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Merci, monsieur le président, membres de ce Comité, membres des divers groupes et, bien sûr, représentants de la presse.
Je suis très heureuse de me joindre à vous ici, sur cette terre traditionnelle algonquine, et je vous remercie de m'avoir offert l'occasion d'être votre premier témoin.
Je suis heureuse d'être ici le jour de l'Aïd, qui est une fête importante pour tous les musulmans du monde. Je vais saisir cette occasion pour souhaiter Aïd Moubarak aux Canadiens qui célèbrent cette fête. J'ai promis aux membres de ma famille qui regardent cette réunion depuis chez moi que je rentrerai très bientôt à la maison.
Comme vous l'avez dit, monsieur le président, j'ai le grand privilège de travailler avec des membres du Conseil privé. Isabelle Mondou, secrétaire adjointe du Cabinet et conseillère juridique auprès de la Greffière, est ici pour m'aider à répondre aux questions techniques.
Je tiens à remercier les membres de ma petite équipe très puissante de consacrer de leur temps et de leurs talents à l'initiative importante que nous avons entreprise. Je suis profondément reconnaissante à chacun et à chacune de vous. Je sais que les tâches que vous assumez exigent un grand engagement. Je suis sûre que vous avez tous beaucoup d'obligations importantes dans votre vie privée et publique qui exigent aussi de votre temps. Malgré cela, vous vous êtes engagés à mener un examen approfondi des options entourant la réforme électorale. Je tiens à remercier sincèrement chacune et chacun de vous au nom du gouvernement.
Monsieur le président, la création de ce comité et le choix de sa composition découlent d'une collaboration entre les partis politiques. Ils ne représentent pas uniquement les opinions du gouvernement au pouvoir, mais aussi celles des partis d'opposition. Nous y sommes parvenus en écoutant les Canadiens et en mettant en oeuvre les suggestions des partis politiques. À mon avis, il est crucial que cet esprit de collaboration empreigne tout le travail que nous allons accomplir ensemble dans ce dossier. Pour réussir, la réforme électorale devra se dérouler avec la collaboration de tous les partis politiques et avec le soutien global des Canadiens.
Cela me rappelle le conseil qu'un ancien ministre a reçu, à son entrée au Cabinet, du vice-premier ministre de l'époque, Herb Gray: si vous insistez pour que toutes vos opinions prédominent en tout temps, et si vos collègues insistent eux aussi pour que toutes leurs opinions prédominent en tout temps, personne n'accomplira quoi que ce soit pendant tout ce temps.
Je trouve le conseil de l'honorable Herb Gray très précieux. Je suis convaincue qu'à l'avenir, le point de vue de tous les partis et de tous les Canadiens devra éclairer l'approche que nous adopterons. Je ne suggère pas par là que cette réforme électorale ne devrait pas déclencher beaucoup de débats et de discussions. Dans notre rôle de parlementaires, nous avons la responsabilité d'offrir aux Canadiens divers points de vue sur l'orientation à adopter pour ce dossier, et en fait pour toutes les questions de politiques publiques. Il est donc crucial de présenter aux Canadiens une étude et un débat approfondis. Si nous ne le faisons pas, nous leur rendrons un mauvais service et nous n'aboutirions probablement pas à une réforme fondamentale.
Je suis convaincue que les opinions que chacun de vous présentera à cette table seront influencées par les témoignages que vous entendrez des experts, des politiciens et des membres du public que vous aurez invités. Ces points de vue, je crois, seront fondés sur les opinions politiques qui sont profondément enracinées en chacun de nous et qui influencent les politiques et les plateformes de nos partis.
Monsieur le président, je suis convaincue que le comité accomplit son meilleur travail en débattant des idées présentées dans le contexte des valeurs politiques et personnelles de chacun des membres et de chacun des partis représentés ici. Cette voie n'est pas toujours la plus facile, mais je suis convaincue que cette collaboration offre le meilleur potentiel d'apporter un changement efficace.
J'espère aussi, monsieur le président, qu'à la suite de vos délibérations, vous ne vous contenterez pas de présenter cinq rapports minoritaires décrivant les positions des différents partis. J'espère que votre rapport présentera une évolution vers un compromis entre nos propres points de vue et ceux de nos collègues et de tous les Canadiens.
