:
Comme nous avons le quorum, je déclare la séance ouverte.
Je souhaite la bienvenue à M. Peter Harrison, actuellement à Affaires indiennes et du Nord Canada après avoir été directeur exécutif du Secrétariat de la Commission des nominations publiques au Conseil privé. C'est à ce dernier titre que nous avons le plaisir de l'accueillir.
Vous savez comment les choses fonctionnent, parce que je suis certaine que vous avez déjà témoigné devant des comités. Vous aurez quelques minutes pour votre exposé, après quoi nous passerons aux questions.
Je vous en prie, monsieur Harrison.
:
Merci, madame la présidente, et merci aux membres du comité.
Je vous remercie de cette invitation à faire rapport devant votre comité du fonctionnement du Secrétariat de la Commission des nominations publiques, dont j'ai été directeur exécutif et administrateur général du 21 avril 2006 jusqu'au 21 janvier 2007.
[Traduction]
Pour commencer, permettez-moi de situer ce fonctionnement dans son contexte, au profit des membres du comité.
Le Secrétariat de la Commission des nominations publiques a été constitué par décret le 21 avril 2006; j'y ai été nommé par décret le même jour. Des décrets autorisant la nomination des commissaires ont de même été publiés. Madame la présidente, je dois ajouter une chose qui n'est pas indiquée dans ma déclaration, c'est que cette constitution par décret a transformé le Secrétariat de la Commission en ministère relevant du portefeuille du premier ministre.
[Français]
À l'époque, le projet de loi , faisait référence à la Commission des nominations publiques sous la forme d'une proposition de modification de la Loi sur les traitements. Le projet de loi a ensuite été modifié en comité de manière à incorporer le mandat de la commission.
Voici donc les fonctions de cette commission, selon le paragraphe (1.1) de l'article 227 de la loi fédérale:
[Traduction]
a) superviser, surveiller et contrôler les processus de sélection des candidats à des nominations et renouvellements de mandat par le gouverneur en conseil pour les conseils, commissions, sociétés d'État et autres organismes et en faire rapport, et veiller à ce que les processus de sélection fassent l’objet d’une vaste publicité et soient menés de manière équitable, ouverte et transparente, et à ce que la sélection des candidats soit fondée sur le mérite;
b) évaluer et approuver les processus de sélection proposés par les ministres pour combler les vacances et renouveler les mandats au sein de leur portefeuille, superviser et contrôler ces processus, veiller à ce qu'ils soient mis à exécution de la manière convenue, une attention particulière étant portée à toute nomination ministérielle qui ne donne pas suite à la recommandation du jury de sélection;
[Français]
c) établir un code pratique régissant les nominations du gouverneur en conseil et les nominations ministérielles et exposant les étapes nécessaires à la tenue d’un processus de nomination équitable, ouvert et transparent, y compris l’obligation de rendre entièrement publics les nominations et les critères de nomination;
d) procéder à la vérification des politiques et des méthodes de nomination afin de contrôler l’observation du code de pratique;
[Traduction]
e) faire rapport publiquement sur l’observation du code de pratique par le gouvernement et l’administration, notamment présenter un rapport annuel au premier ministre pour communication au président de chaque chambre du Parlement pour dépôt et renvoi pour étude devant le comité compétent;
f) sensibiliser le public à la question et former les fonctionnaires chargés de mener les processus de nomination et de renouvellement de mandat relevant du code de pratique;
g) exécuter toutes autres fonctions qu’il peut préciser.
Comme vous pouvez le constater, madame la présidente, la Commission et le Secrétariat créés par décret, et désormais enchâssés dans le projet de loi C-2, ont pour mandat de se concentrer sur le processus de nomination par le gouverneur en conseil. J'estime indispensable de souligner que ni la Commission, ni le Secrétariat ne jouent le moindre rôle dans les nominations individuelles à proprement parler. Les ministres demeurent responsables de gérer les processus de sélection et de proposer des noms pour prise en considération par le gouverneur en conseil.
