Je voudrais remercier les témoins d’être venus au comité. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous étudions les mesures d’aide directe et l’environnement fiscal des secteurs forestier et manufacturier. Nous sommes très heureux de vous accueillir et d’écouter ce que vous avez à nous dire à ce sujet.
Je crois que deux ou trois d’entre vous ont un bref exposé à présenter. Nous commencerons par ces exposés, puis nous passerons aux questions et réponses.
Je voudrais également informer le comité que je dois m’absenter une petite demi-heure et que je serais remplacé, pendant cette période, par le vice-président. Je sais que tout se passera bien pendant mon absence. Vous n’avez donc pas à vous inquiéter.
Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts à commencer.
Monsieur Avrim Lazar, vous pouvez parler en premier. Ce sera ensuite au tour de Jayson Myers et de Pierre Laliberté. Nous sommes très heureux de vous voir comparaître.
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C’est une bonne chose de commencer par la forêt, puis de faire son chemin vers le centre industriel en passant d’un côté à l’autre de cette table.
Je voudrais tout d’abord vous remercier de nous avoir invités. Nous savons à quel point vous êtes occupés. L’intérêt que vous portez à ces questions est donc très important pour nous.
Comme vous le savez, l’industrie forestière canadienne est la plus importante industrie exportatrice de produits forestiers du monde et celle qui a eu le plus de succès. Notre secteur est le plus grand employeur industriel du Canada, le plus important employeur d’Autochtones et la principale source de revenu de quelque 300 collectivités. Même si nous avons perdu 12 000 emplois l’année dernière, nous donnons encore directement du travail à 300 000 personnes. Par conséquent, notre secteur survit et demeure le plus grand employeur industriel.
Vous savez tous que nous connaissons une situation très difficile par suite du déclin du secteur américain de l’habitation, de l’énorme hausse de notre dollar ainsi que des quotas et des droits imposés sur les exportations de bois d’œuvre. Je suppose que c’est pour ces raisons que vous souhaitiez avoir une discussion avec nous.
La question que chacun se pose sans doute, c’est s’il est possible de faire quelque chose. La réponse est oui. Nous avons besoin de mesures de trois ordres.
Nous dépendons surtout des marchés, qui devront se rétablir. Nous croyons qu’ils se rétabliront. La demande mondiale de produits forestiers augmente très rapidement. Les États-Unis surmonteront ce que Warren Buffett appelle une récession, même si la Réserve fédérale ne lui a pas encore donné ce nom. Les marchés se rétabliront à un moment donné. Nous serons alors en excellente position pour répondre à leur demande. Nos concurrents ont des conflits au sujet de l’utilisation des terres. La demande de nos produits est énorme. Par conséquent, sur le plan des marchés, l’avenir du Canada est très positif.
Deuxièmement, nous devons être compétitifs. C’est l’affaire de l’industrie. Nous devons surclasser tous nos concurrents mondiaux. Dans l’intérieur de la Colombie-Britannique, l’industrie du bois d’œuvre est la plus efficace du monde. C’est la championne canadienne de la productivité. Chaque année, nous avons eu des gains de productivité deux fois plus élevés que ceux des États-Unis. Nos usines de pâtes et papiers sont également en train de se rattraper. Le nombre d’usines canadiennes de papier journal qui se classent dans le premier quartile mondial de productivité a doublé dans les deux dernières années. Nous avons donc eu d’énormes améliorations. L’industrie travaille vraiment très fort pour être compétitive.
Je ne peux pas dire que le processus a été facile. Il a fallu rationaliser, créer des bouleversements, faire des mises à pied et occasionner beaucoup de souffrances et de difficultés. Il faut cependant se souvenir que ce processus douloureux nous permet de réaliser une forte compétitivité des coûts et d’avoir des emplois beaucoup plus durables pour l’avenir.
Bref, les marchés se rétabliront et nous travaillons très fort pour être compétitifs, même si le processus est très difficile. Le troisième élément dont nous avons besoin, c’est un climat d’affaires compétitif. C’est là que le gouvernement peut intervenir. Vous ne pouvez pas régler nos problèmes, mais vous pouvez certainement contribuer à la solution.
Nous ne voulons ni des subventions ni des cadeaux. Vous n’avez pas suffisamment d’argent pour régler le problème de cette façon. De plus, l’expérience nous dit que ce genre de politique ne fonctionne pas. Nous ne voulons pas vous voir choisir une entreprise chancelante pour la sauver et, ce faisant, amener une entreprise rentable à la faillite. Par conséquent, pas de secours, pas de subventions.
Il y a cependant des choses positives et constructives que vous pouvez faire. Vous pouvez attirer des investissements dans les usines canadiennes. Voilà pourquoi nous sommes en faveur d’une prolongation de cinq ans de la déduction linéaire pour amortissement accéléré, qui est prévue pour deux ans. Cette déduction ne coûte rien jusqu’à ce que des gens investissent dans des usines canadiennes. Toutes les autres mesures fiscales profitent aux gens, peu importe qu’ils investissent au Canada, mais cette mesure ne s’applique que si les intéressés font exactement ce dont nous avons besoin, c’est-à-dire investissent dans des usines canadiennes. Nous souhaitons donc que la prolongation de trois ans devienne une prolongation de cinq ans.
Vous pouvez également rendre remboursables les crédits d’impôt pour la recherche-développement afin que les entreprises puissent y avoir accès quand elles ont des difficultés. À l’heure actuelle, seule une entreprise rentable peut en profiter. Si une société n’a pas de bénéfices, elle n’a pas accès à ces crédits d’impôt, justement au moment où elle en aurait vraiment besoin. Nous ne voulons pas que les entreprises essaient de surmonter leurs difficultés en demandant des cadeaux au gouvernement. Nous voulons plutôt les voir s’en sortir en innovant. Elles peuvent le faire s’il y a des crédits d’impôt remboursables pour la recherche-développement. Encore une fois, ces crédits ne coûtent rien à moins que des sociétés canadiennes n’investissent dans la recherche et la technologie. C’est une mesure qui aurait des retombées extrêmement importantes. Je sais qu’elle pourrait coûter cher, mais il est facile d’établir un plafond.
Le gouvernement peut en outre investir davantage dans la recherche et dans les instituts de recherche. En ce moment, le Canada investit moins que ses concurrents dans ce domaine. Il peut aussi investir davantage dans la diversification des marchés et dans des activités de promotion du Canada à l’étranger.
Le dernier budget comprenait des mesures dans ce sens. La déduction pour amortissement accéléré a été prolongée d’un an, mais le taux d’amortissement réduit des deux années suivantes compensera pratiquement cet avantage en étalant l’amortissement sur huit ans au lieu de deux ans. Nous n’aurons donc en réalité qu’une prolongation d’un an. Nous sommes très heureux de profiter de cet amortissement accéléré, mais, en toute franchise, les cycles de planification du capital sont tels qu’il faudrait aller beaucoup trop vite pour profiter vraiment de cette mesure.