Je vais maintenant vous présenter, monsieur le président, quelques commentaires sur quatre thèmes. Premièrement, je vais vous expliquer pour quelles raisons je pense qu'il sera important d'adopter un autre système que le système majoritaire uninominal à un tour; deuxièmement, je vais vous présenter les valeurs qui, selon moi, devraient influencer le choix d'un nouveau système; troisièmement, je vais suggérer des méthodes de consultation des Canadiens et quatrièmement, je vais proposer des moyens d'obtenir le soutien des Canadiens pour entamer les changements que nous déciderons de mettre sur pied.
Certaines personnes ont souligné que le Canada est une démocratie mûre et efficace, une nation dont les citoyens jouissent d'un niveau de vie et d'une liberté politique que le reste du monde envie. Ils se demandent pourquoi nous voudrions modifier une démocratie si efficace. Je suis d'accord avec leur première affirmation, mais pas avec leur conclusion. Il est bon de souligner l'efficacité d'une chose, mais il est tout aussi bon de s'efforcer de l'améliorer. Notre actuel mode de scrutin est désuet; il a été conçu dans le contexte des réalités canadiennes du XIXe siècle, et non dans celui de notre démocratie à partis multiples.
Il nous faut un système électoral qui relie plus solidement la volonté des Canadiens aux résultats des élections. Comme l'Institut de recherche en politiques publiques nous l'a fait remarquer, tout au long du XXe siècle, de l'Australie en 1918 à la Nouvelle-Zélande en 1993, plusieurs nations ont décidé de s'écarter du scrutin majoritaire uninominal. Plus révélateur encore, très peu de démocraties ont agi en sens inverse en adoptant ce système comme modèle électoral. Cela s'explique très bien: le scrutin majoritaire uninominal crée un écart entre le nombre de votes obtenus et le nombre de sièges attribués.
Depuis 1960, nous avons tenu 10 élections qui ont produit des gouvernements majoritaires. Dans un seul cas, en 1984, le parti gagnant a obtenu moins de 50 % des votes. Dans le cadre du mode de scrutin actuel, les partis qui gagnent des pourcentages du vote similaires ou identiques n'obtiennent pas nécessairement un même nombre de sièges. Prenons par exemple l'élection de 1997, où le Parti réformiste du Canada a gagné 18,7 % du vote et obtenu 60 sièges, alors que le Parti progressiste-conservateur a gagné 18,8 % du vote, pour ainsi dire le même pourcentage, et obtenu seulement 20 sièges. Le Parti réformiste a gagné le même pourcentage et obtenu 40 sièges de moins. À la fin de l'élection précédente, les progressistes-conservateurs ont gagné 16 % du vote et obtenu seulement deux sièges, alors que le Bloc québécois a gagné 13,5 % du vote populaire et obtenu 54 sièges. Le scrutin uninominal favorise généralement les partis qui sont populaires dans une région, et non dans tout le pays.
Le scrutin majoritaire uninominal élit aussi régulièrement des premiers ministres pour lesquels la majorité des électeurs n'ont pas voté. À la fin de notre dernière élection, moins de 40 % des élus — et je suis du nombre — ont obtenu un vote majoritaire dans leurs circonscriptions.
Outre ces raisons, monsieur le président, les Canadiens ont indiqué qu'ils désirent changer de système électoral. Au cours de la dernière élection, 63 % des Canadiens ont voté pour des partis qui affirmaient clairement vouloir un autre système que le scrutin actuel, et les Canadiens s'attendent à ce que nous tenions nos promesses.
Comme je l'ai dit à plusieurs reprises à la Chambre dans mon rôle de ministre des Institutions démocratiques, j'entame ce processus avec un esprit ouvert, prête à ce que l'on me convainque d'une manière persuasive et respectueuse qu'un système électoral donné remplacera le mieux notre système majoritaire uninominal à un tour, car je reconnais qu'aucun système ne sera parfait.
À mon avis, nos discussions et celles que tiendront les Canadiens doivent reposer sur les principes directeurs établis dans le mandat de ce comité. Ces principes reflètent le sens de l'équité et de l'inclusion qui règne au Canada. En réalité, divers systèmes respecteraient les critères de chacun de ces principes de différentes façons; celui que nous choisirons dépendra des valeurs, des choix et des priorités des Canadiens.
