:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais d'abord excuser l'absence de notre directeur, Robert Sirman, qui est malheureusement atteint de la grippe qui court actuellement. Il ne sera donc pas présent à cette réunion ce matin.
Je voudrais vous présenter John Goldsmith, directeur de la Division Partenariats, réseaux et promotion des arts au Conseil des Arts du Canada.
Je vous remercie d'avoir invité les gens du Conseil des Arts à prendre la parole au sujet du rôle d'un radiodiffuseur public et de souligner les liens qui existent entre Radio-Canada, CBC, le Conseil des Arts, la communauté artistique et les Canadiens.
[Traduction]
Je voudrais commencer en déclarant que Radio-Canada est le plus important télédiffuseur au Canada. C'est le seul qui laisse un riche héritage culturel, des archives de l'évolution culturelle et qui aide les Canadiens à se percevoir eux-mêmes. Aucun télédiffuseur commercial ne joue ce rôle.
Avant de parler du rôle de Radio-Canada vis-à-vis des Canadiens, j'aimerais revenir à l'époque de la création de Radio-Canada et du Conseil des arts. Le mandat de la société, tel que le définit la Loi sur la radiodiffusion, est de proposer — et je paraphrase — une programmation principalement et typiquement canadienne, de refléter le Canada à son auditoire et de contribuer activement à l'échange des diverses formes de l'expression culturelle ainsi qu'à une identité nationale partagée dans les deux langues officielles sur tout le territoire canadien.
La création de Radio-Canada s'inscrivait dans une démarche visionnaire audacieuse du gouvernement qui entendait créer un certain nombre de sociétés d'État capables de l'aider à préserver et à promouvoir l'identité canadienne, et à bâtir une nation. Radio-Canada est au coeur même de cette démarche; en tant que télédiffuseur national joue un rôle essentiel pour permettre aux Canadiens de mieux se connaître mutuellement et de découvrir leur identité personnelle par les arts. Ce contact avec la population canadienne est un complément essentiel aux efforts du Conseil des arts du Canada visant à favoriser et à promouvoir la création artistique et sa diffusion.
Quel rôle doit jouer un télédiffuseur public? Il doit inviter chaque Canadien à mieux comprendre sa propre culture ainsi que celle de ses compatriotes.
[Français]
Le radiodiffuseur doit demeurer apte à mettre en contact tous les Canadiens de partout au pays. Il doit continuer à rendre l'art accessible à tous ceux qui ont accès à Internet, à la radio ou à la télévision. Il doit fournir une voix aux artistes canadiens, qu'ils soient au début de leur carrière ou reconnus de tous pour la qualité de leur art.
[Traduction]
Il doit continuer à offrir aux Canadiens un produit culturel qu'ils vont apprécier quotidiennement: la possibilité de profiter de musique, de livres, d'oeuvres, de films, de spectacles de danse et de théâtre dans le confort de leur foyer. Il doit motiver les Canadiens pour les faire profiter de l'expérience artistique canadienne en suscitant un débat. Il doit informer les Canadiens de toute la gamme de la production artistique, de ce qui se passe dans leur entourage immédiat, ailleurs au Canada ou à l'étranger. Et enfin, il doit refléter aux Canadiens ce qui fait leur pays: ses grands artistes, ses différences régionales et linguistiques et son immense appétit d'apprendre et de découvrir.
Le mémoire que nous vous avons remis précédemment présente différents aspects de l'unicité de la Société et montre comment elle met les oeuvres des artistes à la portée des Canadiens de toutes les régions, ce qu'elle a réussi à faire dans le cadre de ses restrictions budgétaires et dans un environnement où les possibilités d'arriver à faire cela changent constamment.
La SRC/CBC ne se contente pas de diffuser les arts. Elle suscite un débat sur les arts et la culture. Elle propose la représentation la plus complète des arts au Canada et favorise la création artistique grâce à ses concours de littérature, de composition musicale et de chorales pour amateurs.
Elle nous a fait découvrir la musique du monde, une musique qui a encouragé les musiciens canadiens à s'orienter dans de nouvelles direction. Très souvent, elle fait le lien entre l'amateur occasionnel d'art et le collectionneur, ainsi qu'entre l'artiste amateur et l'artiste professionnel. Elle relie le sud au nord et l'est à l'ouest et elle offre un canal d'expression aux nombreux artistes qui tentent de se faire reconnaître au-delà de leur environnement immédiat.
