:
Je déclare la séance ouverte. Bonjour.
[Français]
Nous sommes très heureux d'être à Fredericton pour terminer trois semaines de déplacements partout au Canada afin de consulter les experts, les parties prenantes, les citoyens et les citoyennes à propos de la réforme électorale au fédéral.
Cet après-midi, nous recevons Mme Lise Ouellette, qui a été coprésidente de la Commission sur la démocratie législative du Nouveau-Brunswick entre 2003 et 2004.
Bienvenue, madame Ouellette. Je suis enchanté de vous rencontrer aujourd'hui.
Nous recevons également Mme Joanna Everitt, professeure de sciences politiques et doyenne de la Faculté des arts à l'Université du Nouveau-Brunswick.
Bienvenue, professeure Everitt.
Je dois souligner que Mme Ouellette doit nous quitter vers 14 h 30 pour se rendre à un autre rendez-vous. Je tenais à vous aviser de son départ à ce moment-là.
[Traduction]
Dans l'intérêt des gens dans l'audience, il y a des dispositifs de traduction qui se branchent à la cabine d'interprétation. Vous pouvez les utiliser pour écouter le témoignage dans l'autre langue officielle ou vous pouvez les utiliser simplement pour amplifier le son, car c'est parfois difficile de tout entendre.
Nous allons commencer dès maintenant avec Mme Ouellette, pendant 10 minutes. Chaque témoin aura 10 minutes pour sa présentation, qui sera suivie d'une séance de questions. Chaque membre aura cinq minutes pour s'entretenir avec le témoin, incluant les questions et les réponses.
[Français]
Sans plus tarder, j'invite Mme Ouellette à prendre la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
En 2003 et 2004, j'ai eu le plaisir de coprésider la Commission sur la démocratie législative au Nouveau-Brunswick en compagnie de M. Lorne McGuigan, qui n'a malheureusement pas pu être ici aujourd'hui. Évidemment, nous gardons toujours, au fil des ans, une oreille attentive quant à ces questions, mais il est vraiment intéressant de revenir sur le sujet 12 ans plus tard. Je vous remercie beaucoup de cette invitation.
La Commission était composée de huit citoyens et citoyennes que je qualifierais de plus ou moins ordinaires. Il y avait dans le groupe des gens qui avaient de l'expérience en politique active et d'autres qui n'en avaient pas, mais, chose certaine, il n'y avait pas d'expert en systèmes électoraux. Nous avons donc beaucoup appris et cheminé. Nous avons fort heureusement bénéficié de l'appui de M. Bill Cross et de son équipe, dont faisait partie Mme Everitt, que j'ai le plaisir de retrouver. Pour étudier ces questions, nous avons bénéficié d'un fort appui de la communauté scientifique et universitaire. Nous avons tenu plusieurs séances de travail pour former les membres de la Commission, mais aussi pour faire part de ces informations à la population.
Au départ, les membres de la Commission étaient plutôt sceptiques quant à la nécessité de changer le système électoral de façon considérable. Cela dit, nous nous intéressions à bien d'autres enjeux. Je vais y revenir. Évidemment, nous avons cheminé. La question est complexe. Le vote est un sujet sensible et important pour la population. Après avoir entendu toutes sortes de points de vue et d'analyses, nous avons finalement recommandé un système de représentation proportionnelle mixte. Nous avons fait d'autres recommandations, bien sûr.
Qu'est-ce qui nous a amené à changer un peu de position sur la question?
L'écart entre le nombre de votes remportés et le nombre de sièges obtenus à l'Assemblée législative ou au Parlement saute aux yeux. Il est souvent considérable. C'est vraiment une faille majeure de notre système électoral, et il faudra corriger cela, quelles que soient nos convictions à d'autres égards.
Par ailleurs, on observe au fil des décennies une diminution du taux de participation de la population aux élections, ce qui est préoccupant.
Il y a aussi une sous-représentation chronique des femmes, encore aujourd'hui. Cela était une préoccupation importante pour les membres de la Commission.
En ce qui a trait à la faible représentativité de l'Assemblée législative, nous avons parlé des femmes, mais il a aussi été question des tierces parties, d'autres minorités. Le fait qu'une assemblée législative ne soit pas vraiment représentative est problématique.
Ce sont les principaux facteurs qui nous ont amenés à cheminer et à changer notre position en faveur d'un système de représentation proportionnelle mixte. C'est donc ce système que nous avons recommandé.
À quels enjeux la Commission a-t-elle accordé le plus d'importance dans le cadre de ce processus?
Certains systèmes, notamment le vote unique transférable, sont extrêmement alléchants. Pour les citoyens, c'est puissant, c'est extraordinaire, mais dans la pratique, c'est une révolution. Cela peut avoir des conséquences sur la stabilité des gouvernements. Contrairement à ce qu'a fait la Colombie-Britannique à la même époque, nous n'avons pas opté pour ce système, en dépit du fait qu'il était vraiment attrayant pour les citoyens. La stabilité des gouvernements est un facteur que nous avons pris en considération. Il y a plus d'une façon de favoriser cette stabilité, notamment le parti unique et les coalitions. Les coalitions politiques ne font pas partie de notre culture, mais elles fonctionnent très bien dans d'autres pays.
En ce qui concerne les enjeux, une plus grande représentativité de l'Assemblée législative est nécessaire. Il en va de la qualité de la gouvernance, comme le démontrent de nombreuses études, dans d'autres circonstances.
Nous voulions également trouver des façons d'accroître l'engagement des citoyens et des citoyennes, c'est-à-dire de les amener à participer davantage à la gouvernance de notre province.
En ce qui a trait à l'idée d'un référendum, elle était alléchante au départ, mais elle a perdu des plumes au fur et à mesure que progressaient nos discussions. Les référendums peuvent être des outils extrêmement dangereux. On pourrait prendre le Brexit comme exemple. La Commission est devenue clairement moins favorable aux référendums, qui posent des risques importants pour la démocratie, sauf lorsqu'il s'agit de questions plus anodines, moins sensibles, qui ont une moins grande charge émotive et qui sont plus sèches ou moins complexes. Toutefois, de façon générale, pour ce qui est de notre démocratie, ce n'est pas la panacée, au contraire.
Évidemment, ce sont mes opinions personnelles. Nous voilà 12 ans plus tard, et je crois que le changement est encore plus nécessaire au fédéral qu'il ne l'est ou qu'on ne l'a observé au palier provincial. Le risque de la régionalisation du vote en particulier, la régionalisation partisane du vote, est très grand. Nous jouons vraiment avec le feu. Jusqu'à maintenant, nous avons eu de la chance, il ne s'est pas produit d'accidents historiques, comme je les appelle, mais il est très clair que notre système actuel nous rend vulnérables à ce type de risque.
Le risque d'un gouvernement fédéral non représentatif ou d'un Parlement non représentatif, que ce soit sur les plans géographique, idéologique ou démographique, est encore plus grand à l'intérieur d'un système comme celui que nous avons. Il y a donc nécessité de faire des changements au sein de notre système électoral, particulièrement au palier fédéral, mais aussi au provincial. Cela me semble très clair.
Au Nouveau-Brunswick, si on additionne les votes recueillis aux dernières élections, le Parti conservateur et le NPD ont obtenu, si ma mémoire est bonne, 43 % des votes, et pourtant, ces partis n'ont aucun représentant au Parlement du Canada. L'écart entre le pourcentage de votes et le nombre de sièges est clair, peu importe l'allégeance. Cela ressort très clairement. Nous avons connu, dans la province, des situations où un parti ayant obtenu moins de votes qu'un autre a été porté au pouvoir. Cela ne respecte pas la volonté de la population, c'est très clair, et c'est évidemment dangereux à plusieurs égards.
Au Canada, un parti pourrait gouverner sans aucune représentation d'une région, ou avec une très faible représentation. Un parti pourrait facilement gouverner sans qu'une région soit représentée, ou alors qu'elle est très peu représentée. Ce n'est pas sain. Qu'il y ait une domination des deux plus importantes régions au sein du gouvernement fédéral et que les autres régions en soient pratiquement absentes, ce n'est vraiment pas sain et c'est dangereux pour le Canada.
Un système qui s'appuie sur une forme de représentation proportionnelle constitue vraiment la seule façon d'assurer une meilleure représentation des régions, des idéologies, de la démographie et des intérêts divers, quels qu'ils soient, au sein du Parlement du Canada.
J'ai parlé également de la représentativité des valeurs canadiennes au Parlement. Nous avons tout intérêt à ce que les différentes tendances soient représentées et à éviter que, à un certain moment de notre histoire, pour toutes sortes de raisons qui peuvent relever de la conjoncture aussi, une tendance minoritaire en ce qui touche les valeurs canadiennes se retrouve au pouvoir. Cela pourrait entraîner un bouleversement des valeurs et du fonctionnement de notre pays. Ces situations peuvent se produire assez facilement.
En ce qui a trait à la représentativité des femmes et des tiers partis, notre système actuel n'y est pas très favorable. De fait, je crois qu'aucun gouvernement au Canada, ni au fédéral ni au provincial, ne compte plus d'un tiers de femmes parmi sa députation, et ce, malgré des efforts très importants. C'est un signal très clair qu'il faut faire des changements de ce côté.
Je vais parler aussi des minorités et j'utiliserai l'exemple de la Nouvelle-Écosse, où la communauté acadienne a engagé une poursuite en cour. Je ne sais plus de quel palier de la cour il s'agit. Avec le redécoupage des circonscriptions électorales, la communauté acadienne se retrouve minoritaire partout et court donc un risque très élevé de ne pas avoir de représentants à l'Assemblée législative provinciale. Je crois que notre système de représentation doit être sensible aux enjeux des minorités.
Nous pourrions parler aussi des Premières Nations. Je crois que nous devons innover en ce qui a trait aux modèles de représentation pour nous assurer que ces communautés, que ces minorités, sont bien représentées au sein du Parlement du Canada ou des assemblées législatives.
Au Nouveau-Brunswick, nous avons élaboré différentes formules, dont ce que nous appelons les cartes électorales superposées, dans le milieu scolaire. Des modèles existent pour bien représenter les communautés et faire en sorte qu'elles se sentent représentées dans les structures décisionnelles quelles qu'elles soient.
Un autre élément majeur est de favoriser l'engagement citoyen et de rehausser la crédibilité du processus électoral. C'est extrêmement important.
Le financement des partis politiques est d'une importance capitale. En ce qui concerne le financement public, il n'y a qu'à observer ce qui se passe au sud de notre frontière, aux États-Unis. Nous ne voulons pas nous retrouver dans ce type de système. D'un point de vue démocratique, il y a des risques incroyables. Nous devons profiter de l'exercice proposé par ce comité pour revenir sur le financement des partis politiques.
Aussi, il est extrêmement important de reconnaître l'importance du rôle que jouent Élections Canada et le directeur général des élections. Ce dernier doit être bien outillé pour faire une surveillance extrêmement rigoureuse, sinon la crédibilité du processus électoral en souffrira, avec tout le cynisme et le désengagement que cela implique.
Je pense aussi qu'il est temps d'aller du côté des outils électroniques. Il faut favoriser la participation au vote. Dans bien des cas, voter peut être difficile.
Il faudrait également penser à la possibilité de réduire l'âge pour voter. La question se discute actuellement au Nouveau-Brunswick. On peut dire que les jeunes, à partir de 16 ans, sont aussi bien et même mieux informés que les personnes âgées de plus de 16 ans. Je crois qu'il faut étudier cette question.
Je reviens sur la question des référendums. D'un point de vue démocratique, c'est très risqué. Il faut faire attention. Les risques sont énormes. Il ne faut pas tomber dans ce piège qui, en apparence, est attrayant, mais qui comporte des risques énormes.
En conclusion, il faut d'abord cibler les objectifs que nous souhaitons atteindre. Les discussions doivent clarifier ce que nous souhaitons atteindre. À cet égard, plusieurs modèles peuvent nous aider.
Merci.
:
Je sais que ça fait un bon moment que vous êtes là à écouter des gens, et que vous avez probablement entendu tous les différents arguments, alors je ne présenterai pas une grande variété de sujets. Je vais me concentrer principalement sur la question de la représentation.
Je sais que cette commission est axée sur cinq principes: tenter d'atteindre un équilibre entre les intentions des électeurs et les résultats électoraux; encourager la participation; concevoir un système qui soit accessible et inclusif; protéger l'intégrité du processus électoral; préserver la responsabilité des représentants locaux. Ces principes ne fonctionnent pas toujours bien ensemble. Je vais démontrer qu'ils sont un peu déconnectés.
Comme je l'ai dit, je me concentrerai sur le deuxième principe, qui porte sur la plus grande participation des groupes sous-représentés, et le plus sous-représenté, ce sont les femmes. Mes commentaires d'aujourd'hui reposent sur 30 années de recherche dans le domaine de l'égalité des sexes en politique, particulièrement dans le système politique canadien.
Quand j'ai commencé à étudier l'impact du système électoral sur la représentation des sexes, le Canada se classait très bien dans le monde quant à la représentativité de son gouvernement fédéral. À ce moment-là, il y a peut-être une vingtaine d'années, nous étions classés parmi les 20 à 25 premiers du monde, disons, sur environ 190 États. En 2003, lorsque j'ai étudié la question pour la Commission sur la démocratie législative du Nouveau-Brunswick, nous étions tombés au 33e rang. Il y a cinq ans, quand j'ai recommencé à étudier la question pour une autre présentation, nous étions au 44e. Aujourd'hui, en 2016, nous nous classons au 64e rang dans le monde en ce qui a trait à la représentation des femmes dans le cadre de nos structures politiques.
En ce qui a trait à l'Index d'égalité entre les sexes, nous sommes au 25e rang mondial, mais je le répète, 64e en fait de représentation politique. Bon, disons que le 25e rang vaut mieux que le 64e, mais je pense que nous pourrions faire mieux si nos chiffres sur la représentation politique ne faisaient pas partie intégrante du calcul de cet index, qui nous tire vers le bas.
Pourquoi ce classement si bas? Je dirais que puisque la majorité de ceux qui se classent mieux que le Canada ont un système de représentation plus proportionnel — soit un système de représentation proportionnelle ou un système de représentation proportionnelle mixte — je crois qu'il est difficile de mettre en doute la conclusion selon laquelle le système électoral y est pour quelque chose. Depuis la publication influente de l'étude de Wilma Rule en 1987 sur l'impact des systèmes électoraux sur l'élection des femmes, une étude après l'autre démontre que les scrutins majoritaires uninominaux comme le nôtre font en sorte que moins de femmes sont élues dans les corps législatifs qu'avec les systèmes proportionnels.
Au Canada, nous nous tirons bien d'affaire comparé à d'autres systèmes majoritaires uninominaux. La raison en est — et je ne vous apprendrai rien — que dans un système majoritaire uninominal, les partis doivent choisir un seul candidat, alors ils choisissent le meilleur candidat. Bien souvent, les meilleurs candidats ressemblent à ceux qui ont été élus dans le passé, ceux qui viennent des mêmes réseaux que dans le passé. Et en règle générale, ces individus étaient des hommes.