[Français]
Il est à noter en outre que la fonction de surveillance dévolue à la commission s'applique uniquement aux nominations faites par le gouverneur en conseil aux organismes, conseils, commissions et sociétés d'État, à l'exclusion de ses autres nominations, par exemple celles de fonctionnaires ou de sous-ministres, de magistrats ou d'ambassadeurs.
[Traduction]
Le Secrétariat a été créé en vue d'aider la Commission à atteindre ses objectifs; il a été invité, pendant que la Commission elle-même était en suspens, à continuer le travail de dotation nécessaire pour réaliser ces objectifs.
Je faisais périodiquement rapport au greffier du Conseil privé des activités et des progrès du Secrétariat et, le 8 décembre 2006, j'ai remis un rapport complet au Comité consultatif du portefeuille du Conseil du Trésor.
Dans tous ces rapports, je me penchais sur les questions suivantes: consultations générales que nous avons lancées auprès des administrateurs généraux des organismes, des conseils et des sociétés d'État, et de leurs représentants chargés des processus de nomination; leçons apprises dans d'autres pays ayant appliqué des réformes semblables dans le cadre de leurs processus de nomination publique;
[Français]
les principes préliminaires qui sous-tendent la rédaction d'un « code de pratique » prévu dans la loi; la création du secrétariat au moyen d'une présentation au Conseil du Trésor, afin d'accéder à l'affectation annuelle de 1,175 million de dollars mise de côté en vue des activités du secrétariat et de la commission, de même que des activités de dotation pertinentes.
[Traduction]
Le Secrétariat a en outre été chargé de faire ce qui suit: réexaminer le processus de sélection et de nomination à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, sous l'angle d'une amélioration de son efficacité; entamer une analyse du rapport qui existe entre la nomination des membres de la Commission et les difficultés de gouvernance dans les institutions qui ont un actionnaire dominant — autrement dit qui sont semblables aux sociétés d'État.
[Français]
Madame la présidente, j'ai été très honoré que le gouverneur en conseil m'ait demandé de participer à la création du Secrétariat de la Commission des nominations publiques. J'ai bénéficié du soutien d'un petit groupe très dévoué, composé du directeur exécutif adjoint au niveau EX-3, d'un cadre supérieur détaché par Service Canada au niveau ES-6, de mon adjoint, qui cumulait les fonctions de directeur de bureau au niveau AS-6, et d'un employé de bureau engagé à titre occasionnel.
[Traduction]
J'espère que tous ces renseignements vous seront utiles et je m'efforcerai de répondre à toutes vos questions éventuelles.
:
Merci de votre visite que nous apprécions.
J'ai deux ou trois questions à vous poser au sujet de votre présence, aujourd'hui, et des fonctions que vous assumez. Vous pourrez sans doute éclairer un peu ma lanterne.
Vous avez été nommé en avril 2006 et, en janvier 2007, vous avez été muté ailleurs. C'est cela?
Pourquoi un mandat aussi court?
:
Oui, je peu vous donner cette information.
Madame la présidente, je me dois de signaler que je n'occupe plus ce poste. J'ai dû m'en remettre à la bonne volonté d'un certain nombre de personnes pour obtenir ces données. J'ai demandé au Bureau du conseil privé, qui soutient le Secrétariat dans son travail, de me fournir les dépenses en date du 26 mars. Cela comprend les dépenses pendant que j'étais en poste et celles qui ont pu être effectuées par la suite.
En date donc du 26 mars, le total en ce qui concerne des postes comme les salaires, les transports, les communications, les services professionnels, les locations et autres, étaient de 546 992,74 $. Voilà les données qu'on m'a communiquées, madame la présidente.
:
Merci, madame la présidente.