Le budget prévoit aussi 10 millions de dollars pour la promotion du secteur forestier canadien à l’étranger. C’est un bien petit montant pour le plus grand employeur industriel du Canada. Nous sommes très reconnaissants, mais nous ne pensons pas que le gouvernement a vraiment fait tout son possible. C’est nettement moins que ce qui a été offert pour le relais de la torche olympique. Un assez grand nombre des membres de l’Association ont appelé pour dire: Voyons, Avrim, c’est un bon geste, mais nous savons que le gouvernement ne s’arrêtera pas là. Le gouvernement a pris beaucoup, beaucoup de mesures positives dans le passé. Nous nous attendons à ce qu’il en prenne beaucoup d’autres à l’avenir.
Je vais m’en tenir à cela. Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président et membres du comité, de nous avoir invités à comparaître pour vous parler de cette importante question.
Comme Avrim l’a dit, nous représentons un secteur de l’économie qui est vraiment le plus productif et le plus innovateur, un secteur qui est à la pointe de la concurrence internationale et qui en paie le prix aujourd’hui à cause des effets de la hausse du dollar canadien.
Je parle du secteur manufacturier et du secteur forestier. C’est la source d’emplois bien rémunérés. Le secteur manufacturier emploie encore 2 millions de travailleurs, mais nous oublions souvent à quel point les emplois à grande valeur et à salaires élevés du secteur des services dépendent du secteur manufacturier, qu’il s’agisse des transports, des communications, des services financiers, des services d’affaires, etc. Le secteur des ressources dépend aussi de la valeur ajoutée à nos ressources, de nos compétences et de la recherche-développement que nous faisons dans le pays.
Le secteur manufacturier est en danger. Nous savons tous que nous devons affronter d’énormes défis de la part des nouveaux marchés industrialisés. Nous savons tous que nous devons nous spécialiser, que nous devons fabriquer des articles plus personnalisés, que nous devons être plus souples et beaucoup plus innovateurs. Les sociétés canadiennes sont forcées de faire tout cela à un moment où la valeur du dollar canadien a monté de 66 p. 100 par rapport à la devise de notre principal partenaire commercial. C’est le seul secteur manufacturier du monde qui doive affronter de telles fluctuations de sa devise en même temps qu’il doit s’occuper de la compétitivité à long terme de l’économie, qu’il doit faire face à la hausse des prix des produits de base et de l’énergie et que ces deux facteurs sont en train de réduire sa rentabilité.
À la fin de l’année dernière, sur un poste de production moyen de huit heures, les fabricants devaient consacrer en moyenne 7 heures et 54 minutes de production aux frais d’exploitation, aux impôts, à l’amortissement et aux frais financiers. Ils ne pouvaient réaliser des bénéfices que pendant les six minutes qui restaient dans ce poste de huit heures. Ils ne disposaient donc que de la production de six minutes pour créer de nouveaux produits, trouver de nouveaux marchés, organiser des programmes de formation et investir dans la nouvelle organisation dont chacun sait qu’ils ont besoin pour continuer à croître. À l’heure actuelle, le plus grand problème de l’industrie, ce sont les liquidités, qui limitent l’investissement dans la recherche et dans les nouveaux biens productifs.
Les recommandations formulées par le comité de l’industrie de la Chambre des communes, qui avaient été adoptées à l’unanimité par ce comité et que votre comité a appuyées sans réserve, permettraient d’atténuer dans une certaine mesure les effets du manque de liquidités. C’est la raison pour laquelle ces recommandations étaient tellement nécessaires. Nous avons dit que les réductions des taux d’imposition des sociétés que le gouvernement a introduites sont très importantes. Elles permettraient de nous remettre en selle. Toutefois, en ce moment, étant donné la situation des liquidités et l’état de nos principaux secteurs à valeur ajoutée, il en faudra beaucoup plus pour être en mesure de soutenir la concurrence des pays qui donnent des subventions, offrent des stimulants fiscaux et investissent directement dans les compétences, l’innovation et les biens productifs qui permettent vraiment de fabriquer des choses d’une plus grande valeur.
Par conséquent, les recommandations — la prolongation de cinq ans du créneau d’admissibilité à la déduction pour amortissement accéléré sur deux ans, le crédit d’impôt à la formation et le caractère remboursable des crédits d’impôt à la recherche-développement — étaient importantes parce qu’elles encouragent les fabricants à investir dans l’innovation, dans les biens productifs et dans les compétences. Je crois que cela demeure essentiel pour que nous puissions continuer. Comme Avrim l’a dit, la période d’admissibilité de cinq ans à la déduction pour amortissement accéléré est particulièrement nécessaire pour donner aux sociétés le temps de prendre les décisions voulues concernant les investissements à faire dans la nouvelle technologie et les efforts à déployer pour obtenir la technologie, l’adapter aux besoins particuliers et la mettre en place. La société doit faire tout cela avant de pouvoir tirer parti de l’amortissement accéléré. Ce sont des questions importantes.
Pour conclure, je conviens avec Avrim que le gouvernement ne peut pas résoudre les problèmes économiques que connaît le secteur manufacturier. Il ne peut rien faire au sujet de la Chine. Il ne peut pas redresser l’économie chancelante des États-Unis. Il ne peut rien faire pour renforcer le dollar américain. Il incombe aux fabricants et aux entreprises de prendre les décisions nécessaires pour adapter leur compétitivité. Toutefois, les gouvernements peuvent en faire beaucoup pour créer un environnement d’affaires propice à l’investissement dans des biens productifs, à l’innovation et à l’acquisition de compétences. Cela est essentiel si nous voulons continuer à bâtir le secteur manufacturier de calibre mondial dont nous avons besoin au Canada.
Je vous remercie.
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Bonjour. Je vous remercie de cette invitation. Elle était assez importante pour qu'on brave la tempête afin de venir vous parler. Évidemment, ce n'est pas la première fois et il y a un petit air de déjà-vu dans tout cela. En soi, ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle.
Pour résumer l'acuité du problème, dans une période de croissance mondiale, le Canada a connu 350 000 pertes d'emplois dans le secteur manufacturier, dont environ 140 000 au Québec, ce qui est plus près des préoccupations de la FTQ. On a aussi vu la situation changer diamétralement au Québec. Pour vous montrer l'importance du secteur manufacturier, on est passé d'un excédent commercial provincial de 9 milliards de dollars à un déficit de 10 milliards de dollars. Le secteur manufacturier effectue 85 p. 100 des exportations du Québec. Ce n'est pas mineur. Souvent, on a tendance à penser qu'on est maintenant dans une économie de services et que le secteur manufacturier et même le secteur des ressources naturelles font partie de l'ancienne économie. Mais lorsqu'on fait nos bilans annuels, c'est tout de même dans le secteur manufacturier que l'échange avec le reste de nos partenaires économiques se fait souvent à notre avantage. C'est donc une préoccupation majeure, et pas seulement pour les gens qu'on représente mais pour l'ensemble de la société.