Pourquoi la Société doit-elle se concentrer sur le domaine artistique? Tout d'abord parce que c'est un élément essentiel de son mandat; elle doit refléter le Canada et ses régions à ses auditoires national et régionaux, et contribuer activement à la circulation et à l'échange de l'expression culturelle. En outre, les Canadiens s'intéressent aux arts. Ils veulent s'engager dans la vie artistique et y participer, et la Société leur en donne la possibilité. Les trois quarts des Canadiens estiment que les arts améliorent sensiblement leur qualité de vie et veulent pouvoir profiter des événements artistiques en y assistant personnellement ou en restant dans le confort de leur foyer.
Quel est donc le rôle que joue la SRC/CBC? Depuis des années, elle reconnaît que les Canadiens appréhendent les arts à différents niveaux. De ce fait, elle a pris l'initiative de leur permettre de découvrir les artistes qui vivent et travaillent au Canada grâce à des profils de présentation qu'on peut consulter sur les sites Radio-Canada.ca ou CBC.ca, par de mini-bulletins artistiques, par des prix, par des concours et par des débats. La Société permet aux Canadiens de voir et d'entendre les oeuvres de centaines d'artistes canadiens chaque année. Par ailleurs, elle a donné à de nouveaux artistes canadiens un profil national qui leur a permis, au-delà des auditeurs et des téléspectateurs de la Société, d'atteindre un plus vaste public.
[Français]
Je vais vous donner un premier exemple. Il s'agit d'un homme que vous connaissez bien, un comédien de haut renom, Jean-Louis Roux, un ancien président du Conseil des Arts du Canada. Il a amorcé sa carrière à Radio-Canada au début des années 1950, au tout début de la télévision. Il jouait alors dans La Famille Plouffe, au moment même où il fondait le Théâtre du Nouveau Monde à Montréal. À cause de la visibilité que lui a procurée Radio-Canada, il a pu intéresser un large public au travail théâtral, au théâtre classique et canadien, en renforçant la valeur de la culture canadienne partout au Canada et à l'étranger.
[Traduction]
On peut citer des exemples plus récents de la vaste influence de Radio-Canada sur la population canadienne et sur le milieu artistique. Le débat littéraire annuel appelé Canada Reads fait connaître les auteurs canadiens aux auditeurs canadiens, qui sont nombreux à prendre contact avec ces auteurs, dont les ventes de livres augmentent. Par exemple, en 2002, lorsque le livre In the Skin of a Lion de Michael Ondaatje a gagné le concours, il s'est vendu cette année-là à 80 000 exemplaires de plus que l'année précédente.
[Français]
La Société Radio-Canada reconnaît le lien très fort qui existe entre la communauté, les artistes et les organismes artistiques canadiens reconnus, et elle sait en tirer parti.
Voici un autre exemple: lorsque Kent Nagano est devenu directeur de l'Orchestre symphonique de Montréal, Radio-Canada a vu là une occasion rêvée pour la communauté de montrer son attachement pour l'orchestre symphonique. Elle a fait preuve de leadership en diffusant en direct le concert d'ouverture de la saison et en faisant résonner toutes les cloches de Montréal, de façon à ce que tous participent à cet événement. De cette façon, Radio-Canada a montré encore une fois la qualité de son engagement envers les arts et la culture.
[Traduction]
Grâce aux nombreuses plateformes dont elle s'est dotée, Radio-Canada est désormais à la portée d'un plus grand nombre de Canadiens qui peuvent choisir d'accéder aux arts et à l'information artistique par la radio, la baladodiffusion, la diffusion sur Internet, la télévision ou la radio par satellite. De plus, la vidéo en continue permet aux Canadiens de regarder une émission au moment qui leur convient, et non pas uniquement lors de sa diffusion. Toutes ces options facilitent l'accès aux arts, en particulier pour ceux qui n'ont pas le temps d'assister aux spectacles ou aux concerts.
En ce qui concerne les partenariats, le Conseil des arts du Canada s'est associé à Radio-Canada dans un certain nombre d'initiatives, du fait des liens étroits existant entre notre mandat et celui de Radio-Canada et de CBC, ce qui a permis à la société de s'acquitter de son mandat en matière d'échange d'expressions culturelles, et nous a permis de nous acquitter du nôtre en matière de diffusion de la création artistique.
L'appui que nous accordons aux prix littéraires de Radio-Canada et CBC permet à des auteurs de se faire connaître au travers d'une nouvelle, d'un poème ou d'une oeuvre non romanesque non publiés. Certains des auteurs canadiens les plus célèbres, dont Monique Proulx et la regrettée Carol Shields, ont remporté ce prix en début de carrière. Nous participons également au concours national de Radio-Canada destiné aux chorales amateurs. Il s'agit d'un concours biennal qui permet à ces chorales de se faire entendre dans l'ensemble du pays.
