:
Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie également les membres du comité. Bienvenue à Victoria!
Je m’appelle Keith Archer. Je suis le directeur général des élections de la Colombie-Britannique et j’occupe ces fonctions depuis 2011. Avant d’accepter ce poste, j’étais professeur de sciences politiques à l’Université de Calgary. M. Kelly m’a rappelé qu’il a suivi l’un de mes cours au début des années 1990.
Permettez-moi d’abord de définir le cadre de référence pour mon intervention aujourd’hui.
En tant que directeur général des élections de la Colombie-Britannique, j’ai le devoir d’administrer les processus électoraux en Colombie-Britannique. À titre d’administrateur électoral, mon rôle consiste à m’assurer que, quel que soit le système électoral en vigueur dans la province, celui-ci est administré conformément aux normes professionnelles les plus rigoureuses, et à veiller à ce que chaque électeur admissible puisse exercer son droit de vote et en toute équité et avec succès.
Mon exposé ne favorise donc pas un système électoral au détriment d’un autre. Mon service est autant en mesure d’administrer une élection générale tenue conformément au système majoritaire uninominal à un tour que selon tout autre mode de scrutin, qu’il s’agisse de la représentation proportionnelle, du système mixte avec compensation proportionnelle ou d’un régime avec scrutin de ballottage. C’est le rôle de mon service.
Parmi les autres questions soulevées par les discussions relatives à la réforme électorale, on doit se demander si la modification des règles fondamentales du processus électoral exige une certaine forme de consultation de la population. Dans l’affirmative, cette consultation devrait-elle comprendre un processus de collecte des points de vue du public, semblable à celui lancé par le comité législatif qui tient des audiences à l’échelle du pays, ou devrait-elle s’appuyer sur la volonté de la population exprimée dans le cadre d’un plébiscite ou d’un référendum sur le sujet?
La loi électorale de la Colombie-Britannique ne fait pas mention de cette question. Ceci signifie donc que, du point de vue juridique, les règles législatives standards s’appliquent. Comme la loi électorale est muette à ce sujet, je ne peux donc pas, en tant que directeur général des élections, exprimer mon avis sur le bien-fondé de toute forme de consultation publique. Les décisions relatives à la nécessité d’amorcer une consultation publique sur la réforme électorale et à la forme que devrait prendre une telle consultation relèvent de l’autorité du gouvernement et de l’assemblée législative. Par conséquent, je ne me prononcerai pas sur les avantages et les inconvénients d’une consultation publique.
Après avoir expliqué ce dont je ne parlerai pas et les raisons de mon silence, permettez-moi maintenant de vous décrire ce dont je veux discuter, soit les enjeux que l’on devrait examiner si le gouvernement et l’assemblée législative décident de consulter la population par plébiscite ou référendum.
Depuis 2005, Elections BC a administré trois référendums et un plébiscite, et je voudrais m’appuyer sur l’expérience acquise lors de ces consultations pour mettre en évidence un certains nombre d’enjeux qui méritent d’être examinés.
Premièrement, pourquoi organiser un plébiscite ou un référendum? Les référendums et les plébiscites sont des outils discrétionnaires de consultation publique. Le gouvernement est habituellement lié par le résultat d’un référendum, alors que ce n’est pas le cas pour un plébiscite. Les gouvernements tiennent des référendums et des plébiscites lorsqu’ils considèrent qu’il est souhaitable que la population exprime son opinion.
Deux des référendums tenus en Colombie-Britannique au cours des 11 dernières années ont porté sur la réforme électorale. L’autre référendum concernait une proposition visant à abolir la TVH et à rétablir une structure de taxes comprenant la TPS et une TVP. Le gouvernement a organisé un plébiscite dans la région métropolitaine de Vancouver sur les transports et les options de transport en commun. Chacun des référendums et le plébiscite avaient une origine différente.
Le référendum de 2005 sur la réforme électorale découlait des recommandations d’une assemblée citoyenne à ce sujet. Si l’assemblée citoyenne proposait de modifier le système électoral et ne recommandait qu’une seule option de remplacement, le gouvernement s’était engagé à consulter l’électorat par un référendum combiné à l’élection générale de 2005.
Le référendum de 2009 sur la réforme électorale a eu lieu parce que le gouvernement a constaté, à la suite du scrutin de 2005, que les électeurs ne connaissaient pas les circonscriptions électorales qui seraient utilisées dans le cadre du système proposé pour remplacer le système actuel, c’est-à-dire le scrutin à vote unique transférable, ou VUT de la Colombie-Britannique, comme on l’a appelé à l’époque. Le gouvernement a donc donné à la commission de délimitation des circonscriptions électorales le mandat de proposer de nouvelles circonscriptions électorales fondées sur le système uninominal à scrutin majoritaire et sur le scrutin à vote unique transférable, et c’est ce qu’a fait la commission. Ces circonscriptions ont ensuite ajouté du contexte au vote référendaire de 2009.
Le référendum de 2011 sur la TVH a été lancé en vertu de la Recall and Initiative Act, une loi unique à la Colombie-Britannique. Cependant, le scrutin a finalement été conduit sous le régime de la Referendum Act.
Le plébiscite de 2015 a été organisé par suite d’une proposition de nouvelle source de financement présentée par le conseil des maires de la région métropolitaine de Vancouver pour financer le transport et le transport en commun dans la région métropolitaine. Le gouvernement provincial s’était engagé à ce que tout nouveau financement soit assujetti à une consultation publique, et l’option du plébiscite a été retenue à cette fin.
Donc, le caractère discrétionnaire des référendums et des plébiscites signifie que les points de départ peuvent différer.
Deuxièmement, qu’est-ce qu’un seuil de vote ou une règle de décision? La Referendum Act en Colombie-Britannique stipule que, si plus de 50 % des votes valides sont exprimés de la même façon sur une question, le résultat lie le gouvernement. Cependant, la loi prévoit aussi que cette règle peut être modifiée par règlement.
L’expérience récente en Colombie-Britannique a montré un certain nombre de seuils de vote en activité. Pour les référendums de 2005 et de 2009 sur la réforme électorale, les seuils de vote ont entraîné ce que je décrirais comme des doubles super majorités, c’est-à-dire qu’il y avait deux seuils. Tout d’abord, au moins 60 % des votes valides devaient être pour le changement, puis dans au moins 60 % des circonscriptions, plus de 50 % des votes valides devraient être pour le changement.
Entre parenthèses, en 2005, le deuxième seuil a été atteint, mais le premier ne l’a pas été. En 2009, aucun des seuils n’a été atteint. Par conséquent, le résultat ne liait pas le gouvernement et, bien sûr, en fin de compte, le système électoral n’a pas été changé.
Pour le référendum sur la TVH et le plébiscite sur le transport et le transport en commun, une simple majorité des voix était nécessaire pour l’adoption de la proposition. Cette majorité a été atteinte dans le cas du référendum, mais non pour ce qui est du plébiscite.
Troisièmement, comment les électeurs sont-ils informés du processus? Les événements électoraux aux paliers fédéral et provincial engagent des candidats offrant des perspectives et des programmes différents, et des partis politiques aidant à communiquer le message de leur groupe. Au fil du temps, des règles ont été établies pour le financement des concours électoraux, notamment des règles concernant la divulgation et, dans certains cas, des limites sur les dépenses et les contributions.
Des questions similaires sont soulevées relativement aux référendums et aux plébiscites. Par exemple, existe-t-il des groupes de partisans et d’opposants officiellement inscrits? Existe-t-il des limites de dépenses publicitaires imposées à chaque groupe? Est-ce que le bureau électoral joue un rôle particulier dans l’éducation du public? Existe-t-il des exigences de divulgation? Y a-t-il des limites sur les contributions?
Plusieurs règles ont été utilisées dans la récente expérience en Colombie-Britannique. Dans certains cas, comme le deuxième référendum sur la réforme électorale et le référendum sur la TVH, il y avait des groupes inscrits du « oui » et du « non » et des fonds publics leur étaient attribués. Dans d’autres cas, comme le premier référendum sur la réforme électorale, on devait s’inscrire à titre d’annonceur, mais aucun financement public n’était attribué. Lors du récent plébiscite, on ne prévoyait aucune inscription des annonceurs ni aucun financement public.
Quatrième question: comment les suffrages sont-ils exprimés? Le suffrage dans le cadre d’un référendum ou d’un plébiscite peut être effectué conjointement avec une élection générale ou séparément de celle-ci, et peut s’effectuer par un bulletin de vote en personne ou par un autre mode de scrutin, comme un vote par la poste, par téléphone ou par Internet.
La Colombie-Britannique a utilisé les bulletins sur papier conjointement avec l’élection générale pour les référendums de 2005 et 2009. Ce processus a été décrit comme l’application d’une mince couche sur des procédures administratives générales pour les élections. Le coût de cette méthode est très faible, mais bien entendu, la souplesse est limitée en ce qui concerne le moment auquel l’événement peut avoir lieu.
La Colombie-Britannique a obtenu un taux de participation relativement constant, peu importe le mode de scrutin utilisé. Par exemple, le taux de participation était de 57,4 % et de 51 % lors des référendums de 2005 et de 2009 tenus conjointement avec des élections générales, et de 52,7 % et de 48,6 % pour le référendum sur la TVH et le plébiscite, tous deux ayant été tenus par vote postal.
En 2005, le total des coûts d’Elections BC pour l’administration des élections générales s’élevait à 22,9 millions de dollars, soit juste un peu plus de 8 $ par électeur inscrit. Le coût du référendum était d’un peu plus de 1 million de dollars, ou 37 ¢ supplémentaires par électeur inscrit; donc, ce mince surplus n’est vraiment pas cher à administrer. Le coût de l’administration des votes postaux sur la TVH se chiffrait à un peu plus de 8 millions de dollars, ou environ 2,63 $ par électeur inscrit. Le coût du plébiscite en 2015 était de 5,4 millions de dollars, ou 3,44 $ par électeur inscrit.
La dernière chose que j’aimerais mentionner est un commentaire sur le vote par Internet. J’ai présidé un groupe d’experts indépendant sur le vote par Internet, qui a présenté un rapport à notre assemblée législative en 2014. On peut consulter ce rapport sur le site Web d’Elections BC. J’ai le plaisir de le mettre à la disposition du Comité à toutes fins utiles. Je n’ai pas le temps de discuter du rapport dans mon introduction, mais c'est avec plaisir que je le ferai en répondant aux questions des membres.
C’est ainsi que se terminent mes observations, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour et bienvenue à Victoria.
[Traduction]
Mon nom est Craig Henschel. Je vous remercie de m’avoir convoqué ici cet après-midi.
En 2004, j’ai eu l’honneur et le privilège de participer, pendant 11 mois, à l’Assemblée des citoyens de la Colombie-Britannique sur la réforme électorale, en compagnie de 159 autres électeurs choisis au hasard. Diana Byford et d’autres membres de l’Assemblée sont également présents ici. Mme Byford parlera davantage du processus de l’Assemblée au cours de la deuxième séance d’aujourd’hui.
J’ai apporté des exemplaires de notre rapport final en français et en anglais pour que le comité puisse l’examiner. Je pense que vous les avez reçus, ainsi qu’une petite brochure que j’ai préparée pour le second référendum dans le but d’informer les électeurs sur le VUT en Colombie-Britannique.
J’aimerais vous donner une idée de notre processus de prise de décisions et de la manière dont nous avons atteint notre consensus de 95 % pour le VUT, le vote unique transférable, en Colombie-Britannique.
L’une de nos 50 audiences publiques a eu lieu à Valemount, une magnifique petite ville rurale éloignée de 1 000 personnes, située à la limite orientale de la Colombie-Britannique. Un des habitants nous a dit qu’il votait à Valemount depuis 20 à 30 ans et que jamais il n’avait voté pour un candidat qui avait gagné. Il voulait quelqu’un pour qui il avait voté qui le représente à Victoria. De cette rencontre, j’ai compris ce qu’était l’exclusion.
Le sentiment d’être exclu découle d’une faille majeure dans nos systèmes électoraux. Ne devrions-nous pas tous avoir un mot à dire sur les lois et les politiques qui nous touchent? N’est-ce pas le principe fondamental de la démocratie, soit que les citoyens aient un mot à dire sur leur propre vie?
Nous avons également compris d’autres intervenants que dans les zones rurales, il était essentiel qu’il y ait quelqu’un qui représente les intérêts des électeurs de la région. Pour représenter fidèlement les électeurs, le député à l’Assemblée législative ou le député doit être en mesure de voir le monde à travers les yeux de la localité, posséder des renseignements locaux et une compréhension de localité, et défendre leur point de vue au sein des caucus de leur parti et des comités législatifs et, en fin de compte, à l’Assemblée législative au moment de voter pour les lois et les politiques qui auront une incidence sur les électeurs. Les députés ont entendu des électeurs exprimer des frustrations similaires dans toute la province.
Nous avons examiné les résultats de plusieurs élections et avons constaté qu’environ 50 % des électeurs, en moyenne, n’avaient pas voté pour leur député. Nous en avons été très étonnés. Nous avons également remarqué que les députés ont souvent été élus par des nombres très différents d’électeurs. Les députés qui ont gagné avec une majorité de 30 % des voix pouvaient représenter la moitié du nombre d’électeurs d’un député qui a remporté la victoire avec une majorité de 60 %. Chaque député a le droit à une voix à l’Assemblée législative; par conséquent, cela n’était pas juste. Certains électeurs avaient deux fois plus de pouvoir législatif que d’autres.
Lorsque la moitié des électeurs ne sont pas représentés, et que la moitié qui le sont, le sont à des nombres différents, l’on ne devrait pas être surpris que les résultats des élections ne correspondent pas souvent aux désirs des électeurs. Si nous pouvions résoudre les problèmes d’exclusion et de représentation inégale, nous pourrions résoudre le problème de la disproportionnalité.
Le vote unique transférable permet de résoudre directement ce problème. Le VUT permet d’utiliser plusieurs députés dans une circonscription pour représenter plusieurs points de vue. Cela réduit considérablement le montant des électeurs exclus, tout en conservant les députés locaux autant que possible. Le VUT est un bulletin de vote préférentiel, de sorte que le vote stratégique n’est pas nécessaire et que l’électeur peut donner une image claire de ses désirs dans le système de comptage. Le VUT utilise également un système de comptage équitable qui élit chaque député dans une circonscription avec environ le même nombre de votes.
En traitant l’exclusion et l’équité dès le départ, des solutions de fortune comme la compensation, les députés non locaux, les députés de liste ne sont pas requis.
La faille dans la représentation locale fondée sur le système uninominal majoritaire à un tour est que seulement 50 % des électeurs obtiennent réellement une représentation locale. Les autres 50 % des électeurs ne sont pas représentés du tout. La faille dans la représentation proportionnelle des députés locaux est que les tailles des circonscriptions doivent être augmentées de 50 % à 100 %, ce qui donne au député moins de temps avec chaque électeur. Le vote unique transférable améliore réellement la représentation locale en donnant plus aux électeurs et en gardant le même ratio électeurs-députés. Les députés peuvent donc passer autant de temps avec les électeurs qu’ils le font maintenant.
