mixte, qui est expliqué en détail dans le document que vous avez devant vous, intitulé Make Every Vote Count.
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Bonjour. Je m'appelle Brynne Sinclare-Waters. Je travaille dans le secteur de l'éducation postsecondaire et je suis également membre de la section locale 1281 du Syndicat canadien de la fonction publique.
J'ai grandi dans une société de plus en plus marquée par l'inégalité. Les 100 PDG les mieux payés du Canada ont, en moyenne, un salaire 184 fois plus élevé que celui du travailleur canadien moyen. Une part bien trop élevée de la richesse et du pouvoir repose entre les mains d'une élite réduite, tandis que le reste de la population a de la difficulté à payer ses dettes et occupe des emplois mal rémunérés.
L'inégalité croissante entraîne une désaffection à l'égard de notre système économique et politique. Je crois que la démocratie doit faire contrepoids à ces tendances, mais le système politique actuel ne nous est pas très utile à cet égard.
Selon mon expérience, il arrive trop souvent que des gens — dont de nombreuses personnes actives en politique, préoccupées par l'inégalité croissante et cherchant activement à rendre l'économie plus équitable, par exemple, en militant pour le salaire minimum à 15 $ — trouvent qu'il ne vaut pas la peine de participer au processus électoral. C'est un problème.
Un système de représentation proportionnelle peut aider à remédier au manque d'engagement et à favoriser la création d'une société juste dans laquelle le pouvoir politique et économique est moins concentré.
Les études démontrent que les inégalités sont beaucoup moins prononcées dans les pays dotés de la représentation proportionnelle et que la hausse de la proportionnalité d'un système contribue à la réduction des inégalités. Il en est ainsi parce que lorsqu'un système est plus représentatif, la population participe davantage et le gouvernement tient compte des demandes d'un plus large éventail d'électeurs.
Les experts ont également fait valoir que la représentation proportionnelle peut aussi contribuer à limiter l'emprise des élites sur les processus de prise de décision. Si on offre aux citoyens plus de moyens pour faire entendre leurs points de vue au Parlement, il deviendra plus difficile pour les gouvernements d'ignorer les enjeux auxquels les Canadiens accordent de l'importance.
En tant que jeune femme, je trouve également encourageant de voir que les pays ayant un régime proportionnel ont élu 8 % plus de femmes au Parlement. Guidé par les valeurs d'équité et d'égalité, j'encourage le Comité à recommander la représentation proportionnelle mixte, qui pourrait améliorer de façon significative la participation citoyenne et la qualité de représentation tout en offrant aux représentants élus un lien personnel avec leur circonscription et une connaissance intime des problèmes auxquels se heurtent leurs électeurs.
Merci.
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Bonjour à tous. Je vous remercie d'être venus dans la région du sud de l'Ontario. J'en suis heureuse.
Je suis maniaque de Twitter et de démocratie. Je suis ici à titre personnel, même si je travaille pour divers groupes.
Je suis le produit des 28 dernières réunions que vous avez tenues avec les experts. Vous avez beaucoup entendu parler de l'éducation et de son caractère essentiel. Je fais partie des quelques chanceux qui ont eu un cours d'éducation civique en 5e année. J'ai participé aux élections. Je voulais être première ministre, mais j'ai perdu parce que je n'ai pas dit aux électeurs ce qu'ils voulaient entendre. Je suis engagée en politique depuis.
C'est dans les années Mulroney, avec l'ALENA, que j'ai appris ce qu'était la représentation proportionnelle et que j'en suis devenue adepte. Je n'ai pas aimé le chapitre 11. Plus les années passent, moins j'aime notre système majoritaire. La représentation proportionnelle est la solution, vous le savez tous. Je ne suis pas ici pour parler de toutes les statistiques, des 39 %, etc. Je veux voir une politique consensuelle. Je veux voir une civilité, une vraie civilité. Je veux voir les députés travailler ensemble, comme doivent le faire les membres du Comité spécial sur la réforme électorale. Je crois que c'est ce qu'il faut, pour faire avancer le pays.
Je me suis mariée, j'ai eu des enfants et tout cela, et je suis une grand-mère qui se bat toujours pour la représentation proportionnelle. Je vis aujourd'hui dans un pays où le système électoral accuse un retard. Nous sommes parmi les derniers pays de l'OCDE qui souhaitent passer à une politique consensuelle, sans va-et-vient, où les gens travaillent ensemble, tout simplement.
Le dernier point que j'aimerais souligner est le suivant: bien que je sois heureuse d'entendre toutes ces discussions au sujet de l'éducation civique, il faut également se rappeler que les partis et les députés suivent des manuels qui ont été écrits au cours des 150 dernières années... Ils doivent être réécrits et les citoyens doivent appuyer cet effort.
Merci.
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Je vous remercie de nous donner la chance d'être entendus de façon respectueuse.
Je m'appelle Jane Garthson. J'habite à Toronto et je suis consultante en gouvernance pour des organismes d'intérêt public.
Je me soucie de qui me représente au Parlement. Je suis ici pour appuyer le vote unique transférable, qui peut donner lieu à un Parlement qui se rapproche de la proportionnalité, sans les désavantages d'une représentation proportionnelle fondée sur une liste.
En Irlande, le système de vote unique transférable donne lieu à un gouvernement stable, à des résultats hautement proportionnels et à une représentation des petits partis et des indépendants, tout en donnant le pouvoir aux électeurs. Il permet même de déterminer les membres d'une coalition au besoin.
Je veux que tous les députés rendent des comptes à leur circonscription — et je constate que le travail dans les circonscriptions est important —, pas à un parti en catimini. Nous devons réduire le contrôle des partis, pas l'accroître. Je ne connais pas un seul Canadien en dehors des coulisses des partis qui pense qu'on doive accroître l'influence des partis qui nous représentent au Parlement. Ne laissons pas les listes faire entrer au Parlement des personnes qui ne méritent pas d'y être. Le système de vote unique transférable améliorera grandement le discours civil et donnera lieu à des campagnes plus positives. C'est important pour moi. Les candidats ne peuvent se permettre d'aliéner les partisans d'autres bons candidats. Les systèmes fondés sur des listes ne donnent pas lieu à de tels avantages.
En ce qui a trait à la simplicité — une de nos valeurs —, d'après mon expérience, les gens trouvent le vote préférentiel très facile à comprendre. Je crois qu'il en sera de même pour le vote unique transférable. Les logiciels permettent un calcul rapide. On n'a qu'à choisir un système déjà utilisé par une autre administration et qui fonctionne. On n'a pas besoin de perdre du temps et de l'argent à développer un nouveau système.
Je ne suis pas experte, mais j'ai entendu dire que la représentation proportionnelle pouvait ouvrir la porte aux extrémistes, ce que presque tous les Canadiens trouvent répugnant. Je sais que de nombreux partisans de la représentation proportionnelle pensent aux environnementalistes, mais ce pourrait être des skinheads.
Peu importe ce que vous choisirez, ce sera mieux que les résultats injustes et non représentatifs qu'on obtient parfois avec le système uninominal majoritaire à un tour. Je ne veux plus jamais avoir à promouvoir le vote stratégique. Je vous demande de prendre une décision rapidement afin que nous n'ayons plus jamais à le faire. Je vous fais confiance; je sais que vous ferez un choix judicieux pour les Canadiens.
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Je me considère non partisane sur le plan politique, mais pour être honnête, je dois dire que j'ai été candidate pour le Parti rhinocéros en 1980.
J'appuie pleinement l'idée d'une réforme électorale au Canada. Je crois que nous avons absolument besoin d'une représentation proportionnelle. Je n'appuie pas l'idée d'un scrutin préférentiel. J'espère que nous verrons la fin du système uninominal majoritaire.
Je veux que la composition du Parlement reflète le nombre total de voix. Par exemple, je crois qu'il est inacceptable que le Parti vert ait obtenu 3 % des votes, mais qu'une seule députée du parti siège au Parlement. Il devrait y en avoir au moins neuf, même si la députée fait le travail de 50.
Des voix: Oh, oh!
Je veux voir plus de sensibilisation et d'éducation au sujet des détails de la réforme électorale. Je suis très déçue de constater qu'on a encouragé — et non obligé — les députés à tenir des assemblées publiques sur le sujet. Je salue le travail et les efforts du Comité. J'ai travaillé dans le domaine des consultations publiques pendant toute ma carrière et je sais qu'il est difficile de diffuser l'information, de mobiliser les gens. Si les médias ne prennent pas l'initiative de couvrir le sujet de façon efficace, je crois que l'argent du gouvernement fédéral devrait servir à assurer une meilleure couverture, de sorte que les personnes qui s'intéressent vaguement à la question, mais qui ne s'y retrouvent pas puissent avoir de meilleurs renseignements et que les Canadiens saisissent l'importance de la question.
Je crains que l'échéance que doit respecter le Comité l'empêche de faire un travail efficace. On a mis énormément de temps à mettre sur pied le Comité. Je sais qu'il faut du temps pour cela, mais il aura fallu attendre longtemps avant de trouver quoi que ce soit à ce sujet sur le Web, ce que je trouve consternant, puisque vous devez présenter votre rapport le 1er décembre.
Ainsi, je m'oppose catégoriquement à l'idée de tenir un référendum avant de mettre en oeuvre la représentation proportionnelle ou la réforme électorale. Au besoin, je crois qu'on pourrait suivre le modèle de la Nouvelle-Zélande, qui a mis en oeuvre un nouveau système avant de tenir un référendum. Les gens avaient alors constaté qu'il fonctionnait bien et qu'il s'agissait d'un bien meilleur système.
Merci.
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Bonjour. Je m'appelle Andrew Stewart.
