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Bienvenue à la 38
e réunion du Comité spécial sur la réforme électorale.
C'est un grand plaisir d'être ici à Charlottetown par une si belle journée et dans un si beau cadre pour débattre de la question de la réforme électorale avec des gens qui, en un sens, ont ouvert la voie par leur engagement envers la mise en oeuvre de cette idée ici dans l'Île-du-Prince-Édouard. J'ai l'impression d'être dans un salon de l'industrie dans lequel nous allons échanger nos expériences et nos meilleures pratiques avec nos homologues.
C'est une très bonne occasion pour le Comité d'apprendre beaucoup de choses de vous deux.
Nous procédons de la manière suivante, chaque témoin dispose de 10 minutes pour faire son exposé. Nous avons ensuite un tour complet de questions dans lequel chaque membre du Comité questionne le témoin durant à peu près cinq minutes, en comptant les questions et les réponses. Si vous sentez que vous n'avez pas eu le temps de pleinement exprimer votre idée, vous pourrez bien sûr continuer de le faire la prochaine fois que vous aurez le micro. Il ne devrait y avoir ni problèmes ni inquiétudes à ce propos.
Nous allons commencer par notre premier témoin, M. Leonard Russel, président de la Commission on P.E.I.'s Electoral Future. Vous avez 10 minutes, je vous en prie, monsieur.
Je dois d'abord vous dire que ma femme vous remercie de m'avoir fait sortir de la maison.
Des voix: Oh, oh!
M. Leonard Russel: Cela fait 11 ans que j'ai présidé la commission sur la réforme électorale. Il a fallu que je me plonge dans mes souvenirs pour me préparer à m'asseoir à côté de personnes qui travaillent sur le sujet en ce moment. Permettez-moi de vous parler du contexte.
La commission sur l'avenir électoral que j'ai présidée a publié son rapport en 2005. Le Parlement de l'Île-du-Prince-Édouard avait été mitigé ou enthousiaste au sujet de la réforme électorale pendant des années. En avril 2002, il y a eu un rapport sur la représentation proportionnelle qui a été fourni au Parlement par le directeur général des élections au niveau provincial de l'époque. C'était un document d'étude. Le Parlement à cette époque a pu examiner toute une série de systèmes électoraux qui pourraient être utilisés.
En décembre 2003, à la suite de cela, le Parlement a nommé l'ancien juge en chef Norman Carruthers pour regarder plus en détail les choix qui avaient été préalablement présentés par M. Wigginton. Il a proposé un nouveau rapport d'étude, plus resserré. Il y recommandait à la chambre de viser la représentation proportionnelle mixte.
À l'automne 2004, la chambre, en s'appuyant sur ce rapport, a adopté une motion pour la création de la Commission on P.E.I.'s Electoral Future. En janvier 2005, la commission a été mise en place. Elle comptait huit membres. La chambre a essayé de faire en sorte qu'elle soit représentative de la province et que tous les partis politiques y soient représentés.
À l'automne 2005, notre groupe a présenté son rapport. Notre tâche était précise. Les deux groupes qui nous ont précédés avaient une tâche plus vaste; la nôtre était restreinte. La chambre avait déjà accepté la représentation proportionnelle mixte. On nous a demandé de mettre au point un programme éducatif expliquant au public la différence entre le scrutin majoritaire uninominal à un tour et la représentation proportionnelle mixte. Nous devions préparer une trousse éducative. Nous devions recommander la formulation d'une question de plébiscite et on nous a donné une échéance très courte.
Il y a eu des affiches, des brochures, des annonces à la radio et à la télévision et une vingtaine de petits groupes en plus d'une douzaine de réunions organisées dans toute la province pour essayer de faire en sorte de toucher le plus grand nombre de personnes possible.
Il y a eu des résistances à notre action. Évidemment certains pensaient que nous faisions la promotion de la représentation proportionnelle mixte et ils y étaient opposés, quelle qu'en soit la raison, alors qu'en réalité ce que nous essayions de faire c'était de comparer cette représentation proportionnelle mixte au scrutin majoritaire uninominal à un tour et nous pensions que la plupart des gens avaient compris, mais ce n'était peut-être pas le cas.
Note rôle alors, était simplement de préparer les gens au futur plébiscite. Nous avons mis au point une question. La question de l'époque était: l'Île-du-Prince-Édouard devrait-elle passer au système de représentation proportionnelle mixte tel qu'il est présenté par la Commission on P.E.I.'s Electoral Future? Il y a eu un plébiscite le 28 novembre 2005. Il y a eu 32 361 votes et 63,58 % des bulletins valides disaient non.
Je dois dire qu'après que 11 ans se soient passés, il serait presque impossible de trouver des exemplaires de toutes les choses que nous avons faites. J'ai le rapport final en anglais et en français. J'ai un exemplaire, si besoin, du travail de Norman Carruthers et du rapport du directeur général des élections et ainsi de suite.
Je vais peut-être m'arrêter là.
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Merci beaucoup et bienvenue à Charlottetown. Nous avons prévu le beau temps, rien que pour vous, ainsi peut-être que cette pièce.
Notre greffier a fourni des documents qui si je comprends bien se trouvent, ou se trouveront, sur vos iPads. J'en ai une copie imprimée avec moi. Il y a le rapport Carruthers, que je vous recommande vivement. C'est un véritable manuel de la réforme électorale. Il contient beaucoup des lois qui étaient pertinentes à l'époque et qui n'ont pas tellement changé depuis. Il présente l'historique et le contexte et revient sur différents systèmes utilisés dans le monde, pour information. Le rapport contient aussi des données démographiques concernant l'Île-du-Prince-Édouard, c'est peut-être moins utile, mais c'est un bon élément de contexte. Nos deux rapports intérimaires y sont, ainsi que le rapport de Leonard.
J'espère que ces documents vous donneront des éléments de contexte. Mes notes de présentation sont devant moi. Je ne vais pas les suivre aveuglément parce que j'ai seulement 10 minutes et il y a certainement des notes pour au moins 20 minutes là-dedans. Leonard a déjà évoqué un certain nombre de choses.
Je voudrais mettre un peu en perspective ce qu'a dit Leonard. Il existe un contexte juridique assez important autour de la manière dont l'Île-du-Prince-Édouard a fini par envisager le renouveau démocratique. Au début des années 1990, comme l'a indiqué M. Russel, un certain nombre de commissions électorales différentes ont été formées. Elles avaient principalement à voir avec la manière dont nous étions représentés, ou les limites dans lesquelles nous étions représentés. À l'époque, nous avions des circonscriptions binominales basées sur un vieux système catholique/protestant qui remontait plus de 100 ans en arrière. Une étude de tout cela a été menée.
En résultat de certains changements découlant de cela, au début des années 1990, un monsieur nommé Donald MacKinnon a attaqué le gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard en justice, arguant qu'il se sentait sous-représenté en tant que résidant de ce qui s'appelait à l'époque, je crois, Sherwood ou Parkdale, une zone urbaine. Il avait l'impression de ne bénéficier que de la moitié de la représentation dont jouissaient certains des administrés plus ruraux à cause du nombre de personnes par député, en se basant sur les pourcentages. Il s'est trouvé qu'il y a eu une décision en première instance suivie d'une décision en appel. Il a gagné.
Il en a résulté l'instauration de seuils. C'était quelque chose que l'on voyait un peu partout dans le pays à l'époque. Vous verrez dans le rapport de l'ancien juge en chef Carruthers qu'il y a eu une jurisprudence de la Cour suprême du Canada sur le développement de ce genre de choses à l'époque. C'est un contexte assez intéressant.
Je vais passer sur le rapport de M. Russell et en venir à aujourd'hui. Après le plébiscite de 2005, il était assez communément admis que les appétits n'avaient pas été satisfaits en matière de réflexion sur la réforme électorale sur l'Île-du-Prince-Édouard. Il y avait un certain nombre de ce je qualifierais de points sensibles par rapport au plébiscite de 2005. Certains trouvaient que les choix qui étaient proposés étaient trop complexes. Peut-être qu'il n'y avait pas assez de bureaux de vote mis en place pour permettre aux gens d'aller voter et le scrutin n'a duré qu'un seul jour. Il y avait un certain nombre de choses de ce genre.
Je crois que le contexte a aussi beaucoup changé à partir de cette époque. Pour préciser un peu ce contexte, au cours des sept dernières élections sur l'Île-du-Prince-Édouard nous avons eu cinq parlements dans lesquels il y avait un déséquilibre relativement important entre le gouvernement et l'opposition. Je ne vais pas les énumérer dans le détail, mais à deux reprises sur ces sept mandats nous avons eu des oppositions comptant un seul député. C'est certainement spécifique à l'Île-du-Prince-Édouard, en tout cas dans le contexte canadien. À trois reprises il y a eu entre trois et cinq députés d'opposition, ce qui pose des problèmes. Vous imaginez ce que ça donnait lorsqu'il n'y avait qu'un seul député de l'opposition pour siéger dans un comité ou au Parlement et ainsi de suite.
Cela a suscité l'idée que ce n'était peut-être pas la meilleure manière de faire les choses. À cela s'ajoutait le sentiment que le pouvoir passait alternativement d'un parti principal à l'autre sur l'Île-du-Prince-Édouard et effectivement ces deux partis s'étaient partagé le pouvoir depuis les origines, si vous voulez.
Je crois qu'au cours de notre histoire, il n'y a eu que cinq députés provinciaux qui n'étaient ni conservateurs ni libéraux. De mémoire récente — et en y ajoutant des recherches sur le passé —, je crois qu'au cours de ces 75 dernières années il y en a eu deux: le chef actuel du parti tiers, qui fait partie de notre comité et un député NPD à la fin des années 1990.
Lors de la dernière élection, le NPD et le Parti vert avaient chacun reçu environ 10 % des suffrages. Les quatre partis qui se confrontaient lors de l'élection ont fait des promesses de campagne relatives à une réforme électorale. Ensuite, lorsque nous avons été élus au printemps 2015, le premier ministre a présenté un libre blanc sur le renouveau démocratique au Parlement, soulignant essentiellement les enjeux et ouvrant le débat sur ces questions. Il s'est engagé à organiser un plébiscite sur le renouveau démocratique à très court terme.
Notre comité a été formé avant la fin de cette réunion. Nous sommes désormais un comité à quatre membres, car un de nos membres a récemment démissionné, mais nous étions cinq au départ et nous avons travaillé de cette manière. Il y a deux membres du gouvernement dans ce comité, moi-même et Mme Paula Biggar. Il y avait aussi auparavant Janice Sherry. Il y a aussi le chef du tiers parti, Peter Bevan-Baker ainsi que Sidney MacEwen. Nous incarnons les trois partis qui sont représentés au Parlement.
Notre mandat était de guider les engagements découlant du livre blanc sur le renouveau démocratique. Ensuite nous avons travaillé et nous avons appris un certain nombre de choses au sujet des différents systèmes qui seraient envisageables et sur les choses auxquelles nous devions faire attention.
Nous avons entrepris un processus de participation du public à l'automne 2015. Nous nous sommes rendus dans le plus grand nombre possible de communautés sur l'Île-du-Prince-Édouard pour recueillir l'avis des habitants de l'île sur ces sujets. Ce que nous en avons retenu c'est qu'il y avait des principes qu'il nous fallait essayer de glaner dans les exposés que nous avions entendu.
Nous avons assisté à des exposés concernant un certain nombre de systèmes électoraux que l'on nous conseillait de regarder et différentes choses sur différents systèmes.
Après nos consultations de l'automne, nous sommes revenus et nous avons rédigé un rapport intérimaire qui recommandait effectivement de réduire les possibilités envisagées pour n'en retenir que quatre, en plus du scrutin majoritaire uninominal à un tour que nous utilisons actuellement.
Nous avons mené cette réflexion tout au long de l'hiver, avec des réunions qui ressemblaient un peu à celle-ci d'ailleurs, sauf que l'on invitait les membres du public à interagir avec les membres du comité. En gros, un micro passait pour donner la parole aux gens à propos des différents systèmes et pour engager une conversation, donc c'était très informel.
L'idée était d'affiner le nombre de possibilités et d'imaginer ce à quoi pourrait ressembler un bulletin de plébiscite. Il y a eu beaucoup de réflexion au sujet de la structure du bulletin pendant cette période. Pour terminer là-dessus, nous avons choisi cette structure parce que nous avons pensé qu'elle garantirait le plus haut niveau de participation au processus. Autrement dit, cela encouragerait les gens à aller au-delà de leur choix favori en soufflant aux électeurs que leur favori ne serait peut-être pas choisi en premier et qu'ils voudraient peut-être avoir leur mot à dire sur le choix global en faisant un deuxième, un troisième, un quatrième ou un cinquième choix.
Nous avons rédigé un autre rapport intérimaire au printemps de l'année dernière recommandant qu'un plébiscite ait lieu en commençant le 29 octobre et en utilisant le vote électronique. Cela veut surtout dire que vous pouvez voter de toutes les manières imaginables, y compris depuis chez vous à 2 heures du matin, en sous-vêtements, assis devant votre ordinateur. En effet, l'idée est de faire en sorte qu'il soit le plus facile possible de faire votre choix et de voter. Vous pouvez voter comme vous le voulez, et les personnes âgées de 16 et 17 ans pourront voter lors de notre plébiscite.
Bien entendu, c'était bien plus complexe que cela, mais en 10 minutes, voilà l'essentiel du processus que nos avons entrepris au cours de cette dernière année et même un peu plus.
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Merci à nos deux témoins d'être parmi nous aujourd'hui. C'est une journée formidable pour être dans votre belle ville et votre belle province.
Nous voudrions aussi remercier les membres du public de nous avoir rejoints et de participer à ce processus. Nous espérons que vous serez présents pour nous donner votre opinion sur ce sujet très important à mesure que nous avancerons dans cette journée.
Comme l'a dit le président lors de ses remarques liminaires, le Comité et moi-même sommes très contents d'être ici pour discuter, étant donné les nombreuses années de débats que nous avons eus dans cette province au sujet de la réforme électorale.
Notre comité a passé beaucoup de temps sur la question du référendum. Cela a été évoqué plus d'une fois et parfois plusieurs fois par jour.
Je voudrais parler de l'aspect pédagogique. J'ai lu des éléments de contexte ces derniers jours. Je n'ai rien vu au sujet de la pédagogie préalable au référendum, ou au plébiscite en l'occurrence et sur les paramètres liés à cette question.
Monsieur Russel, peut-être puis-je commencer par vous, ensuite je passerai à M. Brown. Ma question concerne le plébiscite actuel, qui s'occupe de l'aspect pédagogique, quels sont les coûts et les paramètres liés à l'implication d'autres parties? Nous avons entendu dire que pour des enjeux complexes tels que celui-ci, le message principal peut se perdre et l'on peut finir par voter sur un autre sujet. Vous avez de l'expérience. J'aimerai savoir comment vous gérez tout cela, le plébiscite et la pédagogie préalable.
Monsieur Russel, en utilisant vos souvenirs de ce qui s'est passé en 2005, pourriez-vous nous parler de sensibilisation du public et de pédagogie?
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Il n'y a aucun paramètre. N'importe qui peut participer. Si j'ai bien compris, vous allez entendre la directrice de l'équipe de la représentation proportionnelle plus tard aujourd'hui. Je ne suis pas certain que cela fasse partie de sa présentation. Peut-être pourra-t-elle mieux vous éclairer sur cet aspect.
M. Russell nous a présenté quelques-uns des points qu'il a notés à ce sujet. Nous avons pris la décision dès le début que cela serait un élément clé dans notre décision finale. Tant pour des raisons d'impartialité qu'autre chose, ou pour maintenir une apparence d'impartialité, nous avons décidé de demander à Elections Prince Edward Island de se charger de cette tâche. Ils ont joué ce rôle lors de récentes élections de toute manière. Je pense que c'est quelque chose qu'ils tenaient à faire.
Ils ont engagé une spécialiste des relations publiques et un certain nombre de ce que j'appellerais des étudiants de longue date en sciences politiques, qui sont actifs dans leur communauté dans les deux langues. Ils ont un dépliant de quatre pages qu'ils distribueront cette semaine. Ils ont des publicités radio, que vous entendrez peut-être ici. Il y a aussi beaucoup d'activité sur les réseaux sociaux.
Des membres de cette équipe vont faire des présentations à de nombreux groupes tous les jours et dans toute la province. Ils ont conçu une trousse éducative à apporter dans les écoles, ils font des présentations dans les écoles. Puisque les adolescents de 16 et 17 ans votent, c'est une pièce cruciale de notre tribune éducative, et ça constitue une part vraiment importante de notre engagement. Nous avons cru bon de nous adresser à eux pendant qu'ils sont jeunes et encore à l'école, et nous espérons qu'ils continueront à voter après ce plébiscite.
En somme, il faut lancer cette conversation dans les communautés et continuer de l'alimenter.
Je suis d'accord avec vous pour les 50 % plus un au lieu des 60 %, en passant. Je pense qu'en Colombie-Britannique, lorsqu'ils ont récolté 57 % des voix, la légitimité a été remise en cause. Ils ont dû tenir un second référendum peu de temps après, parce que c'était évident qu'une majorité avait soutenu le changement.
Jusqu'à un certain point, la question était truquée. La raison pour laquelle j'ai posé la question est pour souligner que si vous avez un faible taux de participation et que les gens votent non, ça constitue également un mandat légitime. Ce n'est pas une excuse pour dire que les gens avaient tort, qu'ils auraient dû réfléchir, qu'on n'a pas besoin de consultations publiques ou qu'on n'en veut pas, parce que les gens pourraient ne pas participer en assez grand nombre, ou qu'ils pourraient voter différemment de ce que nous voulons. À mon avis, ce serait profondément antidémocratique.
En termes pratiques, parlant de la partie éducative, on dirait que vous avez mis des efforts considérables, monsieur Brown, pour tenter de fournir plus d'éducation publique cette fois-ci que la dernière. Bien sûr, nombre de choses ont changé, avec l'accès aux médias électroniques, etc.