Dans le cadre de notre cinquantième anniversaire commun, Radio-Canada va enregistrer pour diffusion future un événement public le 8 mai au Centre national des arts, qui mettra en vedette les lauréats du Concours de la banque d'instruments de musique du Conseil des arts du Canada. Le concert, qui réunit nos vedettes montantes, sera diffusé sur Espace Musique et sur CBC Radio Two dès ce printemps. Voilà un autre exemple de ce que fait Radio-Canada pour faire connaître nos jeunes musiciens de talent à un plus grand nombre de Canadiens en dehors des salles de concert.
Le Conseil des arts apprécie également les reportages consacrés par Radio-Canada aux prix littéraires du gouverneur général et aux prix du gouverneur général pour les arts visuels et médiatiques à la radio et à la télévision, aussi bien à l'échelle nationale que dans les régions. Chaque année, le personnel du conseil collabore étroitement avec les journalistes et les producteurs de Radio-Canada pour familiariser le public avec les oeuvres de ces auteurs et artistes exceptionnels.
Au fil des émissions qui se sont succédées à l'antenne, Radio-Canada a continué à proposer de nouvelles formes d'émissions consacrées aux arts. L'émission Fuse de CBC Radio One est un bon exemple de la façon dont cette radio réunit des artistes en les invitant à créer des oeuvres nouvelles, ce qui donne aux Canadiens l'occasion d'entendre des créations musicales uniques. La nouvelle émission de Jian Ghomeshi intitulée Q, diffusée sur Radio One et sur la radio par satellite Sirius, met en lumière l'actualité du monde artistique et des spectacles dans l'ensemble du pays.
J'ai déjà parlé des nouvelles plateformes médiatiques utilisées par Radio-Canada, qui permettent d'atteindre de nouveaux auditoires; la société a remporté un succès remarquable avec ces émissions — par exemple Radio Three et Bande à part — consacrées à la musique canadienne indépendante et contemporaine.
Il existe, comme vous le voyez, de fortes convergences entre les télédiffuseurs publics, les organismes subventionnaires des arts au niveau national et les Canadiens. Je ne saurais trop insister sur ce que nous faisons pour réunir les Canadiens au sein d'une expérience commune dans le domaine artistique et pour faire comprendre de façon plus globale ce que être canadien signifie.
Les Canadiens méritent de pouvoir débattre des questions essentielles dans le contexte artistique et de pouvoir profiter de ce que ce pays et ses artistes ont de plus précieux à offrir.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais remercier nos témoins.
J'aimerais parler un peu des artistes en émergence et du rôle que Radio-Canada peut jouer à leur endroit.
Je sais que le mandat du Conseil des arts du Canada consiste en partie à favoriser la création, la diffusion et l'appréciation des oeuvres artistiques, et que dans son mémoire, Radio-Canada évoque la promotion des jeunes artistes. Je suis sûre que tout le monde ici a entendu celui qui occupe habituellement ce fauteuil — je l'ai entendu moi-même à plusieurs reprises — parler du rôle qu'avait joué Radio-Canada dans son histoire et dans celle de son orchestre, qui s'appelait The Grievous Angels, Radio-Canada lui ayant véritablement servi de plate-forme de lancement.
Je viens de Surrey, en Colombie-Britannique, où une bonne partie de la population a pour pays d'origine l'Inde. Quand j'ouvre parfois ma radio sur la fréquence de Radio-Canada, j'entends de la musique indienne, des paroles indiennes, car nous avons de très nombreux artistes merveilleux de ce pays, et c'est très important de les entendre. Il est donc essentiel de favoriser le lancement de carrière de ces artistes régionaux et de les faire connaître au public.
J'aimerais vous poser deux questions. D'abord, est-ce que Radio-Canada a changé de méthode, ces dernières années, en ce qui concerne la promotion des arts et des nouveaux artistes qui ne sont pas encore connus du public? Deuxièmement, est-ce que vous auriez des modifications à recommander à Radio-Canada pour renforcer son rôle de promotion des nouveaux artistes canadiens?
:
Merci, monsieur Kotto. C'est vraiment un plaisir d'être parmi vous encore aujourd'hui.
[Traduction]
Bonjour, monsieur le président et membres du comité permanent.
Je m'appelle Guy Mayson et suis président et PDG de l'Association canadienne de production de films et de télévision, l'ACPFT. Je suis accompagné de Mario Mota, directeur principal des relations avec les diffuseurs et de la recherche.