Si vous voulez bien, je vais consacrer quelques minutes à vous rappeler les principes que la Chambre a adoptés en créant ce comité. Les voici donc: premièrement, rétablir l'efficacité et la légitimité du système électoral en réduisant les manipulations et en renforçant le lien entre l'intention des électeurs et le résultat électoral; deuxièmement, promouvoir la mobilisation et la participation au processus démocratique en encourageant l'esprit de civisme, de consensus et de cohésion sociale; troisièmement, soutenir l’accessibilité et l’inclusion à l’égard de tous les électeurs et éviter la complexité excessive dans le processus électoral; quatrièmement, préserver l'intégrité de notre processus électoral; et cinquièmement, préserver la responsabilisation des représentants locaux.
Monsieur le président, ces notions de légitimité, de mobilisation, d'inclusion, d'intégrité et de représentation locale nous concernent tous. Elles constituent un excellent tremplin pour le dialogue national sur la réforme électorale. Elles visent à déclencher des débats et des délibérations. Ces principes ne visent pas à restreindre et à limiter, mais à engager une conversation; ils ne constituent pas une conclusion.
À mon avis, ces principes sont pour nous — et cela comprend le comité chargé de cette tâche —, un cadre de référence commun qui permet aux Canadiens de participer à une conversation continuelle sur leurs priorités, de poser des questions réfléchies et de vraiment écouter ce que pensent leurs concitoyens. Voilà sur quoi nous concentrer avant d'examiner les détails techniques des différents systèmes électoraux.
Je vais m'interrompre un moment pour vous dire à quel point je suis heureuse de constater que toutes les chaises de la salle sont occupées et qu'il faut en amener d'autres. Quel bon augure!
Comme je l'ai dit bien souvent, monsieur le président, le gouvernement n'ira de l'avant que s'il bénéficie de l'appui général des Canadiens. Pour obtenir cet appui, il est crucial que tout le pays s'engage à trouver des solutions aux défis que pose notre système électoral.
Notre responsabilité consiste à fournir les ressources qui aident un aussi grand nombre de Canadiens que possible à se renseigner sur les différents modèles électoraux qui s'offrent à nous, à en examiner les complexités et à suggérer de manière éclairée la voie dans laquelle le gouvernement devrait s'engager.
Il faudra concevoir ce processus de mobilisation de manière à atteindre tous les Canadiens, et non uniquement les intervenants principaux, dont quelques-uns se trouvent dans la salle aujourd'hui.
La réforme électorale devrait viser avant tout à mobiliser les Canadiens qui, depuis bien longtemps, ne s'intéressent pas à leurs institutions démocratiques. Nous désirons mobiliser les personnes qui se heurtent à de plus grands obstacles lorsqu'ils suivent les processus électoraux. Il s'agit des néo-Canadiens, des Autochtones, des personnes à revenu peu élevé, des jeunes Canadiens, des personnes qui vivent dans des régions rurales ou éloignées, des personnes handicapées, de celles qui ont des besoins particuliers et de celles qui ne se sont jamais exprimées.
Pour y parvenir, les outils que nous utilisons depuis toujours ne suffiront pas; il nous en faudra des novateurs et créatifs. Ces nouveaux outils se composeront du travail important qu'effectue ce comité ainsi que d'assemblées municipales, de symposiums universitaires et, surtout, des médias sociaux; en effet, ces derniers sont devenus les tribunes principales de discussion des Canadiens de moins de 45 ans. En 2016, Facebook, Twitter et les autres plateformes de ce genre ne sont plus des nouveautés frivoles, mais bien les outils qui mobilisent le plus de personnes et d'institutions publiques; ces plateformes sont des ressources primordiales que nous ne pouvons pas nous permettre de négliger.
Cela dit, il sera également important que d'ici au 1er décembre 2016, le comité examine les autres réformes citées dans la motion, comme le vote par Internet et le vote obligatoire. Considérons le vote en ligne et les autres réformes qui reposent sur de nouvelles technologies comme des moyens d'accroître la participation en éliminant les obstacles auxquels certains Canadiens se heurtent. D'autres les considéreront simplement comme une façon plus pratique de participer au scrutin. Il faudra toutefois rétablir en tout temps l'équilibre entre la sécurité et l'intégrité du vote. Le vote obligatoire semble aussi être un moyen de mobiliser les électeurs, et 22 pays l'appliquent déjà sous différentes formes. J'espère que les membres du Comité et les experts qui témoigneront devant vous examineront cette conversation sous tous ses angles. Je sais que ce travail nous aidera tous énormément.