Nous voulions également un plus grand choix. Nous ne voulions absolument pas que les partis politiques décident qui seraient nos députés. La majorité de l’Assemblée a vraiment aimé les circonscriptions comportant plusieurs députés. Les circonscriptions à plusieurs députés sont fantastiques. La commission du droit a rejeté d’emblée le VUT, car il y a des circonscriptions à plusieurs députés, et je pense que cela a été une erreur énorme. Les circonscriptions à plusieurs députés sont fantastiques, et dans le mémoire que je vous ai écrit, j’en présente différents détails.
Je suis sûr que vous avez entendu dire que les systèmes proportionnels améliorent la représentation des femmes, mais il est essentiel de comprendre le mécanisme électoral qui rend cela possible. La clé, ce sont les circonscriptions à plusieurs députés. Des études universitaires ont montré que dans les circonscriptions à un seul député, où un parti présente un seul candidat, il a tendance à choisir un homme du groupe culturel dominant. Dans les circonscriptions où les partis présentent plusieurs candidats, ils ont tendance à diversifier leur offre, qui comporte un meilleur équilibre entre les sexes et une plus grande diversité.
Le VUT a un plus grand potentiel pour accroître la représentation des femmes que la représentation proportionnelle des députés, avec ses circonscriptions à un seul député. Cela a été très important pour l’Assemblée, qui a grandement bénéficié de sa propre égalité de représentation entre les sexes.
Ce serait vraiment une bonne idée si dans vos délibérations et votre processus de prise de décisions vous procédiez à un petit essai de certaines conceptions des systèmes électoraux. Essayez-les tous. Surtout pour ce qui est de la représentation proportionnelle des députés, car il y a tellement de versions: listes ouvertes, listes fermées, listes hybrides, listes électorales ordonnées, régions ou aucune région. Si vous n’examinez pas des systèmes précis, il est très difficile de les comparer et de comprendre ce qui se passe.
Lorsque l’Assemblée a conçu le meilleur système de représentation proportionnelle des députés pour la Colombie-Britannique et l’a comparé au meilleur système de VUT pour la Colombie-Britannique, le VUT a obtenu 80 % des voix par rapport à 20 % pour la représentation proportionnelle des députés. Lorsque nous avons comparé le VUT au système uninominal majoritaire à un tour, le VUT a obtenu 93 % des voix des membres de l’Assemblée par rapport à 7 % pour ce système. Ce consensus a été atteint non pas parce que les membres de l’Assemblée étaient des négociateurs praticiens, mais parce que le VUT est tellement mieux que toute solution de rechange. L’Assemblée, après avoir atteint un consensus à 95 %, a recommandé que le vote unique transférable soit adopté en Colombie-Britannique.
Si je comprends bien, l’Assemblée des citoyens de la Colombie-Britannique vient d’effectuer le plus vaste examen des systèmes électoraux fondé sur les électeurs dans l’histoire du pays. Si vous choisissez de recommander le VUT au ministre, ce sera avec une grande légitimité des électeurs. L’Assemblée des citoyens de la Colombie-Britannique a-t-elle vu juste? Je pense que oui.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Messieurs, je suis très heureux d’être ici. Je peux vous assurer que je me trouve dans l’une des plus belles villes du pays. Et je sais de quoi je parle, puisque je vis à Québec, la plus belle ville.
Des voix: Oh, oh!
M. Gérard Deltell: En fait, ce n’est pas moi qui le dis, c’est Mme May, une personnalité bien connue et très aimée ici, qui l’a dit à Québec. Je voulais simplement rappeler que M. Reid a dit exactement la même chose. Je dirais qu’on a un consensus sur ce point...
Une voix: Je dis que c’est Victoria.
M. Gérard Deltell: ... même si j’ai été surpris de voir autant de palmiers ici. Je me suis même demandé si c’était bien le Canada.
Tout d’abord, monsieur Henschel, ce qui est intéressant avec vous, c’est qu’en Colombie-Britannique, vous avez une bonne expérience des référendums et aussi du nouveau système électoral. Il n’y a que trois provinces — l’Île-du-Prince-Édouard, l’Ontario et la Colombie-Britannique — qui ont cette expérience. C’est donc une excellente occasion pour nous d’en apprendre plus de vous.
Monsieur Henschel, vous étiez très préoccupé, c’est le moins qu’on puisse dire, à propos de la majorité qualifiée après le dernier référendum, mais d’un autre côté, vous semblez plutôt ouvert à la tenue d’un référendum. Est-ce que j’ai raison?
Pour commencer, j’aimerais remercier tout le monde d’être venu. Nous avons une assistance toujours plus nombreuse ici, à Victoria. J’aimerais aussi remercier tout le monde pour le merveilleux temps que vous avez commandé pour les Royals et que vous avez maintenu pour les membres du comité. Beaucoup se sont joints à nous pour la première fois. Nous avons pris un petit bain de foule et passé 20 délicieuses minutes au bord de l’eau avant de revenir à l’intérieur.
Monsieur Henschel, je tiens à souligner le travail que vous avez fait et à vous en remercier. Vous participez au processus de réforme électorale depuis plus de 10 ans.
Par souci de transparence, je tiens à dire que M. Henschel participait à un forum politique dans une circonscription voisine dans le Lower Mainland. Comme je représente Cloverdale—Langley City, j’ai été invité à prononcer une allocution, et nous avons eu une très intéressante discussion ce jour-là. Puis, j’ai organisé mon propre forum politique dans ma propre circonscription, et M. Henschel est venu y prononcer quelques mots et nous faire part de son expérience. Je suis heureux que vous soyez parmi nous aujourd’hui et que vous puissiez nous parler de votre expérience au sein de l’Assemblée des citoyens de la Colombie-Britannique, parce que je crois que nous pouvons en tirer beaucoup de leçons.
Ceci étant dit, je vais maintenant m’adresser à M. Archer.
J’aimerais revenir sur la question des référendums. Comme chacun le sait, les référendums font surface de temps à autre dans le présent débat.
Je vis en Colombie-Britannique depuis de nombreuses années. J’ai été absent pendant deux ans, mais je suis revenu en 2005, j’étais donc présent lors des référendums sur les systèmes électoraux, la TVH et, plus récemment, le transport en commun dans le Lower Mainland. Et je vous avoue qu’après chacun de ces référendums, j’ai eu l’impression d’avoir besoin d’un peu de rince-bouche, parce qu’ils m’avaient laissé un goût très désagréable dans la bouche.
Ce n’est pas que je croie que la population de Colombie-Britannique se soit trompée pour aucun d’eux. Elle a eu toutes les chances et s’est prononcée, mais d’après mon expérience, chacun de ces référendums a fini par porter sur autre chose que la question posée. Par exemple, le référendum sur le transport en commun portait finalement beaucoup plus sur la direction de TransLink que sur la façon de financer l’agrandissement du réseau de transport en commun.
J’aimerais poser deux questions à propos des référendums. Notre directeur général des élections nous a dit qu’un référendum canadien coûterait 300 millions de dollars. J’ai tenté de faire quelques calculs. Si nous utilisons 8 $ par personne, ça ne semble pas déraisonnable. Quelle était la version la plus économique que vous aviez? Je ne voudrais pas que quiconque pense que je défends l’idée d’un référendum. Je crois simplement, dans l’esprit du présent débat, que nous devons être ouverts à toutes les options. Quel était le coût le plus bas que vous aviez? Était-ce pour le scrutin postal? Le chiffre de 300 millions de dollars peut être élevé, ou il peut être bas. Je ne suis simplement pas certain du chiffre qui nous a été donné. Pourriez-vous répéter la fourchette du coût par personne?
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... politiques et idées qui sont sorties d'Ottawa sont arrivées à des moments où le pouvoir n'était pas concentré, quand il a été, par la force des choses, partagé.
Nous avons devant nous un exemple beaucoup plus petit, mais important. Ce comité est composé plus ou moins de façon proportionnelle au vote de la dernière élection, et nous nous entendons très bien.
Ce n'est pas moi qui ai eu cette idée. Elle vient d'un jeune homme qui s'appelle Daniel Blaikie, de Winnipeg, qui vient d'être élu. Il m'a dit: « J'ai cette idée pour le comité. » Je lui ai répondu: « Ça ne marchera jamais », mais ça marche.
J'ai une question au sujet de la participation de l'électorat. Nous arrivons d'une communauté des Premières Nations, et j'en ai beaucoup que je représente dans le nord-ouest. On a toujours posé aux jeunes cette question sur la participation et l'engagement électoral. Nous avons entendu plusieurs choses des témoins de tout l'éventail, qui nous ont dit que les gens veulent que leur vote soit significatif.
Je dirigerai ce point à M. Archer et peut-être ensuite, Craig, vous pourrez également faire vos commentaires.
Nous avons reçu un rapport il y a tout juste une semaine d'Élections Manitoba, qui a passé en revue ses non-votants et a fait un sondage lors de la dernière élection provinciale. Quarante pour cent des gens n'ont pas voté, ce qui est habituel, et on leur a demandé pourquoi. Cinquante pour cent des membres de ce groupe ont dit qu'ils voteraient s'il avaient le sentiment que leur vote comptait et s'ils votaient dans un système proportionnel. Je n'ai jamais vu des chiffres aussi significatifs auparavant. Un jour de vote, le vote en ligne, à part le vote obligatoire, peut-être, aucune autre suggestion que j'ai entendue n'a eu un effet aussi marqué.
Est-ce que la C.-B. a déjà fait un sondage à propos de cette satisfaction des électeurs dont parlait Craig, ce pouvoir, ce sentiment de pouvoir, le sentiment que leur vote va faire une différence, et parmi les groupes démographiques, les jeunes, les Premières Nations, les gens à revenu faible, ces groupes qui sont traditionnellement sous-représentés?
Monsieur Henschel, j’ai lu votre soumission avec grand intérêt. Je veux clarifier les choses. Je suis un membre du Parlement qui arrive sans idées préconçues sur le système électoral que nous devrions ou ne devrions pas utiliser. Je pars de zéro. J’écoute les Canadiens, et c’est comme cela que je travaille ici.
Il y avait beaucoup d’information ici avec des hypothèses auxquelles un système VUT (vote unique transférable) répondrait. Vous parlez un peu de ne plus avoir de députés qui disparaissent. Vous parlez de la façon magique dont tout va bien aller si nous adoptons le VUT. La réalité est que, une fois que nous sommes élus, nous ne sommes plus député libéral, nous sommes député. Que quelqu’un ait voté pour moi ou pas, je suis le député de ma circonscription et quand les gens viennent me voir, je représente tout le monde de manière égale. Franchement, je ne veux même pas savoir si vous avez voté pour moi, je veux vous aider.
Nous siégeons 140 jours par année. Comme vous, nous avons siégé tout l’été. Malheureusement, nous n’étions pas là, mais il fait partie de notre travail de représenter les Canadiens et d’être là où nous devons être.
Si l’on regarde les choses du point de vue de l’électeur, s’il y a plusieurs députés, possiblement de différents partis, qui travaillent dans la même circonscription, ne pensez-vous pas qu’il va y avoir une concurrence sérieuse? Pensez-vous honnêtement que, s’il y a un autre membre dans la même circonscription que moi, je ne vais retenir de l’information sur les besoins des électeurs, parce que l’autre membre va vouloir avoir cette information avant les prochaines élections? Je suis en train d’essayer de penser aux réalités de la politique et à l’effet que cela va avoir sur les citoyens.
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Bonjour. Bienvenue à Victoria.
Au nom de Fair Voting BC et des milliers de personnes qui nous soutiennent partout dans la province, je suis très honoré d’avoir cette occasion de m’adresser à vous cet après-midi. Je tiens particulièrement à vous remercier de tout le temps que vous prenez, de tous ces déplacements que vous faites. Vos efforts ont le potentiel d’effectuer un changement à long terme incroyablement positif pour notre démocratie.
Dans mes commentaires, j’aimerais couvrir trois points-clés. Tout d’abord, notre système électoral existant n’est tout simplement pas compatible avec nos idéaux démocratiques, avec nos buts et nos aspirations nationaux tels que les incarne la Charte des droits et libertés. Deuxièmement, l’assemblée des citoyens de C.-B. sur la réforme électorale a adopté une attitude réfléchie et sage en recommandant que nous adoptions le vote unique transférable. Finalement, le modèle de représentation proportionnelle rurale-urbaine que nous avons élaboré en collaboration avec Fair Vote Canada combine les meilleures caractéristiques du VUT avec les caractéristiques appréciées du système mixte proportionnel, et nous vous recommandons fortement de l’envisager.
Notre charte nous garantit deux droits fondamentaux: un traitement égal et une représentation équitable. Mais notre système électoral discrimine contre beaucoup, avec pour résultat que plus de la moitié des électeurs n’ont pas voté pour leur député. Selon la théoricienne politique Hanna Pitkin, le terme « représentation » est en fait clairement défini. Il comporte trois composantes clés: autorisation, action dans le meilleur intérêt de la personne représentée et redevabilité. Je sais que ces éléments sont tous importants à vos yeux.
Notre système électoral ne livre aucun d’entre eux. Un électeur qui n’a pas voté pour son député ou sa députée ne l’autorise pas à agir en son nom. Le député va régulièrement voter contre les désirs de l’électeur, et l’électeur n’a aucun moyen de tenir le député redevable, étant donné qu’il a déjà voté contre cette personne en vain. Cet électeur n’est donc pas représenté de manière significative en matière législative, ce qui est le rôle principal d’un député. De ce déni de représentation proviennent tous les symptômes de dysfonction politique qui ont été articulés par nombre des témoins précédents.
Qu’est-ce que cela signifierait pour nous de prendre ces droits de la charte au sérieux? Ironiquement, même avant la promulgation de la charte, dès les débuts du Canada, notre système électoral a été créé avec l’intention de s’assurer que, comme l’a dit Sir John A. Macdonald, « des intérêts, classes et localités différents soient représentés de manière équitable ». Lorsqu’il est clairement démontré que ces intentions ne sont pas atteintes, nous devons mettre notre système à jour.
Comme nous l’a rappelé la juge en chef Beverly McLachlin dans sa cause de référence sur les limites électorales de la Saskatchewan, la tradition canadienne en est « une de démocratie évolutive qui avance à pas inégaux », malheureusement, « vers le but du suffrage universel et d’une représentation plus efficace ».
Elle a défini pour nous, dans cette cause et dans une cause précédente, ce que notre droit de vote signifie selon la charte, disant qu’il ne peut pas faire moins que garantir aux citoyens leurs pleins droits démocratiques dans le gouvernement du pays.
Elle poursuit en disant: « Notre démocratie est une démocratie représentative. Chaque citoyen a le droit d’être représenté dans le gouvernement. La représentation comprend l’idée d’avoir voix aux délibérations du gouvernement ».
Une personne ne peut pas avoir de voix si elle n’a pas un député qu’elle soutient et pour qui elle a voté pour être sa voix.
Comme le dit le scientifique politique David Plotke: « Le contraire de la représentation, c’est l’exclusion », et l’exclusion n’est pas un idéal canadien.
Une fois que l’on comprend l’impératif de représentation authentique de la charte, on peut apprécier la sagesse de l’assemblée des citoyens de C.-B. lorsqu’elle recommande le VUT, qui est largement reconnu comme maximisant les choix de l’électeur. De façon unique parmi les divers systèmes de vote proportionnel, le VUT demande à l’électeur de soutenir un candidat spécifique, et ne donne une voix au candidat que si l’électeur l’a spécifiquement nommé. Avec le VUT, la vaste majorité des électeurs remplissent les trois conditions pour être représentés: ils ont explicitement autorisé leur député en le nommant ou en la nommant; leur député sera la personne qui, de l’avis de l’électeur, a le plus de chances d’agir dans le meilleur intérêt de l’électeur; et il peut tenir son député redevable aux prochaines élections, car retenir son vote réduit directement le soutien pour le député et augmente le soutien pour une autre personne.