Dans un système de représentation proportionnelle, il est plus facile de contester la liste du parti. Quand vous constituez une liste avec le nombre de candidats nécessaires pour représenter votre comté selon sa taille, c'est bien plus difficile de n'avoir que des hommes, des anglophones ou des gens d'une région particulière au sommet de la hiérarchie. Il y a beaucoup plus de pression populaire pour que ces listes soient représentatives et que les gens sur cette liste soient répartis d'une façon représentative.
Il est beaucoup plus difficile de contester des choix individuels dans un comté, quand un parti à nommé les individus que l'on croit être les meilleurs dans un endroit après l'autre et après l'autre encore. Ironiquement, la majorité sont des hommes: 70 % à 80 % des partis choisissent des hommes. Dans la société actuelle, ce n'est pas ce qu'on attendrait.
Les systèmes proportionnels ont tendance à voir le parti central exercer une plus grande autorité sur les nominations. C'est beaucoup plus difficile dans notre système, où les décisions individuelles demeurent plus près de la base populaire, d'encourager les partis à rechercher et à nommer plus de femmes, de gens des minorités et des groupes sous-représentés. Par conséquent, je dirais qu'une véritable amélioration de la représentativité n'est susceptible d'arriver qu'avec un changement substantiel de système électoral, c'est-à-dire une réforme électorale en faveur d'un système de représentation proportionnelle ou proportionnelle mixte. Le simple changement vers un scrutin préférentiel — ce qui a été proposé tant au niveau fédéral qu'au niveau provincial — mais en conservant une représentation uninominale, serait peu utile pour augmenter le nombre de femmes parce qu'il y aurait encore une seule personne proposée par les partis.
Ceci dit, je reconnais que ces systèmes présentent certains défis quant au cinquième principe, qui est celui de la représentation locale. Les Canadiens sont très habitués d'avoir un député fédéral ou provincial à qui poser leurs questions et demander du soutien. Je crois que nos députés jouent un rôle d'ombudsman vraiment important pour leurs électeurs. C'est un principe dont il est difficile de s'éloigner, alors se colleter à la tâche d'amoindrir la déconnexion et les conflits entre ces différents principes de représentation, tout en conservant un certain niveau de responsabilité sur le plan local, ne sera pas chose facile.
Cependant, je crois — et c'est le plus important ici — qu'il existe une solution à ce conflit. La plus évidente est de donner aux partis des incitatifs et des sanctions afin de les encourager à être plus inclusifs et à rechercher une variété de candidats. Cela pourrait se faire avec l'aide du programme de remboursement électoral, qui est en place depuis des décennies. En l'état actuel des choses, les candidats et les partis récupèrent un pourcentage important de leurs dépenses électorales s'ils obtiennent un nombre minimum de votes. Ce programme a été mis en place il y a des décennies parce que, comme Canadiens, nous croyions que différentes voix devaient pouvoir participer au système électoral et pas seulement celles des plus riches. Ça a changé la façon dont les partis ont mené leurs campagnes électorales, ouvert la voie à de nouveaux partis et assuré que notre système politique puisse incorporer les idées nouvelles.
Je pense qu'il est important de noter qu'en finançant des partis, nous les soutenons d'une certaine façon, mais nous pouvons également exiger qu'ils respectent les valeurs que les Canadiens considèrent comme importantes. Si le principe de l'égalité et de la diversité est important pour nous, nous pouvons utiliser ce système de remboursement pour mettre en valeur ces principes.
Au final, ce n'est qu'une autre façon dont les Canadiens, s'ils tiennent vraiment à assurer la participation de tous les Canadiens, et des femmes canadiennes en particulier, pourraient en faire plus, en utilisant ces remboursements comme façon d'encourager les partis à nommer plus de femmes. Les décisions reviendraient encore aux partis, mais il serait plus probable que les partis recherchent et nomment plus de femmes si on leur garantissait un meilleur remboursement avec des candidates. Plus important encore, il faudrait que le remboursement soit encore plus élevé si on les nommait dans des circonscriptions gagnables.
L'un des véritables défis actuels à mon avis, est que les femmes soient nommées en nombre inférieur à celui des hommes — et de même pour les minorités — mais on ne les nomme pas dans des circonscriptions fortes, celles où elles auraient une chance de l'emporter. On n'a qu'à regarder ce qui s'est passé ici, au Nouveau-Brunswick, à la dernière élection provinciale, lorsque toutes les femmes conservatrices ont perdu leur siège et que toutes les femmes libérales ont remporté le leur. Pas un seul député libéral sortant dans cette élection, qu'il se soit désisté et qu'il ait démissionné, n'a été remplacé par une femme. Seuls des hommes se sont retrouvés dans les positions importantes. Les sièges plus incertains, tant chez les conservateurs que les libéraux, étaient dévolus à des femmes.
Je dirais qu'ici, au Nouveau-Brunswick, où nous sommes à la remorque de tout le pays avec une représentation de 16 %, il n'y aura pas de changement à l'avenir si les partis continuent de cette façon. Il faut qu'il y ait des incitatifs pour nommer plus de femmes et les nommer dans des circonscriptions favorables.
De façon similaire, les partis pourraient être pénalisés et voir leur remboursement réduit s'ils n'atteignent pas un certain seuil.
Ces réformes n'entraîneraient pas de changements significatifs au système électoral. Ils ne rendent pas nécessaire non plus la tenue d'un référendum compliqué. Ces lois seraient faciles à faire adopter, et elles auraient un impact sur la façon dont les partis réagissent aux processus de nomination. Ils pourraient passer outre s'ils n'étaient pas intéressés, mais il y aurait des incitatifs pour qu'ils agissent dans le sens voulu.
Au final, cela permettrait d'améliorer la représentation et de maintenir les autres principes que vous énoncez ici comme étant les objectifs de la commission.
Je vais m'arrêter ici.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous deux d'être ici.
Professeure Everitt, il va sans dire que j'apprécie le travail que vous faites pour inciter davantage de femmes à agir activement en vue de se présenter aux élections et, espérons-le, de se faire élire et je vous en félicite. J'espère avoir le temps de vous poser quelques questions, mais je voudrais d'abord m'adresser à madame Ouellette.
Dans votre exposé, vous avez mentionné avoir changé d'avis face aux référendums. J'ai vu qu'ici, au Nouveau-Brunswick, la Commission a formulé trois recommandations. Je vais en faire la lecture, car j'aimerais vous poser quelques questions à cet égard.
La première recommandation était la suivante :
Que le gouvernement du Nouveau-Brunswick entreprenne les démarches nécessaires pour tenir un référendum exécutoire lors des prochaines élections générales provinciales pour permettre à la population du Nouveau-Brunswick de choisir si elle désire adopter le système mixte de représentation proportionnelle régionale proposé par la Commission pour s'assurer qu'il soit en place pour les élections provinciales générales de 2011.
La deuxième recommandation se lit comme suit :
Qu'un référendum soit tenu selon les règles et les directives recommandées par la Commission et détaillées dans le cadre stratégique pour une Loi référendaire présenté à l'annexe des recommandations « K ».
La troisième, et je cite :
Qu'Élections Nouveau-Brunswick initie une campagne d'éducation et d'information compréhensive à l'intention de la population du Nouveau-Brunswick pour lui permettre de faire un choix informé par rapport à la question référendaire posée.
Mes questions ont trait aux deuxième et troisième recommandations, car si on veut s'assurer que les électeurs ont leur mot à dire dans tout cela en passant par un référendum — ce qui est chose certaine ce que je souhaite —, nous devons évidemment nous assurer de mettre en place des règles et des paramètres clairs. Ici, la recommandation prévoit que le référendum soit tenu selon les règles et directives recommandées par la Commission.
Pourriez-vous me parler des règles et des directives qui pourraient être recommandées? Si nous tenons un référendum, qu'est-ce qui devrait avoir de l'importance pour nous, pour nous assurer qu'il est mené de manière équitable?
J'ai aussi vu dans le rapport qu'on recommande de consulter le ou la chef de l'opposition et les chefs des autres partis politiques quant à la formulation de la question, celle-ci devant ensuite être déposée et débattue par l'Assemblée législative. Me diriez-vous dans quelle mesure cela a de l'importance comme directive, et aussi quelle est l'importance d'une campagne d'information permettant à la population de faire un choix informé?
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Merci, monsieur le président.
Je vais simplement poursuivre dans cette veine.
On a beaucoup parlé de la représentation des femmes et des minorités dans notre Parlement, et de la façon de l'augmenter. De nombreux intervenants ont dit que si avait tel type de système électoral, cela marcherait. Je pense réellement que cela ne lui ferait pas de mal. En fait, cela le rehausserait peut-être d'un cran, et c'est ce qu'on constate.
Cependant, quand on s'attarde aux pays auxquels nous nous comparons, à ceux qui ont un système idéal et le même style parlementaire... La Nouvelle-Zélande s'en tire mieux, mais elle n'est quand même que 39e en liste. Je me serais attendue à un bond pas mal plus élevé.
Comme vous avez probablement fait une étude comparative d'un grand nombre de pays, qu'est-ce que nous devrions peut-être faire en plus de ces changements? Dans notre caucus de femmes, nous en parlons pas mal. Aussi, dans un autre comité dont je fais partie, le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre, nous avons parlé des façons de modifier les règlements et de prendre d'autres mesures pour que le Parlement soit plus inclusif. Je sais, de par mon expérience et celle d'autres collègues, qu'on se heurte souvent à de la résistance quand on veut changer un certain nombre de choses, car il y a toujours des arguments voulant que l'on continue de faire comme avant.
On a beaucoup parlé de réduire la semaine de travail, mais les politiciens craignent de le faire parce que cela pourrait entraîner une réaction négative du public. Cependant, nos séances parlementaires sont, au fédéral et au provincial, plus longues que celles de presque tous les autres parlements du monde. Nous parcourons de grandes distances pour aller travailler, laissant nos familles derrière nous, et pour les gens comme moi qui ont de jeunes enfants, il est vraiment difficile de prendre la décision de se présenter aux élections. Tous les partis, j'en suis sûre, ont eu par moments des difficultés à recruter des femmes.
On ne m'a pas vraiment recrutée. J'ai essayé de prendre la décision par moi-même. Je me suis présentée dans une circonscription qui n'était peut-être pas sûre, car le député un député d'un autre parti était en place. Ce sont des choix que j'ai faits. Tous mes adversaires, à l'investiture comme aux élections, étaient des hommes, mais malgré tout j'y suis arrivée, et je tiens à ce que beaucoup plus de femmes y arrivent.
Nous ne voulons pas juste améliorer un peu les choses de quelques points de pourcentage et ne pas nous occuper de ces autres éléments qui comptent pour beaucoup. Je sais que les Nations unies ont fait une liste de six éléments qui peuvent permettre d'augmenter la participation des femmes, et le système électoral n'en fait pas partie. On y parle d'égalité d'accès à l'éducation pour les femmes, de quotas pour les femmes, d'une réforme législative visant à donner plus d'importance aux enjeux qui touchent les femmes et les enfants, et ainsi de suite, mais il n'était pas nécessairement question de réforme électorale.
Qu'est-ce que ces pays font d'autre?
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Il faut mentionner qu'il est rare de voir un pays changer de système électoral. Mais quand cela se produit, une hausse importante est constatée. Dans le cas de la Nouvelle-Zélande, un grand bond a été observé après l'adoption d'un système de représentation proportionnelle mixte.
Cependant, je dois souligner que les partis jouent encore un rôle important et qu'ils choisissent toujours leurs candidats. Dans de nombreux cas, les circonscriptions uninominales, composante du système de représentation proportionnelle mixte, font encore en sorte qu'il est difficile d'accroître la représentation des femmes ou des Maoris — population autochtone de la Nouvelle-Zélande —, mais, avec le temps, leur nombre a augmenté.
Il faut examiner l'institution et les contraintes institutionnelles en place actuellement. Vous avez raison au sujet des divers facteurs qui freinent les femmes, en particulier, à s'engager en politique. Ce sont des considérations dont on a beaucoup parlé et qui doivent, à mon avis, être débattues. Vous avez très bien relevé ces facteurs: un vaste pays où l'on doit parcourir de longues distances et être loin de sa famille. Doit-on déménager toute sa famille à Ottawa? Qu'en est-il alors de sa présence dans sa circonscription? Ce sont toutes des questions difficiles qui se rapportent davantage au Canada qu'à l'Angleterre, à l'Allemagne ou à tout autre pays de la taille de l'une de nos provinces, bien que ce problème soit également présent à l'échelle provinciale. Les gens du Nouveau-Brunswick se plaignent constamment de la distance qu'ils doivent parcourir, depuis leurs circonscriptions sur la côte nord, pour venir à Fredericton. Si l'on compare cette situation à celle d'une personne vivant dans les Territoires du Nord-Ouest qui doit se rendre à Ottawa, la différence est énorme. Cela a réellement une incidence.
On pourrait considérer des quotas, mais je ne crois pas que cela fasse vraiment partie de notre culture. On pourrait examiner d'autres façons de faire. Vous devez cependant savoir quels sont les changements de culture que la population est prête à accepter. Je reviens à ce qui est réaliste, à ce qui est faisable. Si vous n'envisagez pas une réforme importante de notre système électoral, examinez alors la mise en place d'incitatifs visant à encourager les partis à nommer davantage de femmes et de personnes issues de groupes sous-représentés. Si vous regardez les partis eux-mêmes et leurs résultats, vous constaterez que les différents partis ont différents incitatifs. Le Nouveau Parti démocratique a des règles précisant à quel moment les membres peuvent tenir leur assemblée d'investiture. Celle-ci peut avoir lieu uniquement lorsqu'il y a une certaine diversité de candidats à l'investiture. C'est ce qu'ils font, c'est la position qu'ils ont eux-mêmes adoptée.
Les autres ne l'ont pas fait, mais lorsque le chef des libéraux a dit: « Nous voulons plus de femmes », et que les partis ont emboîté le pas, un changement s'est produit. Au sein même des partis, des choses peuvent être faites pour faire évoluer la situation. Dans mon esprit, le véritable obstacle tend à être les partis.
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Bien, merci. J'apprécie vos commentaires.
Professeure Everitt, je voudrais revenir sur certaines observations fort intéressantes que vous avez formulées, notamment sur les incitatifs et les remboursements. Vous avez parlé de ces éléments en répondant aux questions de Mme Sahota, mais, au sujet des quotas, vous avez souligné que cela ne faisait vraiment pas partie de notre culture.