Cette question s'adresse à vous deux. Croyez-vous que la raison d'un vote plus faible pour le oui lors du dernier plébiscite venait d'un manque de sensibilisation, d'éducation ou de compréhension de la mécanique du système? Pensez-vous avoir surmonté cet obstacle, ou sinon, croyez-vous qu'il peut être surmonté par des moyens pratiques?
Je ne sais pas qui devrait se lancer en premier, mais je vous pose la question à tous les deux.
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Si vous le permettez, j'aimerais être le premier à y répondre.
M. Brown a déjà fait allusion à un nombre d'obstacles durant le plébiscite de 2005. Nous étions...
Je vais dire pour la première fois ce que j'ai dit dans ma tasse de café à plusieurs reprises en 2005.
Des voix: Oh, oh!
M. Leonard Russell: Les bureaux de scrutin ont posé problème durant ce plébiscite, en ce sens que le nombre de bureaux de scrutin de la province avait été réduit de façon draconienne. Les gens n'allaient plus là où ils pensaient devoir aller. Ça a créé de la frustration. L'autre problème qui s'est présenté pendant notre programme éducatif est que je crois que les principaux partis de la province ont réalisé pour la première fois les complexités de la proportionnelle mixte.
Ce n'était pas un problème dont on parlait à la table de la commission. Et il y avait des raisons à cela. Il y avait des gens du parti à la table, nommés par les deux principaux partis. On n'en parlait tout simplement pas. Mais une fois de plus, en dehors des circonstances officielles, plusieurs personnes parlaient de ce qu'elles savaient.
Ce qui est arrivé est que, lorsque les partis se sont rendu compte qu'avec la proportionnelle mixte, il devenait possible que ceux qui auraient eu une majorité avec le système majoritaire uninominal à un tour n'auraient pas la majorité lorsque...
Quel est le mot que je cherche? J'ai un blanc.
Une voix: Un gouvernement minoritaire?
M. Leonard Russell: En tout cas, que ça pourrait se solder par une minorité. Si les gens de la liste en étaient simplement éliminés, alors ils pourraient obtenir une majorité.
Ce sont les mêmes gens qui nous avaient donné le pouvoir qui commençaient à nous miner. Je ne sais pas trop comment prouver cela, mais je sais qu'on en parlait dans les réunions de paroisse, à l'église. Les partis mettaient collectivement le public en garde contre les pièges la proportionnelle mixte.
À mon avis, les partis de l'époque ont bien vu que le pouvoir qu'ils pourraient détenir avec un système majoritaire uninominal à un tour leur échapperait avec la proportionnelle mixte, mais ils avaient déjà demandé à ce que l'on continue à réclamer la proportionnelle mixte.
Alors ça a limité, à mon avis, le nombre de personnes qui auraient pu voter oui ou non, le nombre de personnes qui ont effectivement voté.
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Je pense que vous allez pouvoir sortir de la salle sans problème.
Nous sommes arrivés de Terre-Neuve aujourd'hui, et sitôt rentrés, je me suis demandé pourquoi l'Île-du-Prince-Édouard avait été si intéressée par cette question. Pourquoi se pose-t-on la question ici et pas en Saskatchewan ou à Terre-Neuve, simplement en termes d'histoire? Puis j'ai regardé, disons, les cinq derniers résultats provinciaux, et je comprends pourquoi. À maintes occasions, un parti a reçu 58 % du vote, mais 96 % des sièges. Un parti a obtenu 52 % du vote, et ça s'est traduit par 85 % des sièges. Puis lors de la dernière élection, comme vous dites, les Verts et le NPD se sont unis pour recueillir 22 % du vote et n'obtenir aucun siège.
La volonté des électeurs n'étant pas reflétée à la Chambre des communes, est-ce que la motivation est forte ici à l'Île-du-Prince-Édouard pour entamer cette conversation? Je vous pose cette question de façon neutre.
Mais c'est fondé sur des résultats que les gens sont à même de constater.
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Voyons un peu quelles sont ces raisons, parce que le fait de ne pas avoir les mêmes bureaux de scrutin — les électeurs ont leurs habitudes — les gens ne vont plus à l'église ou à l'école secondaire où ils ont toujours voté, ne pas en avoir autant, n'avoir qu'une seule journée pour voter, etc. Ce sont tous des obstacles dont nous savons qu'ils peuvent altérer un vote.
Vous avez dit que vous aviez senti que les mêmes personnes qui vous avaient élu commençaient à vous affaiblir. On dirait que le défi pour les politiciens dans ce cas-ci, c'est la théorie face à la pratique de la réforme électorale. En théorie, c'est difficile de regarder les résultats, tant ici qu'au niveau provincial et au niveau national, et de voir ces distorsions. Les électeurs ont dit quelque chose et ça ne s'est pas retrouvé dans les résultats. Aux deux dernières élections fédérales, les partis au pouvoir ont récolté 39 % des voix, et ont fini avec 100 % du pouvoir à la Chambre, et 60 % ou plus d'électeurs qui se demandent comment ça a pu arriver. Ça semble facile d'affaiblir ce processus. C'est presque comme parler de l'éléphant dans la pièce.
M. Leonard Russell: Exactement.
M. Nathan Cullen: Dès que les gens ont commencé à faire le calcul, ils se sont dit: « Hé, un instant, ça pourrait mener à des gouvernements minoritaires, ça pourrait vouloir dire partager le pouvoir. » Je pense que, philosophiquement, partager le pouvoir n'est pas mauvais, et dans l'histoire du Canada, de bonnes politiques en ont découlé, comme la sécurité sociale et le drapeau national.
Mais comment surmonter cela au niveau fédéral? Je suis sûr que 60 % de ceux qui ont été élus au Parlement sont venus avec un mandat pour changer le système électoral. Nous avons une promesse en noir et blanc du premier ministre que c'était la dernière élection avec un système majoritaire uninominal à un tour, pourtant on sent que l'enthousiasme au Cabinet du premier ministre a quelque peu diminué. On ne sent pas le genre d'énergie... nous avons mis huit mois à rassembler un comité. On ne sent pas l'urgence. Comment peut-on changer cela?
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Je tiens à dire que, comme je suis originaire des Maritimes, je suis heureuse de me retrouver à l'Île-du-Prince-Édouard, et surtout que la commission se tienne ici. Le moment est extraordinairement opportun. J'espère que notre présence dans la province ne gênera nullement la décision que les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard ont à prendre.
Évidemment, et cela était peut-être implicite dans votre exposé, monsieur Brown, mais j'espère que vous ne m'en voudrez pas de mentionner que le seul député provincial à ne pas faire partie du Parti conservateur ou du Parti libéral est le chef du Parti vert de l'Île-du-Prince-Édouard, Peter Bevan-Baker. C'est quelqu'un que j'admire énormément.
Je vais commencer par vous, monsieur Russell, tout d'abord parce que je ne peux pas penser ne serait-ce qu'une minute à une raison pour laquelle votre femme voudrait que vous soyez ailleurs qu'à la maison!
Des voix: Oh, oh!
Mme Elizabeth May: ... mais je vous remercie de votre sincérité. L'idée voulant que nous nommions les fameux « éléphants dans la pièce » pour leur donner du thé et des sandwichs est sûrement la plus jolie façon de gérer les problèmes de nature humaine et la composante humaine des politiciens dont j'ai entendu parler.
En tant que Britanno-Colombienne, je sais que les référendums menés en Colombie-Britannique ont été passablement perturbés parce que — c'est triste à dire, Nathan — les deux grands partis, soit le NPD et le Parti libéral de la Colombie-Britannique, ne voulaient pas que le référendum passe et permette la représentation proportionnelle dans la province. Mes collègues du Parti vert de la Nouvelle-Zélande me disent que, s'il y a eu autant de référendums en Nouvelle-Zélande, c'est parce que les gouvernements qui se sont succédé voulaient faire tout ce qu'ils pouvaient pour ne pas avoir à réaliser leur engagement électoral concernant le scrutin proportionnel.
Il va falloir poser un geste de courage politique que nous n'avons pas encore vu du côté des politiciens provinciaux au Canada. Je dirais que, en Ontario, les gens affirmeraient la même chose au sujet de la résolution concernant la représentation proportionnelle mixte, que les autorités gouvernementales n'ont pas vraiment soutenu les recommandations de l'Assemblée des citoyens de l'Ontario en faveur de cette représentation.
Je recevrai avec plaisir tout autre conseil, ainsi que quelques sandwichs accompagnés de thé, pour savoir comment 12 députés, et je dois le préciser, toutes les personnes à cette table sont extraordinaires, et nous portons 5 chapeaux politiques différents. Nos amis du Bloc ne sont pas ici aujourd'hui, mais ils sont eux aussi extraordinaires. Donc, comment trouver le courage politique de faire la bonne chose pour notre pays et pour les électeurs tout en mettant de côté le fait que, en fin de course, nous subirons peut-être des pressions politiques nous poussant à éluder la question et à ne pas donner suite à cette promesse voulant que l'élection de 2015 soit la dernière à se faire selon le système uninominal à un tour?
Je pensais que M. Russell pourrait nous donner quelques conseils, en plus de quelques sandwichs avec du thé.
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C'est un raisonnement vraiment simple. C'est une question de participation. Je pourrais m'arrêter là sans en dire plus, mais je vais ajouter un peu de contexte.
Le volet concernant le vote en ligne est vraiment, comme monsieur Russell l'a mentionné, en réponse aux problèmes que nous avons eus en 2005. C'est une façon beaucoup moins coûteuse de faire un plébiscite. C'est une façon de faire qui demande beaucoup plus de participation, autrement dit, la question n'est pas aussi simple que lorsqu'on doit choisir entre le candidat X et le candidat Y. On peut être chez soi, devant son ordinateur, et prendre une demi-heure pour lire sur chacun et comparer chaque candidature, faire des recherches et ensuite prendre sa décision. Nous trouvions que c'était un élément clé de l'aspect « vote en ligne ».
La période de votation est assez longue pour qu'on n'ait vraiment pas d'excuses. Elle dure plus de 10 jours. Si les gens sont partis, ils peuvent être absents une semaine, mais probablement pas 10 jours. Il y a toutes sortes de raisons pour lesquelles on peut décider de prolonger une période de votation, mais c'est quelque chose qu'on peut faire quand on n'est pas obligé d'avoir du monde assis dans un bureau de scrutin durant 10 jours en ligne.
Pour ce qui est des 16-17 ans, ils auront le droit de vote aux prochaines élections. Ils vont actuellement à l'école et sont encore pleins d'espoir. Je trouve bien de savoir qu'ils se trouveront dans un environnement où, effectivement, une certaine structure leur permet d'apprivoiser la politique et la démocratie et d'y participer. On peut espérer qu'ils rentrent chez eux et fassent l'éducation de leur fratrie et de leurs parents et grands-parents et ainsi de suite au sujet du mode de fonctionnement et qu'ils continuent de le faire tout au long de leur vie, d'une façon adéquate, structurée et bien informée.
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Merci, Blake. Votre chèque est dans le courrier...
Je veux simplement mentionner que M. Brown a pris la peine d'envoyer une note pour signaler qu'à la page 18 du rapport d'avril 2016, il est question du taux de participation électorale. Plutôt que de lire cela à voix haute, est-ce que je peux simplement demander aux membres si nous pouvons accepter que ce qu'on dit témoigne de ce qui nous a été remis? Est-ce que cela peut aller?
D'accord; très bien.
J'aimerais savoir autre chose, monsieur Brown. Aux pages 11 et 12 du même rapport, vous parlez de la formulation des questions du référendum. Vous y faites une analyse très approfondie des cinq façons dont vous auriez pu poser la question. Puis vous expliquez, après avoir décidé de faire un référendum à plusieurs options, comment l'organiser.
Pourquoi avez-vous choisi le référendum à options multiples plutôt qu'à option unique ou un référendum sur le statu quo, comme en 2005? J'ai encore parlé de « référendum »; je sais que vous utilisez plutôt le mot « plébiscite », veuillez m'en excuser.
Aussi, de la façon dont vous l'avez organisé, c'est un simple scrutin préférentiel plutôt qu'à deux questions comme en Nouvelle-Zélande, par exemple. Qu'est-ce qui a motivé ces deux décisions?
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Je vais d'abord dire qu'il faudrait beaucoup plus que cinq minutes pour expliquer toute la réflexion derrière ces choix. Il nous a fallu trois ou quatre rencontres d'environ trois heures chacune pour arriver à cette conclusion.
Cependant, la logique derrière la structure que nous avons retenue, c'est que nous avons pensé que ce serait la structure de scrutin la plus attirante que nous pouvions proposer. Si on retourne à la nature de notre mandat, celui-ci consistait à lancer la discussion sur le livre blanc, donc c'est l'objectif principal... Cela met notre option actuelle sur le même pied que quatre options différentes. Ces quatre options étaient liées à des principes dont nous avions entendu parler. On part de quelques principes qui, avec un peu de chance, représentent les différentes visions idéales que nous avons vues être exprimées dans le public au cours de l'automne et que nous avons peaufinées durant l'hiver, et chacune se voit accorder des chances égales. Quand vient le moment de les classer, si le numéro 1 n'arrive pas en premier, on passe au numéro 2, puis au 3 et au 4, et ainsi de suite.
On a pensé que c'était la meilleure chose à faire, mais je dirais qu'il n'existe pas de réponse parfaite. On aurait pu avoir un scrutin à deux tours avec une question comme celle-ci: « Voulez-vous un changement, oui ou non? » Et ensuite on aurait pu classer les changements en ordre de préférence. Le problème d'un tel mode de scrutin, c'est que pour la personne qui ne veut pas de changement ou qui est d'accord avec le système en place, il est beaucoup plus facile de dire qu'elle ne veut pas de changement ou de ne carrément pas voter, sans jamais considérer les quatre autres options. Tandis que sur un bulletin de vote sur lequel les cinq figurent à pied d'égalité et quand on sait qu'il n'y a qu'une légère différence entre l'une et l'autre... Les systèmes qui sont là présentent un éventail de choix, et c'est voulu. Si quelqu'un veut un petit changement seulement, eh bien, il y a une option qui ne prévoit qu'un petit changement! Et si quelqu'un veut un gros changement, il y a des options qui prévoient pas mal plus de changements, et il est possible de les classer en ordre de préférence les unes par rapport aux autres.
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Je peux comprendre que l'on permette à quelqu'un qui ne veut pas de changement d'avoir au moins le choix, si la population vote pour le changement, d'avoir droit de regard sur la forme de changement qui est la plus acceptable à ses yeux.
Permettez-moi de dire que je suis heureux d'être de retour à l'Île-du-Prince-Édouard, non pour le golf ni pour les courses de chevaux ou le soccer, mais pour faire quelque chose de beaucoup plus intéressant et utile. Monsieur Brown et monsieur Russell, je vous suis très reconnaissant d'être présents aujourd'hui et je remercie également tous les autres qui se sont joints à nous.
Monsieur Brown, je vous ai écouté et vous avez parlé de la différence entre le fait de fournir les détails d'une option en particulier, par opposition au statu quo, et la seconde option qui consiste à offrir des options de qualité, de valeur parmi lesquelles les gens ont le choix. Même si toute la question du référendum nous est réservée, je trouve tout de même des parallèles entre ces deux options et les options que nous avons quant au contenu du rapport. Le rapport présente une recommandation précise au gouvernement, par opposition à des valeurs communes que nous pourrions véhiculer auprès du gouvernement, qui pourraient offrir l'occasion de trouver un certain consensus.
Quels conseils nous donneriez-vous, si cette méthode était celle que nous devions emprunter? Oui, l'organisation d'un référendum sera l'un des éléments en jeu ou fera partie de la question, mais encore là, est-ce que nous fournirons des recommandations de haut niveau, de grande valeur au gouvernement, ou pensez-vous que nous devrions trouver un système précis et en faire une recommandation?
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En réalité — d'après ce que j'ai compris, de toute façon, et je ne prétends pas en savoir trop —, au bout du compte, les gens vous ont confié la tâche de leur revenir avec leurs exposés regroupés en quelque chose de concret sur quoi ils peuvent prendre une décision. C'est ce que nous avons entendu dans les exposés qui nous ont été faits partout. Je suppose que la réponse à la question, c'est que vous devez étudier votre mandat. Je ne prétends pas connaître la nature de votre mandat. S'il consiste à revenir pour donner des conseils en termes de principes, alors c'est sans doute ce que vous devriez faire, mais s'il consiste à revenir avec un système à proposer, alors, c'est ce que vous devriez faire.
Ce qui importe, si je me fie à ce que nous avons entendu, c'est que, peu importe les systèmes que vous avez ou que vous avez conçus ou qui vous ont été présentés, et que vous avez réussi à réunir en un tout bien ficelé, à établir un rapport entre eux, du moins les principes généraux que vous avez entendus ou quelque chose que le peuple peut effectivement appuyer. Nous avons entendu à de nombreuses occasions que ça ne peut tout simplement pas être quelque chose de votre cru, c'est-à-dire que vous déclareriez tout simplement que c'est là quelque chose de superbe et que ça devrait marcher.
D'une façon détournée, tout ça pour dire que si c'est logique et, en gros, quelque chose que les gens ont présenté comme viable, je crois que les gens vont le respecter et c'est ce à quoi ils s'attendent également. Fondamentalement, ce doit être transparent et ce doit être quelque chose que les gens peuvent appuyer. Si vous avez réussi cela et que vous avez le sentiment d'avoir un consensus ou un mandat, c'est ce que vous devez rechercher.
Je ne crois pas qu'il serait vraiment approprié de ma part de vous dicter que ce devrait être des principes ou que ce devrait être un système en particulier. Vous devez vraiment écouter ce que les gens ont à vous dire. Je peux vous faire part de mon opinion personnelle, mais c'est tout ce que ça serait.
C'est le mieux que je pourrais faire à cet égard.
