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Merci, madame la présidente.
Nous vous remercions de nous avoir invités à la séance d'information visant à aider le comité dans son examen d'une question soulevée dans notre rapport Le Point de mai 2006. Dans le premier chapitre intitulé « La gestion gouvernementale : l'information financière », nous avons traité de la nécessité pour le gouvernement de régler la question de la budgétisation et de l'affectation de crédits selon la comptabilité d'exercice au niveau ministériel.
Je suis accompagnée, aujourd'hui, des responsables de la vérification, Douglas Timmins, vérificateur général adjoint, et Clyde MacLellan, directeur principal.
À notre avis, le comité a eu une excellente idée en décidant de mener une étude approfondie de la budgétisation et de l'affectation des crédits selon la méthode de la comptabilité d'exercice. Cette initiative donne suite à une série de recommandations du Comité permanent des comptes publics, qui préconisait l'utilisation par le gouvernement de cette méthode aux fins de la budgétisation et de l'affectation des crédits. J'espère que les présentations d'aujourd'hui vous permettront de mieux comprendre les concepts et les questions dans ce domaine.
Comme je le disais aux membres de votre comité dans ma déclaration d'ouverture du 13 juin dernier, les personnes qui n'ont aucune formation en comptabilité peuvent avoir de la difficulté à comprendre les concepts de la méthode de la comptabilité d'exercice, de même que ceux de la budgétisation, de l'affectation des crédits et de l'information financière fondée sur cette méthode.
Nous avions donc remis au comité une version imprimée d'un exposé que mon bureau et le Secrétariat du Conseil du Trésor ont présenté aux parlementaires lors de la publication par le gouvernement de ses premiers états financiers sommaires en comptabilité d'exercice.
[Traduction]
Nous avons utilisé certains éléments de cet exposé pour préparer celui que nous vous présentons aujourd'hui. Dans un premier temps, nous brosserons un tableau des concepts de la comptabilité d'exercice, en expliquant les avantages de l'information financière fondée sur ce type de comptabilité. Dans un deuxième temps, nous mettrons en lumière des renseignements importants dans le domaine de la budgétisation et de l'affectation des crédits selon la méthode de la comptabilité d'exercice.
Même si le gouvernement a mis en oeuvre des éléments de la comptabilité d'exercice pour ses activités de budgétisation pangouvernementale, j'ai précisé au comité le 13 juin que les ministères et les organismes n'utilisent pas efficacement l'information financière fondée sur la comptabilité d'exercice. En fait, le contraire serait étonnant puisqu'ils utilisent en grande partie la méthode de la comptabilité de caisse pour préparer leurs budgets et affecter leurs crédits. Par ailleurs, à mon avis, si des ministères ont retenu l'option la moins économique au moment d'acquérir des bureaux, c'est en partie parce qu'ils n'ont pas utilisé de l'information financière fondée sur la comptabilité d'exercice. Nous avons abordé cette question dans notre chapitre intitulé « L'acquisition de bureaux loués » et lors de la réunion tenue par le comité le 1er juin.
Dans notre chapitre sur l'information financière, nous avons admis que les besoins de trésorerie et la gestion de trésorerie des ministères continueront de fournir une information importante pour le Parlement. Nous avons toutefois conclu que le Parlement aurait aussi avantage à trouver de l'information fondée sur la comptabilité d'exercice dans les documents portant sur les budgets et l'affectation des crédits. Cette façon de faire rendrait le processus plus conforme à celui qu'utilise le gouvernement dans ses rapports financiers sur ses résultats.
Le gouvernement étudie cette question depuis 1998, mais il n'a pas pris clairement position sur la voie qu'il prendra. À mon avis, après huit années d'étude, il est temps qu'il prenne une décision. L'attention particulière que porte le comité à ces questions et son étude du sujet devraient sensibiliser le gouvernement au fait que les parlementaires souhaitent qu'une solution soit trouvée et qu'ils veulent savoir comment il s'y prendra pour gérer et mettre en oeuvre les réformes nécessaires.
Madame la présidente, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Permettez-moi de céder la parole à Douglas Timmins, afin qu'il vous présente l'aperçu de la budgétisation et de l'affectation des crédits selon la comptabilité d'exercice. Comme je l'ai déjà mentionné, j'espère que cet exposé permettra aux membres du comité de bien comprendre les concepts, les questions et les solutions possibles dans le domaine de la budgétisation et de l'affectation des crédits selon la méthode de la comptabilité d'exercice au niveau ministériel.
Après les exposés, nous serons, bien sûr, heureux de répondre à toutes les questions que voudront nous poser les membres du comité.
Merci.
:
Madame la présidente, membres du comité, bonjour.
C'est avec plaisir que je fais cette présentation afin d'aider le comité à entreprendre l'étude de la budgétisation et de l'affectation des crédits parlementaires.
Étant donné que ce sujet est très complexe, même pour les comptables, nous avancerons de façon progressive. Tout d'abord, nous expliquerons sommairement le concept de la comptabilité d'exercice; suivront une explication de son application sur le plan budgétaire ainsi qu'une discussion sur les enjeux pour les budgets et les crédits parlementaires.