Mon expérience à l'égard des quotas, je l'ai acquise en travaillant au sein de la fonction publique fédérale pendant plus de trente ans. Il y a une dizaine d'années, il a été établi que l'effectif fédéral n'était tout simplement pas représentatif de la société canadienne. Au fil des ans, nous nous étions améliorés du point de vue linguistique, mais les femmes étaient toujours largement sous-représentées dans les emplois non traditionnels comme les métiers spécialisés. Les employés autochtones et issus des minorités visibles n'étaient pas représentés dans la composition de la population canadienne. Une décision a été prise et, en termes plus ou moins crus, la façon de forcer la main aux cadres supérieurs a été de leur dire qu’ils auraient leurs primes uniquement si l'effectif des divers ministères était représentatif de la population canadienne, et ce, dans un délai très court.
J'étais cadre intermédiaire et, au début, j'ai éprouvé beaucoup de difficulté avec cette décision. Des employés me disaient que nous n'engagions pas les bonnes personnes. Dans ma tête, j'ai rapidement rationalisé le fait que, dans la société, il existe de grandes barrières systémiques qui empêchent les personnes qualifiées, les personnes vraiment qualifiées et, dans de nombreux cas, les personnes les plus compétentes, d'obtenir ces emplois. Nous avons mis en place des quotas très sévères afin de modifier la composition de notre effectif. Au bout d'un an ou deux, il était représentatif de la population canadienne.
Il y a eu de la résistance au sein de l'effectif fédéral, cela a parfois été douloureux, mais une fois les nouveaux employés engagés, il y avait des personnes handicapées, des femmes occupant des emplois non traditionnels, des personnes issues de groupes ethniques sous-représentés et, tout à coup, tout le monde a dit: « Wow! Vous avez raison, il y a un bassin de Canadiens talentueux qui n'était pas représenté. »
Je veux simplement, non pas contester votre opinion, mais juste voir s'il n'y a pas un moyen d'inclure, comme élément de notre culture canadienne, le fait que nous sommes inclusifs. Cela pourrait-il fonctionner dans ce système où il y a non seulement la carotte, mais aussi un bâton qui frappe un peu plus fort?
Avez-vous des observations à faire à ce sujet?
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Bonjour. Merci d'être parmi nous.
C'est un plaisir pour moi de me trouver au Nouveau-Brunswick. La dernière fois que j'y suis venu, c'était avec mon épouse, il y a 23 ans, pour notre lune de miel. Pendant une semaine, j'ai visité cette magnifique province. En outre, ma femme m'a fait goûter à du homard, ce qui était une première pour moi. Depuis deux ou trois mois, le premier de mes trois enfants a cessé d'avoir peur de la bébite et a commencé à en manger, ce qui implique que nous en avons moins dans notre propre assiette, étant donné qu'il faut maintenant la partager. Bref, c'est vraiment très agréable d'être ici. Je me promets de revenir et de faire visiter votre beau coin de pays à ma famille, plus particulièrement à mes enfants.
Madame Everitt, je tiens à vous dire que votre analyse de la situation des femmes, ou du moins la lecture que vous en faites, est la meilleure que j'aie vue à ce jour. Vous constatez que, nonobstant le mode de scrutin, ce serait avant tout les moyens que nous nous donnerions qui feraient en sorte d'accroître le nombre de femmes en politique. Je suis entièrement d'accord avec vous.
Je peux vous dire, à ce sujet, que plusieurs spécialistes nous ont dit que le mode de scrutin n'avait aucun impact réel sur le nombre de femmes élues et qu'il fallait avant tout se donner des moyens pour augmenter ce nombre. On pourrait, dans le cas où il y aurait des listes, obliger les partis à y inscrire un plus grand nombre de femmes. Or nous pouvons aussi faire cela à l'intérieur de notre propre système. Si je dispose d'un peu plus de temps de parole, nous pourrons peut-être y revenir. Vous pourriez en parler un peu plus, mais comme je suis entièrement d'accord sur tout ce que vous dites, il ne servirait à rien que je vous pose d'autres questions et que vous répétiez ce que vous avez déjà dit.
Par contre, j'ai sursauté à plusieurs reprises pendant l'allocution de Mme Ouellette. Je m'explique. Les gens supposent souvent que le Parti conservateur, dont je fais partie, demande un référendum parce qu'il désire maintenir le statu quo. À mes yeux, c'est complètement faux. Je pense qu'il s'agit d'une fausse impression. Je suis d'accord pour dire qu'à l'intérieur du parti, tout comme dans d'autres partis, certains souhaitent maintenir le statu quo. En fait, c'est surtout parce que la question de la représentation locale les préoccupe. Je fais partie de ceux qui auront un penchant pour le modèle actuel jusqu'à ce qu'on prouve qu'un autre modèle permettrait de protéger cette représentation locale, clairement, sans la diluer. J'y tiens mordicus. Malheureusement, les partis politiques ont tous intérêt à opter pour un modèle plutôt qu'un autre. En ce sens, je pense que la population doit s'exprimer sur un enjeu aussi fondamental.
On a vu que le avait déjà pris position en disant vouloir un modèle préférentiel. Or environ 95 % des spécialistes nous ont dit que ce modèle n'était pas nécessairement approprié.
Les plus petits partis souhaitent qu'on opte pour la proportionnelle, alors que les partis plus conventionnels penchent pour le statu quo. Or comme le choix d'un mode de scrutin est un enjeu fondamental, je crois que c'est à la population de trancher.
Pour ma part, je viens du monde de l'éducation. J'ai été enseignant et directeur d'école, tant au primaire qu'au secondaire. Quand certains prononcent le mot « antidémocratique » ou disent qu'un référendum devrait porter sur des enjeux moins complexes, que c'est très risqué d'un point de vue démocratique ou qu'il est vraisemblablement impossible d'instruire la population sur ces questions, je repense à la maxime suivante, que nous utilisions souvent lors de discussions avec nos enseignants et avec les membres du système scolaire qui voulaient souvent faire des changements rapides: « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. »
Le professeur Rémy Trudel nous a dit, lundi dernier, qu'un référendum était peut-être l'outil le plus puissant pour ce qui est de l'éducation, parce que même si seulement 50 % des gens s'exprimaient à l'échelle du Canada, il s'agirait de 15 millions de personnes plutôt que de 3 % de gens intéressés.
Cela m'a presque choqué. J'aurais aimé le dire directement à Mme Ouellette. Cela ne correspond pas nécessairement à ce que tout le monde pense et souhaite, mais est-ce à ce point antidémocratique? Le fait de demander à la population ce qu'elle pense de ce mode de scrutin est-il si nuisible?
Certains sont convaincus qu'on a plus de chances de perdre un référendum que de le gagner. Pourtant, beaucoup de gens viennent aux assemblées et disent vouloir ce changement. Hier, j'ai fait un sondage sur ma page Facebook, où plus de 15 000 personnes me suivent. On pourrait utiliser cela contre notre parti, mais je vous dis que 60 % des gens qui m'ont écrit m'ont dit qu'ils souhaitaient voir notre mode de scrutin modifié, et 80 % d'entre eux ont dit souhaiter qu'un mode proportionnel soit choisi. En outre, 80 % de toutes les personnes qui se sont exprimées ont dit souhaiter qu'un référendum soit tenu.
Ces gens qui ont répondu sur la page Facebook d'un conservateur sont très sages, à mon avis. Ils disent vouloir un changement, car ils trouvent que notre système n'est pas parfait. Le système proportionnel leur semble être le meilleur, mais ils aimeraient en savoir plus. Les experts nous l'ont dit: dans l'opinion publique, c'est le système qui semble être le plus beau, à priori, même si plusieurs éléments ne sont peut-être pas parfaits. Malgré tout, 80 % des gens disent vouloir un référendum.
J'aimerais entendre votre opinion sur cette question. Je sais que cela contient beaucoup de choses.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Bienvenue au Nouveau-Brunswick.
Dernières nouvelles du match des Jays: ils étaient à 2 à 0 la dernière fois que j'ai vérifié.
Des voix: Oh, oh!
M. J.P. Lewis: J'ai examiné les témoignages que le comité a entendus depuis le début de cet été, et comme vous avez écouté de nombreux arguments empiriques pour et contre des systèmes électoraux et des approches à la réforme électorale, je me suis dit que je vous serai plus utile en me concentrant sur l'un des quatre principes du comité sur lequel j'ai fait quelques recherches, l'engagement. Je vais particulièrement me pencher sur le rôle que joue Élections Canada dans la politique d'éducation civique et en matière d'engagement.
Je présenterai deux suggestions. Premièrement, dans le cadre de cette réforme électorale, Élections Canada devrait s'occuper de promouvoir l'engagement; deuxièmement, le ministère devrait renforcer ce rôle en collaborant avec des organismes non gouvernementaux. En examinant les témoignages que le comité a entendus, je me suis aperçu que plusieurs témoins avaient déjà soulevé ces points.
Le directeur général des élections sortant, Marc Mayrand, a parlé du rôle que devrait assumer Élections Canada pour présenter le nouveau système électoral à la population canadienne. Il a souligné qu'une « campagne d'éducation du public complète serait nécessaire pour que l'on puisse s'assurer que les Canadiens comprennent le nouveau système... »
Le commissaire aux élections australien, Tom Rogers, a décrit la campagne d'éducation civique très réussie que sa commission avait menée et qui se centrait sur les principes de totalité et d'inclusion.
Les experts en science politique Henry Milner et Jonathan Rose ont tous deux souligné l'importance de l'éducation civique dans le cadre des élections. M. Milner a fait remarquer que bien que l'éducation relève des provinces, il voudrait que les gouvernements provinciaux et fédéral consacrent plus d'efforts à l'éducation civique. M. Rose a rappelé au comité l'expérience qu'a vécue l'Ontario lors de sa réforme électorale, soulignant que la Province avait investi 6 millions de dollars pour éduquer les électeurs en vue du référendum de 2007 sur la réforme électorale.
Les représentants d'organismes non gouvernementaux défendant la participation et l'éducation civique ont aussi souligné l'importance d'établir une politique nationale d'éducation civique. Maryantonett Flumian, de l'Institut sur la gouvernance, a affirmé qu'Élection Canada « devrait être institutionnellement placé pour jouer un rôle de premier plan dans cette stratégie ».
Jane Hilderman, de l'organisme Samara, a fait remarquer « qu'il y a très peu de ressources facilitant les efforts nationaux d'éducation civique au Canada et on ne sait pas clairement quels ministères ou quels organismes gouvernementaux devraient être responsables de l'atteinte de cet objectif ».
Je vais donc éclaircir la définition de ce rôle en me concentrant sur l'éducation civique et les élections. Je soulignerai particulièrement deux facteurs: le rôle que jouent les organismes électoraux, comme Élections Canada, dans le cadre de l'éducation civique, et la place qu'occupe Élections Canada dans le réseau de la politique sur l'éducation civique au Canada. J'appuierai ces deux facteurs par des exemples de la recherche que j'ai publiée.
Ma première suggestion porte sur le rôle que jouent les organismes électoraux, comme Élections Canada, dans le cadre de l'éducation civique. Je tiens à souligner qu'en examinant les politiques provinciales et l'appui général des institutions canadiennes, il est certains que les organismes électoraux devraient assumer une plus grande responsabilité que de simplement indiquer comment voter et suggérer de bonnes raisons de voter.
Vous vous souviendrez qu'en 2014, le gouvernement fédéral conservateur a déposé le projet de loi , où il remettait en cause le rôle des organismes électoraux et le type d'information qu'ils devraient fournir aux électeurs. La plupart des Canadiens s'attendent à ce que les organismes électoraux comme Élections Canada et ses homologues provinciaux les informent sur la façon de voter. Cependant, ces dernières années, constatant la chute du taux de participation aux élections, ces organismes ont étendu leur mandat et leur rôle en tentant de présenter de bonnes raisons d'aller voter.
Les gouvernements fédéraux ont l'avantage de profiter du « laboratoire politique » que constituent leurs gouvernements provinciaux. En examinant la description des tâches du directeur général des élections dans les lois provinciales, on constate que 7 des 10 provinces chargent leur directeur général des élections d'éduquer et de sensibiliser la population. À la suite de la recherche que j'ai menée pour rédiger cet article, je suis d'accord sur le fait que les organismes électoraux doivent informer les électeurs sur les façons et sur les raisons de voter. Ma position repose sur trois facteurs centraux: le premier est la modestie des programmes actuels, le deuxième est l'abordabilité des programmes actuels et le troisième est l'uniformité des cheminements politiques qu'ont parcourus les organismes électoraux dans tout le pays.
En examinant le rôle des organismes électoraux canadiens en matière d'éducation civique, on constate clairement que la majorité des politiques et des programmes en matière d'éducation civique que lancent ces organismes se font souvent en partenariat avec d'autres intervenants politiques. Les groupes tels que CIVIX, Samara et l'Apathie c'est plate ont mené des campagnes éblouissantes contre l'apathie des électeurs.
Cela m'amène au deuxième facteur et à la raison pour laquelle Élections Canada peut assumer un rôle important dans le réseau des politiques d'éducation civique. Dans un autre article que j'ai corédigé, nous avons découvert que sur 53 organismes de politiques d'éducation civique, Élections Canada était considéré comme l'institution en qui l'on faisait le plus confiance et qui avait le plus d'influence. Ces groupes d'intervenants politiques comprenaient la Bibliothèque du Parlement, le ministère fédéral de la Citoyenneté et de l'Immigration, Patrimoine canadien, tous les ministères provinciaux du Patrimoine et de la Culture, tous les ministères provinciaux de l'Éducation, tous les organismes électoraux provinciaux et 10 grands organismes non gouvernementaux.
Pour en revenir aux observations des témoins que ce comité a entendus, je vais citer ce qu'a dit mon collègue de l'Université de Toronto, Peter Loewen, quand il a souligné que l'on n'apprécie pas suffisamment le fonctionnement de la démocratie canadienne. Je suis d'accord avec lui. À mon avis, Élections Canada devrait continuer à corriger ce manque d'appréciation, quel que soit le système électoral choisi. Le ministère devrait diriger la politique nationale d'éducation civique en continuant à expliquer comment voter et pourquoi il est important de le faire.
Merci.
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Bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie de m'avoir offert de venir aujourd'hui vous présenter mes observations sur la réforme électorale.
Je m'appelle Leonid Elbert, et je suis ici à titre personnel. J'ai rédigé une proposition de système de représentation proportionnelle conçu particulièrement pour le Canada, le vote transférable local.
Si vous vous demandez quelles compétences je possède pour concevoir un système électoral, je vous répondrai que je suis bon en maths. Je suis aussi un citoyen responsable qui s'intéresse à la réforme électorale depuis le début des années 2000. J'ai étudié différents systèmes électoraux, j'ai calculé les résultats que l'on aurait obtenus en utilisant ces systèmes dans le passé, puis j'ai conçu un modèle de scrutin qui, à mon avis, conviendrait le mieux au Canada.