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Encore une fois, dans notre cas, le mandat consistait à proposer une formule pour la question du plébiscite. Cela étant dit, notre comité croyait fermement, contrairement à ce que M. Russell et son groupe effectuent, qu'il ne serait pas très utile d'essayer de présenter quelque chose comportant plusieurs parties, quoi que ce soit.
Si je m'attaque directement à votre question — et j'espère que vous me pardonnerez d'avoir été envoyé ici pour l'après-midi par mon épouse —, je dirais que, pour un groupe de votre taille qui parcourt le pays afin de trouver la meilleure réflexion — si je peux m'en dispenser — sur la question à l'étude, il est certain qu'il ne serait pas déplacé de suggérer une question sur une approche en particulier.
Si votre comité penche pour le scrutin proportionnel mixte, sur la base de tout ce que vous avez entendu, alors, en tant que contribuable, je m'attendrais à ce que vous présentiez cette recommandation, et qu'elle ne soit pas perdue dans l'amas de choses qui existent par ailleurs pour ensuite essayer de deviner si c'est l'une des options ou non. Ne me mettez pas au défi. Comme je n'ai pas tout entendu, je dois vous faire confiance de toute façon, donc ne m'interpellez pas avec quatre ou cinq options sur lesquelles je ne sais pas grand-chose.
Je compte sur le Comité pour faire cela. J'espère que vous comptez faire cela. Je ne sais pas si les autres députés de la Chambre des communes ont ce niveau de confiance, ou non.
Vous avez dit que vous ne donneriez pas votre opinion personnelle, mais je vous donne la mienne.
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J'aurais aimé que M. Brown et moi-même vous rencontrions des jours différents, parce que mon commentaire va marcher sur les pieds de quelqu'un en quelque sorte.
Peu importe son engagement, si le gouvernement reçoit trop d'options parmi lesquelles choisir, je crois que les chances que sa réaction soit celle prévue sont plus minces que si vous lui soumettiez une seule option. Je vous demande de me faire confiance à ce sujet.
Notre province s'est déjà engagée à examiner l'enjeu. Si l'enjeu est étudié par le comité de M. Brown et qu'une recommandation est formulée, il sera plus difficile pour le gouvernement de ne pas faire quelque chose de très constructif dans la direction recommandée que ce le serait s'il avait quatre ou cinq types supplémentaires de recommandations.
Je crains tout gouvernement, le vôtre y compris, qui apporterait un petit changement apparemment important qui, en bout de ligne, ne permettrait pas une représentation proportionnelle dans la Chambre, étant donné la préoccupation qui semble manifeste de tous côtés, tant dans les provinces qu'au fédéral. Si, en bout de ligne, on ne pouvait l'effectuer, alors, si je faisais partie de votre comité, je me demanderais à quoi tout cela aura servi.
Bien sûr, les gens qui ont mis en place votre comité, à l'instar du comité de M. Brown, savent que vous faites votre travail sur le terrain, que vous revenez avec votre recommandation et ensuite qu'il est temps que quelque chose se passe. Je crois qu'il se passera quelque chose, si les choix ne sont pas trop nombreux, quand on arrivera à cette étape.
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Le processus qui a pris forme en bout de ligne a été celui que nous avions formulé ensemble en tant que comité. Autrement dit, c'était la partie dont nous devions nous occuper, la partie de la consultation. Je crois que le processus en général qui a ainsi abouti, lequel avait été envisagé, je suppose, par le pouvoir exécutif, a été également un processus légitime et bon pour la discussion qu'on cherchait à mener.
Je crois que le processus consultatif que nous avons adopté en tant que comité à ce jour a toujours été bon. Je ne dirais pas que c'est parfait. Dans une démocratie, je doute fort que ce soit parfait. Il y a toujours des gens qui croient que vous devriez faire les choses de manière différente. En gros, néanmoins, je crois que ça a été efficace.
Je pourrais reprendre peut-être le fil de la question de M. MacGregor pour répondre à la vôtre. Comme je l'ai déjà dit, nous avons fait face à cet enjeu au départ. En réalité, la composition du comité n'a pas vraiment d'importance sur le plan de la couleur de votre parti. En fait, vous devez fonctionner par un genre de consensus. Autrement, vous porterez le flan à la critique, peu importe ce que vous ferez. Les nombres ne sont pas vraiment importants, à mon avis. Ce qui compte vraiment, c'est que vous ayez atteint un consensus.
C'est probablement la première chose que vous devriez considérer, et allez de l'avant à partir de là.
Monsieur Russell, je veux approfondir les commentaires que vous avez formulés en réponse à la question de M. MacGregor.
Vous avez indiqué que vous pensez qu'une seule question sur le bulletin de vote est préférable, ou une seule option en plus du statu quo, par opposition à de multiples options. Il me semble, bien que vous ne l'ayez pas dit aussi clairement, que vous exprimez une crainte que j'ai moi-même, laquelle consiste à penser que face à de multiples options, par la force des choses, chacune ne sera pas aussi étoffée que le serait une seule option.
Le pouvoir exécutif se retrouve ainsi avec la tâche de préciser les détails et de prétendre avoir un mandat, dans notre cas, du Comité, sinon des votants lors d'un référendum. Pourtant, il ne s'embarrasse pas vraiment des détails et pourrait possiblement apporter des ajustements par-ci, par-là, d'une manière pas vraiment visible. Cela pourrait donner un système qui n'est pas vraiment proportionnel. Une fois que le système n'est pas proportionnel, par définition, ça veut dire qu'un parti obtient un plus grand nombre de sièges que le nombre de suffrages ne le justifie.
Peut-être que je ne l'ai pas remarqué, mais était-ce là une de vos préoccupations?
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Je souhaite la bienvenue à tout le monde.
Nous accueillons un nouveau groupe de témoins. Nous entendrons Jane Ledwell, directrice exécutive du Prince Edward Island Advisory Council on the Status of Women, ensuite Marcia Carroll, directrice exécutive du P.E.I. Council of People with Disabilities, et finalement, Marie Burge, du Cooper Institute, ici à l'Île-du-Prince-Édouard.
Chaque témoin a cinq minutes pour prononcer son allocution. Si vous étiez là pour assister à l'audition du premier groupe de témoins, vous savez comment nous fonctionnons. Après les exposés des témoins, il y a une ronde de questions où chaque député a droit à cinq minutes, et ces cinq minutes comprennent les questions et les réponses.
Sans plus tarder, je donne la parole à Mme Ledwell.
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Je vous remercie beaucoup.
Je suis très honorée d'être ici au nom du P.E.I. Advisory Council on the Status of Women. Ce conseil consultatif est un organisme gouvernemental indépendant composé de personnes d'un peu partout à l'Île-du-Prince-Édouard, nommées par le gouvernement provincial.
Le gouvernement provincial fait son possible pour que les nominations reflètent la diversité de la population. Actuellement, parmi nos membres, nous comptons des femmes d'âges, de compétences et d'antécédents différents. Des membres viennent d'arriver au Canada et à l'Île-du-Prince-Édouard, et des femmes font partie de la communauté GLBTA, de la communauté francophone et des communautés autochtones.
Le mandat du conseil consultatif est prescrit par la loi; il consiste à conseiller le gouvernement provincial et à éduquer la population en général sur les enjeux qui touchent le statut des femmes prince-édouardiennes. La sous-représentation des femmes à tous les échelons du gouvernement est un problème qui influe profondément sur le statut de la femme.
Depuis plus de 10 ans, le conseil consultatif affiche une position favorable à la représentation proportionnelle en tant que système électoral. Des éléments probants venant de partout dans le monde nous ont convaincus que les gouvernements qui emploient les systèmes de représentation proportionnelle ont tendance à élire un plus grand nombre de femmes à leur parlement pour diverses raisons. Nous avons préconisé la représentation proportionnelle lors du plébiscite de 2005. Aujourd'hui, en 2016, nous travaillons très fort dans le cadre de la coalition prince-édouardienne pour la représentation proportionnelle afin d'encourager les Prince-Édouardiens à voter pour la représentation proportionnelle lors du plébiscite qui débute à la fin du mois.
Puisque notre mandat est provincial, lorsque nous parlons de réforme électorale, c'est essentiellement dans le cadre d'une réforme électorale pour l'Île-du-Prince-Édouard. Notre analyse porte sur les cinq modes électoraux qui seront énumérés sur le bulletin du plébiscite sur la réforme électorale à l'Île-du-Prince-Édouard, mais j'espère que vous trouverez que ces options ont une certaine pertinence aux fins de la discussion au fédéral.
Avec la P.E.I. Coalition for Women in Government, que vous entendrez ce soir, nous avons réalisé des analyses axées sur les sexes et la diversité, ce qu'on appelle quelquefois le GBA au fédéral, par rapport aux cinq systèmes électoraux proposés pour l'Île-du-Prince-Édouard, afin d'établir lesquels appuient l'égalité des femmes et la diversité. Nous vous avons remis des exemplaires de notre rapport, intitulé A Preference for Equality, à titre de document de référence.
Des cinq modes de scrutin proposés sur le bulletin du plébiscite, trois entrent dans la catégorie « tout au vainqueur »: le scrutin uninominal majoritaire à un tour, le scrutin uninominal majoritaire à un tour plus les chefs et le vote préférentiel. Les deux autres modes de scrutin proposés visent une représentation proportionnelle: le système proportionnel mixte à circonscription binominale, qui est un nouveau système dont vous entendrez parler plus tard aujourd'hui, et le système proportionnel mixte dont vous avez amplement entendu parler, je crois.
La représentation proportionnelle mixte proposée pour l'Île-du-Prince-Édouard est constituée aux deux tiers de députés élus au niveau des circonscriptions et le dernier tiers des sièges est attribué à partir de listes de parti, selon un modèle de liste ouverte, où les votants, et non les partis, choisissent les candidats dans l'ordre à partir de cette liste. Je fais cette distinction parce qu'elle est importante aux fins de notre analyse.
Notre analyse axée sur les sexes et la diversité montre, je crois, que les modes de représentation proportionnelle offrent de nets avantages en termes de facteurs qui sont vraiment importants à nos yeux, l'augmentation du nombre de femmes élues étant le premier facteur et le plus important. Le nombre de femmes élues selon le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour est constant ou en diminution à l'Île-du-Prince-Édouard, et les systèmes électoraux dans le monde qui utilisent la représentation proportionnelle élisent en moyenne 8 % plus de femmes.
Nous avons examiné la possibilité que plus de femmes, de femmes de divers horizons ou de candidates diverses soient élues dans de petits partis, parce que chez ces derniers, à l'Île-du-Prince-Édouard, on a eu tendance à en nommer un plus grand nombre, sauf pour le poste de chef de parti.
Cette réserve au sujet des chefs de parti est importante parce qu'une des options offertes — scrutin uninominal majoritaire à un tour plus les chefs — entraînera fort probablement l'obtention de sièges à la législature pour les partis au troisième ou quatrième rang, mais uniquement pour leurs chefs. Dans toute l'histoire de l'Île-du-Prince-Édouard, dans tous les partis, nous n'avons eu que quatre femmes élues à ce poste.
Une croissance des processus collaboratifs représente une autre valeur à partir de laquelle nous avons évalué les options. Des femmes ont décrit les législatures combatives comme étant un obstacle à se présenter et certains systèmes augmentent la possibilité de collaboration du fait qu'ils résultent d'une coalition permettant de faire avancer le programme politique.
Nous avons ensuite envisagé de promouvoir une baisse des campagnes négatives car un système électoral qui n'encourage pas les attaques personnelles ou partisanes pourrait favoriser les femmes. Nous savons que les campagnes négatives sont souvent le fruit de préjugés à l'égard des sexes, des races, des classes sociales, des compétences et autres facteurs de diversité. Il faut également remarquer que notre analyse laisse entendre que le vote préférentiel aurait également une influence positive pour réduire les campagnes négatives parce qu'il est moins profitable. Un candidat qui cherche à obtenir le deuxième, le troisième ou le quatrième rang de quelqu'un d'autre, sinon le premier rang, ne voudra pas écraser ses concurrents.
Voilà les avantages de la représentation proportionnelle que nous avons constatés. Une analyse plus approfondie nous a permis d'entrevoir des avantages nets aux systèmes mixtes à la suite des changements qui se produiraient dans le mode de présentation des candidatures. Je répondrai à vos questions à ce sujet tout à l'heure.
Dans le cadre de notre analyse, nous avons également conçu un questionnaire à l'intention des Prince-Édouardiens afin de les aider à associer leurs valeurs démocratiques aux systèmes proposés. Plus de 450 personnes ont répondu au questionnaire et à ce jour, 87 % des répondants ont déclaré préférer les valeurs démocratiques qui correspondent à l'une des deux options quant au mode de représentation proportionnelle mis aux voix lors du plébiscite de l'Île-du-Prince-Édouard.
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Je vous remercie, mesdames et messieurs les députés et membres du Comité spécial sur la réforme électorale, de m'avoir invitée à vous parler de la manière dont la réforme électorale permettrait aux personnes handicapées d'obtenir une meilleure représentation au sein de nos assemblées élues.
J'aimerais également prendre quelques minutes pour saluer les Micmacs sur les terres desquelles nous sommes réunis aujourd'hui.
Selon les données statistiques, 3,7 millions de Canadiens ont une déficience. Cela représente plus de 10 % de la population canadienne, et pourtant ce fait ne se traduit pas dans la composition de nos assemblées élues au fédéral ou dans les provinces. Pour la toute première fois, le gouvernement fédéral a nommé une . C'est un premier pas important, mais nous croyons que si nous avions un mode de scrutin proportionnel, nos assemblées élues refléteraient vraiment la diversité de nos communautés.
Si on avait un mode de représentation proportionnelle, le nombre de sièges obtenus dans la législature refléterait vraiment les suffrages accordés lors du scrutin et nous éloignerait de la mentalité gagnant-perdant que nous avons actuellement avec le système uninominal majoritaire à un tour. Le système de représentation proportionnelle encourage les partis à être plus conciliants, plus ouverts à la coopération et à la collaboration, éliminant et réduisant ainsi le caractère contradictoire de l'actuel mode de scrutin. La représentation proportionnelle offre la possibilité de créer un environnement où les gens de groupes divers se sentent plus valorisés, ce qui augmentera la participation au processus électoral.
Un système de représentation proportionnelle réduira grandement le nombre de votes gaspillés, augmentant ainsi la participation des électeurs et réduisant l'apathie de ces derniers. Un système de représentation proportionnelle verra à ce que les partis minoritaires soient représentés, permettant à une multitude de voix de se faire entendre en vue de façonner la législature et la politique. Un système de représentation proportionnelle encouragera les partis à faire campagne au-delà des circonscriptions où ils sont forts ou là où les résultats devraient être serrés. Les systèmes de représentation proportionnelle visent à optimiser le nombre de suffrages exprimés, peu importe l'origine des votes, créant ainsi un système où tous les suffrages comptent vraiment. Un système de représentation proportionnelle risque moins d'entraîner des situations où un parti unique obtient tous les sièges dans une province ou une circonscription donnée, honorant ainsi notre diversité.
Un système de représentation proportionnelle assurerait une plus grande continuité et une stabilité dans l'élaboration de nos politiques. Les systèmes majoritaires uninominaux à un tour compliquent la planification sociale et économique à long terme. Les gouvernements de coalition résultant d'une représentation proportionnelle favorisent la stabilité et une cohérence dans la prise de décisions qui permettront au développement national de profiter à la majorité des citoyens. C'est un point essentiel aux yeux des personnes ayant une déficience. Lorsque nous avons des partis aux idéologies très différentes qui s'opposent d'une élection à l'autre, puisqu'ils cherchent à être élus, nous sommes témoins de changements extrêmes de la politique sociale quant au traitement des personnes vulnérables. Nous l'avons vu chez le dernier gouvernement, lorsque le financement a été retiré à de nombreux secteurs qui s'occupent des plus vulnérables de la société. Nous voyons maintenant que ces mesures sont inversées par l'actuel gouvernement. Cela représente un coût immense pour le contribuable, pour le bien-être des personnes que le gouvernement est censé servir.
Toutes les raisons énumérées ici créeront une plus grande diversité dans la Chambre des communes et au sein de nos autres assemblées élues. On verra un plus grand nombre de personnes ayant une déficience se présenter aux élections, car elles ne seront plus soumises aux caprices d'un système bipartite qui utilise le mouvement de lutte pour les droits des handicapés comme d'un ballon de football dans l'arène politique.
L'équité et la diversité sont des valeurs canadiennes fondamentales, et un système de représentation proportionnelle honorera ces valeurs et créera une véritable démocratie.
Je vous remercie.
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D'abord, je vous remercie d'avoir invité le Cooper Institute à témoigner cet après-midi. C'est magnifique de pouvoir prononcer cet exposé au nom du Cooper Institute.
Je tiens à vous remercier en particulier de nous avoir fait découvrir Leonard Russell. Nous n'avions pas entendu Leonard Russell parler autant depuis 2005, et il n'a pas parlé en ces termes en 2005. Ce fut une joie, je dois l'admettre. J'étais là en 2005, comme vous pouvez vous en douter.
Je vais simplement dire quelques mots au sujet du Cooper Institute et du rôle qu'il joue dans tout cela. Le Cooper Institute est un collectif communautaire de justice sociale. Nous travaillons dans les collectivités de l'Île-du-Prince-Édouard sur des dossiers sociaux, économiques et écologiques qui sont vitaux pour les résidents de l'île. Notre travail vise — de manière délibérée — la promotion de la démocratie. Nous voulons que la voix du peuple vienne du peuple. Ce que nous voulons, c'est la promotion pleine et entière de la démocratie dans tout son sens.
Nous sommes membres de la coalition de l'Île-du-Prince-Édouard en faveur de la représentation proportionnelle, donc vous assisterez à un certain parti pris de ma part.
Nous sommes heureux de voir s'ouvrir de nouveau les perspectives d'une réforme électorale à l'Île-du-Prince-Édouard. Il était vraiment important d'avoir cette ouverture de nouveau, parce que la question n'a pas été traitée de manière adéquate et complète en 2005 en raison du nombre de restrictions que M. Russell a indiquées. Il est vraiment bon que cette question soit soulevée au niveau fédéral.