La hausse de la valeur du dollar est un des facteurs principaux, et elle ajoute à toute la pression concurrentielle que doivent subir nos entreprises. On s'est souvent fait dire que ce n'était pas si mauvais parce que cela créerait un incitatif pour les entreprises et la possibilité de moderniser le parc technologique du Québec et du Canada. Ce qu'on constate au Québec, c'est que les dépenses en immobilisation dans le secteur de la fabrication ont atteint, en 2007, les niveaux les plus bas depuis 1994. Si on compare cela avec le haut du cycle, c'est une baisse quand même assez appréciable de 40 p. 100 depuis 2001. Grosso modo, les investissements qu'on souhaiterait pour mieux équiper nos entreprises ne se font pas nécessairement. Cela ne veut pas dire que le tableau ne soit pas uniforme dans tous les secteurs, mais de façon générale, on constate que dans les faits, les investissements et les immobilisations en équipement ne se font pas.
En ce moment, le problème au Canada est qu'on considère l'état général des choses. On dit que le taux de chômage n'est pas si mal. On tient compte des chiffres globaux en matière d'investissements et on se dit que ce n'est pas si mal. Mais il y a ici une hypertrophie attribuable à ce qui se passe dans le secteur des ressources, particulièrement le pétrole, et à ce qui se passe encore dans le secteur de la construction.
Je voulais faire cette mise en contexte pour signaler qu'on se revoit aujourd'hui et que le problème est toujours patent. Maintenant, on fait face à la perspective d'une récession aux États-Unis qui pourrait avoir un effet domino sur d'autres économies, dont la nôtre, puisque c'est notre principal partenaire économique. Ce n'est pas particulièrement enchanteur comme perspective.
Que peut-on faire d'un point de vue fiscal? Je dirai d'emblée que, personnellement, je suis absolument d'accord sur ce qui a été dit par M. Lazar et M. Myers. Leurs commentaires sur les mesures qui ont trait à l'amortissement des investissements et les crédits d'impôt remboursables sont parfaitement pertinents. C'est la même chose pour les investissements en recherche et développement: à notre avis, ils doivent être bonifiés. À cet égard, nous voyons un phénomène préoccupant.
Depuis quelques années, on voit que les exportations canadiennes se résument de plus en plus à des produits peu transformés. Pourtant, jusqu'au début des années 2000, les produits à valeur ajoutée avaient connu une progression assez continue au pays. Je pense qu'il faudrait vraiment essayer de profiter de la marge de manoeuvre que nous donne le boum dans le secteur des ressources et utiliser une partie des recettes provenant de cette activité économique pour aider nos secteurs qui sont mis sous pression.
Le point de mire est vraiment toute la question de la valeur ajoutée et de la productivité. Il serait plus approprié de procéder par secteur, étant donné que chacun d'eux a sa propre histoire, sa propre dynamique. Je pense qu'on adhère tous à cette idée.
On voudrait mettre l'accent sur deux ou trois points. Évidemment, il y a la question de la formation professionnelle. Tout le monde dit — et les employeurs sont les premiers à le faire — qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée ou, si elle ne s'est pas déjà manifestée, qu'elle va sévir bientôt. On constate avec une certaine inquiétude que la solution qui semble être proposée consiste à ouvrir les portes à des travailleurs temporaires, alors qu'il y a encore beaucoup de gens sous-utilisés, par exemple dans des industries qui ferment leurs portes, et que ceux-ci pourraient être formés en vue d'exercer d'autres professions ou métiers. Or, il n'y a pas d'argent. C'est aussi simple que cela.
En ce moment, en vertu des statuts du programme d'assurance-emploi, le gouvernement fédéral pourrait investir presque un milliard de dollars supplémentaires et les affecter à des transferts aux provinces afin qu'on s'attaque à la question de la formation. Rappelons-nous qu'il y a encore des surplus continus de deux ou trois milliards de dollars par année. Ce n'est pas une question banale. Par exemple, dans une mine à Lebel-sur-Quévillon, on va faire venir 200 travailleurs de la Tunisie alors que cette communautés compte 300 travailleurs forestiers plus ou moins au chômage. Il y a des aberrations comme celle-là, qui ne tiennent pas la route. On a besoin de ressources maintenant, pas dans cinq ans.
Pour ce qui est du programme d'assurance-emploi, on demande depuis des années qu'il soit bonifié. Le but n'est pas d'encourager les gens à attendre leur chèque à la maison. Le programme a été conçu au départ pour permettre aux gens touchés par des difficultés de prendre un nouveau départ. On ne peut pas envisager une relocalisation quand on ne dispose ni du temps ni des ressources nécessaires. Cette question doit être prise en considération. Nous avons été, encore une fois, déçus. Il y a plusieurs années que nous demandons que ces mesures soient prises. Les excédents budgétaires observés chaque année nous démontrent qu'on a les moyens pour le faire.
Une partie du problème auquel on fait face est évidemment de nature monétaire. On a déjà eu l'occasion de parler un peu du dollar canadien. La Banque du Canada a donné un coup de barre hier, et c'était la chose à faire. Je ne sais pas dans quelle mesure c'est du ressort de ce comité, mais je pense que cette question doit vraiment être abordée.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d’être venus au comité.
[Français]
Jusqu'au dernier commentaire, j'étais heureux que vous ayez parlé, monsieur Laliberté, parce que vous avez proposé quelques solutions. Le comité essaie de trouver des mesures qu'il pourrait recommander au ministre des Finances en ce qui concerne l'aide directe et d'autres solutions fiscales. Deux autres personnes ont soulevé d'autres points qu'on a déjà entendus.
Ma question est sensiblement la même que celle que je vais poser à MM. Myers et Lazar. Il est sûr que le défi, si on met tout le monde dans le même panier... Même au Québec, on ne peut pas dire que c'est tout le secteur manufacturier qui est en crise. Ce n'est pas ce que vit le secteur de l'aérospatiale, par exemple. On cherche des moyens ou des solutions qui aideront, d'ici un an, les secteurs qui ont besoin d'aide. Cependant, on doit accorder cette aide à une industrie ou à un secteur pour plus d'un an. Autrement, on se retrouvera avec le même problème l'année suivante.