Je vais vous dire pour quelles raisons il s'agit du meilleur choix. Pour réformer notre système, nous avons deux choix sérieux: le scrutin proportionnel mixte et le vote unique transférable. Le scrutin proportionnel mixte complète le scrutin majoritaire uninominal par des sièges originaux pour que les résultats globaux soient proportionnels. Il s'agirait du choix le plus facile à mettre sur pied, une sorte de correctif rapide; c'est pourquoi ce système est très populaire. Mais comme toute solution provisoire, il comporte de nombreuses faiblesses. Les problèmes surgissent dès que l'on se demande comment exactement choisir les candidats qui obtiendront ces sièges originaux. Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là. Comme la répartition globale des sièges est déterminée par le bulletin de vote original, le scrutin proportionnel mixte met plus d'accent sur le vote pour un parti politique que pour un candidat local. Ce scrutin est aussi vulnérable aux grands balayages ou aux faux gagnants, qui surviennent lorsqu'un parti gagne un si grand nombre de sièges locaux qu'il ne reste pas assez de sièges originaux pour corriger cette distorsion. Cette situation se trouve même dans le rapport que la Commission du droit a publié en 2004.
Ceci nous amène à l'autre choix sérieux, le vote transférable unique. Ce système produit des résultats proportionnels sans compromettre la responsabilisation des députés. Dans le cadre de ce système, les candidats revêtent plus d'importance que le parti auquel ils appartiennent. Le scrutin préférentiel permet à tous les électeurs de voter selon leur conscience, sans partager les suffrages. Cependant, le scrutin transférable unique comporte des circonscriptions plurinominales. La plupart des Canadiens n'aiment pas cela.
Je ne parle même pas des régions du Nord où les circonscriptions seraient immenses. Même ici au Nouveau-Brunswick, bien des résidents n'aimeraient pas que leur province n'ait que deux ou trois circonscriptions, même s'ils pouvaient élire de trois à cinq députés dans chacune d'entre elles.
Le scrutin que je propose, le vote transférable local, réunit les avantages de ces deux systèmes. Il nous permet de conserver des circonscriptions locales et d'en créer autant que nous le ferions dans le cadre d'un système de représentation proportionnelle mixte. De plus, le vote transférable local offre les mêmes avantages que le vote transférable unique: le vote préférentiel, des mises en candidatures entièrement locales ainsi qu'une occasion égale pour tous les candidats, même pour les indépendants.
Vous trouverez tous les détails techniques dans le mémoire que j'ai remis au comité le 7 septembre 2016. C'est donc le système que je propose, et vous pourrez l'examiner. Je vous encourage fortement à vous écarter du dilemme que causent la représentation proportionnelle mixte et le vote transférable unique pour choisir un système qui englobe les avantages de ces deux types de scrutins. Il s'agit du vote transférable local, qui est conçu tout spécialement au Canada pour le Canada.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos invités.
J'aimerais parler de votre dernière remarque, monsieur Elbert. Je suppose que, si nous choisissons un système qui empêcherait un gouvernement extrêmement majoritaire de prendre des décisions unilatérales... La situation qui vous inquiète, ce changement de politique que nous constatons si souvent au Canada lorsqu'un parti arrive au pouvoir et annule toutes les politiques adoptées par le gouvernement précédent, est un problème que nous essayons de résoudre en proposant des systèmes proportionnels.
Je crois que tout cela est relié et revient à vos commentaires aussi, M. Lewis, au sujet des compromis. À qui bénéficie ce système? Les autres systèmes avantagent d'autres aspects.
La valeur à la lumière de laquelle j'examine toute cette question est la notion d'égalité des électeurs. C'est quelque chose qu'on nous a dit hier dans l'Île-du-Prince-Édouard. Quel que soit l'endroit où vous votez, quel que soit le candidat pour lequel vous votez, votre voix devrait être traitée avec le même respect, alors qu'avec la situation actuelle, certains votes comptent, mais plus de la moitié d'entre eux ne servent à élire personne.
Monsieur Lewis, je ne pense pas l'avoir entendu au cours de votre témoignage, mais vous avez parlé du rôle et de l'importance de l'éducation. Votre mémoire a été transmis au Comité parce qu'il contient des arguments favorables à l'abaissement de l'âge de vote, un sujet qui fait partie de notre mandat. Un des grands avantages serait qu'à 16 ou 17 ans, les jeunes sont habituellement encore à l'école et une partie de l'éducation civique serait une leçon concrète, pas une leçon théorique, sur la façon dont fonctionnent la démocratie, le Parlement et la politique.
Avez-vous des idées sur cette question, pas seulement sur l'abaissement de l'âge de vote, mais sur celle de savoir s'il serait souhaitable que les jeunes connaissent les partis, leurs programmes et leurs chefs pour qu'ils puissent ensuite participer utilement à l'élection d'un futur gouvernement?
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Ce n'est jamais facile d'être la dernière personne à poser des questions parce que mes collègues en posent beaucoup... et je me dis « Ah oui, on a répondu à la question. »
Tout d'abord, merci beaucoup d'être ici aujourd'hui. Aux membres du public qui nous accompagnent depuis 13 h 30, je vous remercie.
[Français]
Je remercie également tous ceux qui se sont joints à nous en cours de route. Je remercie le public d'être ici en si grand nombre.
[Traduction]
Comme je l'ai mentionné précédemment, j'ai le plaisir d'être dans cet endroit que l'on nomme affectueusement Freddy Beach en compagnie de mon collègue Matt DeCourcey, qui est probablement l'un des députés qui travaillent le plus fort sur la Colline. C'est un bonheur d'être ici et, non, je ne lui ai pas soutiré d'argent pour dire cela.
Nous avons beaucoup parlé d'éducation. Dans une vie précédente, j'ai enseigné à McGill et je m'ennuie des tableaux blancs et de vouloir me lever et parler aux étudiants, mais je n'ai pas le choix d'être sur ce siège en ce moment.
Nous savons que l'éducation est un champ de compétence provincial. Nous avons abordé la question des organisations qui ont un intérêt particulier pour obtenir certains résultats aux élections et qui militent en faveur de certaines réformes électorales. C'est frustrant puisque ma déformation de professeur veut toujours s'assurer, peu importe l'option qui sera adoptée, que nous présentions le bon, la brute et le truand, de sorte de pouvoir démontrer réellement aux Canadiens que si nous réalisons x, cela peut correspondre à y également.
Manifestement, il manque quelque chose au rôle d'Élections Canada ou une méthode de communication, car tous ces autres éléments ne cessent de surgir.
Je m'adresse à vous M. Lewis. Lorsque des gens veulent obtenir de l'information, nous nous tournons vers ces renseignements-là. Nous consultons Internet. Nous utilisons Facebook. Nous demandons à nos amis: « Oh, je pense acheter une nouvelle voiture. Que penses-tu du modèle X? » Nous ne faisons pas confiance au fabricant d'autos. Nous voulons demander à nos amis ce qu'ils pensent du Parti vert, des libéraux, et de tout cela. Nous voulons connaître l'opinion de nos amis. Nous ne voulons pas savoir ce qu'en pensent les libéraux, car ils ont un intérêt particulier et pas plus des verts, car ils ont un intérêt personnel. Comment pouvons-nous obtenir une garantie?...
Vous avez mentionné qu'Élections Canada doit jouer un rôle, mais l'activité centrale d'Élections Canada n'est pas d'éduquer. Cela m'étonne que l'on ne se soit pas adressé à des collèges ou à des universités pour leur dire: « Nous allons vous fournir le contenu. Pouvez-vous le présenter? Vous offrez le contenant », car c'est ce que font les collèges et universités. Il s'agit de leur activité centrale.
Peut-on faire les choses différemment pour veiller à ce que l'information transmise aux Canadiens soit exacte et présente tous les volets et que nous tirons profit de nos partenaires? Nous avons parlé de fantastiques organisations, comme l'Apathie c'est plate et Samara. Mais nous devons également examiner la question des collèges et des universités. Je sais que les provinces font abstraction des écoles secondaires, etc., mais qu'en est-il de nos collèges et universités? Il existe des organismes subventionnaires, comme le CRSH, qui effectuent une excellente recherche sur la question que nous étudions. Parlez-moi brièvement de ce sujet.
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Bonjour. Je m'appelle John Gagnon représentant la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick. Je vais parler de la représentation proportionnelle.
Nous croyons qu'une consultation approfondie des Canadiens s'impose. Cette consultation pourrait prendre diverses formes, des assemblées publiques, la formule comme le forum qui a été organisé aujourd'hui, et des événements similaires ou différents. L'amélioration de notre représentation et responsabilisation à notre gouvernement est cruciale pour la population canadienne.
Quant à la question des coûts, nous estimons qu'il faudrait consulter Élections Canada. En affirmant cela, nous croyons que l'infrastructure exigée par Élections Canada pour la tenue des élections devrait demeurer la même. Nous abordons la question des coûts et de cet aspect-là.
La plupart des nations comparables au Canada ont organisé une certaine forme de scrutin proportionnel au cours des quelques dernières décennies. Mentionnons notamment la Nouvelle-Zélande, l'Australie, l'Écosse et le Pays de Galles et leur histoire et leur culture sont semblables à celles du Canada, alors ce n'est pas nouveau. L'information est connue. Notre principal objectif consiste à nous assurer que chaque vote compte et qu'aucun parti n'obtient la majorité des sièges sans obtenir la majorité des votes. Nous estimons qu'il s'agit simplement d'une question d'équité.
Dans notre système actuel, certains partis peuvent être en mesure de remporter tous les sièges dans une région en particulier, même s'ils sont loin d'obtenir une majorité des votes. Grâce au système de représentation proportionnelle, si on obtient 30 % du vote, et bien, on obtient 30 % des sièges, ce qui nous apparaît logique. Les votes seraient plus représentatifs de l'opinion des électeurs si ce système était adopté.
Cela signifierait que les régions n'auront plus l'apparence d'appuyer un parti. Prenons l'exemple de l'Atlantique Canada. Selon la perception, le parti libéral domine et tout le monde appuie les libéraux. Cela ne représente pas la réalité. Ils n'ont pas obtenu tous les votes. Je n'affirme pas cela par dérogation; mais juste à des fins de discussion. On pourrait appuyer les conservateurs ailleurs.
Comme élément positif au sujet de la représentation proportionnelle, nous pouvons y ajouter un aspect et l'on peut quand même élire son député. Cela serait bien du fait, en outre, que l'on peut élire non seulement le représentant local, mais l'on choisit le parti qui reflète le mieux son point de vue dans le système. Je crois que c'est une lacune dans l'ancien système.
C'est tout?
Tout d'abord, je tiens à remercier les membres de ce comité de leur déplacement, de leurs efforts inlassables et du temps qu'ils nous consacrent en s'éloignant de leur famille et de leur foyer pour voyager à l'échelle du pays et organiser ces rencontres. Cela illustre parfaitement ce qu'est un gouvernement coopératif. Je vous en suis reconnaissante et je tiens à vous informer, à titre de citoyenne, que je vous fais confiance pour prendre une décision éclairée.
Je ne vois pas la nécessité de tenir un référendum. Comptant seulement 3 % de la population, vous me parlez d'engagement, comment pourrions-nous tenir un vote? Prenez les renseignements nécessaires. Vous en avez beaucoup entendus, manifestement, comme exemple s'il en est un. Je vous fais confiance pour en venir à une décision.
Je suis ici par égoïsme. J'estime que le système majoritaire uninominal à un tour est incorrect sur le plan mathématique et qu'il est moralement inacceptable. Je ne veux plus jamais entendre, lorsque je fais du porte-à-porte, quelqu'un me dire que son vote ne compte pas, rien ne change ou mon parti ne gagne jamais ou, comme lors de la dernière élection, ce qui était très décourageant, que les gens ont voté sous le coup de la peur — de peur!
Partout, dans la société actuelle, des choix nous sont offerts. Les épiceries regorgent de produits issus des quatre coins du globe. Les vêtements sont présentés dans tous les styles, formes et couleurs. Notre téléviseur nous offre plus de chaînes que nous ne pourrions en regarder. Or pourquoi, lorsque nous élisons un gouvernement, envoyons-nous un message aux électeurs que, à moins de voter pour le candidat gagnant, vos idéaux, vos buts et vos rêves pour ce pays ne comptent pas et ils ne seront pas atteints?
Le système électoral actuel doit passer d'un mode d'exclusion des gens à un mode d'inclusion, de sorte de ne plus utiliser l'expression « petits partis », mais juste « partis ».
Merci.
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Vous avez déjà une copie de mon procès-verbal. Je vais en dresser un bref résumé.
Tout d'abord, je suis un fervent partisan du système majoritaire uninominal à un tour. C'est simple, c'est direct et il y a un gagnant assuré chaque fois. Je n'approuve pas la formule des multiples comptages. Premièrement, il n'y a pas de garantie que 50 % est obligatoire pour assurer la légitimité du scrutin. Une élection serrée, c'est bon pour la démocratie. Si peut-être quelques centaines de votes séparent le vainqueur du troisième parti, alors, avec un peu d'efforts, le numéro trois pourrait être le numéro un. Un changement peut se produire.
Quant aux partis qui sont exclus, car ils sont petits et bien, Mme May en est la preuve. Elle a réussi à se faire élire, mais son parti ne vient pas au premier, au deuxième, ni au troisième rang ailleurs au pays. Je donne comme exemple, Fred Rose, un communiste qui a été victorieux à toutes les élections dans les années 1940. Si Igor Gouzenko s'était tu, il serait toujours au pouvoir. Je fais mention du crédit social, un géant dans l'Ouest pendant 40 ans et, à l'Est de la Saskatchewan, personne n'en avait entendu parler. Le Bloc québécois et le parti réformiste n'étaient rien en 1990, mais regardez ce qu'ils ont accompli en politique canadienne. Le changement est possible.
En ce qui a trait au décomptage multiple, pour citer Mark Twain, il y a des faussetés, des mensonges éhontés et puis des statistiques. Les chiffres ne mentent jamais. Des mensonges... et le corollaire de cela, c'est que les chiffres peuvent servir à vous faire dire ce que vous voulez.
J'ai une question. J'ai lu le mois dernier dans The Globe and Mail un article de Gordon Gibson, un libéral de la Colombie-Britannique bien connu. Il s'interrogeait à savoir si ce changement était même constitutionnel. Je ne sais pas si un tribunal s'est prononcé sur cette question, mais il le faudrait peut-être.
Je viens de commencer, alors si vous avez des questions, mon numéro de téléphone figure sur la page du document. N'hésitez pas à m'appeler.
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Monsieur le président, honorables députés, tout d'abord, je tiens à vous féliciter d'avoir été élus et d'avoir l'occasion de visiter la pittoresque province du Nouveau-Brunswick au coloris automnal.
Parler, to talk, parle, parlement. Il est tellement important de s'exprimer dans une démocratie.
Je me suis présenté à quatre élections fédérales et j'ai eu l'honneur et le privilège de travailler aux côtés de Pierre Trudeau, dont le fils allait devenir notre .