Nous avons très envie de voir la fin du mode de scrutin uninominal majoritaire — que ce soit terminé, un point c'est tout — et nous espérons vraiment une représentation proportionnelle.
Il est surprenant et quelque peu décourageant, cependant, que les deux ordres de gouvernement, bien que favorables à un changement — et c'est là qu'est ma réserve — semblent favoriser un vote préférentiel, un vote unique transférable, un vote alternatif, ou peu importe le nom que vous voulez lui donner. Dans le cas de l'Île-du-Prince-Édouard, on dirait qu'au milieu de tout ce débat, les dirigeants du Parti libéral et du Parti conservateur vont même jusqu'à promouvoir le maintien du système uninominal majoritaire à un tour, lequel les a bien servis au cours des années. Les majorités écrasantes et le pouvoir absolu qui en résultent servent mal les Prince-Édouardiens. Ils servent bien les partis.
Le vote préférentiel n'est pas un système électoral. Les études révèlent que cette méthode assure des majorités écrasantes et un pouvoir absolu à la majorité uninominale. Le vote préférentiel est simplement un mécanisme. Il ne devrait même pas faire partie de votre liste. Ce n'est pas un choix, voilà mon premier point.
Le vote préférentiel est un simple mécanisme et il peut servir dans le cadre de nombreux systèmes. Il est question du décompte des suffrages et de la manière dont les gens expriment dans les faits leurs choix, soit, dans l'ordre, un, deux et trois. C'est un mécanisme utile pour compter les suffrages tant dans les systèmes tout-au-vainqueur que dans les systèmes proportionnels. C'est un mécanisme, pas un système. Il n'existe aucun endroit dans le monde où le vote unique transférable ou le vote préférentiel sert de système électoral. Ce sera un moyen très facile de calculer les résultats du plébiscite, donc, encore une fois, c'est un mécanisme qui peut être utilisé, mais il ne devrait pas faire partie de l'objet du plébiscite.
Des observateurs ont souligné que le vote alternatif semble même être une solution biaisée en faveur d'un des partis. Selon les projections, les libéraux auraient obtenu 224 sièges lors de la dernière élection, si nous avions utilisé le vote préférentiel. Face à cet état de fait, nous nous devons de déclarer que c'est une critique, et ce n’est certainement pas un penchant auquel on s'attendrait de la part du gouvernement fédéral.
J'ai quelques commentaires au sujet du plébiscite. Un plébiscite, tout d'abord, représente un instrument imparfait pour la prise de décisions démocratiques visant la réforme électorale. C'est là notre position. Tout d'abord, les résultats d'un plébiscite ne lient pas le gouvernement. Les gens pourraient être surpris. Les électeurs seraient vraiment surpris d'apprendre qu'encore une fois, leur vote ne veut pas dire grand-chose.
Les choix indiqués sur le bulletin de vote du plébiscite impliquent l'acquisition de nouvelles connaissances de la part des électeurs. Ces nouvelles connaissances ne viennent pas d'en haut. Elles n'émergent pas à la suite d'un processus de consultations, à partir de lectures ou de présentations. Ces nouvelles connaissances viennent plutôt du plein engagement des gens dans leur collectivité et naissent de leurs propres intérêts. Cela prend du temps, et des ressources, et cela implique que les défenseurs du pouvoir ne s'ingèrent pas dans le processus.
Ce que je pourrais ajouter concernant les plébiscites, c'est que la démocratie ne progresse pas lorsque l'on a recours à une campagne à saveur électorale pour convaincre les gens de privilégier un choix par rapport à un autre, sans se préoccuper du fait que les électeurs comprennent réellement les avantages et les inconvénients de chaque option en regard du bien-être de la collectivité.
La situation est différente au pays, mais nous avons fait l'expérience particulièrement ici à l'Île-du-Prince-Édouard de la culture électorale canadienne qui est, malheureusement, enracinée dans la mentalité d'un système à deux partis, même si historiquement, nous avons eu plusieurs partis au palier fédéral, et un peu moins au palier provincial. Nous avons une mentalité bipartite. Nous entendons dire beaucoup de choses à l'Île-du-Prince-Édouard, et je suis certaine que vous l'entendez également partout au pays. Nous entendons dire qu'un troisième ou un quatrième parti a ravi des votes. Ces électeurs ont pris le vote de quelqu'un parce qu'ils ont voté pour le NPD ou pour le Parti vert. C'est ce que nous entendons dire.
L'expérience de voter libéral ou conservateur — conservateur, en l'occurrence, à l'Île-du-Prince-Édouard — dans un modèle de style sportif gagnant-perdant, nous dresse le bien sombre tableau de deux partis qui se disputent le pouvoir absolu. Nous n'avons pas seulement une mentalité bipartite, nous avons vraiment deux partis. Toute réelle transition vers un système plus démocratique et représentatif exigera une sérieuse évolution de la part des partis politiques. Reconnaître que la démocratie n'est pas contre eux serait un véritable signe de maturité politique. La démocratie n'est pas contre les partis politiques. Dans un système électoral vraiment démocratique, le vote de chaque personne compte. Nous savons tout cela.
Ce qui nous touche vraiment profondément, en tant que province de l'Atlantique, c'est que lors des élections fédérales, les libéraux ont gagné tous les sièges des provinces de l'Atlantique malgré le fait que 40 % des électeurs aient plutôt voté pour d'autres partis. Nous avons juste sous notre nez, ici, près de chez nous, un exemple frappant de l'élimination complète des autres partis.
Finalement, de notre point de vue, seule la représentation proportionnelle peut nous donner un semblant d'ouverture vers une véritable démocratie en exprimant la voix du peuple. Une fois encore, nous disons qu'il ne s'agit pas seulement des partis. Nous devons adopter une forme de gouvernement qui représente vraiment la composition d'une collectivité en termes de genre, ethnicité, pays d'origine, capacités et race.
Merci beaucoup.
C'est fantastique d'entendre la diversité des opinions que vous avez exprimées aujourd'hui. C'est un peu différent de notre premier groupe de témoins. C'est formidable quand nous avons un groupe entièrement composé de femmes. Vos points de vue sont vraiment appréciés.
Encore une fois, il y a de nouveaux arrivants dans la salle. J'ai hâte d'entendre le point de vue des membres du public cet après-midi. Je vous remercie de vous joindre à nous.
Je vais commencer par parler brièvement de la représentation proportionnelle. Chacune de vous a parlé très brièvement des bienfaits du changement et de la possibilité de proposer autre chose que le système majoritaire uninominal à un tour. Lorsque nous avons parcouru le pays, nous avons entendu beaucoup de commentaires positifs concernant les systèmes de représentation proportionnelle.
Nous avons déjà assisté à des réformes électorales auparavant, et dans certains cas, elles ont échoué et nous sommes restés avec le scrutin uninominal. J'ai bon espoir que notre comité en arrive à un rapport consensuel qui propose au gouvernement quelque chose sur lequel travailler. Si l'une ou toutes vos organisations ont examiné la possibilité d'apporter des améliorations au système existant, j'aimerais entendre vos réflexions sur ce que pourraient être ces changements.
À titre d'exemple, si le faible taux de participation des femmes nous préoccupe, quels genres d'encouragements pourrait-on apporter? Quelles mesures de dissuasion pourrait-on créer à l'intention des partis? C'est la même chose avec les personnes ayant un handicap et d'autres qui peuvent être privées de leur droit de participer. J'aimerais simplement savoir si l'un de vos organismes a examiné le système uninominal à un tour. Pourrait-on y apporter d'autres améliorations?
Deuxièmement, lorsque l'on cherche un équilibre entre ce genre d'améliorations par rapport à un changement complet vers un système de représentation proportionnelle, êtes-vous toujours convaincues que la représentation proportionnelle ou l'une ou l'autre forme de représentation proportionnelle soit la solution à privilégier?
La première partie consiste à voir si nous pourrions faire des modifications dans le système existant et la deuxième consiste à se demander, suivant l'option choisie, quelle est la meilleure direction à prendre.
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Je remercie les trois témoins qui ont tenus des propos très utiles. J'aimerais pouvoir passer du temps avec vous Marie Burge. Étant du Cap-Breton et m'étant présenté dans le comté de Pictou, je sais exactement de quoi vous parlez. Des gens m'ont dit: « Je voulais voter pour vous, mais mon oncle conduit le chasse-neige en hiver. » Tous les gens autour de cette table ne croirons pas le niveau de conscience politique transactionnelle qui existe encore à ce jour et probablement plus dans les Maritimes que n'importe où ailleurs.
Toutefois, j'en viens à la question de l'élection des femmes dans les systèmes de RP, car il y a un petit débat là-dessus autour cette table.
Jane Ledwell, ma question s'adresse à vous, car vous avez mit le doigt dessus au sujet de la culture créée par le système majoritaire uninominal et pas uniquement à la Chambre où nous pouvons, individuellement, faire preuve de beaucoup de collaboration. Selon votre analyse, c'est dans mes notes, à moins d'erreur, la représentation proportionnelle réduit les campagnes négatives. Mon inquiétude vis-à-vis de ce système majoritaire uninominal favorisant l'hyper-partisannerie et les points de clivage, ce sont les stratèges politiques, jamais vus du public et jamais élus, qui mènent les campagnes.
Je veux vous questionner sur la campagne avant de passer aux autres points. Qu'a révélé votre analyse sur la nature de la campagne?
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Je ne devais pas être là, mais...
C'est un vrai bonheur de vous avoir toutes trois là. J'ai une préface à mes commentaires, car chaque fois que je pose une question, Twitter s'enflamme et on suppose le pire, mais je dois poser la question.
Au Parlement, on ne compte que 26 % de femmes. Je tiens absolument à voir plus de femmes candidates à tous les paliers de gouvernement. Je ne veux pas d'obstacle pour les groupes handicapés ou minoritaires. Voilà ma préface.
Comme l'a dit, Mme Ledwell, le processus de mise en candidature est le plus grand obstacle pour les femmes. Une fois l'investiture remportée, nous gagnons — j'en suis la preuve vivante — mais il faut remporter la mise en candidature. Cela n'a rien à voir avec le système électoral, ni avec note façon de voter; cela concerne les partis. N'est-ce pas? Vous l'avez mentionné. Vous avez parlé d'inciter les partis à présenter plus de candidates.
Il a été un peu question d'exigences législatives visant les quotas, d'incitatifs financiers et d'appuis directs aux candidats, comme les frais de garderie. En fait, les frais de garderie sont une dépense admissible pour Élections Canada, tout comme les dépenses pour invalidité, je tenais à le préciser.
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Merci monsieur le président.
Madame Carroll, je voudrais revenir sur votre échange avec Mme Romanado.
Cela m’a rappelé une anecdote qui remonte au moment où j’ai adhéré au NPD, quand je me suis lancé sur cette longue route, concernant la réaction de mes parents. Mes parents étaient plutôt proches des libéraux. Au départ, ils ont dit « Oh, bien, tout cela est très bien, mais peut-être que tu devrais y repenser d’ici quelques années parce que la voie dans laquelle tu t’engages n’est pas vraiment celle du succès ». Je me souviens de leur avoir répondu « Il ne s’agit pas de gagner ou de perdre, mais de trouver un parti qui corresponde à mes valeurs ».
Je pense que n’importe quel électeur peut se rendre dans le bureau d’un député et obtenir de l’aide. Je le sais parce que j’ai été adjoint de circonscription. C’est quelque chose de distinct du travail que je fais à Ottawa, au niveau politique. Par exemple, un néodémocrate vivant à la campagne en Alberta recevra l’aide d’un député conservateur, mais les valeurs de cette personne ne seront pas reflétées au Parlement dans l’activité de ce député. Même chose pour un conservateur ici dans le Canada atlantique.
Quand vous disiez n’être absolument pas d’accord sur ce point, est-ce vraiment à cela que vous faisiez allusion? Est-ce que vous pourriez nous le préciser?
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Votre anecdote ressemble beaucoup à l’expérience que j’ai vécue dans ma propre famille. Je pense que tous les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard sont plutôt… Vous prononcez leur nom de famille et nous pensons savoir pour qui ils votent en raison de leur origine familiale.
Je suis issu d’une famille très politique, alors si j’avais dû choisir de me présenter pour un parti autre que le parti conservateur ou libéral, mes parents auraient sans doute réagi de la même façon que les vôtres. Je suis contente que vous ayez choisi vos propres valeurs et que le succès ait été au rendez-vous.
Ce que je voulais dire, veuillez m’excuser si j’ai été trop tranchante, c’est que si je devais me trouver en tête-à-tête avec un député n’appartenant pas au parti pour lequel chacun sait que je vote — ou chacun croit savoir que je vote parce que, comme je l’ai dit, les gens partent de ce principe dans l’Île-du-Prince-Édouard — je persiste à penser que ce député s’efforcerait de me venir en aide au mieux de ses possibilités.
Je ne sais pas si moi, personnellement, je m’adresserais à cette personne en raison des valeurs qu’elle défend. Le blocage vient peut-être de moi plus que de l’élu. On nous répète constamment que lorsqu’on va voir un député, on n’arrive pas à se faire entendre, en raison de son parti politique d’origine, si je puis m’exprimer ainsi.
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C’est en partie ce que je voulais dire, en parlant des partis. Un système qui marche bien, sur la base de la proportionnelle, exigera bien plus des partis que ce n’a été le cas jusqu’ici. Les partis devront changer leur modèle de représentation des gens, qui ils représentent et comment ils se présentent au public.
Dans les campagnes électorales que j’observe et auxquelles je participe, je ne vois pas grande différence entre les quatre partis en lice, en ce qui concerne leur tactique électorale ou leur tactique de campagne. Ils peuvent être plus subtils, mais c’est un jeu. C’est un modèle sportif, un modèle d’affaires. Il faut que vous ayez votre marque, que vous sachiez la présenter, ce genre de choses.
C’est en cela, je pense, que les partis causent beaucoup de problèmes dans le système politique. Les partis eux-mêmes causent certains problèmes, parce que vous êtes pratiquement obligés de rentrer dans leur jeu et de descendre dans l’arène et d’essayer de parler de votre adversaire. C’est un système tordu. Les gens disent « s’il n’est pas cassé, alors… », mais il ne marche pas, réellement, du système de nomination jusqu’à la campagne électorale et aux positions que vous défendez comme député au Parlement. Vous êtes enserrés dans un cadre de parti qui définit en fait la façon dont vous gérez votre campagne électorale.
Je dois dire que la façon de gérer les élections ne diffère guère d’un parti à l’autre. C’est là qu’il va falloir grandir beaucoup. Trouverons-nous des partis prêts à apprendre, à apprendre réellement, pour collaborer? L’exemple qu’a donné Jane, de l’Île-du-Prince-Édouard, est très touchant. Des candidats de deux partis différents travaillaient ensemble pendant la campagne.
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Je souhaite intervenir en faveur de la représentation proportionnelle. Je m’exprime ici au nom de mes deux petites filles encore petites et, en fait, de tous les enfants et des jeunes du Canada, qui hériteront de nous, je l’espère, un système électoral meilleur que celui que nous avons.
J’ai voté à l’occasion de toutes les élections provinciales et fédérales depuis que j’ai l’âge de voter et j’ai eu l’impression, pratiquement à chaque fois, que mon vote avait été gaspillé, ou bien je me suis sentie tenu de voter de façon stratégique. Je suis une électrice frustrée qui a le sentiment d’avoir été dupée.
Il est clair que la représentation proportionnelle éliminerait ces deux problèmes. Les citoyens ne se sentiraient pas obligés de voter pour un parti ou un candidat qui n’est pas leur premier choix et chaque voix compterait. La distribution des sièges à la Chambre représenterait la volonté des électeurs — de tous les électeurs — partout au pays. Il est très vraisemblable que davantage de gens exerceraient leur droit et s’acquitterait de leur devoir de voter, sachant que leur vote peut faire la différence.
Dans un mode de scrutin à la représentation proportionnelle, la coopération indispensable entre les partis pour pouvoir légiférer déboucherait sur des lois plus représentatives de la véritable majorité des Canadiens. Il serait également moins probable que le gouvernement suivant cherche à les annuler. Il y aurait davantage de femmes, de minorités visibles et d’autochtones si les électeurs étaient amenés à se prononcer sur les élections de plus d’un seul député. Les partis désigneraient une palette plus représentative de candidats pour attirer les votes de la population canadienne caractérisée par sa diversité.
Le Canada est vraiment à la traîne des autres démocraties en matière de réforme électorale. Il est temps pour nous de choisir un mode de scrutin équitable qui donne aux électeurs la possibilité d’élire un parlement qui représente réellement leur point de vue.
Les Canadiens ont la chance de vivre dans un pays sûr et égalitaire. Nous pouvons le rendre meilleur encore — plus équitable, plus inclusif, plus progressiste — en adoptant un système de représentation proportionnelle.
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de souhaiter la bienvenue à votre Comité, ici. Nous craignions de nous voir imposer les décisions des provinces du centre, c’est pourquoi nous sommes ravis que vous veniez en visite à l’Île-du-Prince-Édouard.
Mes commentaires seront peu nombreux et simples. Je vous demande d’inviter la population du Canada à voter sur cette question très importante.
Comme on vous l’a dit, dans l’Île-du-Prince-Édouard, nous avons un plébiscite. Nous espérions avoir un référendum. Le plébiscite soulève quantité de problèmes. La complexité des questions a de quoi vous démoraliser. Nous savons tous que pour obtenir de bons résultats, la question issue de la recherche, et c’est bien de cela qu’il s’agit, doit être claire et les questions ne sont pas claires. En outre, il s’agit d’un vote préférentiel qui donnera lieu, je pense, à de nombreux bulletins nuls.
En conclusion, merci d’être venus au berceau de la confédération, je demande que tous les Canadiens se voient offrir l’occasion d’exercer leur vote démocratique.
Merci.