Vous avez parlé de la formation du personnel. On peut investir dans la formation, mais on ne verrait les résultats que dans un an ou deux, selon le genre de formation. Je préfère la solution suggérée par MM. Lazar et Myers, c'est-à-dire mettre plus d'argent dans la R-D et donner une partie remboursable aux entreprises. C'est une mesure très positive.
Que peut-on faire pour aider immédiatement les industries et les entreprises qui en ont besoin? Les gens croient que la situation est la même partout au Québec, mais ce n'est pas le cas.
[Traduction]
Vous dites que les marchés se rétabliront. J’aimerais bien savoir de quels marchés il s’agit et dans quelles régions. Votre secteur aussi connaît des difficultés. À mon avis, certains de ces marchés sont perdus à jamais. Corrigez-moi si j’ai tort.
Monsieur Myers, c’est la même chose de votre côté. Je crois que vous avez des problèmes parce que certaines industries du Canada central se portent bien et certaines autres profitent des résultats positifs du secteur des ressources. Mais je ne crois pas, comme M. Laliberté, que la solution consiste à prendre de l’argent au secteur des ressources, pour la simple raison qu’il en a, afin de le donner à ceux qui en ont besoin.
J’attends de vous des propositions plus concrètes, des choses que nous pouvons inscrire dans un rapport. C’est vous qui avez les solutions. Nous avons déjà parlé de la situation de la recherche-développement. Avec la déduction pour amortissement accéléré, je crois que le gouvernement a fait un pas dans la bonne direction.
Vous êtes ici aujourd’hui parce que nous essayons de réaliser une étude sur l’aide et les mesures directes. Je n’ai pas vraiment entendu parler de cela, à part ce que vous avez dit de l’acquisition de compétences. Je crois que cette solution aurait davantage de résultats à long qu’à court terme.
:
Je crois que tout le monde conviendra de ce que j’ai dit jusqu’ici. Si j’ai bien compris, la question qui vous intéresse et qui intéresse tout le monde, c’est de savoir s’il y a des mesures à prendre tout de suite qui seraient constructives et non destructives. La réponse, c’est oui. Il y a des choses qui peuvent être faites tout de suite. Ce ne seront pas des solutions magiques, mais elles peuvent augmenter le nombre d’usines et d’emplois que nous pourrons garder au Canada.
En rendant remboursables les crédits d’impôt à la recherche, on mettrait immédiatement de l’argent liquide dans les mains des entreprises qui investissent dans la recherche, au lieu de conserver cet argent dans le Trésor fédéral jusqu’au moment où ces entreprises recommenceront à réaliser des bénéfices. Au lieu de garder l’argent en attendant de voir si l’entreprise survivra, le gouvernement pourrait donner ces fonds maintenant pour permettre à l’entreprise d’investir davantage dans la recherche. Voilà une chose qu’on pourrait faire aujourd’hui même.
Il y a aussi l’expansion des marchés. Vous avez demandé s’il y aura encore des marchés. L’économie mondiale cherche désespérément des matières premières. L’augmentation de la demande de produits forestiers dépasse toute la production annuelle de la Colombie-Britannique. Le fait que nous devons affronter un marché difficile aux États-Unis en ce moment n’est qu’une aberration temporaire. La demande qui existe est énorme. Si le gouvernement souhaite agir tout de suite, il pourrait nous aider à mettre en œuvre notre programme d’expansion et de diversification des marchés, pour que nous puissions pénétrer ces marchés le plus rapidement possible, au fur et à mesure qu’ils se développent. Cela peut se faire maintenant.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'avoir accepté de revenir devant le comité une semaine et demie après la présentation du budget. Vous auriez pu vous dire que nous ne vous écoutons jamais vraiment bien, que vous aviez fait votre travail et que vous étiez fatigués de répéter à des gens qui ne comprennent pas. Vous avez plutôt décidé de revenir et de continuer d'essayer de convaincre.
J'aimerais faire une petite parenthèse. L'aide directe, pour nous, ne veut pas nécessairement dire une subvention. Il y a des formes d'aide directe, comme Partenariat technologique Canada, et d'autres. Ne faisons donc pas de débat là-dessus.
Si le gouvernement ne répond pas aux demandes additionnelles, quel type d'impact cela a-t-il dans le futur? Dans un communiqué, la Banque du Canada écrivait hier, et je cite :
Parallèlement, on observe des signes manifestes que le ralentissement de l'économie américaine sera vraisemblablement plus marqué et plus prolongé qu'on ne l'avait prévu en janvier [...] Ces facteurs donnent à penser que d'importants risques à la baisse pesant sur les perspectives d'évolution de l'économie canadienne, dont on avait fait état dans la Mise à jour du Rapport, sont en train de se matérialiser et, à certains égards, de s'intensifier.
Cela provient de gens qui, il y a trois ou quatre mois, disaient qu'il n'y avait pas de problème. Cela m'indique que ce pourrait être assez catastrophique si le gouvernement n'y met pas le maximum. Je trouve, entre autres, qu'on aurait dû investir une part des surplus de cette année. Si vous avez quelque chose à nous dire à ce sujet, faites-le.
D'autre part, quelle sera la conséquence s'il n'y a pas un plan d'action plus agressif, plus robuste, pour venir en aide aux secteurs manufacturier et forestier?
:
Si vous voulez bien, je vais répondre en premier.
Tout d’abord, je crois que la décision prise hier de réduire le taux de base d’un demi-point témoigne du fait que, pour la Banque du Canada, les choses ne vont pas très bien. D’ici quatre à cinq mois, la demande de l’économie américaine devrait être très faible et nos principaux marchés d’exportation seront déjà en récession.
Mais je vais répondre à votre question en me fondant sur la question précédente. Les fabricants du Québec, de l’Ontario et des autres régions du pays peuvent profiter de nouvelles occasions qui s’offrent dans le domaine de la mise en valeur des ressources énergétiques et des dépenses d’infrastructures faites dans l’ouest du Canada et dans les marchés de l’énergie des États-Unis. Il y a de nouveaux marchés. Même en tenant compte du ralentissement aux États-Unis, la croissance annuelle de l’économie mondiale représente six fois l’économie canadienne. Les occasions d’affaires abondent partout. Toutefois, pour pouvoir saisir ces occasions, nos sociétés doivent investir dans de nouveaux produits, dans des capacités de développement des marchés, dans de nouvelles compétences, etc.