Merci d'être ici, monsieur Harrison. Vous connaissant, je ne suis pas étonnée que vous veniez témoigner à titre personnel, bien que vous ayez quitté la fonction en question.
En janvier, vous avez fourni un avis au gouvernement sous forme de rapport. Peut-on savoir exactement ce qui en est ressorti? Après les consultations que vous avez menées auprès de dirigeants d'organismes, vous et les trois autres personnes — ce qui représente un groupe pour le moins minimaliste compte tenu du mandat —, avez-vous pu développer des outils vous permettant de réaliser votre mandat? Cela vous a-t-il permis de répondre aux demandes en ce qui concerne la Commission de l'immigration et du statut de réfugié?
:
Merci, madame, pour vos questions. Je crois qu'il y en a deux. Je vais commencer par la question portant sur la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.
On nous a demandé, après discussion avec le greffier, de définir le mandat et de revoir le processus de la commission. Le mandat a été approuvé par le ministre à l'époque, et nous avons fait une analyse afin de voir si des changements efficaces pouvaient être apportés au processus mis en place en 2004. Ce rapport a été publié et est disponible sur le site Web du ministère de l'Immigration. Après avoir consulté des experts intervenant dans ce processus et entendu les témoignages des membres afin de comprendre la complexité de leur travail, on a fait des recommandations au ministre.
Notre objectif était d'abord de consulter les dirigeants d'organismes pour comparer les différents processus et de voir si on pouvait les améliorer. Ces consultations nous ont permis d'élaborer avec eux une série de principes devant éventuellement être appliqués à ces processus. J'ose espérer que ces principes serviront de base à l'élaboration d'un code de pratique. Cependant, ce n'était pas au secrétariat d'élaborer un tel code. Je parle plus particulièrement des principes qu'on avait développés. Il fallait d'abord respecter la prérogative du gouverneur en conseil. On était chargés de revoir les processus visant une décision du gouverneur en conseil.
Ensuite, on a développé avec les organismes en question et les sociétés d'État un principe qu'on jugeait très important et qui l'était également pour nos homologues d'autres juridictions, y inclus la Colombie-Britannique et le Royaume-Uni: le principe de proportionnalité. Je le mentionne parce que c'est un outil très important.
Lorsque vient le temps de combler un de ces postes, il est évident qu'il y a une différence entre la nomination d'une personne qui sera membre d'un comité directeur se réunissant trois fois par année et celle du PDG d'une société d'État, par exemple. Le principe très important qu'on a développé au cours de ces consultations était de voir comment cela pourrait être appliqué de façon pratique.
Il faut commencer par élaborer les principes et discuter ensuite de la capacité des gens nommés à remplir leur rôle, et avoir des processus à la fois transparents et équitables. Il y a également le principe selon lequel cela devrait se faire dans une période de temps acceptable, parce que parfois, il peut y avoir de longues périodes de temps...
Madame la présidente, nous avons fait ce que nous avons pu, de la façon la plus professionnelle et la plus efficace possible compte tenu des délais qui nous étaient impartis. Je parle au passé, parce que je ne travaille plus au Secrétariat depuis quelques mois, étant donné que j'ai été nommé ailleurs, mais je pense que nous avons jeté des bases très solides.
Pour passer à la formulation proprement dite du code de pratique, le Secrétariat, qui était composé de fonctionnaires, aurait eu besoin des conseils de la Commission. Nous avons constaté énormément de variantes dans les codes de pratique que nous avons étudiés ailleurs. Certains se présentent sous la forme de tomes épais énonçant un ensemble de règles. La plupart des pays estiment que ce genre de code doit être parfaitement compréhensible, qu'il doit être pratique et doit répondre aux objectifs fixés, dont je vous ai un peu parlé il y a une minute. Quoi qu'il en soit, il appartiendra à la Commission de décider du genre de code qu'elle veut.