Je voulais simplement venir dire que je suis actif depuis 20 ans au sein de l'ACEP, notre Association canadienne des ex-parlementaires, une organisation constituée par une loi fédérale. Nous nous rencontrons deux fois l'an et nous sommes administrés par un directeur exécutif. Nous allons parler dans des écoles secondaires et sur des campus universitaires. Sur 900 membres potentiels, notre association compte environ 500 membres actifs. L'ACEP peut vous servir d'intermédiaire pour diffuser le message sur tous les points soulevés ici aujourd'hui.
Pour donner suite aux propos de Mme May au sujet d'Élections Canada, on m'avait invité, il y a deux ans, à aller parler d'élections au Centre de conférence. C'était juste avant la tenue des élections. Il y avait une table ronde composée du directeur d'Élection Nouveau-Brunswick, des jeunes, des femmes, et ainsi de suite. Au milieu de mon allocution, je demande aux étudiants si le nom de l'honorable Milton Gregg, un héros de guerre décoré de la Croix de Victoria, leur dit quelque chose. Gregg a été ministre des Anciens Combattants, il était mon collègue à la Chambre des communes. C'est lui qui a présenté la législation sur les anciens combattants. Il a accompli une foule de ch:oses remarquables. Je n'ai vu aucune main se lever. Personne dans cette salle de classe n'a levé la main. Alors j'ai dit: « Là où je voulais en venir, en fait, c'est vous rappeler qu'il a été chancelier de l'Université du Nouveau-Brunswick. »
Ce n'est qu'un exemple qui montre à quel point l'histoire est importante. Nous avons parlé de communication. Comme je l'ai mentionné, c'est ce que fait l'Association des ex-parlementaires. Je me suis toujours demandé comment il se faisait que l'histoire n'a jamais vraiment fait partie du programme scolaire de la maternelle et de la première année. C'est nous qui payons, pourtant. L'argent sort directement de nos poches. Pourquoi, depuis le temps, n'a-t-on pas intégré l'enseignement de notre histoire dans le programme scolaire, non seulement de l'histoire comme telle, mais aussi de l'importance d'y participer?
Je veux également dire que j'appuie l'idée du vote obligatoire, comme en Australie. Quand je n'étais pas au Parlement, j'étais dans le domaine du règlement des différends en matière de responsabilité. Qui parle de responsabilité parle aussi de négligence. Ne pas participer, c'est une forme de négligence. Il faut trouver un moyen de mettre l'accent sur la participation, faire en sorte que la non-participation soit assortie d'une pénalité. Nous vivons dans une société régie par des règles. Il y a des conditions à remplir pour obtenir un permis de conduire. Il est interdit de conduire après avoir consommé de l'alcool. Des questions comme celles-là sont incorporées dans les lois et règlements. Nous pouvons certainement trouver une façon d'encourager les gens, et les parents, à sortir du chemin tout tracé, à se débarrasser de cette culture de je-m'en-foutisme et redevenir des participants à cet important processus de société, dans le meilleur pays au monde.
Merci.
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J'aimerais d'abord remercier le comité de m'avoir donné l'occasion de faire mon exposé.
Je voudrais seulement dire ceci. La plupart des arguments qui plaident en faveur de la représentation proportionnelle ne tiennent pas la route si on les évalue selon les règles de la logique. Prenons par exemple l'idée voulant que la représentation proportionnelle ouvre la voie à davantage de compromis et que ces compromis soient une bonne chose. C'est du rêve sur papier! Ça n'existe pas dans la vraie vie. Je vous demande: des décisions édulcorées, forgées pour apaiser des factions politiques rivales, sont-elles meilleures que des décisions éclairées, pertinentes et fermes? Le fait d'amadouer l'autre dans le seul but de conserver une fragile mainmise sur le pouvoir renforce-t-il la nation ou la met-il en péril? Nous ferions bien de regarder ce qui se passe en Italie et dans d'autres pays semblables.
Il est naïf de croire que dans des assemblées élues, la représentation multipartite créera un noble esprit de travail concerté. N'oublions jamais que de par leur nature même, les partis politiques visent tous le même objectif: élargir leur influence et s'assurer un avantage par l'élection d'un plus grand nombre de députés. Et pour parvenir à ces fins, il est bien plus efficace de semer le trouble que de se montrer coopératif.
Le vote proportionnel pose un autre problème important: il donne à des partis extrémistes une porte d'accès aux affaires nationales. Pourquoi déployer tant d'efforts pour bâtir un parti national, édifier des organisations et ainsi de suite quand il suffit de s'accrocher à une question brûlante, présenter une liste de candidats, remporter quelques votes pour, au bout du compte, se voir attribuer des sièges à l'Assemblée? Est-ce vraiment de cette façon que nous voulons choisir ceux qui nous gouvernent?
Tout au long de nos 150 ans d'histoire, notre système électoral a été un modèle d'excellence. Comparativement aux gouvernements souvent chaotiques et instables d'autres nations, nos gouvernements, tant majoritaires que minoritaires, nous ont toujours bien servis. Les gens se méfient des raisons pour lesquelles le gouvernement veut réformer notre système électoral. D'une part, on nous parle de renforcer la démocratie et dans un même souffle, on nous prive de la possibilité de nous faire entendre par référendum.
Rompre avec une tradition électorale vieille de 150 ans, ce n'est pas à un comité de faire cela et ce n'est pas une chose qui doit être adoptée par le gouvernement majoritaire du jour. Notre système de vote traditionnel est un droit inné et fondamental. La population doit avoir voix au chapitre.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Roch Leblanc et j'habite dans la circonscription de Beauséjour. Je suis père de deux enfants et représentant national chez Unifor Canada.
Au cours des deux dernières années, j'ai fait partie de l'équipe du Service de la mobilisation et de l'action politique d'Unifor. Mon rôle était entre autres d'éduquer, de travailler à des causes sociales et communautaires, de coordonner des campagnes politiques, de générer plus de solidarité parmi nos membres et d'encourager leur participation à des actions de tous les niveaux.
Nous considérons qu'Unifor est beaucoup plus qu'un syndicat. Nous sommes un leader social et nous considérons tous les éléments énumérés plus tôt comme des composantes de notre engagement politique.
Lors des élections fédérales de 2015, j'ai fait beaucoup de porte-à-porte avec des candidats de partout en Atlantique. J'ai souvent entendu des gens me dire qu'ils ne votaient pas, parce qu'ils estimaient que cela ne valait rien ou que cela n'allait rien changer.
C'est simplement une réflexion sur le fait que si on ne vote pas pour le vainqueur dans sa circonscription, on réduit au silence la voix qu'on voulait avoir au Parlement ainsi que les points de vue qu'était capable d'énoncer le porte-parole qu'on avait choisi. Or, compte tenu des résultats des élections au Canada atlantique, tous ces détracteurs avaient raison.
Des 32 sièges en Atlantique, 32 ont été attribués à des candidats libéraux. C'est là le résultat du système uninominal majoritaire à un tour.
La démocratie canadienne a besoin d'un système de scrutin proportionnel. Si on avait eu ce système lors de l'élection de 2015 et que les votes exprimés avaient été les mêmes, les 32 sièges du Canada atlantique auraient pu être distribués ainsi: avec 58,7 % du vote, les libéraux auraient obtenu 19 sièges; avec 19 % du vote, les conservateurs auraient obtenu 6 sièges; avec 18 % du vote, le NPD aurait eu 6 sièges également; et le Parti vert, pour sa part, aurait obtenu 1 siège.
Il y a de multiples versions du scrutin proportionnel. J'ai bon espoir que votre comité en proposera une comme solution.
J'ai fait le trajet aujourd'hui parce que je crois que la réforme électorale que nous étudions présentement est l'enjeu le plus important pour notre démocratie canadienne en ce moment. Je peux vous affirmer que nos membres sont prêts à ces changements, et nous espérons que vous les mènerez à terme.
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Merci. Je vous remercie de me donner la possibilité de venir parler ici aujourd'hui. C'est une occasion qui se présente rarement et je vous en suis très reconnaissante, de même que de votre travail assidu, bien sûr.
Je suis enseignante, de métier et par nature. J'ai passé la plus grande partie de ma vie à prendre des notions vraiment complexes et compliquées, séparer le bon blé de la paille, ramener ces notions à une expression plus simple et débroussailler le tout pour extraire une idée centrale.
Aujourd'hui, j'aborderai trois points. Ils sont brefs.
Le premier consiste à nous demander si nous avons besoin de représentation proportionnelle. Quand je prends tout ce qu'il y a à dire et à apprendre sur le sujet, et que je sépare le bon blé de la paille, je me dis: « Qu'est-ce qu'une élection, en fait? » Dans mon esprit, une élection c'est tout simplement la manifestation d'une question centrale: « Que veulent les gens? » C'est cela, une élection. C'est une question. Les gouvernements majoritaires qui sont au pouvoir avec moins de 40 % des voix ne répondent pas à cette question. C'est aussi simple que cela. Si tenir une élection, c'est poser la question « Qu'est-ce que les gens veulent? », la volonté des gens doit forcément se refléter dans les résultats — et donc, la réponse à ma question est « oui », nous avons besoin de représentation proportionnelle.
J'aurais dû préciser de prime abord que je parle au nom du chapitre de Fredericton du Conseil des Canadiens. D'après l'information que nous avons jusqu'à maintenant, nous sommes favorables à un système de représentation proportionnelle mixte. Cela pourrait changer en fonction de ce que nous apprendrons ultérieurement.
Mon deuxième point porte sur la question de la tenue d'un référendum. Je pense qu'il y a un écart énorme entre l'idée d'un référendum et sa réalité. L'idéologie qui sous-tend un référendum est de laisser les citoyens décider. Il s'agit, somme toute, de la façon démocratique d'agir et c'est très bien comme cela. La réalité est que les gens doivent prendre une décision éclairée, fondée sur un certain bagage de connaissances qu'en général, ils n'ont pas.
Le Conseil des... Mon temps est-il déjà écoulé?
On dit souvent que le Parti libéral a récolté 40 % des voix. Ce n'est pas vrai; ils en ont récolté 27 %. Pourquoi? Parce qu'ils ont obtenu 27 % de 68 % des votes. Ce n'est pas 100 % des Canadiens qui ont voté. Le taux de participation a été de 68 %. Par conséquent, les libéraux n'ont pas la majorité. Ils ne s'approchent même pas des 40 %.
Si nous adoptons un système de RP sans instaurer le vote obligatoire, nous aboutirons encore à une situation où une minorité de l'électorat fait fonctionner l'appareil étatique. En outre, si 'on instaure le vote obligatoire, il sera important de s'assurer que le gouvernement a entendu 100 % des électeurs, parce que c'est ça une élection, c'est un sondage d'opinion.
Il est impossible d'avoir un portrait complet de ce que pensent vraiment les Canadiens si on laisse un tiers des électeurs de côté. Si, avec le vote obligatoire, 40 % des électeurs votent pour le Parti libéral, c'est alors et alors seulement que nous pourrons affirmer que 40 % des Canadiens adhèrent aux idées des libéraux. En combinant le vote obligatoire à la représentation proportionnelle, le gouvernement libéral occuperait 40 % des sièges et aurait 40 % du pouvoir.
Par ailleurs, le bulletin de vote doit offrir aux lecteurs la possibilité de cocher l'option « aucun de ces candidats », de sorte que même les électeurs indifférents ont voix au chapitre. S'il y a 100 personnes dans une salle et que 27 % d'entre elles prétendent qu'elles avaient le droit de prendre toutes les décisions et que c'était démocratique d'agir ainsi, cela créerait une émeute. Pourquoi, dans ce cas, prétendons-nous qu'il est démocratique que 27 % des électeurs confient 100 % du pouvoir à un parti? Vous trouvez cela démocratique? Moi, pas du tout. C'est même dangereux.
En ce qui concerne la tenue d'un référendum, je citerai Margaret Thatcher: « Non. Non, non, non. » La réponse est claire et nette.
Deuxièmement, pour vous faire connaître en peu de mots où va ma préférence en matière de système électoral, je dirai que je privilégie la représentation proportionnelle mixte, qui nous permettrait de conserver nos...
Puis-je finir ma phrase?
:
Je vous remercie tous d'être ici.
[Traduction]
J'enseigne la littérature canadienne. Je fais partie des instigateurs des études sur les genres et sur les femmes ici à l'Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton. Je suis très heureux que Matt soit mon député et Joanna Everitt, ma collègue. J'ai pensé dire quelques mots.
Si vous voulez en apprendre davantage sur Joanna, sachez qu'elle est l'une des trois vedettes d'un film qui a été tourné localement. Vous vous souviendrez du titre en pensant à « democracy », mais avec un « m » au lieu du « d ». Le titre du film est Menocracy
Vous pouvez imaginer où je veux en venir. Je vous ai dit que mon domaine d'enseignement, est la parité entre les sexes et les femmes.
Le site de Gretchen est Menocracy.ca. Gretchen Kelbaugh habitait auparavant à Fredericton et a déménagé à Quispamsis. Le film a été réalisé avant la dernière élection; donc, c'est comme si Stephen Harper est notre premier ministre et que nous avons seulement 19 gouvernements majoritaires dont seulement quatre, selon lui, étaient vraiment majoritaires. D'après ce qu'ont dit nos collègues, il y a un doute à ce sujet maintenant, et dans ma tête aussi.
Je suis indécis quant au système qu'il faudrait choisir. J'ai indéniablement une préférence, non sous l'angle de la formule, mais bien sous celui des représentants. Il est impératif, parce que nous sommes en 2016, que tous les groupes sous-représentés soient davantage représentés, le plus important étant celui des femmes. C'est incroyable; je ne m'attendais pas à voir de mon vivant, un président américain de race noire ou un cabinet fédéral canadien composé d'autant de femmes que d'hommes. Mes étudiants sont fascinés par tous les changements qui se produisent. Et bien entendu, nous suivons le débat le dimanche soir aussi en espérant qu'une femme deviendra la prochaine présidente des États-Unis.
Beaucoup de recherche a été faite sur le sujet. J'ai l'honneur douteux d'avoir été le dernier directeur de la recherche à l'ancien Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme. Il y a des tonnes de travaux de recherche qui remontent aux années 1990 et encore plus qui sont d'actualité, notamment ceux du Harvard Business Review. Il suffit de consulter l'un des sommaires du Harvard Business Review pour constater qu'on préconise d'ajouter des femmes à une équipe pour rendre l'équipe plus intelligente. Vous le savez peut-être déjà. Et c'est vrai à tellement d'égards. C'est une question de diversité, de perspectives différentes. Les gens voient les choses différemment, relèvent des choses différentes et trouvent des lacunes dans des choses différentes.
Ce que je veux dire, c'est que vous incarnez un modèle absolu du mode de fonctionnement, toutes les perspectives différentes étant ici réunies. J'espère simplement pouvoir transposer ce genre d'attitude au Parlement canadien et donner aux gens l'impression qu'ils font partie d'une équipe de vedettes et qu'ils ne sont pas là simplement là pour représenter une région ou un parti en particulier.
Merci.