Quand nous cherchons des mesures d’investissement ciblées ou des mesures d’aide ciblées, nous devons changer le contexte du débat. Nous ne devrions pas subventionner des entreprises. Nous devons plutôt rechercher les mesures qui stimulent l’investissement dans quelques domaines très importants, comme les biens productifs. Il y a une différence entre les étagères d’un magasin et des pièces d’équipement. Les étagères constituent un bien qui donne en fait la possibilité de réclamer une déduction pour amortissement plus avantageuse que celle de l’équipement, en excluant les deux ans d’amortissement accéléré. L’équipement permet de produire des choses. Les technologies de fabrication permettent de faire des produits d’une plus grande valeur. Elles devraient être plus importantes que les autres éléments d’actif.
Le développement des compétences est un investissement important. L’innovation également. Où que soient leurs marchés, aux États-Unis, dans l’Ouest ou ailleurs, nos sociétés auront du succès si elles sont spécialisées et innovatrices. Voilà les principaux investissements que nous devons faire pour permettre à ces sociétés de s’adapter à la situation, parce que le monde des affaires est très différent aujourd’hui de ce qu’il était auparavant. Voilà les domaines dans lesquels nous devrions concentrer notre action.
Si vous voulez d’autres détails, à part ceux que nous vous donnons, pensez aux investissements dans des établissements spécialisés dans la transformation des résultats de recherche en applications industrielles. L’innovation industrielle est importante. Les fabricants introduisent 80 p. 100 des nouveaux produits à commercialiser. Nous investissons des milliards de dollars dans la recherche. Pourquoi ne contribuons-nous pas à faire le lien entre la recherche et les applications industrielles que les entreprises essaient de commercialiser? Si nous n’établissons pas ce lien, très franchement, il est très facile pour les Américains, les Chinois, les Japonais et les Européens d’intervenir pour le faire.
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On demande à nos entreprises de réagir avec peu de marge de manoeuvre. On l'a dit plus tôt, il est 7 h 54. Cette analogie est fort appropriée. Les entreprises ont peut-être besoin exactement de cette marge de manoeuvre.
Je suis d'accord sur la philosophie générale qui émerge ici. Il faut aider les entreprises à devenir plus novatrices et plus compétitives, et ne pas donner indûment des subventions à des canards boiteux. Je pense que tout le monde s'entend là-dessus.
Je crois qu'il faut aussi voir s'il n'y a pas d'autres outils dans l'immédiat. Certains de nos partenaires commerciaux respectent les règles, mais d'autres ne les respectent pas. Voilà plusieurs années que nous faisons valoir que certains secteurs mériteraient des mesures de sauvegarde. Par exemple, au moment où on se parle, à Montréal, pas très loin de l'édifice de la FTQ, 600 travailleuses de Golden Brand sont mises à pied. Elles perdront leur emploi dans quelques semaines.
En gros, le gouvernement aurait pu avoir un peu plus la volonté de faire valoir ces droits. Cela ne veut pas dire qu'il faille protéger le secteur du textile et du vêtement de façon infinie et indéterminée, mais on aurait pu donner au secteur manufacturier la chance de se retourner et de s'outiller pour continuer à faire des affaires. On n'arrive donc pas sur le marché à armes égales de ce point de vue, et c'est clair. Les politiques commerciales et monétaires sont aussi des facteurs importants dans ce dossier.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Myers, j’ai bien aimé votre exposé. J’ai quelques points à discuter avec vous à ce sujet.
En ce qui concerne Avantage Canada, j’ai présenté un certain nombre d’exposés en insistant sur la nécessité pour le gouvernement de créer l’environnement propice à l’épanouissement des entreprises. Je crois vraiment que c’est le rôle du gouvernement. Vous avez mentionné les initiatives ciblées que les gouvernements peuvent entreprendre. Je crois que nous prenons des initiatives de ce genre. Je pense que c’est la chose à faire, surtout si nous voulons encourager l’investissement dans de nouvelles machines et de nouvelles technologies afin de maintenir le Canada à la fine pointe du progrès et de la compétitivité.
Avantage Canada comprend cinq mesures différentes. Dans le cas de l’avantage du savoir, le secteur manufacturier et l’industrie doivent sûrement se rendre compte des montants que le gouvernement investit dans l’éducation postsecondaire et les métiers: 40 p. 100 d’augmentation dans le budget de l’année dernière, une majoration pour tenir compte de l’inflation cette année ainsi que de nouvelles subventions et de nouveaux prêts pour aider les étudiants et favoriser la formation. Dans le cas de l’avantage infrastructurel, nous avons introduit Chantiers Canada, fonds de 33 milliards de dollars, qui servira à financer des projets tels que le corridor Windsor-Detroit, qui revêt une importance critique pour le secteur manufacturier. Dans le cas de l’avantage fiscal, nous avons déjà parlé de la réduction des taux d’imposition des sociétés au niveau le plus bas du G7, de façon à atteindre un taux total de 15 p. 100. Nous avons introduit la déduction pour amortissement accéléré et en avons prolongé la période. Dans le cas de l’avantage entrepreneurial, nous essayons de réduire le fardeau administratif et réglementaire des entreprises. À titre de propriétaire d’une entreprise employant une vingtaine de personnes, je sais ce que représente une feuille de paie et ce que peuvent coûter les tracasseries administratives. Bien sûr, nous travaillons également au remboursement de la dette.
Je voudrais vous parler plus particulièrement d’une ou deux questions. Tout d’abord, je suppose que vous savez — je crois que ce plan progresse vraiment — que l’APECA a annoncé hier un financement de 1,2 milliard de dollars à Baie-Comeau, au Québec, qui créera 7 000 nouveaux emplois. Nous savons évidemment qu’un tel projet aura des effets exponentiels sur les retombées dans la province. Je trouve cela vraiment passionnant.
J’ai l’impression que les changements environnementaux que nous faisions nous permettent d’attirer encore plus d’investissements. Êtes-vous d’accord sur ce point?
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C'est excellent. Nous aurons des représentants de quelques 900 sociétés du pays qui viendront brasser des affaires en Alberta.
Si on examine la question du commerce interprovincial, on constate que c’est une très bonne étude de cas sur ce qu’il convient de faire pour éliminer quelques-uns des obstacles transfrontaliers que nous avons.
Certaines sociétés sont incapables d’installer du matériel. Elles ne peuvent pas recourir à des soudeurs de l’Ontario, du Québec, du Canada atlantique ou de n’importe quel endroit autre que l’Alberta pour travailler dans cette province à cause des exigences albertaines de certification obligatoire. Il y a des règlements sur les transports qui font obstacle au mouvement des camions dans le pays. À cause de l’absence de reconnaissance réciproque des normes de produits, on ne peut pas fabriquer à l’extérieur de l’Alberta des articles destinés à la province sans avoir à subir toutes sortes de tracasseries administratives. Si une entreprise essaie de fonctionner dans des conditions compétitives partout dans le pays, tout cela est vraiment insensé.