Quant au rôle du Secrétariat, comme pour n'importe quel groupe de soutien —
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Bon! Je crois que certains pensent, à tort, que le gouvernement va nommer des gens qui pourraient travailler à contre-courant des promesses électorales conservatrices. Ils se méprennent. L'opposition a l'impression que les gouvernements ne doivent pas nommer des mandataires qui sont d'accord avec son programme.
Or, nous avons été élus sur la base d'une plate-forme très claire lors des dernières élections. Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous allions nommer des gens aptes à faire avancer notre programme. Cela n'a rien de nouveau.
D'ailleurs, mieux vaut se répéter: nous allons effectivement nommer des gens qui sont d'accord avec le programme que nous entendons mettre en oeuvre, parce que nous avons été élus sur la foi de ce programme. La Commission a pour objet de veiller à ce que les personnes nommées sont compétentes.
N'est-ce pas ainsi que vous comprenez le rôle de la Commission?
:
C'est bien ainsi, madame la présidente, que je comprends le rôle de la Commission.
Comme je l'ai dit dans mes propos d'ouverture, le décret qui a créé la Commission et le projet de loi C-2 qui est arrivé ensuite ont confirmé son rôle de surveillance. Il était question de s'assurer que l'on disposerait des processus voulus pour présenter les candidatures de personnes qualifiées en fonction des postes à combler. Cela revient à dire que nous devions nous doter des processus permettant de nous assurer que les personnes mises en nomination sont aptes à faire le travail.
La décision ultime est prise par le gouverneur en conseil, sur l'avis du ministre concerné. J'ai l'impression que, dans leurs décisions dont je n'ai pas connaissance, les ministres tiendront compte des facteurs que vous avez énoncés.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, quand j'ai cité la loi, la Commission aura pour rôle de mettre en place un processus visant à recommander à la Gouverneure générale la nomination de personnes compétentes.
Une fois qu'elle se sera dotée d'un code de pratique, je suppose qu'en fonction de son rôle de surveillance, la Commission mettra en place des procédures à cette fin.
:
Merci, madame la présidente.
Je suis heureuse de vous voir, monsieur Harrison, surtout que vous n'occupez plus le poste dont il est question ici et que vous vous êtes tout de même mis à la disposition du comité. Je vous en remercie.
Je vais commencer par votre nomination et par le fonctionnement du Secrétariat.
Bien sûr, la responsabilité a été un des grands thèmes de la dernière campagne électorale. C'était une des promesses faites par les Conservateurs. La Loi fédérale sur la responsabilité a été la mesure législative centrale de ce gouvernement et elle a fini par être adoptée après de nombreux amendements. Notre parti a d'ailleurs proposé un certain nombre d'amendements afin de la renforcer, surtout en ce qui concerne le processus des nominations afin que celles-ci soient davantage soumises à la surveillance parlementaire.
Vous avez été nommé en avril 2006 et la Loi fédérale sur la responsabilité a été adoptée par la Chambre des communes en juin. En quoi l'adoption de cette loi a-t-elle modifié le travail que vous effectuiez dans votre poste?
:
Merci, madame la présidente.
Permettez-moi de dire que je trouve cette question fascinante. Le décret qui a créé le Secrétariat et la Commission, comme je l'ai dit au début, était lié au fait qu'à l'époque, le projet de loi faisait référence à la Commission sous la forme d'une proposition de modification de la Loi sur les traitements. Comme je ne suis pas juriste et que je ne suis pas non plus spécialiste de l'appareil gouvernemental, je ne pourrais pas vous expliquer pourquoi les choses ont été faites ainsi.
Comme vous l'avez dit, madame, le projet de loi a été modifié et, à la façon dont j'interprète les choses, les principes visés par le décret ont été repris dans la Loi. Cependant, et je me suis pas livré à une analyse complète de la situation des derniers temps, le rôle de la Commission a été renforcé à la suite de l'adoption de ce projet de loi. En ajoutant un certain nombre de fonctions, y compris la fonction vérification pour que la Commission soit en mesure d'examiner ce qui s'est fait, la loi a apporté un autre outil fondamental, c'est-à-dire le rapport que la présidence de la Commission adresse au premier ministre et qui doit être déposé dans les deux Chambres du Parlement, par l'intermédiaire du greffier. Cette disposition était là dès le début.