À propos de la conversation, je voudrais vous parler des ressources à investir pour les Canadiens qui participeront à ces discussions et pour ceux qui les organiseront. En vue du dialogue national qui se tiendra sur la réforme électorale, nous avons produit un guide visant à aider les organisateurs éventuels à planifier et à coordonner ces événements puis à en faire rapport. Comme nous devons mobiliser plus que les intervenants habituels, ce guide s'adresse à tous les Canadiens qui voudront bien s'en servir, où qu'ils se trouvent. J'en soumets un exemplaire aux membres du Comité aujourd'hui, et je l'offrirai au public en format électronique. Je crois qu'un exemplaire circule dans la salle présentement.
Ce guide n'a pas été produit pour imposer des directives ou pour faire concurrence au travail de votre comité. Il vise à fournir aux citoyens, aux organismes et aux députés une ressource qu'ils pourront consulter s'ils le désirent. De plus, je suis sûre que le comité se fera un plaisir d'examiner les résultats de ces discussions afin que les Canadiens sachent qu'il tient compte de leurs opinions et de leurs efforts et qu'il les insérera directement dans son rapport.
Je vous vois feuilleter le guide, ce qui est aussi de bon augure.
Je me prépare à présenter plus de détails sur les plans complémentaires de sensibilisation que mon secrétaire parlementaire, Mark Holland et moi-même allons mettre en oeuvre pendant l'été et au début de l'automne pour rencontrer les Canadiens d'un bout à l'autre de notre belle nation. Je vous prie d'inciter les personnes qui s'y intéressent à surveiller notre page Web Canada.ca/démocratie, d'où ils pourront télécharger le guide sur le dialogue et où ils trouveront d'autres ressources ainsi que des renseignements à jour sur les événements à venir. Ils pourront se joindre à la conversation dans les médias sociaux et découvrir de quelle façon chaque Canadien et Canadienne peut exprimer ses opinions dans le cadre de ce processus.
Monsieur le président, je tiens à souligner clairement que, quelle que soit la méthode choisie pour effectuer ce changement électoral, notre gouvernement s'est engagé à établir le système électoral modernisé que les Canadiens appuieront en grande majorité.
Vous avez pour mandat d'étudier et de suggérer d'autres moyens de connaître les points de vue des Canadiens. Comme je l'ai dit dans le passé, monsieur le président, je reconnais qu'un référendum nous permettrait de découvrir avec plus de clarté l'opinion des Canadiens, mais je ne suis pas convaincue qu'il s'agisse de la meilleure façon de le faire. Le référendum n'est pas un outil qui permette facilement au public de se prononcer sur des enjeux complexes. Les référendums créent souvent des divisions au sein de la société; nous l'avons vu au Canada et dans d'autres pays, et ces divisions sont difficiles à surmonter. Bien que tout le monde soit invité à voter à un référendum, près de la moitié des électeurs ne l'ont pas fait lors du référendum que nous avons récemment tenu sur la réforme électorale. Nous pouvons faire mieux que cela. Une démocratie qui accepte que la moitié de sa population ne participe pas au scrutin a grand besoin de renouvellement et de réforme.
À la suite de l'élection de 2011, Statistique Canada a mené une enquête dont les résultats ont confirmé que plusieurs groupes — parfois les plus marginalisés — ne participent pas aux scrutins. Ces résultats ont démontré que les personnes de moins de 45 ans votent en moins grand nombre que celles de plus de 45 ans, que les diplômés du secondaire votent en moins grand nombre que les diplômés d'un collège ou d'une université, que moins de parents seuls participent au scrutin que les gens mariés et que les immigrants qui ne sont au pays que depuis cinq, ou même 15 ans, votent en moins grand nombre que les Canadiens de souche. Les personnes qui louent un appartement votent moins que les propriétaires, les résidents des régions rurales participent moins aux scrutins que ceux des villes, et les personnes sans emploi ne votent pas en aussi grand nombre que les travailleurs.
Monsieur le président, il est facile d'imaginer que ces mêmes résultats s'appliqueraient à un référendum. Je crains qu'un référendum ne produise une image incomplète de la volonté des Canadiens. Il faut que nous visions de meilleurs résultats, et je compte sur le comité pour qu'il examine les diverses méthodes de mobilisation pour nous suggérer des moyens de mieux cerner la volonté des Canadiens.
