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FINA Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION

Comité permanent des finances


TÉMOIGNAGES

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 30 octobre 2003




¿ 0905
V         La présidente (Mme Sue Barnes (London-Ouest, Lib.))
V         M. Pat Fiacco (maire de Regina, Ville de Regina, Trans-Canada #1 West Association)
V         La présidente
V         Mme Marnie Gladwell (directrice générale, Alliance des arts de la Saskatchewan)
V         La présidente
V         Mme Marnie Gladwell
V         La présidente
V         Mme Marnie Gladwell
V         La présidente
V         Mme Marnie Gladwell

¿ 0910
V         Mme Brenda Niskala (directrice générale de la "Saskatchewan Publishers Group"; trésorière, Alliance des arts de la Saskatchewan)

¿ 0915
V         La présidente
V         Mme Donna Shire (membre, Saskatchewan Action Committee, Status of Women)

¿ 0920
V         La présidente
V         M. Dale Ripplinger (représentant, Action politique, Association of Regina Realtors)

¿ 0925
V         La présidente
V         M. David Malcolm (président, Mid Canada Research Institute)
V         La présidente
V         M. David Malcolm

¿ 0930

¿ 0935
V         La présidente
V         Mme Maria Minna (Beaches—East York, Lib.)
V         M. Pat Fiacco
V         Mme Maria Minna
V         M. Pat Fiacco
V         Mme Maria Minna

¿ 0940
V         Mme Brenda Niskala
V         Mme Maria Minna

¿ 0945
V         M. Dale Ripplinger
V         Mme Maria Minna
V         M. Dale Ripplinger
V         Mme Maria Minna
V         M. Dale Ripplinger
V         Mme Maria Minna
V         M. Dale Ripplinger
V         La présidente suppléante (Mme Sophia Leung (Vancouver Kingsway, Lib.))
V         M. Roy Cullen (Etobicoke-Nord, Lib.)

¿ 0950
V         M. Pat Fiacco
V         M. Roy Cullen
V         Mme Donna Shire

¿ 0955
V         M. Roy Cullen
V         Mme Donna Shire
V         M. Roy Cullen
V         Mme Donna Shire
V         M. Roy Cullen
V         M. David Malcolm
V         M. Roy Cullen
V         M. David Malcolm
V         M. Roy Cullen
V         La présidente
V         M. Roy Cullen

À 1000
V         La présidente
V         M. Gord Archibald (cadre de direction, Association of Regina Realtors)
V         La présidente
V         M. Roy Cullen
V         La présidente
V         M. Dale Ripplinger
V         La présidente
V         M. Lorne Nystrom (Regina—Qu'Appelle, NPD)
V         M. Pat Fiacco
V         M. Lorne Nystrom
V         M. Pat Fiacco

À 1005

À 1010
V         M. Lorne Nystrom
V         M. Pat Fiacco
V         Mr. Lorne Nystrom
V         Mr. Pat Fiacco
V         M. Lorne Nystrom

À 1015
V         M. Dale Ripplinger
V         La présidente
V         M. Lorne Nystrom
V         Mme Donna Shire
V         La présidente
V         Mme Sophia Leung
V         La présidente
V         M. Pat Fiacco

À 1020
V         Mme Sophia Leung
V         Mme Marnie Gladwell
V         Mme Sophia Leung
V         Mme Marnie Gladwell
V         Mme Sophia Leung

À 1025
V         M. Gord Archibald
V         La présidente
V         M. Pat Fiacco
V         La présidente
V         Mme Sophia Leung
V         M. David Malcolm

À 1030
V         La présidente
V         M. Dale Ripplinger
V         M. Pat Fiacco
V         La présidente
V         M. Dale Ripplinger
V         La présidente

À 1040
V         La présidente
V         M. John Keen (À titre individuel)
V         La présidente
V         M. Ron Cameron (vice-président et chef de la direction financière, Saskferco Products Inc., Institut canadien des engrais)

À 1045
V         M. Darrell Zwarych (contrôleur de la " IMC Postash LTD.", Institut canadien des engrais)

À 1050
V         M. Ron Cameron
V         La présidente
V         M. Jim Tomkins (vice-président, administration, Université de Regina)

À 1055

Á 1100
V         La présidente
V         M. Rupert James (coprésident , Comité des finances, Chambre de commerce de la Saskatchewan)

Á 1105
V         La présidente
V         M. Norm Halldorson (coprésident, Comité des finances, Chambre de commerce de la Saskatchewan)
V         M. Norm Halldorson

Á 1110
V         La présidente
V         M. Norm Halldorson
V         La présidente
V         M. Ralph Pilz (directeur de l'éducation, Northern Lights School Division No.113 )

Á 1115
V         La présidente
V         M. Ralph Pilz
V         La présidente
V         M. Ralph Pilz
V         La présidente
V         M. Ralph Pilz

Á 1120

Á 1125
V         La présidente
V         M. John Keen

Á 1130
V         La présidente
V         Mme Maria Minna
V         La présidente
V         Mme Maria Minna
V         M. Jim Tomkins

Á 1135
V         Mme Maria Minna
V         M. Rupert James

Á 1140
V         Mme Maria Minna
V         La présidente
V         Mme Maria Minna
V         La présidente
V         Mme Maria Minna
V         La présidente
V         Mme Maria Minna
V         La présidente
V         M. Roy Cullen

Á 1145
V         M. Ron Cameron
V         M. Roy Cullen
V         M. John Keen
V         M. Roy Cullen
V         M. Ralph Pilz

Á 1150
V         M. Roy Cullen
V         La présidente
V         M. Bruce Ruelling (membre local du Conseil d'administration, Northern Lights School Division no. 113)
V         M. Roy Cullen
V         M. Bruce Ruelling
V         M. Ralph Pilz
V         M. Roy Cullen
V         M. Norm Halldorson

Á 1155
V         La présidente
V         M. Rupert James
V         La présidente
V         M. Rupert James
V         La présidente
V         M. Lorne Nystrom
V         M. Norm Halldorson
V         M. Lorne Nystrom
V         M. Norm Halldorson

 1200
V         Mr. Lorne Nystrom
V         Mr. Norm Halldorson
V         M. Lorne Nystrom
V         M. Norm Halldorson
V         M. John Keen
V         M. Lorne Nystrom
V         La présidente
V         M. Darrell Zwarych

 1205
V         La présidente
V         M. Jim Tomkins
V         La présidente
V         M. Jim Tomkins
V         La présidente
V         M. Ralph Pilz
V         M. Lorne Nystrom
V         M. Ralph Pilz
V         La présidente
V         M. Bruce Ruelling
V         La présidente
V         M. Bruce Ruelling
V         La présidente
V         M. Lorne Nystrom
V         M. Bruce Ruelling
V         La présidente










CANADA

Comité permanent des finances


NUMÉRO 092 
l
2e SESSION 
l
37e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le jeudi 30 octobre 2003

[Enregistrement électronique]

¿  +(0905)  

[Traduction]

+

    La présidente (Mme Sue Barnes (London-Ouest, Lib.)): Conformément au paragraphe 83(1) du Règlement, sont aujourd'hui à l'ordre du jour les consultations prébudgétaires. Nous sommes à Regina, et je voudrais souhaiter la bienvenue à tous ceux qui ont accepté de comparaître devant nous ce matin. Nous tiendrons deux séances du matin.

    Avant de commencer, je voudrais attirer votre attention sur le fait que Rick Casson, de l'Alliance canadienne, a dû quitter pour une urgence familiale. Il voulait que je vous fasse part de ses excuses parce qu'il avait projeté de comparaître devant nous ce matin. Nous allons toutefois veiller à ce qu'il reçoive tous vos mémoires, lesquels seront aussi remis à tous les membres du comité qui sont à Ottawa aujourd'hui et y travaillent toujours.

    C'est donc une partie seulement des membres du comité qui sont en déplacement, et nous sommes heureux d'avoir comme témoins, entre autres, des représentants de la Trans-Canada #1 West Association, ainsi que le maire de Regina, Pat Fiacco, et Bruce Anderson, le gestionnaire. Je vous souhaite la bienvenue à tous les deux.

    Comparaissent également Mme Marnie Gladwell, la directrice exécutive de la Saskatchewan Arts Alliance; et Mme Brenda Niskala, la trésorière et directrice exécutive du Saskatchewan Publishers Group. Bienvenue à toutes les deux.

    Ensuite, sont aussi présentes Mme Donna Shire, la présidente du Saskatchewan Action Committee, Status of Women, et Mme Tracy Stevens, membre du conseil d'administration de cet organisme. Bienvenue.

    De l'Association of Regina Realtors, nous avons M. Gord Archibald, directeur exécutif, et M. Dale Ripplinger, représentant d'action politique. Bienvenue.

    Le dernier groupe est le Mid-Canada Research Institute représenté par son président, M. David Malcolm. Encore une fois, bienvenue à tous.

[Français]

    Bienvenue à tous.

    Nous allons maintenant commencer.

[Traduction]

    Nous allons passer à l'ordre du jour.

    Nous commencerons par la Trans-Canada #1 Association.

    Monsieur le maire, voulez-vous commencer? Vous disposez de sept minutes.

+-

    M. Pat Fiacco (maire de Regina, Ville de Regina, Trans-Canada #1 West Association): Merci beaucoup, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du comité.

    Bienvenue à Regina. Malheureusement, nous avons eu de la neige hier, mais je ne doute pas qu'à la fin de la journée elle aura toute fondue.

    Nous sommes certainement heureux d'avoir l'occasion de participer aux consultations prébudgétaires. Sont avec moi M. Bruce Anderson qui est, comme vous l'avez dit, madame la présidente, le gestionnaire de la Trans-Canada #1 West Association.

    La Trans-Canada #1 West Association représente des municipalités, des entreprises, des attractions touristiques et des organismes touristiques des trois provinces des Prairies.

    Comme vous le savez, je comparais devant vous aujourd'hui d'abord en qualité de maire de Regina, une des deux agglomérations située sur la route transcanadienne no 1—et je vous souhaite de nouveau la bienvenue à Regina—et ensuite en qualité de président de la Trans-Canada #1 West Association. C'est d'ailleurs en cette qualité que je m'adresse au comité.

    La route transcanadienne no 1 constitue un lien routier essentiel pour Regina et de nombreuses agglomérations canadiennes. La route transcanadienne fait partie du réseau routier national, qui ne comprend que d'importantes routes comme la route Yellowhead, la 401 du sud de l'Ontario et la 40 au Québec. En fait, le réseau routier national comprend 25 000 kilomètres de routes, le long desquelles se trouve la plus grande partie de la population canadienne.

    Pendant plusieurs années, notre association a fait appel à la participation pleine et entière du gouvernement fédéral à une stratégie routière nationale. Nous demandons au Comité des finances, de recommander que le gouvernement fédéral, en premier lieu, s'engage fermement à établir une stratégie routière nationale et, en second lieu, qu'il consacre suffisamment de ressources à l'amélioration et à l'agrandissement du réseau routier national.

    Nous voulons que le gouvernement fédéral reconnaisse qu'il a un rôle de premier plan à jouer dans le financement des routes interprovinciales. Nous recommandons plus particulièrement que 1,5c. le litre de la taxe fédérale sur l'essence soit consacré au réseau routier national.

    Les transports relèvent de la compétence fédérale, et ne sont pas qu'une priorité provinciale. Les routes devraient être au coeur des priorités routières nationales. Après tout, nos routes servent au transport de 70 p. 100 de tous les biens manufacturés au Canada, contribuant à l'essor des entreprises canadiennes qui emploient des Canadiens. Évidemment, les Canadiens se servent des routes nationales pour aller travailler, visiter des parents et des amis ainsi que pour explorer d'autres parties du pays.

    Par ailleurs, la majorité des touristes qui viennent au Canada se servent des mêmes routes pour visiter toutes les régions du pays et, par la même occasion, contribuent à notre économie.

    Comme c'est le cas en santé et dans d'autres secteurs nationaux, le gouvernement fédéral doit être un chef de file pour le bien-être de tous les Canadiens.

    Nous savons que la Fédération canadienne des municipalités et le Caucus des maires des grandes villes veulent avoir une plus grande part des recettes de la taxe fédérale sur l'essence pour les infrastructures urbaines. En tant que maire d'une des grandes villes, je crois que nos villes ont besoin de meilleures infrastructures urbaines. Je pourrais sans doute faire un autre exposé là-dessus, mais Paul Martin a déjà reconnu le besoin de telles améliorations. Je n'en parlerai donc pas.

    Toutefois, nous avons besoin de bonnes routes pour assurer un déplacement efficace et sûr des biens et des gens entre nos agglomérations. Autrement dit, ce n'est pas une question de choix. Nous avons besoin tant d'infrastructures urbaines que d'infrastructures routières.

    En amorçant ses consultations prébudgétaires, le comité permanent a fait état de trois thèmes. Notre point de vue, c'est que la contribution du gouvernement fédéral au réseau routier national constitue un investissement se traduisant par une croissance économique accrue, grâce à l'investissement en tant que tel ainsi qu'à l'accroissement du tourisme et des échanges commerciaux. En outre, des routes sûres améliorent la qualité de vie des Canadiens grâce à une diminution des accidents, de la consommation de carburant et de l'usure des véhicules. Enfin, les routes nationales relient la majorité des Canadiens entre eux, pour leur plus grand bien.

    En conclusion, je voudrais remercier le comité de nous permettre de comparaître devant lui. Bonne journée à Regina.

+-

    La présidente: Merci beaucoup, monsieur le maire.

    Nous allons maintenant entendre les témoignages de l'Alliance des arts de la Saskatchewan.

    Tout d'abord, je crois qu'il n'y a pas de mémoire écrit. Est-ce exact?

+-

    Mme Marnie Gladwell (directrice générale, Alliance des arts de la Saskatchewan): En effet, il n'y a pas de mémoire écrit.

+-

    La présidente: Avez-vous des notes d'allocution écrites?

+-

    Mme Marnie Gladwell: Oui.

+-

    La présidente: Très bien. Quand vous aurez terminé, vous pourriez peut-être les remettre à notre greffier. Nous en ferons des copies pour les distribuer à tous. C'est un moyen de conserver un document écrit.

+-

    Mme Marnie Gladwell: C'est déjà fait.

+-

    La présidente: Très bien.

    Allez-y.

+-

    Mme Marnie Gladwell: Merci, madame la présidente, de nous avoir donné la possibilité de discuter de nos recommandations en prévision de la prochaine année budgétaire.

    L'Alliance des arts de la Saskatchewan est une coalition dirigée par ses membres, regroupant des organismes artistiques de la Saskatchewan. L'Alliance constitue la voix collective de la collectivité artistique de la province. Elle regroupe 60 membres d'organisations des domaines des arts de la scène, des arts visuels et de la littérature. Ces membres représentent à leur tour des centaines d'artistes et de travailleurs du monde culturel qui habitent aux quatre coins de la province.

    Aujourd'hui, nous témoignons pour discuter de deux questions critiques pour notre secteur, soit le financement pluriannuel stable et les conditions socioéconomiques des travailleurs autonomes du monde des arts. Vous avez également entendu les recommandations de la Fondation canadienne des arts. Nous avons pris connaissance du mémoire de la Fondation et avons écrit à votre comité pour appuyer ses recommandations.

    Nous soulignons ces questions en présumant que nous tous, autour de la table, sommes favorables aux droits d'auteur sur les produits culturels, tant à l'étape de la création qu'à celle de la production, et que nous sommes favorables au concept de l'appui régional ainsi qu'au droit des artistes d'obtenir une rémunération équitable par rapport aux autres membres de la société grâce à l'adoption de mesures sur le statut des artistes.

    Le secteur des arts de la Saskatchewan est essentiel et très vivant. Il procure des services exemplaires au public. Nos artistes et travailleurs du monde culturel prennent leur rôle très à coeur, caractéristique nécessaire pour les gens qui travaillent dans ce secteur. Nos organismes du domaine des arts ont bien appris l'art d'étirer les budgets tout en s'imposant les critères de qualité les plus sévères. Il subsiste cependant dans notre secteur une incertitude qui le rend vulnérable aux changements subits. On en a vu un exemple récemment, quand le financement du Fonds canadien de télévision a été modifié de façon imprévue. Il faut que la situation soit corrigée.

    Les difficultés que doivent affronter notre secteur sont exposées dans une étude commandée par l'Initiative du secteur bénévole, intitulée La capacité de servir. Le rapport explique ce que les gens du monde des arts savent depuis longtemps : les fonds sont généralement disponibles pour des projets à court terme plutôt que des activités à long terme, et les changements constants dans les priorités en matière de financement ainsi que l'absence de soutien à l'infrastructure organisationnelle limitent les possibilités de développer nos ressources. C'est sûrement dans l'intérêt supérieur de tout le monde que notre secteur devienne stable et soutenable et qu'il développe ses ressources, comme Patrimoine canadien le préconise avec sa nouvelle programmation—ce qui a donné des résultats favorables, je crois.

    Pour développer ces ressources, il est essentiel que nous puissions planifier efficacement et à long terme. Or, pour que cela se produise, il est indispensable que nous ayons un financement pluriannuel garanti.

    L'Alliance des arts de la Saskatchewan recommande que le financement annoncé en 2001 pour le secteur culturel, avec le programme « Un avenir en art », soit prolongé indéfiniment et augmenté au niveau qui convient.

    Nous recommandons également qu'un financement pluriannuel stable et suffisant soit assuré aux institutions et organismes culturels du Canada, par exemple le Conseil des arts du Canada, afin d'améliorer leur stabilité et leurs possibilités de développer leurs ressources dans le secteur des arts et de la culture.

    En outre, du point de vue provincial, nous recommandons que les programmes et politiques du gouvernement fédéral soient adaptés aux particularités régionales et que leurs critères permettent aux organisations de petite taille de participer également.

    Je passe maintenant la parole à ma collègue, Mme Brenda Niskala, qui parlera des conditions socioéconomiques des travailleurs autonomes.

¿  +-(0910)  

+-

    Mme Brenda Niskala (directrice générale de la "Saskatchewan Publishers Group"; trésorière, Alliance des arts de la Saskatchewan): Merci.

    L'an dernier, la Saskatchewan a fait comme les gouvernements du Canada et du Québec en adoptant la loi sur le statut de l'artiste, qui reconnaît, entre autres, le droit des artistes de jouir des mêmes avantages économiques et sociaux qu'ont d'autres travailleurs. Cependant, bon nombre des questions socioéconomiques avec lesquelles doivent composer nos artistes relèvent du fédéral. Donc, peu importe à quel point la législation provinciale est progressiste, les artistes ont besoin de mesures fédérales qui tiennent compte du caractère unique de leur profession, une profession marquée par des niveaux de revenu variables, un travail saisonnier et imprévisible et un revenu moyen sous la moyenne canadienne.

    L'Alliance des arts recommande, tout comme la Conférence canadienne des arts dans sa proposition prébudgétaire, que le ministère des Finances prenne le pas en réalisant une étude sur les travailleurs autonomes du Canada sur le marché du travail d'aujourd'hui, en vue de créer un programme canadien d'avantages sociaux auquel pourraient adhérer les travailleurs autonomes. Cela pourrait changer énormément les choses pour les artistes.

    Il y a une première étape importante et très nécessaire, soit d'élargir, par exemple, le programme d'assurance-emploi pour qu'il s'applique également aux travailleurs autonomes du domaine culturel.

    Nous exhortons également le gouvernement du Canada et l'Agence des douanes et du revenu du Canada à reconnaître un double statut pour les artistes et à les considérer comme des entrepreneurs indépendants. C'est un facteur qui inquiète de plus en plus les artistes et les organisations du domaine des arts, et la chose se complique si l'on comprend que les artistes perdraient la présomption de propriété du droit d'auteur et de droits moraux sur leurs oeuvres de création et, par conséquent, les revenus futurs qu'ils tireraient de leurs propres créations s'ils étaient considérés comme des employés par l'ADRC aux fins de l'impôt sur le revenu. Leur capacité d'assurer leur subsistance en subirait un terrible coup.

    Le critère actuel de l'ADRC pour déterminer le statut des travailleurs doit être amélioré pour tenir compte de la situation des artistes autonomes ou des travailleurs du domaine culturel. La Conférence canadienne des arts et l'ADRC travaillent à trouver une solution, mais nous demandons instamment au gouvernement de régler rapidement ce problème de manière que les travailleurs du monde des arts soient traités équitablement.

    En outre, nous exhortons le gouvernement du Canada à mettre en oeuvre des mesures visant à mitiger les conditions auxquelles sont assujettis les cachets des artistes. Cela pourrait se faire au moyen d'un étalement rétroactif ou d'une exemption d'impôt sur une partie du revenu tiré d'activités artistiques.

    Ces mesures et les recommandations dont ma collègue a parlé sont essentiels pour le soutien et le développement des arts en Saskatchewan et au Canada. Le secteur des arts fait une contribution importante au Canada et apporte beaucoup à ses citoyens, financièrement et socialement parlant. Compte tenu de la stratégie innovatrice du Canada, il est encore plus important que le gouvernement fédéral investisse dans nos artistes et dans le secteur des arts. Un tel investissement sera très fructueux dans l'avenir parce qu'on peut compter sur la générosité des artistes qui en bénéficieront.

    Merci.

¿  +-(0915)  

+-

    La présidente: Merci beaucoup.

    Nous allons maintenant entendre la représentante du Saskatchewan Action Committee, Status of Women.

    Allez-y, madame Shire.

+-

    Mme Donna Shire (membre, Saskatchewan Action Committee, Status of Women): Merci, madame la présidente.

    Le Saskatchewan Action Committee, Status of Women remercie la présidente et tous les membres du comité pour cette occasion de présenter ses instances. Je voudrais simplement noter que le document déposé renfermera beaucoup plus de renseignements et de détails que ce que je présente à ce stade-ci.

    Le Saskatchewan Action Committee, ou SAC, a été créé en 1971. Il représente un large éventail de femmes et de groupes de femmes de la Saskatchewan. Nous sommes une organisation inclusive, multiculturelle, qui représente les femmes de la base dans la province et qui s'occupe de plusieurs questions. Nous faisons activement la promotion de l'égalité de toutes les femmes et nous nous occupons à tous les niveaux des droits de la personne des femmes et des questions de justice touchant les femmes.

    Le Saskatchewan Action Committee réunit des femmes qui travaillent ensemble pour parvenir à une certaine justice sur les plans économique, social, culturel et politique. Nous faisons cela en identifiant les obstacles à l'égalité des femmes, en relevant les changements de politique qui feraient disparaître la discrimination envers les femmes et amélioreraient ainsi la qualité de leur vie ainsi que celle de leurs enfants et de leur famille.

    Cependant, après toutes ces années, comme beaucoup d'autres groupes revendiquant l'égalité pour les femmes, nous sommes au bord de l'extinction. Cela est attribuable à la perte du financement qui nous a permis dans le passé de soutenir les femmes dans les situations les plus vulnérables.