Je m'appelle Hamish. J'ai travaillé au programme Vote étudiant pendant quatre ans. J'ai représenté le Nouveau-Brunswick au championnat national de débat à trois reprises en faisant valoir la représentation proportionnelle. Je suis originaire d'Australie et j'ai 18 ans; je suis donc un jeune Australien et je pense être un témoin très qualifié pour le temps consacré au sujet.
Je veux d'abord parler de référendum. Si nous songeons à modifier le fondement même de la façon dont nous élisons les députés, il faut alors que les citoyens de ce pays décident comment cela se fera.
Avant de passer au point que je veux faire ressortir, je suis un employé rémunéré du NPD du Nouveau-Brunswick, mais je prends la parole à titre de simple citoyen, comme on pourrait le dire.
À mon avis, il faut tenir un référendum. Pourquoi? J'ai entendu certains arguments élitistes aujourd'hui à propos des citoyens qui ne sont pas informés et qui ne peuvent prendre cette décision. Permettez-moi de vous dire quelque chose. Vous êtes tous ici parce que les citoyens de ce pays vous ont élus et si vous pensez vous aussi que les citoyens canadiens ne sont pas informés sur la façon de voter, alors vous n'avez aucun mandat. Je ne pense pas que cela soit vrai; je pense plutôt que vous avez tous un mandat. Je crois que les habitants de Fredericton ont donné à Matt DeCourcey un mandat clair. À mon avis, vous avez le mandat de prendre des décisions.
Ce que je dis, c'est qu'un référendum n'est pas voué à l'échec. Un référendum a été confirmé deux fois en Nouvelle-Zélande, en 1994 et en 2011. Il a été adopté en Colombie-Britannique. Malheureusement, en raison d'un seuil arbitraire, ça n'a pas fonctionné. Donc, si nous voulons modifier notre mode de scrutin, il faut obtenir l'approbation, en principe, des citoyens de ce pays.
Pour paraphraser Frank Underwood, je n'aime pas la façon dont la table est mise, donc déplaçons tout. Qu'est-ce que je veux dire? Nous nous concentrons sur une entité qui n'est pas brisée, la Chambre. Le scrutin majoritaire uninominal à un tour permet d'élire des personnes. Il indique un changement de mandat clair entre les conservateurs et les libéraux, par exemple, dans le cadre de la dernière élection. Il permet de prendre des décisions efficaces.
Qu'est-ce qui ne tient plus la route dans la démocratie au Canada? Ça se résume à un mot, le Sénat.
Le Sénat est déficient. Nous n'élisons pas les sénateurs. Le Sénat peut opposer son veto à toute loi démocratiquement décidée par la Chambre des communes. J'ai une solution consensuelle à vous présenter. Nous pouvons avoir la représentation proportionnelle. Nous pouvons avoir un processus décisionnel efficace. Pourquoi ne pas faire du Sénat une entité proportionnelle qui représente les provinces et les points de vue des citoyens de ce pays?
Les libéraux peuvent se défaire du siège occupé par le Canada atlantique à la Cour suprême. Ils peuvent aussi tout simplement ignorer la région de l'Atlantique. Il y a une raison à cela et c'est parce que les provinces sont sous-représentées au gouvernement fédéral canadien, et c'est pourquoi nous devons élire les sénateurs.
Merci.
Je veux seulement vous exhorter tous à refuser la représentation proportionnelle. Ce système comporte bien des lacunes, mais avec le peu de temps dont je dispose, je veux insister sur le fait qu'il amplifie les points de vue politiques farfelus et décourage la modération.
Avec la représentation proportionnelle, inutile de s'efforcer d'approfondir le message de votre parti pour attirer suffisamment d'électeurs en vue de former un gouvernement majoritaire, car tout le monde sait que de toute manière, ce sera un gouvernement de coalition. Le problème, c'est que les députés dûment élus se servent des dollars des contribuables pour promouvoir des points de vue extrêmes farfelus avec lesquels peut-être 5 % ou 6 % de la population sont d'accord.
Les débats télévisés mettent en vedette des politiciens modérés, comme vous-mêmes, qui se partagent la scène avec notamment des chefs de parti anti-immigrants ou anti-francophones, donnant à leurs messages de la légitimité et une certaine mesure d'équivalence. Déjà, des partis d'extrême droite remportent le scrutin dans bien des pays européens qui ont adopté le système de représentation proportionnelle. Il n'y a pas si longtemps, ces partis n'avaient que quelques sièges, mais il a suffi d'un ralentissement économique ou d'une crise de réfugiés pour qu'ils puissent diriger des gouvernements de coalition.
Les tenants de la représentation proportionnelle soutiendront que nous devons faire confiance aux électeurs si nous croyons dans la démocratie, mais c'est une fausse dichotomie. Si c'était vrai, la Charte canadienne des droits et libertés ne serait pas emprisonnée derrière une formule d'amendement constitutionnel. Si la démocratie nous inspirait vraiment de la confiance, les droits des minorités dans ce pays ne seraient pas assujettis à des caprices de 50 % plus un, mais puisque nous savons que même la démocratie n'est pas parfaite, nous organisons notre Constitution de façon à garantir que notre bon côté l'emporte sur les passions fugitives occasionnelles du public. Nul doute que nous devrions en faire de même avec quelque chose d'aussi important que notre système électoral.
Avec la préférence alternée, par exemple, vous autorisez de nombreux partis, mais chacun doit s'efforcer pour être le deuxième ou le troisième choix des électeurs. Autrement dit, ils ne doivent pas se contenter de courtiser leurs partisans, qui sont en nombre limité, s'ils veulent être élus. Voilà l'incitatif à la modération qu'un seuil de 5 % à 10 % dans un système de représentation proportionnelle peut espérer offrir.
Je pense que je dois plaider devant ce comité en faveur de la représentation proportionnelle, car, à mon avis, avec le système actuel, les électeurs ne peuvent faire entendre leur voix.
J'ai participé à toutes les élections provinciales et fédérales depuis que je suis en âge de voter et je n'ai jamais voté pour un candidat qui a remporté. Cela peut vouloir dire que je suis tout simplement malchanceux ou alors que les valeurs pour lesquelles j'ai voté ne sont pas représentées, et je ne suis pas le seul dans ce cas. Quelque 17 millions de Canadiens ont voté à la dernière élection fédérale, mais neuf millions, dont moi, ont voté pour des candidats qui n'ont pas été élus. Autrement dit, le nombre de votes qui n'ont pas compté est supérieur à celui des votes qui ont compté.
En période d'élection, de très nombreux Canadiens spécialement des jeunes, disent qu'ils ne se rendront pas aux urnes parce que ça n'en vaut pas la peine, car leur vote ne comptera probablement pas de toute manière. Statistiquement parlant, ils n'ont pas tort. Les journaux de partout dans le monde font état des conséquences de la révolte des électeurs, qui ont l'impression qu'on ne les écoute pas. Les gens ont baissé les bras devant un système qui, à leur avis, les a exclus, devant des institutions qui, selon eux, ne tiennent pas compte de leurs besoins et devant des politiciens qui, toujours selon eux, se soucient peu de leur voix.
Il serait prétentieux de penser que nous, au Canada, sommes les seuls à être immunisés contre cette rage. Notre système d'élection alimente ce cynisme, ce désengagement et cette frustration qui génèrent cette rage et ce système n'est pas fait pour produire des résultats justes. Il crée des majorités biaisées qui font qu'un parti prend régulièrement le contrôle de l'ensemble des provinces, et en fait du pays, contre la volonté de la majorité des électeurs.
Dans la plupart des autres pays, par définition, un gouvernement qui prend le contrôle d'un pays contre la volonté de la majorité est un coup d'État illégal et frauduleux, Ici, au Canada, c'est un geste sanctionné et financé à même les fonds publics.
Vous, les 12 membres de ce comité, vous êtes sur le point d'apporter des changements qui pourront vraiment donner à tous les Canadiens l'impression qu'ils ont un rôle à jouer dans notre avenir collectif et qui permettront à tous les Canadiens de savoir qu'eux-mêmes et les valeurs qui leur tiennent à coeur sont représentés. Je vous demande d'agir de manière décisive et audacieuse et d'apporter des changements pour garantir que la voix de chaque Canadien est entendue. Vous pouvez choisir un système qui servira et représentera les Canadiens de manière juste et équitable tout en les mobilisant davantage autour du processus politique, et ce système, c'est le scrutin proportionnel mixte.
Je vous exhorte d'appuyer la représentation proportionnelle, un système électoral qui est juste, représentatif et mobilisateur parce que la démocratie canadienne et ceux qui y évoluent ne méritent rien de moins.
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Merci, monsieur le président, et merci au comité de me permettre de faire valoir mon point de vue ce soir.
Pendant le temps qui m'est alloué, je vais expliquer les particularités du scrutin proportionnel uninominal et discuter de façon plus générale des avantages d'un Parlement qui utilise le système de vote pondéré.
Qu'est-ce que le scrutin proportionnel uninominal? Il s'agit simplement d'une méthode pour faire du système majoritaire uninominal à un tour un scrutin proportionnel, sans apporter une foule de changements.
L'Idée s'inspire de la notion voulant qu'il est fondamentalement sain d'avoir recours au système majoritaire uninominal à un tour et que les petits problèmes qui sont survenus peuvent être réglés sans passer à un nouveau système.
Le scrutin proportionnel uninominal conserverait tous les éléments du système majoritaire uninominal à un tour. Les électeurs auraient toujours un seul vote à déposer pendant les élections. Chaque circonscription aurait toujours un seul député au Parlement. On s'attendrait encore que le parti avec le nombre le plus élevé de sièges forme le gouvernement.
Ce n'est qu'au moment de voter sur une loi que les députés verraient une différence. Chaque député, plutôt que d'avoir un seul vote égal, aurait un vote plus fort ou plus faible, selon la part du vote populaire que le parti a récoltée.
Par exemple, le vote des députés d'un parti qui s'est retrouvé avec plus de sièges qu'il ne le mérite selon le vote populaire aurait moins de poids. De même, le vote des députés d'un parti qui s'est retrouvé avec moins de sièges qu'il ne le mérite selon le vote populaire aurait plus de poids pour compenser, le résultat final étant que le nombre total de votes pour chaque parti témoignerait étroitement du vote populaire total qui lui a été accordé. De cette façon, le Parlement ajouterait une touche de proportionnalité au moment d'adopter un projet de loi.
Il s'agit, je l'admets, d'une très modeste réforme, mais ce petit changement nous apporte beaucoup d'avantages. J'aimerais en expliquer trois.
Premièrement, étant donné que la réforme ne modifie en rien le déroulement des élections, Élections Canada n'aura probablement pas besoin de deux ans pour préparer l'élection comme ce serait le cas avec un nouveau système électoral. Il y aurait donc du temps pour tenir un référendum, si le comité le souhaite. Si le comité voulait recommander au Parlement de commencer dès maintenant à utiliser le système de vote pondéré à titre d'essai, il pourrait le faire puisque le vote populaire de l'élection de 2015 est un facteur connu.
Deuxièmement, même si le système électoral demeure simple et facile à utiliser, presque tous les votes exprimés pendant une élection auront un effet sur les résultats. Si vous votez pour un candidat que vous voulez, ou à l'inverse, contre un candidat que vous ne voulez pas, votre vote finira par influer sur le degré de pouvoir législatif que les partis ont au Parlement, peu importe si votre candidat a remporté ou non. Cette façon de procéder sera un grand pas pour réduire le vote stratégique.
Troisièmement, le scrutin proportionnel uninominal conserve la tendance du système majoritaire uninominal à un tour de produire des gouvernements majoritaires, ce qui permet une administration stable. Or, ces gouvernements majoritaires n'ont plus le pouvoir exclusif, à 100 %, d'adopter une loi au Parlement. Cet aspect est important, car l'événement qui entraîne le plus de plaintes à l'égard de notre système électoral, c'est la possibilité pour un parti au pouvoir avec une fausse majorité, la plupart d'entre eux en fait, d'adopter unilatéralement une loi controversée.
Le professeur Jon Breslaw a déjà témoigné devant ce comité sur une idée de réforme semblable. Les deux idées visaient à utiliser le vote pondéré pour faire en sorte que le pouvoir que possèdent les partis au Parlement soit davantage en harmonie avec le pourcentage du vote populaire qu'ils détiennent. Elles sont différentes au plan de la mesure dans laquelle le vote pondéré serait utilisé.
Ma proposition limite l'utilisation du vote pondéré aux lois en exemptant les votes sur le discours du Trône et le budget afin de permettre la formation d'un gouvernement majoritaire stable. L'idée du professeur Breslaw utilise le vote pondéré pour tous les votes.
Après la présentation du professeur Breslaw, nous avons comparé nos notes et j'aimerais parler de certaines des préoccupations soulevées à propos de l'idée du professeur qui s'appliquent aussi à mon système.
Quelqu'un a demandé au professeur Breslaw la raison pour laquelle le gouvernement n'avait pas adopté un système de vote pondéré si ce système était si bon?
J'imagine que cette question a été soulevée en opposition à chaque système électoral à un moment donné; je suppose donc que mon système n'est pas le seul dans cette situation. Étant donné que le système majoritaire uninominal à un tour est le seul système à avoir été utilisé au niveau fédéral, je pourrais soulever la même question à propos de tous les autres systèmes que ce comité a été chargé d'examiner.
C'est faux aussi qu'aucune assemblée délibérante n'ait jamais eu recours au système de vote pondéré. Le Conseil de l'Union européenne utilise une combinaison d'un processus décisionnel unanime et des votes pondérés en fonction de la population. Il convient aussi de souligner que les votes des actionnaires des sociétés sont pondérés selon le nombre d'actions qu'ils possèdent.
À mon avis, s'il n'y a pas eu plus de systèmes de vote pondéré, c'est à cause de certaines circonstances historiques. Plusieurs pays européens avant 1918, notamment la Suède et le Royaume de Prusse, ont eu recours dans une élection à un système qui pondérait les votes selon le patrimoine. Pour ces pays, l'idée d'avoir des votes pondérés au Parlement n'aurait pas été une solution aux lacunes démocratiques même s'ils se fondaient sur le total du vote populaire. L'idée s'est gâtée dans les cultures politiques et, en fait, les deux pays ont opté pour des systèmes de représentation proportionnelle.
Quelqu'un a aussi dit craindre que le maintien du scrutin majoritaire uninominal à un tour ne s'inscrive même pas dans le mandat de ce comité. Il y a quelques semaines, j'ai eu la chance de m'entretenir avec la ministre des Institutions démocratiques à la séance de consultation à Moncton. Je lui ai demandé si le fait que le système majoritaire uninominal à un tour devenait à représentation proportionnelle serait une solution de rechange acceptable. Elle m'a répondu qu'un système du genre mériterait d'être examiné.