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Je m’appelle Judy Shaw. Je ne suis pas née sur l’Île-du-Prince-Édouard, mais j’y ai pris ma retraite sur la ferme de ma famille à St. Catherines. Avant, je travaillais pour une grosse entreprise de l’agro-industrie au Canada et en Suisse, pendant 34 ans. Mes commentaires s’inscrivent dans ce contexte.
Je tiens à vous remercier vivement pour la possibilité qui m’est donnée de parler ici et pour votre présence dans l’Île-du-Prince-Édouard, la plus belle province du Canada.
Dans mes commentaires, je m’en tiendrai à un seul aspect, à savoir la grande importance du mode de scrutin et des changements que nous pouvons y apporter. En raison de cette importance, je crois que les gens devraient être amenés à se prononcer par la voie d’un référendum ou d’un plébiscite.
J’étais très attentive tout l’après-midi mais je n’ai pas entendu parler cet après-midi du fait que les gens autour de votre Comité, de même que messieurs Russel et Brown, ont eu la possibilité de participer au Comité et d’apprendre beaucoup des discussions que vous tenez autour de cette table. Je vous en prie, ne privez pas les gens de cela. Seul un référendum ou un plébiscite leur permettra de s’exprimer.
Avec tout le respect, je considérerais comme une extrême arrogance de la part d’un comité qui a eu la possibilité d’avoir ces discussions, d’en priver les gens.
C’est tout ce que je souhaite dire et je vous remercie beaucoup.
Je souhaite simplement remercier le Comité. Je viens juste de réaliser cet après-midi que le Comité a été formé au moyen de la représentation proportionnelle, ce qui est formidable. C’est ce que veut le Canada: la mise en place d’un mode de scrutin à la représentation proportionnelle.
Je siège au sein de la fédération des travailleurs de l’Île-du-Prince-Édouard et l’on m’a demandé de prendre ici la parole au nom du Congrès du travail du Canada. Je siège également au sein de la coalition pour la représentation proportionnelle et j’ai beaucoup appris au cours de l’année écoulée sur le système électoral. Je ne vous lirai que quelques notes, étant donné que nous n’avons que deux minutes.
La devise du CTC est la suivante: « La représentation proportionnelle. Ce n’est pas compliqué. C’est ce qui est juste. » Les Canadiens ont la possibilité de choisir une nouvelle façon de prendre en compte leur vote et la forme du gouvernement qu’ils souhaitent se donner au moyen des élections. C’est l’occasion de choisir de nouvelles règles électorales qui feront que leur vote compte et que davantage de gens se persuaderont qu’il est important de participer. Les nouvelles règles permettent aux gens de voir que leur vote compte encore, même si le candidat ou le parti pour lequel ils votent ne remporte pas la victoire.
La façon la plus simple d’atteindre ce résultat c’est que le Canada se dote d’un nouveau règlement électoral semblable à ceux qu’utilisent la plupart des autres pays. Certaines des démocraties modernes parmi les plus grandes ont un système électoral reposant sur la représentation proportionnelle. On le sait, les temps ont changé. Non seulement tout le monde vote aujourd’hui, mais la plupart d’entre nous votons pour le parti politique que nous voulons voir gagner bien plus souvent que nous ne votons pour des personnes à titre individuel, encore que cela reste important.
Lorsqu’il n’y avait que deux partis politiques, les choses marchaient aussi, mais la politique canadienne d’aujourd’hui est plus diversifiée et le scrutin majoritaire uninominal n’est pas en mesure de refléter cette réalité. Et comme les votes au niveau local ne se reflètent pas dans les résultats, les gens ont le sentiment que leur vote est gaspillé et cessent de participer. Diverses études montrent que dans les pays qui continuent d’utiliser le scrutin majoritaire uninominal, un plus petit nombre de femmes et de candidats issus des minorités se font élire.
Et en matière de diversité, comme le Canada est multiculturel, nous avons réellement besoin de davantage de minorités et d’une palette de députés plus diversifiés à la Chambre des communes.
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Monsieur le président et distingués membres du Comité, mes remarques porteront exclusivement sur la campagne d’information du public qui doit précéder un plébiscite.
Lorsque vous recommanderez au Parlement du Canada la marche à suivre à cet égard, ne suivez pas, je vous prie, l’exemple de l’Île-du-Prince-Édouard. On nous a tenus dans l’ignorance. J’ai appelé le bureau du Directeur des élections de l’Île-du-Prince-Édouard, il y a une semaine environ, et l’on m’a dit qu’au mois d’octobre, chaque ménage recevrait une trousse d’information par la poste. Les élections commencent le 29 octobre. Le temps manque pour une discussion publique ou une discussion entre amis. Je pense que beaucoup de gens, comme moi, ignorent complètement les différences entre la représentation proportionnelle mixte et la représentation proportionnelle à deux députés. Le seul des cinq systèmes électoraux que je comprenne, c’est le scrutin majoritaire uninominal, le seul que j’aie jamais connu. Je le comprends et je redoute que ce soit celui que l’Île-du-Prince-Édouard choisisse au moyen de ce plébiscite, parce que nous sommes ignorants des autres méthodes. Que cela réponde à un plan des autorités ou soit le fait du hasard, je n’en sais rien, mais pour nous les différences entre ces méthodes restent aujourd’hui encore des plus fumeuses.
Nos médias nous ont laissé tomber de la belle manière. Il n’y a jamais eu, à ma connaissance, la moindre discussion sérieuse pour expliquer en quoi différent ces méthodes. Cela me déçoit profondément et je suis également très déçu que notre gouvernement ne nous ait pas donné l’occasion de nous informer sur les autres méthodes. En ce qui me concerne, ce plébiscite n’est pas du tout équitable, je pense réellement qu’il faudrait le reporter de six mois, mais cela ne se produira pas.
En tout cas, c’est tout ce que j’ai à dire.
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Je m'appelle Darcie Lanthier.
Tout d'abord, je tiens à féliciter les libéraux et même . J'ai, pendant longtemps, été une libérale fidèle, mais comme celui qui me représente à la Chambre des communes est , député de Cardigan, vous comprendrez pourquoi je ne suis plus vraiment libérale.
Cela étant, nous a dit que les élections de 2015 seraient les dernières en vertu d'un système inéquitable. C'est ce qu'il a promis. Il nous a également dit que chaque vote compterait. Il n'est pas envisageable de simplement rafistoler le système pour faire en sorte que chaque bulletin compte. Le système que je préfère est la représentation proportionnelle mixte binominale ou RPMB.
En octobre dernier, nous sommes passés d'un gouvernement conservateur stable, majoritaire, élu avec 39,6 % des voix, à un gouvernement libéral, porté par une vague rouge avec 39,5 % des voix. Au Canada, nous avons donc une majorité avec 39,5 % des voix, une majorité avec 40,8 % à l'Île-du-Prince-Édouard, à 42,5 % au Nouveau-Brunswick, à 45,7 % en Nouvelle-Écosse, à 38,6 % en Ontario, à 40,6 % en Alberta, à 41,5 % au Québec et à 44,1 % en Colombie-Britannique. Cela vous paraît-il être un système qui fonctionne pour tout le monde? Je ne le pense pas; il ne fonctionne pas pour moi.
Quand j'ai fait du porte-à-porte, une jeune personne m'a dit: « Je ne vote pas parce que le système ne fonctionne pas; je ne crois pas dans ce système. » Non, je m'efforce de faire en sorte que les gens aillent voter pour que l'on change le système. J'espère que les choses sont en train de bouger. Nous ne pouvons que l'espérer.
J'ai participé, à l'Île-du-Prince-Édouard, à chaque audience organisée par le comité local dont les membres n'ont pas le courage de rendre une décision et qui laissent entendre que la solution passe par les urnes. Une jeune personne, après avoir écouté tout ce qui s'était dit, s'est levée à la fin pour déclarer: « Je n'ai pas choisi le système actuellement en place. Pourquoi ne le changez-vous pas pour quelque chose de mieux? Essayons une nouvelle formule à deux ou trois reprises, puis, si l'on veut changer, nous pourrons organiser un plébiscite. Nous saurons alors ce pourquoi nous voterons. »
Si vous pensez que vous pouvez faire du meilleur boulot, alors faites-le. C'est pour cela que nous vous avez élu. Plus de 60 % d'entre nous ont voté pour un parti qui est favorable à la réforme électorale et à la représentation proportionnelle. Il vous incombe de passer aux actes. J'espère que c'est ce que vous allez faire.
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Bonjour. Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à l'Île-du-Prince-Édouard. C'est comme en 1864, quand les délégués du Haut-Canada et du Bas-Canada se sont réunis à Charlottetown. C'est fantastique. C'est parfait et il est tout à fait approprié que vous vous soyez déplacés ici. Alors, bienvenue à vous tous.
Je veux me faire l'écho des propos tenus par d'autres qui sont venus aujourd'hui appuyer la représentation proportionnelle.
John Nater, un peu plus tôt, vous avez parlé de vos préoccupations au sujet des circonscriptions et du fait que certains députés seraient des députés de liste, tandis que d'autres seraient élus par les électeurs de la circonscription. L'une des options, qui n'est pas prévue au programme de ce groupe d'étude, est que nous examinons ici à l'Île-du-Prince-Édouard est la représentation proportionnelle mixte binominale. Celle-ci est intéressante parce que je crois qu'elle apporte une bonne solution, je crois, aux problèmes dont vous avez parlé, puisqu'elle consiste à fusionner les circonscriptions. À l'Île-du-Prince-Édouard, par exemple, nous aurions la garantie d'avoir quatre députés. Ainsi, si nous aboutissions avec deux circonscriptions à deux députés, nous aurions quatre élus. Il ne serait pas nécessaire de doubler le nombre de députés au Canada et nous pourrions à peu près garder le même nombre.
La fusion des circonscriptions donne deux ou trois avantages. Vous réglez en partie le problème des députés élus sur une liste qui n'ont pas vraiment de compte à rendre à une région. Vous obtenez davantage de collaboration de la part des partis — ce que Marie Burge a mentionné plus tôt — et vous avez ainsi plus de collaboration entre les intervenants. Ce système permet de maintenir la représentation régionale.
L'autre problème, celui de la stabilité dans la durée, tient à ce que notre système actuel donne lieu à d'énormes basculements d'une élection à l'autre. On se retrouve avec une majorité bleue, puis avec une majorité rouge et l'on est ballottés d'un côté et de l'autre. Les défenseurs du scrutin majoritaire uninominal à un tour prétendent que cette formule donne lieu à des gouvernements plus stables, parce que les gouvernements minoritaires ne fonctionnent pas. Cela étant, Darcie vous a parlé du nombre total de votes qui représentent effectivement la population et, à terme, la formule donnerait lieu à des gouvernements stables. Si l'on permettait des gouvernements minoritaires — représentant, par exemple, 10 % de Verts, 20 % de NPD et ainsi de suite —, représentant ce dans quoi les gens croient, à l'élection suivante, il n'y aurait pas de véritable bouleversement et les choses ne changeraient pas beaucoup. Dans le temps, on se retrouverait avec une représentation stable dans le cadre d'un gouvernement minoritaire dont il a été démontré qu'il peut fonctionner et qui fonctionne dans d'autres pays.
Merci.
Je m'appelle Leo Cheverie et je suis membre de différents groupes, mais surtout du SCFP à l'Île-du-Prince-Édouard et je représente le syndicat au sein de la coalition pour la représentation proportionnelle. Le SCFP national, le plus important syndicat au Canada, est favorable au modèle électoral de la représentation proportionnelle.
Permettez-moi, rapidement, de faire un petit retour sur l'histoire parce que c'est très important. À l'époque où a été constituée l'assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard, celle-ci était essentiellement composée d'hommes blancs, financièrement à l'aise et protestants. En 1864, quand les Pères de la Confédération se sont réunis ici — j'ai d'ailleurs joué le personnage d'un de ces Pères de la Confédération —, le système n'était pas vraiment inclusif et n'était pas ouvert aux femmes ni à d'autres groupes. Nous pourrions ainsi faire un retour sur l'histoire, car même à l'Île-du-Prince-Édouard, nous avons dû déposer une contestation en vertu de la Charte des droits pour que les circonscriptions uninominales reflètent davantage la population au sein de l'assemblée législative.
Permettez-moi, par ailleurs, de vous raconter une petite histoire. Je sais que ça s'est su après coup, mais j'ai appris que le père de l'actuel , Pierre Elliott Trudeau, avait proposé au caucus néo-démocrate, à l'époque où il était dirigé par Ed Broadbent, d'opter pour la représentation proportionnelle et il lui avait demandé son appui. À cette époque, cela n'a pas débouché.
Cette proposition avait pour objet de parvenir à un Canada davantage représentatif en sorte qu'à la faveur de l'élection de députés un peu partout au pays, il y aurait eu des libéraux en Alberta et des conservateurs ou d'autres partis sous-représentés au Québec. Tout cela découlait d'une vision, celle d'un système qui puisse mieux représenter toute la population, partout au Canada. C'est pour cela que Pierre Trudeau avait fait cette proposition.
Nous ne devons pas perdre cela de vue. Je pense aussi que, s'agissant de RPM et de la tenue d'un plébiscite ou d'un référendum, Brenda a fort bien expliqué ce qui s'est produit dans les deux seuls pays où cette formule a été appliquée: la Suisse et la Nouvelle-Zélande.
J'ai aussi rencontré Darren Hughes, membre de la Electoral Reform Society de Londres, au Royaume-Uni, qui est un ancien parlementaire néo-zélandais. Il a expliqué que les résultats obtenus par ces deux pays sont uniques en ce sens qu'aucun gouvernement n'a jamais été constitué par un seul parti ayant reçu moins de voix que les autres. Il n'est pas favorable à la tenue d'un référendum ou d'un plébiscite. Il estime que ce ne serait pas une façon de progresser et il a cité l'exemple de la Nouvelle-Zélande, tout à fait unique d'après les résultats obtenus par ce pays. Je ne pense donc pas que les référendums ou les plébiscites soient une solution.
Au nom de la saine collaboration et de la démocratie que nous avons — et à la fois Josh et Marie en ont parlé —, je crois que nous devons changer la nature de la politique pour faire en sorte qu'elle soit davantage inclusive, qu'elle prenne en compte davantage de voix, et il doit s'agir d'une politique rassembleuse qui permette de résoudre des problèmes collectivement, qu'il s'agisse de changements climatiques ou autres. La polarisation extrême ne favorise pas la santé de la démocratie et a plutôt pour résultat de détourner les électeurs.
Voyez comment réagissent les jeunes qui constatent ce qui se produit. Nous essayons d'inciter les gens à être davantage engagés, et je sais qu'il y a bien des exemples de réussite dans le monde. Par exemple, on constate la multiplication des modèles de budgétisation participative selon lesquels toute la population contribue à établir le budget, plutôt que...
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Merci beaucoup au comité de m'avoir invitée à témoigner ce soir.
Je vais vous entretenir de trois sujets, mais dans les cinq minutes qui me sont imparties, je n'aurais vraiment le temps que de faire justice à l'un d'eux. En terminant, je vous mentionnerai les deux autres sujets si vous le désirez et vous pouvez me poser des questions à ce sujet. Ne vous gênez pas.
Je veux donc vous parler de la représentation proportionnelle mixte binominal, ou la RPMB, imaginée par Sean Graham qui, d'après ce que je crois savoir, vous a fait un excellent exposé à ce sujet, en Alberta, la semaine dernière.
Vous me permettrez, tout d'abord, de vous parler de ce que j'aime au sujet de la RPMB et de la raison pour laquelle j'ai décidé de prendre position en faveur de ce modèle qui est l'une des possibilités envisagées dans le futur plébiscite provincial et qui a déjà fait sa marque, puisqu'il apparaît sur les bulletins à l'Île-du-Prince-Édouard.
Deuxièmement, je vous expliquerai comment la RPMB a été accueillie par la population de l'île à la faveur du travail que nous effectuons.
Voici les quatre principales raisons pour lesquels j'affectionne la représentation proportionnelle mixte et qui font que, selon moi, ce mode de scrutin est un choix excellent, pas seulement pour l'Île-du-Prince-Édouard, mais pour tout le Canada.
Premièrement, il s'agit d'un système strictement proportionnel; toutefois, il repose entièrement sur des candidats aux élections dans la circonscription. La RPM à liste ouverte et le VUT correspondent tout à fait à mes valeurs personnelles, mais je sais que, pour beaucoup, toute forme de liste régionale caractéristique de la RPM et du VUT, qui donnent lieu à un parlement à deux paliers, font problème. Cela est particulièrement vrai dans le cas de ceux et de celles qui attachent une grande importance à la notion de responsabilité envers les collectivités locales. La RPMB est un système proportionnel qui répond à ces critères.
Deuxièmement, la RPMB favorise la diversité dans les petites régions géographiques. À de nombreuses reprises aujourd'hui, des témoins vous ont dit qu'il n'est pas normal que le Parti conservateur ait été entièrement balayé des provinces de l'Atlantique bien qu'il ait reçu 40 % des voix à l'échelon fédéral. Dans la même veine, quand on songe à la répartition des sièges en vertu du scrutin majoritaire uninominal à un tour, au Canada, aux États-Unis, dans mon pays d'origine, l'Australie pour la chambre basse, et au Royaume-Uni, force est de constater que des régions entières sont peintes en bleu ou en rouge et que cela ne reflète pas la diversité des sensibilités politiques locales.
Je ne vis au Canada que depuis quelques années — trois ans ici, deux à Montréal et un an et demi à l'Île-du-Prince-Édouard —, j'ai appris que les Canadiens apprécient énormément la diversité que devrait traduire leur système électoral à l'échelle du pays, mais aussi au niveau des collectivités qui élisent nos représentants.
Avec la représentation proportionnelle mixte, la diversité est visible dans chaque petite région géographique et pas uniquement dans les grandes régions. Avec la RPM, chaque circonscription locale serait représentée par deux candidats qui, selon toute vraisemblance, seraient issus de deux partis différents. Autrement dit, davantage d'électeurs à l'échelon local seraient satisfaits des résultats qu'en fonction du système actuel.