Dans notre présentation, nous insistons sur le fait que le VUT obtient la cote la plus élevée de représentation directe, de l’ordre de 90 % ou plus. En dépit de cette force inégalée du VUT, certains sont préoccupés par le fait que le seuil pour être élu puisse être trop élevé, et que les districts puissent être trop vastes dans les zones les plus rurales.
Le modèle de RP rurale-urbaine combine les circonscriptions à plusieurs députés dans les secteurs les plus peuplées à quelques circonscriptions avec un seul député là où on l’estime nécessaire, et ajoute une petite couche qui apparaît pour réduire le seuil pour être élu. Ces caractéristiques répondent de manière substantielle à ces préoccupations.
En résumé, nous devons adopter le vote proportionnel pour satisfaire nos droits selon la charte à l’égalité et à une représentation efficace. L’assemblée des citoyens a recommandé le VUT parce qu’il maximise la représentation directe des électeurs et en fait le plus pour renforcer le lien entre les électeurs et leurs députés. Le modèle rural-urbain est extrêmement souple, obtient de bons résultats dans toutes les catégories de mesure et peut être raffiné au fil du temps, demeurant en mesure de réagir aux électeurs par le processus de la commission de délimitation des circonscriptions électorales.
Ces modèles proportionnels, parmi d’autres, peuvent livrer la promesse du gouvernement de s’assurer que chaque vote compte et la demande du ministre d’un système électoral qui renforce le lien entre la volonté démocratique des Canadiens et les résultats des élections.
Merci.
Mesdames et messieurs, vous faites aujourd’hui un voyage que j’ai déjà fait. En 2004, j’ai eu le privilège d’être membre de B.C. Citizens’ Assembly on Electoral Reform. Comme vous l’avez entendu plus tôt, 160 citoyens ordinaires sélectionnés au hasard dans chaque circonscription de la province, y compris deux membres des Premières Nations, se sont réunis pour examiner notre système existant de scrutin majoritaire en vue de déterminer s’il répondait aux besoins des gens ou s’il avait besoin d’être changé.
Nous avons travaillé durant 11 mois. Les trois premiers ont été une phase d’apprentissage intensif. On nous a enseigné les différents systèmes, leur fonctionnement, leurs avantages et inconvénients et où dans le monde ils sont utilisés. Nous avons également appris comment les facteurs géographiques et démographiques jouent un rôle important dans les résultats. Des gens d’autres pays sont venus nous dire quels résultats leur système leur donnait et nous parler des conséquences quand, dans certains cas, ils ont changé de système.
Après cette phase d’apprentissage, nous avons tenu des rencontres publiques. Nous avons eu 50 rencontres publiques auxquelles ont assisté 5 à 12 membres de l’assemblée. Les gens sont venus en nombre parler de ce qui était important pour eux. Certains sont venus parler de systèmes spécifiques, certains de ce qu’ils espéraient qu’un nouveau système allait changer ou fournir, et certains sont même venus dire qu’il n’y avait pas besoin de faire de changement.
Nous avons également reçu et lu 1 600 présentations écrites, plus que ce que reçoivent la plupart des commissions. Selon ce qui nous a été dit, le nombre habituel est de 100 à 200, ce qui démontre la passion qui existait à propos de notre travail en assemblée.
Une fois les rencontres terminées, l’assemblée s’est réunie à nouveau pour une fin de semaine pour faire la corrélation et échanger les renseignements que nous avions obtenus, et pour proposer le nom de quelques présentateurs qui, de l’avis général, devraient s’adresser à l’assemblée en plénière. Nous avons entamé nos délibérations de l’automne en entendant neuf des présentateurs recommandés sélectionnés après consultation par un petit groupe de membres de l’assemblée à partir des renseignements qui avaient été soumis. Ils représentaient une variété de propositions, la plupart soutenaient une forme de changement, mais l’un d’entre eux a défendu avec passion le scrutin majoritaire existant.
Nous avons ensuite réexaminé les divers systèmes et rapidement réduit les possibilités aux deux seuls qui semblaient offrir la meilleure solution aux conclusions que nous avions atteintes à la suite de nos apprentissages, des audiences et des présentations écrites. Nous avons passé les deux fins de semaine suivantes à concevoir ces systèmes, le SMP et le VUT, pour répondre aux besoins de cette province. Une fois cela fait, nous avons délibéré des mérites des deux systèmes et, après avoir voté, nous avons recommandé de proposer à l’électorat le SMP-C.-B. dans un référendum provincial qui serait tenu en mai 2005 à l’occasion des prochaines élections provinciales.
Vous avez déjà entendu ceci en partie, mais je sais que cela ne fait pas de mal de se rafraîchir la mémoire.
Le gouvernement de Colombie-Britannique n’avait pas prévu d’éducation du public au sujet de notre choix, et c’est pourquoi un certain nombre de membres de l’assemblée qui étaient en mesure de le faire ont pris l’initiative de faire cette éducation. Ce n’est pas tout le monde, bien sûr, qui a pu le faire. Nous l’avons fait sur notre temps et à nos propres frais. Nous avons parlé à des groupes et à des organismes. Nous avons tenu des débats dans certains cas et nous avons répondu à beaucoup, beaucoup de questions. Nous avons fait ceci de décembre 2004, quand notre rapport a été livré à la législature, jusqu’au référendum en mai 2005. Ma dernière présentation orale a eu lieu le soir avant les élections.
Le gouvernement avait deux exigences de 60 %, dont vous avez entendu parler: il fallait que 60 % des voix soient en faveur, et que 60 % des circonscriptions votent oui à la majorité simple de 50 % plus une voix. Les résultats ont été les suivants: voix, 57,69 %; circonscriptions: 77 sur 79, soit 92 %, mais le résultat a été déclaré un échec. Mon opinion personnelle est que cela a été un échec du gouvernement de Colombie-Britannique envers le peuple. J’estime également que notre succès dans l’atteinte de ces chiffres est dû au fait que ce changement recommandé est venu de citoyens ordinaires plutôt que de groupes politiques ou d’institutions. Je sais que vous êtes un groupe politique. Toutes mes excuses. Ne le prenez surtout pas comme une insulte.
Je sais bien qu’il n’y a pas de système parfait, mais je continue à penser que nous avons offert aux gens de Colombie-Britannique le système qui correspondait le mieux aux préoccupations que nous avions entendues. Les gens ont dit que le SMP n’était pas un système proportionnel parce qu’il utilise des bulletins de vote classés. Et pourtant, non seulement il est proportionnel, comme vous le savez, j’en suis certaine, il est le seul système qui donne à l’électeur la possibilité d’élire tous les députés fédéraux et provinciaux sans que les partis politiques aient leur mot à dire.
Je voudrais terminer en disant que même si ce sont des professeurs et d’autres experts qui nous ont enseigné, ils ne nous ont pas guidés. Nous sommes parvenus à nos propres conclusions après de longues heures de discussion et de délibération entre nous.
Merci.
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Merci beaucoup. Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui.
Je ne suis pas un expert en système électoral, mais j’ai été député de l’île de Vancouver-Nord pendant 19 ans. Je crois que je suis un expert des défis que doit relever le représentant d’une vaste circonscription rurale. C’est de ça que j’aimerais parler aujourd’hui.
Pour plusieurs des systèmes électoraux dont vous avez parlé, il faudrait que les circonscriptions électorales soient plus vastes et dans certains cas, beaucoup plus vastes. Je veux insister ici sur l’impact concret que de tels changements auraient sur la relation entre les électeurs et la personne qui les représente. J’ai fait deux heures et demie de route aujourd’hui pour livrer ce discours de cinq minutes et répondre à quelques-unes de vos questions; je reprends la même route aussitôt après. C’est un exemple typique de ce que je devais faire régulièrement pour assister aux événements communautaires de ma circonscription.
J’ai aussi déjà représenté l’ensemble de la Sunshine Coast au Parlement sur la côte. Pour assister à une réunion à Sechelt ou à Gibsons par exemple, je devais prendre deux traversiers pour l'aller et le retour et passer une nuit sur place. Ça prenait en fait deux jours. Sinon, je prenais un vol d'une petite compagnie régional pas du tout fiable et qui me laissait sans véhicule à destination. La meilleure solution était de faire le trajet vers Vancouver à partir de Campbell River ou de Courtenay par avion, puis de louer une voiture et de prendre le traversier de Gibsons à Horseshoe Bay. Ajoutez à ces déplacements les huit heures de voyage nécessaire pour me rendre à Ottawa et vous aurez une certaine idée des défis que représentent les grandes circonscriptions.
Je pouvais offrir un certain niveau de service au sein de l’opposition que les contraintes liées à un poste au sein du gouvernement m’auraient empêché de le faire. Je vous prie de ne pas sous-estimer cette réalité. Un membre du Parlement doit aller à la rencontre des électeurs pour voir par lui-même les problèmes auxquels ils font face. Par exemple, j’ai déjà vu une idée particulière être abordée lors d’une rencontre communautaire à Port McNeill, puis être intégrée au budget fédéral. L’agrandissement des circonscriptions ne fera que réduire ce genre de possibilités.
Le concept de circonscriptions plurinominales est également problématique. Je suis parfaitement d’accord avec votre point de vue sur cette question, Sherry. Si les sept circonscriptions de l’Île de Vancouver étaient fusionnées en une seule, avec la moitié des électeurs à Victoria, comment un résident de Port Hardy pourrait-il se faire entendre? Il serait aussi possible, même probable que tous les députés proviennent de la même région de la circonscription. La représentation proportionnelle profiterait aux partis politiques, mais ce serait au détriment des communautés.
C'est une des conséquences de vivre dans un grand pays. Aucun autre pays au monde ne peut nous servir d’exemple. Si on examine les pays pleinement démocratiques tels que répertoriés selon l’indice de démocratie de la revue The Economist, on voit qu’il n’existe aucun autre pays démocratique avec un territoire comparable au nôtre dont le système électoral est proportionnel. Le plus grand pays démocratique avec un mode de scrutin proportionnel est l’Espagne, dont la superficie totale ne représente que 5 % du territoire canadien. Le fait est que la taille de notre pays compte, tout comme notre culture politique, les tensions entre les régions et tous les autres facteurs qui font du Canada un pays unique. Il est impossible de prévoir l’effet qu’aurait un nouveau système électoral sur Port Hardy ou toute autre communauté canadienne. C’est pour cette raison qu’il faut procéder avec beaucoup de prudence, en s’assurant que les électeurs comprennent exactement ce qu’impliquent les changements proposés au mode de scrutin.
Je crois que le Canada a réussi à établir un système démocratique exemplaire qui ne saurait être modifié en profondeur sans référendum. Parmi les pays démocratiques les plus étendus, le Canada occupe le premier rang de l’indice de démocratie : c’est une donnée non négligeable.
Chaque province qui a envisagé d’importants changements électoraux — la Colombie-Britannique, l’Ontario et l’Île-du-Prince-Édouard — a tenu un référendum.
Les politiciens sont élus pour prendre de multiples décisions, mais pas quant à leur méthode d’embauche. Il y a là un vrai conflit d’intérêts. Gordon Gibson, ancien chef du Parti libéral de Colombie-Britannique et ancien conseiller de Pierre Elliot Trudeau, l’a bien résumé en entrevue au The Globe and Mail le samedi 17 septembre dernier, il y a à peine 10 jours. Gibson est en quelque sorte le porte-étendard des libéraux de la province : il est activement engagé dans le débat politique et public depuis plus de 30 ans. Les Britanno-Colombiens tiennent son opinion en haute estime et ce comité gagnerait à faire de même.
C’est ce qui conclut mon allocution.
Merci.
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On me permet de revenir sur la question d’un biais biais en faveur des hommes blancs d’un certain âge. Restons-en plutôt là.
D’abord, John Duncan et moi sommes de vieux amis et d’anciens collègues. Nous nous connaissons depuis près d’un quart de siècle. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 1992, alors que vous veniez tout juste d’être élu député. Alors John, vous m’excuserez, mais je poserai mes questions aux autres.
Monsieur Hodgson, commençons par vous. Votre organisme, en collaboration avec le Mouvement pour la représentation équitable au Canada — je ne sais pas exactement dans quelle mesure ces deux organismes sont liés l’un de l’autre, mais bon, cela importe peu dans le contexte de cette question — ont parlé, entre autres choses, de la possibilité d’instaurer un modèle de proportionnelle rurale-urbaine. Comme vous le savez peut-être, le professeur Byron Weber Becker, de l’Université de Waterloo, a élaboré plusieurs versions de ce modèle. Je les ai d’ailleurs ici — j’ai traîné cette brique un peu partout — et ils sont très intéressants et très instructifs. J’espère réussir à convaincre le comité de les prendre comme témoignage. En fait, nous espérons que le professeur Weber Becker témoignera.
Cela étant dit, certaines des contraintes qui nous ont été imposées compliquent la mise en oeuvre de la proportionnelle rurale-urbaine. Je m’adresse à vous parce que votre organisme a mis ce modèle de l’avant. Bien qu’il y ait plusieurs bonnes raisons de le recommander, notre mandat nous oblige d’abord et avant tout à proposer un système qui pourra être en place dès 2019.
Ensuite, tout système exigeant, comme certaines des versions proposées, un redécoupage de la carte électorale, doit suivre un processus de redécoupage de deux ans. Lorsque nous l’avons interrogé à cet effet, le directeur général des élections du Canada nous a dit qu’un tel processus prenait 24 mois et nous en a fait la description détaillée.
Enfin, si pour éviter de redécouper la carte, du moins celle des zones rurales, nous augmentons le nombre de sièges des provinces, nous nous buterons à des difficultés d’ordre constitutionnel ayant trait à la représentation proportionnelle des provinces. Ce principe est enchâssé dans la Constitution, et pose une limite claire. Il nous faudrait saisir la Cour suprême de cette question pour qu’elle vérifie la constitutionnalité des sièges supplémentaires et qu’elle détermine si une telle situation se prête à un renvoi. Sinon, nous ne pourrons pas en être sûrs.
Cela étant dit, existe-t-il un moyen de contourner la deuxième et troisième limite, tout en respectant l’échéance de 2019 et en ne délaissant pas ce modèle au profit du vote unique transférable ou de la représentation proportionnelle mixte?
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Merci aux témoins d’assister à la séance d’aujourd’hui.
Plusieurs de mes collègues siégeant sur le panel ont déjà soulevé la question de la représentation, du moins partiellement, et si une personne est tout de même représentée ou non par un élu pour lequel elle n’a pas voté.
Les membres du Parlement ont toutes les raisons de représenter leurs électeurs de leur mieux dans l’espoir de les convaincre de voter pour eux lors de la prochaine élection. Nous le faisons très certainement dans le cadre de notre travail en représentant des cas.
Il existe d’autres façons dont un membre peut le faire, soit en soulevant des questions au caucus qui sont importantes pour les électeurs en leur nom, en faisant des déclarations à la Chambre des communes et en influant sur le débat.
J’aimerais parler d’urbanisation et de ce que cela signifie pour la taille des circonscriptions en région rurale. Nous en avons un peu entendu parler et j’aimerais que l’honorable John Duncan nous en parle à titre de personne ayant représenté une large circonscription pendant de nombreuses années.