    Depuis 1971, le SAC est passé d'une organisation féminine traditionnelle qui était presque exclusivement composée de femmes de race blanche à une organisation inclusive, représentant tout l'éventail des femmes.

    L'objectif de ce mémoire est d'ouvrir une fenêtre pour que vous puissiez voir ce que l'élimination de groupes féminins comme le nôtre signifie pour les femmes de la base.

    En 1973, le fonds du Programme de promotion de la femme a été créé pour soutenir les associations féminines revendiquant l'égalité afin de leur permettre de promouvoir une amélioration de la situation de la femme au Canada. Un financement de base a été fourni à ces organisations du fait que la discrimination envers les femmes était une injustice inhérente qui exigeait une intervention et des ressources si on devait y mettre un terme.

    Les organisations féminines revendiquant l'égalité ont été établies pour promouvoir l'évolution de la situation de la femme et elles sont les fondements mêmes de l'égalité des femmes au Canada. Depuis 1990, cependant, il y a d'importantes compressions. En 1996, les critères sont passés du financement de programmes au financement de projets et l'égalité des femmes a été remise en question de façon importante. Au cours des trois dernières années, les critères établis se sont révélés rigides, exigeants et coûteux en temps. Nous avons vu des organisations avoir du mal à rester en activité et beaucoup ont abandonné et ont disparu. Il est absolument incroyable de voir le temps consacré à l'élaboration d'une proposition de projet, le temps qui s'écoule entre le moment où une demande de financement est présentée et le moment où elle est enfin approuvée.

    Un autre obstacle réside dans le fait que des groupes ne peuvent faire examiner de nouvelles propositions tant que le rapport final de leur dernier projet n'est pas accepté. C'est un problème, car il peut y avoir une interruption de plusieurs mois du financement entre des initiatives, et cela réduit l'organisation à un mode de survie. La recherche d'argent passe avant le travail qui doit être effectué.

    Le financement de projet réduit l'égalité des femmes encore davantage, car les femmes de la base ne sont pas soutenues pour qu'elles travaillent à un changement réel dans la vie des femmes. Les progrès vers l'égalité exigent des ressources stables d'une année à l'autre.

    Du fait du système actuel de financement, les associations féminines ne reçoivent plus un financement régulier. Nous demandons au Conseil du Trésor d'assumer la responsabilité pour la façon dont ce financement est géré par les bureaucrates. Le critère actuel accentue l'inégalité pour les femmes et il entraîne l'élimination systématique d'organisations féminines populaires aux niveaux régional et national. Elles sont forcées de fermer leurs portes à cause de l'absence d'un financement durable et prévisible.

    Sur le plan humain, c'est une perte importante pour le bien-être de notre société, car les femmes les plus durement touchées sont celles qui sont les plus vulnérables et dans une situation désespérée et elles n'ont aucune autre solution à leur disposition.

    La disparition du SAC serait un recul énorme pour le progrès des femmes dans nos collectivités. À l'heure actuelle, le SAC s'occupe de 12 cas de harcèlement signalés par des femmes. Ces dernières ont contacté le SAC non pas parce qu'elles avaient besoin de counselling ou d'un refuge, mais bien parce qu'il leur fallait une intervention afin d'obtenir justice dans leur cause.

    Non seulement nous relevons le problème, mais nous proposons des changements de politique afin de supprimer les obstacles à la participation des femmes. Nous recevons quotidiennement des demandes d'aide de la part de femmes et de groupes de femmes. Nous sommes bien reconnus dans la collectivité comme une organisation qui défend avec vigueur les femmes qui font face à la discrimination et à d'autres injustices. Nous sommes un dernier recours pour de nombreuses femmes qui se retrouvent dans des situations désespérées. Si le SAC est forcé de fermer ses portes, cela rend non seulement un bien mauvais service aux femmes, mais c'est une triste indication des valeurs que le gouvernement défend dans notre société.

    Nous demandons que le gouvernement fédéral rétablisse le financement de base aux associations féminines qui revendiquent l'égalité des femmes et qui depuis longtemps travaillent avec les femmes, plus particulièrement les organisations qui n'ont pas accès à d'autres sources de financement. Nous réitérons les demandes faites dans le cadre des consultations par les groupes de femmes en 1996 et 1999, soit le rétablissement du financement de base pour l'infrastructure et la promotion de l'égalité.

¿  +-(0920)  

    Nous demandons également que plus d'argent soit injecté dans le fonds du Programme de promotion de la femme pour assurer la viabilité des groupes de femmes. Sans des ressources suffisantes, la situation de la femme au Canada continuera de se détériorer. J'espère que c'est une chose que nous pouvons prévenir en agissant tous.

    Merci.

+-

    La présidente: Merci beaucoup.

    Nous passons ensuite à l'Association of Regina Realtors.

    Qui commencera votre exposé? Allez-y, monsieur.

+-

    M. Dale Ripplinger (représentant, Action politique, Association of Regina Realtors): Merci, madame la présidente. Je souhaite la bienvenue à tous les membres du comité dans notre belle ville enneigée. C'est un froid sec.

    Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de vous parler ce matin. Nous sommes ici aujourd'hui pour représenter les membres de l'Association of Regina Realtors et pour appuyer le mémoire soumis à ce comité le mois dernier par l'Association canadienne de l'immeuble, ou ACI.

    L'Association of Regina Realtors comprend 25 entreprises membres et plus de 300 courtiers en immeubles. Nos membres facilitent la grande majorité des transactions immobilières dans la région de Regina. Notre association fonctionne avec un service interagences. En 2002, plus de 2 900 ventes de biens immobiliers représentant plus de 300 millions de dollars ont été réalisées dans le cadre du service interagences de Regina.

    Je le répète, nous sommes ici pour appuyer le mémoire de l'ACI au comité. Cependant, nous allons toucher à quatre questions : premièrement, les limites des cotisations à des REER; deuxièmement, le logement abordable; troisièmement, les finances municipales et quatrièmement, la mise en valeur de sites urbains contaminés.

    Dans son mémoire, l'ACI a apporté un point de vue national à l'égard de ces questions. Nous allons vous faire part de nos observations d'un point de vue local.

    Les courtiers en immeubles demandent au gouvernement d'accroître les limites des cotisations à des REER depuis plusieurs années. Nous avons été encouragés de constater l'augmentation des limites des cotisations dans le budget de 2003 du gouvernement. Cependant, cette augmentation était très modeste.

    Lorsqu'il s'agit d'épargne-retraite, les courtiers en immeubles en tant que gens d'affaires indépendants doivent compter sur leurs propres ressources. Ils ne peuvent pas profiter de régimes de pension d'employeurs. Certains courtiers en immeubles investissent dans des biens immobiliers pour se préparer à leur retraite, mais la plupart, comme beaucoup d'autres gens du secteur de la petite entreprise, comptent sur le système des REER individuels pour planifier leur retraite.

    Beaucoup de nos membres sont des enfants du baby boom qui sont dans leurs années les plus rémunératrices et qui sont maintenant en mesure de maximiser leur propre épargne-retraite privée. Cependant, les plafonds maximums de cotisations limitent les épargnes qui peuvent être placées dans un régime exonéré d'impôt.

    Nous allons encourager le gouvernement à porter immédiatement les limites maximales à 19 000 $, et à procéder ensuite à des augmentations annuelles de 2 000 $ jusqu'à ce qu'on atteigne 27 000 $, pour ensuite indexer les limites à l'inflation.

    Il est important de reconnaître qu'une augmentation des limites n'est pas entièrement une économie d'impôt ou une perte de recettes pour le gouvernement, mais un report d'impôt qui rapportera des recettes au gouvernement à l'avenir. Nous croyons qu'en élargissant les limites des contributions maintenant, on permettra à de nombreuses personnes du secteur de la petite entreprise de planifier leur retraite grâce à leurs propres ressources, ce qui réduira la dépendance à l'égard des régimes publics de pension à l'avenir.

    Logement abordable. Même si Regina a la réputation d'avoir l'un des marchés immobiliers résidentiels les plus abordables au Canada, nous avons également des difficultés à offrir un logement abordable à beaucoup de gens.

    Cela fait plus de 20 ans qu'on n'a pratiquement pas construit de nouveaux logements locatifs. Si on ajoute à cela la démolition d'immeubles locatifs et la transformation d'autres immeubles locatifs en copropriétés, on s'aperçoit qu'on a ainsi réduit l'offre de logements abordables dans la ville. Cela a conduit à de faibles taux d'inoccupation et à des pressions à la hausse sur les loyers, ce qui a marginalisé ceux qui sont à la limite quant à la capacité de payer.

    Environ 85 p. 100 de tous les logements locatifs appartiennent au secteur privé au Canada. Ainsi, nous croyons que la solution au problème du logement abordable consiste à inciter le secteur privé à investir grâce à une réforme de la politique fiscale plutôt que par le biais de dépenses gouvernementales directes dans la construction de logements, ce qui est très coûteux et pourrait ne pas être viable.

    La politique fiscale actuelle décourage la libre circulation des investissements en capital dans le marché privé des logements locatifs, notamment pour les nouvelles constructions et la rénovation de logements.

    La politique fiscale actuelle traite des investissements dans des logements locatifs par de petits investisseurs comme un investissement passif. Ainsi, les investisseurs, qui ont réalisé un gain capital sur un bien immobilier et souhaitent se départir de ce bien pour investir dans un autre immeuble locatif sont incapables de transférer le gain en capital. Ils doivent tout d'abord déclarer le gain capital et utiliser les déductions pour amortissement avant de réinvestir dans le second immeuble locatif.

    Pour éviter de payer de l'impôt sur le gain capital, les investisseurs ont tendance à simplement conserver le bien immobilier. Cela a pour effet de bloquer les capitaux dans le placement actuel et freine de nouveaux investissements dans des logements locatifs abordables, qu'il s'agisse d'acquérir des logements locatifs existants, de rénover des logements locatifs ou d'en construire de nouveaux.

    Nous proposons de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu de la façon suivante. Premièrement, permettre de transférer les gains en capital et les déductions afin que les produits de la vente d'un immeuble à revenu puissent être réinvestis dans un autre immeuble à revenu; deuxièmement, permettre aux propriétaires de logements locatifs d'être admissibles à des déductions aux petites entreprises; troisièmement, permettre à tous les investisseurs dans des logements locatifs d'utiliser les pertes quant aux déductions pour amortissement pour déterminer le revenu aux fins de l'impôt. Nous croyons que ces propositions vont entraîner un accroissement des investissements privés dans le logement abordable au Canada, ce qui va augmenter l'offre de logements locatifs abordables et améliorer la qualité des logements existants.

    Je voudrais maintenant parler de la situation financière difficile dans laquelle se trouvent de nombreuses municipalités au Canada, y compris la nôtre, Regina. Je sais que le maire appuie notre position là-dessus.

¿  +-(0925)  

    Durant les années 90, lorsque les gouvernements fédéral et provinciaux faisaient face à des déficits importants, des mesures ont été prises pour réduire les dépenses gouvernementales et ce, à juste titre. On s'est ainsi déchargé sur les municipalités, dont beaucoup ont relevé le défi financier consistant à équilibrer les finances publiques.

    Au cours des dix dernières années, cela a eu pour effet d'exercer des pressions à la hausse sur l'impôt foncier régressif, qui est la principale source de recettes pour les gouvernements locaux. Cela a mis à rude épreuve la capacité de percevoir des recettes des municipalités, et surtout les villes canadiennes.

    Les conseils municipaux ont dû prendre des décisions difficiles relativement à une réduction des services municipaux et ils ont dû procéder à des compressions pour équilibrer les budgets et minimiser les augmentations des taux par mille.

    Dans bien des cas, les budgets sont équilibrés grâce à un report de la rénovation tout à fait nécessaire de l'infrastructure. Cela a conduit à d'importants retards dans l'entretien de l'infrastructure qui se sont traduits par une détérioration des routes, des trottoirs, des systèmes d'adduction d'eau et d'autres infrastructures dans de nombreuses collectivités. Dans notre ville, il y a maintenant un arriéré de plus de 30 ans pour ce qui est de la réparation de l'infrastructure routière.

    Les villes sont maintenant le moteur économique de l'économie canadienne et elles devraient être reconnues comme telles et avoir accès à un financement durable pour répondre à leurs besoins. Nous croyons que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle de chef de file pour s'attaquer à cette question et nous vous exhortons à appuyer les recommandations du groupe de travail libéral sur les questions urbaines comme on le prône dans le mémoire de l'ACI.

    Je voudrais maintenant parler d'un autre défi auquel de nombreuses collectivités urbaines doivent faire face, soit les coûts de restauration des sites urbains contaminés et la politique fiscale.

    La restauration de sites contaminés est une occasion pour de nombreuses collectivités de remettre en état des terrains aux fins de réaménagement et d'investissement. Dans bien des cas, cela va permettre d'améliorer l'infrastructure desservant à l'heure actuelle ces sites et cela va créer des sources de recettes supplémentaires pour le gouvernement du fait de l'utilisation des terrains à des fins économiques productives.

    La Table ronde nationale sur l'environnement reconnaît que des modifications fiscales sont nécessaires pour stimuler le réaménagement de ces sites. Nous recommandons que le gouvernement traite le coût de remise en état comme une dépense déductible plutôt que des capitaux en amont, les dépenses devant être amorties sur les années suivantes. Nous croyons que cela va inciter les propriétaires de biens immobiliers et les investisseurs possibles à remettre en état les terrains contaminés.

    Nous exhortons le comité à continuer d'appuyer la remise en état des sites contaminés.

    Je voudrais en terminant remercier le comité de nous avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui et je serais heureux de répondre à n'importe quelle question en tout temps.

+-

    La présidente: Merci beaucoup.

    Du Mid-Canada Research Institute, nous recevons M. Malcolm.

    Allez-y, je vous en prie.

+-

    M. David Malcolm (président, Mid Canada Research Institute): Merci beaucoup.

    Good morning, bonjour, madame la présidente et mesdames et messieurs.

    Il va être très difficile pour moi de résumer trois années de travail sur ce projet en sept minutes, mais je ferai de mon mieux. J'ai pris quelques notes sur des choses contenues dans le document soumis ce matin et dont je voulais parler davantage et j'ai réalisé que cela prendrait 20 minutes. Je ferai donc de mon mieux.

+-

    La présidente: Si vous avez besoin de quelques minutes de plus, je pense que nous pouvons vous les donner.

+-

    M. David Malcolm: Merci beaucoup.

    Tout d'abord, je voudrais souligner que nous parlons ici d'une initiative qui comprend toute la région du Canada central. Qu'est-ce qu'on entend par le Canada central? Cela englobe la région de la forêt boréale du Canada qui s'étend dans les régions nordiques des provinces, de Terre-Neuve-et-Labrador jusqu'au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au nord de la Colombie-Britannique. Elle s'étend sur une longueur de plus de 10 000 kilomètres. La majeure partie du temps, la largeur de cette zone est supérieure à 1 000 kilomètres. Il y a 1,4 million de personnes vivant dans cette région boréale qu'on appelle souvent le « nord oublié » à cause de l'accent qui est mis sur l'Arctique depuis quelques années, alors que cette dernière région ne compte que 100 000 habitants.

    Je voudrais également mentionner que, sur le plan politique, je crois que la région du Canada central est importante, car il y a 36 circonscriptions dans cette région sur les 301 qui sont représentées au Parlement. Cela signifie que 12 p. 100 des circonscriptions se retrouvent dans cette zone, qui ne compte par ailleurs que 5 p. 100 de la population.

    Sur le plan politique, les gens pensent souvent à l'importance de la population dans la région qu'on dessert. Dans le cas présent, le gouvernement du Canada dessert 5 p. 100 de la population, mais 12 p. 100 des circonscriptions, soit 36 sur 301.

    L'idée du Mid-Canada Research Institute n'est pas nouvelle en ce sens qu'à la fin des années 60, le major-général Richard Rohmer a prôné la notion de la zone du Canada central, une stratégie de développement national englobant toute la région boréale de Terre-Neuve jusqu'au Yukon. Pendant trois ans, il y a eu des réunions de groupes de travail, des colloques et un grand volume de délibérations ainsi que des travaux importants en matière de données et de politique relativement à cette initiative. Cependant, malheureusement, il semblait que le moment n'était pas bien choisi.

    En 2001, Rick Laliberte, député de Rivière Churchill a eu une idée semblable. Il pouvait voir que le nord de la Saskatchewan avait désespérément besoin de collectivités viables et se demandait comment parvenir à cela et il a alors décidé que la meilleure façon d'y arriver était de promouvoir une initiative nationale. De là l'initiative du Canada central. Il s'est réuni avec le major-général Richard Rohmer et plusieurs de ceux qui avaient travaillé là-dessus à la fin des années 60.

    Je voudrais mentionner notamment qu'à la fin des années 60, les collectivités et toutes les personnes concernées dans l'industrie, au sein du gouvernement et le reste se sont entendues entre autres sur la nécessité de la recherche. Lorsqu'il est question de recherche, nous ne voulons pas nécessairement dire une recherche universitaire, mais l'acquisition de connaissances.

    L'initiative du Canada central est centrée sur le Mid-Canada Research Institute. Il s'agit de permettre à des collectivités, par l'entremise de priorités en matière de recherche établies par les collectivités elles-mêmes, de tracer leur propre avenir, de réunir les connaissances nécessaires à un développement durable. C'est là l'objet du Mid-Canada Research Institute.

    Je devrais dire comment j'ai été amené à participer à ce projet. Depuis 40 ans environ à l'Université de l'Alberta il y a le Boreal Institute for Northern Studies qui est devenu l'Institut circumpolaire canadien en 1990. On m'a demandé, en fait, avant que je n'aille à l'Université de l'Alberta, de diriger cette initiative et il semblait donc tout à fait juste que j'entreprenne cette initiative par l'entremise de l'Université de l'Alberta. C'est ainsi que j'ai été appelé à participer au projet.

    Les objectifs du Mid-Canada Research Institute. Il s'agit d'un institut virtuel, ce qui signifie qu'il se concentre sur la recherche communautaire et sur les gens et les ressources humaines et non sur les installations et il maximise l'utilisation des technologies modernes de communication et le reste.

    Le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest a reçu de nous une proposition qu'il a approuvée il y a plusieurs mois, au sujet d'une étude de planification en trois phases. Tout d'abord, il s'agissait de constituer l'institut en société. Ensuite, on devait élaborer un plan d'affaires qui est maintenant disponible et il y avait enfin une phase de consultations communautaires que nous entreprenons le 1er novembre et qui se poursuivra jusqu'à la fin de février.

    Ce processus de consultation aura lieu dans toute la région boréale.

¿  +-(0930)  

    Comme on le précise dans le sommaire que je viens de transmettre, le plan d'affaires a été examiné récemment par un groupe de travail interministériel à Ottawa—c'était hier matin—qui a approuvé notre projet de plan d'affaires, qui prévoit un financement de démarrage de 1,1 million de dollars. Sur ce montant, 250 000 $ sont déjà engagés par le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest.

    Étant donné que cette initiative s'étend sur tout le pays, les autres organismes fédéraux de développement—la FedNor, l'APECA et l'organisme responsable du Québec—sont tous intéressés à contribuer à cette initiative pour ce qui est du démarrage. Bien entendu, nous devons voir les fonds et pouvoir compter sur le soutien moral, si on peut dire.

    Pour votre gouverne, les membres du comité hier comprenaient trois représentants du Cabinet du premier ministre, un représentant du cabinet du ministre Goodale, le ministre Mitchell, le ministre Owen, le ministre Rock ainsi que le général Richard Rohmer lui-même en tant qu'invité spécial. Cette initiative a vraiment pris un certain élan et elle va être très importante pour le 1,4 million de personnes qui vivent dans des collectivités éloignées du Nord.

¿  +-(0935)  

+-

    La présidente: Merci beaucoup. Vous avez tout juste dépassé les sept minutes. Vous avez succinctement exposé votre plan.

    Une des questions que nous avions posées portait sur les collectivités durables dans les zones rurales, que nous voulions prendre en compte dans notre enquête cette fois-ci. Je suis donc heureux que vous nous ayez présenté cette question.

    Je vais maintenant donner la parole pendant dix minutes à chaque particulier présent ici.

    Je commence avec Mme Maria Minna.

+-

    Mme Maria Minna (Beaches—East York, Lib.): Je suis désolée, je n'ai pas l'habitude de parler la première. Merci, madame la présidente.

    Je vais commencer par le maire Fiacco. Je crois que notre gouvernement a parlé de la nécessité d'autoroutes transcanadiennes et de routes transcanadiennes pour les transports, mais en ce qui concerne la taxe sur le carburant, envisagez-vous qu'elle soit affectée uniquement au réseau transcanadien, ou qu'on règle ce problème au moins de la revitalisation du transport ferroviaire? La raison pour laquelle je soulève cette question, c'est que depuis que nous avons signé l'accord de Kyoto et que nous voulons voir les deux comme étant durables, des points de vue de l'environnement et aussi de l'accès aux routes, j'aimerais personnellement qu'il y ait beaucoup plus de camions sur les rails, particulièrement lorsqu'ils franchissent de longues distances. Dans les petites collectivités, lorsqu'ils livrent aux clients, évidemment pas, mais j'aimerais bien voir beaucoup plus de ce qu'on appelle des transports bimodaux.

    Je me demande si votre organisme ou d'autres municipalités avec lesquelles vous travaillez ont envisagé cet éventuel modèle d'intégration à la fois de l'expansion et de l'amélioration des routes, mais aussi du rail afin d'éviter les camions sur les routes.

+-

    M. Pat Fiacco: Je vous remercie de cette question. Je crois que tout financement ferait une différence et si c'est une conjugaison de financement qui servirait aux deux fins, bien sûr, ce serait bénéfique. Notre exposé met simplement l'accent sur un financement supplémentaire pour les autoroutes. Nous n'avons pas vraiment tenu de discussions au-delà de cela.

+-

    Mme Maria Minna: Vous devriez peut-être. De mon point de vue, je sais qu'il y a beaucoup de membres et beaucoup d'autres gens qui songent à la double approche, tout simplement parce qu'on ne peut pas signer Kyoto d'un côté et ensuite se contenter de construire des routes. Mais on ne peut pas ne pas construire de routes parce que, bien évidemment, notre pays est énorme et on a besoin de routes aussi. Je crois qu'envisager les deux, pour tenter de réaliser ce qui est le mieux pour la société, serait la meilleure solution.

+-

    M. Pat Fiacco: Je vous remercie. C'est un élément que nous allons certainement soumettre à nos membres.

+-

    Mme Maria Minna: Je donne maintenant la parole à la Saskatchewan Arts Alliance.