En conclusion, j'ai l'impression qu'un scrutin proportionnel uninominal ou une forme quelconque de pondération des votes pour le Parlement pourrait renforcer la démocratie canadienne sans nécessiter beaucoup de changements. Ça cadrerait du coup avec la préférence de longue date du Canada en faveur de l'évolution au lieu de la révolution.
Cela met un terme aux remarques que j'avais préparées. Permettez-moi de remercier à nouveau le comité de m'avoir invité à présenter mon idée.
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Merci de m'avoir invité à m'adresser à vous ce soir.
J'aimerais commencer en abordant brièvement les problèmes liés au système électoral proprement dit. Comme de nombreux autres, je suis critique à l'endroit de l'actuel système uninominal majoritaire à un tour, pour plusieurs grandes raisons. Cela comprend les préoccupations concernant la disproportion entre les votes et les sièges, les préoccupations concernant la façon dont le système entraîne une distorsion et une exagération des différences régionales au pays, et son relativement piètre bilan en ce qui a trait à la représentation équitable de tous les groupes de la société, y compris les femmes et les groupes minoritaires. L'adoption d'un système fondé sur la représentation proportionnelle permettrait effectivement de résoudre ces problèmes. À mon avis, la meilleure option pour le Canada, parmi les divers systèmes de RP utilisés dans le monde, est le système de représentation proportionnelle mixte.
Du point de vue des mérites des différents systèmes électoraux, j'aimerais aussi mettre en doute le supposé avantage de notre système actuel, à savoir qu'il est facile à comprendre et à utiliser par les électeurs comparativement à d'autres systèmes. Cette notion a perdu de son sens dans le contexte des cas récents de citoyens et de groupes de citoyens qui ont utilisé divers stratagèmes pour rendre leurs votes plus efficaces dans le système uninominal majoritaire à un tour. Cela comprend, ce que l'on appelle l'« échange de vote », ainsi que la vaste campagne menée pendant les élections fédérales de 2015 par le groupe de pression À l'action, qui visait à aider les électeurs à voter de façon stratégique dans un certain nombre de circonscriptions où le vote était serré.
Le système uninominal majoritaire à un tour est un système simple uniquement en surface, parce qu'il est facile de cocher un nom seulement sur un bulletin de vote. Pour les citoyens qui tentent de déterminer comment utiliser leur bulletin de vote pour qu'il ait un certain poids, ce mode de scrutin peut se révéler lourd et complexe.
J'aimerais aussi présenter mon point de vue sur la question de la façon dont la réforme électorale devrait se faire. Certains sont d'avis que nous devrions tenir un référendum national sur la question. Même si je conviens que c'est ce que nous devrions faire dans un monde idéal, dans le monde réel, il semble justifié d'hésiter à fonder cette décision sur un vote référendaire. Pour diverses raisons, nous sommes arrivés à un stade où de nombreux Canadiens se préoccupent peu des questions politiques, et il serait difficile de les amener à participer à un débat public sur les nombreux enjeux qui entourent la réforme électorale.
Les faibles niveaux de connaissances concernant la politique, qui ont été déterminés dans le cadre de sondages auprès de la population canadienne en général, sont un signe de ce problème. Dans un sondage mené pour Élections Canada, juste après les élections fédérales de 2015, par exemple, 30 % des répondants ne pouvaient pas nommer le premier ministre de leur propre province. Dans le cas des répondants de moins de 35 ans, la proportion était de 44 %. Croyez-le ou non, ce sondage, comme la plupart des sondages, comporte une surreprésentation des segments les plus engagés de la population.
J'aimerais aussi souligner que les résultats de ce sondage de 2015 ont fait ressortir une détérioration significative de la situation au fil du temps. Dans un sondage similaire à l'échelle du pays, en 1984, seulement 10 % des répondants n'étaient pas en mesure de nommer le premier ministre de leur province, et dans le cas des moins de 35 ans, la proportion n'était que de 15 %. On a assisté à une érosion constante des connaissances au fil du temps.
Ce n'est là qu'un petit élément de preuve. Il existe un certain nombre de recherches qui appuient la notion d'une érosion au fil du temps de l'attention accordée aux affaires politiques par le Canadien moyen. Compte tenu de cette réalité, il serait très difficile de rejoindre l'ensemble de l'électorat sur la question de la réforme électorale, même en présence d'une campagne d'information intensive et étendue, conçue pour éduquer les Canadiens.
Si un référendum était tenu, qu'arriverait-il? S'il s'agissait d'un référendum autonome, la participation des électeurs serait faible. Dans le cadre du référendum autonome de l'Île-du-Prince-Édouard, en 2005, le taux de participation a été de 33 %. Dans le cadre du référendum au Royaume-Uni sur le nouveau système électoral, en mai 2011, qui coïncidait dans les faits avec les élections locales et les élections aux assemblées régionales, la participation a été de 42 %. Je crois que dans un référendum autonome canadien, nous verrions un taux de participation inférieur à 50 %, et probablement bien inférieur à 50 %, un taux qui pourrait bien soulever des questions concernant la légitimité démocratique de l'ensemble de l'exercice.
Si on tenait plutôt un référendum en parallèle avec une élection fédérale, la participation serait plus élevée, évidemment, mais nombre des électeurs seraient des personnes sans opinion définie sur la réforme électorale, ou sans grande connaissance des divers systèmes électoraux, autrement dit, le genre de personnes qui n'iraient probablement pas voter dans le cadre d'un référendum autonome. Cela aussi est un scénario loin d'être idéal pour donner de la légitimité démocratique au résultat.
C'est pour toutes ces raisons que je crois qu'un référendum pour faire avancer ce dossier n'est ni nécessaire, ni souhaitable. Plutôt que de tenir un référendum, il serait légitime de modifier le système électoral sur la base de débats et de délibérations menés par des représentants politiques de toutes les allégeances, avec des interventions importantes d'experts et de citoyens intéressés, dans différents contextes.
Par ailleurs, je suis d'avis qu'un tel processus est en marche au Canada depuis un certain temps maintenant, et non pas uniquement à partir du moment où le comité spécial a entrepris ses travaux, au début de 2016, mais depuis les 15 dernières années environ. Une part importante du débat a eu lieu à l'échelle provinciale, et a pris la forme de commissions nommées par le gouvernement, d'assemblées de citoyens, de travaux législatifs, d'audiences publiques, etc. Cela ne devrait pas être considéré comme un processus distinct de celui qui se déroule actuellement à l'échelle fédérale.
Les arguments pour et contre la réforme électorale sont essentiellement les mêmes aux deux niveaux, tout comme les modèles envisagés, avec pour résultat dans tous les cas, selon la lecture que je fais de ce long débat public des 15 dernières années, un soutien important aux diverses formes de représentation proportionnelle.
Enfin, j'aimerais commenter brièvement les deux autres questions devant le Comité: le scrutin obligatoire et le scrutin en ligne. Chacune de ces idées présente un certain attrait comme façon d'augmenter la participation des électeurs, mais elles soulèvent aussi certaines préoccupations importantes, qui je crois ont probablement été mentionnées dans un témoignage antérieur.
Ce que je retiens principalement à ce sujet est simplement ceci: il existe de nombreuses autres façons de susciter la participation des électeurs, qui ne sont pas évaluées par le Comité, dont certaines pourraient également être assez efficaces, et le seraient aussi, je crois, et permettraient d'éviter certains problèmes liés au scrutin obligatoire et au scrutin par Internet. Même si j'appuierais certainement des initiatives visant à susciter la participation des électeurs, il s'agit d'un sujet qui nécessite des recherches plus poussées, afin de déterminer les propositions de réforme les plus viables et efficaces.
Merci.
Lorsque j'ai commencé à examiner cette question, je me suis penché sur les dispositions électorales originales énoncées dans la Loi constitutionnelle de 1867. L'article 40 porte sur la division en districts électoraux des provinces membres au départ. Il va sans dire qu'il serait difficile maintenant de reconnaître la plupart de ces districts. L'article 41 prévoit le maintien en force des lois électorales provinciales existantes, y compris l'éligibilité et l'inégibilité des votants et des candidats, ainsi que le mode de procéder aux élections. Le droit de vote a été étendu et va maintenant bien au-delà du bassin des sujets anglais du sexe masculin, âgés de 21 ans ou plus et tenant feu et lieu, que l'on avait au départ.
Les deux articles commencent par « Jusqu'à ce que le Parlement du Canada en ordonne autrement », ce qui montre que les Pères de la Confédération envisageaient déjà que ces dispositions initiales évoluent en fonction des décisions du Parlement.
Comme vous le savez, le Parlement est constitué de la Reine, du Sénat et de la Chambre des communes, la seule à être élue.
Sautons maintenant à la partie I de la Loi constitutionnelle de 1982, mieux connue sous le nom de Charte canadienne des droits et libertés. Le premier droit démocratique figurant dans la Charte est le suivant: « Tout citoyen canadien a le droit de vote et est éligible aux élections législatives fédérales... ». Le paragraphe 15(1) de la Charte prévoit que « tous ont droit à la même protection et aux mêmes bénéfices de la loi, indépendamment de toute discrimination ». Cela signifie que les votes de tous les Canadiens devraient avoir un poids égal, conformément à l'alinéa 51a), la modification de la Loi constitutionnelle de 1867 qui garantit que toutes les provinces comptent au moins autant de députés que de sénateurs.
Je ne crois pas au changement pour le changement. J'ai donc fait certaines recherches sur la façon dont le système actuel, le système uninominal majoritaire à un tour, a fonctionné. Pendant les 53 premières années suivant la création de la Confédération, nous avons essentiellement eu des élections bipartites, et le système fonctionnait assez bien, sauf en 1896, lorsque Wilfrid Laurier a défait Charles Tupper, même s'il avait reçu 1,2 % moins de votes que ce dernier. Cela voulait dire 11 134 moins de votes. Il s'agissait des premières élections « volées » de notre système, qui ont permis de porter au pouvoir le parti arrivé au deuxième rang.
Depuis 1921, le Canada tient des élections multipartites, dans lesquelles s'affrontent au moins trois partis importants. Au cours de cette période de 95 ans, nous avons élu 18 gouvernements majoritaires et 11 gouvernements minoritaires. Parmi les 18 majoritaires, seulement quatre disposaient d'une majorité véritable. Cela veut dire que 14 fois, le système uninominal majoritaire à un tour a produit de fausses majorités, un parti ayant reçu moins de la moitié des votes s'étant vu accorder une majorité des sièges. Il s'agit du tiers des 42 élections générales qui se sont tenues à ce jour. De plus, il y a eu quatre autres élections volées grâce à ce système depuis 1921.
Par ailleurs, le système uninominal majoritaire à un tour a tendance à entraîner une distorsion des résultats régionaux. L'exemple le plus frappant est celui des élections de 1993, lorsque le Bloc québécois est devenu l'opposition officielle, obtenant 54 sièges avec 13,5 % du vote populaire. Le Parti réformiste est venu au deuxième rang, avec 52 sièges, mais 18,72 % des votes, et le Parti progressiste-conservateur n'a obtenu que deux sièges, même en ayant 15,99 % du vote. Allez comprendre.
À mon avis, un système électoral devrait permettre de transposer les votes exprimés au pays en sièges, représentant la part des votes reçus par chaque parti. Un système qui permet sans cesse aux partis arrivant au deuxième rang d'obtenir le pouvoir, qui convertit régulièrement une minorité de votes en majorité de sièges, et qui distortionne sérieusement les résultats régionaux, est de toute évidence boiteux et devrait être remplacé.
Le système uninominal majoritaire à un tour est l'un des principaux systèmes où le vainqueur rafle tout dans des circonscriptions à un député, qui sont conçus pour produire ou qui ont produit dans les faits une majorité.
Y a-t-il un autre type de système qui respecterait nos votes et en rendrait compte? Oui. Les systèmes de représentation proportionnelle permettent de répartir les sièges entre les partis selon la proportion du vote populaire que ces derniers obtiennent. Il existe aussi des systèmes mixtes, qui combinent des caractéristiques des deux autres.
J'exhorte l'honorable comité à recommander une forme de représentation proportionnelle à la Chambre, afin que les électeurs puissent profiter d'une démocratie réelle au sein de la seule composante élue du Parlement.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à toutes et à tous. Je tiens à vous remercier de nous recevoir et de nous donner la possibilité de transmettre la voix des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick sur ce sujet tellement important pour l'avenir démocratique de notre pays.
Je m'appelle Sue Duguay et je suis présidente de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, la FJFNB.
La FJFNB est un organisme sans but lucratif dont la mission est de promouvoir et de défendre les intérêts de la jeunesse acadienne et francophone de la province du Nouveau-Brunswick. Elle a été créée en 1971; elle célèbre donc son 45e anniversaire cette année. La Fédération fonctionne selon un modèle conçu par et pour les jeunes. Elle entrevoit un avenir où la jeunesse acadienne et francophone s'affirme fièrement, dans sa langue et sa culture, au sein de notre société.
Cette année, la FJFNB compte environ 8 700 membres. Il s'agit, en fait, de tous les élèves des 22 écoles secondaires francophones de la province du Nouveau-Brunswick.
En tant que jeune engagée socialement et, depuis mai dernier, présidente de la FJFNB, je veux vous parler d'une question chère à nos membres, soit le vote à 16 ans.
D'emblée, je veux vous dire que je suis pleinement consciente que la question de l'âge pour voter n'est pas directement incluse dans le mandat du Comité. Par contre, comme vous pourrez le constater au cours de notre présentation, réduire à 16 ans l'âge pour voter est un moyen efficace d'améliorer les cinq grands principes figurant dans le mandat de votre comité, soit l'efficacité et la légitimité; la participation; l'accessibilité et l'inclusion; l'intégrité; et la représentation locale. J'espère donc que notre présentation saura convaincre votre comité de réviser l'âge pour voter.
À la FJFNB, c'est lors de notre assemblée générale annuelle de 2014 que nous a été donné le mandat de travailler à abaisser à 16 ans l'âge pour voter. Les jeunes de la province nous ont proposé « que la FJFNB fasse pression pour diminuer l'âge du vote à 16 ans et qu'il y ait une formation obligatoire au secondaire sur le processus électoral ».
Notre travail en ce sens a commencé en 2014. Nous avons travaillé sans relâche afin d'amener cette revendication sur la place publique. À la suite de nos recherches, nous sommes convaincus qu'abaisser à 16 ans l'âge pour voter serait bénéfique au système électoral canadien.
Voter est une question d'habitude. Des études tendent à prouver qu'une personne qui vote une fois sera portée à continuer à le faire tout au long de sa vie. De ce fait, les jeunes de 16 ans, étant encore au sein du système scolaire et, pour la plupart, vivant dans le foyer familial, auraient droit à un encadrement qui les pousserait à voter, ne serait-ce qu'une première fois.
D'ailleurs, comme vous l'avez peut-être remarqué, dans leur proposition, nos membres revendiquent non seulement l'abaissement de l'âge pour voter, mais également l'ajout de cours obligatoires d'éducation civique au programme scolaire. Ces cours sont immensément importants afin de créer des générations d'électeurs qui comprennent pleinement le système électoral. Il serait donc important que le gouvernement fédéral voie, avec ses homologues provinciaux, à ce qu'une éducation civique adéquate soit offerte en salle de classe.