La redistribution de sièges fonctionne habituellement selon le principe que la taille relative d’une circonscription par population ne change pas au fil du temps. Nous ajoutons des sièges pour prendre en compte la croissance de la population. Cependant, l’urbanisation qui est en cours depuis des décennies, et qui continue d’être un facteur, signifie que les circonscriptions rurales continuent de croître.
Ce que nous avons entendu des divers témoins, des dirigeants des Premières Nations que nous avons rencontrés ce matin dans la circonscription d’Elizabeth May ainsi que des gens que nous avons entendu hier au Yukon, donnait l’impression à beaucoup d’entre nous qu’il y a un désir de représentation proportionnelle partout sauf dans la circonscription des personnes concernées afin que leur propre représentation ne soit pas diluée ou réduite à l’échelle locale.
J’aimerais que vous élaboriez sur la façon dont l’urbanisation exerce déjà une pression sur ces circonscriptions plus grandes.
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Je vais vous arrêter ici et c’est une conclusion parfaite.
Il y a deux phases : la décision de se présenter à l’élection et d’affronter les électeurs, ce qui est un peu terrifiant, je l’avoue, et remporter l’élection. Il faut obtenir la nomination ou décider de se présenter, puis remporter l’élection.
Suite à mes conversations avec des collègues qui se sont présentées, qu’elles aient été élues ou non, je sais que leur décision de se présenter n’avait rien à voir avec le mode de scrutin. Souvent ça avait plutôt à voir avec le poste en soi ou un Parlement favorable aux familles, s’il fallait beaucoup voyager, l’absence de congés de maternité et de service de garde et ainsi de suite, ou simplement avec une question d’équilibre en général.
Je ne crois pas que le fait de changer le système électoral réglera ce problème. Je crois que nous devons travailler plus fort à encourager les gens sous-représentés à se présenter, y compris les jeunes et les minorités visibles, mais une fois ces personnes nommées, croyez-vous qu’il faille absolument un système de scrutin différent pour que les femmes gagnent?
Je vais être honnête avec vous. Je me suis présentée contre six autres candidats dans une circonscription ou, en théorie, je n’avais aucune chance. Je suis une libérale anglophone dans une circonscription traditionnellement acquise au Bloc québécois. Dieu merci, j’ai gagné, mais, selon moi, ce n’est pas en raison du système électoral.
Je suis tellement contente de voir à quel point les membres de ce Comité travaillent si bien ensemble. Vous semblez avoir mis de côté votre partisanerie afin de travailler sur cette question essentielle de la démocratie canadienne. Ce Comité est proportionnel. Il représente les votes que chaque parti a obtenus lors des dernières élections, après que la a cédé la majorité libérale. Vous êtes un groupe de parlementaires fiers qui mettent de côté les politiques de leurs partis et travaillent ensemble pour le Canada. Vous êtes citoyen canadien avant d’être membre d’un parti. Il est important de mettre de côté la partisanerie et de faire ce qu’il y a de mieux pour l’ensemble du Canada, et c’est possible. Merci d’en faire partie.
J’aimerais voir ce genre de gouvernement dans notre pays. Je crois que selon le système uninominal majoritaire à un tour nous n’avons pas ça, parce que ce système fait des gagnants et des perdants, et trop souvent c’est un jeu où le vainqueur rafle toute la mise. Ça crée une mentalité de « nous contre eux » que l’on voit trop souvent dans le comportement des parlementaires qui doivent toujours se montrer dignes du parti d’oppositions ou des partis.
Les Canadiens en ont marre de ce jeu où l’on peut uniquement gagner ou perdre, et nous comptons sur vous, membres de ce merveilleux Comité, pour travailler ensemble afin d’instaurer un système électoral canadien plus juste. Quel beau cadeau ça ferait pour le 150e anniversaire du Canada l’an prochain.
Pour conclure, vous avez mentionné ce soir la manière dont chacun de vous représente sa circonscription. Je serais intéressée à ce que chacun de vous me dise combien d’assemblées publiques locales compte sa circonscription. Les assemblées publiques locales sont définitivement un outil de consultation publique. Je vous l’accorde, vous avez tous été très occupés par ces réunions, mais au moins la plupart de vous, ou tous sauf un, pouvez avoir des personnes pour vous représenter.
J’ai la chance d’avoir Elizabeth May comme députée, et à titre de seule députée du Parti vert, elle a dû assister à toutes les réunions du Comité. Pourtant, elle a tenu ses sept assemblées publiques locales habituelles, deux de celles-ci étant axées sur la réforme électorale.
Dans une assemblée publique locale, nous avons eu la chance de rencontrer la pour une réunion merveilleuse sur l’île Saturna. J’aimerais savoir combien d’assemblées publiques locales chacun de vous avez eues pour entendre vos électeurs.
Tout d’abord, j’aimerais dire que je suis pour ce processus, car tous mes votes au palier fédéral n’ont pas compté. J’ai dû aller dans une circonscription où un candidat me représentait pour que mon vote compte. Il n’y a qu’une seule fois où mon vote a compté dans une élection fédérale.
D’un point de vue général, je pense que de nombreux Canadiens sont insatisfaits du système, parce que nous voyons trop d’argent consacré à la politique et nous considérons les élections comme étant trop axées sur la personnalité. J’aimerais que les élections portent davantage sur les problèmes à résoudre et soient moins une question d’argent.
Il y a beaucoup trop de querelles, de partisanerie et de démagogie à la Chambre des communes; il n’est pas étonnant que les Canadiens soient refroidis par le système politique.
Je pense que ça pourrait aider sur tous ces points.
Je suggérerai de le garder simple en votant pour un parti politique, puis il y aurait une liste que chaque parti aurait qui serait prise en proportion de la province.
J’aimerais que le vote soit obligatoire, selon le principe de la carotte et du bâton. Par exemple, vous pourriez être récompensé par un crédit d’impôt de 5 $ lorsque vous votez et devoir payer une pénalité de 25 $ si vous ne votez pas.
Nous pourrions peut-être voter par voie électronique ou par bulletin de vote postal. Ça se fait ailleurs.
Je sais qu’en Suisse, on vote par bulletin de vote postal toutes les quelques semaines et, par conséquent, on y traite de nombreuses questions. La Suisse est le seul pays à avoir un tel système à ce que je sache. Ils ont aussi un comité qui les régit. Ils élisent les membres du comité et un président du comité.
C’est tout. J’aimerais que le vote soit strictement pour un parti, puis que les partis aient une liste électorale sur laquelle tous leurs membres devraient voter par un seul vote transférable.
Merci.
Je m’appelle Adriane Carr. Je suis conseillère élue à Vancouver. Je m’adresse à vous car en 2002 j’ai oeuvré dans le cadre de la Recall and Initiative Act de Colombie-Britannique afin de promouvoir une initiative visant à établir un système de scrutin proportionnel mixte en Colombie-Britannique. J’en ai les détails dans un mémoire, qu’il me fera plaisir de vous remettre à la fin.
Je veux parler de ce que j’ai appris dans mes conversations avec littéralement des milliers de gens de tous les coins de cette province, durant la collecte de 98 165 signatures — je m’en souviens — avec l’aide d’environ 4 000 autres solliciteurs.
Ce que j’ai appris d’abord et avant tout, c’est que les gens sont extrêmement frustrés avec le système de scrutin actuel, à un point tel que dans bien des cas ils ne veulent pas voter.
Deuxièmement, ils aimaient le système de SMP pour les raisons suivantes: Il est facile à comprendre. Ils aiment l’idée de deux votes seulement, et certains m’en ont parlé. Au lieu d’avoir à donner un ordre à une longue liste de candidats, deux votes semblaient très simples: un vote pour le parti et un vote pour leur représentation individuelle. Ils appréciaient le fait que leur vote pour un parti assurerait une représentation, et ils aimaient l’équité du résultat. Je pense que l’équité est un attribut canadien.
Je tiens à souligner qu’un mode de scrutin préférentiel ne garantit pas la représentation proportionnelle, et je veux m’assurer que ceci est clairement compris. De plus, vous ignorez peut-être qu’un système de vote unique transférable nécessite qu’au moins cinq — on dit même sept — députés dans la circonscription pour atteindre la proportionnalité. Cinq est en quelque sorte un minimum; ce serait, par exemple, le Yukon, Nunavut, les moitiés nord de toutes les provinces. C’est quelque chose à envisager.
Pour conclure, je recommande le système SMP car celui-ci est équitable, proportionnel, et que les votes comptent pour la représentation. Je vous enjoins de le garder simple. Je crois que vous pouvez utiliser les mêmes circonscriptions. Il n’est pas nécessaire de redécouper la carte électorale. Il suffit d’utiliser un système compensatoire, soit au moyen de listes, ou, comme on me l’a suggéré, de regarder les membres d’un parti qui n’ont pas été élus, mais qui ont reçu un grand nombre de votes.
Il y a suffisamment de place au Parlement avec votre rénovation de trois milliards de dollars pour créer ces sièges supplémentaires. C’est l’occasion d’apporter un changement. Je vous en prie, instaurez la représentation proportionnelle.
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Je parlerai franchement. Je ne suis pas membre d'un parti, alors je ne suis pas partisan.
Au cours des deux dernières élections fédérales, 62 % et 67 % des électeurs inscrits ont exercé leur droit de vote. Il ne s'agit pas des électeurs admissibles, mais des électeurs inscrits. Je ne connais pas le pourcentage des électeurs admissibles qui ont voté.
Qu'avons-nous obtenu? De ces 62 %, 39 % ont voté pour élire un gouvernement majoritaire qui a fait tout ce qu'il voulait. Ce fut une dictature élue pendant quatre ans, qui a présenté des projets de loi omnibus qui ne permettaient même pas au Parlement de ce pays de bien examiner ce qui était proposé et ils ont poussé tout cela comme une dictature.
À la dernière élection, M. Trudeau a été élu avec 39 % des 67 % des votes. Il nous a promis de prendre des décisions fondées sur des preuves et sur la science. Il a promis que cette fois-ci nous allions vraiment agir de façon décente avec les membres des Premières nations et obtenir leur consentement lorsqu'ils font des choses sur leur territoire traditionnel.
Qu'est-ce que cela nous a donné? La décision au sujet du barrage du site C. Environ 250 membres de la Société royale du Canada, des scientifiques, ont affirmé qu'il s'agissait du pire projet. M. Trudeau a ignoré tout cela et a trahi sa promesse. Il a trahi sa promesse de respecter les peuples autochtones.
Que pouvons-nous faire? Rien. Pendant quatre ans, nous avons une autre dictature. C'est inacceptable.
Je fais partie des membres de la société qui gagnent moins de 27 000 $ par année, le revenu moyen. Qui me représente? Vous gagnez 165 000 $ par année. Vous ne pouvez absolument pas comprendre ma réalité et celle de la moitié de la population. Ce n'est pas une démocratie. Ce que je veux dire, c'est qu'il s'agit de la première étape: changer le système électoral.
Il est d'autant plus important que vous soyez responsables et tenus de rendre compte devant nous sur une base régulière. Pour rendre compte devant nous, venez nous voir chaque mois. Rencontrez vos électeurs, officiellement. Nous l'inscrivons au dossier et vous nous présentez pendant 20 minutes ce que vous avez fait et vous écoutez nos préoccupations et problèmes. Écoutez le fait que 18 % des enfants de la Colombie-Britannique ne mangent pas à leur faim et vivent dans la pauvreté. Nous aurons alors un parlement responsable.
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La réforme électorale est très importante pour moi. Pourquoi? Comme une personne l'a déjà dit, parce qu'on est en 2016.
Mon épouse et moi sommes des réfugiés politiques de la zone conservatrice de l'Alberta. Nous y avons déménagé il y a cinq ans, cherchant entre autres un dépaysement politique. Pendant la plus grande partie de ma vie d'électeur, j'ai dû vivre la déception de savoir que, dans une démocratie qui se veut moderne, mon vote, comme celui de la moitié des électeurs ayant exercé leur droit de vote à la dernière élection, n'avait d'importance pour personne d'autre que moi.
Nous avons de fausses majorités, mon opinion n'est jamais représentée, nous obtenons des résultats ridicules, les politiques sont de plus en plus agressives, les femmes sont exclues, et les Canadiens ne sont pas tous réellement représentés. Je suis fatigué de ces absurdités.
Notre démocratie est profondément brisée et il n'est pas étonnant que de plus en plus de gens s'en dissocient parce qu'ils sentent que c'est futile et sans espoir. Une réforme électorale, plus particulièrement la représentation proportionnelle, est la seule option acceptable. Pourquoi? Parce que c'est équitable.
Il faut mettre de côté les intérêts personnels des politiciens et ceux de leurs partis pour profiter de cette occasion historique. Au cours de la dernière élection, trois des quatre partis nationaux ont fait campagne et ont été élus en parlant de réforme électorale dans leur plate-forme. Ils ont maintenant le mandat incontestable de l'accomplir.
Je sais que certains conservateurs appuient la représentation proportionnelle, mais la ligne du parti que ces membres du parti et les médias répètent ad nauseam porte sur le référendum, alors qu'ils savent très bien que les référendums font obstacle au changement et qu'il est malheureusement très facile de les manipuler, comme nous l'avons constaté récemment avec le fiasco du Brexit.
Nous avons besoin que vous en fassiez plus. S'il vous plaît, faites ce qui s'impose. Partout autour de nous, nous voyons des démocraties qui se détériorent. Nous avons maintenant l'occasion de réparer notre démocratie défectueuse. L'adoption de la représentation proportionnelle n'est qu'un début. Il reste encore bien des choses à faire. Vous avez l'occasion de vous placer du bon côté de l'Histoire. Adoptons une vraie démocratie, plus humaine et plus délicate.
Merci.
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J’irai à l’encontre de votre souhait en vous remerciant, vous et tout votre personnel, pour le travail que vous accomplissez cet été. Merci beaucoup.
J’aimerais reconnaître la Première Nation des Songhees, chez qui nous nous trouvons actuellement. À partir de maintenant, je serai très partisan.
Je m’appelle Jeremy Arney. Je suis leader par intérim du Parti action canadienne. Selon nous, le scrutin à VUT n’est qu’une autre forme de scrutin majoritaire, à la différence qu’il descend dans la hiérarchie. Ceci est inacceptable.
La RPM, pour sa part, peut être adaptée à la mode canadienne. Il existe 22 partis enregistrés. Combien d’entre eux sont représentés ici? Ça ne devrait pas être comme ça.
Nous suggérons simplement que, si la RPM est adoptée, il y aura une majorité, probablement d’un de vos partis, mais elle devrait être accompagnée de la liste des candidats de la circonscription. Il ne peut pas y avoir 22 candidats dans chaque circonscription. Plusieurs comtés n’auront pas de candidats des petits partis, mais, dans le cas des comtés qui ont des candidats de ces partis, ceux-ci devraient pouvoir avoir une liste jointe à leur parti, peu importe lequel. Voilà mon argument principal.
Nous savons tous que les petits partis sont sous-représentés, mais ils ont des idées formidables. L’une des idées qu’ils partagent tous, sauf les libertariens, est que la Banque du Canada devrait revenir au financement du Canada et de ses besoins. Aucun de vos partis présents ici n’envisagera cette option. Je ne sais pas pourquoi. Cette idée est incroyablement sensée, mais pour une raison que j’ignore vous ne le ferez pas.