De plus, le projet de loi impose la formulation d'un code de pratique dont il était d'ailleurs questions dans le décret qui mentionnait l'adoption de lignes directrices. Certains soutiendront que les lignes directrices ne sont pas la même chose qu'un code de pratique, mais je retiens qu'il était nécessaire d'élaborer un instrument destiné à régir les pratiques des ministres, si bien que le travail du Secrétariat n'a pas été modifié, mais que le rôle de la Commission a été un peu élargi.
C'est la meilleure réponse que je puisse vous fournir.
:
Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur Harrison, d'être parmi nous aujourd'hui. Si je comprends bien, vous avez été nommé le 21 avril 2006 et vous avez été en poste jusqu'au 21 janvier, soit pendant à peu près neuf mois: il y a eu la mise en place d'une structure, l'embauche de quelques personnes, votre départ, le départ d'autres personnes. Je crois comprendre qu'il ne reste actuellement qu'un seul individu au secrétariat, qui va partir bientôt. Donc, cela nous laisse avec une coquille vide. À votre avis, est-ce que c'est de l'argent bien dépensé?
:
Merci, madame la présidente et, merci à vous, M. Harrison.
Je vais partir de là où s'en était arrêté M. Poilievre. Je vais plus particulièrement vous poser des questions concernant les nominations à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.
Vous deviez certainement veiller à ce que les personnes nommées aient les connaissances, les antécédents, l'expérience et la compétence nécessaires pour assumer les fonctions qui sont celles de membre de la CISR. L'une des façons de vérifier cette compétence consiste à soumettre les candidats à des examens écrits. Avez-vous effectivement recommandé, entre autres choses, d'appliquer une note de passage à ces examens pour s'assurer que les candidats présentent ce qu'on pourrait décrire comme un niveau de compétence minimum?
:
Cette situation, madame la présidente, pouvait donner lieu à un certain nombre de questions. Nous avons appliqué les lignes directrices de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié qui exigeaient l'obtention d'une note de passage.
Nos recommandations ont été fort simples: s'il y a une note de passage, il faut la respecter, sinon, il faut se demander s'il n'y aurait pas lieu d'abaisser le seuil. Il faut aussi se demander si l'examen ne devrait pas être différent. Or, nous n'étions pas en mesure de nous poser ce genre de questions. Nous avons donc chargé le Cercle Sussex, composé de consultants expérimentés dans ce domaine, d'examiner le processus et, surtout, de jeter un coup d'oeil sur l'examen. Quoi qu'il en soit, vous avez raison, nous avons recommandé de fixer une note de passage à l'examen écrit et d'éliminer les candidats qui ne l'obtiendraient pas.
:
Encore une fois, si je peux me le permettre, je vais apporter des précisions.
Le rôle de la commission ne s'arrête pas là. Celle-ci a le mandat de veiller à ce que les processus soient respectés dans les ministères. On parle ici d'audits. C'est à la commission de déterminer la façon de procéder.
Également, en vertu de la loi, il est prévu que la commission fasse chaque année un rapport au premier ministre et que celui-ci soit déposé devant les deux Chambres du Parlement. Il est prévu également que les processus visant à établir ces rapports soient du ressort de la commission, avec l'appui du secrétariat.
:
Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur Harrison, de vous être déplacé.
Je veux revenir un peu sur les questions concernant la CISR. Dans votre rapport, vous avez formulé neuf recommandations à l'intention de la et je crois savoir que celle-ci a déclaré les avoir acceptées.