    D'abord, j'appuie à la fois vos suggestions relatives aux travailleurs autonomes et le besoin d'examiner la Loi sur l'assurance-emploi, l'AE, comme nous disons maintenant, y compris en ce qui concerne les travailleurs autonomes. Je crois que le moment est venu. Nous avons effectué diverses études au cours des 10 dernières années—je sais que j'ai participé à l'une d'elles il y a un certain temps—mais ce n'est toujours pas une réalité et je crois que c'est quelque chose que nous devons faire.

    Pour ce qui est d'être considéré comme travailleur autonome ou comme entrepreneur pour les fins de l'ADRC—et je conviens avec vous que vous ne devriez pas être traité comme étant un employé parce que cela cause toutes sortes de problèmes pour vous—vous pourriez peut-être nous expliquer de manière un peu plus détaillée ce que cela signifie, pour que cela soit mieux consigné et pour vous assurer que les gens comprennent bien ce que vous entendez par là. Je comprends cela et je le soutiens, et j'ai écrit des lettres dans ce but, mais je me demandais si vous pouviez expliquer précisément les conséquences que cela a pour les gens.

¿  +-(0940)  

+-

    Mme Brenda Niskala: La plupart des artistes ont un certain nombre de prestations à faire en un mois ou encore dans une année. Traditionnellement, on les a perçus comme étant indépendants, en ce sens qu'ils fournissent leurs propres instruments, dans le cas de musiciens, ou leurs propres livres et documents, dans le cas de littérateurs, selon la discipline, bien sûr. Ils fournissent leur propre matériel, ils prodiguent leur propre apport créatif et cet apport leur reste, il leur appartient.

    Les artistes sont menacés par le changement. Je vous donne un exemple. Si un artiste fait fonction de mentor dans un studio et si le studio est payé par une organisation d'artistes plutôt que par l'artiste lui-même, il est considéré comme un employé de cette organisation même s'il s'occupe du programme d'études, fournit les matériels et organise la manifestation, tout simplement parce que le déboursé financier a été fait par l'organisation en question. Donc, les règles de l'ADRC vont strictement à l'encontre du fait que l'artiste soit considéré comme indépendant, sous quelque forme que ce soit.

    Ce qui s'est passé, par exemple, dans le cas d'un grand nombre de grandes organisations... Bien sûr, vous avez entendu parler des situations où les orchestres symphoniques, et ainsi de suite, ont beaucoup souffert parce qu'ils ont traité leurs gens comme étant indépendants et ont encouru de lourdes dettes pour changer cela, car l'ADRC examine cette situation depuis quelques années. Le problème pour les artistes de scène, par exemple, tient au fait qu'ils fournissent leurs propres instruments, leur propre équipement. Ils paient pour cela et, puisqu'ils sont des travailleurs autonomes, c'est une dépense déductible. Dans le cas d'un employé, bien sûr, ce ne l'est pas. On attend toujours d'eux qu'ils les fournissent, mais on ne le reconnaît pas aux termes de la Loi de l'impôt sur le revenu.

+-

    Mme Maria Minna: Je comprends. Je vois le problème.

    Je vais d'abord m'adresser au Saskatchewan Action Committee on the Status of Women.

    Premièrement, ayant beaucoup travaillé avec les immigrantes, particulièrement dans la région de Toronto, je dois dire que je comprends votre dilemme en ce qui a trait au financement des projets par rapport au financement de base. On passe beaucoup de temps à chercher des projets et à se redéfinir en fonction des plus récents critères plutôt qu'à offrir les services qu'on tente d'offrir. Je connais ces problèmes et je vous comprends très bien.

    Je voulais simplement préciser cela parce que je ne suis pas en désaccord avec ce que vous dites. Je comprends la vulnérabilité. Les groupes de femmes les plus vulnérables dans ce pays sont probablement ceux qui sont le plus touchés par cela parce qu'ils sont le moins en mesure d'obtenir tout ce dont ils ont besoin dans le cadre du financement des projets. Je crois que nous devrions réexaminer cette question, et je suis d'accord avec vous pour dire que nous devrions réviser, dans cette optique, les programmes destinés aux femmes au Canada.

    Je voulais simplement dire cela, mais je ne veux pas prendre du temps à vous poser des questions.

    J'ai cependant une question à poser aux courtiers en immeubles de Regina.

    Au sujet des REER, je dois vous dire que je n'étais pas en faveur de l'augmentation recommandée dans le dernier rapport. Cela devrait vous éclairer sur ma position, et je vais vous expliquer pourquoi.

    Toutes les données que nous avons montrent que moins de 10 p. 100 des Canadiens utilisaient le plein montant auquel ils avaient droit pour les REER avant l'augmentation. Nous avons augmenté ce montant dans le dernier budget, et le nombre de personnes qui utiliseront le plein montant sera probablement encore moindre.

    Compte tenu du fait que nous avons environ 647 000 Canadiens seuls, dont la plupart sont des femmes qui vivent dans la pauvreté et qui n'ont même pas assez d'argent pour payer le loyer, nous avons des problèmes énormes dans ce domaine. Nous devrions vraiment revoir l'ensemble du système de pensions. En fait, il y a un groupe de travail, mis sur pied par le premier ministre, qui examine actuellement les questions touchant les personnes âgées. Cependant, augmenter la limite des REER, c'est dépenser plus d'argent pour un faible pourcentage de la population qui, je crois, pourrait bien se permettre d'investir autrement.

    Il y a un pourcentage énorme de Canadiens dans le milieu... Même si on fait 60 000 $ ou 80 000 $ par année, si on a une hypothèque et des enfants, on ne peut pas investir beaucoup d'argent dans des REER. La plupart des Canadiens mettent en fait très peu d'argent dans des REER, soit entre 2 500 $ et 5 000 $ peut-être, au maximum. Donc, le système des REER ne fonctionne pas vraiment bien pour le Canadien moyen pour ce qui est d'économiser en vue de la retraite. Il n'est avantageux que pour un très faible pourcentage de personnes à revenu élevé.

    Je ne comprends pas votre demande. Franchement, je ne l'appuie pas. Vous pourriez peut-être m'éclairer sur les raisons pour lesquelles je devrais l'appuyer parce que je ne suis pas encore convaincue de l'utilité d'une telle mesure après deux ans de travail au sein de ce comité.

¿  +-(0945)  

+-

    M. Dale Ripplinger: Je vais faire quelques observations.

    Le fait que le système public est sous-financé n'est pas une raison pour pénaliser ceux qui essaient d'économiser par des moyens privés. C'est la première observation que je voulais faire.

    Deuxièmement...

+-

    Mme Maria Minna: Jusqu'où allons-nous? Jusqu'où doit aller le gouvernement pour aider?

+-

    M. Dale Ripplinger: Notre position est qu'il ne s'agit pas là d'une dépense fiscale, mais bien d'un report de l'impôt. C'est de l'argent qui revient au gouvernement, ce qu'on peut voir maintenant lorsque les gens encaissent des REER et paient de l'impôt sur cet argent au lieu de retirer de l'argent du régime public, qui est sous-financé. Nous ne nions pas le fait qu'il y a des gens au Canada qui sont marginalisés et qui ont besoin d'aide, et ces gens devraient certainement pouvoir compter sur un régime public adéquat. Cependant, pour un travailleur autonome comme moi, les REER sont essentiels si je veux pouvoir financer moi-même ma pension de retraite et ne pas être un fardeau pour le système public. Évidemment, cela veut dire que, les années de vache maigre, je ne verserai pas le maximum dans mes REER. Il y a des années où un courtier en immeubles ne fait pas assez d'argent pour nourrir sa famille. Cependant, si la nature d'une entreprise est cyclique, comme c'est le cas pour beaucoup de petits entrepreneurs, nous ne croyons pas que cela nuit au système que de permettre à ces gens de verser le maximum dans leurs REER les années où ils peuvent le faire, car, à long terme, ils paieront de l'impôt sur ces montants lorsqu'ils les retireront.

+-

    Mme Maria Minna: Premièrement, il est vrai que vous finissez par payer de l'impôt sur cet argent, mais ce n'est jamais au même taux. Votre revenu est moindre qu'il ne l'était, ce qui veut dire que vous reportez...

+-

    M. Dale Ripplinger: Pas nécessairement.

+-

    Mme Maria Minna: Entre-temps, le report coûte de l'argent au Trésor aujourd'hui, et nos ressources sont quand même limitées. Nous parlons de la possibilité de retourner dans une situation déficitaire, et nous avons de nombreuses autres demandes.

    Ce que j'essaie de voir—et j'aimerais bien que votre organisation et d'autres qui demandent des augmentations réfléchissent à cela—, c'est jusqu'où devrait aller le gouvernement pour aider les Canadiens à économiser. Combien devraient-ils pouvoir économiser s'ils ont un revenu de 60 000 $ par année? Quel serait l'équivalent de cela? Je me demande où il faut arrêter pour laisser les gens investir autrement. Il y a d'autres moyens qu'ils peuvent choisir.

    Je serais intéressée à entendre des observations à ce sujet, peut-être à une date ultérieure. A-t-on fait des calculs? Quelle est la limite supérieure à partir de laquelle le gouvernement n'a plus besoin d'aider? Doit-on aider une personne à économiser 60 000 $ ou 70 000 $ par année? Si on économise 75 p. 100 de son revenu et qu'on fait 500 000 $ par année—y a-t-il une limite à partir de laquelle l'État ne continue plus d'aider?

+-

    M. Dale Ripplinger: La limite de contribution serait de 27 000 $ par année, indexée au coût de la vie.

+-

    La présidente suppléante (Mme Sophia Leung (Vancouver Kingsway, Lib.)): Excusez-moi, vous allez devoir terminer. Nous avons déjà dépassé notre temps de trois minutes. Quelqu'un d'autre pourra peut-être revenir là-dessus.

    Je vous remercie, Maria.

    Roy Cullen, vous avez dix minutes.

+-

    M. Roy Cullen (Etobicoke-Nord, Lib.): Merci, madame la présidente. Et merci à tous ceux qui font un exposé.

    Monsieur le maire Fiacco, je pense que le renouvellement de notre réseau routier national figure de nouveau parmi les priorités. On discute actuellement de la possibilité de créer un organisme indépendant qui tenterait d'obtenir la participation financière de diverses parties prenantes, dont le gouvernement fédéral et les provinces, et peut-être aussi d'autres qui portent un intérêt à la remise en état du réseau routier.

    L'un des aspects abordés dans le cadre du débat est la question des partenariats publics-privés. Nous sommes d'avis, je pense, qu'on a parfois tendance à exagérer les possibilités des PPP. On a tendance à limiter leur rôle aux routes à péage et aux péages virtuels, mais nous savons que dans une province comme la Saskatchewan, les routes à péage ne fonctionneront probablement pas.

    J'ai quelques questions à poser à ce sujet. Premièrement, y a-t-il quelque possibilité que ce soit d'avoir recours aux routes à péage en Saskatchewan, s'il existe un interfinancement entre les régions à circulation dense et les régions à circulation moins dense? Deuxièmement, dans quelle mesure est-il possible d'amener le secteur privé à maximiser sa contribution ou sa participation en lui offrant la perspective de bénéfices accrus? Cela pourrait prendre la forme de concessions immobilières. La formule pourrait inclure la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien, et engendrer une réduction des coûts.

    Selon vous, quel rôle le secteur privé pourrait-il jouer dans la remise en état du réseau routier national?

¿  +-(0950)  

+-

    M. Pat Fiacco: Je vous remercie de la question, monsieur Cullen.

    Je suis d'accord avec vous au sujet des partenariats privés-publics. Je pense que cette solution mérite un examen plus approfondi. Elle offre des possibilités considérables. Je pense qu'on en retirerait des avantages à tous points de vue, qu'il s'agisse d'une diminution du temps de déplacement, de la consommation d'essence, des blessures causées par des accidents ou simplement des dommages aux biens. Toutes les parties intéressées voudront certainement savoir comment cette formule pourrait fonctionner.

    La question concernant les péages est intéressante. Dans la région de Toronto, on a installé des péages sur une nouvelle route et je crois savoir—c'est ce qu'on m'a dit, mais je n'ai pas vérifié les faits—que cette route n'est pas le premier choix des automobilistes. Les gens l'utilisent, mais je crois que les péages ne rapportent pas autant que prévu.

    Je pense qu'il faudrait appliquer cette formule avec beaucoup de prudence, en particulier en Saskatchewan, où les gens peuvent utiliser de nombreuses routes de campagne pour se rendre d'un endroit à l'autre. Notre objectif est de réduire cela, malheureusement. C'est effectivement ce que font les gens. Je n'ose imaginer ce que ce serait si nous avions le réseau routier parfait dont nous parlions.

+-

    M. Roy Cullen: Merci.

    En ce qui concerne la route à péage de Toronto, je viens de là. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet, mais, en bref, c'est l'une des régions où la circulation est probablement la plus dense au Canada. Ça a débuté lentement. Je crois que la circulation augmente, mais les camionneurs sont mécontents. Ce peut aussi être une bonne chose pour les automobilistes.

    Je voudrais poser une question au comité d'action de la Saskatchewan. J'ai discuté de cet aspect avec la ministre, Jean Augustine. L'un des problèmes dont elle a hérité, en tant que ministre, a trait au fait que son ministère voulait mettre fin au financement de base. Je crois comprendre qu'elle cherche des façons d'atteindre un objectif similaire. Je crois qu'elle a parlé de financement stratégique pluriannuel. Je suis cependant conscient de la difficulté que vous pose la recherche de projets.

    Je crois savoir qu'elle cherchait à résoudre ce problème. En avez-vous discuté avec elle?

+-

    Mme Donna Shire: À ce jour, le financement est en place selon les critères actuels qui régissent le financement de base. De nombreuses organisations de femmes d'un peu partout au pays ont exprimé des préoccupations comparables aux nôtres. Aussi, les organisations locales réclament des changements, mais nous n'avons pas été informés des détails.

¿  +-(0955)  

+-

    M. Roy Cullen: En avez-vous parlé à la ministre Augustine?

+-

    Mme Donna Shire: Oui, nous avons communiqué avec plusieurs niveaux de gouvernement.

+-

    M. Roy Cullen: D'accord. Lorsque je serai de retour à Ottawa, j'examinerai la question pour voir où en sont les choses. De nombreux groupes, dans ma propre circonscription, examinent ce concept.

+-

    Mme Donna Shire: Je pourrais peut-être parler de la question du financement pluriannuel. Cette idée, comme on a pu le constater, n'est qu'un mythe. En effet, notre organisation, par exemple, avait reçu une approbation de financement échelonné sur une période de 16 mois, mais à cause des retards dans la présentation des rapports au sein du ministère—on ne nous contactait pas, on changeait les critères—cette période s'est étirée jusqu'à trois ans. Les 100 000 $ qui devaient initialement courir sur 16 mois, portaient plutôt sur trois ans. C'est une source de difficulté accrue pour des organisations qui doivent garder leurs bureaux ouverts, payer leur personnel et poursuivre leurs activités courantes.

+-

    M. Roy Cullen: Merci.

    Monsieur Malcolm, pouvez-vous me donner une idée du genre de sujets de recherche qui intéresseraient votre organisation dans le cadre de son mandat? À quel genre de sujets vous intéresseriez-vous? Donnez-m'en simplement une idée.

+-

    M. David Malcolm: D'après la liste de priorités figurant dans la documentation que nous leur avons distribuée, les habitants du Nord nous ont déjà fait savoir que les sujets qui les intéressent sont le développement économique, l'environnement, le changement climatique, les services de santé, l'éducation, la formation professionnelle, l'énergie, le logement et la gouvernance. Nous avons ensuite ajouté au plan d'activités les communications et l'échange de connaissances. Ce sont les sujets qui les intéressaient.

    Toutefois, les habitants du nord de l'Alberta et de la Saskatchewan nous ont déjà demandé—nous parlons seulement des routes—d'envisager une construction d'un corridor entre Fort McMurray et La Loche, laquelle a un taux de chômage de 90 p. 100 et des besoins incroyables en formation professionnelle. La région de Fort McMurray, quant à elle, a besoin de monde.

    Il s'agit donc d'un domaine de recherches multidimensionnel et multidisciplinaire où nous devons tenir compte des avantages et des inconvénients liés à la construction d'une route, et des répercussions sur la communauté. Il faudra également voir s'il est réaliste d'assurer une formation professionnelle et une mise en valeur du potentiel dans la région de La Loche. C'est un exemple.

    On nous a également demandé, dans le nord de la Saskatchewan, de nous occuper le plus rapidement possible du secteur énergétique, d'examiner les possibilités de cogénération dans cette région, qui recèle des ressources forestières considérables. Une bonne partie de la biomasse forestière est utilisée pour produire de l'électricité, alimenter les machines à vapeur et les séchoirs à bois, l'industrie manufacturière secondaire, etc. Voilà deux exemples.

    Il existe des possibilités énormes de créer des partenariats avec des organisations des régions nordiques de diverses provinces—j'ai parlé du nord de la Saskatchewan parce que tout a commencé dans la circonscription de Rick Laliberté—,des possibilités d'association avec des organisations, notamment dans le secteur de la santé, qui s'intéressent aux divers aspects de la recherche.

+-

    M. Roy Cullen: D'accord; donc, quand on parle de recherche, il ne s'agit pas nécessairement de recherche scientifique?

+-

    M. David Malcolm: Non; il s'agit d'acquisition de connaissances dans l'intérêt des communautés. Il s'agit d'activités communautaires reposant sur l'utilisation du potentiel existant.

    On parle souvent de mise en valeur du potentiel dans les régions du Nord. Ces régions possèdent déjà un potentiel considérable. Il suffit d'en encourager et d'en orienter la mise en valeur.

+-

    M. Roy Cullen: Merci.

    Ai-je le temps de poser une autre question?

+-

    La présidente: Oui.

+-

    M. Roy Cullen: Merci.

    En ce qui concerne le secteur immobilier de Regina j'ai, depuis pas mal de temps, des réserves au sujet des propositions qui émanent de ce secteur et des constructeurs. En effet, leurs politiques visent à encourager la construction et le développement résidentiel, mais pas la construction de logements abordables. Le gouvernement doit faire en sorte que les gens qui cherchent des logements abordables puissent en trouver. La situation varie selon les villes, mais en certains endroits il n'y a pas suffisamment de logements à prix abordable. Vous avez dit que même à Regina, des problèmes se posent à ce chapitre.

    On a fait valoir que si on encourage la construction résidentielle, elle couvrira toute la gamme des logements, des plus luxueux aux plus abordables. Je pense que beaucoup, parmi nous, n'ont pas été convaincus par cet argument. Or, il y a encore des gens qui défendent des politiques qui ne prévoient rien pour le logement à prix abordable.

    Est-ce parce qu'il n'existe aucun moyen réaliste de le faire, ou est-ce parce que vous êtes convaincu que si on applique de bonnes politiques, elles rejoindront tout le monde? Y a-t-il quelque chose qui m'échappe?

À  +-(1000)  

+-

    La présidente: Allez-y, monsieur Archibald.

+-

    M. Gord Archibald (cadre de direction, Association of Regina Realtors): Dans notre exposé, nous avons parlé de certaines mesures pour répondre aux besoins du secteur du logement abordable. Ces mesures permettront peut-être de répondre à d'autres besoins, mais nous croyons qu'elles répondront aussi aux besoins en logements abordables.

    Comme l'indique notre mémoire, 80 p. 100 de tous les logements locatifs au Canada appartiennent au secteur privé. Le fait que la politique fiscale actuelle ne permet pas aux petits investisseurs, et nous parlons bien ici de petits investisseurs, d'investir dans d'autres logements locatifs, a un effet limitatif. Il en résulte un effet d'enfermement des capitaux. C'est pourquoi l'investissement dans le secteur du logement abordable laisse à désirer. S'il y a une demande dans ce secteur, l'entreprise privée y investira.

    Nous pensons qu'une bonne partie des capitaux serait investie dans la construction de logements abordables.

+-

    La présidente: Vous pouvez poursuivre, monsieur Cullen.

+-

    M. Roy Cullen: Je voulais dire que Toronto compte de nombreux chantiers de construction de logements haut de gamme, mais peu de chantiers de construction de logements abordables. Je pense que toute politique différente serait bien reçue, en tout cas de ma part.

+-

    La présidente: Je voudrais ajouter que, hier, je crois que c'était à Edmonton, un autre organisme nous a parlé de fiducie foncière. Je crois qu'il s'agissait d'une fiducie foncière de Calgary.

+-

    M. Dale Ripplinger: Nous comptons un certain nombre de projets locaux. Nous en avons parlé au maire et au ministre Goodale. Nous n'en parlons pas comme tels dans notre document. La proposition que nous soumettons aujourd'hui a simplement pour effet de confirmer la position de notre organisme national au sujet des questions nationales et fédérales.

    Si M. Cullen et d'autres membres du comité aimeraient recevoir certaines suggestions plus précises que nous avons faites en vue d'améliorer la situation du logement chez nous, nous sommes tout disposés à les leur faire parvenir. Nous avons des idées très valables et efficaces, dont certaines touchent des questions nationales, puisqu'elles concernent des questions qui relèvent de la SCHL.

+-

    La présidente: Si vous avez piloté des projets précis concernant le logement abordable dans la région, je vous invite à en faire part à notre attaché de recherches. Nous pourrons intégrer cette information à nos connaissances.

    Je vous remercie beaucoup.

    Nous passons maintenant à M. Nystrom. Monsieur Nystrom, je suis très heureuse de votre retour au comité. Comme vous avez été porte-parole en matière de finances pendant de nombreuses années, je suis heureuse de vous retrouver parmi nous aujourd'hui. Vous avez la parole. Nous sommes ici dans votre région, n'est-ce pas? Je vous donnerai donc quelques minutes de plus.

+-

    M. Lorne Nystrom (Regina—Qu'Appelle, NPD): Merci, madame la présidente. Je suis heureux d'être de retour au comité. Je siège actuellement au Comité de la justice, mais j'ai été membre du Comité des finances pendant de nombreuses années.

    Je souhaite la bienvenue aux membres du comité à Regina. Nous nous trouvons actuellement dans la circonscription de Ralph Goodale, à trois rues de la mienne. Il y a autant de neige chez lui que chez moi.

    Je souhaite également la bienvenue à tous les témoins.

    Je poserai ma première question au maire. Je remarque, monsieur le maire, que vous n'avez pas parlé de la coupe Grey.

+-

    M. Pat Fiacco: Je réservais cela pour la fin.

+-

    M. Lorne Nystrom: J'ai remarqué que lorsque Dale Ripplinger a parlé des mesures prises pour équilibrer les budgets des municipalités à la grandeur du pays, il a ajouté qu'on le faisait aux dépens de programmes d'infrastructures nécessaires, et vous avez approuvé énergiquement par un signe de tête. Vous pourriez peut-être nous donner des exemples précis de ce qu'une contribution financière fédérale accrue, au chapitre de l'infrastructure et de l'aide aux municipalités, permettrait de réaliser.

    Pourriez-vous également nous dire quelle forme prendrait cette aide? S'agirait-il d'une partie de la taxe sur l'essence? D'une partie de l'assiette fiscale? S'agirait-il d'une aide financière directe conditionnelle, liée ou inconditionnelle?