Tout au long de son histoire, le Canada a modifié son système électoral en adoptant des lois ratifiées par le Parlement. En 1874, le Canada a adopté le vote secret. En 1918, nous avons commencé à admettre des femmes au suffrage. En 1920, nous avons créé la fonction de directeur général des élections. En 1960, nous avons étendu l'admissibilité aux peuples autochtones du Canada. En 1970, nous y avons admis les jeunes adultes de 18 à 21 ans, et en 1996, nous avons créé la liste électorale permanente.
Ces changements reflètent bien notre démocratie représentative; certains ont porté à controverse à l'époque, mais il nous semble aujourd'hui tout naturel que le Parlement du Canada ait entrepris ces réformes.
Monsieur le président, le Canada est un pays admirable qui a su appliquer les processus les plus démocratiques pour élire ses dirigeants et pour passer périodiquement le pouvoir d'un parti à un autre de manière paisible et harmonieuse. Cette initiative de réforme démocratique vise à améliorer notre système, qui comporte déjà des atouts solides, et à améliorer ce que nous avons déjà. Nous savons qu'ici au Canada, il est toujours possible d'améliorer les choses.
Cette initiative de réforme électorale vise à poursuivre le processus par lequel nous apportons des changements importants et positifs depuis 149 ans; nous avons étendu l'admission au suffrage aux Autochtones et aux femmes, nous avons protégé l'intégrité du processus et nous avons su adapter notre système à l'évolution des réalités mondiales.
Chers collègues qui servez cette institution, je vous demande de nous aider, de nous orienter et de nous conseiller dans nos efforts de moderniser le système électoral. Je vous demande de tendre la main à ceux qui n'ont jamais participé au scrutin et d'examiner ce que la technologie moderne nous offre pour améliorer ce processus démocratique. En collaborant ainsi, nous réussirons à renforcer notre démocratie dynamique et à offrir à chaque citoyen et à chaque citoyenne une occasion d'influencer l'avenir de notre pays.
Monsieur le président, j'ai très hâte de travailler avec le Comité et je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à ses membres aujourd'hui. Je répondrai ensuite volontiers à toute question qu'ils souhaiteront me poser.
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Monsieur le président, je vous remercie de me donner l'occasion d'intervenir.
Je veux simplement dire que j'aurais bien voulu que les conservateurs se soucient davantage de l'opinion publique lorsqu'ils ont essayé de faire adopter de force la loi sur le manque d'équité des élections au cours de la dernière législature, mais je ne veux pas être mesquin.
Je veux d'abord souhaiter Aïd Moubarak à tous mes frères et soeurs musulmans d'Hamilton et du reste du pays. Lundi soir dernier, j'ai eu le plaisir d'assister à la rupture du jeûne à la mosquée du centre-ville d'Hamilton, en compagnie de mes amis.
Avec votre permission et votre indulgence, monsieur le président, j'aimerais signaler que l'Institut Broadbent est très engagé dans ce dossier. Je voudrais ajouter, si vous me le permettez, que l'ancien chef fédéral du NPD, qui était le chef du parti lorsque je me suis présenté pour la première fois en 1984, Ed Broadbent, est parmi nous ici aujourd'hui. Nous connaissons tous son engagement à l'égard de la démocratie canadienne. C'est toujours un plaisir de voir Ed.
Des voix: Bravo!
M. David Christopherson: Madame la ministre, j'ai besoin d'avoir quelques précisions. La position des conservateurs est assez claire. Ils veulent simplement conserver le statu quo. Ils veulent garder notre mode de scrutin anglais. C'est clair. Tous leurs arguments vont dans ce sens. Au moins, nous connaissons leur position.
Au NPD, nous privilégions la représentation proportionnelle. Nous avons un modèle préféré, mais nous sommes souples, et nous croyons que la RP doit être adoptée ici au Canada afin de passer à l'étape suivante de la modernisation et de l'amélioration de notre démocratie.
Quant au gouvernement, sa position est un peu moins claire. En fait, lorsque nous avons essayé de déclencher ce processus, rappelez-vous que nous avons fini par obtenir quelque chose le soir où vous, M. Cullen et moi-même ainsi que M. Holland et votre chef de cabinet nous sommes réunis pour négocier une entente qui a mené à la création de ce comité. Mais avant d'y arriver, nous avons eu d'interminables discussions avec ce gouvernement jusqu'au jour où le leader du gouvernement à la Chambre, retenant son souffle et frappant du pied, a annoncé qu'il n'y aurait pas de comité parce qu'il ne pouvait pas parvenir à ses fins. Voilà qui démontre à quel point le but de ce processus est loin d'être clair.