Quand vous irez là-bas, posez des questions sur les difficultés que connaissent les gens. C’est une excellente étude de cas pour définir les barrières commerciales interprovinciales. Nous devrions ensuite travailler ensemble à leur élimination.
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... y mette du sien. Vous avez raison, c'est largement du ressort des provinces et c'est effectivement le choix du ministre en poste, mais la manière de chambarder une situation est en train de devenir, dans les communautés, une préoccupation qui s'ajoute à tout le reste dont on parle.
J'aimerais savoir, monsieur Laliberté, monsieur Myers ou encore monsieur Lazar, si à la lumière des difficultés que l'on connaît, en utilisant des ressources qu'on a actuellement, il y a des idées innovatrices qui sont en train d'être étudiées. Je pense par exemple aux différentes technologies qui se développent présentement et à certaines qui existent déjà jusqu'à un certain point. On peut penser au processus SilvaGas qui existe aux États-Unis, mais il y en a d'autres qui se développent pour aller chercher à l'intérieur de la biomasse forestière une énergie autre que l'énergie que l'on connaît depuis toujours, c'est-à-dire en brûlant. On tente d'aller chercher une énergie qui peut être utilisée et transportée, puisque très souvent les routes sont là, les gens sont là, les ponts ont été construits. Si l'usine ne peut plus servir pour le sciage, elle pourrait peut-être faire l'objet de ce qu'on appelle en anglais un retrofit afin d'en changer la vocation.
Avez-vous travaillé à ce dossier?
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Nous nous sommes occupés d’une façon très dynamique de l’utilisation du programme écoÉNERGIE et de l’approche générale des bioraffineries, qui consiste à considérer un arbre comme la source de toutes sortes de produits chimiques.
Deux choses peuvent être faites tout de suite pour accélérer ces progrès. La première, c’est l’initiative écoÉNERGIE sur les énergies renouvelables. Le gouvernement a fait un excellent travail en étendant le programme à la biomasse, en sus de l’énergie éolienne. Cela a aidé des usines à passer à l’énergie renouvelable pour rester compétitives. Le fonds établi à cette fin est presque épuisé. C’est un excellent programme, mais il ne servira plus à rien d’ici quelques mois parce que tout l’argent a été dépensé.
Si le fonds était réapprovisionné, d’autres usines pourraient adopter des énergies renouvelables. Il n’y a pas de problème de droits compensateurs et les projets réalisés réduisent nos émissions de gaz à effet de serre et renforcent notre compétitivité. Voilà une chose qu’il est possible de faire tout de suite — je ne sais pas s’il y a quelqu’un qui m’écoute — en affectant plus de fonds à ce brillant programme que vous avez créé et dont le budget est presque épuisé.
En second lieu, il serait possible d’agir tout de suite pour assurer une meilleure utilisation de la bioénergie ou de la capacité biologique des arbres. Notre Conseil canadien de l’innovation forestière fait des recherches pour déterminer comment extraire des arbres non seulement plus d’énergie, mais aussi davantage de produits biochimiques, de façon à exploiter au maximum chaque arbre abattu. Une contribution financière du gouvernement fédéral à ce conseil pourrait être très utile.
Enfin — et c’est là un projet très intéressant —, le conseil a développé des technologies que certaines sociétés ne veulent pas adopter parce qu’elles sont dans une situation tellement désespérée quels sont incapables de rien absorber. Le gouvernement pourrait donc payer des travailleurs du conseil pour aller aider des sociétés à comprendre et à utiliser ces nouvelles technologies. Ce serait vraiment très utile.
Aucune de ces initiatives ne coûterait très cher. Elles peuvent toutes être réalisées aujourd’hui ou demain. Aucune ne nuit à la concurrence. Bien au contraire, elles favorisent toutes la concurrence et auraient toutes des effets positifs.
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Avantage Canada est une initiative extraordinaire, mais elle est beaucoup trop lente. Le ministère des Finances et le gouvernement ont adopté la bonne orientation, mais le marché évolue beaucoup plus rapidement que cette initiative. À l’échelle mondiale, nous sommes au milieu d’un combat absolument féroce dans lequel chacun essaie de s’approprier les emplois de l’autre. De plus, notre plus gros client s’en va vers une récession. Notre devise, par rapport à celle de notre plus gros client, a monté de 36 p. 100. Nous avançons à une vitesse modérée dans la bonne direction, mais nous devons aller plus vite. Je ne dis pas du tout que le programme est mauvais. C’est plutôt qu’il ne va pas assez loin.
Les responsables des Finances, qui disent que nous serons protégés et que tout ira bien, comptent un peu trop sur le pétrodollar, ce qui n’est pas bon pour le pays. Bien sûr, profitons au maximum de chaque cent que nous tirons du pétrole et du gaz, mais évitons de devenir complètement tributaires de cette industrie. C’est une erreur économique fondamentale.
Nous disons oui à Avantage Canada, mais nous souhaitons que les choses aillent beaucoup plus vite. Ne nous berçons pas de l’illusion que nous sommes protégés ni que notre prospérité actuelle est un droit acquis. Essayons de comprendre que si l’industrie doit travailler extrêmement fort et extrêmement vite pour s’adapter au cours très élevé du dollar, le gouvernement doit travailler tout aussi fort et tout aussi vite pour créer un climat d’affaires propice.
Quand nous fermons une usine et mettons tous ces gens à la porte, nous voulons vous voir faire un effort tout aussi pénible sur le plan financier. Nous ne pouvons plus rester assis et attendre en espérant nous en tirer au moyen de mesures lentes et modérées. L’industrie a beaucoup souffert et beaucoup travaillé. Vous êtes dans la bonne direction, mais vous agissez comme si le monde évoluait à un rythme normal. Or le monde est en train d’évoluer à un rythme infernal.
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Très bien. Je vous remercie.
M. Avrim Lazar: Et elles peuvent toutes utiliser du biocarburant.
Le vice-président (M. Massimo Pacetti): À l’ordre, s’il vous plaît.
Nous commençons maintenant le tour de table à cinq minutes. Nous aurons successivement M. McCallum, M. Laforest, puis M. Dykstra.
À vous, monsieur McCallum.
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Je peux dire dans la même veine que, du temps des libéraux, la fonction publique fédérale avançait à un rythme étourdissant par rapport au rythme lymphatique que nous avons observé récemment.
Mais soyons sérieux.
Je remercie les témoins d’être venus au comité aujourd’hui. Et je m’excuse pour mon retard, qui est dû en partie au fait que je me suis trompé de salle.
Je voudrais commencer par la question de la déduction pour amortissement. Je remarque que M. Lazar et M. Myers ont tous deux demandé, au sommet ou presque au sommet de leur liste, une prolongation de cinq ans. Le gouvernement a accordé une prolongation de trois ans, qui se réduit en pratique à 21 mois, après quoi l’amortissement accéléré est progressivement éliminé.