    La question fait l'objet d'un débat animé au pays et je tiens à dire, au départ, que je voudrais voir céder une part accrue des recettes fiscales aux provinces. Je pense, Pat, qu'il existe à ce sujet un consensus national quant à la nécessité de le faire. La question est de savoir comment s'y prendre et jusqu'où aller. Pourriez-vous nous donner des exemples de ce qui pourrait être fait sur le plan local?

+-

    M. Pat Fiacco: Merci beaucoup, monsieur Nystrom.

    Comme la plupart d'entre vous le savez, le caucus des maires des grandes villes et la Fédération canadienne des municipalités ont demandé au gouvernement fédéral de leur céder 5c. de la taxe sur le litre d'essence. Paul Martin s'est clairement engagé à céder une partie de la taxe fédérale sur l'essence. Il ne s'est pas engagé à céder 5c., mais il a dit que son gouvernement céderait une partie de la taxe.

    Au chapitre de l'infrastructure, par exemple, Regina accuse un déficit de 31 millions de dollars. Il nous faudrait donc 31 millions pour effectuer un rattrapage immédiat, et je parle uniquement de l'entretien des rues et des trottoirs.

    En 2003, nous avons augmenté de 17 p. 100 notre budget d'immobilisations dans les rues et trottoirs, et cela a fait une différence considérable. Malheureusement, et on vous le confirmera à la grandeur du pays, les gouvernements municipaux ont vu leur rôles et leurs responsabilités s'accroître pour diverses raisons, et notamment parce que les autres niveaux de gouvernement se sont déchargés d'une partie de leurs responsabilités sur les municipalités. Il est certain que nous avons vu nos responsabilités augmenter, que ce soit dans le domaine du logement abordable ou dans celui des soins de santé. Or, la fonction première de l'impôt foncier que paient les gens est d'assurer les services aux immeubles dans lesquels ils vivent. Les municipalités ont des responsabilités de base.

    Fait intéressant, le conseil municipal a participé à une séance de planification il y a trois ans, et le nouveau conseil doit répéter l'exercice le mois prochain. Nous avions parlé de ce qui était notre responsabilité première, et de tout ce que cela comporte. Malheureusement, nous nous acquittons moins bien de notre responsabilité première, c'est-à-dire l'entretien des routes et des trottoirs, les services que nous devons fournir aux municipalités, parce que nous faisons plein d'autres choses. Nous essayons de tout faire pour tout le monde, si bien que nous nous acquittons moins bien de nos responsabilités premières. D'où un financement inadéquat.

    Les impôts fonciers et les frais d'utilisation sont nos seules sources de revenu. Nos frais d'utilisation sont minimes, et comme nos recettes proviennent principalement des impôts fonciers, nous nous voyons dans l'obligation de trouver d'autres solutions.

    Le modèle de Winnipeg, au Manitoba, dont parlait la mairesse, Marie, a été examiné partout au pays. Mais, en définitive, cela revient, pour les gens, à payer encore plus d'impôts. Le système comporte bien une réduction considérable. C'est le modèle américain, qui consiste à accroître les frais d'utilisation.

    Nous croyons que les Canadiens paient déjà suffisamment d'impôts. Quatre-vingt-dix p. 100 des impôts perçus dans la ville de Regina vont dans les coffres des gouvernements provincial et fédéral, soit 38 p. 100 au provincial et 52 p. 100 au fédéral, ce qui nous laisse 10 p. 100. Sur ces 10 p. 100, la ville de Regina ne touche réellement que 4,5 p. 100, car les 5,5 p. 100 restants sont affectés à l'éducation et aux bibliothèques.

    C'est pourquoi, lorsque nous établissons le budget de la municipalité, nous essayons de ne pas accroître le taux par 1 000 $ d'évaluation. Les impôts fonciers, au Canada, sont déjà parmi les plus élevés au monde, et il n'y a pas un seul maire au pays qui puisse dire le contraire. Nous avons parlé de développement économique et on serait en droit de croire que la croissance économique énorme que nous connaissons contribuerait à élargir l'assiette fiscale et, par voie de conséquence, à accroître les recettes, mais il faut une croissance énorme pour combler l'écart.

    En effet, pendant la première année d'un nouveau projet, par exemple, les recettes fiscales sont réparties également entre les trois niveaux de gouvernement. Prenons, par exemple, le cas d'un projet de construction d'un magasin Wal-Mart. Lorsque l'immeuble est en construction, les impôts levés pendant la première année sont répartis également entre le fédéral, le gouvernement provincial et la municipalité. Toutefois, dès que les travaux de construction prennent fin et que l'établissement ouvre ses portes, les choses changent. À partir de ce moment-là, le fédéral et le gouvernement provincial touchent 90 p. 100 des recettes fiscales.

    Nous devons trouver un système de financement pour l'infrastructure. Le groupe de travail sur les questions urbaines, créé par le premier ministre, a clairement établi que le déficit national au plan de l'infrastructure est d'environ 52 milliards de dollars. Les municipalités ont demandé qu'une partie de la taxe fédérale sur l'essence soit allouée à l'infrastructure des transports. Ce serait une source de financement réservée. Elle pourrait viser n'importe quoi, aussi bien les besoins de la ville de Toronto, qui sont assurément différents des nôtres... Si cette source de financement était consacrée à l'infrastructure des transports, elle contribuerait grandement à répondre aux besoins des municipalités.

À  +-(1005)  

À  +-(1010)  

+-

    M. Lorne Nystrom: Pourriez-vous nous dire, monsieur le maire, ce à quoi correspondrait approximativement le transfert de 5c. le litre à Regina. Avez-vous estimé les recettes que cela représenterait annuellement?

    Pouvez-vous aussi me dire quel pourcentage de vos recettes provient actuellement des frais d'usager et d'où venaient les fonds de la municipalité—disons, il y a vingt ans?

+-

    M. Pat Fiacco: Si 1c. le litre de la taxe sur les carburants était cédé à Regina, la ville toucherait approximativement 1 million de dollars par an, et 5c. correspondraient à des recettes de 5 millions de dollars.

+-

    Mr. Lorne Nystrom: Par an.

+-

    Mr. Pat Fiacco: Par an.

    Cette année, nous avons consacré 8,5 millions de dollars à l'infrastructure routière, ce qui représente une augmentation considérable. Peu importe, qu'on obtienne 1c., 2c. ou 3c., ce serait une importante augmentation. Comme je l'ai dit, cette année, nous avons haussé notre budget de 1,2 million de dollars, soit une augmentation de 17 p. 100.

    Il y a aussi eu une hausse des frais d'usager, mais je n'ai pas de chiffres précis à vous fournir. Je peux toutefois vous dire que les frais d'usager à Regina sont les plus faibles de toutes les municipalités de l'Ouest canadien. Nous les avons augmentés, mais ils sont... Nous sommes très attentifs à cette question. Les installations récréatives et les systèmes de transport public sont subventionnés en majeure partie par l'impôt foncier. Il y a là un déséquilibre qui n'est pas équitable.

+-

    M. Lorne Nystrom: Ma question suivante s'adresse à Dale Ripplinger.

    Pourriez-vous nous donner un peu plus de précisions pour ce qui est de la question de Roy Cullen. Nous sommes à quelques rues seulement du quartier défavorisé que nous appelons le centre-nord de Regina, et je me demande si votre proposition relative aux gains en capital pourrait contribuer à régler les problèmes propres aux quartiers de ce genre.

    Pouvez-vous aussi me dire si l'Association canadienne de l'immeuble a calculé les coûts de la mise en oeuvre de son programme et, par ailleurs, si elle en a évalué les bénéfices futurs. Je ne sais pas si vous avez ces chiffres mais, dans l'affirmative, il serait peut-être utile de les transmettre au comité, Dale.

À  +-(1015)  

+-

    M. Dale Ripplinger: Malheureusement, je ne sais pas si l'ACI a ces données. Comme nos ressources sont limitées, cela prend du temps, quoique l'association effectue actuellement certains calculs. Quand nous en avions discuté auparavant, vous m'aviez conseillé d'obtenir ces chiffres, ce sur quoi se penche actuellement l'association. Nous pourrons donc vous les transmettre.

    Pour ce qui est de cibler des secteurs particuliers, en tant qu'industrie, nous examinons également ce qui peut être fait localement, et certains projets que nous envisageons viseront le logement dans le centre-nord de Regina.

    Au niveau national, cependant, notre initiative en matière de logement abordable se limite, à peu de choses près, à demander une exemption pour gains en capital tel que proposé dans le rapport. Mais, il ne s'agit là que d'un élément mineur. En d'autres mots, cela ne veut pas dire que ça s'arrêtera là ou que cette initiative suffira à elle seule à régler la question du logement abordable. Il y a d'autres volets à la proposition.

    Simplement pour vous donner une idée de la façon dont nous entendons appliquer ce principe au logement abordable, prenons la pénurie actuelle de logements dont a parlé M. Cullen. On construit quantité de logements de luxe parce que c'est ce qui rapporte. Mais il y a pénurie de logements locatifs. À Regina, aucun nouveau logement locatif n'a été construit depuis 20 ans.

    Cette situation est en partie due au fait que les gens qui investissent dans l'immobilier ne peuvent débloquer leur argent sans être fortement pénalisés sur le plan fiscal. J'achète moi-même des immeubles de rapport et, dernièrement, mon comptable m'a conseillé de cesser d'investir dans ce secteur. Il a des clients âgés de 60 et 70 ans ayant un portefeuille composé d'immeubles de rapport, et ceux-ci ne peuvent pas les vendre en raison des répercussions fiscales. Il m'a même recommandé de ne plus investir dans l'immobilier car, selon lui, ce n'est pas sage.

    Je suis donc un investisseur de 55 ans et j'ai de l'argent à dépenser mais, même si je désirais acheter un nouvel immeuble d'habitation, je ne le pourrais pas parce que je ne peux pas vendre l'immeuble que je possède déjà sans être fortement pénalisé sur le plan fiscal. Voilà pourquoi les gens conservent leurs immeubles et n'investissent pas dans de nouvelles constructions.

    S'il le voulait, le gouvernement pourrait consacrer des sommes importantes à la construction d'habitations neuves au centre de Regina. Ce serait bien, mais nous estimons que vous pourriez exercer un effet encore plus grand en permettant au secteur privé de reporter et de conserver les gains en capital de manière à pouvoir investir dans de nouveaux immeubles. À notre avis, il s'agit d'une utilisation plus efficace des ressources du gouvernement.

    En fin de compte, y aura-t-il de nouvelles constructions? Nous croyons que oui. Cela sera-t-il bénéfique au réaménagement du centre-ville? Nous croyons que oui. Cela permettra-t-il de réduire les loyers? Oui, sans doute, puisque le nombre de logements locatifs augmentera. Il y a actuellement une pénurie de logements—il n'y a pas suffisamment d'appartements convenables où s'installer.

    Une initiative fiscale favorisant l'injection de capitaux dans de nouvelles constructions permettrait de remédier à cette pénurie.

+-

    La présidente: Merci beaucoup.

    Voulez-vous poser une dernière question?

+-

    M. Lorne Nystrom: Juste une dernière, rapidement, à Donna Shire, si je le peux.

    Donna, selon vous, à combien devrait s'élever le financement de base du gouvernement fédéral? Combien recevez-vous de la province et combien les comités d'action des autres provinces reçoivent-ils de leur gouvernement provincial? Serait-ce utile de prévoir des contributions de sources variées?

+-

    Mme Donna Shire: Depuis la mise en place du financement de projets, les comités d'action des autres provinces ont fermé leurs portes et ont été éliminés. En Saskatchewan, nous avons la chance d'avoir encore une structure d'organisation, même si, pour le moment, nous n'avons ni budget ni personnel. Ce n'est pourtant pas faute de travail.

    Voulez-vous savoir quel financement le SAC a reçu au fil des ans? Je n'ai pas les chiffres sous la main, mais je pense que dans les années 70 l'organisation recevait quelque chose comme 150 000 $ par an. Cela couvrait quatre ou cinq employées et le travail que faisait l'organisation. Depuis ce temps... J'ai parlé d'une somme de 100 000 $ qui était censée financer un projet de 16 mois qui a pris trois ans. Tant qu'a duré le financement du projet, une, parfois deux employées ont continué à essayer de répondre aux demandes des femmes dans l'ensemble de la province, demandes qui relevaient de personne d'autre.

    Le problème, selon moi, c'est que le SAC a la réputation de défendre les intérêts des femmes. Nous sommes connus pour ça dans l'ensemble de la province. Mais on nous a coupé l'herbe sous les pieds car nous n'avons plus aucune ressource. Il n'y a plus d'accès possible.

+-

    La présidente: Je vous remercie infiniment.

    Madame Leung, pour un dernier commentaire.

+-

    Mme Sophia Leung: Merci, madame la présidente.

    Je veux remercier tous les témoins pour leurs exposés fort intéressants.

    Je m'adresse d'abord à monsieur le maire. Je pense que vous allez vivre des moments passionnants avec les élections puis avec la Coupe Grey. Votre ville va attirer l'attention.

    Je tiens à dire que—et je pense que mes collègues seront, pour la plupart, d'accord avec moi—notre gouvernement porte un intérêt particulier à l'infrastructure des transports. Par le passé, nous avons alloué des fonds importants, particulièrement au titre du réseau routier. Je viens de la Colombie-Britannique et je sais que c'est une préoccupation. J'ai toujours insisté sur l'importance de ce dossier. Je tiens à vous assurer que notre gouvernement en est très conscient. Il faut également répondre aux besoins des municipalités. Nous tenons à ce que vous sachiez que nous vous recevons cinq sur cinq.

    J'aimerais en savoir un peu plus sur Regina. Votre population a-t-elle augmenté? Quel genre de changement économique avez-vous vécu et quel est le potentiel? J'aimerais le savoir.

+-

    La présidente: Allez-y, monsieur.

+-

    M. Pat Fiacco: Merci beaucoup.

    Franchement, la croissance a stagné pendant de nombreuses années tant du point de vue économique que démographique mais, depuis deux ans, nous connaissons une certaine croissance. Nous connaissons une poussée extraordinaire dans l'immobilier. Par exemple, nous avons enregistré une augmentation de la valeur des permis de construire trois années de suite. Ainsi, pour les huit premiers mois de 2002, la valeur des permis de construire était de 80 millions de dollars. Pour la même période en 2003, elle est passée à 162 millions de dollars.

    Nous connaissons une croissance du secteur résidentiel et du secteur commercial. Bien sûr, notre population est en augmentation. C'est intéressant. Énormément de personnes, qui étaient parties à Calgary, à Edmonton, à Vancouver ou ailleurs, reviennent à Regina, mais nous voyons aussi beaucoup de personnes des régions rurales de la Saskatchewan venir s'installer dans des centres urbains. Essentiellement, ce que nous constatons, c'est le dépeuplement des régions rurales au profit des centres urbains.

    Nous avons la chance de connaître une croissance importante dans plusieurs secteurs. En tant que conseil municipal nous avons mis l'accent sur le renforcement des capacités communautaires. Nous avons soumis un mémoire au fédéral et à notre gouvernement provincial sur ce que Regina fait à cet égard.

    Nous sommes heureux, et nous en remercions le gouvernement fédéral, d'avoir pu faire une annonce importante il y a trois semaines concernant deux projets très importants auxquels nous travaillons en ce moment. Le premier étant, bien entendu, le lac Wascana, un lac artificiel qui n'a pas été approfondi depuis 1930. Il y a beaucoup de travail à faire. Il s'agit d'un projet de revitalisation de l'ensemble du parc, qui s'élève à 18 millions de dollars. La moitié de cette somme provient du fonds fédéral pour l'infrastructure stratégique.

    Il y a également le parc des expositions, situé au centre-nord de Regina, un quartier de la ville auquel nous portons une attention toute particulière. Nous allons y construire un centre polyvalent de 12 millions de dollars qui répondra aux besoins des familles du centre-ville en matière de sports, de culture et d'arts, ce qui est très important.

    Ce sont là deux projets très importants. Nous connaissons une certaine croissance, et ce, depuis deux ans.

À  +-(1020)  

+-

    Mme Sophia Leung: Très bien.

    Je passe maintenant au comité d'action sur le statut de la femme. Donna, je vous remercie de votre exposé.

    Je veux que vous sachiez que le Parlement... Les trois d'entre nous ici présentes sont prêtes à appuyer... Nous avons un groupe parlementaire féminin, un groupe de députées et de sénatrices. Nous nous rencontrons une fois par semaine. Nous ne vous faisons pas part des préoccupations que nous discutons alors, mais je tiens à ce que vous sachiez que nous existons. J'aimerais également que vous n'hésitiez pas à nous communiquer tout renseignement et toute préoccupation que vous jugerez utiles. C'est la raison d'être de notre groupe. Nous aimerions encourager une plus grande participation des femmes dans différents secteurs et, bien entendu, nous voulons qu'elles viennent renforcer nos rangs au Parlement. Donc, à cet égard, je vous encourage à intervenir pour que nous puissions dialoguer davantage.

    Par ailleurs, la secrétaire d'État chargée de la Situation de la femme, qui est une bonne amie, est une personne sur qui on peut compter. Alors, s'il y a quelque chose que nous pouvons faire—et je suis d'accord avec Roy—je pourrais lui en parler à elle aussi. Nous aimerions faire davantage pour les femmes, particulièrement au niveau local.

    Quant aux arts et aux préoccupations des artistes qui sont à leur compte concernant la manière dont ils sont traités par l'ADRC, je pense que cela devrait être élucidé. Si vous avez une demande de renseignements particulière ou des suggestions... J'ai été fonctionnaire à l'ADRC. L'agence est ouverte aux... L'avez-vous contactée?

+-

    Mme Marnie Gladwell: Il y a eu des contacts par l'intermédiaire de la Conférence canadienne des arts. Nous espérons qu'un comité mixte composé de représentants de la conférence et de l'ADRC sera créé. Nous ne savons pas encore si cela va arriver ou non.

+-

    Mme Sophia Leung: Bon. Donc vous avez déjà fait des progrès.

+-

    Mme Marnie Gladwell: L'agence est certes au courant de nos préoccupations.

+-

    Mme Sophia Leung: Autre chose, comme vous le savez probablement, votre député fédéral, qui est assis en face de moi, est très capable. Il peut lui aussi contribuer à faire avancer vos idées.

    Je m'intéresse beaucoup aux arts et j'aimerais voir si la solution que vous proposez pourrait être envisagée.

    Quant au groupe de l'immobilier, malheureusement, je viens de la Colombie-Britannique où l'immobilier est en pleine expansion en ce moment. Peut-être que cela aura des retombées pour vous. D'après ce qu'a dit le maire, il y a un certain potentiel là.

    La pénurie d'immeubles locatifs, dont vous avez parlé, me laisse perplexe. Bien entendu, tout le monde a peur de payer trop d'impôt sur les gains en capital. Par contre, en Colombie-Britannique, il y a beaucoup, beaucoup de promoteurs. Il faut prendre des risques; pour que ça fasse boule de neige, il faut d'abord démarrer. Autrement dit, c'est une manière facile d'épargner, c'est donc que les gens ne veulent pas investir.

    Mais je pense que, si besoin est, on peut ajouter des mesures pour encourager l'investissement L'expansion immobilière est importante pour la croissance d'une ville, au même titre que le tourisme. Je pense que tout est probablement lié.

    Il y a une autre chose que je trouve très importante, c'est le logement abordable. C'est une preuve de compassion et de préoccupations de la part de la municipalité et de tous les habitants. Avez-vous des groupes qui militent en faveur du logement abordable? Leur apport a été très précieux dans beaucoup d'autres villes. Par cela, j'entends un partenariat ou des efforts conjoints entre le secteur privé et le gouvernement. Par ailleurs, il y a d'autres organisations communautaires qui unissent leurs efforts car c'est quelque chose d'important pour une ville. Combien de groupes ou de projets avez-vous? Même la SCHL peut vous donner un coup de main. J'aimerais que vous me parliez un peu du genre de projets auxquels vous travaillez dans le domaine du logement abordable.

À  +-(1025)  

+-

    M. Gord Archibald: La question du logement abordable requiert une approche multisectorielle. En fait, en ce qui concerne les idées que nous avons eues sur le sujet ici à Regina et que Dale a mentionnées plus tôt, nous en avons parlé avec la SCHL au niveau local. Nous en avons parlé à la ville de Regina. Nous avons l'intention d'en parler au cabinet du ministre Goodale car, à notre avis, c'est une question qui touche les trois ordres de gouvernement. Nous en avons également parlé à l'association communautaire du secteur centre-nord de Regina, quartier dont a parlé Lorne Nystrom, et qui, selon nous, est un élément essentiel de la solution au problème. Il y a là un appui certain pour plusieurs des initiatives. Ce problème requiert une approche multisectorielle. Nous nous sommes embarqués dans ce processus au cours des six derniers mois seulement.

    Franchement, l'un des problèmes auxquels nous nous heurtons concerne la manière de faire travailler tous ces groupes ensemble à la recherche d'une solution. Nous, à l'association de l'immobilier, nous n'avons ni les moyens, ni les ressources, ni le personnel pour le faire. Nous cherchons donc quelqu'un qui pourrait prendre le dossier en main et faire en sorte que les choses bougent.

+-

    La présidente: Je vous remercie.

    Je m'excuse, allez-y.

+-

    M. Pat Fiacco: J'aimerais apporter quelques précisions.

    Il s'agit en fait d'un partenariat entre les trois ordres de gouvernement : la municipalité, la province et le fédéral. M. Goodale y est pour beaucoup. Nous avons créé un partenariat communautaire pour le quartier centre-nord; c'est réellement un projet issu de la communauté et dont l'objet est de rendre le quartier plus agréable pour y vivre, pour y travailler et pour y jouer. C'est la communauté elle-même qui a rédigé le rapport à l'origine de ce projet.

    L'un des piliers de cette initiative est le logement abordable. Un comité de direction vient d'être constitué et le secteur immobilier y sera représenté, bien entendu. C'est l'une des choses que nous avons faites pour accroître le nombre de logements abordables, que les gens en soient propriétaires ou locataires.

+-

    La présidente: Merci.

    Allez-y, madame Leung.

+-

    Mme Sophia Leung: Monsieur Malcolm, votre projet m'intéresse beaucoup.

    Pourriez-vous nous en dire un peu plus au sujet de votre plan d'activités? Vous avez parlé de l'élaboration d'un plan d'activités.

+-

    M. David Malcolm: Oui. Le plan d'activités que nous avons rédigé porte sur la manière dont nous dirigerions les projets de recherche dans les communautés. Dans le document que nous vous avons remis, je parle un peu des exigences en matière de financement. Nous aimerions que les communautés soient elles-mêmes responsables de la recherche. C'est l'essence du plan d'activités. Autrement dit, les communautés élaboreraient des projets et les présenteraient à un comité régional.