Voyons maintenant l'ordre du jour. Notre présentation portera sur les sujets suivants: comptabilité d'exercice, principes, budgétisation et affectation des crédits selon la comptabilité d'exercice, raisons justifiant l'importance de faire avancer le dossier, quelques difficultés et préoccupations, situation à l'échelle internationale, situation à l'échelle nationale, questions susceptibles d'être posées au gouvernement par le comité et conclusion.
[Traduction]
À la page 3 de la présentation, nous passons en revue les principes de base. Nous avons pensé commencer par les principes de base de la comptabilité d'exercice. Je sais que l'objet de la réunion d'aujourd'hui est de discuter de la budgétisation et de l'affectation des crédits selon la méthode de la comptabilité d'exercice, mais je vais faire un rapide survol des principes de la comptabilité d'exercice pour mieux faire ressortir les différences. Je reviendrai là-dessus, pour mieux en expliquer le fonctionnement, au fur et à mesure que je passerai en revue les autres questions.
La comptabilité d'exercice est recommandée par l'Institut canadien des comptables agréés et les normes internationales. Elle est par ailleurs utilisée par le gouvernement dans la plupart des contextes à l'heure actuelle, ou en tout cas c'est ce vers quoi il tend.
Avec la comptabilité d'exercice, les revenus sont comptabilisés au moment où ils sont gagnés et les charges le sont au moment où elles sont engagées plutôt qu'au moment où les liquidités ou leurs équivalents sont reçus ou versés, ce que prévoyait l'ancienne méthode. La comptabilité d'exercice n'attend pas que l'argent change de mains pour que la transaction soit enregistrée. Elle permet de comptabiliser les actifs et les dettes depuis leur inscription initiale jusqu'à leur règlement, paiement ou utilisation. Elle permet donc d'établir le coût de leur utilisation pendant leur vie utile, et ce surtout dans le cas des actifs.
Passant maintenant à la page 4, je vais parcourir avec vous un exemple très simple. Si une organisation achète et reçoit en mars des fournitures pour un montant de 1 000 $, elle n'effectue le paiement qu'en avril. Selon la comptabilité d'exercice, les 1 000 $ seraient comptabilisés à la date d'achat des fournitures, dans ce cas-ci en mars. En vertu de la comptabilité de caisse, la transaction serait inscrite au moment du paiement, soit en avril.
Je vais maintenant passer en revue un autre exemple, légèrement plus complexe. Le gouvernement achète le 1er avril 2004 du matériel qui coûte 100 000 $. Il s'attend à pouvoir utiliser ce matériel pendant dix ans. Selon la méthode de la comptabilité d'exercice, on comptabiliserait les 100 000 $ qu'a coûté l'acquisition de l'élément d'actif à la fin de l'exercice se terminant le 31 mars 2005. On inscrirait ensuite chaque année 10 000 $ à titre d'amortissement annuel durant les dix ans.
Selon la méthode comptable utilisée auparavant, le coût total de 100 000 $ aurait été comptabilisé à titre de dépense durant l'exercice financier au cours duquel la somme aurait été versée. Il n'y a aucune reconnaissance de l'utilisation de l'élément d'actif dans le temps. Avec la comptabilité d'exercice, l'on suit l'évolution du solde correspondant à cet actif jusqu'à ce qu'il soit vendu ou retiré du service.
Poursuivant l'examen de cet exemple à la transparence 6, la comptabilité se ferait comme suit. Vous avez l'incidence sur les opérations la première année, soit l'année 2005. Avec la méthode de comptabilité d'exercice, ce serait 10 000 $, et en 2006, ce serait 10 000 $. Cela correspond à l'amortissement qui serait reflété dans chacune de ces années. Avec l'ancienne méthode, à la deuxième ligne, effet sur les résultats, la totalité des 100 000 $ serait enregistrée en 2005 et rien dans les années subséquentes.
Nous voyons ensuite l'effet sur le bilan. Dans ce cas-ci, avec la méthode actuelle, c'est-à-dire comptabilité d'exercice, vous continueriez d'inscrire la valeur amortie de l'élément d'actif, de telle sorte qu'à la fin de la première année vous auriez les 100 000 $ moins les 10 000 $ d'amortissement, soit 90 000 $. La deuxième année, vous auriez encore 10 000 $ d'amortissement, ce qui ramènerait le solde à 80 000 $, et ainsi de suite. Avec l'ancienne méthode, rien n'aurait été inscrit; le montant serait nul, car avec la méthode utilisée auparavant, la valeur totale de 100 000 $ de l'achat aurait été inscrite au moment de la transaction.
J'ai encore un autre exemple à la transparence 7. J'y reviendrai plus tard pour vous expliquez ce à quoi cela correspond sur le plan budgétisation et affectation des crédits selon la méthode de comptabilité d'exercice. Dans cet exemple, le 31 mars le gouvernement reconnaît qu'il lui faut financer des travaux d'assainissement environnemental à un site toxique, et le coût est évalué à 100 000 $, étalés sur dix ans. Les travaux doivent commencer le 31 juillet 2005, et le coût cette année-là sera de 10 000 $.