Revenons sur le fait que 28 p. 100 des candidats ont échoué à l'examen écrit, mais que cela ne les a pas empêché d'être recommandés pour les étapes suivantes, c'est-à-dire le comité consultatif, puis la prise en considération par le ministre. Est-ce que cette procédure n'impose pas un surcroît de travail au comité consultatif en cas de nomination éventuelle?
:
Pour nous faire une meilleure idée de tout le processus, nous avons demandé au Cercle Sussex d'analyser la chose dans son ensemble, surtout en ce qui concernait les examens.
Les procédures mises en place en 2004 prévoyaient l'intervention de deux groupes dans le processus de sélection : un comité consultatif et un jury de sélection du président. L'analyse effectuée par Cercle Sussex nous a amené à conclure qu'il était sans doute possible de rationaliser un peu la procédure.
Ce qui a retenu notre attention dans cette analyse, c'est que nous nous trouvions en présence de deux groupes d'intervenants différents, ce qui revenait à dire que chacun de ces groupes devait séparément prendre connaissance d'un ensemble de données très complexes concernant un nombre important de candidats.
Nous n'avons pas recommandé de fusionner les deux, parce que nous avons estimé que nous n'étions pas en mesure d'étayer suffisamment les autres options. Nous avons plutôt invité la ministre à envisager de fusionner ces deux organes, parce que, selon nous, il y avait des gains d'efficacité à réaliser.
Comme le député vient de déclarer que la ministre a décidé d'aller dans ce sens, je conclus qu'elle a réfléchi à la question et qu'elle a jugé que cette formule serait plus efficace.
:
C'est cela. Quand on à affaire à un volume important... Dans le rapport, nous parlons de « stock et de flux », le stock étant le nombre de personnes en place et le flux celui des personnes dont le mandat est arrivé à terme et qu'il faut remplacer.
Nous avons récemment constaté que la CISR a entrepris d'accélérer le processus pour être en mesure de recommander plus efficacement des noms au ministre qui sont ensuite soumis à la considération de la Gouverneure en conseil. Étant donné l'importance de la chose, nous avions recommandé de mener des campagnes de recrutement plus fréquentes afin de permettre un niveau de dotation approprié et qu'en période de libération massive des postes occupés, la CISR entreprenne une nouvelle campagne de recrutement, avant même que la campagne éventuellement en cours ne se termine.
Notre raisonnement était le suivant: puisque nous savons d'avance quand interviennent les grandes périodes de roulement, il faut planifier la tenue de campagnes de recrutement permanentes.
:
La question de savoir comment fonctionne le système est simple, et pourtant, cela requiert toujours une réponse très compliquée.
Cela fonctionne de plusieurs façons, et je vais tenter de situer le contexte. Il y a des nominations au comité consultatif qui sont faites par les ministres, dans leur ministère, mais on ne parle pas de cela.
Il y a des nominations qui sont proposées par des ministres au gouverneur en conseil, c'est-à-dire au Conseil des ministres, et qui sont approuvées par le gouverneur en conseil.
Dans chaque ministère, il y a des processus afin de fournir aux ministres des listes de noms de personnes qualifiées. De plus en plus, les ministères mettent en place des processus afin de faire le triage selon les critères et les normes liés à la capacité des individus.
Il y a une différence entre le mot « nomination » en anglais et en français. Le décret est l'instrument utilisé pour permettre à ces personnes d'entrer en poste, et ce sont les ministres qui en ont la responsabilité. Toutefois, il y a aussi des nominations clés, par exemple celles des PDG des sociétés de la Couronne, des présidents, des gens qui occupent les postes les plus élevés. C'est le Bureau du Conseil privé qui prépare tous les processus de sélection de ces gens.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Monsieur Harrison, en 2004, nous avons reçu des gens qui sont venus nous expliquer comment il se faisait que dans certains conseils d'administration — je ne me souviens plus desquels —, on nommait des administrateurs un peu à la va-comme-je-te-pousse.