    Je ne sais pas si vous connaissez un programme très réussi du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien qui s'appelle le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord. Ce programme remporte un grand succès dans tout le Canada parce qu'il a des antennes régionales. Dans différentes régions du pays, des comités étudient les propositions de recherche qui lui sont soumises.

    En l'occurrence, il y aurait dans les antennes régionales des comités placés sous le contrôle des communautés concernées. Cela signifie que ces dernières auraient les moyens d'acquérir les connaissances voulues pour assurer leur viabilité et, si besoin est, d'établir des partenariats avec des universitaires.

    Il y a plusieurs aspects. Par exemple, l'un des aspects essentiels sur lesquels les communautés pourraient concentrer leurs efforts, de concert avec les universitaires, serait la surveillance des effets cumulatifs sur l'environnement.

    L'aspect surveillance n'est pas couvert par les organismes qui subventionnent la recherche dans les universités. La surveillance continue des effets et autres est un sujet auquel s'intéressent les communautés et les universitaires mais pour lequel il n'y a absolument pas de financement. En fournissant le financement nécessaire aux communautés, on s'assurerait que cette surveillance aurait bien lieu.

    L'idée d'antennes régionales et d'un organisme central, le Mid-Canada Research Institute, qui jouerait le rôle de facilitateur et de banquier et qui fournirait aux communautés des ressources pour les aider à élaborer leurs projets, résume la teneur du plan d'activités.

    J'aimerais dire rapidement que, personnellement, j'aime beaucoup cette initiative du Mid-Canada Research Institute parce qu'elle s'applique à l'ensemble du pays; elle est porteuse pour l'unité canadienne et témoigne de la nécessité d'élaborer une politique en vue de développer cette région extraordinaire de notre pays où a débuté l'exploitation des ressources à laquelle les Canadiens doivent le niveau de vie dont ils jouissent depuis des décennies. Je pense que c'est très important. Cet institut de recherche peut aider le gouvernement à optimiser le rendement de ses divers programmes de développement dans ces régions.

À  +-(1030)  

+-

    La présidente: Je vous remercie infiniment.

    Le groupe de témoins suivant est ici, mais il y a un ou deux sujets que j'aimerais aborder rapidement.

    Comme vous le savez, dans son rapport de l'an dernier, notre comité recommandait une politique très agressive concernant la restauration des terrains contaminés. Y a-t-il dans votre ville des terrains contaminés en cours de restauration ou est-ce que le dossier est en suspens dans l'attente d'une nouvelle politique? Pourriez-vous répondre rapidement à cette question?

+-

    M. Dale Ripplinger: Je pense que nous sommes probablement dans une situation d'attente. À ma connaissance, il n'y a pas de terrains contaminés en cours de restauration—le maire sait peut-être s'il y en a, ou peut-être Lorna, mais personnellement je n'en connais pas. Nous avons des sites problèmes. À ma connaissance, ils sont toujours là et personne n'y a touché.

+-

    M. Pat Fiacco: En fait, nous avons adhéré à ce qui s'appelle le Partenariat des collectivités de demain, là encore avec l'aide du gouvernement fédéral. L'une des initiatives relevant de ce partenariat consiste à étudier des choses comme la restauration des terrains contaminés.

+-

    La présidente: Je reviens à la commission de l'immobilier. Dans ma ville de London, notre groupe d'action politique et immobilier participe activement à des initiatives concernant non seulement le logement abordable mais aussi les sans-abri. J'aimerais savoir si vous prenez part à des initiatives en vue d'aider les sans-abri, et si vous contribuez au travail qui se fait dans l'ensemble du pays, de concert avec le gouvernement fédéral, dans le cadre de l'IPAC . Est-ce que cela fait partie de ce à quoi vous travaillez?

+-

    M. Dale Ripplinger: Comme nous l'avons dit plus tôt, le logement abordable est un gros dossier qui nous préoccupe. En tant qu'association, nous ne nous sommes pas réellement penchés sur la question des sans-abri. Pour être honnête, j'ignore si le problème est plus prononcé à London qu'ici. Nous avons effectivement un problème de sans-abri.

+-

    La présidente: Tout ce que je dis c'est que tous les partenaires doivent s'attaquer au problème et que peut-être vous devriez parler à vos collègues dans ma ville. Je pense qu'ils ont ajouté une certaine valeur au processus.

    À la communauté artistique, je dis merci d'être venue témoigner. Vous avez vu la partie de notre rapport qui porte sur les arts. Votre voix a été entendue dans d'autres centres, à Ottawa plus particulièrement. Je vous remercie à nouveau d'avoir soulevé la question concernant certains des problèmes relatifs à la télévision qui se sont produits l'an dernier. Nous avons eu d'excellents exposés à ce sujet. Nous sommes à l'écoute et j'espère que les artistes obtiendront gain de cause.

    Monsieur le maire, et votre groupe sur l'infrastructure des transports, là encore, nous avons eu des échos de votre proposition partout où nous sommes allés. Cela va être intéressant la semaine prochaine car, dans notre rapport de l'an dernier, nous avons parlé du potentiel de la taxe pour les municipalités et nous avons appuyé les conclusions du groupe de travail sur les questions urbaines à cet égard. Nous en avons parlé. Nous entendons un nombre croissant de témoignages là dessus et, tandis que nous tenons des audiences dans l'ensemble du pays, c'est la question qui ressort le plus souvent.

    Monsieur Malcolm, c'est une proposition intéressante que vous nous avez présentée aujourd'hui. Je suis heureuse que vous soyez venu jusqu'ici pour nous faire part de votre point de vue.

    Au comité d'action sur le statut de la femme, je dirais que nous avons aussi entendu un discours éloquent il y a deux jours à Vancouver. Je vous remercie infiniment de votre contribution ici aujourd'hui. Quand un comité comme le vôtre vient nous informer, c'est réellement important car, ainsi, nous entendons les voix de nos concitoyens d'un bout à l'autre du pays.

    Chacun d'entre vous ici aujourd'hui nous a aidés dans nos délibérations. Merci encore d'avoir pris le temps non seulement d'être présents mais aussi de répondre à nos questions et aussi d'avoir rédigé des mémoires.

    Nous allons suspendre la séance une ou deux minutes le temps de permettre au prochain groupe de s'installer.

À  +-  


À  +-  

À  +-(1040)  

+-

    La présidente: Conformément au paragraphe 83(1) du Règlement, nous poursuivons ce matin les consultations prébudgétaires à Regina, Saskatchewan, avec le deuxième groupe de témoins.

    Nous avons avec nous, de l'Institut canadien des engrais, Ron Cameron, vice-président et directeur financier, ainsi que Darrell Zwarych, contrôleur de la compagnie IMC Potash Limited. Bienvenue à vous deux. Merci infiniment.

    De l'Université de Regina, nous avons Jim Tomkins, vice-président de l'administration. Bienvenue à vous, monsieur.

    De la Chambre de commerce de la Saskatchewan, nous avons Rupert James et Norm Halldorsen, coprésidents du Comité des finances. Bienvenue à vous deux.

    De la Northern Lights School Division No. 113, nous avons Bruce Ruelling, qui est le conseiller scolaire de la région, et M. Ralph Pilz, directeur de l'éducation. Bienvenue à vous deux.

    Et nous sommes très heureux d'accueillir M. John Keen, qui se joint à nous ce matin à titre individuel. Je vous remercie infiniment. Ce sont principalement des organisations nationales et des groupes qui comparaissent devant le comité, mais nous recevons avec plaisir l'apport de particuliers et nous vous remercions infiniment d'être venu nous faire part de votre point de vue.

+-

    M. John Keen (À titre individuel): Je représente les grands oubliés.

+-

    La présidente: Je pense que vous allez nous dire ce que vous pensez et nous nous ferons un plaisir de vous écouter.

    Nous allons suivre l'ordre du jour. Nous allons commencer par l'Institut canadien des engrais. Chers collègues, vous avez son mémoire sous les yeux.

    Je vous accorde sept minutes et vous pouvez disposer de ce laps de temps comme vous le désirez. Allez-y, monsieur Cameron.

+-

    M. Ron Cameron (vice-président et chef de la direction financière, Saskferco Products Inc., Institut canadien des engrais): Bonjour.

    L'Institut canadien des engrais est une association d'industries représentant des fabricants, des distributeurs et des vendeurs, en gros et au détail, d'engrais azotés, phosphatés, potassiques et souffrés.

    Les entreprises membres de l'Institut comptent actuellement à leur effectif 12 000 Canadiens venant principalement des collectivités rurales. Leur apport global à l'économie canadienne est supérieur à 5,5 milliards de dollars, et les fabricants d'engrais canadiens produisent chaque année 22 millions de tonnes métriques d'engrais, dont 18 millions de tonnes exportées dans plus de 70 pays.

    L'industrie canadienne des engrais soutient avec succès la concurrence pour la conquête de marchés dans le monde. D'ailleurs, notre industrie est de plus en plus confrontée à de nouveaux concurrents étrangers. Selon nous, le gouvernement fédéral peut adopter diverses mesures qui permettront à l'industrie canadienne des engrais de demeurer concurrentielle, particulièrement dans les domaines de l'imposition, de l'approvisionnement en gaz naturel, de l'énergie et de la politique en matière d'environnement.

    L'industrie des engrais appuie les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, selon nous, il faut agir dans ce dossier de façon à protéger la compétitivité de notre industrie et à éviter de transférer la production dans des usines moins efficaces situées dans des pays étrangers, ce qui aurait pour effet d'accroître les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L'Institut canadien des engrais appuie l'élaboration d'un cadre de travail en vue d'une entente avec le secteur des engrais qui puisse permettre une croissance soutenue du secteur sans que l'industrie en soit pénalisée.

    Les objectifs de réduction de l'industrie doivent être raisonnables, économiques et atteignables dans la pratique. Les divers paliers de gouvernement au Canada doivent adopter des politiques qui permettront à notre industrie d'effectuer les investissements nécessaires pour continuer de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les gouvernements devraient faciliter les investissements en éliminant les obstacles au commerce, en poursuivant les efforts visant à établir un système d'imposition des sociétés plus compétitif et en octroyant de nouveaux incitatifs à l'investissement de manière à accélérer le changement technologique.

    Les montants déductibles aux fins de l'impôt et autres crédits liés à Kyoto devraient avoir un effet rétroactif pour éviter de pénaliser des entreprises ayant déjà adopté des mesures en vue de réduire les gaz à effet de serre.

    Notre industrie est également confrontée à un autre problème économique important, soit le coût élevé du gaz naturel. En raison des coûts élevés du gaz en Amérique du Nord, notre industrie subit un désavantage concurrentiel à l'échelle planétaire. Le gaz naturel est essentiel à la production d'engrais azotés, que ce soit comme matière première ou comme source d'énergie. Cette charge d'alimentation essentielle représente généralement de 70 à 90 p. 100 des coûts de production commercialisée. Une hausse du prix du gaz naturel peut entraîner une hausse du coût et une baisse de la capacité de production, ce qui se traduit par des répercussions sur l'approvisionnement en engrais.

    La production d'autres engrais est également touchée. Par exemple, le carbonate de potassium est celui qui utilise le plus de gaz naturel dans le secteur minier non métallique. Le gaz naturel utilisé par l'industrie canadienne des engrais représente environ 9 p. 100 de la consommation canadienne totale de gaz.

    L'engrais azoté est un important produit à valeur ajoutée qui génère de 4 $ à 5 $ de plus pour l'économie que l'exportation de 1 $ de gaz naturel. Les gouvernements fédéral et provinciaux ne devraient pas perdre de vue que, contrairement à ce que l'on observe dans le secteur du pétrole, il n'existe pas de mécanisme mondial d'établissement des prix dans le cas du gaz naturel.

    Une hausse des coûts du gaz, qui est un phénomène isolé en Amérique du Nord, a des répercussions sur les coûts de production d'engrais au Canada et sur la compétitivité du pays sur le marché international. La demande grandissante de gaz naturel en Amérique du Nord est une tendance qui s'observe depuis un bon nombre d'années. Cette hausse est causée avant tout par l'essor de la production d'énergie électrique au gaz.

    Le Canada doit appuyer l'exploitation et la mise en valeur du gaz naturel. Il faut rationaliser le processus d'approbation des règlements relatifs aux projets de valorisation des ressources énergétiques et de mise en place de pipelines tout en continuant d'atteindre des objectifs sociaux et environnementaux.

    Nous avons énoncé dans notre mémoire des mesures précises à adopter pour assurer une meilleure gestion de l'offre et de la demande de gaz naturel.

    Les redevances et les taxes sur le gaz naturel représentent une charge particulière pour l'industrie des engrais, qui utilise le gaz naturel à la fois comme combustible et comme matière première. Les gouvernements devraient examiner des options permettant de réduire cette charge et étudier son impact en aval sur l'industrie et l'agriculture du Canada.

    Je vais maintenant laisser Darrell vous faire part de nos préoccupations en matière de fiscalité.

À  +-(1045)  

+-

    M. Darrell Zwarych (contrôleur de la " IMC Postash LTD.", Institut canadien des engrais) Je vous remercie, Ron.

    Un régime d'imposition compétitif sur le plan international est crucial pour l'industrie des engrais, étant donné que nous sommes tributaires des exportations et de la concurrence intense sur les marchés mondiaux. L'industrie des engrais appuie et apprécie les orientations stratégiques ayant trait à l'imposition des ressources présentées dans le budget fédéral de 2003 et le projet de loi C-48. Nous tenons à remercier expressément le comité de son travail dans ce dossier l'an dernier et de l'appui qu'il a accordé au projet de loi C-48. C'est une bonne nouvelle pour notre industrie.

    Ces mesures feront concorder le taux d'imposition des sociétés pour le carbonate de potassium avec le taux applicable à d'autres industries et elles contribueront à nous redonner un régime fiscal concurrentiel lorsqu'elles auront été intégralement mises en oeuvre. Nos préoccupations visent la période transitoire de cinq ans. Cinq ans, c'est encore trop long pour mettre un terme à la double imposition dont a fait l'objet l'industrie du carbonate de potassium.

    L'ICE exhorte aussi le gouvernement à accélérer la réduction graduelle du taux d'imposition des sociétés à 21 p. 100. Même en tenant compte de la formule prévue dans le projet de loi C-48, le désavantage fiscal de notre industrie par rapport à d'autres secteurs se creuse en 2004. Le gouvernement fédéral devrait réévaluer cet échéancier et chercher toutes les possibilités d'accélérer l'application des mesures qui y sont prévues.

    Nous partageons le point de vue d'autres industries estimant que le fardeau fiscal général des sociétés demeurera trop grand, en dépit des réductions prévues. Nous appuyons les intervenants qui réclament l'adoption d'un taux de 17 p. 100.

    Selon l'ICE, en plus d'adopter ces mesures, le gouvernement fédéral pourrait améliorer encore davantage le climat d'investissement du Canada. Des déductions sur la dépréciation et sur les stocks moins généreuses que celles consenties dans d'autres pays créent un fardeau pour l'industrie des engrais. Comme Ron l'a souligné, ceci est particulièrement préoccupant à un moment où le gouvernement fédéral demande de nouveaux investissements majeurs pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, conformément au Protocole de Kyoto.

    Le gouvernement fédéral devrait aussi envisager des mesures comme l'élimination accélérée des impôts sur le capital et des déductions accélérées de l'impôt sur le capital de manière à alléger ce fardeau et à aider notre industrie à demeurer compétitive. Des industries comme celle des fertilisants qui ont déjà adopté des mesures en vue de réduire les émissions ne devraient pas être pénalisées. Des mesures comme la déduction pour amortissement ainsi que d'autres crédits liés au Protocole de Kyoto devraient avoir un effet rétroactif.

    Enfin, je traiterai de l'incidence de la politique agricole sur notre industrie. En effet, par l'entremise du Cadre stratégique sur l'agriculture, le gouvernement fédéral joue un rôle de chef de file auprès des provinces dans l'élaboration de nouvelles politiques concernant la gestion écologique des engrais et autres intrants. Ces politiques auront une incidence cruciale sur l'avenir de nos exploitations agricoles et des industries qui en sont tributaires.

    Le gouvernement doit veiller à ce qu'un équilibre soit atteint entre la nécessité d'assurer l'intendance de nos ressources en terre, en eau et en air, et la compétitivité du secteur agroalimentaire. C'est crucial pour la stabilité de nos économies agricoles.

    L'ICE a élaboré des principes auxquels devraient adhérer selon nous les gouvernements fédéral et provinciaux dans la mise en oeuvre de ces politiques s'ils veulent qu'elles soient efficaces et rentables. Par exemple, le gouvernement devrait favoriser devrait mener des campagnes en faveur de l'adoption volontaire de pratiques de gestion optimales. De plus, nous estimons que toute intervention devrait être fondée sur des données scientifiques et liée au risque.

    Des associations professionnelles agricoles ont insisté sur le fait que les producteurs ne peuvent se permettre d'absorber à eux seuls le plein fardeau de la mise en oeuvre de mesures environnementales et autres en vertu du CSA qui profitera à toute la société. Nous partageons ce point de vue. En plus des stimulants financiers prévus dans le CSA, le gouvernement devrait adopter des crédits à la recherche et autres crédits semblables, une déduction pour amortissement et d'autres mesures d'imposition visant à atténuer le fardeau du secteur agroalimentaire.

À  +-(1050)  

+-

    M. Ron Cameron: En conclusion, voici les mesures que peut adopter le gouvernement fédéral pour améliorer la compétitivité de l'industrie des engrais. Il doit notamment accélérer l'instauration des mesures prévues dans le projet de loi C-48 concernant l'imposition des ressources et en particulier la pleine déduction des redevances. Deuxièmement, il doit accélérer l'élimination de l'impôt sur le capital. Troisièmement, le gouvernement doit encourager les investissements en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à l'adoption de mesures visant à accélérer la mise en place de la déduction pour amortissement et d'autres mesures fiscales. Quatrièmement, il doit prévoir des crédits d'impôt et d'autres mesures pour aider les agriculteurs à gérer les nutriments. Cinquièmement, il doit étudier le régime fiscal et des redevances ainsi que les politiques en matière d'environnement qui influent sur le secteur du gaz naturel et sur d'autres sources d'énergie.

    L'industrie des engrais a relevé de nombreux signes montrant que les politiques fédérales en matière d'économie tiennent compte de l'importance de ses activités. Nous croyons fermement que la compétitivité peut être compatible avec les priorités en matière d'environnement ainsi qu'avec d'autres priorités gouvernementales.

+-

    La présidente: Nous allons maintenant céder la parole à notre deuxième intervenant, le Dr Tomkins, qui vient de l'Université de Regina.

+-

    M. Jim Tomkins (vice-président, administration, Université de Regina): Je vous remercie beaucoup et je salue l'arrivée de l'hiver.

    Vous avez en main un exemplaire du mémoire dont je vais maintenant tout simplement vous parler.

    L'Université de Regina connaît une période d'essor très intéressante. Je travaille à l'université depuis 35 ans, et c'est une situation fort intéressante, et même palpitante. C'est beaucoup mieux que de se trouver dans la situation inverse.

    Le nombre d'inscriptions continue d'augmenter. Ce semestre-ci, l'université accueille plus de 12 500 étudiants.

    Nous effectuons toujours plus de travaux de recherche, comme en témoignent notamment les fonds consacrés à ces activités. Les chiffres varient bien sûr selon la période retenue mais, au cours des trois dernières années, le financement de la recherche a augmenté d'environ 75 p. 100. Il a plus que doublé au cours des quatre dernières années. Des travaux de construction d'une valeur supérieure à 70 millions de dollars sont en cours, et le gouvernement provincial a récemment approuvé de nouveaux travaux de construction de l'ordre d'environ 30 millions de dollars.

    Au cours des cinq dernières années, il y a eu un renouvellement vraiment important des membres du corps enseignant, l'université ayant offert au début de cette période un programme de retraite anticipée. Selon moi, nous avons quelque peu devancé le reste du Canada, au point où plus de la moitié des membres de notre corps professoral ont été embauchés au cours des cinq dernières années. Notre effectif comprend un éventail étonnant de jeunes récemment diplômés et très enthousiastes et de personnes enseignant depuis bon d'années et connaissant bien les rouages internes. C'est une très bonne formule.

    Dans le secteur de la recherche, nous avons mis l'accent sur des domaines d'intérêt, car nous n'aimons pas parler de priorités. Nous menons des travaux de recherche dans les domaines de la culture et du patrimoine, de l'environnement et de l'énergie, de l'informatique, de la santé et de la justice sociale. Ce sont les domaines dans lesquels nous avons décidé de nous concentrer.

    L'approche interdisciplinaire semble commencer à bien fonctionner. Selon nous, ce sont des domaines qui revêtent de l'importance pour la province et le pays, et nous allons continuer d'y déployer des efforts. Ce sont des domaines dans lesquels nous possédons des compétences et dans lesquels nous croyons être en mesure d'apporter une contribution.

    Notre président, David Barnard, aime parler d'intendance du milieu. Toute université a une responsabilité à l'égard des grandes disciplines que sont l'enseignement, la transmission des connaissances et la recherche fondée sur la curiosité. Toutefois, il faut aussi reconnaître qu'une université de ce genre existe dans la partie sud de la Saskatchewan. Des problèmes et des défis particuliers se manifestent dans cette région, et l'université peut contribuer à y apporter une solution.

    Par ailleurs, autant que nous le sachions, aucune démocratie occidentale ne nous permet de trouver un bon exemple de cas où des progrès sur les plans socio-économiques et culturels ont été possibles sans l'existence d'un certain type de partenariat entre les secteurs public et privé et les universités.

    Bref, l'Université de Regina est en plein essor. C'est formidable. Les gens qui me connaissent savent que j'aime citer la loi de Stein, selon laquelle « si une chose ne peut se poursuivre indéfiniment, elle finira par s'arrêter. » Nous savons que le taux de croissance ne peut durer, mais nous sommes déterminés à faire en sorte que la croissance se poursuive.

    Un des secteurs où la croissance a été rapide, comme je viens tout juste de le souligner, c'est celui de la recherche. Cette situation est grandement attribuable à des programmes de longue date du gouvernement fédéral, grâce aux trois conseils des subventions à la recherche et à des initiatives adoptées au cours des six ou sept dernières années. On n'a qu'à penser à la Fondation canadienne pour l'innovation, au nouveau programme de bourses d'études, au programme des bourses du millénaire, au Programme des chaires de recherche du Canada et au paiement des coûts indirects de la recherche. La liste est encore longue. Il existe bon nombre de programmes formidables qui nous sont vraiment venus en aide.

    Bien que nous ayons pu compter sur un aussi grand nombre d'excellents programmes fédéraux, il est intéressant de constater que c'est la recherche qui sert de fondement aux trois domaines sur lesquels nous attirons votre attention dans notre mémoire.