Voici, très rapidement les quatre autres raisons pour lesquelles j'apprécie la représentation proportionnelle mixte. Ma liste est longue, mais je ne vais vous donner que les quatre principales. Théoriquement, la RPM pourrait permettre que l'assemblée législative soit entièrement composée de candidats indépendants. À ma connaissance, il n'existe pas d'autre système proportionnel donnant cette possibilité. Il faudra sans doute attendre un demi-siècle ou tout un siècle avant que cela se réalise, mais je pense qu'il s'agit d'une caractéristique théorique intéressante de ce mode de scrutin. Enfin, le mode scrutin est excessivement simple dans le cadre de la RPM, puisqu'il suffit d'apposer un seul X.
Deuxièmement, laissez-moi vous parler de l'accueil que la population à l'Île-du-Prince-Édouard a réservé à la RPM.
Depuis que je travaille au sein de l'équipe d'action de la RP, que j'ai sondé, et depuis que je suis employée de la Coalition pour la RP à l'Île-du-Prince-Édouard, je me suis entretenue en personne avec des centaines de résidents de l'île, dans la rue et sur le pas de leur porte, au sujet du prochain vote provincial. Eh bien, je suis très heureuse de vous dire que la plupart de ces personnes qui préfèrent la représentation proportionnelle n'ont pas de préférence particulière quant au modèle à obtenir. J'ai trouvé intéressant de m'entretenir avec des gens qui ne s'objectent pas aux principes de la proportionnalité, mais qui ne sont pas à l'aise avec certaines particularités de tels ou tels modèles proportionnels.
Par exemple, permettez-moi de vous rapporter les propos, qui ont été publiquement consignés, de Sidney MacEwen et de Brad Trivers, deux députés provinciaux, progressistes-conservateurs, sur l'île. Tous deux ont publiquement déclaré qu'ils sont favorables soit à la représentation proportionnelle mixte, soit au scrutin majoritaire uninominal à un tour, pour le plébiscite annoncé, mais pas pour la représentation proportionnelle mixte. Pourquoi?
M. MacEwen est cité dans un récent article de la CBC. Voici ce qu'il dit:
D'abord et avant tout, le député provincial est élu dans sa circonscription [...] Le député provincial ou fédéral doit être redevable à ses électeurs [...] Avant que je ne me lance en politique, j'aurais pu penser que le système de représentation proportionnel mixte est bon. Maintenant, à l'analyse, j'estime qu'il crée deux classes de députés qui ne sont pas directement redevables aux électeurs et, lors des élections suivantes, les députés n'ont pas à faire du porte-à-porte ni à rendre des comptes au sujet des décisions qu'ils auront prises en chambre.
On peut être ou pas d'accord avec ce point de vue, et personnellement, j'ai à redire sur certains points soulevés ici. Personnellement, je suis tout à fait en faveur de la RPM, mais je sais qu'il y a des gens, comme M. MacEwen, qui ne parviennent pas à se retrouver dans ce modèle parce qu'ils tiennent fermement aux principes de l'appartenance aux collectivités locales.
Je dirais que la RPMB est une façon de rassurer ceux qui tiennent aux principes de la reddition de comptes à l'échelon communautaire pour les amener à appuyer un modèle de représentation proportionnelle.
Je m'arrêterai sur ces premières remarques. Je suis tout à fait convaincue que la RMPB pourrait recueillir une majorité d'appuis, pour ne pas dire qu'elle pourrait faire le consensus au sein de votre comité. Je serai heureuse de répondre aux questions portant sur les détails techniques ou sur les valeurs de la RMPB, de même que sur les deux autres thèmes que j'ai mentionnés. Il y a la question de la tenue d'un référendum au Canada et de la raison pour laquelle, personnellement — puisque je suis un des administrateurs de la campagne pour le plébiscite à l'Île-du-Prince-Édouard —, j'estime que cela serait une terrible idée. Je serai aussi heureuse de vous répondre au sujet des caractéristiques du système électoral australien, pays dont je suis originaire, en ce qui concerne le vote préférentiel majoritaire, le vote obligatoire ou VUT, au sénat australien.
Merci.
La PEI Coalition for Women in Government remercie le Comité spécial de lui donner l'occasion de comparaître ce soir comme témoin. Le fait de comparaître à ce sujet pendant le Mois de l'histoire des femmes revêt une signification particulière.
Question de contexte, la PEI Coalition for Women in Governement est une coalition multipartisane qui regroupe des particuliers et des organisations et qui a pour mandat d'accroître les possibilités pour les femmes de se faire élire à tous les niveaux du gouvernement ici, à l'Île-du-Prince-Édouard. Il importe de souligner que ce n'est pas d'hier que la coalition participe à la réforme électorale, spécialement en ce qui a trait à la représentation proportionnelle au niveau provincial ici. Notre mémoire porte spécifiquement sur la possibilité d'une plus grande accessibilité et inclusion des femmes dans des groupes sous-représentés des systèmes électoraux.
Nous savons que les femmes composent plus de la moitié de la population canadienne et de celle de l'Île, mais qu'elles sont sous-représentées aux deux paliers de gouvernement. Même si le nombre de femmes élues à la Chambre des communes en 2015 est sans précédent, le pourcentage de députées est de 26 %. Si le système en vigueur n'est pas modifié, il faudra plus ou moins 90 ans pour atteindre la parité hommes-femmes au niveau fédéral. Les chiffres sont encore plus préoccupants à l'échelle provinciale, les femmes représentant tout juste 14,8 % des députés de l'assemblée législative ici, à l'Île-du-Prince-Édouard. Les femmes peuvent influer de façon importante sur le discours politique à condition de ne pas être qu'une poignée, d'après l'Organisation des Nations unies, pour qui la masse critique de femmes au gouvernement correspond à 33 %, ou un tiers.
L'histoire et les exemples démontrent que le nombre de femmes au gouvernement n'augmentera pas de son propre chef. Pour y arriver, il faut déployer un effort concerté et soutenu et faire appel à diverses approches portant aussi sur les obstacles structurels et systémiques, dont le système électoral.
Le plus gros obstacle, selon nous, c'est d'abord de faire inscrire le nom des femmes au scrutin. Les partis politiques, sur les scènes provinciale et fédérale, ne mettent tout simplement pas assez de femmes en candidature pour faire un changement substantiel. Le nombre de candidates d'un parti à l'autre varie aussi considérablement. Depuis toujours, les plus petites formations politiques présentent plus de femmes, mais cela ne se traduit pas par une hausse du nombre de femmes élues dans le système actuel.
Même si nos travaux ont toujours porté sur la collaboration avec chacune des femmes et les partis politiques, il demeure indéniable que tout le système électoral a besoin d'une rénovation en profondeur pour garantir une démocratie vraiment représentative dans laquelle les représentants élus témoignent de la diversité de la population.
En jetant un coup d'oeil aux démocraties dans lesquelles la proportion de femmes est la plus équilibrée, nous constatons que la plupart ont une certaine forme de représentation proportionnelle. Presque tous les principaux pays énoncés dans l'Union interparlementaire ont recours à une certaine forme de représentation proportionnelle.
Les systèmes électoraux proportionnels contribuent à élire plus de femmes parce que les formations élues sont plus diversifiées. Dans certains systèmes proportionnels, il incombe aux partis de dresser une liste fermée ou ouverte de candidats. Ainsi, les partis sont davantage enclins à examiner la liste dans son ensemble selon le sexe, la diversité et peut-être la région et un équilibre entre ces identités; un effet de contagion est plus probable avec un système proportionnel. La contagion est un processus dans lequel les partis adoptent des politiques ou pratiques mises de l'avant par d'autres partis politiques. Les systèmes électoraux proportionnels comprennent d'habitude des formations plus petites dont la liste de candidats est plus diversifiée, ce qui inspire alors les autres partis à s'assurer que leur liste est aussi représentative de la population. C'est ce qui se passe à l'Île-du-Prince-Édouard et au Canada où les formations plus petites mettent depuis toujours plus de femmes en candidature que les partis plus grands et dominants.
Conformément aux travaux de recherche du politologue Arend Lijphart, la représentation proportionnelle a un effet positif sur le nombre de femmes élues au gouvernement. Par exemple, il a découvert que les pays ayant recours à des systèmes proportionnels élisent au Parlement 8 % plus de femmes que les systèmes majoritaires. Comparativement à la récente élection fédérale, pendant laquelle le nombre de femmes élues à la Chambre des communes a augmenté d'un modeste 1 %, le Canada se rapprocherait beaucoup plus de la parité hommes-femmes avec un saut de 8 % à ce chapitre.
Si on s'arrête aux démocraties dans lesquelles la proportion de femmes est la plus équilibrée, on constate que la plupart ont une certaine forme de représentation proportionnelle. Le Canada a la chance unique de se doter d'un nouveau système électoral proportionnel conçu avec des lentilles pour les sexes et la diversité afin de mieux tenir compte des besoins de notre population de plus en plus diversifiée.
Pour terminer, nous tenons à vous remercier de nous avoir donné l'occasion de collaborer à votre processus et nous avons hâte d'en connaître le dénouement.
Merci.
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Ce qui m'intéresse, c'est l'engagement civique et la question du vote obligatoire s'y raccorde très bien tout comme avec les échanges que vous avez au sujet de la réforme électorale, car à mon avis, l'un des objectifs visés consiste à renforcer l'engagement civique parmi les Canadiens, le système en vigueur n'incitant, pas, en théorie, de nombreux Canadiens à croire que leur vote compte ou qu'ils ont une voix.
Qu'est-ce que le vote obligatoire et pour quelle raison est-il à l'étude? En théorie, d'après ce que je comprends, le fait de voter est plus qu'un droit, c'est un devoir et les gens ont parfois besoin d'un petit coup de pouce pour se convaincre de respecter ce devoir. Ce que l'on prétend, c'est que dans des systèmes comme le nôtre, il y a disproportion, ou distorsion si vous le voulez, dans la population qui vote à une élection quelconque. Les personnes plus âgées votent davantage que les plus jeunes, les plus scolarisées plus que les moins scolarisées et les mieux nanties plus que celles qui ne le sont pas autant. Ainsi, notre système politique favorise d'habitude ces groupes au désavantage de ceux qui ne votent pas.
Pour poursuivre la logique, si le vote devient un devoir et est donc obligatoire, cela suffit pour inciter les groupes qui ne votent pas à le faire maintenant, ce qui permettrait une meilleure distribution du vote socioéconomique dans le public.
Je vais laisser Anna en parler si elle le veut bien, mais les systèmes dans lesquels le vote est obligatoire, comme en Australie, la sanction pécuniaire n'est pas énorme. Il s'agit d'environ 20 $ si une personne ne vote pas et il y a toujours moyen de le justifier. Ce n'est pas très difficile.
Parfois, on compare le vote obligatoire à des choses comme la législation sur la ceinture de sécurité. Il y a eu une vaste campagne publique pour nous obliger tous à boucler notre ceinture. Je me souviens de ne pas l'avoir fait jusqu'à ce que ça devienne obligatoire. Si vous demandez aux gens quel est le montant de l'amende pour ne pas porter la ceinture, je suis prêt à parier que la plupart ne le savent pas. Ils acceptent tout simplement le fait que nous sommes censés la porter. Tout semble très bien.
Cependant, ceci dit, je ne suis pas en faveur du vote obligatoire et j'espère que le Comité ne recommandera pas un système du genre. Je crains que nous passions à côté de l'essentiel. Certes, le vote est un devoir civique et en soi, une forme d'engagement civique, mais c'est aussi une mesure, un indice de l'engagement de la collectivité. Autrement dit, avec le vote obligatoire, nous risquons d'oublier ou de masquer ceux qui ne votent pas pour des raisons autres que simplement l'absence d'Incitatifs. Je vais suggérer des raisons pour lesquelles, à mon avis, les gens ne votent pas et le taux de participation est en baisse.
En passant, c'est un peu ironique d'aborder ce sujet ici à l'Île-du-Prince-Édouard, car notre taux de participation aux élections provinciales est habituellement le plus élevé au pays, normalement autour de 85 %. J'aimerais toutefois vous dire qu'à mon avis, les gens ne votent pas parce qu'avec le temps, ils en sont arrivés à la conclusion que les élections ne font pas une grande différence. Autrement dit, ils estiment que les résultats ne sont pas très différents des précédents, que les choix ne sont pas valides à leurs yeux ou que leur vote ne compte pas. Le système électoral en a fait décrocher plus d'un.
En conclusion, si ce Comité va se pencher sur la réforme électorale, j'espère sincèrement qu'il ne perdra jamais de vue la question de l'engagement civique qui, je crois, doit être l'objectif principal de toute amélioration que vous pourrez recommander ou voulez apporter.
Merci beaucoup.
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Je suppose que la meilleure réponse, c'est de réfléchir à ce que je suis et aux propos des représentants de la P.E.I. Coalition for Proprotional Representation que vous avez entendus aujourd'hui.
Je suis une spécialiste des changements climatiques et de l'énergie renouvelable. J'ai travaillé pendant 10 ans sur ce dossier. Au cours de la dernière année, j'ai délaissé ce dossier et j'ai consacré tous mes efforts et toute mon énergie à cette question tout comme les parties prenantes de la Coalition for Women in Governement, de Condition féminine Canada, du Council of People with Disabilities, de la Fédération du travail, du SCFP et de l'Institut Cooper, tous ces gens qui s'efforcent vraiment de faire progresser la justice sociale et la durabilité environnementale.
Nous pensons tous, nous de la coalition, que l'actuel système majoritaire uninominal à un tour nuit à l'évolution de ces dossiers et nous sommes disposés à réserver du temps que nous devrions consacrer à faire avancer chacun de ces enjeux pour essayer de réparer ce système. Si le gouvernement fédéral tient un référendum, il se passera à l'échelle nationale exactement ce qui s'est produit ici, une campagne à laquelle j'ai consacré littéralement un an mis à part le fait que j'ai un fils de neuf mois.
Je ne sais pas si nous réussirons. Tant de facteurs interviennent. Nous travaillons si fort. Nos bénévoles font du porte-à-porte; ils prennent les gens en photo, leur explique la différence entre ce pour quoi nous avons voté. et ce que nous avons. Notre groupe manque sérieusement de ressources, mais ça prend tellement de temps pour faire avancer ces autres enjeux.
Si vous voulez tenir un référendum au Canada, je veux que vous sachiez tous que vous amputeriez sérieusement les progrès réalisés au chapitre de la justice sociale. Vous avez la capacité de simplement prendre une décision en comité et ainsi libérer les ressources de tous... Il ne s'agit pas seulement des frais pour les contribuables, il s'agit aussi du temps que les intervenants devraient prévoir pour mener les campagnes et sensibiliser les Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
J'y crois fermement.
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Voilà une question piège bien sournoise.
À mon avis, une des choses difficiles à comprendre pour les gens au début est que, dans la plupart des circonscriptions, quel que soit le parti le plus populaire et quel que soit le deuxième parti le plus populaire, les deux auront des représentants élus, et c’est formidable parce que cela veut dire que beaucoup d’électeurs seront satisfaits. Si le premier candidat élu obtient 40 % des voix et le second, 30 % des voix, cela veut dire que, dans cette circonscription, 70 % des électeurs sont représentés, ce qui est un bon résultat.
Dans le cadre de la proportionnelle plurinominal, il arrive parfois, mais dans une minorité de circonscriptions, que ce soit le premier et le troisième candidat ou même le premier et le quatrième candidat qui soient élus. On peut imaginer que les gens de la circonscription seront perplexes et fâchés, mais je pense que c’est compréhensible à cause de l’équilibre à l’échelle provinciale. Si des gens votent pour le deuxième candidat et si celui-ci ne gagne pas, ce sera parce que le parti de ce second candidat a obtenu des sièges dans un endroit où il a obtenue de meilleurs résultats dans la même circonscription, et que ce sont les troisième et quatrième candidats qui seraient le mieux placés pour représenter ce parti à l’échelle de la province.
Ce qu’il y a d’intéressant dans le système proportionnel plurinominal, c’est que les circonscriptions où cela arrive changent d’une élection à l’autre. Il n’y a pas de circonscription géographique systématiquement désavantagée au fil du temps. Il se peut qu’une circonscription élise le premier et le troisième candidat à telle élection, mais le premier et le second à l’élection suivante.
Quand je me suis familiarisée avec le système proportionnel plurinominal et que j’ai vraiment examiné et étudié les modèles, j’en ai conclu que c’est, de loin, le système le plus solide qui soit. J’ai passé un certain nombre d’années à travailler sur la politique climatique dans différents pays, et je me disais « Quel serait mon système électoral idéal? ». J’en avais une idée générale. Quand j’ai pensé à participer au processus provincial, je me disais que je parlerais de cette idée générale, mais ensuite j’ai lu les autres exposés et je suis tombée sur le rapport de Sean. Je me suis dit qu’il avait écrit exactement ce que j’aurais écrit si j’avais eu deux ans pour faire des recherches, en rendre compte, élaborer un système et tester le modèle sur le plan mathématique.
Je pense que c’est un système très solide. Les faiblesses du système proportionnel plurinominal sont très légèrement comparables à celles d’autres systèmes proportionnels. Tous les systèmes proportionnels, tous, ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais le système proportionnel plurinominal est celui qui a le moins de faiblesses.
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Parfait. J’essaie de comprendre les facteurs de motivation et/ou les obstacles et de trouver les moyens de surmonter ces obstacles. Je pense qu’il faut une combinaison de moyens. La solution magique sera une combinaison de choses qui permettront d’accroître la participation des femmes.
Je suis curieuse de savoir combien de jeunes femmes se présentent. C’est un problème doublement complexe.
À la dernière élection, et j’en ai parlé à Elizabeth, le Parti vert a présenté une candidate dans la circonscription voisine de la mienne. Elle a eu 18 ans le jour de l’élection. Il a d’ailleurs fallu vérifier si elle avait le droit de se présenter, mais elle s’est présentée à l’élection fédérale. La plus jeune candidate de toute l’histoire à se présenter à une élection fédérale s’appelle Cassandra Poitrasin, candidate dans la circonscription de Longueuil—St-Hubert, voisine de la mienne. Qu’elle soit félicitée de son audace.