Les petits partis apportent de nouvelles idées. Ils revigoreront les politiques canadiennes. Ils revigoreront le peuple canadien aussi. Vous avez ici l’occasion d’adopter un processus réellement démocratique pour les Canadiens et je vous implore de le faire.
Merci.
J'aimerais revenir sur un commentaire du comité entendu plus tôt, peut-être il y a quelques heures — j’ai assisté à toute la session —, soit que le système de scrutin majoritaire nous sert bien depuis 150 ans. Honnêtement, je ne suis pas d’accord. Pensons à ce qui s’est passé au cours des 150 dernières années. Je viens de dresser une liste rapidement, des choses comme Internet, les communications mobiles, le nucléaire, les radars, la télévision, la radio, l’aviation, l’automobile, les vaccins... Toutes ces choses ont évolué. Mais pas notre système électoral. Le temps est venu. Vraiment.
À ceux qui pensent que le scrutin majoritaire est toujours viable, je dirais qu’il s’agit peut-être d’un danger que nous connaissons — et je suis conscient qu’il est difficile de mettre en place de tels changements —, mais cela demeure un danger.
Je suis assez vieux pour me souvenir de l’élection de McKenna au Nouveau-Brunswick, je crois que c’était en octobre 1987. Moins de 60 % de la population a voté pour M. McKenna, mais il a tout de même remporté tous les sièges. Est-ce que quelqu’un s’en souvient? Un résultat de 60 % a permis de gagner tous les sièges de la Chambre.
Avec une situation comme celles que favorise le système de scrutin majoritaire, soit la division, la diversité et le vote unique, on obtient des résultats aux antipodes. Imaginez si ce n’avait pas été une personne aussi bienveillante, gentille et patriotique que Frank McKenna. Imaginez si cette personne avait été plutôt du genre de Donald Trump, avec une mince majorité des voix et une grande majorité des sièges. Ça aurait été désastreux. Voilà le genre de situation que ce système favorise.
C’est un système dont plusieurs se sentent exclus, particulièrement les jeunes, comme un très grand nombre de sondages l’ont montré au cours des dernières années.
Un nouveau système électoral, peu importe lequel, se doit de comprendre plusieurs notions parmi les suivantes. Il doit être équitable, démocratique et, ce qui est très important, il doit être perçu comme ayant ces qualités. Il doit utiliser Internet. Il doit être ouvert. Il doit accepter les commentaires des citoyens afin d’être responsable envers eux. Il doit être réceptif.
Je terminerai en empruntant une notion présentée par Marshall McLuhan: le message, c’est le médium. Je suis certain que vous y avez pensé. Elle est certainement pertinente dans nos médias d’aujourd’hui. Ce système est ici le message, et tant que nous aurons un système archaïque et désuet qui favorise ce type de division dans notre société, nous aurons de tels arguments aux antipodes, avec une faible représentation et un sentiment d’exclusion. Nous devons changer le système si nous voulons...
Il est évident, et cela depuis bien avant cette réunion, qu’il existe une énorme passion pour un type de système de représentation proportionnelle et un désir manifeste de passer à un tel système. Nous avons tous observé les difficultés qui ont été mentionnées aujourd’hui pour essayer de faire fonctionner le système mixte avec compensation proportionnelle et le mode de scrutin à vote unique transférable. J’aimerais essayer de sortir des sentiers battus pour envisager des solutions de rechange simples et rentables. De façon générique, il s’agit de la pondération des votes. Cela peut signifier de nombreuses choses et beaucoup de gens différents, mais je dois m’efforcer d’être bref. J’aimerais expliquer le contexte, les motivations, etc., mais je n’ai pas assez de temps. Je vais me contenter de vous donner un exemple.
Je vais au bureau de scrutin et obtiens un bulletin de vote. Le bulletin contient une liste des candidats et pose une question simple: quel est le candidat ou la candidate de votre choix? Je poserais maintenant une autre question, à laquelle vous pouvez répondre ou non, comme vous le souhaitez. Cette question est la suivante: voici une liste de partis; selon vous, lequel de ces partis représente votre point de vue? Je me rends à ce bureau de scrutin et je vois le nom d’une candidate que j’ai toujours admirée, Marie Unetelle. Elle est affiliée au parti mauve, mais cela m’importe peu, parce que je suis peut-être un électeur très simpliste. Je crois en Marie Unetelle, donc je vote pour elle. Supposons que toutes les autres personnes de ma circonscription partagent mon opinion et que Marie remporte la circonscription avec 40 000 votes. D'accord. Un ordinateur enregistre ce résultat de 40 000 votes et le place dans un petit tiroir.
Au même moment, d’autres candidats n’ont pas réussi et, dans d’autres circonscriptions, des candidats du parti mauve n’ont pas été élus. Dans les circonscriptions où le candidat du parti mauve a été défait, ou des électeurs qui n’ont pas réussi à faire élire le candidat de leur choix ont dit qu’ils aimaient le parti mauve, nous déterminons la pondération des votes du parti mauve et conservons ce résultat à l’écart. Nous reprenons le nombre total de bulletins de vote des candidats choisis qui ont été défaits, mais dont les électeurs ont indiqué qu’ils aimaient le parti mauve et répartissons le résultat entre les membres élus du parti mauve. Ainsi, Marie Unetelle, qui a récolté 40 000 votes, obtient 30 000 votes de plus et ira siéger au Parlement, forte de 70 000 votes.
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Merci. Je m’appelle Bob MacKie. Il y a plusieurs années, lorsqu’il y avait des progressistes-conservateurs, j’étais président de la Langley—Abbotsford Riding Association. Je comprends les conservateurs qui ne veulent pas d’un système de scrutin majoritaire qui semblerait privilégier les libéraux. Quant à moi, je suis chanceux. J’ai voté et ai obtenu une représentante extraordinaire, Elizabeth May.
En 2008, près d’un million de Canadiens ont voté pour un représentant du Parti vert. Aucun d’entre eux n’a obtenu de représentant. Lors des dernières élections fédérales, cela fut le cas pour neuf millions de Canadiens, tous partis confondus.
Il fut un temps où, dans la circonscription de Langley—Abbotsford, vous pouviez faire élire une boîte à lettres, si elle appartenait à un candidat progressiste-conservateur. Ce n’est pas ce qu’on appelle une bonne représentation.
Je suis vice-président de Fair Voting BC, et je crois que dans une démocratie représentative, le gouvernement a le devoir et l’obligation d’assurer une représentation équitable et égale envers tous les électeurs canadiens.
La loi de Duverger en sciences politiques affirme que les systèmes de scrutin majoritaire tendent à favoriser un système bipartite, ce qui m’effraie particulièrement alors que je suis l’actualité des élections américaines.
On ne peut franchement pas s’attendre à ce que les Canadiens connaissent les répercussions du remplacement du mode de scrutin et l’on ne devrait pas leur demander de prendre cette décision sans être informés.
Une solution simple et pratique consiste à mettre à l’essai un système de représentation proportionnelle élaborée au Canada, comme le modèle de système électoral de représentation proportionnelle rural-urbain. Nous pourrions ensuite tenir un référendum ou, encore mieux, réaliser un sondage de 1 million de dollars et économisez ainsi 299 millions de dollars.
Je terminerai avec un passage du livre d’Arend Lijphart intitulé Patterns of Democracy qui revêt une signification particulière pour moi parce que j’ai grandi à Lachine, au Québec, et que je me souviens, comme si c’était hier, de la période, en 1995, où le Québec est passé très près de devenir une nation.
Dans les sociétés les plus profondément divisées [...] la règle de la majorité est synonyme de dictature de la majorité et de tensions civiles plutôt que de démocratie. De telles sociétés ont besoin d’un régime démocratique qui privilégie le consensus plutôt que l’opposition, l’inclusion plutôt que l’exclusion, et qui essaie d’optimiser la taille de la majorité au pouvoir plutôt que de se satisfaire d’une faible majorité. Elles doivent donc instaurer une démocratie consensuelle. [Traduction]
Les démocraties consensuelles ont recours à des systèmes multipartites et à des systèmes électoraux proportionnels.
Je tiens à dire aux membres du Comité que je sais que leur travail est épuisant. J’espère que vous serez tous cités dans nos livres d’histoire ou sur le site Wikipédia.
Je suis en faveur d’un système proportionnel. Je crois également fermement en la démocratie représentative.
Je pense que ce comité et que le gouvernement ont le pouvoir et le mandat de changer le système électoral et je ne suis pas d’avis qu’un référendum soit nécessaire pour ce faire.
J’estime que si l’on veut avoir la légitimité de changer un système, il serait extrêmement avisé de tenir un référendum sur le système, après deux élections. Je fais état de deux élections parce que la première viserait à éliminer les lacunes propres au nouveau système, quel qu’il soit, et que la deuxième pourrait alors se dérouler sans anicroche. La population pourrait alors s’exprimer, dans le cadre d’un référendum, en possédant une compréhension et des connaissances claires et, surtout, en ayant acquis de l’expérience à l’égard du système. Je pense que le fait de demander à la population de s’exprimer dans le cadre d’un référendum portant sur un système à l’égard duquel elle n’a pas encore acquis d’expérience n’est tout simplement pas une solution productive.
La deuxième question dont j’aimerais traiter et dont je n’ai pas entendu parler ici ce soir est celle du pourcentage de vote national ou régional qui serait nécessaire pour compléter ou dresser une liste de représentants élus.
Ayant moi-même des antécédents en science politique, l’un des aspects des systèmes proportionnels simples qui m’inquiète tient au fait que dans de nombreuses situations, ils peuvent donner voix à des points de vue extrêmes et à de très petits partis, bien au-delà de la représentation qui est la leur dans le pays, au niveau national, et des résultats qu’ils ont obtenus.
Je vous incite fortement à envisager un seuil minimal de 10 à 12 %. Je reconnais qu’il s’agit d’un niveau élevé par rapport à certains systèmes et je sais que certains estiment qu’il s’agit-là d’une suggestion qui vise à lutter contre le Parti vert du Canada. Tel n’est certainement pas mon point de vue. Je réside dans la circonscription de Mme May et je m’estime extrêmement chanceuse d’être représentée par celle-ci comme députée.
Je pense que si l’on élaborait un système qui supprimait la nécessité de voter de façon stratégique, un parti comme le Parti vert obtiendrait de bien meilleurs résultats ou à tout le moins entre 10 à 12 %. Je ne pense pas qu’il s’agisse-là d’un obstacle pour l’un ou l’autre des partis qui sont en lice aujourd’hui.
J’aimerais traiter rapidement de deux autres questions.
J’aimerais souligner la préoccupation de M. Duncan quant à la taille des circonscriptions rurales. Ayant moi-même vécu dans deux circonscriptions rurales, il s’agit-là d’un authentique problème. Je suis certaine que M. Cullen est bien conscient du fait qu’à tout le moins dans les régions intérieures de la Colombie-Britannique, il arrive fréquemment, l’hiver, que l’on ne puisse même pas se déplacer à l’intérieur d’une même circonscription électorale.
En dernier lieu, j’aimerais vous souligner rapidement que le vote électronique me terrifie. Il n’existe aucun système électronique sécuritaire. Si vous êtes à la recherche d’une solution plus pratique, je vous invite à envisager la solution que représenterait le bulletin de vote postal.
Merci beaucoup.
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J’aimerais dire un certain nombre de choses.
En premier lieu, j’aimerais dire qu’il m’est déjà arrivé de voir élire le candidat pour lequel j’avais voté puis, lors du tout prochain scrutin, devoir mener campagne contre ce même candidat. Cela m’est arrivé à quelques reprises. C’est là que je me suis découragé. Je n’appartiens plus à quelque parti politique que ce soit puisque je n’en peux plus d’être trahi.
Je ne vois pas quel changement électoral permettrait de changer cette réalité; je demeure cependant en faveur de certains changements électoraux. Pour ma part, je suis en faveur du système de représentation proportionnelle mixte. Tel est le système que je serais disposé à appuyer.
J’aimerais souligner que le système actuel est honnête. Lorsque j’étais membre d’un parti politique, j’ai accompli plusieurs tâches comme celle d’agent électoral bénévole. Je l’ai fait à plusieurs reprises, sans être rémunéré ni en tirer quelque avantage que ce soit. Cette expérience a été intéressante. J’ai constaté que les membres des autres partis politiques faisaient preuve de professionnalisme. Nous travaillions ensemble. Il nous arrivait même de dresser les listes les uns pour les autres malgré le fait qu’en principe, bien des choses nous distinguaient. Nous considérions que nous rendions service à la démocratie et je crois qu’il s’agit là d’un aspect important.
L’une des questions qui m’inquiètent beaucoup à titre d’ex-agent électoral est celle des machines à voter. Certains des systèmes que vous proposez nécessitent le recours à des machines à voter. Comme nous en avons été témoins en 2000, aux États-Unis, puis en 2004, les machines à voter peuvent présenter des problèmes tout à fait particuliers et certaines personnes plutôt malhonnêtes peuvent être élues. Je suis donc très inquiet de cette question.
Je suis en faveur d’un postréférendum. Je pense que c’est une très bonne idée. C’est une idée dont il a été fait mention ici et je pense qu’elle permettrait d’en renforcer le caractère légitime. Je ne pense pas que cette question soit complexe au point qu’un préréférendum serait nécessaire, cependant qu’un postréférendum serait une excellente idée.
L’autre chose que je vous inviterais à envisager est celle du vote négatif. Le vote négatif est compatible avec tous les systèmes électoraux et cette proposition repose sur ma propre expérience alors que je me suis retrouvé insatisfait de certaines des promesses que faisaient les politiciens et de certains des propos qu’ils tenaient. Il arrive souvent que l’on ne souhaite véritablement pas voir un candidat élu et j’aimerais beaucoup demander au directeur du scrutin de m’offrir une option de vote négatif, qui permettrait de soustraire un vote.
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Bonjour. Je suis très heureux de m’adresser aujourd’hui à mes députés à la Chambre des communes.
Je désire vous faire part de mon expérience personnelle. Au cours des 10 dernières années, je me suis senti profondément trahi par notre système et j’ai parfois même songé à abandonner.
Vivons-nous en régime démocratique, ou notre démocratie a-t-elle été détournée par un dictateur?
Je suis vraiment réconforté de constater que même si le gouvernement libéral actuel dispose de la même fausse majorité que le gouvernement précédent, nos gouvernants s’efforcent au moins de réaliser leurs promesses électorales. Cette attitude me plaît vraiment.
J’ai été très triste lorsque ma fille, qui est dans la vingtaine, est allée voter pour la première fois. Je pense qu’il s’agissait de l’avant-dernière élection. Nous habitons à Saanich et ma fille était très heureuse à l’idée de pouvoir voter pour Elizabeth May. Malheureusement, notre domicile est situé à quelques pâtés de maisons des limites de la circonscription où Mme May se présentait, et ma fille n’a pas pu voter pour elle.
J’ai dû lui expliquer que si elle souhaitait accorder son vote au type de principes mis de l’avant par Mme May, elle devrait voter de façon stratégique, parce que nous devons nous assurer que nos votes profitent à des candidats qui partagent notre point de vue sur les enjeux qui nous préoccupent, comme l’environnement et d’autres questions. Nous n’obtiendrons pas ce que nous voulons si le vote est divisé entre trois partis et que même si 60 % d’entre nous souhaitent’ certaines choses, un candidat peut être élu avec 38 % des voix, malgré le fait que la majorité des électeurs sont en faveur de principes soutenus par les deux autres partis.