    Nous sommes notamment préoccupés par le soutien à la recherche dans le contexte des sciences sociales et humaines. Je m'exprime en ma qualité de scientifique et de titulaire d'une subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.

À  +-(1055)  

    Comme vous le savez mieux que moi, bon nombre de nos problèmes sont d'ordre social : phénomène des sans-abri, collectivités autochtones, aspect éthique des techniques de reproduction et ainsi de suite. La liste est longue.

    Les sommes affectées au Conseil de recherches en sciences humaines ainsi qu'aux autres conseils de recherches ont augmenté de façon marquée au cours des dernières années, et ces hausses sont toutes bien accueillies, mais mon université est nettement en faveur d'une augmentation disproportionnée des sommes consacrées aux sciences humaines. En règle générale, la recherche en ce domaine a tendance à être moins onéreuse que dans le secteur des sciences et du génie. Dans les universités canadiennes, la proportion des facultés du domaine des sciences humaines a tendance à être plus élevée que celle du secteur des sciences et du génie. Selon nous, nous pourrions vraiment en avoir pour notre argent si une part disproportionnée des fonds était consacrée au Conseil de recherches en sciences humaines.

    C'est intéressant, dans la mesure où je ne crois pas que nous soyons les seuls à penser de la sorte. Dans le cadre de son mode de fonctionnement actuel, le conseil de recherches approuvera effectivement une subvention. Si les coffres sont vides, vous apprenez que votre subvention mérite d'être appuyée, que votre demande répond aux critères de sélection et qu'il n'y a pas d'argent. Votre nom est alors inscrit sur la liste tant redoutée des finalistes non retenus. Si votre nom figure sur cette liste, cela signifie que votre proposition est bonne, mais qu'il n'y a pas d'argent. Nous serions ravis que l'on affecte des sommes supplémentaires au Conseil de recherches en sciences humaines pour financer des projets figurant sur cette liste ainsi que d'autres programmes louables.

    Accessoirement, il y a un lien avec les coûts indirects de la recherche. Comme vous le savez, c'est un programme qui avait été adopté il y a quelques années sur une base ponctuelle. Dans le dernier budget, ce programme est devenu permanent, ou à tout le moins il a été ou est en voie d'être intégré dans le budget de base du gouvernement. C'est un programme fort utile qui est arrivé en temps très opportun, car il existe tant d'éléments contribuant à la hausse des coûts dans le domaine de la recherche.

    Qu'il s'agisse des services financiers, des préposés aux achats, des services de recherches ou des installations à rénover en vue d'agrandir les laboratoires, voilà autant de postes qui connaissent une hausse d'activités, un besoin d'effectifs et un besoin d'argent conséquents. Le financement des coûts indirects de la recherche est une bénédiction et une innovation fort bien accueillie.

    Au risque de paraître ingrat, car nous ne le sommes certes pas, je tiens à souligner que l'on estime que les coûts indirects représentent habituellement de 30 à 75 p. 100 des coûts directs de la recherche, selon la nature du projet. Nous encourageons le comité et les gouvernements à envisager la possibilité d'injecter plus d'argent dans le financement des coûts indirects de la recherche afin que notre budget à ce poste représente de 30 à 75 p. 100 des coûts directs.

    Enfin, il me semble qu'il a de plus en plus été souvent question dans les médias du fait que les universités se concentrent toujours plus sur la recherche, au détriment de l'enseignement. Toutes proportions gardées, il est à peu près sûr qu'il y a eu un changement. Il y a beaucoup plus de recherche qu'auparavant. Certains en concluent que cela signifie qu'il y a moins d'enseignement qu'auparavant. C'est faux.

    Selon moi, le nombre d'inscriptions a augmenté dans chacune des universités du pays, de sorte que l'on y donne plus de cours. On y offre davantage de cours de premier et de deuxième ou de troisième cycles. On y effectue davantage de recherches. C'est la capacité qui a augmenté, et non un secteur qui croît au détriment de l'autre. Il existe cependant une perception en ce sens, et au fur et à mesure qu'augmente le financement de la recherche, elle se renforce.

    Il y a aussi là une certaine réalité, dans la mesure où, comme toute autre personne ou toute autre institution, nous sommes opportunistes. Si nous avons la possibilité de ne dépenser que 20c. au dollar, nous allons envisager la possibilité d'en profiter. La difficulté, c'est que l'argent devant constituer la part que l'université affecte à une activité peut devoir venir d'un poste devant servir à autre chose. Cet argent aurait par exemple pu servir au soutien de l'enseignement. Ce genre de situation survenant au sein de l'université peut poser problème.

    Ce matin, un de mes collègues vice-président m'a fait part d'une possibilité. Selon lui, si nous étions disposés à investir un montant relativement modeste, nous pourrions le décupler. Ce genre de situation survient tout le temps.

    Une des façons de corriger cette perception consisterait à tout le moins à envisager un accroissement des subventions de fonctionnement que le gouvernement fédéral verse aux universités par l'entremise du Transfert social canadien. Nous encourageons le gouvernement à se pencher sur cette possibilité.

    Je vous remercie beaucoup.

Á  +-(1100)  

+-

    La présidente: Docteur Tomkins, je suis convaincue que vous savez que notre comité a recommandé dans son rapport de l'an dernier une hausse de 40 p. 100 du financement des coûts indirects de la recherche. Selon de nombreux témoignages recueillis cette mesure permettrait de résoudre bon nombre des problèmes de perception dont vous venez de parler. C'est bien.

    Nous allons maintenant céder la parole au représentant de la Chambre de commerce de la Saskatchewan, M. James.

+-

    M. Rupert James (coprésident , Comité des finances, Chambre de commerce de la Saskatchewan): Bonjour. Je m'appelle Rupert James. Je fais partie du conseil d'administration de la Chambre de commerce de la Saskatchewan et je suis coprésident du Comité des finances de cet organisme. Mon collègue coprésident, Norm Halldorson, et moi-même vous remercions, au nom de la chambre de commerce, de nous donner l'occasion de comparaître devant votre comité ce matin.

    La Chambre de commerce de la Saskatchewan a soumis un mémoire à votre comité en septembre. Nous n'aborderons pas tous les aspects mentionnés dans ce mémoire, mais nous insisterons plutôt sur certaines questions qui méritent d'être approfondies et nous signalerons les progrès qui, à notre avis, ont été accomplis dans le budget de 2003, par rapport aux points que nous avions soulevés dans notre mémoire de 2002.

    En 2002, nous avons recommandé l'élimination complète de tout impôt fédéral sur le capital, afin d'améliorer la compétitivité du Canada dans un monde où les autres grandes puissances économiques ne prélèvent pas d'impôt de cette nature ou en prélèvent un nettement moins élevé que celui du Canada. Nous prenons acte de la suppression progressive de l'impôt sur le capital prévue dans le budget de 2003. Le fait d'échelonner cette suppression jusqu'en 2008 constitue toutefois une éternité si l'on veut améliorer la compétitivité du Canada sur le plan international. Je vous renvoie d'ailleurs à la une du Globe and Mail d'aujourd'hui, qui signale que le Canada a glissé du 3e au 16e rang en ce qui concerne l'indice de compétitivité du Forum économique mondial. Nous encourageons le gouvernement fédéral à accélérer la suppression de cet impôt.

    Je voudrais parler de la position de la chambre de commerce au sujet du Régime d'assurance-emploi. Dans notre mémoire, nous avons mentionné que les taux de cotisation à l'assurance-emploi étaient inutilement élevés. Nous avons aussi souligné que le gouvernement utilise ces cotisations pour financer des dépenses dans différents secteurs n'ayant absolument aucun lien avec le but premier du régime.

    L'objectif premier du régime d'assurance-emploi, qui s'appelait autrefois le régime d'assurance-chômage, était de fournir aux travailleurs canadiens une assurance contre les périodes de chômage non intentionnelles. Dans les années qui ont immédiatement suivi la création du régime, plus de 90 p. 100 des sommes totales versées couvraient les prestations régulières servant à remplacer une partie du revenu pendant les périodes définies où le prestataire était à la recherche d'un emploi. Depuis une trentaine d'années, les prestations régulières ne représentent qu'environ 60 p. 100 du total des sommes versées, à cause de différents facteurs comme les subventions versées aux provinces au titre de la formation, les suppléments de revenu, les prestations pour obligations familiales et les programmes de DRHC.

    Dans la mesure où le régime d'assurance-emploi s'est écarté de son objectif original, les cotisations qui servent à des fins autres que celles généralement convenues par la plupart des employeurs et employés constituent une source d'imposition supplémentaire. Cela diminue le revenu dont disposent les employeurs et les employés et qui, autrement, pourrait servir pour des investissements, des dépenses ou de l'épargne.

    Nous encourageons le gouvernement fédéral à faire en sorte que les cotisations d'assurance-emploi servent exclusivement à l'assurance-emploi et que le taux des cotisations reflète cette réalité, conformément à de solides pratiques actuarielles.

    Mon collègue, Norm Halldorson, fera maintenant des observations sur d'autres sujets qui nous préoccupent.

    Je vous remercie.

Á  +-(1105)  

+-

    La présidente: Vous avez la parole, monsieur Halldorson.

+-

    M. Norm Halldorson (coprésident, Comité des finances, Chambre de commerce de la Saskatchewan): Je vous remercie, madame la présidente.

    Je parlerai aussi de sujets à l'égard desquels votre comité a fait des recommandations auxquelles le gouvernement a donné suite dans son dernier budget.

    Le premier de ces sujets concerne la politique d'imposition fédérale envers les petites entreprises. Nous avons mentionné que le gouvernement fédéral devait, à notre avis, faire comme les provinces et étendre à la troisième tranche de 100 000 $ la déduction accordée annuellement aux petites entreprises; l'an dernier, nous avons aussi encouragé le gouvernement fédéral à aligner sa politique d'imposition sur celle des provinces en étendant à la troisième tranche de 100 000 $ de gains la pleine déduction accordée aux petites entreprises. Nous sommes ravis de constater qu'il en a été tenu compte dans le budget de 2003 et que le seuil de déduction applicable passera maintenant de 200 000 $ à 300 000 $.

    Nous sommes toutefois un peu déçus que cette mesure s'échelonne sur quatre ans, au lieu d'entrer en vigueur immédiatement. Si cela nous préoccupe, c'est parce que l'entreprise privée est reconnue comme étant le moteur de notre économie et que la plupart des propriétaires d'entreprise n'ont pas l'habitude de laisser des gains dans l'entreprise si cela les pénalise à cause de la double imposition. Comme vous le savez, il y a un régime d'imposition à deux paliers : il y a l'impôt sur le revenu des sociétés et celui sur le revenu des particuliers. Si le taux d'imposition sur le revenu de la société est faible, au moment de la transmission des dividendes, le crédit d'impôt pour dividendes compense, nous arrivons essentiellement à l'intégration et il n'y a pas double imposition.

    Actuellement, la limite fédérale a été portée à 225 000 $. Le plein montant peut être déduit au niveau provincial, mais il n'y a qu'une déduction partielle autorisée au niveau fédéral. Neuf points de pourcentage d'impôt supplémentaires pénalisent quiconque laisse dans l'entreprise ses gains assujettis à l'impôt. Ces gains sont ainsi privés d'un avantage et assujettis à l'impôt sur le revenu des particuliers, qui peut être de 24 points plus élevés que celui des sociétés. C'est 25 cents sur un dollar que l'entreprise ne peut alors utiliser pour financer ses activités; il s'ensuit un ralentissement du réinvestissement et de l'activité économique qui, autrement, seraient possibles.

    Encore une fois, nous vous remercions des progrès qui ont été accomplis, mais nous vous encourageons à aligner parfaitement votre politique sur celle des provinces; je pense que nous constaterons ainsi d'énormes dividendes qui se traduiront par des investissements dans les entreprises privées et par une expansion de ces dernières.

+-

    M. Norm Halldorson: Le deuxième aspect dont j’aimerais parler concerne la compétitivité de l’impôt sur le revenu des particuliers. Certaines mesures ont été prises afin de réduire le taux d’imposition sur le revenu des particuliers et elles sont les bienvenues, mais nous vivons dans un marché compétitif à l’échelle internationale. Je veux souligner, comme l'explique notre mémoire, que la situation au Canada est encore très différente de celle qui prévaut chez notre principal concurrent au sud de nos frontières, en ce qui concerne le niveau de revenu à partir duquel le taux d’imposition supérieur commence à s’appliquer. Aux États-Unis, le taux d’imposition supérieur commence à s’appliquer à environ 156 000 $US, alors qu’au Canada, il s’applique à partir d’environ 104 000 $CAN ou de 76 000 $US. Au sud de nos frontières, le taux d’imposition supérieur commence donc à s’appliquer à un niveau deux fois plus élevé que chez nous. Par ailleurs, le taux d’imposition supérieur est d’environ 4 p. 100 plus élevé au Canada que chez nos voisins du Sud.

    Nous encourageons donc le gouvernement fédéral à examiner sérieusement les mesures à prendre pour maintenir notre compétitivité à l’échelle internationale, et je pense que la réduction de notre impôt sur le revenu des particuliers est essentielle à cette fin.

    Le troisième aspect dont je veux parler brièvement concerne la discipline au chapitre des dépenses. Le budget fédéral de 2003 a proposé la plus forte hausse de dépenses en 21 ans. À notre avis, il faut faire preuve d’une discipline plus rigoureuse à l’égard de chaque dollar dépensé, de manière à garantir que les contribuables en aient pour leur argent. Nous aimerions que l’augmentation des dépenses se limite à la croissance démographique et à l’augmentation de l’inflation, c’est-à-dire à environ 3 p. 100 par année. Depuis les trois dernières années, cette augmentation a été nettement supérieure à cela.

    Nous vous invitons donc à recommander au ministère des Finances de se montrer plus vigilant lorsqu'il examine la valeur de chaque programme, afin de veiller à limiter l’ensemble des dépenses.

Á  +-(1110)  

+-

    La présidente: Nous avons pris des mesures en ce sens.

+-

    M. Norm Halldorson: Oui, vous l’avez fait, et nous trouvons cela encourageant. Nous pensons simplement qu’il est tellement impérieux de maintenir notre compétitivité que nous ne pouvons pas baisser la garde sur ce plan. Cela doit demeurer une priorité.

+-

    La présidente: Je vous remercie infiniment. Nous apprécions vos observations.

    Nous allons maintenant accueillir un représentant de la Northern Lights School Division No. 113.

+-

    M. Ralph Pilz (directeur de l'éducation, Northern Lights School Division No.113 ): Merci beaucoup. Je veux d’abord remercier le comité de nous avoir permis de présenter notre témoignage.

    Je suis le directeur de l’éducation à la Northern Lights School Division, et mon collègue, Bruce Ruelling, est membre du conseil d’administration du secteur La Loche.

    Dans un premier temps, je voudrais vous présenter un bref aperçu de la Northern Lights School Division. C’est l’une des trois divisions scolaires provinciales du nord de la Saskatchewan et la plus importante du nord de la province. Elle regroupe 23 localités et 25 écoles situées un peu partout dans la moitié supérieure de la province. Notre clientèle scolaire compte environ 4 500 étudiants, dont 85 p. 100 sont d'origine autochtone. Notre personnel comprend plus de 600 employés, dont environ 300 sont des enseignants.

    Nous avons eu à relever certains défis par rapport au recrutement d’enseignants et au maintien de leur effectif; je voudrais parler brièvement de cela avec les membres du comité. J’aimerais aussi parler de certains défis que nous devons relever sur le plan des communications, et de certains problèmes que pose l’éducation des Autochtones.

    Je vais d’abord expliquer au comité les défis que présente pour nous le recrutement d’enseignants. Le tableau que j'ai inclus dans la trousse vous donne une petite idée de la situation qui a existé ces huit dernières années et de certains défis que nous avons dû relever pour maintenir notre effectif. Je vais parler d’un exercice en particulier, l’exercice 1998-1999. Pendant cette année scolaire, nous avons dû combler environ 110 postes, soit environ 33 p. 100 de nos postes d’enseignants. Comme vous pouvez le constater, les autres années, le défi a aussi été de taille; cela a toujours été le cas.

    Notre défi consiste donc à recruter des enseignants et à maintenir leur effectif, et il ne se limite pas aux enseignants; il vise aussi toutes les autres professions dans le Nord, que ce soit dans les domaines de la santé, de la justice ou des services sociaux. Nous aimerions également proposer des mesures que le gouvernement pourrait envisager afin de nous aider à relever les défis auxquels nous faisons face, notamment en ce qui concerne la déduction pour les habitants de régions éloignées.

    Je vous renvoie à certaines pages de ma trousse. Vous trouverez à la page 4 un aperçu de la situation actuelle. Les zones jaune, bleue et verte représentent la moitié supérieure de la Saskatchewan, ce que l’on appelle dans la province le district nord. Actuellement, les gens qui vivent dans la zone verte peuvent se prévaloir de 100 p. 100 de la déduction pour les habitants des régions éloignées, et ceux qui vivent dans la zone jaune peuvent se prévaloir de 50 p. 100 de cette déduction. Il y a aussi trois localités qui sont situées dans notre division scolaire et qui n’ont droit à aucune déduction.

    Si l’on examine la situation dans la province voisine, le Manitoba, on constate que des localités situées à la même latitude que ces trois-là ont droit à une pleine déduction. Nous aimerions donc que cette situation soit rectifiée. À notre avis, cela nous aiderait grandement à maintenir notre effectif d’enseignants.

Á  +-(1115)  

+-

    La présidente: Puis-je avoir certaines précisions? De qui cette décision relève-t-elle? Du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien ou du ministère des Finances?

+-

    M. Ralph Pilz: Je pense que cette décision relèverait du ministère des Finances.

+-

    La présidente: D'accord. C’est une déduction prévue dans la Loi de l’impôt sur le revenu.

+-

    M. Ralph Pilz: C’est exact.

+-

    La présidente: Je vous remercie beaucoup.

+-

    M. Ralph Pilz: Les mesures que nous proposons figurent aux pages 5 et 6. Il serait très utile que le gouvernement s’occupe des localités non visées par la déduction. Idéalement, nous aimerions que le gouvernement fasse ce que nous proposons à la page 6, de manière à ce que tout le district du Nord ait droit à la pleine déduction. Cela nous aiderait grandement à maintenir nos effectifs, non seulement dans le domaine de l’enseignement, mais aussi dans d’autres secteurs professionnels qui présentent les mêmes défis. Nous aimerions que le gouvernement fédéral examine cela.

    Nous avons aussi d’autres défis à relever dans le Nord. L’épidémie de diabète de type 2 est en pleine croissance dans le Nord; l’incidence de cette maladie y est beaucoup plus élevée que partout ailleurs au Canada. Nous voulons que le gouvernement envisage l’adoption de mesures… Nous savons que, pour les habitants du Nord, de bonnes habitudes alimentaires sont un aspect important d’une vie saine. De nombreux habitants du Nord estiment que la note d’épicerie d'une famille est beaucoup plus élevée dans les localités du Nord que dans celles du Sud. Le coût des aliments est un facteur déterminant de nos choix alimentaires. Si l'on opte pour des aliments sains, ces aliments davantage périssables coûtent plus cher. Ce que nous disons, c’est que le coût des aliments est beaucoup plus élevé dans le Nord.

    Un projet d’évaluation du coût des aliments mené dans le nord de la Saskatchewan a permis d’évaluer cela. Les responsables de ce projet ont comparé le coût des aliments dans des localités de différentes tailles et de diverses régions de la province. À cette fin, ils ont effectué des enquêtes dans diverses régions du nord de la Saskatchewan afin d’établir le coût moyen d’un panier d’épicerie comprenant certains aliments sains. L’enquête sur le coût des aliments a été menée parallèlement dans chaque région du Nord et dans la partie sud de la province.

    Permettez-moi de vous renvoyer à la page 6 du document, qui présente un résumé des coûts et des constatations. Si vous examinez la carte de la page 8, vous voyez clairement que plus on vit loin dans le Nord, plus on paie cher pour nourrir sa famille. Un panier d’épicerie comprenant des aliments sains destinés à nourrir une famille de quatre personnes coûte environ 70 p. 100 plus cher dans le Nord que dans le grandes villes du Sud.

    Encore une fois, si les gens n’ont pas d’argent pour acheter des aliments sains, cela a des répercussions à long terme sur leur santé. Cela nous préoccupe.

    Je voudrais insister là-dessus et vous renvoyer à la page 9. Quand on compare les prix exigés à La Ronge, notre capitale administrative du Nord, pour certaines denrées de consommation courante à ceux exigés dans la région d’Athabasca, qui est située loin dans le Nord, on constate certains écarts. En gros, l’enquête a révélé que de nombreux aliments coûtent plus cher dans les localités éloignées du Nord et dans celles qui ne sont accessibles que par avion que dans les autres régions. La hausse des prix peut s’expliquer, en partie, par les frais de transport et les coûts plus élevés à payer pour exploiter un commerce dans une région éloignée, par exemple, pour les frais d’entreposage, de chauffage et de réfrigération.

    Il y aurait peut-être des façons de réduire les prix et de permettre aux habitants du Nord de s’alimenter plus sainement. J’aimerais féliciter le gouvernement fédéral pour son programme concernant la livraison postale de produits alimentaires dans le Nord, programme qui est financé et administré par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Ce programme aide à réduire le coût de l’acheminement des aliments à diverses localités d'un océan à l'autre. Nous recommandons certainement le maintien de ce programme – et peut-être même son expansion.

    Nous espérons que cette comparaison des coûts des aliments à l’échelle de la province encouragera les discussions concernant les politiques fédérales, provinciales et locales susceptibles d’aider à réduire les coûts des aliments sains dans les localités éloignées du Nord. Cela nous aiderait certainement à recruter du personnel et à maintenir nos effectifs ainsi qu’à assurer le bien-être général de la population dans le Nord.

    Au chapitre des communications, je voudrais d’abord féliciter le gouvernement fédéral des mesures qu’il a prises pour tenter de brancher les collectivités du Canada. Cette initiative du gouvernement fédéral a été très utile dans le Nord. Notre division scolaire a notamment pu se prévaloir efficacement de subventions fédérales au titre des infrastructures, du Programme d’accès communautaire et du Programme des ordinateurs pour les écoles. Toutes nos écoles ont des sites d’accès communautaire, et nous avons vraiment apprécié la vision du gouvernement fédéral à cet égard. Nous demandons que ces mesures soient maintenues et étendues.

Á  +-(1120)  

    Il y a toutefois certains défis qui subsistent, et j'aimerais vous renvoyer à la page 12 du document. Voilà situation actuelle, les liens qui existent dans nos localité du nord de la province. Vous remarquerez qu’il y a seulement quelques grandes localités qui disposent de lignes téléphoniques à haute vitesse et que de nombreuses autres sont reliées à Internet grâce à des connexions unidirectionnelles par satellite. Cela ne suffit pas pour l’enseignement à distance ni pour rapprocher un peu du reste du monde la partie nord de la province.