Voici ma question. J’ai l’impression, étant donné que le préavis est tellement court, que cette initiative n’est pas toujours extrêmement utile parce qu’il faut ordinairement beaucoup de temps pour planifier de tels investissements. De plus, je pensais que le coût annuel serait de l’ordre de 560 millions de dollars, mais le gouvernement semble avoir prévu beaucoup moins au budget de ce programme, ce qui m’amène à soupçonner que le gouvernement lui-même ne croyait pas que l’industrie allait beaucoup profiter de cette initiative.
J’aimerais savoir ce que vous en pensez globalement. Quelle différence y a-t-il, à votre avis, entre l’application de cette mesure pendant trois ans par rapport à son application pendant cinq ans?
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La question s'adresse à M. Laliberté.
Vous disiez tout à l'heure être d'accord sur les mesures proposées par M. Lazar et M. Myers au sujet des problèmes qui touchent les industries manufacturière et forestière, notamment au Québec. On sait qu'au Québec, c'est davantage l'industrie forestière que manufacturière qui est touchée, bien que le secteur manufacturier le soit également.
Le gouvernement fédéral a annoncé une fiducie, qui a été approuvée, et qui représente un montant de 250 millions de dollars pour venir en aide aux secteurs manufacturier et forestier au Québec. La part du Québec est de 250 millions de dollars répartis sur trois ans, alors que le gouvernement du Québec, pour atténuer la même crise, a investi jusqu'à près de 2 milliards de dollars au cours des dernières années.
On sait qu'il y a une urgence. Je crois qu'on le constate, et vous le dites. Si rien n'est fait, ça ira encore plus mal. D'après ce que vous nous dites ici aujourd'hui, autant M. Myers que M. Lazar, c'est qu'il faut que d'autres choses soient faites. Croyez-vous que ce milliard de dollars est suffisant?
Il y a de l'argent disponible qui n'a pas encore été utilisé pour réduire la dette publique. L'intention du gouvernement, manifestée dans le budget, est de prendre 10 milliards de dollars et de l'appliquer au remboursement de la dette. Il existe effectivement une disponibilité financière, et nous connaissons une période de crise.
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Non, non. Je n'ai pas dit ça du tout, bien au contraire. Je dis simplement que face aux multiples problèmes, il n'y a pas d'objectifs bien précis. On parle d'un fonds de fiducie pour les communautés, etc. Au fond, c'est pour absorber une partie des problèmes que ces communautés vivront. Voilà. Devant l'ampleur des problèmes, je peux difficilement vous dire si ça prendrait 2 milliards de dollars ou 3 milliards de dollars, parce qu'on ne sait pas quel est le but de tout ça. Cependant, je peux vous dire que face à tout ça, plutôt que de réaffecter 10 milliards de dollars au remboursement de la dette, il aurait été bien de reconnaître l'urgence de la situation et d'utiliser une bonne partie de cet argent pour finalement créer des fonds afin d'aider notre industrie à devenir plus compétitive et aider nos travailleurs à recevoir de la formation en vue d'exercer de nouveaux métiers. Or, ça n'a pas été fait.
Au Canada, un renouvellement des infrastructures doit être fait de façon tout de même assez urgente. On a laissé traîner le problème pendant des années, mais il faut maintenant y voir. Face à ça, une proposition intéressante émane de votre organisation, soit la création d'une politique d'achat au Canada comme celle des Américains, par exemple. À mon avis, c'est quelque chose qui s'impose dans le contexte où on aura inévitablement un ralentissement de la construction résidentielle. Voilà une piste intéressante mais qui est complètement absente du discours actuel.
Je vais m'arrêter ici, mais je tiens à vous dire que les moyens utilisés ne sont pas suffisants.
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Merci, monsieur le président.
Je vais aborder directement le sujet parce que je ne dispose que de cinq minutes. J’espère que les réponses seront aussi courtes que possible car j’ai quatre questions à poser.
Jayson, votre organisation a publié un communiqué extrêmement critique envers le gouvernement. Je n’irai pas par quatre chemins. Vous nous avez durement attaqués, en disant que nous n’en faisions pas assez. Vous avez parlé de « Désavantage Canada ». Aujourd’hui, M. Lazar a dit qu’Avantage Canada allait dans la bonne direction, peut-être pas assez rapidement, mais il a dit que l’orientation était bonne.
De votre côté, vous parlez de « Désavantage Canada ». Êtes-vous opposé au point de vue de M. Lazar?
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Si vous le permettez, je dirais que nous avons comparu à l’une de vos audiences. Nous avions dit qu’il était possible d’agir dans une certaine mesure sur les fluctuations du dollar. Il y a un intervalle à l’intérieur duquel le gouvernement peut exercer son influence d’une façon responsable. À titre de petite économie ouverte axée sur l’exportation, le Canada devrait agir de façon à maintenir le dollar dans le bas de cet intervalle.
J’ai été très heureux, il y a environ un mois, d’entendre pour la première fois le ministre des Finances parler d’un intervalle raisonnable. Il a bien voulu l’admettre, et la Banque semble s’orienter aussi dans cette direction. Il n’y a cependant pas de doute que le dollar n’est pas un produit à traiter comme s’il n’avait rien à voir... Il fait partie de la structure profonde de l’économie.
Manipuler le dollar d’une façon qui ne reflète pas la productivité relative des deux économies serait nuisible à long terme. Toutefois, à l’intérieur de l’intervalle en cause, il convient de maintenir notre dollar aussi bas qu’il est possible de le faire d’une manière responsable. Nous disons depuis un certain temps que la parité des pouvoirs d’achat constitue probablement un bon point de référence, ce qui placerait notre dollar davantage aux alentours de 88 ¢ qu’aux alentours de 98 ¢.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d’être venus au comité aujourd’hui. Je m’excuse d’avoir été obligé de sortir et de rentrer à plusieurs reprises. J’avais des choses à régler dans ma circonscription.
J’ai une question à vous poser, monsieur Myers, mais je voudrais auparavant vous demander quelque chose au sujet de ce rapport, que j’ai trouvé intéressant.
Vous dites, dans l’une de vos recommandations, qu’il faut encourager le Bureau de la concurrence à adopter, dans l’examen des projets de fusion, une approche proconcurrence qui prenne en considération la nature internationale des marchés des produits forestiers. Je voudrais que vous nous expliquiez ce que cela signifie pour vous à court et à long terme et ce qu’a fait le Bureau de la concurrence pour vous amener à formuler cette recommandation.
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Oui, je crois pouvoir le faire assez rapidement.