Tout d'abord, permettez-moi de féliciter le comité permanent d'avoir initié cette étude et de nous avoir permis de vous entretenir de l'importance critique de notre diffuseur public national en ce qui a trait à la survie du secteur de production télévisuelle indépendant canadien.
L'ACPFT défend les intérêts de près de 400 sociétés de production et de distribution de programmes télévisés, de longs métrages et de produits médiatiques interactifs en langue anglaise, et ce dans toutes les régions du pays. Nos membres emploient un nombre significatif d'artistes canadiens et assument les risques financiers et créatifs qui découlent de la conception de contenu original pour les Canadiens et les auditoires étrangers.
Que font les producteurs, au juste? C'est une question que l'on pose souvent. Nous concevons des projets, nous débloquons le financement nécessaire, embauchons les artistes et le personnel technique qui sont responsables de transformer des idées en programmes, surveillons l'exploitation des droits et présentons le produit fini. Nous créons des dramatiques, des comédies, des documentaires, des programmes pour enfants et jeunes ainsi que des arts de la scène — ce que le CRTC appelle la programmation prioritaire — en dépit des hauts risques financiers qui en découlent, assurant ainsi la diversité du système de diffusion canadien.
Nous concevons également des longs métrages, qui sortent en salle, et du contenu pour les nouvelles plates-formes numériques. Grâce aux producteurs indépendants, les téléspectateurs canadiens ont accès à une programmation qui leur offre une vision du pays, du monde, et de notre rôle à l'échelle mondiale, canadienne. Ainsi, le secteur de production indépendante joue un rôle vital dans le système de diffusion canadien, ce qui a été reconnu dans la Loi sur la radiodiffusion.
Comme nous voulons vous permettre de poser autant de questions que possible, nous allons maintenant résumer les points saillants du mémoire que nous avons donné au comité permanent.
À notre avis, la SRC/CBC est une composante essentielle du système de radiodiffusion canadien et participe au succès et à la viabilité des producteurs canadiens indépendants. Parce que la télévision de Radio-Canada est le principal débouché des émissions canadiennes et parce que les producteurs indépendants créent des émissions dans les catégories des dramatiques, des comédies, des documentaires, des émissions pour enfants et pour jeunes et des arts de la scène qui occupent une part importante de la grille de la télévision de Radio-Canada, le lien entre les producteurs et cette dernière est symbiotique.
L'ACPFT croit que la télévision de Radio-Canada a relativement bien rempli son mandat malgré les défis considérables sur le plan du financement et de la concurrence. À notre avis, la télévision de Radio-Canada continue de fournir un précieux service aux Canadiens. Elle joue un rôle crucial comme vitrine nationale de diffusion d'émissions de télévision de grande qualité au contenu distinctement canadien. Nous croyons cependant que la télévision de Radio-Canada pourrait faire davantage.
Au cours des dernières années, une réduction du financement public combinée à une hausse des coûts, à une augmentation de la concurrence et à une fragmentation des auditoires ont forcé la télévision de Radio-Canada à dépendre davantage des recettes publicitaires. Ce qui l'a inévitablement obligée à faire des concessions sur certains aspects de son important mandat. Pour que la télévision de Radio-Canada parvienne à remplir son mandat essentiel de service au public et qu'elle fasse davantage, l'ACPFT estime que Radio-Canada requiert un financement public adéquat et à long terme.
En période d'excédent budgétaire substantiel, nous croyons que le gouvernement canadien devrait réinvestir dans les institutions culturelles telles que Radio-Canada.
Mario.
:
À notre avis, dans l'environnement actuel de radiodiffusion et de communications qui évolue rapidement et dans lequel on trouve une prolifération constante des choix médiatiques offerts aux Canadiens, il est plus important que jamais d'avoir un radiodiffuseur public national qui présente presque 100 p. 100 de contenu canadien sur de multiples plates-formes, y compris de nouvelles plates-formes médiatiques.
Nous croyons que le rôle de Radio-Canada au XXIe siècle doit être différent de celui des radiodiffuseurs commerciaux. Elle ne doit pas tout bonnement offrir des émissions qui peuvent attirer le plus grand auditoire possible afin de concurrencer les radiodiffuseurs privés, mais plutôt offrir une programmation de grande qualité, typiquement canadienne, qui ne pourrait pas être aussi facilement présentée par une station de télédiffusion.