Il y a 10 ans cet automne, je siégeais à l'Assemblée des étudiants sur la réforme électorale, à titre de représentant de Bruce—Grey—Owen Sound. J'étais présent à la conférence des élèves du secondaire de l'Ontario, qui se déroulait parallèlement à l'Assemblée des citoyens sur la réforme électorale.
Notre groupe avait alors convenu, presque à l'unanimité, que la représentation proportionnelle était importante pour l'Ontario, et nous étions arrivés à des conclusions semblables à celles de l'assemblée des citoyens, à savoir que la représentation proportionnelle mixte serait le meilleur système. D'ailleurs, je crois toujours que ce serait un excellent choix pour l'Ontario et le Canada.
Durant le référendum, j'ai fait campagne pour le changement, mais malheureusement, le vote avait lieu une semaine avant mes 18 ans, alors je ne pouvais pas voter. Lors de cette campagne, j'ai remarqué un grand soutien à l'égard de la représentation proportionnelle mixte parmi les gens qui avaient été informés du fonctionnement du système, mais les efforts de sensibilisation et d'éducation du public déployés à l'approche du référendum étaient trop insuffisants et trop tardifs. Bref, les gens n'étaient tout simplement pas sensibilisés aux enjeux.
Je crois que votre Comité est habilité à prendre la décision sans tenir de référendum, mais il y a peut-être trop de pressions en ce sens, si bien qu'il faut organiser de très vastes et de très longues campagnes de sensibilisation et d'éducation afin que les gens sachent vraiment sur quoi ils se prononcent et afin qu'ils comprennent bien l'enjeu. Ainsi, ils ne voteront pas non par simple ignorance.
Je suis professeur d'informatique, et je suis impressionné de voir comment vous êtes là toute la journée à nous écouter avec attention.
Je n'ai jamais voté pour un candidat qui a fini par être élu, alors je ne me sens pas représenté. Je crois qu'il est important que tout le monde se sente représenté. Ce que je propose, c'est qu'on se débarrasse des circonscriptions locales. J'utilise les médias sociaux pour établir des liens à l'échelle du Canada, et les médias couvrent l'ensemble du pays, et non seulement ma circonscription locale. L'avantage, c'est qu'on peut avoir beaucoup de candidats indépendants, en plus des candidats de partis. L'idée, c'est que si une de ces personnes obtient une des 338 fractions du vote, alors elle remporte la victoire. Dans les divers systèmes dont j'ai entendu parler, il faut obtenir le tiers, le quart ou le cinquième des voix pour pouvoir l'emporter, mais dans ce cas-ci, on n'a besoin que de 0,3 % des suffrages pour obtenir un siège.
Si vous deviez songer au dossier qui vous intéresse le plus ou qui vous passionne le plus — peut-être qu'il s'agit de questions touchant les femmes, l'environnement, le mouvement pro-choix ou la communauté noire —, alors vous pourriez trouver quelqu'un au Canada qui, à votre avis, vous représente bien et qui peut obtenir 0,3 % des votes. Ainsi, tout le monde peut se sentir représenté.
La liste des candidats serait énorme, mais nous pouvons les repérer et apprendre à les connaître grâce aux médias sociaux, entre autres, et par l'entremise des partis politiques. On peut continuer à avoir des partis politiques. Je pourrais voter pour le chef du parti, comme Trudeau, ou pour un député libéral particulier, et la portion des candidats qui obtiennent des votes serait quand même proportionnelle.
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Oui, bonjour. Je m'appelle Mike Schreiner.
Par souci de transparence, je suis le chef du Parti vert de l'Ontario...
Des voix: Bravo!
M. Michael Schreiner: Merci. Comme on peut s'y attendre, je suis un des 63 % de Canadiens qui ont voté pour un parti qui veut mettre fin au système uninominal majoritaire à un tour. Je suis un des 51 % de Canadiens qui ont voté pour un candidat qui n'a pas été élu au Parlement. En fait, de toute ma vie, je n'ai jamais voté pour le candidat vainqueur lors d'élections provinciales ou fédérales. On pourrait penser que, devant une telle futilité récurrente, j'aurais déjà renoncé au système électoral. Bien entendu, ce n'est pas le cas, mais la réalité est que beaucoup trop de Canadiens, eux, y ont renoncé. Ils croient que le système est injuste et antidémocratique et que leurs votes ne comptent pas. Vous avez une occasion historique de corriger cette situation en instaurant un système de représentation proportionnelle.
Je tiens à vous remercier profondément de parcourir le pays afin de mobiliser les Canadiens. Je veux vivre dans un Canada où le Parlement témoigne de la volonté démocratique du peuple, un Canada où le Parlement est à l'image de la diversité du pays et un Canada où chaque vote compte et où tout le monde a une raison de voter.
Quand on pense à l'histoire du Canada, force est de constater que certaines des mesures législatives les plus marquantes ont vu le jour lorsque les gens ont mis de côté leurs intérêts partisans et lorsqu'ils ont fait ce qui s'imposait pour les Canadiens. Vous avez l'occasion de donner l'exemple aux Canadiens d'aujourd'hui, de demain et des générations futures en proposant un système de représentation proportionnelle et en veillant à ce que chaque vote compte, maintenant et à l'avenir.
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Merci de me donner l'occasion de vous parler.
Je suis évidemment, moi aussi, un partisan de la représentation proportionnelle. Lors de l'assemblée publique tenue à Kitchener, la ministre Monsef a dit qu'une des choses auxquelles elle tenait vraiment, c'était que le Canada soit reconnu comme un modèle pour les démocraties du monde entier. Aujourd'hui, 85 % des pays de l'Union européenne et de l'OCDE ont recours à la représentation proportionnelle. Le Canada fait partie des 15 % qui ne s'en servent pas. C'est ce qui explique les distorsions grossières, la grande fréquence des votes gaspillés et tous les autres problèmes dont on a parlé. À l'heure actuelle, le Canada n'est pas un bon exemple.
J'aimerais m'attarder sur deux points précis qui n'ont pas encore été mentionnés. Le premier porte sur la question du seuil. Bien entendu, la plupart des pays ayant adopté la représentation proportionnelle ont établi un seuil. Les gens parlent de la prolifération des partis à cause unique et des partis marginaux, etc. Il faut se rappeler que, mis à part les cinq principaux partis aux dernières élections canadiennes, 17 partis marginaux ou à cause unique ont récolté moins de 0,5 % des voix.
Ce problème est, à mon avis, quelque peu exagéré. On a souvent mentionné que certains pays utilisent un seuil de 5 %. Selon moi, c'est trop élevé. Lors des élections de 2008, cinq millions d'électeurs conservateurs ont obtenu 143 députés, et près d'un million de sympathisants verts n'en ont eu aucun, alors qu'ils auraient pu en avoir une vingtaine selon le système de représentation proportionnelle.
Compte tenu de ce fait, un seuil de 5 % est assez élevé. Il y a lieu d'établir un seuil beaucoup plus bas et de reconnaître quand même jusqu'à un demi-million de Canadiens — 200 000 ou 300 000 personnes — qui méritent une certaine représentation au Parlement. C'est un facteur important à prendre en considération.
En ce qui concerne les divers systèmes, que ce soit le scrutin à vote unique transférable avec des circonscriptions plurinominales, le système de représentation proportionnelle mixte avec des députés complémentaires en plus des circonscriptions uninominales — un modèle qui comporte beaucoup d'éléments recommandables —, c'est le système de représentation proportionnelle mixte qui, selon moi, attire beaucoup d'attention et qui est considéré comme une solution valable pour le Canada.
Les simulations qui ont été réalisées au moyen de divers systèmes et qui tiennent compte de tous les résultats semblent montrer invariablement que les grands partis obtiennent une représentation proportionnelle; or, ce n'est souvent pas le cas pour les petits partis, qui continuent souvent d'être très sous-représentés.
Peu importe le système utilisé, et si cela met en cause des régions où il faut recourir à des sièges complémentaires et tout le reste, je recommande que le nombre de sièges soit assez élevé pour garantir une représentation proportionnelle. Un système de représentation proportionnelle qui profite aux grands partis, mais pas aux petits n'a rien de proportionnel.
Je vous remercie.
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Merci de me donner l'occasion de vous parler ce soir. C'est un honneur d'être ici. Vous avez passé toute la journée à écouter des gens, alors je vous en remercie doublement.
Le professeur Wiseman, un témoin expert que vous avez entendu au début du mois d'août, je crois, a parlé des élites autoproclamés de la réforme électorale. Eh bien, me voici: j'en suis un exemple. Mais je dirais que les gens ne naissent pas militants de la réforme électorale; ils le deviennent. Dans mon cas, je suis devenue militante de la réforme électorale le 2 mai 2011, le soir où Stephen Harper a obtenu un gouvernement majoritaire. Dans son discours de victoire, il a dit que les valeurs canadiennes sont des valeurs conservatrices. Cela ne semblait pas tout à fait juste, puisque 39,6 % du vote populaire représente en fait 24,2 % de l'électorat. Ce n'est donc pas exactement l'appui de la majorité, loin de là.