    Nous avons accompli d’immenses progrès. Il nous reste toutefois encore bien du chemin à parcourir. Nos recommandations à ce sujet figurent à la page 13. Les lignes téléphoniques à haute vitesse ont toutes un accès routier—la légende en jaune visant les lignes téléphoniques à haute vitesse. Dans les régions éloignées du Nord où il n’y a pas d’accès routier, nous aimerions pouvoir compter au moins sur des satellites bidirectionnels. Nous croyons que cela contribuerait grandement à brancher les localités du Nord…

    En ce qui concerne l’éducation des Autochtones, comme je l’ai mentionné, 85 p. 100 de nos étudiants sont d'origine autochtone et, de ce fait, l’anglais est une langue seconde ou un deuxième dialecte pour bon nombre des étudiants qui fréquentent nos établissements scolaires. Cela constitue vraiment un défi. La langue est un des aspects auxquels nous nous sommes toujours intéressés de près. Il est très important que les étudiants d'origine autochtone conservent leur langue autochtone afin d'avoir confiance en leur valeur, de connaître leur identité et d’avoir une bonne perception de leur culture. Parallèlement à cela, il est très important qu’ils apprennent l’anglais. C’est la langue universelle. De nos jours, il faut aussi parler anglais.

    Nous voudrions demander de l’aide pour adopter les meilleures pratiques possible, nous acquitter le mieux possible de notre travail dans le domaine linguistique et relever les défis d’ordre linguistique qui se posent dans le nord de la Saskatchewan.

    De nombreuses recherches universitaires ont porté sur la situation de l’anglais langue seconde parmi les immigrants, mais pas vraiment sur la situation qui existe actuellement à l’échelle nationale. Nous aimerions que davantage de recherches soient effectuées sur les meilleures pratiques à adopter pour composer avec notre situation dans le Nord. Cela serait très utile pour améliorer le taux de réussite de nos étudiants.

    Je veux aussi féliciter le gouvernement fédéral de ses programmes à l’intention des Autochtones, le programme Bon départ et celui qui accorde la priorité aux enfants. Ce sont des programmes très importants qui nous aident à mettre en place un enseignement privilégiant l’affirmation culturelle. Dans la transition de la maison à l’école, ces initiatives ont été très utiles, et je tiens à féliciter le gouvernement et à l’encourager à continuer dans cette voie.

    Enfin, je veux vous parler du modèle de développement communautaire qui figure à la dernière page de notre document. Il concerne une de nos localités, celle de La Loche. C’est notre deuxième localité en importance dans le Nord. Il y a des défis socio-économiques à relever dans cette localité. Nous avons reçu d’excellentes nouvelles au sujet d’un projet d’immobilisations dans cette localité.

    Nous essayons d'y mettre en place un système continu, de l’école maternelle jusqu’au niveau postsecondaire, afin d’offrir davantage de possibilités au niveau postsecondaire et d’établir un partenariat avec nos associés du secteur postsecondaire et d’autres organismes.

    L’honorable Allan Rock est venu à La Loche cet été et il s’est entretenu avec certains des intervenants là-bas. Il a dit que notre projet d’immobilisations pourrait peut-être satisfaire les conditions fixées par le gouvernement fédéral pour l’octroi de financement au titre des infrastructures. Ce projet nous enthousiasme beaucoup. Nous aimerions établir un lien entre ce projet et la formation des adultes. Que pouvons-nous faire pour avoir accès à une partie de l’aide et du financement consentis au titre des infrastructures?

Á  +-(1125)  

    Nous n'avons pas encore obtenu de réponse des fonctionnaires fédéraux à ce sujet, et nous voudrions vous demander votre aide à cet égard, car nous sommes emballés par la possibilité qui s'offre à nous.

+-

    La présidente: Merci beaucoup. Nous sommes heureux de vous avoir parmi nous aujourd'hui.

    Je voudrais maintenant donner la parole au dernier témoin de ce groupe, M. John Keen. Monsieur Keen, la parole est à vous.

+-

    M. John Keen: Avant de commencer, je voudrais dire que j'aime vraiment le gouvernement actuel. J'aime mieux un bon gouvernement qu'un mauvais. Si vous vous demandez pourquoi, pensez à l'Irak.

    Quand je me suis levé ce matin, j'avais à l'esprit quelque cinq différents niveaux de régime de retraite, notamment. Je pensais aux soins de santé, à des routes de qualité raisonnable. Nous avons tout cela parce que nous avons eu des gouvernements progressistes, interventionnistes. Je suis né en 1930. Si j'avais eu 73 ans en 1930, j'aurais été forcé de finir mes jours dans une chambrette de quelque parent un peu plus aisé.

    Voilà pour l'introduction. Bonjour. Je m'appelle John Keen, et je vais mettre mes lunettes pour ne rien oublier.

    Je vous parlerai tout à l'heure de John Kenneth Galbraith, mais d'abord je veux parler du logement.

    Le budget de 2003 prévoit quelque 350 millions de dollars pour le logement répartis dans divers programmes, alors que nous avons en fait besoin de 4 milliards de dollars. Allons donc les chercher.

    Nous pouvons recueillir 2 milliards de dollars par année par le truchement du Régime de pensions du Canada en vendant des obligations de 50 ans portant un intérêt de 2 p. 100, en plus de l'inflation, qui seraient garanties par le gouvernement et les provinces.

    Le fonds d'assurance-emploi pourrait aussi être mis à contribution. En allant chercher 2 milliards de dollars dans ce fonds et 2 milliards de dollars en vendant des obligations du RPC, nous pourrions consacrer 4 milliards de dollars au logement tous les ans. La SCHL pourrait s'occuper du projet en offrant des hypothèques à taux fixe à long terme. Si on prélevait intérêts et principal sur les 4 milliards de dollars et si on versait des intérêts uniquement sur 2 milliards de dollars, le programme pourrait croître rapidement. Le remboursement du principal pourrait être canalisé vers d'autres prêts consentis à d'autres acheteurs de maison.

    Ces deux programmes sont financés principalement par les travailleurs. Se servir activement de leur argent pour améliorer leur bien-être est tout à fait sensé. La construction, la rénovation et la réparation de logements sont de grands créateurs de richesse. La plupart des ressources proviennent du Canada, et la transformation de sable, de gravier, de bois d'oeuvre, de cuivre et de sable siliceux en sources de richesse pour les familles de travailleurs est un miracle. Des salaires sont payés, ce qui entraîne le paiement d'impôts. De bons emplois se traduisent par une meilleure santé et moins de crimes.

    Une fois que les 4 milliards de dollars seront dépensés, c'est plus d'un milliard de dollars qui sera récupéré, l'argent circulant dans toute la société, la moitié étant recueillie par le gouvernement fédéral, et l'autre, par les provinces. Cet argent peut servir à réduire la dette ou à réparer les infrastructures, pour le bien de tous. Tout gouvernement peut être fier de faire autant de bien pour autant de gens.

    Si c'est si simple, pourquoi le gouvernement ne le fait-il pas? Ce n'est pas par manque d'argent. Nous profitons maintenant d'un cadeau fiscal de 100 milliards de dollars, et il nous reste de l'argent en main, et je parlerai bientôt de M. Galbraith.

    Mais parlons d'abord de la tentative de mettre fin à la pauvreté des enfants dans les années 90. C'est étrange que nous ayons échoué. En moyenne, on comptait entre un million et un quart de million d'enfants pauvres dans cette période, et il y en a encore plus aujourd'hui. Les ONG visaient à obtenir 2 000 $ par année par enfant. Ce qui donne environ 2,5 milliards de dollars par année, 25 milliards de dollars pendant 10 ans, ce qui représente une forte somme. Cependant, durant cette décennie, nous avons versé plus de 750 milliards de dollars aux détenteurs de titres gouvernementaux. Trois cents de chacun de ces dollars nous auraient permis d'en finir avec la pauvreté des enfants. Pourquoi ne l'avons-nous pas fait?

    Nous pouvons poser la question à M. Galbraith. Dans un article que ce dernier a écrit dans le New York Times en 1985, il donne ce qui pourrait être la réponse. Il dit que la relation entre les riches et le reste d'entre nous ne peut être discutée franchement. Les riches, selon Galbraith, sont devenus, à notre époque, un vilain secret, lequel est que nous donnons de l'argent aux riches, argent dont les faiseurs de budgets ont besoin pour créer une société meilleure. Depuis 30 ans, sous sept premiers ministres et cinq gouvernements, nous avons créé de nouveau une société qui empêche tant les riches que les pauvres de dormir sous les ponts.

    Personne ne le dit ouvertement. Toutes ces réductions d'impôt, tous ces encouragements fiscaux, toutes ces remises d'impôt, toutes ces fixations de prix de cession interne, tout ce financement extraterritorial, tous les fonds mis à l'abri dans les REER, les fiducies et les fondations semblent être au-delà de notre portée. Personne ne propose sérieusement de reprendre une partie de ces fonds, mais il est temps que le gouvernement puise dans ce flot de richesse perdue dans les nuages.

    Les gens craignent que cela ne signale le retour à un gouvernement n'ayant qu'une recette : imposer et dépenser. Nous sommes à la croisée des chemins. L'illusion des surplus que nous invoquons pour justifier d'imprudentes baisses d'impôt ne pourra pas être maintenue encore bien longtemps. Nous devons recueillir et dépenser quelque 40 milliards de dollars de plus par année. Cela nous permettrait d'éponger les très réels déficits dans le logement, la santé, l'éducation, les infrastructures, l'agriculture, l'aide étrangère, les forces armées, etc.

Á  +-(1130)  

    Quoi qu'il en soit, pourquoi est-ce un problème que les gouvernements ne font que hausser les impôts et dépenser? C'est ce qu'ils font. Personne ne s'étonne de voir les oiseaux voler. Mais il nous faut un gouvernement qui sache prélever des impôts et dépenser sagement. Pour ce faire, nous devons récupérer une partie de l'argent provenant de ces plus récentes baisses d'impôt.

+-

    La présidente: Merci de votre apport.

    Je voudrais rappeler à tous qu'il y aura une mise à jour économique lundi prochain. Le ministre Manley comparaîtra devant le comité à Ottawa de 10 h 30 à 12 h 20 lundi. Vous voudrez donc porter attention à ce qu'il dira ce jour-là pour savoir où nous en sommes sur le plan budgétaire. Ce sera le point de départ de nos discussions subséquentes.

    Nous allons maintenant passer à une période de questions. Madame Minna, voulez-vous commencer?

+-

    Mme Maria Minna: Bien sûr. Merci, madame la présidente.

+-

    La présidente: Vous disposez de dix minutes.

+-

    Mme Maria Minna: Je ferai de mon mieux pour m'en tenir à ces dix minutes.

    Je commencerai par l'Université de Regina. En ce qui concerne l'augmentation des fonds consacrés aux sciences humaines et sociales, je ne suis pas objective, ayant étudié dans une faculté des sciences sociales et humaines. Comme Mme la présidente l'a fait remarquer, nous sommes favorables à cette mesure. Et j'espère que mes collègues le seront aussi.

    Je voudrais passer à votre recommandation qui concerne le transfert de fonds pour l'éducation aux provinces. Je n'ai rien contre cette recommandation, mais nous sommes convenus d'avoir un transfert canadien en matière de santé pour qu'il y ait une plus grande obligation de rendre compte dans le système de santé. D'ailleurs, on discute actuellement au sein du comité de la politique sociale de notre caucus de la question de savoir ce qu'il faut faire avec le transfert en matière de programmes sociaux. Devrions-nous le diviser en un transfert en matière d'éducation et un transfert en matière de programmes sociaux, pour que nous puissions avoir la même obligation de rendre compte que nous tentons de créer pour la santé? Pouvez-vous nous faire part de vos idées là-dessus pour que je puisse les communiquer à mes collègues.

+-

    M. Jim Tomkins: Je suppose que tout dépend de ce que vous mettrez dans le transfert à l'éducation postsecondaire. À première vue, je pense que ce serait une bonne idée.

    Remontons au milieu des années 70 où l'ancien partage 50-50 entre le gouvernement fédéral et les provinces pour le financement des établissements postsecondaires a été remplacé par la formule FPE, c'est-à-dire le Financement des programmes établis—si je ne m'abuse—en vertu duquel le gouvernement fédéral transférait un montant en bloc pour la santé et l'éducation. À ce moment-là, si ma mémoire est bonne, deux fois plus de fonds étaient accordés à la santé, selon les données fédérales, soit 67 p. 100 contre 33 p. 100, environ. Aujourd'hui, la proportion est sans doute passée à cinq pour un, sauf erreur, du moins sur le plan provincial; on dépense quelque chose comme cinq fois plus pour la santé que pour l'éducation postsecondaire. Les universités estiment donc avoir perdu au change. Il ne fait pas de doute, en matière de politiques d'intérêt public, que tous sont en faveur de l'éducation, mais si vous leur donnez le choix entre la santé et l'éducation, ils opteront pour la santé, et c'est précisément ce qui se produit en l'occurrence.

    Cela étant dit, je crois que si nous avions une enveloppe différente pour ces deux secteurs, ce serait beaucoup plus facile pour nous de faire du lobbying, et pour les pouvoirs publics, d'établir leurs priorités, et de le faire d'une manière très transparente.

Á  +-(1135)  

+-

    Mme Maria Minna: Je vous remercie de votre réponse. C'est une question sur laquelle nous nous penchons et je dois admettre que je préfère les enveloppes séparées parce que cela garantit une plus grande transparence pour les allocations futures et la reddition de comptes.

    Je voudrais maintenant m'adresser à la Chambre de commerce, et il y a un certain nombre de questions que je voudrais aborder. L'une d'elle est le régime d'assurance-emploi. Nous ne sommes pas le seul organisme à souligner que l'assurance-emploi ne devrait pas servir à d'autres fins que l'indemnisation des travailleurs en chômage. Je suppose que vous proposez que le congé parental ne devrait pas faire partie du régime d'assurance-emploi, pas plus que d'autres programmes et avantages sociaux. Pouvez-vous éclairer ma lanterne à cet égard?

    L'autre question que je veux vous poser concerne la recommandation—et je pense qu'elle a été faite par un autre témoin—qui porte sur les réductions de l'impôt sur le revenu des sociétés. À ma connaissance, nos taux d'imposition du revenu des sociétés seront égaux ou plus inférieurs aux taux américains en 2005. Je ne sais pas jusqu'où nous pouvons les abaisser, ni qui peut les diminuer le plus rapidement ni comment nous y parviendrons. Par ailleurs, vous dites qu'il doit y avoir une diminution des taux d'imposition des particuliers touchant les revenus les plus élevés parce que nous ne sommes pas assez concurrentiels. J'estime que l'exode des cerveaux vers le Sud est bien plus attribuable aux revenus supérieurs qui peuvent être touchés au Canada, et cela concerne le régime fiscal. Quoi qu'il en soit, nous sommes au beau milieu d'un plan de réduction des impôts de 100 milliards de dollars dont les effets commencent à se faire sentir dans la société. J'estime qu'il s'agit là d'une formidable diminution d'impôts qui profite à ceux qui touchent les revenus les plus élevés. Je ne comprends pas comment on peut inscrire les baisses de l'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés dans la discipline des dépenses. Les baisses d'impôt ne sont-elles pas des dépenses? Ce sont des dépenses fiscales, n'est-ce pas, et c'est une forme de dépense qui réduit la capacité du gouvernement de réagir aux autres pressions dont nous entendons parler. Je passerai à Northern Lights dans une minute, mais c'est un exemple. J'ai de la difficulté à souscrire à votre position, et je voudrais bien en finir avec cette question d'abord.

+-

    M. Rupert James: Je peux peut-être répondre d'abord à la question sur le régime d'assurance-emploi. Je crois que vous avez bien interprété notre observation : l'assurance-emploi ne devrait servir qu'à l'indemnisation des chômeurs. J'estime que, si vous posez la question à la plupart des salariés qui payent des cotisations d'assurance-emploi et à la plupart des employeurs qui financent eux aussi le régime d'assurance-emploi, ils vous répondront que le régime d'assurance-emploi n'est pas différent de toute police d'assurance sur la vie, qui indemnise le bénéficiaire en cas de décès de l'assuré, c'est-à-dire qu'il assure les salariés contre la possibilité d'être mis en chômage. Je sais que la vérificatrice générale a souligné le déséquilibre et le besoin de créer un régime plus stable. Les cotisations versées au régime d'assurance-emploi ne doivent pas servir à d'autres programmes sociaux—je ne dis pas que ce ne sont pas de bons programmes, mais ils ne doivent pas être financés à l'aide du régime d'assurance-emploi.

Á  +-(1140)  

+-

    Mme Maria Minna: Je ne suis pas d'accord. J'estime que le régime d'assurance-emploi devrait être utilisé comme outil de gestion de l'emploi. Il profite tant aux travailleurs qu'aux employeurs, il contribue au recyclage et au perfectionnement des travailleurs dans une grande partie du pays, et il profite aussi aux employeurs. Je sais que le congé parental a été très bénéfique au sein de petites entreprises. Il permet une continuité de la main-d'oeuvre. Je ne vois donc pas cela comme un problème, contrairement à certaines entreprises. Quand je parle à des gens qui en profitent, leur position n'est pas si claire. Je pense donc que nous sommes d'accord pour être en désaccord sur cette question.

+-

    La présidente: Nous pourrions peut-être en profiter pour clarifier que cela comprend aussi le congé pour raisons familiales, parce que le fonds sert aussi à le financer.

+-

    Mme Maria Minna: C'est exact.

    Je crois que le pays a besoin d'une bonne politique de gestion de la main-d'oeuvre pour aider les employés à se recycler et à améliorer leurs compétences. De plus, les congés parentaux et les congés pour raisons familiales aident les employeurs autant que les employés. Ainsi, comme les deux en profitent, il me semble tout à fait sensé que cela se fasse dans le cadre du régime d'assurance-emploi, auquel les deux cotisent.

+-

    La présidente: Une autre question seulement.

+-

    Mme Maria Minna: Je veux féliciter Northern Lights pour un excellent exposé. J'ai été très impressionnée. Il y a des choses que je savais déjà, d'autres que je ne savais pas, et j'ai bien apprécié l'exposé. Je vais certainement essayer de convaincre mes collègues et le gouvernement de se pencher sur ces questions, particulièrement en ce qui concerne la déduction pour les habitants des régions éloignées. Je crois que c'est plein de sens.

    L'apprentissage à distance est une question qui me tient beaucoup à coeur. J'ai été responsable du développement international pendant un certain temps en tant que ministre. J'ai pu voir ce qu'était l'apprentissage à distance et j'ai essayé d'encourager d'autres pays à recourir à cette méthode. Je sais que c'est très important au Canada, compte tenu de notre géographie.

    L'autre question qui me touche—et je suis vraiment en mesure de comprendre votre besoin—, c'est l'enseignement de l'anglais, langue seconde, pour les Autochtones. Étant moi-même une immigrante qui a eu à suivre des cours d'anglais, langue seconde, lorsque je suis arrivée au Canada—en fait, je n'en ai pas suivis parce que ce genre de programme n'existait pas à l'époque comme il existe maintenant. Lorsque je suis arrivée ici, il fallait se débrouiller seul. De toute façon, je comprends qu'il faut adapter le programme aux besoins de la collectivité autochtone. On ne peut pas simplement transposer un programme d'anglais, langue seconde, destiné aux immigrants. J'ai été très impressionnée par votre exposé.

    Je n'ai pas vraiment de question à vous poser, mais je dirai simplement que vous avez fait valoir des points qui, à mon avis, sont très valables, et j'ai certainement l'intention d'y donner suite.

+-

    La présidente: Je veux simplement vous féliciter d'avoir pris l'initiative de venir nous rencontrer. La plupart des gens croient que l'éducation relève des provinces et que nous n'avons donc pas notre mot à dire. Eh bien, vous nous en avez appris beaucoup aujourd'hui et nous vous en remercions.

+-

    Mme Maria Minna: L'apprentissage à distance est très... Je parlerai à M. Rock et à qui que ce soit d'autre. Merci.

+-

    La présidente: Nous allons maintenant passer à M. Cullen.

+-

    M. Roy Cullen: Merci, madame la présidente, et merci à tous ceux qui ont présenté des exposés.

    Je vais d'abord m'adresser à l'Institut canadien des engrais. J'étais heureux de vous entendre reconnaître que le projet de loi C-48 a considérablement aidé votre industrie, mais regardons un peu la question du gaz naturel. Ce combustible a de nombreuses caractéristiques positives, et il se fait beaucoup de conversion à l'heure actuelle. Nous avons entendu récemment, à Ottawa, un exposé de représentants de l'Association canadienne du gaz naturel, qui nous ont parlé de l'offre et de la demande. Ils nous ont dit en fait que l'offre suffisait à peine à répondre à la demande. Ils ont parlé de la réglementation pour ce qui est d'accroître la production de gaz naturel, et je crois que vous avez mentionné la situation dans la vallée du Mackenzie. Si je comprends bien, il y a tellement d'organismes différents en cause qu'il peut être assez compliqué d'obtenir des approbations. Évidemment, nous devons protéger les questions environnementales et autochtones en jeu ici, mais serait-il possible de créer un organisme qui pourrait coordonner le développement dans ce secteur, ou n'est-ce pas faisable?

Á  +-(1145)  

+-

    M. Ron Cameron: Je crois que c'est là une idée que nous appuierions. Lorsqu'il s'agit de ces questions, il est toujours plus facile d'avoir un champion qui peut s'occuper du dossier et travailler avec les autres organismes. Il est vrai que, compte tenu des nombreux aspects et des nombreuses parties en cause ici, une telle centralisation serait avantageuse.

+-

    M. Roy Cullen: Je crois que c'est quelque chose que nous devrions examiner, car il est très important pour votre industrie, et pour le Canada aussi, d'accroître la production de gaz naturel compte tenu des caractéristiques de ce combustible du point de vue de l'environnement. Alors merci.

    Monsieur Keen, je voulais simplement vous remercier pour votre exposé. J'ai lu beaucoup de ce que M. Galbraith a écrit également et je respecte énormément ses opinions. Je suis d'accord avec vous que nous avons du travail à faire dans le secteur du logement. Je ne suis cependant pas certain que la façon dont vous proposez de financer ce genre d'initiative soit réaliste. Le Régime de pensions du Canada est administré conjointement par le gouvernement fédéral et les provinces, et nous étions devant certains déficits actuariels. Pour que le fonds du RPC puissent se renforcer, on lui a donné l'occasion d'investir dans des actions, mais il est essentiellement tenu de maximiser le rendement. Je ne suis pas certain qu'on considérerait que c'est maximiser le rendement que d'obtenir 2 p. 100 de plus que le taux d'inflation. Par ailleurs, la caisse d'assurance-emploi dont vous parlez n'existe pas. Il n'y a pas de caisse; il existe une caisse en théorie, mais il n'y a pas vraiment d'argent dedans. Je ne sais pas si vous voulez faire quelques observations à ce sujet.