Je crois que ce problème est fortement lié à la question des gouvernements minoritaires. Bien des gens les méprisent, mais je suis d’avis que les gouvernements minoritaires ont accompli des choses remarquables, comme la Loi canadienne sur la santé, à laquelle Nathan Cullen a fait allusion précédemment, notre filet de sécurité sociale et ainsi de suite. Avec plus de collaboration, le régime démocratique permet d’accomplir une foule de choses merveilleuses et les gens sont forcés de collaborer lorsqu’ils dirigent des gouvernements minoritaires, plutôt que majoritaires. Je pense que c’est une bonne chose pour le Canada, qui pourrait être facilitée par la représentation proportionnelle. De nombreux pays ont adopté ce mode de représentation et la plupart des démocraties les plus évoluées l’apprécient.
Je suis fortement en faveur de l’idée de ne pas tenir de référendum avant d’avoir passé deux élections, pour permettre aux gens de se familiariser avec le nouveau régime électoral. Si j’en juge par ce que j’ai entendu en discutant avec différentes personnes, la plupart d’entre eux ne connaissent rien à la politique. Quand je leur demande s’ils ont suivi le débat des chefs la veille à la télévision, ils me répondent qu’ils étaient trop occupés à regarder la partie de hockey. Malheureusement, c’est là qu’en sont la plupart des gens à l’heure actuelle.
Je vous remercie beaucoup de m’avoir écouté et j’espère que vous obtiendrez l’appui de plusieurs partis pour ce que vous faites et pour la réforme du...
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Je viens protester contre le scrutin majoritaire uninominal à un tour, parce que ce système est fondamentalement injuste. Voici quelques raisons qui expliquent pourquoi.
Avec 40 % des voix, un parti peut s’emparer de la totalité du pouvoir, et cela se produit fréquemment. Un vote dans un comté particulier, dans une circonscription girouette, compte beaucoup plus qu’un vote dans un comté sûr. Globalement, le système de scrutin majoritaire décourage les électeurs d’aller voter, car les citoyens qui habitent dans des circonscriptions sûres ont l’impression que leur voix ne compte pas, quelle que soit la personne pour qui ils votent. Les facteurs psychologiques jouent souvent un rôle dans le scrutin majoritaire, car des gens qui pourraient favoriser un parti minoritaire votent de façon stratégique pour un plus grand parti viable qui offre la meilleure probabilité de prévenir l’élection du parti auquel ces personnes s’opposent.
À long terme, le scrutin majoritaire uninominal à un tour fera migrer le Canada vers un système bipartite à l’américaine, avec les faiblesses qu’il comporte.
Les plus petits partis sont victimes d’une grave discrimination dans le système majoritaire, car les électeurs pensent que voter pour un tiers parti équivaut à gaspiller son vote. Par exemple, est-ce juste qu’un parti qui obtient 10 % des voix ne dispose que de moins de 1 % de la représentation à Ottawa? Il ne faut pas oublier non plus que sous n’importe quel régime de représentation autre que le scrutin majoritaire uninominal à un tour, ce parti attirerait beaucoup plus d’électeurs.
Je veux maintenant exprimer mon soutien à l’adoption de n’importe quel système électoral autre que le scrutin majoritaire uninominal, même si je préfère personnellement le système mixte avec compensation proportionnelle. De toute évidence, il est impossible de satisfaire tous les électeurs à la suite d’une élection. Toutefois, il est clair que la représentation proportionnelle, par exemple, donne satisfaction à un nombre d’électeurs beaucoup plus grand que ne le fait le scrutin majoritaire uninominal. Les critiques relatives au fait que les systèmes de représentation autres que le scrutin majoritaire uninominal ont tendance à faire élire des gouvernements minoritaires aux pouvoirs limités ne sont pas fondées. Et si c’est le cas, je crois que c’est tant mieux.
La plupart des électeurs veulent un gouvernement qui, de sa propre volonté ou par obligation, prend en considération des points de vue diversifiés et dégage des consensus. Après tout, personne ne souhaite être constamment régi par des politiques des conservateurs, des libéraux, des néo-démocrates ou des verts. La représentation proportionnelle introduit des mécanismes d’équilibrage, alors qu’avec le scrutin majoritaire, le parti élu obtient plus ou moins un chèque en blanc.
Les pays qui se sont dotés d’un système de représentation autre que le scrutin uninominal majoritaire sont bien plus nombreux que ceux qui ont conservé ce régime, et les taux de participation des électeurs y sont nettement plus élevés.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, je vais aller droit au but.
L’un de mes champs d’intérêt est l’efficacité gouvernementale et la façon dont un gouvernement prend des décisions. L’une des critiques que les gens adressent à l’endroit de la représentation proportionnelle a trait au fait qu’elle est plus complexe, qu’elle demande trop de temps pour qu’on en arrive à des décisions. Cependant, ce n’est pas vraiment le cas. Quand vient le temps de prendre des décisions difficiles, par exemple en matière de changements climatiques, aucune des nations qui utilisent le système de scrutin majoritaire n’a accompli de progrès. C’est là que se trouvent tous les sceptiques; ils ont reculé au lieu d’avancer.
Les seules nations qui ont réellement progressé sont les nations d’Europe qui appliquent le régime de représentation proportionnelle, parce que plus de voix peuvent s’y faire entendre. Dans ces pays, les électeurs expriment plusieurs points de vue et les gouvernements doivent les prendre en considération. La plupart des opinions exprimées ont de la crédibilité auprès de la population et le gouvernement peut donc aller de l’avant.
D’autre part, quels pays sont à l’origine des conflits armés? Les États-Unis, le Royaume-Uni, plus récemment le Canada, la France, qui a un système de scrutin majoritaire, et l’Australie, qui imite toujours les États-Unis. Tous ces pays appliquent le régime de scrutin majoritaire uninominal à un tour. Je pense que cela nous en révèle beaucoup sur les forces d’un système électoral fondé sur une base plus large que celle du système majoritaire.
En ce qui concerne le référendum, aucun référendum n’est requis. Examinez la constitution. Elle ne mentionne même pas les partis. Mon expérience des référendums remonte à la question du français au Manitoba, alors que j’étais député. Nous venions d’adopter une loi permettant d’inclure les référendums aux campagnes électorales. Sur quoi le premier référendum a-t-il porté? Environ 75 % des Manitobains ont voté en faveur de l’abolition des droits linguistiques des francophones. Ces droits garantis par la constitution ont été rétablis peu de temps après par les tribunaux. Ç’a été un drame. Ces événements ont constitué l’une des plus pénibles expériences de ma vie.
Tous les politiciens aiment croire que s’ils sont élus, c’est parce que les gens ont voté pour eux. Mais un sondage Ipsos mené il y a quelques années a montré que 74 % des électeurs avaient voté pour le parti qui n’a remporté que 24 % des sièges.
Je propose que nous adoptions un système mixte avec compensation proportionnelle, mais je crois que nous devons imposer un nombre maximal de candidats sur les listes, avec une limite de cinq ou six candidats.
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Merci de m’écouter. À titre de renseignement, je suis Martin Barker et j’ai été candidat pour le Parti conservateur dans la circonscription de . Je voudrais d’abord corriger une petite erreur : je n’ai pas été élu, mais je considère tout de même que je suis représenté par . Il ne partage peut-être pas mes vues, mais je n’éprouve aucune hésitation à en débattre avec lui et à l’interpeller sur différentes questions.
Cela dit, on est représenté, quel que soit le pourcentage d’électeurs. Lors du débat sur l’accord de Charlottetown, j’étais un électeur néophyte et je n’étais pas du tout politisé. À cette époque, je ne connaissais rien à la politique, mais je me suis engagé dans la campagne référendaire. J’ai communiqué avec le gouvernement pour obtenir plus d’information et on m’a envoyé une courte vidéo, un petit document bien superficiel. J’étais très en colère et quand j’ai examiné le document plus en détail, je me suis révolté contre tout. J’ai voté contre l’accord de Charlottetown, mais ce référendum a marqué le début de mon engagement en politique. Il a fait de moi le type de pseudo-politiciens que je suis maintenant.
Lorsque je réfléchis au gouvernement du Canada depuis 150 ans, je pense qu’il a évolué, même si certaines personnes ne sont pas du même avis. Nous avons résolu des problèmes et des enjeux de taille et notre pays continue de s’améliorer, quel que soit le parti au pouvoir. Je crois que nous devons faire preuve d’une grande prudence dans nos décisions concernant la modification de notre système de représentation. C’est très facile de remplir une salle de partisans, mais ça n’a rien à voir avec la consultation de la population du pays.
Si nous voulons mobiliser les citoyens de notre pays, les Canadiens, nous devons tenir un véritable débat, auquel les journaux vont faire écho, dans le cadre duquel d’autres politiciens et moi pourrions peut-être discuter de ce qui fonctionne et de ce qui se produit. Ce débat va interpeller les Canadiens. Comme nous voulons que les électeurs du Canada se sentent plus engagés, tenons un référendum.
J’entends de nombreux avis sur le système mixte avec compensation proportionnelle et je n’ai rien contre les discussions sur la réforme du mode de scrutin. Par contre, si nous voulons apporter des changements légitimes, il nous faut un référendum. Les Canadiens méritent d’avoir voix au chapitre et de pouvoir faire valoir adéquatement leurs points de vue à l’avenir.
Incidemment, j’ai été moi aussi, une femme, candidate lors de la dernière élection fédérale. J’ai défendu mes convictions. J’étais candidate pour le Parti conservateur dans Esquimalt—Saanich—Sooke. Je vous remercie d’être ici aujourd’hui.
Il y a toujours un gagnant et un perdant; tout dépend de la façon dont on arrive à ce résultat. Durant les 30 ans au cours desquels j’ai fait des compétitions de patinage artistique, la personne qui devait remporter le trophée était toujours à mes yeux celle qui avait accumulé le plus grand nombre de points. Je suis encore de cet avis aujourd’hui.
Quel que soit le système électoral choisi par le gouvernement, je vous demande de respecter le processus démocratique et de tenir un référendum à ce sujet. La plupart de mes amis que j’ai interrogés concernant d’éventuels changements à notre système électoral ne sont pas au courant de la tenue de ces audiences. Les Canadiens veulent se faire entendre dans le cadre du processus et plusieurs souhaitent qu’on organise un référendum sur la réforme du processus électoral.
Le Canada est l’une des démocraties les plus respectées au monde. S’il tient vraiment à connaître le point de vue des citoyens du pays et respecte leurs opinions, pourquoi donc le gouvernement recherche-t-il des avenues pour modifier la façon dont nous élisons nos représentants sans nous permettre de nous exprimer dans ce processus en tenant un référendum?
Les gens parlent de démocratie. La démocratie consiste à organiser un référendum et à permettre aux Canadiens habilités à voter de s’exprimer sur le système qu’ils considèrent comme le meilleur.
Je suis très inquiète de constater que notre Parlement, qui compte 338 députés et est dirigé par un gouvernement libéral majoritaire élu avec moins de 40 % des voix, souhaite prendre cette décision en vase clos. Ceci signifie que les libéraux, parce qu’ils dirigent un gouvernement majoritaire et disposent de suffisamment de sièges, et donc de votes, peuvent adopter le système électoral de leur choix, sans tenir compte de l’avis de la majorité des Canadiens.
À l’occasion du plus récent sondage mené par Ipsos, 55 % des Canadiens interrogés sur la réforme électorale ont indiqué qu’ils souhaitent la tenue d’un référendum à ce sujet. Ils veulent avoir leur mot à dire sur la façon dont sera élu leur prochain député fédéral. Ils ne veulent pas que les députés actuels, les gens qui détiennent le pouvoir, viennent leur dire comment voter. S’il est véritablement à l’écoute de la population canadienne, le gouvernement sait que les Canadiens veulent être consultés et exigent un référendum.
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Tout changement au système électoral actuel du Canada doit être entériné par la majorité des Canadiens avant d’être mis en oeuvre. Un référendum est le seul moyen démocratique qui permette aux Canadiens d’exprimer leur préférence, et cela comprend le maintien du régime actuel.
Les Canadiens doivent être informés des changements que chaque option de régime de représentation apporterait au découpage des circonscriptions, au dépouillement des votes, au pourcentage de voix minimal que les candidats devraient obtenir pour être élus, au nombre maximal de candidats pouvant se présenter dans chaque circonscription et aux façons de maintenir la représentation et la reddition de comptes à l’échelle locale.
Le mot « réforme » suppose l’amélioration de la situation actuelle. Il est bien possible que la majorité des Canadiens soient satisfaits du système actuel et ne perçoivent aucune nécessité de changement. C’est le message qui a été transmis, à l’échelon provincial à tout le moins, quand certains gouvernements provinciaux ont proposé des réformes qui ont été rejetées par les citoyens lors d’un référendum, y compris en Colombie-Britannique. Même si les partisans de la représentation proportionnelle mettent ce régime de l’avant et présentent les résultats du premier référendum comme preuve du soutien complet dont jouit cette option, la réalité est différente: lors du deuxième référendum, à l’occasion duquel les citoyens étaient bien informés, plus de 60 % des gens ont voté contre la représentation proportionnelle.
Ma préférence personnelle va au maintien de notre système électoral actuel. Il nous a bien servi depuis plus de 100 ans et, la plupart du temps, a permis d’élire des gouvernements majoritaires stables et prévisibles, ce qui constitue l’une des forces de notre régime de représentation.
Mon deuxième choix se porterait sur un système à scrutin de ballottage ou à scrutin préférentiel. La représentation proportionnelle serait mon dernier choix.
Les tenants de la représentation proportionnelle entretiennent le mythe que tout vote qui n’est pas accordé à un candidat élu est un vote perdu. J’ai voté à chaque élection municipale, provinciale et fédérale depuis que je suis majeur. J’ai voté pour des candidats du NPD, du Parti progressiste-conservateur, du Parti conservateur et du Parti libéral du Canada. Certains d’entre eux ont été élus, d’autres pas, mais je n’ai jamais eu l’impression d’avoir gaspillé mon vote.
Dans les faits, la démocratie correspond à l’exercice du pouvoir de la majorité dans le respect des droits des minorités, et c’est ce que fait notre système actuel.
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Merci infiniment de votre présence et d’être d’accord avec la représentation proportionnelle.
Je suis d’accord avec le système de représentation proportionnelle que, j’ose espérer, vous instaurerez au Canada, qui tient compte de notre géographie et qui ferait l’objet d’un référendum après coup, probablement après deux cycles d’élection.
J’aimerais souligner les quelques points suivants
Nous n’avons pas beaucoup entendu parler, ce soir, du travail important qu’accomplissent les personnes au sein du gouvernement sur le plan législatif et sur le plan des politiques. Il y a eu beaucoup de discussions sur les travaux relatifs aux circonscriptions. Ce qui est vraiment intéressant, je le sais parce que je suis une mordue des politiques, c’est qu’il y a beaucoup de travail qui est accompli en comité. Eh bien, vous êtes ici en tant que comité à représentation proportionnelle. Que Dieu vous bénisse. J’espère que tout fonctionne bien. Quelle différence cela ferait au sein de notre gouvernement si tous les travaux étaient accomplis par des comités à représentation proportionnelle!