Au cours des cinq dernières années, j'ai milité pour la réforme électorale et j'ai eu le grand honneur et l'occasion de parler avec des milliers de Canadiens dans ma région, dans des écoles secondaires, dans des salles de classe universitaires, lors de séances d'information communautaires, lors de réunions et d'événements de toutes sortes au sujet de notre système électoral. Durant cette période, j'ai appris qu'on peut montrer à un enfant de 10 ans comment utiliser un bulletin de vote du système de représentation proportionnelle mixte en moins de deux minutes. J'ai appris que beaucoup de personnes considèrent la représentation proportionnelle mixte, assortie d'un scrutin à deux votes, comme une solution à leurs problèmes. Ils disent: « C'est parfait. Je peux voter pour le candidat et pour le parti que je préfère. Super. Cela règle mon problème. »
J'ai appris que lorsqu'on demande aux Canadiens si 39 % du vote populaire devrait équivaloir à 54 % des sièges et à 100 % du pouvoir, ils répondent presque sans exception: « Non, ce n'est pas juste. »
Ces dernières semaines, on a beaucoup parlé des valeurs canadiennes. Quelles sont-elles, ces valeurs? Existent-elles vraiment? Je crois que le principe de l'équité et de l'égalité est une valeur canadienne fondamentale et une pierre angulaire de notre démocratie, d'où la nécessité de l'enchâsser dans notre système démocratique. Cela ne peut se faire que par la représentation proportionnelle. J'aimerais ajouter un dernier point — c'est en fait là mon argumentaire pour la représentation proportionnelle.
Une dernière chose. Pour revenir à l'argument de Mme Romanado sur la question de savoir si le système électoral... vous savez, les femmes, la question de la poule et de l'oeuf, le mode de scrutin, et tout le reste. Au fil des ans, beaucoup de personnes m'ont encouragée à briguer les suffrages. Est-ce que j'aimerais servir le bien public? Oui, tout à fait. Est-ce que j'aimerais participer à l'élaboration de politiques? Oui, beaucoup. Est-ce que j'aimerais travailler dans une culture d'affrontement politique? Jamais de la vie. Un tel climat inspire de la répulsion à beaucoup de gens compétents, hommes et femmes. Grâce à une culture parlementaire renouvelée, dans laquelle l'élaboration de politiques se fait dans un esprit de collaboration et de consensus — ce qui est encouragé par la représentation proportionnelle —, on pourrait amener des gens de différents milieux à solliciter une charge publique. Ce serait là, à mon avis, une très bonne chose.
Merci à tous. Bonne route.
Nous avons entendu tout à l'heure une nouvelle proposition: le système binominal. Pour ma part, j'aimerais proposer un système plurinominal selon lequel chaque circonscription serait représentée par 10 députés. Ainsi, à peu près tout le monde finit par gagner. Il y aurait environ 3 000 députés, de quoi remplir facilement le stade TD ou le Centre Canadian Tire.
Des voix: Oh, oh!
M. David Meslin: Voilà, je vous invite à tenir compte de cette option.
Bon, trêve de plaisanterie. J'aimerais d'abord vous remercier infiniment de nous donner cette occasion. Je n'ai jamais vu un comité fédéral organiser une tribune libre de ce genre. Je crois que c'est une approche vraiment innovatrice, et il est renversant de penser qu'une personne comme moi peut se présenter ici pour vous parler. Merci. C'est vraiment formidable.
Je travaille sur le dossier de la réforme électorale depuis 15 ans. J'ai participé à la tenue du référendum de 2007 en Ontario, et j'étais directeur d'une organisation sur le terrain pour le référendum de 2009 en Colombie-Britannique, du côté des partisans du oui. Je me réjouis donc de voir une telle initiative à l'échelle fédérale et de constater l'engagement du parti ministériel et des autres partis en vue de changer le système.
Sachez non seulement que le système uninominal majoritaire à un tour est peu connu au sein de l'OCDE, mais que le Canada est le seul pays de l'OCDE à l'utiliser exclusivement pour toutes ses élections. Aucun pays ne procède ainsi, mis à part le Canada. C'est parce que ce système ne fonctionne pas très bien, ce que reconnaissent d'autres pays partout dans le monde.
Je voulais mentionner qu'en Ontario, nous venons de recevoir un projet de loi qui permet le recours au mode de scrutin préférentiel dans les circonscriptions uninominales, avec un seuil de 50 %, ou au mode de scrutin proportionnel à vote unique transférable dans les circonscriptions plurinominales. Il ne s'agit plus d'un mode de scrutin obscur employé en Irlande ou en Australie; cela se passe ici même, en Ontario. J'espère donc que vous tiendrez compte de cette option de représentation proportionnelle.
Je suis un ardent partisan de la représentation proportionnelle, que ce soit le système de représentation proportionnelle mixte ou le mode de scrutin à vote unique transférable. Des millions de personnes vous l'ont déjà dit, alors je ne m'insisterai pas trop là-dessus. J'espère que vous parviendrez à vous entendre sur un modèle « purement canadien » de représentation proportionnelle. Si vous n'y arrivez pas — une éventualité fort possible étant donné les gens autour de la table —, je vous exhorte à ne pas renoncer et à ne pas vous croiser les bras. Je vous prie également de ne pas tenir un référendum à la hâte auprès d'une population mal informée.
J'aimerais vous proposer deux petites idées. La première solution consiste à tenir un référendum sur la réforme, un peu comme celui qui se déroule à l'Île-du-Prince-Édouard, sans toutefois inclure le système uninominal majoritaire à un tour parmi les options.
En effet, les conservateurs et d'autres personnes affirment que Trudeau pourrait avoir le mandat de remplacer le système uninominal majoritaire à un tour, mais que les libéraux n'ont pas le droit de choisir le système qu'ils préfèrent. D'accord, mais alors laissez-nous faire ce choix. Tenez un référendum sur la représentation proportionnelle mixte, le vote unique transférable et le vote alternatif. N'incluez pas le système uninominal majoritaire à un tour. Ainsi, Trudeau respecte son engagement, tout en tenant compte de la préoccupation exprimée par les conservateurs, à savoir que les partis ne devraient pas truquer le système en leur faveur. Je crois que cela fonctionnerait. Cependant, le référendum devrait avoir lieu en 2019; ne brusquez pas les choses. Consacrez des millions de dollars à l'éducation, effectuez...
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Merci, monsieur le président. Je vous suis reconnaissant de me donner une deuxième chance de prendre la parole devant le Comité.
Je suis membre d'À l'Action, ainsi que du Mouvement pour la représentation équitable au Canada. J'avais une épinglette, mais j'ai dû l'enlever à l'entrée.
Au sujet du processus de réforme qui bat son plein au Canada, je vois des parallèles de mauvais augure avec ce qui s'est passé en 1997 au Royaume-Uni, lorsque le Parti travailliste, sous la direction de Tony Blair, a entrepris, dans son programme électoral, de remplacer le système uninominal majoritaire à un tour par un autre mode de scrutin. Pour ceux d'entre vous qui connaissent un peu l'histoire récente de la Grande-Bretagne, le Parti travailliste a fini par remporter une victoire écrasante sur le plan du nombre de sièges, mais pas du nombre de voix. C'était, bien entendu, inférieur à la majorité.
Les travaillistes ont pris la peine d'établir un comité connu sous le nom de Commission Jenkins, qui a recommandé un système bien précis — tout comme le fera votre Comité en décembre, du moins nous l'espérons. Cependant, par la suite, l'enthousiasme à l'égard de la réforme s'est refroidi parmi les dirigeants du Parti travailliste. Malgré le dépôt du rapport, suivi de quelques efforts pour sensibiliser la population et faire de la publicité, ils ont complètement abandonné le projet.
Voici donc ma question, et je ne m'attends pas à obtenir une réponse aujourd'hui même: le Comité peut-il nous donner l'assurance — si ce n'est pas aujourd'hui, du moins plus tard — que la même situation ne se produira pas au Canada?
Merci.
Dans son témoignage, le conseiller municipal Justin Di Ciano s'est demandé quels sont les problèmes que nous essayons de régler ici. Il n'a pas l'air de penser qu'il y a des problèmes.
Depuis que j'ai 18 ans, j'ai eu l'occasion de voter à trois reprises, mais au lieu d'avoir l'impression de participer à l'exercice démocratique, je me suis sentie impuissante, parce que je n'ai pas pu voter pour mon premier choix, sachant que mon vote serait gaspillé dans ma circonscription. Donc, pour ma part, il y a là un problème.
Par ailleurs, je n'ai pas l'impression que notre système parlementaire représente bien ma voix ou mon identité. Le Canada fait-il vraiment l'envie du monde entier, comme Nathan Cullen l'a dit tout à l'heure? Nous nous classons au 64e rang mondial au chapitre de la représentation des femmes. Ce n'est pas un bilan très reluisant, selon moi.
Enfin, les groupes et les personnes en faveur du statu quo parlent de l'instabilité de la représentation proportionnelle, mais au cours des cinq dernières années, nous avons eu un gouvernement qui a adopté des mesures législatives radicales ayant pour effet d'éliminer les mécanismes de protection environnementale, de rendre nos élections moins équitables et de créer deux catégories de citoyens canadiens. Tout cela s'est fait sans l'appui de la majorité des Canadiens et sans aucune consultation, parce que le gouvernement Harper, avec sa fausse majorité, pouvait faire tout ce qu'il voulait. Aujourd'hui, les libéraux détiennent, eux aussi, une fausse majorité. J'attends de voir ce qu'ils en feront.
En tout cas, je ne qualifierais pas cela de stable. C'est tout le contraire. Nous avons besoin d'un système qui correspond plus étroitement au vote populaire, parce que cela signifierait un changement de cap plus lent et plus représentatif dans la composition du gouvernement.
Nous avons besoin d'un système qui encourage la collaboration entre les politiciens. C'est justement pour cela que nous les élisons. Je ne crois pas que nous les élisons pour qu'ils prennent des décisions radicales sans l'appui de leurs autres collègues.
Nous avons actuellement une occasion rarissime, car le parti ministériel a promis de façon non équivoque de modifier notre système électoral. Cela ne s'est jamais produit auparavant. Cette promesse a d'ailleurs été faite par trois partis avant les élections, et c'est la première fois que les consultations publiques sont menées par un comité spécial dont la composition est proportionnelle. Il est évident, à en juger par la position de chaque membre du Comité, que même si le renforcement de notre démocratie ne devrait pas être remis en cause, cet enjeu est fortement dicté par l'esprit de parti. L'adoption d'un mode de scrutin proportionnel risque de ne pas profiter à vos partis, mais un tel système donnera plus de pouvoirs aux électeurs — moi y compris —, en plus d'améliorer la qualité des débats et la culture du Parlement.