À ce moment-là, M. Poilievre et d'autres de ses collègues étaient à mes côtés, et Mme la présidente et ses collègues étaient en face de nous. C'était inquiétant pour les députés du comité lorsqu'ils parlaient à certains de ces administrateurs, Par exemple, un président nous annonçait qu'il avait choisi un, deux ou trois candidats. Lorsqu'on lui demandait comment il s'assurait de la compétence de ces gens et de leur aptitude à faire le travail — il s'agissait de femmes et d'hommes d'affaires, de gens d'expérience —, s'il y avait une représentativité canadienne et si ces gens étaient bilingues, il nous répondait que tous les documents au conseil d'administration étaient traduits et qu'étant donné que la plupart des gens parlaient anglais, il n'y avait aucun problème. On nous répondait des choses comme celle-là, et c'était inquiétant pour plusieurs d'entre nous.
Dans les documents que vous avez préparés et dans votre allocution, vous dites que vous voulez que le processus de sélection fassent l'objet d'une vaste publicité, qu'il soit mené de manière équitable, ouverte et transparente, et fondé sur le mérite. Je comprends — j'espère que vous allez me le confirmer — qu'on tiendra compte de critères comme la représentativité et qu'il y aura donc des personnes des minorités visibles, des femmes, des Autochtones, etc., ainsi que des gens bilingues, des anglophones et des francophones. Je n'ai pas de doute quant au mérite, quant au fait que vous, comme votre successeur, souhaitiez qu'il y ait des gens compétents.
Je vais revenir à la question que j'ai posée tout à l'heure. Croyez-vous qu'à brève échéance, le secrétariat, avec les effectifs nécessaires pour livrer le produit — on sait que lundi matin, il n'y aura plus personne pour le faire —, permettra à des organisations fédérales de faire du recrutement la cause noble dont vous parliez, avec les critères que j'ai mentionnés tout à l'heure? On ne peut pas savoir qui sera choisi, mais peut-on avoir l'assurance que les gens auront des outils à leur disposition et que les ministres n'auront donc pas de raison de ne pas nommer les personnes les plus méritantes?
Madame la présidente, au cours de toutes nos discussions sur l'élaboration d'un code de pratique, la question de la diversité et de la représentativité était toujours centrale. Des éléments sont là, forcément, en vertu de la loi, mais il y a aussi la question, comme vous l'avez dit, de représenter les régions, etc., du Canada.
J'ose espérer qu'à l'avenir ces éléments vont jouer un rôle important sur le plan des nominations. Le fait que ces nominations soient faites par le gouverneur en conseil donne aux ministres la souplesse nécessaire pour considérer une série de noms de personnes compétentes et d'utiliser leur jugement afin d'arriver aux objectifs dont vous avez parlé.
Vous avez aussi parlé des conseils d'administration. Depuis un bout de temps, on essaye de définir les compétences dont on a besoin. Nous étions en train d'étudier cela pour le greffier. Il est évident que dans le cas d'un conseil d'administration d'une société d'État, selon le domaine d'activité et les objectifs, il faut des gens qui ont de l'expérience en tant qu'avocats ou en tant qu'ingénieurs, des gens de l'Est, de l'Ouest, des francophones, etc. Nous avons élaboré une idée qui a été mise en oeuvre il y a un bout de temps par le Bureau du Conseil privé, celle d'élaborer une structure de compétences. Par conséquent, quand il y a un poste à combler au sein d'un conseil d'administration, la première question est la suivante. Étant donné le genre d'activités de cette société, de quel genre de compétences avons-nous besoin? Cela aide à définir le genre de processus de sélection nécessaire.
Je vais vous donner l'exemple de la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Parfois, on a besoin de gens tellement spécialisés qu'il n'y en a que deux ou trois au Canada ou même dans le monde. C'est un peu différent que d'être à la recherche de quelqu'un qui a de l'expérience en gestion des affaires. L'idée centrale était d'étudier la candidature d'un individu autour de la table d'un conseil d'administration, en tenant compte de ceux qui sont là et d'où l'actionnaire veut aller.