+-

    M. John Keen: Ce que je disais, c'est qu'il n'y a absolument aucune raison qui nous empêche de faire ces choses, à part le fait que nous ne voulons pas les faire. En ce qui concerne le Régime de pensions du Canada, la notion selon laquelle il était en difficulté n'est qu'un mythe. On a simplement créer du travail artificiel pour certains courtiers. Un rendement de 2 p. 100 de plus que le taux d'inflation sur une certaine période est un excellent rendement, et quiconque, ou presque, dispose d'une importante somme d'argent serait prêt à faire un tel investissement. Nous devons aussi reconnaître que, si le Régime de pensions du Canada devenait déficitaire, le gouvernement devrait combler ce déficit, ce qui serait plus facile si l'activité économique était bonne dans le secteur du logement et dans d'autres secteurs.

    C'était frauduleux de dire que le Régime de pensions du Canada était presque à sec. Actuellement, la surcapitalisation est d'environ 10 milliards de dollars par année, ce qui veut dire que nous enlevons 10 milliards de dollars par année principalement aux gens qui auraient besoin d'un plus grand pouvoir d'achat aujourd'hui même, puisque la majeure partie de l'argent vient des gens qui gagnent moins de 30 000 $. Nous réduisons aussi les recettes fiscales de 2 à 2,5 milliards de dollars, argent qui pourrait servir à améliorer le sort de ces gens-là. Donc, oui, je suis peut-être un peu direct, mais cela fait économiser du temps, et je connais bien ces choses-là.

+-

    M. Roy Cullen: D'accord. Nous pourrions passer beaucoup de temps à débattre ces points, mais je comprends ce que vous dites. Dans bien des cas, c'est une question de volonté politique, mais pour ce qui est de voir si les mécanismes que vous proposez sont faisables ou non, peut-être devrions-nous convenir de ne pas être d'accord.

    Je passerai maintenant au groupe Northern Lights. Je vous remercie également pour votre exposé. Une déduction pour les habitants des régions éloignées est toujours quelque chose d'arbitraire. Quelqu'un trace une ligne, et ceux qui sont d'un côté de la ligne sont toujours très inquiets. La ligne est-elle au bon endroit? C'est une bonne question, et vous semblez dire qu'elle n'est pas au bon endroit. Je suis certain que nous pouvons consulter le ministère des Finances à ce sujet.

    Vous avez parlé, entre autres, de connectivité. Quelle est la différence entre l'Internet unidirectionnel et l'Internet bidirectionnel? Je ne comprends pas ce que cela veut dire.

+-

    M. Ralph Pilz: L'Internet unidirectionnel permet de recevoir de l'information par satellite, et c'est très rapide. Cependant, lorsqu'on veut envoyer de l'information, elle passe par les lignes terrestres, et c'est très lent. C'est pour cela que nous demandons l'Internet bidirectionnel, qui coûte beaucoup plus cher. Nous aimerions vraiment que cette demande puisse être examinée dans le cadre des initiatives d'Industrie Canada. Votre vision d'un Canada branché était tout simplement fantastique, et nous vous en félicitons. C'est un projet que nous aimerions voir pousser un peu plus loin.

Á  +-(1150)  

+-

    M. Roy Cullen: Où se situe cette connectivité pour les régions du Nord du Canada dans l'ordre des priorités? Certains disent qu'il y a tellement d'autres priorités que la connectivité pour les régions du Nord est très loin au bas de la liste. Vous voyez manifestement les choses différemment. Que signifie cette connectivité pour les habitants du Nord?

+-

    La présidente: Monsieur Ruelling.

+-

    M. Bruce Ruelling (membre local du Conseil d'administration, Northern Lights School Division no. 113): Cela donne plus de possibilités à nos élèves. Qu'ils soient dans une petite localité ou non, cela leur donne accès à la technologie. De plus, l'accès à l'Internet aide les petites localités. Il n'y a pas que l'aide en ce qui concerne les programmes. Cela montre aussi à ces localités éloignées qu'il y a d'autres possibilités et cela peut favoriser de nouvelles initiatives, que ce soit dans le secteur du tourisme ou dans d'autres secteurs. C'est comme si cela ouvrait une porte.

+-

    M. Roy Cullen: Si vous aviez à choisir entre des aliments plus sains et moins chers et la connectivité, que choisiriez-vous? Je ne veux pas dire qu'il faudrait en venir là; j'essaie simplement d'avoir une meilleure compréhension des priorités.

+-

    M. Bruce Ruelling: Évidemment, l'alimentation est très importante. C'est pourquoi nous essayons d'avoir des programmes de nutrition. Cependant, je crois que je préférerais la connectivité, si j'avais le choix, en raison de ce que cela apporterait à la division scolaire. Toutefois, si le prix des aliments baissait, nous pourrions prendre une partie de l'argent que nous affectons aux services d'alimentation pour les élèves et réaffecter cet argent aux programmes. Je me sens un peu pris entre l'arbre et l'écorce, mais c'est ce que je choisirais.

+-

    M. Ralph Pilz: Si je peux en dire un peu plus long sur l'importance de la technologie, beaucoup de nos programmes au niveau secondaire dans le Nord se donnent dans des petites écoles, et nous sommes limités pour ce qui est des cours que nous pouvons offrir. C'est un autre moyen d'offrir plus de cours et de donner plus de possibilités à nos élèves. De plus, c'est une bonne occasion de créer des partenariats avec d'autres organismes. Comme je l'ai dit, toutes nos écoles font partie du Programme d'accès communautaire, c'est-à-dire qu'elles sont ouvertes à l'ensemble de la collectivité. Comme Bruce l'a mentionné, cela ouvre la porte à toutes sortes d'entreprises commerciales et autres. Cela a donné un élan extraordinaire à toute la région du Nord, et, comme vous le savez, nous couvrons toute la partie supérieure du nord de la Saskatchewan. Ce programme nous a beaucoup rapprochés du reste du monde, et c'est donc une initiative très louable.

+-

    M. Roy Cullen: D'accord. Je vous remercie. Ces précisions ont été utiles.

    Je m'adresse maintenant aux représentants de la Chambre de commerce. Je suis d'accord avec vous, et c'est probablement le cas de beaucoup de mes collègues, pour dire que nous devons trouver une façon de contenir les dépenses fédérales. Si nous regardons les deux derniers budgets, nous voyons des investissements énormes dans la sécurité et des réinvestissements dans la santé et l'éducation, mais je crois que nous devons revenir sur la bonne voie. Vous avez proposé que les dépenses tiennent compte de l'inflation et de la croissance démographique. Cela étant dit, diriez-vous que c'est là le critère dont nous devrions tenir compte à l'avenir ou devrions-nous retourner en arrière et tenir compte des augmentations de dépenses que nous avons vues au cours des deux dernières années? Que faudrait-il faire au sujet des augmentations de dépenses des deux dernières années, ne pas en tenir compte et aller de l'avant en appliquant ce nouveau critère à l'avenir?

+-

    M. Norm Halldorson: Je crois qu'il faudrait examiner l'efficacité d'un certain nombre de programmes et prendre une décision très délibérée à savoir s'ils devraient ou non être maintenus. Le point que nous faisons valoir, c'est que les dépenses de programmes ne devraient pas croître plus vite que l'économie. De plus, nous faisons une distinction entre les divers types de dépenses. Je crois que Mme Minna a mentionné que les dépenses fiscales étaient pareilles aux autres dépenses de programmes, mais je dois dire respectueusement que nous voyons les choses différemment. Les dépenses fiscales facilitent l'activité et la croissance économiques, et les économies qui sont réalisées grâce aux réductions d'impôt et qui sont ensuite réinvesties d'une façon qui favorise la création d'emplois sont une source continue de recettes fiscales qui améliorent notre capacité de satisfaire aux exigences du filet de sécurité sociale. Je crois que c'est là une distinction très importante. La viabilité à long terme de tous nos programmes dépend de l'activité économique dans notre pays, et nous devons être concurrentiels à l'échelle mondiale.

Á  +-(1155)  

+-

    La présidente: Puis-je rapidement intervenir en réaction à la dernière observation? Je voudrais savoir si les objections visent simplement le fonds? Si le congé pour raisons familiales, le congé parental et des mesures actives ont été financés par l'intermédiaire de DRHC et d'autres activités de programmation, pour l'essentiel, l'argent vient toujours des contribuables, mais il serait réparti un peu plus largement. Êtes-vous en faveur de l'activité, mais, tout simplement, pas du lieu de l'activité, ou est-ce que vous n'êtes pas en faveur de l'activité?

+-

    M. Rupert James: Sans entrer dans la liste de tous les éléments qu'il y a là, mais en guise d'observation générale, je dirais, en partant de l'hypothèse que les dirigeants politiques et le grand public acceptent la validité de ces programmes, financez-les de manière plus transparente, au lieu de dire aux gens, nous avons un programme d'assurance. Je suis persuadé que vous constaterez que la plupart des gens, lorsqu'ils paient leurs primes d'assurance du fonds, croient qu'ils les paient en prévision du cas où ils perdraient leur emploi sans que cela ne soit de leur faute. Or, nous avons ajouté à cela toute une panoplie d'autres programmes, qu'ils financent sans le savoir. Je ne crois pas qu'on puisse découvrir que la plupart des gens savent que l'argent vient de là. Pour beaucoup de programmes, j'en suis sûr, les gens supposent que les fonds viennent de l'impôt sur le revenu ou de la taxe sur les carburants, ou d'ailleurs.

+-

    La présidente: Nous recevons certaines demandes, par exemple, en ce moment même de la part de nos intervenants—je n'ai pas à les nommer—afin qu'il y ait davantage de programmes d'apprentissage au moyen de ce fonds. Encore une fois, êtes-vous d'avis que si un nouveau programme était établi, cela devrait se faire à l'extérieur du fonds et sous la coordination de la politique de DRHC, plutôt qu'à l'intérieur de ce fonds? Est-ce que cela résume bien ce que vous nous dites?

+-

    M. Rupert James: Oui.

+-

    La présidente: Bien. Merci beaucoup.

    Je donne maintenant la parole à M. Nystrom pour la dernière tranche.

+-

    M. Lorne Nystrom: Je souhaite également la bienvenue à toutes les personnes présentes ici ce matin; je suis heureux que vous soyez des nôtres.

    Je voudrais commencer par la Chambre de commerce, encore une fois. Avec les dépenses fiscales, quel montant demandez-vous? Nous avons déjà une compression de 100 milliards de dollars, ce qui est énorme. Que recommandez-vous qu'on ajoute à cela?

+-

    M. Norm Halldorson: Le premier volet concernerait les petites entreprises dont j'ai parlé. Il s'agirait de s'aligner sur les provinces et le coût serait la taxe de 9 p. 100 sur les 75 000 $ cette année, la taxe de 9 p. 100 sur 50 000 $ l'an prochain et les 9 p. 100 sur les 25 000 $ au cours de la troisième année. Je n'ai pas le calcul du montant total que cela donne. Nous pouvons essayer de le calculer et vous soumettre le montant en guise de suivi à ce comité si vous le souhaitez.

+-

    M. Lorne Nystrom: Mais une dépense fiscale n'est pas la même chose que la dépense d'argent dans le cadre d'un programme gouvernemental. Vous avez dit que les dépenses fiscales faciliteraient la croissance économique. Elles le font dans certains cas, bien sûr. Mais n'admettez-vous pas qu'un programme gouvernemental peut simuler la croissance économique? L'investissement dans le logement en est un bon exemple, l'investissement dans les soins de santé en est un autre. On nous a parlé de l'université ce matin. Cela ne stimule-t-il pas la croissance économique aussi?

+-

    M. Norm Halldorson: Oui, nous reconnaissons cela. Je crois que dans notre mémoire écrit, nous avons affirmé que les dépenses de programmes gouvernementaux devraient porter sur des domaines dont on peut démontrer qu'ils rehaussent la compétitivité et aident notre économie à croître. Il existe certains autres programmes dont nous proposons la contestation sur le point de savoir s'ils ont ces effets.

  +-(1200)  

+-

    Mr. Lorne Nystrom: Comme, par exemple?

+-

    Mr. Norm Halldorson: Comme le programme fédéral de contrôle des armes à feu, dont le budget initial, je crois, était inférieur à 40 millions de dollars. Son coût, devenu incontrôlable, a été multiplié par plus de dix, dépassant le milliard de dollars, et pourtant, il n'a pas semblé y avoir de disposition à se demander si ce programme est efficace, s'il contribue à la croissance de notre économie ou est-ce qu'il faudrait le freiner et le limiter? C'est le type de programmes que nous contestons, et non le logement, les infrastructures et les autres qui contribuent effectivement à des activités économiques.

+-

    M. Lorne Nystrom: Je suis tout à fait d'accord sur l'exemple du registre des armes à feu.

    Mais, je voulais vous demander, pourquoi les 3 p. 100. Ce matin, le maire nous a parlé des infrastructures, des universités, du système de soins de santé. Nous avons une immense pauvreté partout au pays. Nous avons eu la maladie de la vache folle, nous avons eu le SRAS et ainsi de suite. Si vous le limitez à 3 p. 100, est-ce, dans les faits, vous n'allez pas réduire ce que nous dépensons effectivement aujourd'hui et ignorer beaucoup des grands problèmes que nous avons? Le maire disait, nous avons besoin de beaucoup d'argent dans notre ville pour des infrastructures et il faut que l'argent vienne de quelque part. N'oubliez pas que lorsque vous investissez de l'argent, vous créez aussi de l'activité économique? Donc, pourquoi 3 p. 100?

    J'aimerais aussi que M. Keen nous dise ce qu'il pense de vos idées en ce qui concerne les limites.

+-

    M. Norm Halldorson: Les 3 p. 100 sont venus tout simplement d'une estimation de la croissance de notre collectivité. Si notre population, plus l'inflation, croît à un rythme d'environ 3 p. 100, nous croyons qu'il est possible, avec le rôle actuel du gouvernement, de dispenser les services dont vous parlez en contestant délibérément des programmes, et non en accroissant la part de notre activité économique totale ou du produit intérieur brut que le gouvernement dépense en notre nom. Donc, nous croyons que l'on peut relever les défis de ce genre en matière de financement sans augmenter la part gouvernementale du produit intérieur brut au-delà de son niveau actuel.

+-

    M. John Keen: Kennethy Dye a déclaré en 1986 que les dépenses fiscales sont devenues la forme privilégiée de favoritisme au pays, parce qu'elles ne laissent pas de trace dans le sable. Elles ont atteint une dimension qui peut détruire notre système économique. C'est là un langage assez fleuri de la part d'un comptable. À cette époque, il y en avait environ 36 milliards $ et quelque 40 p. 100 de ce montant ne pouvaient pas vraiment être justifiés. Ce qu'il a proposé, c'est que les gens qui souhaitent recevoir de l'argent du gouvernement devraient payer leurs impôts et faire une demande de subvention, et ils reçoivent un chèque. L'argent rentre et l'argent sort, tout cela est visible. Donc, bon nombre de ces dépenses fiscales, au fil du temps, s'institutionnalisent et même si elles ne présentent pas vraiment d'avantage, elles sont toujours là.

    Si vous voulez voir comment elles peuvent devenir incontrôlées, il vous suffit d'aller en Alberta. Peter Lougheed a pris une province dotée de pétrole et il a mis 13 milliards $ à la banque; à la même époque, à peu près, il a accumulé les dépenses fiscales et la province s'est retrouvée en dette de 12 milliards $. C'est une différence de 25 milliards $ à l'abri des regards du public. Les dépenses fiscales, c'est une mauvaise idée.

+-

    M. Lorne Nystrom: Très rapidement aux autres organismes; Northern Lights, je crois que nous devrions examiner attentivement votre indemnité de service septentrional. Roy parle d'une ligne tracée de manière arbitraire. Pouvez-vous nous assurer que les gens seraient satisfaits de votre ligne?

    Puis, je veux poser une question à l'université ici. Il serait utile que les membres du comité qui sont venus de l'extérieur de la ville parlent un peu de l'Université des Premières nations.

    Enfin, je m'adresse aux gens qui s'occupent des engrais. Parlez-nous de l'importance de la potasse dans cette province. La Sas. Potask est une énorme entreprise dans le monde. Nous avons d'autres personnes aussi. Je connais très bien IMC, de la région de Esterhazy. Je crois qu'il serait utile qu'on nous expose l'importance de ce secteur d'activité dans notre province.

+-

    La présidente: Nous allons suivre un ordre inversé. L'an dernier, dans notre rapport, je crois que nous avons écrit davantage au sujet de la potasse que je croyais que je n'écrirais jamais sur la potasse dans ma vie. De toute façon, je suis heureuse que vous en soyez satisfaits.

+-

    M. Darrell Zwarych: La potasse, j'ai certainement un préjugé, est un magnifique secteur d'activité. Il emploie des gens dans l'économie rurale de la Saskatchewan, crée des emplois bien rémunérés, maintient des emplois qualifiés pour des gens dans les secteurs des finances, des ressources humaines, des ingénieurs, des gens de métier. Ceux-ci suivent un programme de formation intensive chez IMC. Nous avons des gens qui sont formés pour au moins dix ans. La potasse est donc très importante pour l'économie de la Saskatchewan. Le secteur paie des impôts, il emploie environ 6 000 personnes directement ou indirectement. Nous sommes également très actifs en matière de dons; par exemple, pour l'acquisition d'équipement d'IRM en Saskatchewan, l'Université de la Saskatchewan, la FSIN et de nombreuses autres organisations un peu partout en Saskatchewan. Il est incontestablement un élément constitutif de base de notre économie.

  -(1205)  

+-

    La présidente: Monsieur Tomkins, à propos de la question autochtone.

+-

    M. Jim Tomkins: En fait, le moment est opportun pour parler de l'Université des Premières nations, car elle vient de changer de nom, l'été dernier. Elle s'appelait auparavant le Saskatchewan Indian Federated College. L'Université des Premières nations demeure un collège fédéré de l'Université de Regina, ce qui signifie qu'elles sont intégrées sur le plan de l'enseignement et que leurs étudiants reçoivent des diplômes de l'Université de Regina, accompagnés d'une précision. Elles ont maintenant une administration distincte et un édifice distinct, enfin. C'est spectaculaire. J'encourage toute personne qui en a le temps à aller voir. Observez de votre voiture ou entrez. C'est tout simplement un édifice magnifique.

    Il est intéressant que dans cette province, les deux universités aient adopté des approches différentes de l'éducation postsecondaire pour les populations autochtones. À l'Université de Regina, nous avons suivi le modèle du collège fédéré; nous avons donc sur le campus une institution appartenant aux Indiens et administrée par eux, laquelle est intégrée au reste du campus. L'Université de la Saskatchewan accepte les étudiants autochtones tout comme les autres étudiants, mais elle a des programmes en place pour les aider. Il n'existe pas de modèle unique et il sera intéressant au fil des ans de voir comment ils évolueront. Chose certaine, nous sommes fiers d'avoir le FNUC sur le campus et le nouvel édifice est un ajout de grande qualité au campus.

+-

    La présidente: Ce modèle comprend-il des cours en ligne pour d'autres institutions d'un bout à l'autre du Canada?

+-

    M. Jim Tomkins: Oui, un peu. En fait, pour une institution de taille relativement modeste, on y fait une quantité étonnante de choses. Environ le tiers des étudiants sont à Regina, un tiers à Saskatoon et un tiers dans le nord, un peu partout là-bas. Elle a un bureau à Prince Albert. Elle offre des cours en ligne au Québec et en Ontario. Je n'en connais pas le nombre, mais cela se fait certainement, et elle s'attend à ce que cela augmente, tout simplement en raison de sa place prééminente dans le système et les collectivités autochtones.

+-

    La présidente: Merci beaucoup.

    Monsieur Pilz, quelle est la crédibilité de votre ligne de démarcation?

+-

    M. Ralph Pilz: Je crois qu'elle est très crédible. La subvention que nous recevons de la province à des fins de financement de l'éducation comporte un facteur nordique qui est ajouté aux dépenses reconnues et toutes les collectivités qui se retrouvent au-delà de la ligne de démarcation du Northern Administration District ont droit à ce facteur nordique. Je crois donc que cela suffirait qu'on la revoie et qu'on la modifie.

+-

    M. Lorne Nystrom: Donc, les gens sont très heureux de la ligne de démarcation.

+-

    M. Ralph Pilz: Oui, Monsieur.

+-

    La présidente: Monsieur Ruelling

+-

    M. Bruce Ruelling: Dans le nord de la Saskatchewan, nous ne sommes pas seuls. Regarder les districts sanitaires, ils ont de la difficulté à maintenir leur personnel. Ils ont d'énormes dépenses, vous pouvez vérifier auprès d'eux. Évidemment, c'est inévitable qu'ils en aient lorsqu'ils font venir des infirmières et des médecins d'endroits comme Saskatchewan pour une semaine ou deux de travail. Une incitation fiscale aiderait les gens à s'établir dans ces collectivités et à faire une contribution.

+-

    La présidente: Ça ne peut pas être si important dans cette région. Je ne crois pas que le coût soit énorme dans ce cas.

+-

    M. Bruce Ruelling: Non. Les populations sont peu nombreuses dans le nord. Nous avons 5 000 étudiants. Northern Lights a un effectif d'environ 600 employés. Je ne connais pas les chiffres relatifs aux écoles des bandes dans le nord. Bien sûr, les Premières nations vivant sur des réserves, celles qui relèvent de traités, ne paient pas d'impôts, cela n'aurait donc aucun effet sur elles. On ne peut pas réclamer un crédit d'impôt si on ne paie pas d'impôt, je suppose.

+-

    La présidente: Eh bien, je vais vous donner de bonnes nouvelles. Des fonctionnaires des Finances ont lu les transcriptions de ces audiences. Donc, en fait, vous êtes en train de présenter votre argumentaire. Pour ce qui est de savoir s'il figurera dans le rapport que nous tentons...

+-

    M. Lorne Nystrom: Ils veulent avoir l'assurance que la ligne de démarcation est...

+-

    M. Bruce Ruelling: Je crois, comme Ralph l'a mentionné, que c'est cette ligne de démarcation qui a été retenue par le ministère du Nord de la Saskatchewan il y a plusieurs années. Elle a été entretenue et cela paraît raisonnable.

-

    La présidente: Merci beaucoup.

    Merci à vous tous de votre participation aujourd'hui. Même si nous n'avons jamais les moyens d'envoyer tous nos membres en déplacement, par rotation, nous venons nous joindre au Comité qui se déplace dans tout le pays et nous apprécions certainement notre dialogue avec vous et le temps que vous nous avez consacré, pour préparer vos exposés et pour répondre à nos questions. J'espère que vous appréciez cette démarche, car il ne fait pas de toute que c'est le cas de notre part.

    La séance est levée jusqu'à cet après-midi, collègues.