Merci.
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Je m'appelle Phil Pothen. Je suis ici pour parler en faveur de la représentation proportionnelle mixte. Je m'oppose au système uninominal majoritaire à un tour pour toutes les raisons qui ont déjà été mentionnées ici avec tant d'éloquence par la vaste majorité des intervenants. Je tiens également à souligner que le scrutin préférentiel risque d'aggraver les principaux problèmes associés au système uninominal majoritaire à un tour.
L'ennui avec ces deux systèmes, c'est qu'ils aboutissent à des gouvernements majoritaires qui, tout au long de leur mandat, font primer les intérêts des intervenants les plus imposants, au détriment des autres. Ils peuvent élaborer des politiques qui plaisent à leur propre base électorale et aux électeurs marginaux, tout en faisant fi des petits groupes d'intérêt.
Comme bon nombre de vos collègues et comme beaucoup d'entre vous, je suis un avocat. Plus précisément, je me spécialise dans le domaine de l'aménagement du territoire. Dans presque tous les cas, je finis par conseiller à mes clients qu'il vaut mieux conclure une entente dès le départ que d'obtenir gain de cause haut la main.
Les meilleures solutions sont le fruit d'une mûre réflexion, lorsque tous les partis sont représentés et dotés d'un véritable pouvoir de négociation au Parlement. Ils sont ainsi forcés d'examiner sérieusement les intérêts de chacun et de trouver un moyen de les concilier.
Au bout du compte, il ne sert pas à grand-chose d'obtenir gain de cause sur toute la ligne devant un comité des dérogations, parce que la partie opposée en appellera de la décision à la Commission des affaires municipales de l'Ontario. En l'occurrence, la politique que vous adopterez ne sera que renversée aux prochaines élections. Dans le même ordre d'idées, il ne sert pas à grand-chose de parvenir à une forme de consensus si certains des partis les plus importants et les plus efficaces sont exclus du processus ou sous-représentés à la table de négociation. Si votre solution n'est pas stable, certains intervenants n'y souscriront pas.
Nous avons besoin d'un système qui accorde à tous les partis un siège à la table parlementaire et un véritable pouvoir de négociation. Vous verrez qu'il est souvent possible de trouver une solution qui ne sacrifie pas vos propres intérêts et qui peut tout de même convenir aux autres.
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Bonjour. J'aimerais vous remercier de tenir cette assemblée publique. C'est merveilleux.
Je voulais parler de Dave Meslin parce que je travaille avec lui présentement. Je ne savais pas qu'il allait être là.
J'habite à Whitby, et je suis une enseignante à la retraite. À Whitby, nous travaillons à la mise en place d'un système de scrutin préférentiel. C'est grâce au projet de loi de Dave Meslin, qui a été adopté à Queen's Park, à l'étape de la troisième lecture, et comme j'habite à Whitby, nous avons commencé une démarche en ce sens à l'échelle municipale.
Un des problèmes auxquels nous nous heurtons, auxquels je me heurte, relativement au scrutin préférentiel à Whitby, c'est que nous avons beaucoup de mal à entrer en contact avec nos concitoyens pour leur parler de ce mode de scrutin parce que le conseil municipal dirige presque tout ce qui se passe à Whitby. Le conseil municipal n'est pas vraiment en faveur du scrutin préférentiel, car ce n'est pas dans son intérêt. En effet, les membres du conseil municipal ont des intérêts en jeu, parce que si le projet de loi de Dave est adopté à Whitby, alors il y aura trois cases sur mon bulletin de vote pour l'élection du maire. J'aurai trois choix. Voilà une idée qui ne plaît pas à notre maire. Il préfère être seul sur le bulletin de vote; il n'aime pas faire face à toute cette opposition.
C'est vraiment difficile parce que nous nous battons avec les membres actuels du conseil, qui sont là depuis un certain temps, et le maire, pour faire adopter un mode de scrutin qui aura pour conséquence de leur enlever des votes.
J'appuie la représentation proportionnelle. Je crois que le système de représentation mixte est une bonne idée. Pour ce qui est des référendums, j'ai tendance à penser le contraire. Quant au vote en ligne et au vote obligatoire, voilà des questions qui méritent une réflexion plus approfondie, pour autant que je sache.
Je voudrais vous parler des mérites de la représentation proportionnelle en essayant de livrer des réflexions autres que celles déjà entendues, du moins je l'espère. Loin de moi l'idée de prétendre être une politologue.
La notion de démocratie représentative, dont nous sommes saisis, n'augure rien de bon. Les citoyens sont trop nombreux pour que chacun puisse contribuer directement à la direction du pays. Dès qu'ils mettent les pieds à la Chambre, les représentants se livrent à des débats. À certains égards, une fois les élections terminées, ce devrait être le temps pour les députés d'agir dans l'intérêt de tous les Canadiens. Aucune décision ne devrait être prise au motif qu'un parti détient la majorité; ce qui doit primer, c'est le motif qu'il s'agit d'une bonne décision pour l'ensemble des Canadiens. Or, ce point de vue n'est pas généralisé... à vrai dire, bien des gens observent ce qui se passe à la Chambre avec beaucoup plus de cynisme que cela.
Voilà une difficulté dont vous êtes tous sûrement conscients, vous qui passez votre vie à faire ce qu'il y a de mieux pour les Canadiens. Le cynisme ambiant ne facilite guère les choses.
J'appuie la représentation proportionnelle parce que je sais que de nombreux jeunes ont besoin d'un nouveau système. En ma qualité de professeure, je vois des jeunes dans la vingtaine assister à mes cours chaque année. Ils ont besoin d'un certain élan en faveur du changement.
Je souscris à bon nombre des arguments qui ont été invoqués afin d'expliquer pourquoi la représentation proportionnelle pourrait s'avérer un modèle plus équitable, mais l'occasion qui s'offre à nous ici consiste à dire que même si toutes les régions géographiques ne seront pas représentées, les idées et les concepts, eux, le seront. Ils entreront en ligne de compte, conformément à l'esprit de compromis que la Chambre est censée incarner.
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Bonsoir. Je m'appelle Jeffrey Tighe. Je suis un avocat de la région de Toronto. Ce soir, je voudrais expliquer pourquoi le Parlement doit obtenir, par voie de référendum, le mandat d'apporter des modifications au système électoral. J'ai abordé le sujet dans un mémoire publié le 6 septembre sur le site Web du Comité.
La semaine dernière, la ministre Monsef a admis que ses consultations n'ont pas dégagé de consensus chez les Canadiens quant au mode de scrutin qu'ils préfèrent. Même si la majorité des Canadiens souhaitent un changement, il faut néanmoins vérifier s'ils sont prêts à accepter que l'ancien système soit remplacé par celui mis de l'avant par le Comité. On ne devrait pas imposer un nouveau système aux Canadiens.
D'aucuns ont fait valoir qu'il n'est pas nécessaire de tenir un référendum puisque le gouvernement et les autres partis ont fait campagne sur le thème de la réforme électorale. Cet argument ne tient pas la route parce qu'il part de l'hypothèse que les électeurs se sont prononcés uniquement sur cette question alors qu'en réalité, de nombreux enjeux ont pesé dans la balance; d'ailleurs, la réforme électorale était un thème très secondaire pendant la campagne électorale. Certes, ce ne sont pas tous les enjeux qui exigent la tenue d'un référendum, mais celui dont nous sommes saisis se trouve au coeur même de notre démocratie, d'où la nécessité d'obtenir un mandat clair de la part des Canadiens.
Dans sa plateforme électorale, le gouvernement ne précisait pas un changement en particulier, mais bien un changement général. Il est donc antidémocratique de prétendre après coup qu'il a reçu le mandat de remplacer le système électoral en vigueur par un système quelconque choisi par des politiciens. Mettre en oeuvre la réforme démocratique sans passer par le processus démocratique ne saura convaincre les gens que leur vote compte vraiment, surtout si vous changez le système électoral en les privant de la possibilité de voter sur la question.
Selon un sondage réalisé dernièrement par Ipsos, 73 % des Canadiens souhaitent la tenue d'un référendum. Twitter et les assemblées publiques ne permettront pas aux groupes qui votent dans une moins grande proportion, comme les jeunes et les nouveaux citoyens, d'avoir une voix plus forte que celle des millions de participants à un vote référendaire. Certains affirment que la démarche référendaire est trop compliquée et pourtant, nous arrivons à tenir des élections générales axées sur des dizaines d'enjeux. D'autres soutiennent qu'un référendum coûte trop cher ou que nous n'avons pas le temps d'en tenir un avant les prochaines élections.
Une solution simple consisterait à maintenir le système uninominal majoritaire à un tour pour les prochaines élections, tout en organisant simultanément un référendum sur la réforme électorale. Notre démocratie ne devrait pas être mise en péril par un échéancier artificiel découlant d'une vague promesse électorale.
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Manifestement, vous gérez bien des questions en même temps. Je pense qu'il y en a une en particulier dont la conclusion est inévitable, et c'est le référendum.
Et par référendum, on ne parle pas de n'importe quel vieux référendum. Il doit être juste et représentatif, sinon, à quoi bon en tenir un? La première conclusion qui est inévitable à ce sujet est qu'il est impossible de tenir un référendum juste et représentatif avant la réforme.