Je pense que c’est un double défi que d’inciter les jeunes non seulement à voter, mais à présenter leur candidature.
Nous avons entendu d’autres témoignages — j’adore faire cela, parce que les gens me lancent des regards assassins — sur les candidats et députés bien mâles, bien pâles et bien banals. Il fallait que je le dise, John.
En tout cas, on a entendu cela. Comment obtenir un peu plus de diversité à la Chambre? Avez-vous des conseils sur les moyens de s’y prendre? On pourrait appliquer la même méthode, les mêmes tactiques que pour les femmes pour inciter les jeunes et les membres des minorités visibles, les handicapés et les Autochtones à présenter leur candidature. Avez-vous des remarques à ce sujet? Ensuite, je voudrais qu’on parle du vote obligatoire.
En Australie, la chambre basse utilise le scrutin préférentiel. Au sujet du scrutin préférentiel, je pense qu’il est important de se rappeler que, oui, c’est sûr, l’électeur se sent mieux quand il vote parce qu’il n’a pas besoin de voter stratégiquement, mais c’est le seul problème que ce système permet de résoudre comparativement au système majoritaire uninominal, où on écrit un simple X. On n’a pas besoin de voter stratégiquement. On peut énumérer les partis par ordre de préférence, et c’est une représentation fidèle de ce que souhaitent les électeurs.
En Australie, ça donne systématiquement lieu à une situation où des gens ne voient jamais leur vote préférentiel compter. Ça crée une inégalité entre différents électeurs. Le vote préférentiel de certains électeurs compte et, pour d’autres, ce sera toujours leur second, troisième ou quatrième choix qui comptera.
Je pense que l’inégalité ainsi créée est injuste. Ça reste un système où le gagnant emporte toute la mise. Il y a des gagnants et des perdants. Il se trouve que certains électeurs sont gagnants: « Super, j’ai gagné mon élection ». Mais d’autres n’auront plus qu’à ronger leur frein: « Mon candidat a perdu ». Avec la représentation proportionnelle, tous les votes comptent au même titre.
Je crois qu’il faut écarter le scrutin préférentiel. Les cinq valeurs qui animent ce comité convergent vers la représentation proportionnelle. Je propose de discuter du type de représentation proportionnelle que nous examinons.
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Merci à tous d’être ici aujourd’hui.
Professeur Desserud, merci d’avoir éclairé la question de la participation des citoyens et des électeurs.
Je n’arrive pas à déterminer exactement ce qu’il faudrait pour inciter les gens à voter. La baisse de la participation électorale est un problème qui affecte toutes les démocraties libérales. En Allemagne, le système proportionnel mixte connaît un déclin systématique; en Irlande, même chose pour le système du vote unique transférable; au Japon, même chose pour le système proportionnel mixte; aux Pays-Bas, même chose pour le système proportionnel; en Nouvelle-Zélande, même chose après une légère hausse à la première élection dans le cadre du système proportionnel mixte; en France, même chose avec le système majoritaire à deux tours ou le système pluraliste, appelez ça comme vous voudrez; et même chose aux États-Unis et au Canada. Partout, la participation électorale est sur la pente descendante.
Les données dont nous disposons donnent à penser que l’adoption d’un système proportionnel pourrait faire augmenter la participation de 3 %. Dans son témoignage, André Blais estime que le vote stratégique, bien qu’il soit réduit dans un système différent, renvoie à une autre considération. Les citoyens expriment plus justement leur opinion, mais leur satisfaction générale à l’égard de la démocratie n’en est pas nécessairement améliorée, et les gouvernements, même s’ils représentent un point de vue plus diversifié au Parlement, ne traduisent pas nécessairement les orientations politiques que favoriseraient en moyenne les électeurs.
Que faire?
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Merci à nos témoins. Je suis désolé de ne pas avoir pu venir plus tôt. Je devais régler certaines choses chez moi.
Monsieur Desserud, je pense que, quand vous parlez de match concernant la période de questions, c’est encore plus approprié que vous ne l’auriez peut-être voulu.
Je tiens aussi à vous mettre en garde concernant l’étapisme du changement et l’idée d’apporter un petit changement à la fois. Ça fait presque 100 ans qu’on examine cette question, et rien n’a été fait au Parlement. Ça fait un siècle que le Parlement revient régulièrement sur cette question.
Il me semble qu’il y a maintenant urgence. Si on a l’occasion d’avoir un gouvernement qui a promis clairement de changer le système majoritaire uninominal à un tour, on devrait saisir cette occasion et décider de la meilleure solution possible tout de suite. Je ne sais pas quand reviendra la prochaine possibilité de réforme et je pense donc qu’on devrait trouver un consensus et viser la meilleure solution possible.
Vous avez aussi parlé de la collégialité du comité. Certains comités fonctionnent comme ça, d’autres non. Je ne sais pas si vous savez, mais ce comité est fondé sur une représentation proportionnelle des votes à la dernière élection, de sorte que tout ce qui est fait passe par un minimum de conversation entre tous les partis. Personne ne peut imposer d’orientation. J’ai participé aux travaux de comités de gouvernements minoritaires et de gouvernements majoritaires. La différence est incroyable, du point de vue de l’expérience d’un député aussi bien que du point de vue de la population: il est arrivé qu’on nous refuse d’inviter des témoins ou de faire une tournée, etc. Je pense que notre premier modèle fonctionnel de la proportionnalité est ce qui se passe ici aujourd’hui autour de cette table. Je pense que c’est peut-être aussi dû aux personnalités présentes, mais je ne pense pas que ce soit seulement ça. C’est plus que ça.
Je n’ai pas passé beaucoup de temps dans d’autres comités à discuter du vote obligatoire et je dois dire que ma première inclination serait négative, simplement à cause du ton, du message que, si on ne vote pas, on sera puni. La punition est quelque chose que nous appliquons à peu de choses: les impôts, les excès de vitesse et autres choses aussi charmantes. Nous voulons que le vote soit un geste d’émancipation et que le droit de vote soit aussi un choix.
Je pose la question, peut-être à vous, madame Keenan, et ensuite à M. Desserud.
Suivons cette logique: que la version longue du recensement, quand elle n’était pas obligatoire, n’est pas représentative du Canada. On n’avait pas besoin d’un échantillon représentatif. C’était un échantillon de volontaires. Notre système électoral est aussi un échantillon de volontaires. On peut donc affirmer qu’il n’est pas entièrement représentatif.
Dans notre système, les électeurs surreprésentés sont les hommes blancs plus âgés, n’est-ce pas? Nous savons qu’ils sont disproportionnellement plus nombreux que les autres groupes à voter, et il est donc évident que nous élisons des représentants qui ne ressemblent pas à l’ensemble du Canada. Je vais donc me faire l’avocat d’une exploration du vote obligatoire, mais sous forme incitative et non punitive. Qu’en pensez-vous, monsieur Desserud? Excusez-moi si ces questions ont déjà été posées.
Je veux vous dire que plus les travaux du Comité progressent, plus je deviens un fervent adepte du vote obligatoire. J'aime de plus en plus les arguments que j'entends à ce sujet. Je crois que nous réglerions ainsi une bonne partie des problèmes quant à la participation citoyenne et à l'inégalité des classes sociales. De fait, les politiciens ne tiennent pas compte d'une certaine classe sociale, étant donné que les gens qui en font partie votent en moins grand nombre. Je ne veux pas revenir sur ce sujet, mais je tenais à le souligner. Plusieurs en ont parlé.
Ma première question s'adresse à vous, madame Wilson, et elle a trait aux moyens que nous pourrions utiliser pour que plus de femmes aillent voter.
La plupart des gens qui nous parlent du mode proportionnel sont d'avis que cela favoriserait l'élection d'un plus grand nombre de femmes au Parlement. De leur côté, des experts nous disent que cela n'aurait aucune influence et qu'il faut plutôt mettre en place des mesures incitatives.
Des gens ont suggéré l'utilisation des listes, ouvertes ou fermées. Nous pourrions mettre en place des mesures qui obligeraient les partis politiques à inscrire sur ces listes le nom de femmes. Cela pourrait assurer une certaine représentation féminine au Parlement, dans le cas où d'autres candidates dans les circonscriptions n'auraient pas été élues.
Si on a ce pouvoir d'inscrire des candidatures féminines sur les listes, pourquoi ne pourrait-on pas tout simplement mettre en place des mesures qui obligeraient les partis à présenter 50 % de candidatures féminines, et ce, sans même changer le mode de scrutin? J'ai de la difficulté à voir un lien entre le mode de scrutin et le pourcentage de femmes élues. S'il est possible de mettre en place ces moyens dans le cadre du mode proportionnel, pourquoi ne pourrait-on pas le faire dans le cadre du mode actuel?
J'aimerais entendre votre opinion à cet égard.
Ma prochaine question s'adresse à Mme Keenan.
J'étais très étonné de votre commentaire selon lequel un référendum ferait reculer le progrès. Je ne sais pas si ce sont les termes exacts que vous avez utilisés.
Le professeur Rémy Trudel, à Montréal, au Québec, nous a parlé du référendum comme d'un outil puissant de pédagogie, d'information et d'éducation de la population. En fait, nous l'avons vécu au Québec lors des référendums au sujet de la séparation. On entend beaucoup dire que seule une petite proportion de la population est intéressée par ce sujet. Vous avez dit vous-même que vous et des organismes aviez mis toute votre énergie durant un an à essayer de sensibiliser les gens.
Le résultat d'un référendum ne serait peut-être pas celui qu'on voudrait, parce qu'il y a toujours un risque, mais il me semble que c'est une occasion incroyable d'informer et d'éduquer les gens. Les partis politiques et les organisations auraient, tous ensemble, les moyens financiers pour réellement sensibiliser les gens. Ce serait mieux que de changer le mode de scrutin pour le simple plaisir de changer le mode de scrutin.
N'êtes-vous pas d'accord sur cette affirmation?
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J'aurais dû amener une copie d'un bulletin de vote du scrutin proportionnel binominal, mais je crois que Sean Graham vous en a remis une la semaine dernière en Alberta.
Les partis peuvent présenter soit un seul candidat, soit un candidat principal et un candidat secondaire. De plus, on peut ajouter aux bulletins de vote le nom des candidats indépendants, exactement comme nous le faisons à l'heure actuelle. Nous avons quatre partis ainsi qu'un ou deux candidats indépendants. Dans le système de scrutin proportionnel binominal, on peut élire un candidat indépendant tout comme nous le faisons dans notre système majoritaire uninominal. Si le candidat gagne le siège, mais qu'un candidat indépendant gagne aussi ce siège juste après le premier candidat, il peut obtenir le deuxième siège de cette circonscription.
On réduit ainsi les obstacles qui empêchent les candidats indépendants de se faire élire. Si vous avez deux candidats indépendants qui gagnent le premier et le deuxième vote populaire, alors vous aurez deux candidats indépendants dans ce siège.
La façon dont je comprends la représentation proportionnelle mixte — je ne veux pas le dire, je pourrais me tromper —, les candidats indépendants peuvent se présenter pour obtenir le siège de leur circonscription, et il est plus compliqué de les présenter sur des listes ouvertes. Il est possible de le faire. Dans le cas du système de vote transférable unique, nous savons que le bulletin de vote est très complexe. On peut y inclure les candidats indépendants, mais il est très rare qu'ils se fassent élire.
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Quand je faisais du porte-à-porte pour la dernière élection, bien des gens m'ont parlé des députés qui se rendaient disponibles pour parler à leurs électeurs. Je n'y avais pas beaucoup pensé avant de me lancer en campagne, mais j'ai vite compris que les gens y tiennent beaucoup. Ils veulent voir leur député dans les rues de sa circonscription. Ils ne veulent pas que nous disparaissions à Ottawa pour réapparaître à leur porte pendant la prochaine campagne électorale. Ils veulent savoir où nous sommes.
Comme vous le disiez tout à l'heure, initialement je pensais que je ne serais pas attachée à une circonscription. Je pensais représenter le point de vue politique d'un parti en participant à la prise de décisions politiques. Il est évident que nous aimons cela et que c'est ce qui nous pousse à faire campagne, mais j'ai découvert cette tout autre couche, cette relation que nous entretenons avec les gens pour les aider à résoudre les problèmes face au gouvernement fédéral auxquels ils se heurtent dans leur vie quotidienne. Dans certaines collectivités, les gens ont parfois plus de peine à comprendre le système et se fient plus à leurs députés que dans d'autres.
Je suis une députée très attachée à ma circonscription. J'y travaille beaucoup. Avant d'être élue, je ne savais pas qu'il y avait tant de travail à accomplir. Je n'étais jamais allée au bureau de mon député pour lui parler d'un problème. Et puis j'ai découvert que le nombre de personnes qui ont des problèmes est incroyable! Des tonnes et des tonnes de gens! J'espère qu'un jour nous en arriverons à corriger la bureaucratie de manière à ce que les gens ne se heurtent plus à ces problèmes, mais tel qu'elle se présente à l'heure actuelle, les gens ont besoin que leur député au Parlement se tienne très près d'eux pour les aider.
J'aime voir les députés entretenir cette relation. Évidemment que dans les grandes circonscriptions, les gens ne savent souvent même pas où se trouve le bureau de leur député. Je crois que cela cause un problème. Quoi qu'il en soit, je ne sais plus où je voulais en arriver en parlant de cela, mais j'ai vraiment trouvé votre citation intéressante. À mon avis, un grand nombre de Canadiens tiennent beaucoup à cette valeur, et initialement ils n'en sont eux-mêmes pas conscients.
Madame Wilson, vous avez parlé de la représentation des femmes ici à l'Île-du-Prince-Édouard en disant que vous ne saviez pas vraiment pour quelles raisons elles ne se présentent pas aux élections fédérales, mais que vous avez quelques statistiques provinciales qui expliqueraient peut-être cela. Je viens de l'Ontario, qui affiche de meilleurs taux que la moyenne fédérale. Notre taux de représentation des femmes s'élève à 35,5 %. Que se passe-t-il à l'Île-du-Prince-Édouard pour que les taux soient différents de ceux de l'Ontario malgré le fait que le système soit le même dans les deux provinces?
Je remercie ce groupe de témoins. Vos témoignages étaient très intéressants. Je crois que la réaction des membres du Comité indiquait que tout ce qui s'est dit aujourd'hui était extrêmement intéressant.
Merci, madame Keenan, de nous avoir expliqué le scrutin proportionnel binominal. Nous en comprenons mieux les caractéristiques maintenant.
Merci, madame Wilson, de vous efforcer de faire élire un plus grand nombre de candidates.
Merci, professeur Desserud, de nous avoir fait revenir sur terre en décrivant le fonctionnement réel de notre système et la complexité des raisons pour lesquelles les électeurs se désengagent. Je dois dire que vous nous avez présenté d'excellentes observations sur la difficulté, pour les gouvernements, de produire des résultats au sein de l'économie et du système mondial actuels.
Merci beaucoup.
Nous allons maintenant écouter les observations de l'auditoire. Nous avons environ 10 personnes qui désirent venir aux micros.
Pour ceux qui n'étaient pas ici plus tôt aujourd'hui, je vais repasser rapidement sur la procédure. Nous avons deux microphones. Je vais appeler les deux premières personnes, une au micro un et l'autre au micro deux. Pendant que la première personne parle au micro un, l'autre personne au micro deux aura le temps de préparer son intervention. Puis quand le micro deux sera libre, j'inviterai une autre personne à prendre position en attendant d'intervenir, et ainsi de suite. Ce sera une petite rotation.
Notre île — et j'espère aussi notre pays —, s'est édifiée sur un fondement de principes solides tels que l'équité, la considération pour autrui, l'inclusion et l'intégrité. Je voudrais un système électoral qui reflète ces valeurs.
En ce qui concerne l'équité, les résidants de notre île et les Canadiens aiment le franc jeu. Nous n'aimons pas l'injustice. Est-il juste que 40 % des résidants de l'île élisent un gouvernement majoritaire qui détient 67 % des sièges, et donc 100 % du pouvoir? Je voudrais un système électoral qui reflète notre désir d'équité.
Quant à la considération pour autrui, une des caractéristiques de notre île est le fait que nous nous aidons les uns les autres de manières infiniment diverses. Nous organisons des collectes de fonds et des fêtes, et cela remonte loin, à l'époque où les voisins s'entraidaient pour rentrer les récoltes. Cet instinct de collaboration ne se retrouve plus dans le milieu politique actuel. C'est maintenant un milieu agressif, hostile, inamical. Il reflète exactement l'opposé de la personnalité des gens de notre île et des Canadiens. Je préférerais un système électoral qui favorise la coopération et la collaboration pour trouver des solutions qui avantagent toutes les parties.
Quant à l'inclusion, eh bien, les résidants de notre île sont inclusifs. Nous n'ostracisons personne. Nous aimons la diversité. Mais notre système électoral actuel crée régulièrement une législature qui ne reflète pas la riche variété de la vie sur notre île. Notre population se compose d'une grande diversité d'ethnies, de conditions sociales et d'âges, mais notre Parlement est dominé par des députés, comme disait l'autre, « mâles, pâles, et dépassés ». Ma collectivité comprend 51 % de femmes, mais notre législature comprend de 15 % femmes. Je voudrais un système électoral qui produise un Parlement plus divers qui représente vraiment qui nous sommes.
Maintenant l'intégrité: les résidants de notre île sont des gens attachés à leurs principes. Malheureusement, notre milieu politique ne l'a pas toujours été. L'histoire de l'Île-du-Prince-Édouard est entachée de népotisme, de favoritisme et de corruption. Cela explique probablement le fait que depuis plus d'un siècle et demi, deux partis se partagent le pouvoir presque de façon égale. Ils détiennent 100 % du pouvoir 50 % du temps. C'est bien beau pour eux, mais cela a créé toutes sortes de problèmes. Je préférerais un système électoral qui réduise les possibilités d'abuser du pouvoir au lieu de les faciliter.