En vertu de l'actuelle méthode, le gouvernement comptabiliserait la totalité des 100 000 $ le 31 mars 2005. Il enregistrerait la totalité de ce passif à cette date-là. Selon la méthode comptable utilisée auparavant, seuls 10 000 $ auraient été inscrits, soit le montant payé. En comptabilité d'exercice, l'on continuerait de suivre cet élément de passif jusqu'à ce que le solde dû ait été pleinement payé. La première tranche de 10 000 $ serait retirée du montant de 100 000 $, comme dans l'exemple 1 que j'ai expliqué relativement à des dépenses d'immobilisations.
À la transparence 8, l'on se penche à nouveau sur la comptabilisation de cet effet de la transaction. En comptabilité d'exercice, les 100 000 $ seraient inscrits pour les opérations de 2005. Cela correspond au moment où la dépense intervient, car la pleine obligation se sont les 100 000 $ indiqués. Selon la méthode utilisée auparavant, aucun montant n'aurait été inscrit pour 2005 et le paiement de 10 000 $ n'aurait été enregistré qu'en 2006. L'effet côté bilan est quelque peu semblable à ce que l'on a vu dans l'exemple de l'investissement en immobilisations. Avec la comptabilité d'exercice en vigueur à l'heure actuelle, l'on enregistrerait 100 000 $ la première année, 90 000 $ la deuxième année, du fait des 10 000 $ ayant été payés. Avec l'ancien système, le bilan n'aurait rien montré, car c'était une comptabilité de caisse et seuls auraient été inscrits les 10 000 $ versés.
Je viens de vous donner trois exemples de comptabilité d'exercice. L'important ici est le moment auquel est enregistrée la dépense correspondant à l'événement, même si le paiement doit venir des années plus tard. La différence est la plus marquée ou la plus visible lorsqu'il s'agit d'éléments de passif ou d'actif à long terme. Dès lors qu'il s'agit de quelque chose d'immédiat ou d'un court terme, l'effet est bien moindre. Les grosses différences surviennent lorsqu'il est question d'immeubles ou de matériel, de passif découlant de régimes de retraite ou de coûts environnementaux. Avec la comptabilité d'exercice, le passif et l'actif reconnus demeurent inscrits et diminuent en fonction de l'usage qui en est fait ou des paiements effectués dans le temps.
Je passe maintenant à la transparence 9 et vais vous expliquer quelques avantages essentiels offerts par la comptabilité d'exercice. Cette transparence donne une vue d'ensemble de l'étendue et de l'ampleur au sein du gouvernement des ressources et des actifs financiers et non financiers reconnus. Les obligations, c'est-à-dire tous les passifs, sont reconnues, ainsi que les coûts. L'on insiste ici sur la consommation faite des ressources. L'on voit un lien entre le coût de l'exécution d'un programme donné et les résultats obtenus, et l'on voit que sont conservés tous les renseignements, notamment en ce qui concerne les avoirs, en attendant que les ressources soient pleinement utilisées dans le cadre des opérations.
La transparence 10 poursuit l'explication sur ces mêmes avantages.
[Français]
La comptabilité d'exercice permet au gouvernement de rendre compte aux parlementaires et au public de la gestion des actifs des contribuables, de tous les coûts associés à chacun des programmes et de la capacité de payer la dette nationale.
Par conséquent, cette méthode brosse un tableau complet de toutes les décisions prises par un gouvernement, plutôt que de se limiter à ne montrer que les décisions prises pour payer des emprunts, des actifs, des achats et des services.
[Traduction]
Le gouvernement bénéficie avec cette méthode de renseignements plus complets. L'on met davantage l'accent sur les éléments d'actif. L'on s'attarde davantage sur la gestion du passif et sur le plein coût des programmes et des services.
La transparence 12 est un cliché des différentes méthodes en vigueur à l'heure actuelle et explicite celles qui utilisent la comptabilité d'exercice et celles qui utilisent la quasi-caisse. Vous verrez plus tard à ce sujet un résumé semblable dans l'exposé du contrôleur général.
Ce que j'aimerais souligner ici est que le budget fédéral à l'échelle du gouvernement ainsi que les états financiers sommaires et les états financiers des ministères sont établis selon la comptabilité d'exercice. Ces états financiers de ministère sont à l'heure actuelle non vérifiés, mais il y a en place un plan tendant vers leur vérification.
La clé dont je vais vous parler dans le restant de mon exposé vous est présentée sur cette transparence-ci: la deuxième ligne sous budgétisation, budgétisation des ministères et prévisions; et la troisième ligne, crédits. Ces éléments, comme vous le verrez dans la colonne ministérielle, s'inscrivent dans la catégorie quasi-caisse. Nous disons qu'il serait tout à fait opportun de gérer la budgétisation et les crédits des ministères selon la comptabilité d'exercice, afin qu'ils cadrent avec les rapports que l'on retrouve au niveau des états financiers ministériels ainsi qu'avec le budget fédéral, lui aussi établi selon la comptabilité d'exercice.