Les réformes précédentes au Canada et dans le monde entier montrent qu'il est possible de procéder à une réforme. À titre d'exemple, dans le cadre du vote sur le Brexit, on a réussi à déloger le statu quo, le grand pouvoir du statu quo, mais c'est vraiment la xénophobie qui était en cause. Il faut de mauvaises raisons pour triompher du pouvoir du statu quo que les systèmes ont en ce moment. On peut en dire autant des élections en Nouvelle-Zélande. Les citoyens en voulaient beaucoup à leur gouvernement de l'époque, si bien qu'ils ont voté pour la réforme. Même dans ces deux cas, on a tout juste atteint le seuil — 51 % environ.
Rien ne sert de tenir le moindre référendum avant la réforme. Cependant, après coup, il pourrait y avoir lieu de le faire si on prévoit un certain laps de temps qui permettrait d'infirmer l'avantage du statu quo. Un des membres du Comité a mentionné qu'il faudrait peut-être laisser passer un ou deux cycles électoraux. Je ne crois pas que cela soit suffisant. Je dirais qu'il faut attendre au moins un cycle économique complet et peut-être même un cycle électoral de plus par la suite. Cela donnerait assez de temps pour que le statu quo devienne une question quelque peu vague, pour qu'on en vienne à se demander après la réforme si c'est la douzaine d'années ou plus sous le régime de la représentation proportionnelle qui représente le statu quo ou si ce sont plutôt les 150 années précédentes sous le régime du système uninominal majoritaire à un tour. À ce stade, il sera possible de tenir une discussion saine et rationnelle sur les avantages de chaque système.
Le présent comité a été formé pour encourager la participation, l'unité nationale et la représentation électorale, ainsi que pour éliminer le cynisme, l'apathie et la suffisance... Voilà le rôle que joue un référendum sur la réforme. C'est un autre point inévitable: qu'il nous faut tenir un référendum si nous voulons valider la moindre chose que vous faites ici et qu'il nous faut le faire après un certain temps une fois que la réforme aura été menée à bien.
Le Citizens' Democracy Forum de l'Ontario vous a fait une suggestion intéressante: le scrutin proportionnel uninominal. Au Royaume-Uni, c'est le « Direct Party and Representative Voting », soit le vote direct pour un parti et un représentant. Il est semblable au système électoral en Écosse. Il est simple, facile à comprendre et à mettre en oeuvre, et conforme aux principes énoncés par le Comité. Il maintient le système de circonscriptions à siège unique et n'exige pas la modification des circonscriptions existantes. Nul besoin de choisir des noms sur une liste de parti, et le scrutin et le dépouillement des votes sont simples et rapides. Il ne modifie pas le nombre total de députés et ne nécessite pas la manipulation des limites électorales. Chaque bulletin contient deux votes distincts. Un vote pour le candidat de la circonscription se trouve maintenant avec un vote distinct pour le parti. Le vote pour le parti détermine combien de sièges chaque parti récolte à la Chambre et quel parti est porté au pouvoir. Chaque parti obtient une part des sièges à la Chambre, part dans laquelle les députés ont un pouvoir égal.
À titre d'exemple, dans le cadre des élections fédérales de 2015, les libéraux ont récolté 39,5 % du vote populaire, ce qui représenterait 133,5 sièges à la Chambre des communes et 184 députés libéraux sous le régime de la représentation proportionnelle et du scrutin proportionnel uninominal. Ce système donnerait à chaque député libéral 72 % d'un vote. Le NPD aurait obtenu 6,5 sièges à la Chambre des communes et 44 députés, si bien que chacun d'entre eux aurait 1,1 vote. On pourrait appliquer des seuils de vote de 3 à 5 % ou préconiser l'élection d'au moins un député pour donner à un parti une position à la Chambre. Si un parti atteint le seuil sans faire élire de député, son pourcentage pourrait être négocié avec un autre parti ou, selon le modèle britannique, son leader pourrait obtenir automatiquement un droit de vote à la Chambre, mais sans siège de circonscription. Pour les questions non partisanes ou les votes libres, chaque député aurait droit à un vote — donc un député, un vote.
Votre Comité étudie aussi les questions du vote électronique et obligatoire. Je recommande vivement qu'on écarte les deux options. Le vote électronique ne garantit pas la sécurité du vote. Comme on l'a amplement démontré aux États-Unis, il est susceptible d'être trafiqué et piraté. Les votes par bulletin sont traçables, et le dépouillement manuel est plus exact et fiable. Le vote obligatoire est une façon mesquine de donner l'impression que notre démocratie est meilleure qu'elle ne l'est en réalité; il déleste les leaders politiques de leur responsabilité de faire en sorte que les élections et les questions soient pertinentes et intéressantes pour les électeurs.
Une façon d'encourager la participation au scrutin est d'améliorer notre système électoral, de faire en sorte que les élections soient justes et d'accroître chez les électeurs le sentiment que leur vote compte.
Merci.
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Bonsoir, honorables députés. Merci de me donner l'occasion d'exprimer mon opinion.
Je m'appelle John Rae, et je participe depuis 41 ans au mouvement de défense des droits des handicapés au Canada. Je suis actuellement le premier vice-président du Conseil des Canadiens avec déficiences. Je crois comprendre que vous avez eu une séance fructueuse avec certains de mes collègues à Winnipeg hier soir. Ce soir, je me présente à titre personnel pour soulever un certain nombre de sujets.
Je vais présenter trois arguments. Premièrement, il est souhaitable d'accroître la participation des Canadiens au scrutin. J'y suis favorable. Cependant, je crois que l'idée du vote obligatoire poserait plus de problèmes aux handicapés qu'aux autres, alors je m'y oppose. Nous avons toutefois besoin de participer davantage au processus électoral. Pour ce faire, il faut donc apporter des modifications supplémentaires à la Loi électorale pour couvrir les sujets qui n'y figurent pas actuellement, des choses, par exemple, comme l'exigence obligatoire de rendre les bureaux et les campagnes accessibles et d'organiser des réunions de tous les candidats où l'interprétation par signes sera la règle et pas la rare exception.
Mon deuxième argument est un défi que je vous lance. J'ai assisté à de nombreuses réunions concernant la réforme électorale, et il est rarement — voire jamais — arrivé que les promoteurs de la réforme électorale prononcent le mot « incapacité », donc encore moins qu'ils y accordent la moindre attention sérieuse. On fait valoir qu'un nouveau système augmentera le nombre de femmes au Parlement. Il est difficile pour quiconque de s'opposer à cette idée. J'y suis certainement favorable. Cependant, si nous cherchons vraiment à faire en sorte que notre Parlement soit plus représentatif de notre société, alors je vous mets au défi, ainsi que vos collègues et votre personnel de recherche, d'élaborer un système qui haussera notre pourcentage, qui se situe entre 15 et 20 % de la population, pour que nous soyons mieux représentés au Parlement que nous le sommes actuellement.
Troisième argument. Les personnes qui, à l'heure actuelle, sont temporairement stationnaires peuvent vérifier leur vote avant de quitter le bureau de scrutin. Pas moi. C'est de la discrimination directe à mon endroit. Voilà pourquoi les gens comme moi militent si vivement en faveur de nouvelles façons de voter, que ce soit par le truchement d'une machine électronique, en ligne ou par téléphone.
Élections Canada m'a souvent demandé de recommander celle que je préfère. Mon problème réside plutôt dans le résultat que l'approche. Une quelconque de ces méthodes fera l'affaire. On doit obligatoirement rectifier cet aspect de notre système électoral discriminatoire à défaut de quoi on continuera simplement de faire entrave à la participation des personnes handicapées au pays. Je suis d'avis qu'en 2016, c'est inadmissible.
Merci.
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Bonsoir, je m'appelle Dustin Su. Je vis et travaille comme ingénieur à Willowdale. J'aimerais vous donner les grandes lignes d'une conversation que mon épouse et moi-même avons eue il y a 10 jours dans le cadre d'une rencontre informelle avec 7 de nos amis. Nous estimons vraiment que la principale question que nous tentons de régler est celle de la distorsion des résultats des élections fédérales causée par le système de scrutin majoritaire uninominal à un tour.
Nous croyons qu'il est inadmissible qu'un parti qui récolte moins de 50 % du vote populaire forme un gouvernement majoritaire et mette en oeuvre des programmes à long terme qui ne représentent pas les valeurs de la majorité de l'électorat. Dans un nouveau système, nous voulons que la part des sièges que remporte un parti politique soit très proportionnelle au pourcentage de votes que ce parti a récolté; que les méthodes de scrutin et de dépouillement soient faciles à comprendre; et que la représentation locale soit maintenue pour que les députés rendent des comptes aux personnes qui les ont élus.
Je crois que l'autre point important qui est ressorti de notre discussion se rapporte à la participation du public, comme l'a mentionné l'intervenant précédent.
J'aimerais simplement mentionner un sondage Ipsos qui a été publié le 31 août. Seulement 3 % des personnes interrogées — et je crois que 1 000 personnes ont participé au sondage — suivaient de près ces consultations, 3 %. Seulement une personne sur cinq savait que ces consultations publiques avaient lieu. C'est donc dire que 20 % des gens sont au courant.
Nous croyons que le gouvernement pourrait prendre des mesures supplémentaires pour informer les gens du processus de consultation national puisque l'éducation est primordiale pour que le nouveau système soit vraiment légitime aux yeux des électeurs. Nous recommandons que, dès que le Comité aura arrêté son choix sur un nouveau système, le gouvernement investisse fortement dans une campagne de sensibilisation publique et d'éducation et qu'il encourage d'autres discussions pour que l'électorat comprennent pleinement le système.