Je vais essayer de résumer.
J'ai l'impression qu'après un an en poste, et malgré toute la campagne conservatrice sur le thème de la responsabilité, les nominations effectuées de nos jours ne sont pas plus responsables qu'avant. Notre parti s'est joint aux autres pour essayer de renforcer les lois sur la responsabilité dont on fait actuellement peu cas. Pire encore, le gouvernement est en train, ouvertement, de nommer exclusivement des gens qui sont d'accord avec lui, politisant dès lors les nominations.
Le Secrétariat a dépensé un demi-million de dollars. Nous avons vu des comptes rendus de déplacement qui n'ont rien à voir avec l'activité du Secrétariat, à Tuktoyaktuk et ailleurs. De toute évidence, toutes les lumières sont allumées au Secrétariat, mais les locaux sont vides.
Monsieur Harrison, les Canadiens sont-ils bien servis par ce Secrétariat que vous avez dirigé et par le processus de nomination en général?
:
Merci, madame la présidente.
Comme je le disais, ces frais ont été assumés par Industrie Canada, puisque je relevais de ce ministère. Je dois également préciser, à la présidence et au comité, que mon déplacement à l'Université maritime mondiale et à l'Université de Victoria ont été autorisés par le Commissaire à l'éthique.
Merci, madame la présidente.
:
C'est tout à fait ce que je veux dire.
Nous avons dit que nous étions d'accord avec votre recommandation, autrement dit que la réussite à l'examen devait être une condition sine qua non imposée à toute personne postulant à ces fonctions. Je tiens d'ailleurs à vous remercier pour cette recommandation. Je pense qu'elle était excellente. Elle se démarque de l'approche qu'appliquait le gouvernement précédent et qui n'était pas fondée sur le mérite, pour y préférer un système objectif grâce auquel nous aurons la garantie que les candidats aux fonctions de commissaire seront compétents. J'estime que nous vous devons des remerciements pour ce rapport, au nom des Canadiens.
Monsieur Warkentin, vouliez-vous poser quelques questions?
:
Si j'ai un peu de temps pour le faire, j'aimerais bien.
Je crois que M. Poilievre a mis au jour un certain nombre d'éléments valables et je tiens à l'en remercier. Je ne voudrais pas que vous partiez d'ici en croyant que nous ne sommes pas reconnaissants pour ce travail que vous avez fait au nom de ce que vous avez défini comme une noble cause, et que j'appellerai une cause essentielle. Nous l'avons apprécié.
Comme quelqu'un l'a dit, nous avons dépensé 500 000 $ pour travailler dans le sens de notre perspective idéologique selon laquelle il est possible d'offrir aux Canadiens une meilleure gouvernance caractérisée par la reddition de comptes et la transparence, et il est certain que ces 500 000 $ ne sont pas grand-chose compte tenu du travail colossal que vous avez entrepris. Je tiens à vous remercier, d'autant que ce que vous avez fait va nous permettre d'aller très loin pour nous assurer que les Canadiens puissent compter sur un bon gouvernement et, par voie de conséquence, sur une bonne fonction publique.
Merci beaucoup. Nous avons beaucoup apprécié votre travail.
:
Merci beaucoup, monsieur Turner.
Merci beaucoup, monsieur Harrison. Je sais que cette séance a été difficile pour vous, d'autant que vous témoignez à titre personnel. Certaines questions ont pu vous paraître brutales, mais je crois que vous vous en êtes très bien sorti. Merci beaucoup.
Je rappelle au comité que, jeudi prochain, nous allons traiter de la question du défi que soulèvent les ressources humaines au gouvernement fédéral et que nous accueillerons à cette occasion des représentants des deux syndicats de la fonction publique.
Oui, madame Nash.