Comme je l'ai déjà dit, la comptabilité d'exercice existe, mais c'est surtout du côté des ministères que l'on constate des lacunes. Il y a certes eu une augmentation du recours à la comptabilité d'exercice. Les mémoires au Cabinet utilisent aujourd'hui la comptabilité d'exercice, mais il n'est pas routinier que la direction ministérielle se concentre sur des données issues de la comptabilité d'exercice. Elle continue de rendre compte des budgets et des crédits, qui s'inscrivent dans la méthode quasi-caisse.
Je reviendrai un petit peu là-dessus plus tard.
La transparence 13 expliquerait quel serait l'effet si la budgétisation et l'affectation des crédits étaient préparées selon la comptabilité d'exercice.
Eh bien, les budgets, les budgets pour les principales dépenses ainsi que les crédits seraient plus étroitement liés aux coûts et aux revenus prévus pour l'exercice, peu importe la date de réception ou de versement des fonds; la budgétisation et les prévisions seraient fondées sur les événements économiques, les revenus ou les coûts de fonctionnement prévus pour l'exercice, plutôt que sur les rentrées et les sorties de fonds anticipées; et les gestionnaires des ministères seraient tenus davantage responsables des renseignements issus de la comptabilité d'exercice. Nous estimons que cela est important. Il importe qu'ils réfléchissent à plus que les simples renseignements quasi-caisse lorsqu'ils prennent leurs décisions. Il s'agit là pour nous d'un changement essentiel sur lequel nous reviendrons plus tard.
Il y a, certes, certaines questions dont il faudra régler le sort, par exemple celles liées aux immobilisations et aux obligations à long terme, s'agissant surtout de crédits, et je pense que le contrôleur général nous suggérera quelques pistes lorsqu'il prendra la parole tout à l'heure.
Il est à mon sens important que l'on envisage de séparer la budgétisation et l'affectation des crédits. Il est certes plus facile de changer les choses côté budgétisation. Il y a peut-être certaines questions liées aux crédits sur lesquelles vous voudrez vous pencher plus tard dans vos discussions.
Je passe maintenant à la transparence 14.
[Français]
Voici les avantages de l'utilisation de la méthode de comptabilité d'exercice sur le plan budgétaire: l'information présentée serait comparable et un meilleur contrôle et suivi seraient exercés sur la performance actuelle; une transparence accrue de la performance du gouvernement; une reddition de comptes améliorée au niveau des ministères et des organismes — l'utilisation des ressources financières selon la même méthode que le budget; de l'information de meilleure qualité pour la planification, le contrôle des dépenses de fonctionnement et d'immobilisation et la prise de décision; un accent accru sur les conséquences à long terme des décisions courantes.
[Traduction]
Il y a des défis et des sujets de préoccupation.
Le recyclage des gestionnaires financiers est, certes, une question qui a été soulevée. Le concept est difficile à comprendre. J'espère que ce que nous faisons aujourd'hui aidera un petit peu les gens à comprendre.
Il demeure important pour le gouvernement de gérer la trésorerie et, oui, nous en convenons. Il y a la difficulté de la gestion des importantes dépenses non en espèces ou les charges à payer ultérieurement. Il y a également une courbe d'apprentissage et la question de la gestion du changement, ce qui rejoint un petit peu l'aspect recyclage.
Nous pensons que le leadership sera en la matière essentiel, et la gestion des charges non monétaires importantes à long terme constitue certainement un défi, surtout en ce qui concerne l'affectation de crédits. Mais, comme je vais l'expliquer dans quelques instants, d'autres ont trouvé des solutions et nous pensons que le Canada le pourra lui aussi.
Je pense qu'il est important de souligner, et j'ai déjà mentionné cela une ou deux fois, que les gestionnaires des ministères doivent être tenus davantage responsables de la gestion des actifs non financiers et de certaines dettes.
J'en reviens à l'exemple dont j'ai parlé plus tôt au sujet de la comptabilisation des coûts d'assainissement environnemental. La méthode utilisée actuellement pour la budgétisation et l'affectation des crédits dans les ministères — et ceci est important; l'on parle ici de la budgétisation et de l'affectation des crédits dans les ministères et non pas de la comptabilité d'exercice dans les états financiers — ne ferait figurer en 2006 que le montant versé pour les travaux de nettoyage. Même si les coûts totaux de 100 000 $ figureraient dans les états financiers sommaires du gouvernement, aucun montant ne serait consigné au budget ou dans les crédits du ministère. Il s'agit là d'un décalage qu'il importe selon nous de corriger.
L'actuelle méthode de budgétisation n'exige pas des gestionnaires des ministères qu'ils tiennent compte du plein coût des mesures d'assainissement. Il leur suffit de tenir compte des coûts à court terme. Le principal défi pour nous est de veiller à ce que les gestionnaires des ministères s'attardent sur les coûts engagés, se concentrent sur la perspective plus large du coût intégral des programmes et laissent aux soins des gestionnaires financiers des différentes organisations la conversion en espèces des données fournies par la comptabilité d'exercice.