Je dois dire que je ne suis pas d'accord avec l'intervenant précédent. Je crois que les Canadiens sont assez intelligents pour pouvoir utiliser le système que vous proposez. Je suggère aussi que la SRC soit au centre de la discussion politique — désignez une personnalité médiatique comme champion de la participation du public, et réservez du temps d'antenne à la télévision, à la radio et en ligne pour sensibiliser le public, tenir des discussions et fournir de l'information.
Merci de m'avoir accordé du temps, de m'avoir permis de m'exprimer et d'étudier cette question très importante.
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Merci beaucoup de prendre le temps de m'écouter. Nous avons entendu des arguments très convaincants ce soir. J'aimerais donner une touche très personnelle à la discussion.
Je m'appelle Chris Tolley et j'ai été candidat dans Toronto—Danforth pour le Parti vert. Une des choses les plus excitantes pendant la campagne était que notre équipe se composait surtout de jeunes gens compte tenu de la nature de notre circonscription. Dans bien des cas, il s'agissait de personnes qui participaient pour la première fois à un processus politique et qui n'avaient, dans certains cas, jamais même voté. Grâce à leur énergie et à leur enthousiasme, elles ont su susciter énormément de soutien et transmettre nos croyances et nos idées à beaucoup de gens.
Cependant, au cours des deux dernières semaines, les choses ont pris un tout autre tournant. On désirait du changement. Nombre de nos supporteurs ont dit qu'ils partageaient nos valeurs, mais qu'ils allaient voter pour le changement.
Dans un système qui fonctionne, en temps normal, le désir de changement et le désir de voter selon ses croyances et ses valeurs iraient de pair. Cependant, puisque notre système est défaillant, ces désirs sont contradictoires. C'est arrivé si souvent au cours de l'histoire et tout le monde a été touché dans l'arène politique. Nous avons besoin d'un système dans lequel le désir de changement et le désir de voter selon ses valeurs et pour la personne en qui vous croyez sont indissociables. À la fin du processus politique, j'ai vu un groupe de jeunes enthousiastes désillusionnés et désenchantés, et c'était déchirant.
Je crois que le système de représentation proportionnelle mixte ferait en sorte que votre désir de voter pour quelqu'un en qui vous avez foi et qui croit en vos valeurs aille de pair avec votre désir de changement.
Merci beaucoup.
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Bonsoir. Je m'appelle David Hwang.
Je ne fais pas partie d'un groupe. Je suis un simple électeur de Toronto qui veut deux choses. Premièrement, je ne milite en faveur d'aucun système en particulier car, en ce moment, il est clair que nous avons besoin de plus de temps. Ce système primordial pour notre démocratie ne devrait pas être adopté à la hâte. Il ne devrait pas s'agir d'une promesse électorale.
Le processus devrait être fait en consultation avec tout le monde. Je trouve très insultant que certains qualifient un référendum, en gros, de processus de consultation avec un public mal informé. Au bout du compte, allons-nous aborder la question des personnes pour qui l'anglais est une langue seconde? Les nouveaux Canadiens sont nombreux, et ils ne votent pas parce qu'ils ne connaissent pas le système. Et vous voulez compliquer les choses pour ma famille?
Je ne milite en faveur de personne et je ne milite pas en faveur d'un quelconque système. Je fais valoir que tout le monde a une voix. Peut-être qu'elle ne correspond pas à mes valeurs, mais soyons honnêtes: militons-nous seulement en faveur de la liberté d'expression et des votes libres parce qu'ils correspondent à nos valeurs? Allez-vous museler les personnes qui ne souscrivent pas à vos idées? C'est une erreur. C'est mal.
Tout ce que je demande c'est que nous tenions un référendum. Bien sûr, vous pouvez tenir un référendum pour chaque système, alors faisons-le de concert avec une discussion vraiment approfondie, une grande discussion. Les gens disent que ce sera long et coûteux. Aux dernières nouvelles, un ordre de gouvernement a réussi à dilapider 300 milliards de dollars. Vous ne préférez sûrement pas qu'on gaspille 300 milliards de dollars au lieu de consacrer 30 millions de dollars à un processus qui changera notre système.
Dites cela au peuple de Corée du Nord ou de Chine. Notre démocratie est très importante. Je pourrais ne pas être d'accord avec les résultats d'un référendum, mais je n'insulte pas les électeurs en leur disant qu'ils sont stupides parce que mon point de vue est meilleur. Ce n'est pas ainsi que je raisonne. J'espère que les gens ont la courtoisie de penser lorsqu'ils se prévalent de leur liberté d'expression.
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Bonsoir. Je m'appelle Christopher Durrant et je tiens à vous remercier tous de travailler aussi fort.
Je sais que vous avez fort à faire pour déterminer les valeurs canadiennes, et je ne vais pas vous parler de la légitimité, de la diversité et des avantages sur le plan de la politique publique qu'un système de représentation proportionnelle vous apporterait. Je sais que vous devez penser à d'autres valeurs canadiennes, et je me demandais ce qu'elles étaient. Une d'elles est qu'ils aiment qu'un représentant ait un lien géographique avec une circonscription. Ils aiment avoir un député qu'ils connaissent, avec lequel ils ont grandi, ou au moins quelqu'un que les amis de leurs amis connaissent, et ils aiment que leurs députés soient accessibles. Ils aiment aller à leur bureau de circonscription et les aborder au pique-nique de la paroisse.
Matt DeCourcey, ils vous attendent au marché agricole de Fredericton. Ils ont un problème et ils veulent vous en parler.
Quel système pourrait tenir compte de cette valeur ainsi que de celle de la représentation proportionnelle? Je pense que ce serait le système qui se classe au deuxième rang, le système proportionnel mixte, et c'est quand... il ne modifie pas nos bulletins de vote. Dans la plupart des cas, nous élisons toujours un député par circonscription, mais pour accroître la proportionnalité à la Chambre des communes, les candidats issus de partis sous-représentés qui sont arrivés deuxième sont aussi élus comme seconds représentants des régions.
Je pense qu'il est aussi possible de le faire de façon à représenter la nature spéciale du Canada. On pourrait le faire à l'échelon régional. On pourrait garantir à la province de Québec, aux Prairies et aux Maritimes qu'elles recevraient une part des représentants supplémentaires. Je pense que c'est un excellent compromis. Je suis certain que des intervenants vous ont dit qu'ils voulaient que le mode de scrutin reste simple, et je pense qu'il y a un avantage à cela en fait d'accessibilité. Ce système ferait en sorte que le scrutin soit juste et simple, alors je vous recommande vivement d'en tenir compte.
Merci beaucoup.
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Bonsoir. À l'entrée, on m'a forcé de choisir entre participer ou observer. J'ai décidé de participer.
En fait, je suis membre du Parti vert, mais je n'aime pas la politique. Je ne m'intéresse qu'à la politique publique, et si un quelconque autre parti reprend le programme du Parti vert, je serais heureux de voter pour lui.
Si je suis venu ce soir, c'est que le système actuel détruit mon âme. J'ai voté de nombreuses fois contre mes principes pour éviter une option bien pire. Je ne crois pas être le seul. Je ne milite pas en faveur d'un système en particulier, mais je suis favorable à un système de représentation proportionnelle. Je pense que le système que l'intervenant précédent a mentionné était très attirant, et il y en avait d'autres qui semblaient bien eux aussi.
Un témoin précédent a parlé de changements climatiques. Quel est le meilleur système pour les atténuer? Je travaillais auparavant pour une société qui avait des bureaux en Suède. J'y suis allé six ou sept fois. À chaque visite, je remarquais que les Suédois étaient en avance de plusieurs décennies sur le Canada dans la lutte contre les changements climatiques. Des pays comme la Suède ou l'Allemagne ont des systèmes de représentation proportionnelle. Ils ont des députés du Parti vert au Parlement. Je pense que l'influence du Parti vert est dans l'intérêt de tous. J'estime que les libéraux en bénéficieraient en ce moment. Ils pourraient rejeter tout le blâme sur le Parti vert.
J'ai consulté les gens dans le cadre du référendum de 2007 en Ontario. Je n'avais jamais fait de travail politique auparavant. La réaction la plus commune chez les gens était de demander si on tiendrait un référendum. Les personnes qui en étaient informées étaient un peu inquiètes et elles préféraient un danger qu'elles connaissaient plutôt qu'un danger qu'elles ne connaissaient pas.
Ce référendum a eu lieu en même temps que des élections. Je pense que c'était une très mauvaise idée. Lorsque nous avons finalement obtenu 37 %, j'ai été abasourdi. D'après ce que j'avais vu, je m'attendais à 5 ou 6 %. J'ai pensé que la réaction était plutôt positive compte tenu du manque de publicité entourant le référendum. Si on doit tenir un référendum, je suggère qu'on le fasse une fois que les gens auront fait l'expérience du nouveau système de scrutin. Il est très difficile de porter un jugement sans cela.
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Bonsoir. Merci du temps que vous m'accordez aujourd'hui.
C'est une décision fondamentale. Bien des gens n'en sont pas conscients. Avant de prendre une décision aussi importante, nous devons tenir un référendum.
Le précédent au Canada et dans des pays semblables laisse entendre qu'il faut tenir un référendum avant de prendre une décision fondamentale. Je suis ravi que les gens aient mentionné la Nouvelle-Zélande, l'Ontario et l'Île-du-Prince-Édouard. Qu'est-ce que ces endroits ont en commun? Avant de prendre une décision, ils ont tenu un référendum auquel tous les électeurs ont pu participer s'ils le souhaitaient.
Les assemblées générales ne suffisent pas. Il y a une quarantaine ou une cinquantaine — ou peut-être une centaine — de personnes ici présentes. Il vous faudrait en tenir des milliers, et peut-être même plus, et vous n'obtiendriez pas autant de rétroaction que dans un référendum.