La télévision de Radio-Canada doit s'engager davantage dans la diffusion de séries dramatiques, de documentaires, d'émissions pour enfants et pour jeunes et d'arts de la scène ainsi que de longs métrages canadiens. Elle doit également inclure de nouveaux médias.
C'est pourquoi nous croyons que le mandat de Radio-Canada doit être clairement défini de manière à traduire ces nécessités. Nous croyons que le radiodiffuseur public national du Canada devrait être assujetti à un examen régulier de son rôle et de son mandat pour veiller à ce qu'il demeure pertinent aux yeux des Canadiens, compte tenu des changements dans l'environnement de radiodiffusion et de communication.
L'ACPFT estime que l'engagement de la télévision de Radio-Canada à l'égard d'un contenu canadien de grande qualité doit reposer sur le renforcement des liens avec le secteur de production indépendant. Dans ses échanges avec les producteurs indépendants, il revient à Radio-Canada, en sa qualité de radiodiffuseur public, de servir de modèle. Elle doit adopter des pratiques commerciales justes et équitables en ce qui touche les conditions contractuelles comme payer des droits de diffusion adéquats, ne pas exiger des contrats de licence indûment prolixes et partager équitablement l'exploitation des droits.
Un modèle de financement approprié pour la création d'une programmation canadienne produite d'une manière indépendante est essentiel à la croissance et à la viabilité du secteur de production indépendant. À notre avis, la télévision de Radio-Canada, par le truchement d'accords commerciaux justes et équitables, devraient jouer un rôle prépondérant dans la réalisation de cet objectif.
Merci. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Permettez-moi de revenir sur une question que Mme Keeper vous a posée au sujet de la coproduction et de la production canadiennes.
Quand nous nous sommes rendus dans l'Ouest, bon nombre de gens ont laissé entendre que la CBC avait convenu d'invertir une partie de son argent dans la production canadienne. La chaîne française, Radio-Canada, entre autres, s'est très bien acquittée de cette obligation, mais on m'a dit que la chaîne anglaise n'en avait pas fait autant. Elle n'a pas investi autant d'argent. La CBC avait convenu d'investir 30 millions de dollars par année, mais cela n'a pas été le cas.
Avez-vous des observations à ce sujet? Est-ce vrai? C'est ce que nous ont dit certains. Toutefois, je ne sais pas si cela est vrai ou faux. La chaîne francophone, Radio-Canada, diffuse un grand nombre de productions francophones locales à l'extérieur du Québec. La chaîne anglaise, CBC ne diffuse pas beaucoup de films canadiens.
Êtes-vous d'accord? Dans l'affirmative, que devrait-on faire pour inciter la CBC à le faire? Voilà pour la première question.
Ma deuxième question est la suivante: croyez-vous que la CBC devrait cesser de produire à l'interne et travailler, comme vous l'avez proposé, avec des producteurs indépendants capables de faire le travail mieux et à moindres frais, sous réserve de régler tous les problèmes de licence et de voir à ce que les pratiques commerciales soient équitables?
:
Merci, monsieur le président.
Merci, et bienvenue de nouveau.
Vous avez fait deux observations, monsieur Mayson. Premièrement, vous avez dit que le milieu de la radiodiffusion a beaucoup évolué, ce qui laisse entendre que la CBC doit s'adapter à la nouvelle situation.
Vous avez ajouté un peu plus tôt qu'en raison de sa dépendance du revenu de la publicité, la CBC a dû faire des compromis quant à sa fonction et à son mandat. Mais je ne vous ai pas entendu parler de la solution: la CBC devrait-elle abandonner son volet commercialisation ou le conserver?
Nous avons eu bien sûr des discussions très animées au sein de notre comité à ce sujet. Les opinions sont divergentes. Certains témoins ont dit que la CBC devrait cesser d'appliquer un modèle commercial et ne plus compter sur les recettes de la publicité. D'autres ont dit qu'au contraire, nous devons conserver ce modèle. Il est déjà en place; cela fait partie du nouveau milieu.
En fait, je me souviens que, lorsque nous sommes allés à Winnipeg, les représentants de la guilde des scénaristes ont fortement préconisé un renforcement de la CBC. Ils ont insisté sur le fait que le gouvernement devrait fournir un financement supplémentaire à la CBC, mais ils ont dit qu'il ne fallait pas renoncer aux recettes de la publicité, parce qu'alors, le financement versé par le gouvernement remplacerait tout simplement ces recettes, et qu'on se retrouverait au même point.
Ce sont là les deux types d'opinions avec lesquelles nous devons composer. J'aimerais que vous alliez plus loin et que vous nous disiez si à votre avis la CBC devrait abandonner la publicité.