Cela est à mon sens tout à l'opposé de la situation actuelle. En effet, en ce moment, les renseignements financiers sont compilés dans la boutique financière à la fin de l'année en vue de la production des états financiers des ministères et du gouvernement du Canada selon la méthode de la comptabilité d'exercice, mais la gestion au sein de l'organisation ne gère que les affectations de crédits en espèces.
Nous disons que cela devrait être renversé. Que les renseignements qui sont fournis dans les budgets et les prévisions budgétaires soient établis en fonction de la comptabilité d'exercice. Les gestionnaires géreront cette information, puis feront le rapprochement des comptes pour établir le montant en espèces devant être affecté. Que ce soient les gestionnaires des finances et non pas les gestionnaires de l'exploitation qui se préoccupent de la question de savoir s'il y a suffisamment d'argent dans la caisse. C'est là un élément essentiel.
J'aimerais maintenant vous parler rapidement de ce qui se passe ailleurs dans le monde.
La plupart des pays membres de l'OCDE ont adopté ou vont adopter la méthode de la comptabilité d'exercice. La France a adopté la comptabilité d'exercice, mais continue de préparer son budget selon la comptabilité de caisse. L'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni préparent leurs budgets et affectent leurs crédits selon la méthode de comptabilité d'exercice. Ce sont ces pays qui ont donné l'exemple et fait avancer la chose. Je sais que d'aucuns se demandent s'ils sont pleinement satisfaits, mais, d'après les renseignements dont nous disposons, ils continuent d'avancer sur cette voie.
Les choses changent encore plus rapidement à l'échelle nationale. La plupart des provinces et territoires préparent leur budget pangouvernemental selon la méthode de la comptabilité d'exercice et plusieurs d'entre eux font leur travail de budgétisation et d'affectation des crédits selon la méthode de la comptabilité d'exercice. Nous pensons qu'il serait peut-être bon que le comité discute avec des représentants de certaines des provinces de la façon dont celles-ci ont abordé les différents problèmes et défis. Nous pourrions certainement vous recommander les noms d'un certain nombre de personnes qui seraient prêtes à discuter avec le comité de l'approche suivie chez elles.
Pour ce qui est du Canada, le gouvernement fédéral accuse clairement du retard. Nous estimons qu'il devrait prendre des mesures sur ce plan.
[Français]
Finalement, nous croyons que le comité pourrait jouer un rôle très important en posant plusieurs questions au gouvernement, dont les suivantes.
Qui, au sein du gouvernement, est chargé de défendre et de faire progresser ce dossier? Cette personne a-t-elle reçu un appui suffisant?
[Traduction]
Quelle stratégie le gouvernement compte-t-il adopter pour implanter la méthode de comptabilité d'exercice pour la budgétisation et l'affectation des crédits, notamment dans le cas des acquisitions d'immobilisations et des passifs à long terme, lesquels posent un défi particulier?
[Français]
Le gouvernement a-t-il les ressources humaines et les compétences nécessaires pour réaliser un changement de cette envergure? Si la réponse est non, comment compte-t-il surmonter cet obstacle?
[Traduction]
Le gouvernement a-t-il prévu des fonds suffisants pour modifier le processus de budgétisation et d'affectation des crédits?
En conclusion, nous croyons que les préoccupations dont il est question ne devraient pas empêcher le dossier d'avancer. L'appui du comité contribuerait selon nous à persuader le gouvernement d'avancer dans ce domaine.
Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à ce dossier. Thank you.
:
Merci, madame la présidente, de nous donner l'occasion de présenter une perspective du contrôleur général et du Secrétariat du Conseil du Trésor sur l'utilisation de la comptabilité d'exercice au gouvernement fédéral. Nous avons une brève présentation de 18 pages.
[Traduction]
Je précise pour M. Wallace que vous pouvez vous reporter à l'annexe si vous voulez en savoir davantage. L'exposé lui-même ne couvre que les 17 ou 18 premières pages.
[Français]
À la page 3, The Background , comme mon collègue l'a mentionné, le budget de 1996 a indiqué que le gouvernement entendait mettre en place la comptabilité d'exercice pour le budget et aux fins des états financiers du gouvernement fédéral.
Comme la vérificatrice générale l'a mentionné, depuis 2002-2003, les états financiers du gouvernement, les Comptes publics et le budget sont présentés sur une base courue. Le Canada est donc un des seuls pays du G7 à avoir des états financiers préparés sur une base courue et accompagnés d'un rapport du vérificateur sans réserves.
[Traduction]
La Nouvelle-Zélande et l'Australie utilisent les mêmes états financiers que nous.
Les budgets des dépenses, les crédits et la plupart des plans et rapports ministériels continuent d'utiliser la comptabilité de quasi-caisse. Les avantages d'une communication de l'information financière sur la base de l'exercice sont de plus en plus admis à l'échelle internationale, mais il n'y a pas de consensus sur l'extension de cette dernière à la budgétisation ou à l'affectation des crédits.