Les enjeux auxquels nous sommes tous confrontés à l’échelle nationale, en tant que gouvernement et en tant que personne, sont très importants et très vastes. J’espère que si un système de représentation proportionnelle offrait une approche équilibrée aux travaux des comités sur la législation et les politiques, le gouvernement pourrait, par exemple, être en mesure de mettre un frein à certaines choses comme les accords commerciaux, pour lesquels les amis de certains partis ont déjà forcé la main du gouvernement. J’ose espérer que, collectivement, vous auriez la volonté et le pouvoir de refuser de telles situations.
J’ai participé à trois réunions et à l’une des réunions présidées par le ministre. Elle a une vision légèrement plus globale que vous, je crois. Elle parle de la possibilité de classer les cinq principes directeurs que vous comptez utiliser en vue de juger de la validité du système que vous avez proposé. Je pense que c’est une très mauvaise idée de fonder le choix d’une ligne de conduite sur cinq principes directeurs, et de suggérer de les classer. Pourriez-vous vous entretenir avec elle et vous assurer que cela ne se produise pas?
Nous vous remercions pour le travail que vous accomplissez. Nous suivons ce dossier avec intérêt. Nous lirons votre rapport lorsqu’il sera publié en décembre. Nous savons que le moment de vérité sera lorsqu’il sera soumis au Cabinet et nous en ferons le suivi à chaque étape.
Je parle au nom de l’Animal Alliance Environment Voters Party of Canada.
Je vous exhorte à poursuivre la démarche vers un système de représentation proportionnelle parce que selon moi et selon bien des gens, le degré d’inclusivité est une mesure de la démocratie. À l’heure actuelle, les animaux sont cruellement exclus du processus démocratique. Je ne dis pas que je veux donner le droit de vote aux animaux. Je ne confierais pas cette responsabilité à mon chat ou à mon chien. Toutefois, j’aimerais donner aux députés le pouvoir de représenter leurs intérêts. Cela va au-delà de la représentation proportionnelle; c’est une question d’intérêt proportionnel en ce qui a trait à la façon dont les gens pensent aux animaux et à ce qu’ils ressentent à leur égard dans notre société.
Si je demandais aux personnes présentes ici si elles pensent que nous devrions protéger les animaux davantage, combien d’entre elles lèveraient la main? Bon nombre d’entre elles et probablement une majorité. Mais avec notre système électoral majoritaire à un tour actuel, lorsqu’un gouvernement est majoritaire, comme c’est le cas à l’heure actuelle, les groupes de pression, compte tenu des pouvoirs qui leur sont accordés, ont beaucoup d’influence. Oui, bien sûr, si je demandais à la plupart des gens s’ils pensent que nous devrions avoir des lois plus sévères ou qu’il devrait être plus facile de poursuivre les personnes qui sont cruelles envers les animaux, ils répondraient oui, bien sûr; pourquoi s’opposeraient-ils à cela? Pourtant, il y a des groupes de pression qui ont le pouvoir d’amener le gouvernement à aller à l’encontre des intérêts de la population, et cela n’a pas de sens. Nous devons nous efforcer de changer cela.
Les Pays-Bas, l’Australie, le Portugal et l’Allemagne ont tous, dans leur Parlement, des représentants élus de partis voués à la protection des animaux. Il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas faire la même chose ici parce que, compte tenu des problèmes auxquels nous sommes confrontés à l’heure actuelle en matière d’environnement, de justice sociale, de soins de santé, et d’économie, si nous ne tenons pas compte des animaux dans la conception de nos politiques, alors nous devrons en subir les conséquences collectivement.
Je vous remercie.
Mon nom est James Coccola. Je suis membre du Victoria Labour Council, et je suis ici aujourd’hui pour parler de la position du Congrès du travail du Canada.
Nous sommes d’avis qu’il est temps de changer notre mode de scrutin, et que nous devrions adopter un système de représentation proportionnelle. Le système électoral majoritaire à un tour actuel ne donne jamais lieu à une représentation fidèle des votes exprimés par les Canadiens. Notre système est obsolète et distribue le pouvoir de manière inéquitable. Des études portant sur les élections réalisées dans les pays qui utilisent encore un système électoral majoritaire à un tour démontrent que le nombre de candidats élus parmi les femmes et les personnes des minorités est plus faible. Nous avons besoin d’un système qui encourage la participation, et ce système est à représentation proportionnelle.
Nous croyons que la réforme électorale doit respecter trois principes: premièrement, aucun parti ne devrait pouvoir obtenir une majorité de sièges au Parlement sans avoir obtenu la majorité des votes; deuxièmement, toute réforme électorale doit être fondée sur une représentation proportionnelle; troisièmement, toute réforme électorale doit tenir compte de l’importance de la représentation locale. Ce point de vue a été adopté par des milliers de délégués dans le cadre d’une assemblée du Congrès du travail du Canada.
J’ai entendu dire assez rapidement après avoir atteint l’âge de voter que les personnes de ma génération, de mon groupe démographique, s’en fichent, ne s’engagent pas et ne sont pas représentatives. Je ne partage pas cet avis. Je connais plusieurs personnes de mon âge qui s’investissent et sont très engagées.
Prenons un moment pour réfléchir à ce que nous savons du mode de scrutin. Nous savons que si vous vous rendez dans un bureau de scrutin et que vous déposez votre vote, il y a plus de chances que vous y retourniez la fois suivante. Imaginez ce qui arriverait si vous alliez voter et que vous réalisiez que votre vote ne compte pas. Mais vous décidez tout de même d’y retourner la fois suivante et la même chose se produit. Eh bien, vous commencez à vous décourager. Si vous décidez de ne pas voter dans le cadre d’une élection donnée, vous êtes plus susceptible de ne pas voter lors des prochaines élections.
Bien que je rejette l’affirmation selon laquelle les jeunes sont apathiques ou s’en fichent, je peux comprendre pourquoi certaines personnes ne veulent pas voter. C’est parce qu’elles ont l’impression que cela importe peu. Si nous changions notre mode de scrutin, cela contribuerait à mettre fin à ce mythe.
Je demande instamment au comité de recommander vivement la représentation proportionnelle.
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Je suis Bronwen Merle de Pender Island et je suis une fervente partisane de la représentation proportionnelle. Je tiens à vous remercier pour votre travail honorable.
Ce n’est pas une mince affaire de recueillir systématiquement le vote des autres. Au cours des dernières élections fédérales seulement, neuf millions de personnes ont été réduites au silence. Le système électoral majoritaire à un tour est un système rigide et archaïque, avec tous les bagages qu’il comporte. Ce système, qui a été créé à une époque révolue pour servir les intérêts égoïstes des dirigeants de notre nation mère, donne souvent lieu à de fausses majorités.
Je ne veux pas que mon pays se complaise à accumuler des faussetés tout en se faisant croire, de façon perverse, que nous respectons la démocratie. Nous ne la respectons pas.
Cette situation nous affaiblit tous. Elle donne lieu à une fausse impression de supériorité pour les gagnants, à une démoralisation des électeurs qui forment la vraie majorité; il s’agit en fait, d’une forme d’élitisme sanctionnée. Dans une vraie démocratie, tout le monde est traité équitablement. Élargissons la portée du respect et de l’inclusion dont nous faisons preuve, regardons-nous les uns les autres et affirmons: « Ce que vous pensez et ressentez a vraiment de l’importance pour moi. Cela a tellement d’importance que je suis prêt à aller au-delà du protectionnisme de mon parti afin que nous puissions ensemble exercer notre pleine souveraineté, une souveraineté qui ne peut être assurée que par une représentation complète et honnête ».
Je crois qu’il s’agit d’un impératif moral, d’une question de droits de la personne, et que cela est primordial à l’essor de notre pays.
Il y aura des cris et des grincements de dents. Aucun système n’est parfait. Mais le moment est venu. Faisons-nous confiance suffisamment pour larguer notre mode de scrutin actuel, qui est déficient et cruel. Puissions-nous avoir le courage et la compassion nécessaires pour devenir des partenaires égaux au sein d’une population engagée et libre. Il serait si merveilleux, si valorisant, de franchir ce seuil ensemble et de revitaliser notre Canada bien-aimé.
Je vous remercie.
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Merci de cette occasion.
Pour expliquer mon point de vue, il y a une analogie que j'aime utiliser. Tout le monde ici est déjà allé à l'école, que ce soit l'école primaire, l'école secondaire, ou l'université, alors la plupart d'entre vous connaissent le système de notation qu'on y trouve. Quand je pense aux dernières élections, je comprends que plus de 51 % des votes n'ont pas mené à l'élection d'un député, et ainsi, 9 millions de Canadiens ont mis leur bulletin de vote dans l'urne, et ce vote n'est pas allé à quelqu'un qui représenterait leur point de vue politique. Dans la plupart des systèmes de notation, il s'agit d'une tragédie absolue et d'un échec, une note de F.
Quand on regarde ça dans ce contexte et qu'on le comprend, on pourrait penser que si 51 % est si terrible, c'est peut-être le seul système que nous avons. Je n'ai pas besoin de répéter les commentaires de tout le monde ici, mais il existe beaucoup d'autres options qui offrent une bien meilleure chance d'avoir un meilleur système électoral. Personnellement, je pense qu'une représentation proportionnelle permettrait aux votes d'être traduits et représentés d'une bien meilleure façon.
Je pense également que la représentation régionale est un autre élément essentiel. Plusieurs personnes ont soulevé ce point et certaines personnes, critiques de la représentation proportionnelle, l'ont également soulevé. Je sais que vous allez entendre beaucoup de personnes intelligentes, et il y a beaucoup de personnes créatives dans ce monde, alors je ne crois pas que la tâche de trouver un système qui soit à la fois proportionnel et représentatif des régions soit au-delà des compétences de ce groupe.
Je pense que ça s'inscrit tout à fait dans notre mandat et je pense que l'occasion et les compétences de ce groupe nous le permettent tout à fait. C'est pour vous une occasion vraiment importante d'aller de l'avant avec un système électoral qui soit équitable, efficace et plus solide.
Je pense que le monsieur qui a parlé juste avant à ce micro l'a dit très clairement: les gens veulent sentir qu'ils ont un certain pouvoir et savoir que leur vote compte. Si vous retirez toutes les lignes de parti, je pense que c'est fondamentalement ce que les gens espèrent lorsqu'ils songent au fait de voter, alors je vous prierais d'inclure ces éléments dans vos délibérations.
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Merci. C'est un plaisir d'être ici ce soir. Je ne voudrais faire qu'un court discours.
Comme nous sommes, nous Canadiens, dignes d'éloges de défendre ainsi ces idéaux et principes intemporels: la liberté et l'égalité. Avec des politiques comme le multiculturalisme, nous avons accueilli l'aimable étranger et sommes restés unis sous une même bannière. Que ce soit à l'échelle nationale ou sociale, nous avons trouvé cet heureux équilibre entre une bonne gouvernance et des collectivités fortes.
La représentation proportionnelle n'est qu'une étape dans l'histoire de la gloire démocratique canadienne. Nos législateurs doivent cesser d'être ainsi divisés entre adversaires. Avec l'état actuel de l'économie canadienne, la dernière chose dont nous avons besoin est bien des parties faisant des promesses pour obtenir des votes, mais qui, une fois au pouvoir, en sont empêchés par le système polarisant du scrutin majoritaire uninominal à un tour.
Avec la représentation proportionnelle, les partis adopteront une position nationale plutôt que de factions, en travaillant ensemble, que ce soit ou non en coalitions. Finis les partis politiques électoralistes, sans position ni idéologie, qui sacrifient le peu de temps qu'ils ont pour mettre en place leurs politiques à la recherche de nouveaux votes.
Les conséquences du réchauffement climatique et les catastrophes environnementales de cet été sont alarmantes, et même si les électeurs ont exprimé leur mécontentement envers notre régime actuel et notre système de partis en votant pour les troisième et quatrième partis, leurs votes ne se sont pas traduits en nombre suffisant de sièges pour les partis qui accordent la priorité à l'environnementalisme et aux mesures efficaces pour le climat.
Avec une représentation proportionnelle, le Canada deviendra plus démocratique, laissant place à un pays en santé dans lequel plus de femmes et de minorités participeront à la démocratie, et dans lequel un plus grand pourcentage de votes se traduira en sièges et en pouvoir au Parlement. Canalisons la frustration de ceux dont le vote ne compte pas. Mobilisons les masses de partout.
Merci beaucoup.
Avant d'envisager d'abaisser l'âge légal pour voter, nous devrions peut-être nous pencher sur ce que nous en faisons actuellement. Nous disons qu'il est tout à fait correct pour des jeunes de 18 ans de voter aux élections fédérales, mais nous ne les laissons pas voter dans la province de la C.-B. pour encore un an. C'est acceptable de les laisser s'enrôler dans l'armée, mais nous ne les laissons pas boire d'alcool dans la province de la C.-B. pour encore un ou deux ans. Si nous nous préparons à faire une suggestion, nous devrons être prêts à la faire respecter et à la laisser avoir un pouvoir significatif.
J'ai travaillé pour Élections Canada et Élections C.-B. depuis les élections de 1980. Il faut garder les choses simples, et les politiciens ne font pas confiance au peuple et le peuple ne fait pas confiance aux politiciens. Je dis ça parce que dans notre système actuel de vote aux élections fédérales, vous devez prouver au-delà de tout doute — pas au-delà de tout doute raisonnable, mais bien au-delà de tout doute — votre lieu de résidence, mais vous n'avez pas besoin de prouver que vous avez 18 ans — là-dessus, on vous croira sur parole. Le Canadien moyen ira voter une seule fois et dira qui il est. Nous avons besoin d'un système qui croira les électeurs lorsqu'ils affirmeront être Canadiens, avoir 18 ans — nous le faisons déjà — et quand ils diront où ils habitent.
De temps à autre, ça devient un problème quand on y ajoute d'autres variables, mais en fin de compte, si 10 personnes veulent aller voter pour Elizabeth May plutôt que pour leur voisin, est-ce que ça change le portrait? Eh bien, si on opte pour la représentation proportionnelle, ça n'aura absolument aucun effet sur le résultat; en conséquence, la seule raison pour laquelle nous dépensons tant d'argent à forcer les gens à prouver des choses sur lesquelles nous devrions les croire serait déjà présente.
Le système uninominal majoritaire à un tour est conçu pour deux partis, et pour maintenir deux partis. C'est un fait. Certaines déclarations qui ont été faites ce soir ne sont pas des faits. Le consensus n'est pas un produit dilué. Le consensus est un point de départ, contrairement au système uninominal majoritaire à un tour qui est lui un point d'arrivée.
Merci beaucoup de votre temps.
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Merci. Je m'appelle Dana, et je m'adresse à vous aujourd'hui pour appuyer la représentation proportionnelle.
J'ai été bénévole dans un groupe de défense des intérêts politiques non partisan, À l'Action, pour une campagne qui s'est tenue avant les dernières élections fédérales et qui visait à encourager le vote stratégique, Votons ensemble. Dans la circonscription où je travaillais, à Vancouver, nous avons presque atteint 17 000 conversations directes avec des électeurs et avons recueilli 5 400 engagements, grâce à 450 bénévoles.
J'ai consacré deux ans de ma vie à travailler à temps plein comme experte-conseil en environnement, et j'ai occupé tous mes temps libres à parler avec les électeurs de notre système électoral déficient, en tentant de les motiver à faire en sorte que le système travaille en notre faveur, parce que plusieurs d'entre eux en avaient assez de ce système électoral et estimaient qu'il ne fonctionnait pas pour eux.