En outre, la ministre aime toujours prôner l'inclusivité et consulter le plus de personnes possible — des immigrants, des femmes, et j'en passe. Cependant, elle veut priver les immigrants, les femmes et des millions d'électeurs canadiens de la chance de voter dans un référendum. Je suis immigrant, tout comme les membres de ma famille, et nous aimerions voter dans un référendum.
Enfin, je pense qu'on crée un mauvais précédent en laissant la décision entre les mains de quelques centaines de politiciens. Ce sont peut-être de bonnes personnes, mais au bout du compte, elles ont un intérêt personnel dans l'affaire.
Dans cette veine, après le référendum sur le Brexit, l'ancien premier ministre David Cameron a dit que même si son côté avait perdu, il était quand même fier que, dans son pays, il revenait à la population de prendre les décisions fondamentales. J'espère que les Canadiens seront aussi capables d'en être fiers et que la décision restera entre leurs mains, comme il se doit.
Merci.
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Bonsoir. Je suis professeure adjointe au Département de politiques et d'administration publique de l'Université Ryerson. J'appuie toute forme de représentation proportionnelle proposée par le Comité.
Selon moi, le système électoral actuel a trois grands problèmes et ce sont ces problèmes auxquels le nouveau système devrait remédier.
Premièrement, il faut enlever sa raison d'être au vote stratégique. Je déteste de ne pas être en mesure de voter pour mon premier choix. Je n'aime pas être systématiquement contrainte d'établir quels sont les deux premiers candidats dans ma circonscription, puis d'avoir à choisir entre les deux.
Deuxièmement — et un certain nombre de personnes en ont déjà parlé —, je pense que les fausses majorités engendrées par le système actuel sont fondamentalement antidémocratiques et problématiques, et qu'une quelconque forme de représentation proportionnelle pourrait remédier à cela.
Troisièmement, je déplore le fait que les femmes sont sous-représentées à la Chambre des communes. Les chiffres actuels — seulement 26 % de femmes à la Chambre des communes — nous placent au 64e rang à l'échelle mondiale. Bon nombre des systèmes qui obtiennent les meilleurs résultats à cet égard appliquent une forme ou une autre de représentation proportionnelle. Il est également plus facile de veiller à ce qu'un nombre accru de femmes se présentent comme candidates en utilisant une certaine sorte de liste. Lorsque les partis doivent présenter une liste complète, ils peuvent alors garantir un certain pourcentage de représentation pour chaque sexe, ce qui est plus simple que d'utiliser seulement des circonscriptions uninominales.
En conclusion, je crois que nous avons là une très belle occasion — une occasion qui n'arrive qu'une fois par génération — de créer un nouveau système électoral. Merci à vous tous de mener ces travaux, et sachez que je suis impatiente de voir ce que vous allez proposer.
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Je m'appelle Ken Robertson. Je suis de Barrie, en Ontario. C'est un honneur pour moi d'être ici, ce soir. Je ne m'attendais pas à cela. J'étais à Oakville cet après-midi, pour prendre part à une réunion de retraités. J'avais l'intention de venir ici, ce soir, mais je ne pensais pas avoir la chance de parler. Je vous remercie de faire cela, et je vous félicite d'y avoir passé toute la journée. Peu de gens sont conscients du travail que font les députés, y compris les députés provinciaux, alors je crois qu'il est important que ce travail soit dûment souligné.
La raison pour laquelle j'ai décidé de me mobiliser il y a 15 ans... mon fils était rentré à la maison à la suite d'un apprentissage qu'il avait suivi. C'était la première fois qu'il avait le droit de voter, et je lui ai proposé de monter dans son camion pour aller voter avec lui. Il m'a répondu qu'il n'avait pas l'intention d'aller voter parce que son vote n'allait pas compter. Il se demandait pourquoi moi j'allais voter. Il m'a dit: « Je sais comment tu votes, et ton vote ne compte jamais. » Je suis sorti et je suis allé voter. Pas lui. Je me suis mis à penser à cela. J'ai fait un peu de recherche et j'ai entendu parler de l'organisme Représentation équitable au Canada, qui venait tout juste d'être fondé. J'ai commencé en jetant un coup d'oeil aux statistiques. J'ai vu que la plupart de nos élections s'étaient soldées par la formation de gouvernements majoritaires, mais avec des pourcentages de 30, 38 et 40 %. En Ontario, je crois que Bob Rae avait obtenu 37 % .
Que ce soit en Alberta avec Notley, en Ontario avec Wynne, ou à Ottawa avec Harper ou Trudeau, c'est toujours le même résultat. C'est un peu fou quand on y pense.
Je me suis joint à la section locale de Représentation équitable au Canada. Je vivais à Oakville à cette époque. Je suis maintenant à Simcoe. Je suis donc maintenant membre de la section de Simcoe et je dois dire que nous avons été passablement actifs. Nous sommes allés dans les écoles, dans les clubs philanthropiques ainsi que dans les bureaux de syndicat. Il y a une chose qui est sûre... et quelqu'un a fait remarquer tout à l'heure que la réforme électorale était une chose compliquée. Quand vous allez dans les écoles, dans les clubs philanthropiques ou dans les bureaux de syndicat et que vous leur dites que 38 % représentent 100 %, ils pensent que cela est compliqué.
À propos du référendum — et c'est quelque chose que j'ai entendu à plusieurs reprises au cours de la soirée —, il est important de se rappeler qu'il y a 100 ans, les femmes n'avaient pas le droit de vote. Or, s'il y avait eu un référendum, je peux vous garantir que les hommes ne leur auraient pas accordé ce droit. Ils n'auraient pas fait une telle chose.
Les Canadiens d'origine asiatique ont dû attendre jusqu'en 1947-1948 avant d'avoir le droit de vote. Pour les membres des Premières Nations, le droit de vote n'est venu qu'en 1960. Mais il n'y a pas eu de référendums. Ces droits ont été accordés sans référendum.
J'ai participé à trois séances de discussion ouverte organisées par notre député conservateur, M. Alex Nuttall. Il a parlé d'un certain nombre de choses, dont la réforme électorale. Lors de ces rencontres, il a mentionné que les députés n'étaient pas en mesure de prendre ces décisions — et c'est quelque chose qui a été répété, ce soir, par un homme qui a pris la parole, là-haut. Je crois que vous êtes en mesure de prendre ces décisions. J'ai une grande confiance en lui, et j'ai une grande confiance en vous, les membres de ce comité.
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Bonsoir, et merci à vous tous d'être là.
J'ai appris très tard la tenue de cette séance de consultation, alors je n'ai pas eu le temps de préparer grand-chose comme certains intervenants précédents l'ont fait, mais je crois que vous avez pu voir toute l'importance que les gens accordent à cette question. Je vis à quelques pas d'ici. Certains ont parcouru de grandes distances pour être là. C'est une question importante. Je m'inscris en faux contre tous ceux qui affirment que c'est un enjeu sans importance dont tout le monde se fiche. Je ne m'en fiche pas.
J'ai voté pour cela, contre le parti que j'appuie habituellement, parce que j'ai trouvé que le candidat de ma circonscription qui avait le message le plus fort et le plus limpide au sujet de la réforme électorale... c'était serré, mais c'est ce candidat qui a affirmé avec le plus de conviction: « Nous allons modifier le système! ». Alors j'ai voté. Je n'avais jamais voté en fonction d'un enjeu donné auparavant, mais cette fois, c'est la réforme électorale qui a compté pour moi.
Je vais faire quelques observations, donner mon opinion en somme.
Je crois que les deux principaux partis au Canada profitent du scrutin majoritaire uninominal à un tour. Ce n'est pas seulement le cas des conservateurs, mais aussi celui des libéraux. Lorsque le Parti libéral a convenu de cet exercice un peu à reculons — et je ne crois pas que les libéraux ont fait de déclarations fermes et limpides en ce sens avant d'être rendus assez près des élections proprement dites —, je me suis dit qu'après tout, ce ne serait peut-être pas une si mauvaise chose si les libéraux gagnaient. J'ai voté pour le NPD. D'habitude, je vote pour les libéraux, mais cette fois, je voulais vraiment que l'on s'attaque à cette question.
Je me méfie d'un référendum en raison des types de messages qui sont envoyés, de la confusion et de tous les problèmes liés à l'argent que l'on voit lors des référendums. Les gens sont apathiques, et ils ne sont pas toujours chauds à l'idée d'étudier et d'apprendre les règles. Ils se contentent de dire: « Bof, ça m'est égal! » Je dois reconnaître que dans mon segment démographique, les gens profitent à la fois des libéraux et des conservateurs. J'en profite personnellement, mais je vois que bon nombre de ces politiques ne sont pas bonnes pour les autres, et cela me peine. Quand je vois les politiques qui sont instaurées, je ne me sens pas comme un Canadien.
S'il faut qu'il y ait un référendum, que ce soit un référendum à deux volets: voulez-vous une réforme du système électoral, oui ou non? C'est tout. Une seule question. Si les gens disent oui, eh bien, le scrutin majoritaire uninominal à un tour n'est pas une option. Puis vous pourrez présenter les autres options comme, peut-être, le vote préférentiel.
Je n'aime pas l'idée d'organiser un référendum, elle me fait peur. Mais s'il faut qu'il y en ait un... Encore une fois, je me méfie, car les libéraux tirent effectivement avantage du scrutin majoritaire uninominal. La réforme va-t-elle passer? Je compte sur vous pour faire en sorte que cela se produise.
J'écoute ce que les gens disent depuis tout à l'heure et il semble que la majorité de ceux qui sont ici, dans cette salle, veut effectivement la représentation proportionnelle. Ceux qui sont contre avaient la possibilité de participer à cette séance et de dire non. Si 51 % de ces gens étaient ici et qu'ils étaient la majorité et qu'ils voulaient garder le système actuel, on les aurait entendus parler. Mais ils ne sont pas là. Cela en dit long sur...