Lorsque nous parlons à nos collègues ailleurs dans le monde, nous constatons que très peu d'entre eux, comme mon collègue l'a dit, sont allés jusqu'à utiliser la comptabilité d'exercice pour la budgétisation. L'Australie, la Nouvelle-Zélande, et le Royaume-Uni sont les trois à l'avoir fait; d'autres ont choisi de ne pas les suivre. Les États-Unis, par exemple, ont choisi de ne pas le faire, pour diverses raisons.
Nous présentons ensuite un classement des différentes méthodes comptables, allant de la comptabilité de caisse à la comptabilité de quasi-caisse et à la comptabilité d'exercice. M. Timmins a déjà expliqué ces catégories de comptabilité en donnant divers exemples, et il n'est donc pas nécessaire que j'y revienne, sauf peut-être pour ce qui est de la méthode d'exercice.
On parle très souvent des dépenses, mais il faut aussi parler des recettes. Le gouvernement du Canada comptabilise les revenus ne provenant pas d'échanges — impôt sur le revenu des particuliers, impôt sur le revenu des sociétés, — selon la méthode de l'exercice. Il en va de même pour les revenus non fiscaux, de l'ordre de 7 milliards de dollars, sauf quelques exceptions, où, pour différentes raisons, nous continuons à comptabiliser selon la méthode de caisse. Cela fait qu'il devient très difficile de rapprocher les chiffres.
Nos amis de la GRC sont le meilleur exemple. À la fin de l'année, elle perçoit les comptes débiteurs de toutes les municipalités du pays. Elle s'assure que chaque compte débiteur soit encaissé le 31 mars. Donc, au lieu d'avoir un compte débiteur le 31 mars, elle a un encaissement...
Désolé?
À la page 5, nous parlions des trois cycles, des trois éléments majeurs de la fonction financière: la budgétisation, la gestion financière et la communication de l'information financière.
Passant à la page 6, vous voyez que différentes informations servent à remplir différentes fonctions pour différents usagers. En ce qui concerne la planification et la budgétisation, cette fonction intervient avant l'action et concerne les activités d'une période ultérieure, ces activités étant exprimées en termes financiers. Cette fonction s'adresse à des usagers internes et externes.
La gestion financière requiert une grande diversité d'information, le but étant de fournir des informations spécifiques requises par des situations spécifiques — par exemple, la prise de décisions, la supervision et le contrôle — et elle s'adresse principalement à des usagers internes.
La communication de l'information financière vise à présenter les résultats financiers et la situation financière d'une entité donnée. On peut distinguer entre les états financiers à usage général et les rapports financiers à vocation spéciale. Cette fonction s'adresse principalement à des usagers externes.
La clé ici est que nous fournissons des informations différentes à différents usagers, car leurs besoins sont différents. Les usagers externes veulent savoir ce que l'on a fait globalement, alors que l'administration interne veut savoir ce qui a été fait spécifiquement pour certains programmes ou certaines activités. Il est normal d'utiliser des bases comptables différentes selon que l'on s'adresse à la direction interne ou à une direction externe.
À la page 7, comme Doug Timmins l'a mentionné, vous avez une ventilation des méthodes comptables utilisées soit au niveau agrégé soit au niveau ministériel. Vous voyez que pour certaines fonctions on utilise la comptabilité d'exercice et pour certaines autres une comptabilité de quasi-caisse. Le budget des dépenses suit la comptabilité de quasi-caisse, le RPP aussi, la planification des immobilisations emploie la comptabilité d'exercice au niveau agrégé mais celle de quasi-caisse au niveau ministériel. Donc, même si beaucoup de progrès ont été réalisés au cours des huit ou neuf dernières années, depuis 1996 et plus particulièrement depuis 2003, et si la comptabilité d'exercice s'est répandue dans l'administration, on continue d'employer différentes bases. C'est là où intervient une certaine confusion, lorsqu'on utilise des bases comptables différentes pour les rapports ou la gestion.
L'une des diapositives peut-être les plus importantes, sur lesquelles j'aimerais focaliser votre attention, comme je l'ai mentionné, est celle de la page 8. C'est là où il faut répondre clairement aux besoins du Parlement, mais ce dernier doit aussi nous dire ce qu'il préfère. Voulez-vous que nous focalisions sur la trésorerie ou bien plutôt sur les ressources? Je dirais que les ressources, qui englobent la trésorerie, seraient une bonne décision. Mais il faut élargir la perspective des parlementaires afin qu'ils ne voient pas seulement la trésorerie mais aussi l'affectation de la totalité des fonds.
Lorsque vous regardez les systèmes financiers, soit la case bleue, c'est là où vous trouvez la plupart des données d'exercice. Dans la case gris-vert, vous avez les données de type quasi-caisse ou quasi-exercice. Parce que vous nous demandez des rapports contenant des données de caisse ou de quasi-caisse pour l'affectation de crédits, nous faisons la comptabilité selon les deux méthodes. Nous faisons la comptabilité aux fins des rapports financiers, la case en bleu, mais aussi la comptabilité pour les affectations de crédits, la case verte. Il y a quelques différences entre les deux. Vous voyez donc que le Volume I des Comptes publics, qui sera déposé très bientôt, est établi selon la méthode d'exercice. C'est dans le Volume II que nous faisons le rapprochement avec toutes les autorisations.