J'ai répété maintes fois la phrase suivante: « Êtes-vous d'accord pour que nous votions ensemble pour le meilleur candidat face à Stephen Harper, et non pas celui qui reflète le mieux vos valeurs? ». Nous avons dû voter en faisant des conjectures sur la manière dont les autres électeurs de notre circonscription voteraient. Des électeurs n'ont peut-être pas été stratégiques par principe, acceptant que leur vote ne compte pas. Ces deux stratégies isolent les jeunes électeurs et sapent leur motivation à participer à notre démocratie.
Je ne veux plus jamais participer à des campagnes de vote stratégique. Je ne veux plus de ces efforts incessants à contre-courant d'une démocratie déficiente: je veux plutôt faire face aux véritables problèmes de notre époque, comme la transition vers un système énergétique durable permettant d'atténuer les changements climatiques, qui est politiquement plus facile dans un système de représentation proportionnelle, comme cela a été démontré.
Cela a déjà été dit, mais il est bon de le répéter: les élections de 2015 furent un référendum, puisque les libéraux ont été élus en s'engageant à changer notre système électoral. De plus, leur programme électoral s'appuyait sur la mise en place de politiques fondées sur des données probantes. Or, si vous examinez les recherches, la représentation proportionnelle est clairement la prochaine étape pour notre démocratie.
Je demande un système électoral équitable, où chaque vote compte et est représenté à Ottawa.
Je suis venu de Ladysmith, c'est-à-dire de l'île, pour m'adresser à vous.
On m'invite à l'occasion pour prendre la parole dans des écoles secondaires. Je rassemble alors toute l'école dans le gymnase. Au tout début, je leur pose la question suivante: « Quand vous songez à l'avenir, quels sont vos sentiments, vos espoirs, vos craintes? ». Sur 400 enfants, je n'obtiens que 5 mains levées pour parler d'espoir. Ensuite, je leur donne toute une présentation sur des choses passionnantes, sur les façons de s'attaquer aux changements climatiques, et des choses comme ça, et c'est ce qui change leurs perspectives.
Ce qui se passe, c'est que nous avons une épidémie de désespoir dans nos écoles. Les jeunes ne sont pas engagés politiquement, et, s'ils le sont et connaissent l'histoire, ils savent que tous les gouvernements des 100 dernières années ont été soit libéraux, soit conservateurs. De plus, sur les 33 élections qui ont eu lieu en temps de paix depuis 1900, il n'y a eu que 3 majorités véritables. Les 2 majorités véritables en temps de guerre ont obtenu à peine plus que 50 %. Neuf élections sur 10 ont mené à une majorité forcée, qui n'était pas un résultat démocratique, où la majorité des Canadiens n'étaient pas représentés par le parti pour lequel ils avaient voté. C'est profondément troublant.
Je participe, comme d'autres personnes, au vote stratégique. Je vois comment cela divise des amis. Cela fait en sorte que des gens qui ont des valeurs semblables se sautent à la gorge, et cause de la colère et de la détresse. Ce n'est pas agréable de devoir voter contre quelqu'un contre qui on ne souhaite pas voter, et patati et patata.
Je me soucie particulièrement de trouver comment mobiliser davantage de jeunes. Je crois fermement qu'il faut, comme d'autres personnes l'ont dit, accorder le droit de vote dès 16 ans. Actuellement, si vous n'avez pas voté avant de quitter l'école, vous entrez dans une sorte de trou noir: vous faites semblant de ne pas être un adulte, mais les adultes votent, alors vous n'allez pas voter en vous disant que vous finirez peut-être bien par le faire quand vous aurez 30 ans. Si la première élection a lieu pendant que vous êtes à l'école, vous vous y habituerez, vous vous ferez à la discipline, aux débats rigoureux, et à la remise en question de vos positions. Ensuite, vous serez accroché, et participerez alors à la politique partisane.
Un autre problème est qu'un tiers des Canadiens ne sont pas propriétaires, n'ont pas de parents qui sont propriétaires, n'auront jamais d'héritage, et seront locataires toute leur vie, à moins que nous changions le système. Les locataires votent beaucoup moins que les autres. Le taux de participation chez les locataires est beaucoup plus bas. Si le vote était obligatoire, comme en Australie, où ils ont un taux de participation de 94 %, cela réglerait le problème. Ou encore, il pourrait y avoir un crédit d'impôt de 100 $, qui ferait que si vous votez, vous recevez 100 $, et si vous ne votez pas, vous perdez cette somme. De plus, cela n'aurait aucune incidence sur les recettes d'impôts, les coûts pour le gouvernement n'augmenteraient donc pas du tout, tandis que cela serait un incitatif pour les personnes qui doivent s'absenter de leur travail à faible salaire pour voter, et c'est une manière de dire que le vote est important pour nous.
Enfin, au sujet de la réforme financière des campagnes électorales, je pense que nous devons nous assurer que si un parti veut redonner à de puissants intérêts la capacité de financer des élections, nous soyons protégés de cette éventualité par une majorité des deux tiers, et ainsi nous garderons un bon contrôle financier. Nous avons des pénalités maximales pour les tentatives de manipulation des électeurs, comme les appels automatisés, et nous avons un nouveau système mixte avec compensation proportionnelle.
Merci beaucoup.
De toutes les batailles que nous avons menées pour la démocratie dans ce pays, celle-ci est la plus importante.
Je sais personnellement ce que c'est que d'avoir un vote qui ne compte pas. Je vivais avant à Saanich, au nord d'Uvic, et peu importe le nombre de fois que je votais, le député du parti réformiste/Alliance canadienne/conservateur Gary Lunn était élu et réélu. Mon vote n'a jamais compté. Je ne pouvais pas convaincre mes amis de voter, parce que leur vote ne comptait jamais.
Je soutiens la représentation proportionnelle parce qu'elle enlève le pouvoir aux partis politiques pour les remettre à l'électorat.
Les gouvernements minoritaires et de coalition élus par représentation proportionnelle et prenant des décisions par consensus finissent par prendre de meilleures décisions. À travers l'histoire, les meilleures concessions que nous avons été en mesure d'arracher au gouvernement l'ont été de gouvernements minoritaires: le système de santé universel, le salaire minimum, les régimes de pensions de vieillesse.
Plus de système uninominal majoritaire à un tour; plus de dictature par un seul homme par Stephen Harper; plus de loi omnibus.
Je dirais non à un référendum, parce que le peuple pourrait être facilement persuadé de voter contre ses propres intérêts. En Colombie-Britannique, le référendum sur la réforme électorale a fonctionné pour toutes les mauvaises raisons.
Je dirais oui à une représentation proportionnelle, et non à un référendum.
Merci beaucoup.
Mon nom est David Merner. Je me suis présenté pour les libéraux aux dernières élections fédérales dans Esquimalt—Saanich—Sooke, le comté d'à côté. Je suis aussi le vice-président national de l'organisme Représentation équitable au Canada, mais je parle ici à titre de citoyen.
J'aimerais toutefois vraiment inviter le Comité à réfléchir à la façon dont il arrivera à trouver un compromis unanime sur les enjeux qui ont été soulevés aujourd'hui. Ce n'est pas une chose facile. Aux libéraux, je dis que nous avons fait campagne sur le thème du vrai changement, et ce thème veut dire quelque chose. Nous avons également fait campagne pour que tous les votes comptent et, ça aussi, ça veut dire quelque chose.
Pour moi, c'est clair. Le vote alternatif, ce n'est pas assez bon, même si nous avons adopté une résolution lors de notre convention nationale de 2014 en faveur du vote alternatif. Nous devons faire mieux parce que nous avons fait campagne sur quelque chose de différent. Nous avons fait campagne pour que chaque vote compte. Nous avons également fait campagne pour un vrai changement. Le vote alternatif n'est pas du vrai changement; c'est toujours un système majoritaire.
En tant que libéraux, nous devons examiner les solutions de rechange. Nous avons un caucus de l'Atlantique qui perdra des sièges, non? Ce sera très difficile de convaincre ce caucus de voter en faveur d'une représentation proportionnelle qui ne représente pas un vrai changement. Qu'est-ce qu'on fait avec ça?
Pour les conservateurs toutefois, on rigole là-bas, parce que c'est en fait une chance — et pas toi, Nathan, je sais. Sur la question du référendum, vous dites quelque chose d'intéressant. Nous sommes en démocratie. Il nous faut une légitimité, mais faisons-le de façon équitable. Tenons-le après avoir testé le système actuel. Assurons-nous que le vote des Canadiens soit éclairé.
Si vous le faites avant, même Margaret Thatcher a dit que les référendums étaient la plateforme parfaite des démagogues. Écoutez Margaret Thatcher. Elle avait raison. Tenez-le après deux élections, une fois que les Canadiens savent vraiment dans quoi ils s'embarquent. Après nous aurons un vote réellement démocratique parce que ce sera un vote éclairé et équitable.
Enfin, aux gens du NPD qui ont fait campagne sur le système mixte proportionnel, je vous demande de mettre un peu d'eau dans votre vin. Il existe un excellent compromis que Représentation équitable au Canada a mis de l'avant. C'est le modèle Kingsley. C'est un modèle de représentation proportionnelle rural-urbain, un excellent compromis pour ce comité.
Je vous mets tous au défi d'en arriver à un rapport unanime. Nous aimerions que vous y arriviez. Tout le monde dans cette pièce l'espère de vous.
Merci.
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Je suis venu aujourd'hui sans m'attendre à parler devant vous tous, mais je suis content de le faire.
Je voudrais dire en réponse à la personne qui a parlé plus tôt que, oui, je suis d'accord qu'il y a des gagnants et des perdants, mais c'est censé se limiter aux sports où les résultats doivent changer de compétition en compétition, et non à notre système politique par lequel un pays entier doit être représenté, et pendant une période beaucoup plus longue.
Je m'implique rarement dans des mouvements politiques, mais la question de la réforme électorale me tient à coeur. J'ai vécu dans beaucoup de régions dans les 12 dernières années et ai vu la partisanerie prendre le devant de la scène politique. Malheureusement, à la dernière élection, j'ai dû m'impliquer parce que je ne pouvais pas supporter de voir comment un parti arrivait à obtenir un contrôle absolu, mais devinez quoi? À nouveau, un parti a obtenu le contrôle absolu.
Alors que notre monde et notre pays deviennent de plus en plus connectés grâce aux méthodes modernes de télécommunication, les citoyens ne devraient plus avoir besoin d'élire une personne à travers un système vétuste qui ne soutient que le règne de la majorité.
Je crois que les élections sont mieux en mesure de représenter le peuple, tout le peuple, et que ce devrait être la direction de mon futur Canada.
Je voudrais vous présenter quelques-unes des raisons qui font que je crois qu'une réforme électorale est importante à notre époque.
La première est que tout le monde parle de l'apathie des jeunes. C'est là qu'un certain changement au système serait le plus utile. Cela amènerait les gens à se soucier du système politique, et en plus grand nombre.
La deuxième raison qui ferait qu'un changement à notre système uninominal majoritaire à un tour serait bénéfique est qu'il favoriserait la formation de gouvernements minoritaires. Bien que ce serait alors plus difficile pour un seul parti de faire adopter leurs motions à la Chambre, les partis auraient à travailler ensemble, et j'insiste sur le « ensemble », et à faire des compromis pour faire des motions qui soient capables de refléter les croyances de plus de Canadiens dans leur ensemble.
Merci.
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Monsieur le président, merci de cette occasion de prendre la parole.
Je vais expliquer à tout le monde pourquoi je porte cette veste, après avoir rapidement réglé trois questions: représentation proportionnelle, oui. Je suis enthousiaste d'être Canadien en ce moment, sachant que ça arrivera. Ça doit arriver. Je dis non à un référendum pour toutes les raisons qui ont été mentionnées ce soir. Je dis non au vote par Internet. Demandez-vous comment nous ferions un dépouillement judiciaire: avec le papier, c'est possible. Aussi, nous connaissons son caractère secret, ou plutôt son absence.
Je porte cette veste parce qu'il s'agit de la veste du club de soccer de mes petits-enfants en Australie. C'est West Pennant Hills Cherrybrook. C'est une bonne partie du nord-ouest de Sydney.
J'ai un petit-fils qui aura 12 ans le 1er décembre. Il a assisté à au moins six élections, parce qu'elles ont lieu le samedi. Je répète: elles ont lieu le samedi. Ceux parmi vous qui diront qu'ils seront libérés au travail et que c'est leur droit — bien sûr. Si vous travaillez samedi, ça en fait un événement communautaire. Quand la plupart des élections se tiennent dans les écoles, vous faites la file pour voter, et quand vous sortez, les associations de parents sont en train de faire griller des hamburgers. Ils vendent des choses. Ça devient un événement communautaire.
Mon petit-fils vend ces hamburgers depuis qu'il a six ans et il a le tour: « Voudriez-vous un soda au gingembre, ou voudriez-vous ceci...? ».
Ce que je veux vraiment dire c'est qu'il s'agit d'une forme d'éducation. Par osmose, par l'exemple, il a vu des personnes voter.
Alors, le samedi, ce sont les élections municipales, les élections régionales et les élections fédérales.
Je suis aussi à 100 % pour le vote obligatoire. C'est aussi simple que ça.
J'aimerais vous dire, à nouveau, que je suis content d'être Canadien ce soir.
Merci.
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Je suis désolée, je me sens un peu nerveuse. Je ne m’attendais pas à prendre la parole aujourd’hui.
J'ai vécu en Israël ces deux dernières années, et j’aimerais vous parler de mon expérience, c’est-à-dire celle de vivre sous un système de représentation proportionnelle. Je suis pour le système de représentation proportionnelle, mais j’ai vu quelques-unes des difficultés qui l’accompagnent. Je veux que les gens sachent que cela ne signifie pas que les gens que vous n’aimez pas n’obtiennent pas le pouvoir, malheureusement. En fait, au cours de la dernière élection, cela a été le cas. La différence importante, vous voyez, est que lorsque les gens que vous ne voulez pas au pouvoir l’obtiennent tout de même, vous n’êtes pas déçu du système. Vous regardez autour de vous et pensez que la société n’est pas éduquée ou qu’elle ne comprend pas les choses comme vous les comprenez. La société s’est exprimée, mais vous n’êtes pas d’accord avec elle. Alors, qu’est-ce que cela signifie?
Plutôt que d’être en colère contre le système, vous regardez vos concitoyens et vous vous demandez ce qui se passe et ce que les autres ne comprennent pas. Je pense que cela est très important. Une société démocratique, en partie, est beaucoup plus qu’un vote. C’est une question de mode de vie démocratique, dans lequel vos interactions quotidiennes sont toutes ancrées dans la démocratie. Lorsque vous croyez que votre système offre à tous la possibilité de se faire entendre, vous voulez écouter ce que les autres personnes ont à dire plutôt que d’essayer de polariser le débat.
Si vous examinez différents systèmes, si l’aboutissement ressemble à une coalition, sachez que cela peut avoir ceci comme résultat: un petit parti qui se trouve à la tête d’un pouvoir disproportionné. Je n’ai sûrement pas besoin de vous expliquer cela, mais j’estime que c’est le cas. Cela fait perdre, en quelque sorte, une partie du pouvoir démocratique associé au système de représentation proportionnelle.
C’est tout ce que je voulais dire.
Je vous remercie beaucoup.