Une voix: La raison, c'est qu'ils n'ont pas reçu d'invitation.
M. Ryan Germann: Je l'ai eue de la même façon que vous.
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Bonsoir. Je m'appelle Raymond Li.
Ce sont des idées complexes et nous n'avons pas beaucoup de temps, alors je vais laisser de côté certains détails. J'ai affiché la plupart des idées qui suivent sur le site Web de M. Dave Meslin, qui s'appelle « 100 Remedies for Broken Democracies » — ou 100 remèdes pour une démocratie brisée —, alors si vous voulez des détails, vous n'avez qu'à consulter ce site.
La première idée, c'est que le vote préférentiel et la représentation proportionnelle ne sont pas mutuellement exclusifs. Vous pouvez faire les deux. Vous pouvez tenir un vote préférentiel puis, aux fins de représentation proportionnelle, compter les premiers choix de tout le monde afin de déterminer quels partis obtiendront des députés additionnels et à combien de députés chaque parti aura droit.
Quelqu'un a dit tout à l'heure qu'il ne voulait pas de vote préférentiel, parce qu'il vote pour un parti minoritaire et que cela voudrait dire que son vote ne compterait pas. Le scénario que je viens de présenter remédie à cela, puisque le premier vote continuera de compter pour la portion « représentation proportionnelle » du scrutin.
La seconde idée arrive bonne deuxième derrière la représentation proportionnelle. Quelques intervenants y ont déjà fait allusion. Au lieu de demander au parti de dresser une liste des personnes qui ne sont pas élues ou qui ne font pas campagne, il faudrait que l'on donne les sièges dits proportionnels du parti qui se voit donner des sièges additionnels aux personnes qui perdent par la plus petite marge. Ainsi, on aurait un député additionnel dans les circonscriptions où les courses ont été les plus serrées. Le deuxième député — le député dit proportionnel par opposition au député élu — va vraisemblablement voter à l'opposé du premier — la plupart du temps dans les circonscriptions divisées —, ce qui fait que leurs votes s'annuleront et que l'on évitera le vote double. Lorsqu'il s'agira de questions qui font l'unanimité dans la circonscription, les deux députés seront d'accord.
Il y a aussi le cas des personnes qui gagneraient par une très petite marge. En effet, une personne qui l'emporte par un seul vote devrait-elle être la seule à parler au nom de toute la circonscription? Non. Si votre victoire ne tient qu'à un vote, votre opposant devrait être élu lui aussi. Puis, à l'élection suivante, vous pourriez tous les deux vous présenter comme candidat sortant.
J'ai d'autres arguments à donner à propos de cela, mais je vais m'abstenir de vous les présenter aujourd'hui.
La dernière chose que j'aimerais soulever, c'est un aspect périphérique de notre système électoral. À l'heure actuelle, nous annonçons les résultats de la côte Est bien avant que les bureaux de vote de la côte Ouest soient fermés. Le directeur général des élections a dit que cela constituait un problème en cette ère de l'électronique, mais que nous ne pouvons pas y mettre fin. La façon simple de régler cela...
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Je tiens à remercier tout le monde d'être ici. Je suis vraiment heureux que l'on donne cette occasion aux gens de s'exprimer et du fait que des membres du Parlement soient là pour nous écouter.
Pour vous situer à mon sujet, je suis né et j'ai grandi en Roumanie à la fin des années 1970, ce qui signifie que je suis né sous une dictature. Par conséquent, je sais ce que c'est que d'être élevé et de vivre sous un régime dictatorial. Je sais ce que cela signifie de vivre dans un pays non démocratique. Et pour moi, le fait qu'un parti politique puisse obtenir les pleins pouvoirs d'un pays avec 40 % du vote est contraire à la démocratie.
C'est très simple. Vous n'avez qu'à regarder la définition de « démocratie » dans un dictionnaire. On y parle de majorité, n'est-ce pas? Vous vous ralliez à la volonté de la majorité, puis vous travaillez sur les enjeux dont la majorité a convenu. C'était mon premier point.
En ce qui concerne le référendum, compte tenu du peu d'information, du peu d'éducation... J'ai passé l'été à discuter du système électoral avec des amis, des gens de la rue, des connaissances, et bon nombre de ces gens m'ont littéralement demandé ce qu'était le scrutin majoritaire uninominal. Si vous ne comprenez même pas le système en place, comment pouvez-vous savoir s'il faut le modifier ou non? Je ne veux pas blâmer qui que ce soit. On dirait qu'il y a une sorte de dérèglement dans le système d'éducation, à moins que ce ne soit l'engagement des gens qui laisse à désirer, je ne sais pas. C'est peut-être autre chose.
Un référendum ne fonctionne pas lorsque les gens ne sont pas au fait de ce qui se passe dans le pays et de ce que ledit référendum pourrait changer. Comme certains l'ont fait remarquer, il serait peut-être utile de tenir un référendum après coup, lorsque tout le monde sera au courant de ce qui se passe.
Outre ces considérations, je ne sais pas comment un vote obligatoire pourrait être mis en application. Cette façon de faire pourrait en inciter certains à annuler leur bulletin de vote. Le Comité devrait peut-être faire enquête là-dessus. De façon générale, la mobilisation pourrait être stimulée un peu plus, car je crois que les gens — ceux de la rue ou d'ailleurs — ne sont tout simplement pas au courant de ce qui se passe.
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Je m'appelle Ken. J'appuie la représentation proportionnelle sous toutes ses formes, y compris celle qui utilise chaque colonne dont il a été question. Cette formule m'apparaît adéquate.
Des recherches effectuées il y a plus de 30 ans par Représentation équitable au Canada ont fait ressortir un certain nombre de points. Vous avez probablement entendu parler de tous ces sujets, mais il y en a deux qui sortent du lot. Tout d'abord, il y a cette question de gestion financière prudente. C'est un sujet que les Canadiens semblent avoir très à coeur. Quoi qu'il en soit, c'est la question qui m'a particulièrement interpellé. C'est une chose très importante pour les gens en général — et surtout pour les conservateurs, semble-t-il: nous ne voulons pas que la politique de chambardement en cours nous fasse perdre de l'argent.
Ce qui s'est passé — et c'était la question à laquelle j'accordais le plus d'importance lors des dernières élections —, c'est que certains d'entre nous — des gens associés à Représentation équitable au Canada — sont allés rencontrer notre politicienne, notre représentante, Mme Julie Dabrusin. Lors de notre première visite, Mme Dabrusin nous a donné l'impression qu'elle ne savait rien à ce sujet. La deuxième fois, elle nous a servi quelque chose qui ressemblait à des notes d'allocution, un peu comme si elle essayait de nous mettre dans nos petits souliers, je dirais. La troisième fois, j'ai assisté à une séance de discussion ouverte dans sa circonscription et elle était très bien informée. Le public aussi était très bien informé. Une majorité écrasante de personnes était pour la représentation proportionnelle, mais il y avait aussi des éléments — parachutés, selon moi — qui prônaient le statu quo.
Après la réunion, j'ai demandé à la députée si elle pouvait envoyer la convocation de la séance d'aujourd'hui — la rencontre la plus importante dans la ville de Toronto — aux gens qui avaient participé à la réunion de ce jour-là et, peut-être aussi, aux gens qui figuraient sur la liste de circonscription. Elle a dit que c'était une bonne idée. Deux jours plus tard, je lui ai rappelé de le faire.
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Bonsoir à tous. J'espère que tout le monde passe une très agréable soirée. C'est très chic. C'est un bon public, c'est bien organisé.
Je regrette cependant de voir autant de sièges vides. Il faut dire que je suis arrivé plus tard. Je suis convaincu que la salle était pas mal remplie, mais la soirée tire à sa fin. Je trouve quand même cela regrettable.
Je crois que si votre intention est de changer la façon dont les gens élisent leurs députés fédéraux, les gens qui vont les représenter au Canada et sur la scène internationale, vous ne pouvez vous enquérir de l'opinion des 3 % de la population qui vont venir vous parler dans des discussions ouvertes comme celles-ci, puis prendre une décision par l'intermédiaire d'un comité.
Je crois que nous devons tenir un référendum. Ma famille vient du bloc de l'Est, et des choses comme celle-là... Lorsqu'il y a un comité qui vous dit ni plus ni moins comment vous allez voter; nous ne savons pas ce que vous allez faire. Vous savez ce que vous prenez en note. Si vous vouliez vous en tirer en disant que ceci ou cela est bon pour nous, que nous allons procéder de telle ou telle façon, que les Canadiens ont dit telle ou telle chose, que vous avez retenu telle ou telle leçon de cette séance de discussion ouverte, nous serions pris au dépourvu.
En fin de compte, nous devons nous adresser à chaque Canadien — ou à qui que ce soit que cela intéresse — et lui demander de se prononcer par vote. Je viens d'une famille de cinq, et quatre d'entre nous n'ont pas pu venir. Mon père travaille et ma mère prend soin de mes frères. C'est injuste, n'est-ce pas? Combien d'autres sont dans des situations semblables qui les empêchent de participer à cette discussion ouverte, ou qui ne sont pas ici parce que la rencontre n'a été annoncée qu'aujourd'hui ou parce qu'ils n'ont reçu l'invitation qu'aujourd'hui pour quelque raison que ce soit — un manque de coordination ou qu'en sais-je —, ou parce qu'ils travaillent, parce qu'ils sont occupés, parce qu'ils essaient de nourrir les leurs, de payer les factures d'électricité. Les tarifs d'électricité en Ontario sont exorbitants. C'est vraiment pitoyable.
Voilà pourquoi j'estime qu'il faut tenir un référendum. Merci beaucoup.