[Français]
Tous les autorisations et crédits que vous nous donnez sont présentés davantage sur une base de near cash. C'est à ce moment-là qu'on revoit les différences. Il faut donc faire un rapprochement. L'an passé, dans les Comptes publics du gouvernement canadien, la note 5 ou 6 des états financiers faisait état d'un rapprochement de 32 ou 33 milliards de dollars entre les Comptes publics et les crédits. Il s'agit d'un gros montant à rapprocher entre des états financiers préparés sur une base semblable à celle de near cash et ceux qui sont préparés sur une base de comptabilité d'exercice. C'est une note qu'il est important de voir, car elle indique que le rapprochement peut représenter un gros montant.
[Traduction]
L'écart entre les deux méthodes est considérable.
À la page 9 vous avez un aperçu des crédits actuels, avec un plafonnement annuel des montants de la quasi-caisse pour les trois types de dépenses. Normalement, il y a le crédit de fonctionnement, le crédit d'immobilisations et le crédit pour les subventions et contributions, soit les crédits 1, 5 et 10, mais cela varie d'un ministère à l'autre, ce qui signifie que vous avez des renseignements limités aux fins de la gestion des finances et des dépenses au niveau des mesures d'efficience, des décisions de réaffectation, de l'intendance ministérielle et de la prise de décisions dysfonctionnelle. Comme la vérificatrice générale l'a dit, en cours d'exercice, le Ministère va gérer sur la base de la trésorerie, et à la fin de l'exercice il va devoir rapprocher chaque chiffre sur la base de l'exercice — au lieu de le faire tout au long de l'année, en gérant selon la méthode d'exercice comme tout le monde.
Donc, le système de gestion financière actuel autorise la gestion selon la méthode d'exercice au niveau agrégé, mais au niveau ministériel, les choses sont un peu plus complexes. C'est ainsi que le Parlement a décidé d'exercer son contrôle, mettant l'accent davantage sur la trésorerie plutôt que sur les ressources.
:
J'aimerais pouvoir vous dire cela aujourd'hui, madame la présidente. Je dois laisser au secrétaire le soin de confirmer, mais je peux vous donner les points saillants de l'étude.
Si on regarde l'étude elle-même, page 11, nous avons demandé aux consultants de comparer le Canada à un certain nombre d'autres pays. Nous leur avons demandé où en sont les pays à régime de type Westminster, soit l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, dans ce processus. Nous leur avons demandé également d'examiner la France, les États-Unis et les Pays-Bas. Ce n'était pas une sélection au hasard, car ces pays sont connus comme étant les plus avancés sur le plan de la gestion financière et des rapports financiers.
Les États-Unis ne prévoient pas du tout de mettre en oeuvre la comptabilité d'exercice pour les affectations budgétaires. Sa réforme privilégie l'amélioration des mesures du rendement et des rapports financiers, c'est-à-dire que le pays connaissant le plus gros budget a décidé de ne pas aller dans cette direction.
Les Pays-Bas ont opté pour la budgétisation et les rapports selon la comptabilité d'exercice au niveau des organismes, mais les affectations de crédits continuent d'utiliser la méthode de caisse et des engagements, et donc on trouve tout un mélange dans ces pays.
Les trois pays les plus proches d'une comptabilité d'exercice pure pour les affectations budgétaires sont la Nouvelle-Zélande, l'Australie et le Royaume-Uni.
Passant à la page 12, qui traite du point de vue de certaines provinces choisies, l'étude s'est penchée sur la situation actuelle en Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario, en particulier, et sur l'évolution en cours dans les autres provinces — la Saskatchewan, le Manitoba et l'Ontario. Il ne fait aucun doute que les provinces sont en avance sur le gouvernement fédéral dans ce domaine. La Colombie-Britannique et l'Alberta, en particulier, sont les plus en pointe pour ce qui est de la budgétisation selon la comptabilité d'exercice.
Nous indiquons à la page 13 les conclusions de l'étude. Pour ce qui est des avantages potentiels, l'un des plus évidents est une meilleure transparence du fait que moins de rapprochements sont nécessaires. Si vous gérez selon une méthode comptable et que vous communiquez l'information financière selon la même, vous n'avez plus à effectuer toute cette concordance à la fin de l'exercice et cela vous donne une meilleure transparence. En outre, les états financiers sont plus compréhensibles car si tout le monde travaille selon la même méthode comptable, cela facilite la vie à tout le monde. Il y a des avantages sur le plan de la responsabilisation, grâce à de meilleures informations en vue de la reddition de comptes par le gouvernement. Il est plus facile de comparer les résultats financiers et les plans. Les autres avantages sont une gestion améliorée grâce à de meilleures informations sur le coût des programmes dont vous connaissez le coût intégral.
Pour ce qui est de l'investissement dans les immobilisations, le gouvernement fédéral dépense globalement 210 milliards de dollars, dont environ 4 à 5 milliards de dollars représentent des dépenses d'immobilisations, et la méthode autorise une meilleure gestion de ces montants.