Le a indiqué sa préférence pour le système préférentiel. C'est ce qu'il souhaite et ses propos ont déjà été consignés au compte-rendu. Vous êtes venue au nom de votre gouvernement et par votre intermédiaire, monsieur le président, vous avez dit que notre système de scrutin à majorité relative ne nous était plus utile. Vous dites que vous êtes neutre et pourtant, il n'y a pas longtemps, le Bureau du Conseil privé a embauché M. Derek Alton, le cofondateur du groupe 123Guelph, un partisan du système de scrutin préférentiel.
Ce n'est pas clair du tout. Nous connaissons la position des conservateurs et celle des néo-démocrates. J'entends les libéraux dire qu'ils sont ouverts, mais à vrai dire, ils disent tout et son contraire. Je vous demande de m'expliquer clairement à quoi vous êtes ouverts, parce qu'il persiste toujours une ambiguïté. On a l'impression que vous voulez imposer le système de scrutin préférentiel. Si c'est le cas, dites-le sans ambages. Au lieu de cela, le gouvernement persiste à dire qu'il est ouvert.
J'ai démontré que vous étiez allés dans toutes les directions. Pouvez-vous nous aider à comprendre où vous vous situez exactement et quelle est l'intention de votre gouvernement?
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Monsieur le président, chers collègues, madame la ministre, je suis heureux d'être parmi vous en ce beau jour de juillet.
Monsieur le président, Mme la ministre a fait plus tôt quelques déclarations qui, à notre avis, sont sujettes à caution.
[Traduction]
Elle a dit qu’un référendum est un « tableau inachevé ».
[Français]
Autrement dit, un référendum ne donnerait pas un portrait global de la situation.
Dans l'exercice que nous sommes appelés à faire dans nos circonscriptions, nous rejoindrons, dans le meilleur des cas, 50 000 ou 60 000 Canadiens. C'est beaucoup de gens; cela ne s'est jamais vu avant. Cela dit, est-ce que ces 50 000 ou 60 000 Canadiens permettraient de dresser un portrait global? Ne serait-ce pas plutôt les 17 559 353 personnes qui ont voté lors de la dernière élection qui pourraient vraiment nous permettre d'obtenir un portrait global? Pour nous, il est clair que c'est un référendum, et non des consultations comme celles que nous allons faire, qui permettrait de dresser un portrait global.
Mme la ministre parle de conversations dans divers territoires de compétence. Des démarches ont déjà été entreprises dans plusieurs provinces, elle a tout à fait raison. Je suis du Québec et je sais de quoi je parle. Chaque fois qu'une province a voulu faire des changements, elle a utilisé le référendum comme moyen, que ce soit en Colombie-Britannique, en Ontario ou à l'Île-du-Prince-Édouard. Cela a d'ailleurs amené l'un des principaux ministres de l'actuel gouvernement, l'honorable , à dire ce qui suit:
Les précédents rendent un référendum incontournable au Canada: pour changer de mode de scrutin, il faut obtenir l'appui du peuple.
C'est Stéphane Dion, un des principaux ministres de votre gouvernement, qui a déclaré cela.
La ministre, pour sa part, a conclu en disant ceci:
[Traduction]
C'est ce que les Canadiens nous ont dit durant la dernière campagne.
[Français]
Vraiment? Les Canadiens lui ont parlé de cela?
Elle devrait peut-être parler à son collègue de , qui a dit ce qui suit:
[Traduction]
Je n'ai rien entendu sur ce sujet durant la campagne... Le sujet n'a pas été abordé une seule fois sur le seuil de la porte.
[Français]
À Québec, c'est la même chose qu'à Hamilton: on ne m'en a pas parlé non plus. Le hasard veut que j'aille en vacances à Hamilton la semaine prochaine. Je suis certain que les gens y seront aussi chaleureux qu'à Québec.
Nous n'avons pas entendu parler de cela pendant la campagne électorale. Le programme électoral du Parti libéral, que vous connaissez bien, monsieur le président, contenait 96 pages, mais ne comportait que trois phrases sur la réforme électorale. Vous dites que c'était un enjeu important? Allez donc!
Ma question à la ministre est forte simple, c'est une question référendaire: s'il y a des changements, êtes-vous prêts à tenir un référendum, oui ou non?