Bref, je préférerais un système de représentation proportionnelle.
Merci.
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J'appuie la représentation proportionnelle. À mon avis, il est tout à fait logique que le pourcentage des votes qu'obtient un parti corresponde au pourcentage des sièges qu'il occupe au Parlement ou dans la législature. Je remercie le Comité d'être venu à l'Île-du-Prince-Édouard, mais je vous suggère de ne pas vous inspirer de notre processus de réforme électorale actuel.
Je reconnais que, comme l'a dit Anna Keenan, un grand nombre de personnes ont travaillé très dur pour établir le processus actuel, mais on n'améliorera pas vraiment la situation en offrant aux électeurs de classer cinq choix sur le bulletin de vote d'un plébiscite.
Je ne vous suggère pas de recommander que l'on tienne un référendum ou un plébiscite. Nous en avons deux exemples récents: le Brexit et l'échec du processus de paix en Colombie. Les référendums n'indiquent souvent pas vraiment ce qu'il faudrait faire pour apporter des changements sociaux et politiques positifs.
Le premier ministre Trudeau et les libéraux ont promis qu'après la dernière élection, nous n'utiliserions plus le système majoritaire uninominal, alors il n'est pas nécessaire de tenir un référendum ou un plébiscite.
À mon avis, le seul système raisonnable à adopter pour remplacer le scrutin majoritaire uninominal sera la représentation proportionnelle.
J'espère que votre Comité ne recommandera pas que l'on tienne un référendum ou un plébiscite et que de tous les modèles possibles de scrutin, il recommandera une forme de représentation proportionnelle. Personnellement, je préfère le scrutin proportionnel binominal, et je le préférais même avant d'avoir entendu les raisons convaincantes d'Anna.
Merci.
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Je remercie votre Comité pour tout le travail qu'il accomplit. Vous donnez un exemple parfait de la représentation proportionnelle.
Je suis victime d'une intoxication accidentelle à la politique. J'ai grandi en Ontario dans une famille qui s'intéressait peu à la politique. Mais ces dernières années, les gouvernements d'ordre provincial et fédéral ont commencé à me préoccuper. Il y a deux ou trois ans, je suis tombée par hasard sur un cours d'introduction à la science politique à l'UPEI, et c'est là que tout a commencé. J'ai suivi un cours sur la réforme électorale pendant que notre Province examinait ce sujet; j'ai rédigé un devoir sur le système électoral qui conviendrait le mieux à l'Île-du-Prince-Édouard, et j'ai reçu une assez bonne note. J'offre maintenant mes services pour aider à instaurer un système de représentation proportionnel dans notre île.
L'automne dernier, le comité spécial sur le renouveau démocratique de l'Île-du-Prince-Édouard a organisé une série de consultations publiques. Je me souviens de m'être levée dans l'auditoire pour dire au Comité que j'étais contre la tenue d'un plébiscite, mais la Province avait déjà décidé de le faire, alors mon intervention n'a servi à rien. Mais rien n'est décidé dans votre cas. À mon avis, comme vous reflétez le vote populaire, que vous avez écouté le témoignage d'experts et de dirigeants communautaires, comme vous avez accès aux services d'analystes et de chercheurs, vous êtes mieux placés que quiconque pour présenter une recommandation éclairée demandant d'instaurer la représentation proportionnelle. Car il nous faut un système de représentation proportionnelle. Aucune assemblée de citoyens, aucune commission royale et aucune étude n'a préconisé le statu quo. Après avoir reçu toute cette information, agissez dans l'intérêt supérieur des électeurs: demandez qu'en 2019, nous puissions voter par représentation proportionnelle.
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Merci beaucoup d'être venus ici à Charlottetown.
Je suis musicienne, militante, et je suis une intoxiquée incurable par la politique. Je regarde autour de moi les visages des personnes présentes dans cette salle qui ont l'occasion de changer le cours de l'histoire. On vous a confié une tâche extrêmement importante. Vous êtes sur le point d'exécuter pour le Canada l'acte démocratique le plus important depuis que l'on a accordé le droit de vote aux femmes.
Je sens la passion qui anime cette salle, et je sais que vous y parviendrez. Notre plébiscite ici à l'Île-du-Prince-Édouard va probablement échouer, mais nous travaillons tous très fort. Vous êtes parfaitement bien placés pour mener à bien cette tâche.
Je vote depuis 40 ans. Malheureusement, je n'ai jamais voté pour le parti élu. Mais je ne suis pas plus malchanceuse qu'une autre, puisque dans la plupart des cas, je me trouvais dans le groupe de 60 % de la population non représentée par le nouveau gouvernement au pouvoir. Un vote populaire de 38 % donne un pouvoir de 100 % à un parti. Cela se reproduit continuellement à l'Île-du-Prince-Édouard.
Il y a deux ou trois ans, on nous a proposé un projet d'autoroute très mal vu, et dans un plébiscite informel, 93 % de la population de l'île a refusé que l'on abatte les pruches du Canada, ajoutant que l'autoroute actuelle était très convenable, qu'elle ne voulait pas y investir 26 millions de dollars. Que s'est-il passé? Le gouvernement élu par 38 % du scrutin a forcé l'adoption du projet.
Ces situations sont épuisantes pour les militants. J'ai passé un temps énorme, au lieu d'écrire des chansons, à participer à des réunions pour supplier les gens d'exécuter adéquatement le travail pour lequel ils sont rémunérés. Mais 60 % d'entre nous retournons chez nous les mains vides, parce qu'un petit groupe détient tous les pouvoirs.
J'ai le plaisir de souligner que l'année dernière, j'ai fait campagne à l'élection fédérale pour le Parti vert, et que 75 % des candidats du Parti vert de l'Île-du-Prince-Édouard étaient des femmes. Nous avons très bien représenté notre parti. J'avais beaucoup d'expérience, mais je savais que nous ne pourrions pas gagner. L'état de notre démocratie m'inquiète profondément, mais je ne ferai jamais plus campagne dans un système majoritaire uninominal.
S'il vous plaît, changez le cours de l'histoire. Nous faisons profondément confiance en votre comité.
Merci.
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Merci, et bienvenue à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous sommes très heureux que votre Comité soit venu sur notre île.
D'abord, je voudrais parler de la question du vote préférentiel. Je m'oppose fortement à cela. Ce système repose sur le choix de ce que les électeurs préfèrent, puis on effectue la sélection finale. Ce système est utile pour choisir les variations d'une proposition. Je donnerai l'exemple du choix d'une nouvelle voiture. Vous décidez de la marque et du modèle, ou vous décidez si vous voulez une voiture à quatre portes, une fourgonnette ou une voiture de sport, puis vous décidez de la voiture que vous allez acheter. Vous n'avez pas à choisir les différences, puisque vous avez déjà fait un choix. Ensuite, vous faites votre sélection finale.
Les partis doivent présenter des choix aux électeurs. Un débat vigoureux et respectueux ne s'oppose pas à la démocratie. Le scrutin préférentiel offrira moins de choix politiques puisque tous les partis s'efforceront d'être élus au moins en deuxième rang.
Si nous voulons changer la manière par laquelle les Canadiens vont voter, offrons-leur au moins une occasion de choisir les options. On ne peut pas vraiment affirmer que les Canadiens ont voté pour cela à la dernière élection. Ils ont voté pour un déficit de 10 milliards de dollars, et je crois que le budget leur a présenté un déficit un peu plus élevé que cela. À chaque élection, nous faisons des choix. Je suppose que les électeurs non partisans acceptent de faire un compromis quand ils choisissent un parti et sa plateforme. Certains de mes amis n'avaient pas vraiment envie de voter pour le gouvernement actuel à cause de certaines de ses propositions, mais comme ils ne voulaient pas que le gouvernement précédent revienne au pouvoir, ils ont fait ce compromis.
Je ne crois pas que cet enjeu se trouve au centre du mandat que le gouvernement a reçu, mais je suis d'accord avec M. Cullen, qui affirme que le désir qu'a eu le gouvernement d'examiner cette question nous permet de mener une discussion saine et approfondie. Même si à la fin de cette discussion, la population conclut que notre système actuel nous convient le mieux, le débat en soi en aura valu la peine.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité d'être venu à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous sommes très reconnaissants que vous ameniez le Parlement dans notre province.
Je suppose que je fais partie du groupe des — comment avez-vous dit cela — mâles pâles et dépassés —, alors je m'en excuse. J'étais candidat conservateur à la dernière élection à Charlottetown. Je devrais dire que j'étais le candidat qui n'a pas gagné, alors je suis ouvert à toutes les options que l'on me présentera. Je n'en ai trouvé aucune qui ait contribué à me faire élire, alors si vous en trouvez une, toutes mes félicitations. C'est tout ce que je peux vous dire.
Comme tous les autres candidats au Canada et à l'Île-du-Prince-Édouard, j'ai cogné à des milliers de portes pendant la campagne électorale. Je ne peux parler que de ma circonscription de Charlottetown, mais la question du système électoral ne primait pas. Peut-être que les électeurs ont soulevé la question auprès des candidats d'autres partis, mais on ne m'a posé aucune question à ce sujet.
Quand j'ai cogné aux portes, les gens m'ont posé des questions sur toutes sortes de problèmes et d'enjeux, mais pas sur le système électoral. On me parlait de problèmes d'emploi, du système d'AE, de Postes Canada et de la crise des réfugiés. Les gens ont soulevé bien des enjeux, mais celui-ci ne m'a pas semblé les préoccuper.
Je ne sais pas quelle solution sera la meilleure: un référendum, un plébiscite ou une question sur le bulletin de vote de l'élection de 2019. Je ne suis pas sûr, mais je ne pense pas, monsieur le président, que nous devrions lancer un processus autre que celui-ci.
Je remercie le Comité pour l'excellent travail qu'il accomplit, mais je ne pense pas que l'on puisse entamer un autre processus à la fin de celui-ci. On devra se contenter d'en discuter au Parlement, parce que si les électeurs de ma circonscription ne semblent pas s'en préoccuper, il en est probablement de même dans les autres circonscriptions. Il est surtout crucial d'obtenir l'accord de la population à ce sujet. Ceci est très important pour les Canadiens. Permettez-moi d'avertir le Comité: veillez à ce que le public soit d'accord avec les recommandations que vous présenterez au Parlement. Ensuite, laissez le Parlement en décider.
Il y a réellement un processus à suivre. Je ne sais pas exactement s'il s'agit d'un référendum, d'un plébiscite ou d'une question sur le bulletin de vote de la prochaine élection. Mais je suis convaincu qu'après l'étude de ce Comité et après les débats au Parlement, il faudra établir un processus pour obtenir l'accord de la population.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à tous d'être venus. Vous consacrez énormément de temps et d'efforts pour voyager partout au pays pour des séjours d'une soirée, comme des vedettes de la musique rock, en espérant que vous ne détruisez pas trop de chambres d'hôtel! Je sais que vous travaillez très fort à cette question qui préoccupe aussi de nombreux Canadiens, et je vous en remercie.
Je voudrais commencer par faire participer un peu l'auditoire, si vous me permettez. Est-ce que tous ceux d'entre vous qui peuvent se lever sans trop de peine pourraient se lever pendant quelques instants?
Nous participons à une élection qui a lieu il y a 100 ans. Je vais donner au hasard à 4 % de l'auditoire, soit à environ 30 personnes, le rôle d'électeurs. Vous, monsieur, représenterez les électeurs autochtones, parce qu'il y a 100 ans, ce sont les gens qui votaient, alors asseyez-vous, s'il vous plaît. Vous, monsieur, représenterez les résidants originaires de l'Asie du Sud il y a 100 ans. Asseyez-vous, s'il vous plaît. Vous, monsieur, représenterez les résidants originaires de l'Asie de l'Est. Asseyez-vous aussi, s'il vous plaît. Toutes les dames, asseyez-vous, s'il vous plaît.
Nous avons donc maintenant les personnes qui votaient il y a 100 ans, si vous vous souvenez bien. Asseyez-vous tous.
Je suis d'accord avec l'intervenante musicienne de tout à l'heure: nous nous trouvons à un tournant historique, et je ne le soulignerai jamais assez. Nous avons là une occasion historique. Maintenant que j'ai avancé en âge, je joue à un petit jeu avec mes amis que nous appelons « Je suis tellement vieux que... », qu'il s'agisse de ma profession de médecin de famille ou d'observateur du changement dans la société. En repensant à la société d'il y a une génération, et je pense à l'illégalité de l'homosexualité, à l'illégalité des mariages interraciaux dans les années soixante aux États-Unis. La liste s'allongerait indéfiniment. Nous avons profondément changé. Nous regardons les générations précédentes, et nous nous demandons comment les gens pouvaient penser d'une telle façon.
Voilà où nous nous trouvons maintenant. Voici le Grand Toronto, anatomiquement correct, si l'on peut dire. Chacun de ces petits animaux représente 51 000 électeurs, et leur couleur représente le parti pour lequel ils ont voté. Voici un groupe qui a voté pour les libéraux, soit près de 1,25 million d'électeurs dans les 50 circonscriptions du Grand Toronto, et ici vous avez le même nombre d'électeurs, à un pour cent près, qui ont voté soit pour le Parti conservateur, soit pour le NPD, soit pour le Parti vert. Regardez les députés qui en résultent: nous avons 47 députés libéraux et 3 députés conservateurs.
Je siège au comité de direction de la circonscription où je vis, à Simcoe Nord, en Ontario. Je faisais un voyage en canoë quand vous êtes venus à Toronto, c'est pourquoi je suis ici. Je rends visite à des amis de l'Île-du-Prince-Édouard.
Je visite des écoles pour parler de la réforme électorale. Si vous voulez affronter un défi, je vous suggère de faire ce que je fais depuis deux ans. Je visite des classes d'éducation civique au secondaire pour essayer d'expliquer aux étudiants la logique du système majoritaire uninominal. Je vous assure que pour tous les gens qui ont été formés dans ce système, il est inexplicable. Il est impossible d'y trouver une logique. Vous pensez peut-être que je vous manipule en présentant une situation aberrante, mais près de 52 % de ces électeurs ont obtenu ce qu'ils désiraient, et c'est aussi ce qui s'est passé lors de la dernière élection. Vous savez peut-être en effet que 49 % des électeurs ont obtenu ce qu'ils désiraient.
En fin de compte, c'est le message dont nous devrons nous souvenir. Qui peut accepter cela? Qui peut honnêtement accepter cela? Vous avez ici un exemple précis du résultat de chaque élection tenue par le système majoritaire uninominal.
Je vous défie d'examiner le point de vue historique et de changer le cours de l'histoire. Débarrassez-nous du scrutin majoritaire uninominal. Il ne fonctionne pas. À vous de décider de ce que vous allez faire maintenant pour trouver un système électoral qui fonctionne. Le scrutin majoritaire uninominal a eu ses années de célébrité, mais c'est terminé maintenant.
De même, si l'on se demande s'il faudrait tenir un référendum pour permettre aux Canadiens de nous indiquer ce qu'ils préfèrent, alors choisissez un système qui leur donnera non pas 50 % de chances de vous indiquer ce qu'ils préfèrent, mais près de 100 % de chances.
Tenez donc un référendum pour lequel on ne mentionne pas le scrutin majoritaire uninominal. Laissez les gens essayer un nouveau système pendant deux ou trois cycles électoraux et demandez-leur à nouveau d'indiquer leurs préférences. En effet, le scrutin majoritaire uninominal sera fini si vous leur demandez de le comparer à n'importe quel système de représentation proportionnelle.
Merci de m'avoir offert cette occasion de vous parler.
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Je tiens à vous remercier de vous être déplacé dans ce petit coin de pays que nous appelons notre « chez-nous ». Cela est lourd de sens.
J'ai appris que vous teniez ces séances il y a environ une semaine et, jamais de ma vie, je n'ai été autant emballé par un projet gouvernemental. Le fait que vous soyez ici signifie beaucoup.
Je vais vous dire pourquoi je suis enthousiasmé. Croyez-le ou non, j'ai déjà voté cinq fois et je n'ai que 32 ans. J'ai donc voté cinq fois, ce qui, selon moi, montre en partant à quel point notre système actuel est dysfonctionnel.
Je peux tout de suite vous dire que je ne cherche pas à dramatiser les choses en disant que je n'ai pas vraiment l'impression de vivre dans une démocratie. On me dit depuis toujours que la démocratie existe quand une majorité en vient à un consensus. Cela, je ne l'ai jamais connu. En partant, cela ne va pas. En partant, c'est lamentable. Je dirai que le Comité doit examiner la tendance du taux de participation, tandis que la population vieillit et de plus en plus de jeunes ont envie de se mobiliser. Or, rien d'autre que le système électoral n'empêche les gens de participer à la vie politique. Pas une seule fois j'ai eu l'impression que mon vote a compté. J'ai été voté à chaque fois, parce que je m'intéresse à mon pays et à chaque fois, je suis rentré chez moi en espérant qu'un jour quelqu'un changerait ce système. C'est la première fois que nous en parlons vraiment.
Le changement s'impose, à moins que vous n'estimiez qu'il est normal que 58 % de la population du Canada se présente aux urnes et confie au gouvernement le mandat de prendre toutes les décisions pendant quatre ans. Même si j'étais député, je ne serais pas enthousiasmé à l'idée de me faire élire sachant que seulement 58 % des électeurs se sont présentés aux urnes et que 39 % de l'électorat est représenté dans les décisions prises.
J'espère m'exprimer au nom des autres qui ont récemment voté, essentiellement les jeunes qui n'ont connu que des gouvernements élus avec une minorité de voix.
Je suis également ici pour défendre un système de représentation direct des partis et des élus, le RDPE. Je sais qu'il n'existe actuellement nulle part dans le monde, dans le cas des gouvernements centraux. J'espère que votre Comité examinera les échecs du passé et les points forts des systèmes en vigueur, avec suffisamment d'ouverture d'esprit pour...