Il y a aussi tous les autres éléments d'actif non financiers et le passif. Par ce dernier, j'entends les emprunts, les obligations environnementales, les revendications territoriales. Il est plus facile de cerner tous ces éléments.
Comme mon collègue l'a dit, un autre aspect important est la séparation de la gestion de la trésorerie et de la gestion des programmes. Les mouvements de caisse doivent être gérés comme une fonction du trésor. Le rôle du ministère des Finances est d'assurer que le gouvernement du Canada a l'argent en caisse. Il ne faudrait pas multiplier cette responsabilité par 10 000 agents financiers —
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Ce n'est pas un problème. C'est un état d'esprit qu'il faut adopter pour gérer des ressources et pas seulement la trésorerie. Un portefeuille de prêts est aussi important qu'un actif fixe. Le changement culturel est important, mais cela ne se fait pas du jour au lendemain.
Pour ce qui est du coût estimatif, le consultant nous dit qu'il sera considérable. Ce pourrait être 150 millions de dollars. Tout dépendra du système qu'il nous faudra, car nous devons continuer à suivre les mouvements de caisse. Il nous faudra aussi suivre la base d'exercice et nous devrons comparer les chiffres. Certains de nos agents financiers, accoutumés à gérer la trésorerie, auront besoin d'une longue formation et d'un recyclage. C'est un processus nouveau avec des méthodes nouvelles. Tout cela prendra du temps. Le coût estimé est important, de l'ordre de 150 millions de dollars.
Pour ce qui est de la chronologie, si nous adoptons cette approche, nous recommandons de la mettre en place en même temps que nous mettons en oeuvre les autres politiques, sur les résultats et la structure et aussi l'AAP afin de coordonner tous les changements.
Si vous regardez la page 15, elle vous donne une idée de la complexité et des raisons de cette complexité. Si vous connaissez un peu l'algèbre, sur l'axe y vous avez six approches différentes et sur l'axe x cinq approches différentes. Ce n'est pas non plus unidirectionnel. Différents pays ont utilisé diverses approches. L'Australie, par exemple, a utilisé l'approche six, la capitalisation du coût entier, puis est revenue en arrière à quelque chose qui se rapproche de l'approche 4. Elle a mis à l'essai quelque chose qui n'a pas bien marché. Il faut donc être prudent et choisir la solution gagnante.
Si je devais deviner quelle sera la solution optimale pour le gouvernement fédéral à long terme, je dirais probablement que 5.4 ne serait pas un mauvais choix, mais cela prendra un peu de temps. Ce serait pangouvernemental et couvrirait les affectations de crédits et les états financiers selon la comptabilité d'exercice. Ce serait un bon endroit où atterrir.
Mais vous pouvez voir que nous avons des options de un à six. Ce sont des modèles différents. Je suis désolé, j'aimerais pouvoir simplifier, mais ce sont là des approches différentes disponibles sur le marché en ce moment. Elles sont disponibles pour différents pays, différentes provinces. Vous pouvez aller de pangouvernemental seulement à pangouvernemental et tous les ministères. Je suis désolé, mais ce n'est pas simple.
Passant à la page 16, le plan de mise en oeuvre théorique, nous avons demandé à nos consultants combien cela coûterait et quelles seraient les principales étapes. Ils ont estimé qu'il faudrait sans doute 60 mois pour la solution complète. Il y aurait des points de contrôle intermédiaires pour s'assurer que nous sommes sur la bonne voie et que les parlementaires sont à l'aise avec l'information présentée. Encore une fois, la page 15 nous dit que c'est complexe et la page 16 nous dit que ce sera long, et les parlementaires devront faire preuve d'un peu de patience en attendant la solution.
À la page 17, la conclusion de l'étude, bien que l'utilisation croissante de la comptabilité d'exercice représente un changement d'ordre technique, elle pourra avoir des répercussions considérables sur les personnes, les processus et les systèmes. Aussi, si on va aller dans ce sens, la manière de procéder sera déterminante. Il importera d'avoir la bonne information tout au long de la transformation.
Il faudra également déterminer quelle information vous voulez avoir pour assurer la reddition de comptes gouvernementale. Je pense que c'est une voie à deux sens. Nous pouvons vous donner certaines informations mais nous aurons besoin également que vous nous guidiez quant à ce qui vous serait utile.
À la page 18, le dernier point, nous proposerons un cadre conceptuel proprement canadien. Au niveau fédéral, nous devons faire face à certains problèmes spécifiques que les provinces ne connaissent pas dans la même mesure. Je parle de l'obligation environnementale. J'ai vu dans les comptes publics que nous avons un passif de 5 à 6 milliards de dollars au titre des obligations environnementales. Les provinces, normalement, n'ont pas un chiffre de passif environnemental aussi important. Je pense qu'il importera que le Parlement reconnaisse cette obligation, mais les parlementaires devront aussi nous indiquer à quel rythme ils souhaitent que nous nous en déchargions. Il faudra concilier ces deux éléments d'information.
Je vais m'arrêter là-dessus.