Aussi, pour assurer une bonne éducation chez les jeunes, une mesure supplémentaire qui pourrait être prise par votre comité serait de redonner au directeur général des élections du Canada le mandat de l'éducation au sujet du système électoral.
Avec un cours dans les écoles et de la valorisation durant la période des élections, il serait possible d'imaginer que l'abaissement de l'âge pour voter puisse aider à combattre le bas taux de participation aux élections, une réalité qui est présente dans toutes les provinces canadiennes.
Pour les personnes qui participent pour une première fois au système électoral à 18 ans, un grand nombre d'obstacles se dressent. Pour la plupart, ces jeunes ne vivent pas dans le foyer familial. Souvent, ils sont inscrits à des programmes d'études postsecondaires à l'extérieur de leur circonscription. Comme on le sait, lorsqu'on ne peut pas se rendre physiquement dans la circonscription de notre demeure officielle, il faut entreprendre des démarches particulières afin de voter. C'est donc un obstacle à ce premier vote.
De plus, les théoriciens s'entendent pour dire que le vote est un acte social, c'est-à-dire qu'il est influencé par l'entourage des jeunes. Encore une fois, s'ils ne sont plus à la maison ou au sein d'un éventuel système scolaire où l'éducation serait plus présente, ces jeunes doivent combattre ce nouvel obstacle.
Les jeunes s'intéressent ou, du moins, veulent s'intéresser à la politique. Nous le voyons tous les jours. Je vous rappelle que ce sont nos membres, les jeunes francophones de la province, qui nous ont demandé formellement de travailler à abaisser à 16 ans l'âge pour voter. Donc, ils s'intéressent à la politique, cependant, comme ils ne peuvent pas participer au processus électoral avant l'âge de 18 ans, la plupart d'entre eux se sentent désabusés face au système qui, pourtant, les concerne directement. Les élus prennent des décisions qui influencent et continueront d'influencer les jeunes tout au long de leur vie, et pourtant, ces derniers n'ont aucun mot à dire.
Plusieurs pays ont déjà abordé la question et certains ont abaissé l'âge pour voter afin de permettre aux jeunes de 16 ans et de 17 ans de participer au processus électoral en tant qu'électeurs. Pensons à l'Autriche, au Brésil ou à bien d'autres endroits. Des retombées très positives ont suivi ce changement de mentalité et ce changement législatif.
Sur la scène fédérale, nous savons qu'un projet de loi, le projet de loi du député néo-démocrate Don Davies, est présentement au Feuilleton en attente de sa deuxième lecture. Nous espérons que le gouvernement permettra à ce projet de loi émanant d'un député de continuer son chemin.
D'ailleurs, il faut se rappeler que, déjà, à 16 ans, on donne le droit aux jeunes de travailler, de conduire, de s'émanciper et même de s'enrôler dans l'armée, mais pas celui de voter. Je pense donc que l'âge pour voter doit être à l'image de ces autres normes.
En conclusion, je pense que l'idée de voter à partir de 16 ans et de promouvoir des cours d'éducation civique obligatoires dans les écoles serait la solution intéressante qui pourrait aussi contribuer à un meilleur processus démocratique au Canada.
Je vous remercie du temps et de l'attention que vous m'avez accordés. Bien entendu, je suis disponible pour répondre à vos questions.
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Je remercie les témoins ainsi que les citoyens qui sont ici ce soir.
[Traduction]
Merci beaucoup d'être avec nous. C'est formidable de voir une salle pleine un vendredi soir. C'est très agréable d'être à nouveau à « Freddy Beach ». Je suis impatiente d'aller au Boyce Farmers Market demain avec votre député. Je ne suis pas sûre de ce que je vais trouver, mais je suis sûre que cela va être amusant.
Je vais commencer par vous, monsieur Wilson. Vous avez parlé un peu du vote pondéré et je sais que nous en avons parlé autour de la table. Une des inquiétudes qui se fait jour c'est le travail des comités. Cela fonctionne de la façon suivante, à la Chambre des communes les députés sont nommés dans des comités. C'est là que nous étudions la législation. C'est là que nous étudions les enjeux du moment. Bien souvent, exactement comme notre comité le fait en ce moment, nous voyageons pour discuter avec les Canadiens et ainsi de suite.
Ce qui m'inquiète c'est que si par exemple Elizabeth May avait un vote qui valait cinq points et que j'avais un vote qui en valait 0,2, j'irais partout. On m'enverrait à l'extérieur, ça n'aurait pas d'importance. Mais si j'avais un vote qui en valait deux ou trois, je ne pourrais jamais siéger dans un comité parce qu'il faudrait que je sois à la Chambre pour chaque vote.
En ce qui concerne l'application de cela, il faudrait voir ce que nous pourrions faire, parce que quand vient le temps de voter à la Chambre, nous devons nous assurer que les chiffres sont là. C'est le travail du whip. Je suis sûre qu'il serait content de m'entendre soulever cette question, parce que cela serait un cauchemar pour lui. Mais nous regarderons ce que cela implique.
[Français]
Madame Duguay, c'est vraiment un plaisir pour moi que vous soyez ici. Au cours de ma carrière, j'ai travaillé dans le domaine de l'éducation supérieure. Donc, l'engagement des jeunes est une priorité pour moi.
Mon fils aîné avait 16 ans quand il a été recruté dans les Forces armées canadiennes, mais il n'avait pas le droit de vote. Il pouvait servir son pays, mais il ne pouvait pas voter. La question de la diminution de l'âge pour voter n'est pas dans notre mandat, mais c'est un moyen de favoriser l'engagement des jeunes.
Présentement, l'âge moyen des députés à la Chambre des communes est de 51 ans. Cela veut dire qu'à un moment donné, on aura besoin d'autres députés. Il ne faut pas seulement inciter les jeunes à aller voter. On espère que les jeunes vont se présenter.
À la dernière élection, il y a eu la plus jeune candidate dans l'histoire des élections fédérales. Mme May la connaît. Il s'agit de Mme Casandra Poitras, qui a eu 18 ans le jour du vote. Elle s'est présentée et c'était vraiment un plaisir de voir une jeune joindre le geste à la parole.
Alors, je trouve très intéressante votre idée de réduire à 16 ans l'âge pour voter tout en faisant de l'éducation. C'est sûr et certain que nous allons considérer cela.
[Traduction]
Je crois que je suis la dernière à parler, alors au nom du reste du Comité, je veux soumettre cela à tout le groupe.
Nous avons beaucoup entendu parler des tactiques. Nous avons entendu parler de nombreuses choses que nous pourrions faire. Nous avons beaucoup entendu parler du système électoral lui-même. Nous allons délibérer là-dessus, mais après 39 réunions, je commence à croire que ce n'est pas une seule solution qui va régler tous nos problèmes. Il y a beaucoup de choses à changer dans notre système électoral et je crois que nous allons devoir mettre en place toutes sortes de bonnes choses, de choses différentes pour régler certains de ces problèmes, comme la participation électorale, les femmes, les minorités, l'accessibilité pour les personnes handicapées et même le comptage.
Avez-vous des conseils de sagesse à nous prodiguer alors que nous allons commencer les délibérations? Il nous reste un voyage à faire, dans une semaine, à Iqaluit. Nous aurons visité toutes les provinces et tous les territoires de cet immense pays. Avez-vous des conseils à nous donner pour les délibérations afin que nous arrivions, souhaitons-le, à un consensus et rendions notre rapport le premier décembre?
:
Monsieur le président, je me suis présenté cinq fois aux élections contre votre parti. Je me suis présenté contre le patron de M. DeCourcey ici à Fredericton à l'élection pour la 39
e législature.
C'est seulement ce matin, en entendant M. DeCourcey à Radio-Canada, que j'ai appris que votre Comité tenait une audience à Fredericton. Je ne veux pas parler à travers mon chapeau, mais je comprends vite. Je pensais pourtant avoir payé ma contribution pour faire partie du groupe d'intervenants. J'ai informé les greffiers dans les délais, mais je n'ai pas eu de réponse. J'ai au moins droit à une minute et demie de plus.
L'intervenant qui m'a précédé a répondu à la question à 64 000 $: 338. Je peux nommer tous les premiers ministres du pays. Au New Hampshire, c'est la gouverneure Maggie Hassan qui est ma représentante. Les gens qui siègent à la chambre touchent 100 $ par année, plus leur allocation quotidienne. Voilà comment doit fonctionner un gouvernement. Il y a beaucoup de sièges à la chambre pour un très petit État.
Si j'ai bien compris le but de cette audience, c'est pour préparer le rapport que vous présenterez à d'ici le 1er décembre, parce qu'il a promis durant la campagne électorale que s'il était élu premier ministre à la 42e législature, ce serait la dernière élection avec le mode de scrutin actuel. J'étais d'ailleurs moi-même candidat à cette élection. Comme vous êtes pressés par le temps, voici ma suggestion que j'ai d'ailleurs fait parvenir aux greffiers aujourd'hui — et j'en ai envoyé une copie au premier ministre d'Islande et à son procureur général — c'est de faire comme en Islande. Vous n'avez qu'à faire un copier-coller de leurs règles. Là-bas, ils n'ont pas de système uninominal majoritaire à un tour. Ils seront bientôt en élection.
Une de mes anciennes amies, Birgitta Jónsdóttir, a fondé un parti là-bas, un parti sans chef, le Parti pirate. Il est très populaire dans les sondages, même sans chef. Voilà qui est intéressant. J'ai affiché de l'information sur Twitter. Comme vous avez dit que vous suivez le fil d'actualité sur Twitter, vous auriez dû mon message avant que je me présente ici ce soir.
Voilà, en tant que Canadien, je propose quelque chose de nouveau. Premièrement, si j'ai bien compris la Constitution et d'après mes lectures en droit... Un constitutionnaliste nommé Edgar Schmidt a poursuivi le gouvernement. C'est l'homme qui était censé approuver les projets de loi pour Peter McKay pour s'assurer qu'ils étaient constitutionnels. Il n'a pas contesté la Charte. Il a contesté la Déclaration des droits de Diefenbaker.
En 2002, j'ai lu un document déposé par un ancien sous-ministre des Finances, Kevin Lynch, qui a par la suite été nommé greffier du Conseil privé de M. Harper. Il siège actuellement à un conseil indépendant de la compagnie chinoise qui a acheté Nexen. En tant que sous-ministre des Finances, il rendait compte à la Commission des valeurs mobilières des États-Unis au nom de la société appelée le Canada. C'est un document très intéressant que j'ai sauvegardé et je vous l'ai fait parvenir. On y apprend qu'il se trouvait dans un dilemme quant à l'application de la Charte.
En tant que jeune, je ressens le besoin de promouvoir la représentation proportionnelle parce que notre système actuel échoue lamentablement à donner une voix aux jeunes. À la dernière élection, nous étions plutôt fiers de nous, les jeunes, d'avoir atteint un taux de participation de 58 %, mais soyons réalistes, cela ne se reproduira plus.
En passant, je suis étudiant.
En fait, 58 %, c'est un échec. Cette note correspond à un D.
Normalement, le taux de participation des jeunes électeurs est inférieur à 40 %, ce qui équivaut à un F. C'est un échec. Si notre système électoral est un échec selon le mode de notation des étudiants, nous devons le remplacer par un autre qui fonctionnera mieux et qui donnera une voix aux jeunes.
Beaucoup de gens, en particulier nos parents, nos grands-parents et les médias, disent que nous sommes apathiques ou narcissiques et que nous ne nous intéressons pas aux élections. C'est faux. En fait, nous sommes très intéressés par la politique. Si vous suiviez un fil d'actualité sur Facebook en période électorale, vous constaterez que nous avons beaucoup de choses à dire, mais nous nous sentons tellement en marge et déconnectés des enjeux discutés que nous avons l'impression que nos voix ne sont pas entendues. Nous avons l'impression que les politiciens ne se soucient pas de nos opinions ni de nos intérêts.
Si la représentation proportionnelle était appliquée, nous aurions davantage l'impression que notre voix est entendue et que, même dans les circonscriptions gagnées d'avance où les opinions des jeunes ne sont pas aussi prévalentes, nous pourrions quand même nous faire entendre. Ce n'est pas parce que nous avons voté surtout pour chasser Harper du pouvoir que nous ne nous présenterons pas aux urnes la prochaine fois.
Merci de m'avoir écouté.
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Je n'étais pas du tout préparé à venir ici aujourd'hui. Je ne savais pas que vous aviez une période à micro ouvert lors de vos audiences. Je les suivais sur CPAC et, Nathan m'a envoyé un message personnel en réponse à un message que je lui avais envoyé il y a longtemps sur Facebook.
Je m'appelle Jason Pugh. Nathan m'a conseillé de me présenter ici. J'ai donc consulté le bulletin d'information de Matt et j'ai vu qu'une audience avait lieu aujourd'hui. J'étais en réunion jusqu'à dix-neuf heures et je me suis aussitôt précipité ici.
Je regarde surtout CPAC, ce qui nuit probablement à mon bien-être mental. Je travaille à la maison. Lorsque je travaillais dans un bureau, j'écoutais la période des questions sur une petite fenêtre, tout en continuant à travailler, naturellement.
Je veux simplement vous souhaiter la bienvenue à Fredericton. Je suis heureux de vous voir ici — même nos amis du Parti conservateur. C'est une blague. Je suis heureux que vous veniez nous voir par ce temps magnifique.
En ce qui concerne le référendum, 63 % des électeurs ont voté pour des députés qui ont fait campagne pour la réforme électorale. Donc, même si les libéraux n'ont recueilli que 39 % des voix, le référendum a été approuvé par les 63 % des électeurs qui ont voté pour des députés favorables à la réforme électorale.
Nathan, vous avez discuté avec M. Dutil au sujet de la preuve. Il a dit que c'était une simple coïncidence si, dans les pays dotés d'un système de représentation proportionnelle, les femmes sont davantage représentées et il a ajouté que cela ne prouvait rien. Vous avez répondu que la preuve ne prouvait rien, ce qui est assez comique. C'est bien là un signe que nous en avons besoin.
Vous pouvez dire à tous les Canadiens — désolé, je suis nerveux, je n'ai pas l'habitude de parler en public. L'élément fondamental qui est le plus logique, c'est que 30 %, cela veut dire 30 %. Aucun argument ne prouvera le contraire. C'est le résultat. Tout le monde ici a parlé de la représentation proportionnelle mixte. Je n'ai pas assisté à toutes les réunions que vous avez eues à la grandeur du pays, mais je suis certain que la plupart des gens vous ont dit que vous aviez le devoir d'aller dire à que la majorité des gens souhaite un système de représentation proportionnelle mixte.
Merci. Et si vous passez par le marché demain, ne manquez surtout pas de manger un samosa.