Le Bureau de la concurrence examine les demandes de fusion des sociétés. Son rôle consiste à s’assurer que la fusion ne réduira pas la concurrence au Canada et ne provoquera donc pas une hausse des prix. Comme nous exportons la plus grande partie de ce que nous fabriquons, le bureau s’occupe le plus souvent d’une très petite partie de nos activités et prend, par conséquent, des décisions qui nuisent à notre compétitivité sur les marchés mondiaux.
Nous souhaitons donc que le Bureau de la concurrence parte de l’hypothèse qu’il est bon de laisser jouer les forces du marché et de laisser les fusions se produire. En effet, nous avons affaire ici à deux aspects contradictoires de l’intérêt public: le risque théorique de voir les prix monter et le risque beaucoup plus concret de perdre des emplois. Chaque fois qu’une fusion s’est faite, les prix ont baissé au lieu de monter parce que nos clients sont plus puissants que nous et qu’ils nous serrent constamment la vis pour en avoir davantage. Par conséquent, le risque théorique reste théorique. Par contre, si la fusion ne se fait pas et que nos sociétés ne sont pas assez importantes pour soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux — car, ne l’oublions pas, nous exportons 80 p. 100 de ce que nous fabriquons —, nous perdons des emplois.
Nous croyons que le mandat du Bureau de la concurrence est en retard de 10 ans sur son temps. Il ne tient pas compte du fait que nous sommes une petite économie ouverte axée sur l’exportation, qui a besoin de pouvoir rassembler ses forces pour affronter des concurrents très forts sur les marchés mondiaux.
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Merci, monsieur le président.
Il y a deux semaines, j’ai pris le petit-déjeuner avec le directeur de la scierie de Dryden. À la fin de la réunion, j’étais tellement déprimé par la situation, telle qu’il me l’avait décrite, que j’ai décidé de payer l’addition.
Une voix: Si John a décidé de payer, la situation devait être effrayante!
L'hon. John McKay: Quiconque me connaît se rendra compte que c’est une chose assez inhabituelle.
Je voudrais demander à MM. Myers et Lazar s’ils trouvent utile que le ministre des Finances du Canada se promène partout en disant qu’il ne faut pas investir en Ontario. Je n’ai pas l’impression que des déclarations de ce genre vous aident à résoudre les problèmes que connaît votre secteur.
Pour ce qui est des marchés internationaux, qu’il s’agisse des marchés financiers, de sociétés forestières qui envisagent d’investir au Canada ou de fabricants qui veulent s’établir en Ontario, il est vraiment difficile de voir comment ce genre de diatribes peut contribuer à améliorer la situation. Il n’y a pas de doute que le ministre des Finances a la prérogative d’exprimer son point de vue, mais quand il le fait de cette façon, il ne peut que nuire au climat d’investissement, particulièrement en Ontario.
Êtes-vous au courant d’incidents directement causés par les propos inconsidérés du ministre des Finances?
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Merci, monsieur le président.
Je crois que nous avons pu constater les points communs qui existent entre les libéraux fédéraux et les libéraux provinciaux. Les deux semblent croire qu’il faut augmenter les impôts pour améliorer le climat d’investissement. Nous savons bien sûr que c’est faux.
Une voix: Nous vous laisserons continuer.
M. Ted Menzies: Je présente mes excuses à nos témoins qui sont pris au piège avec ces questions partisanes...
Une voix: Vous ne feriez jamais ça.
M. Ted Menzies: Je n’ai pas interrompu mes collègues pendant qu’ils parlaient. Je leur demande donc...
Maintenant que nous avons emprunté cette voie, il faut que je dise que le rôle du ministre des Finances est d’encourager l’investissement partout au Canada. S’il note un point faible, il est de son devoir d’encourager les intéressés — et c’est tout ce qu’il a fait — à s’aligner sur le reste du pays et à réduire les taux d’imposition des sociétés pour mieux favoriser l’investissement.
Cela étant dit, Avrim, vous avez piqué ma curiosité en parlant d’autres utilisations du bois. Pouvez-vous me dire rapidement où nous en sommes avec le dendroctone du pin? Qu’allons-nous faire de tout ce bois? L’industrie forestière est actuellement à court d’argent. Nous le savons. Nous avons d’énormes risques d’incendie pour cette année et les suivantes.
Pouvez-vous faire le point sur la situation?
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L’épidémie de dendroctone du pin progresse rapidement. Elle a été quelque peu ralentie par les conditions atmosphériques, mais nous ne savons pas jusqu’où elle ira parce que les experts de ce domaine se sont constamment trompés dans leurs prévisions. Les nombres ont tellement augmenté que des événements à très faible probabilité comme la transition vers d’autres essences ou d’autres régions sont en train de devenir des quasi-certitudes, à mesure que les millions se transforment en milliards.
Une bonne partie de ce bois peut servir à la fabrication de pâtes ainsi qu’à des fins bioénergétiques. Des programmes sont envisagés dans ces domaines. La difficulté, c’est que les stimulants offerts par les gouvernements pour encourager ces utilisations du bois créent sur le marché des distorsions qui ne sont pas toujours très saines. Dans beaucoup de cas, le transport de ce bois jusqu’aux usines pouvant le traiter n’est pas du tout rentable, mais il faut quand même le faire parfois, simplement pour se débarrasser du bois.
Il n’y a donc rien de simple dans cette situation qui se prête mal à un programme fédéral. Est-ce qu’elle nous fait du tort? Oui. Essayons-nous de faire face au problème? Oui. Y aura-t-il des collectivités qui seront très durement touchées? Encore oui.
S’il y a des leçons à tirer, c’est qu’il vaut vraiment la peine d’investir dans la recherche relative aux effets des changements climatiques sur les forêts canadiennes et que nous devrions augmenter les fonds consacrés à la recherche sur l’adaptation.
Il y a également les recherches menées par notre centre d’innovation, qui consacre énormément d’efforts à de nouveaux moyens d’utiliser le bois attaqué par le dendroctone. Des investissements dans ces recherches seraient aussi très utiles.
Pour votre gouverne, je tiens à dire que nous sommes résolument opposés au dendroctone et autre beetle....
Des voix: Oh, oh!
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Jayson, vous avez mentionné une chose que nous pourrions peut-être recommander. J’en avais parlé dans le cadre des consultations prébudgétaires. Il s’agit de la commercialisation ou de la mise en marché des résultats de la R-D. C’est un grand problème. Aussi bien au Québec qu’en Ontario, nous avons de bonnes inventions ou des produits novateurs qui font leur apparition, puis dont on n’entend plus jamais parler.
Au cours des consultations prébudgétaires, nous avons entendu des témoignages de représentants de l’Université de Brock et de l’Université Queen’s. Les universités ont de l’argent, mais elles hésitent à collaborer avec l’industrie. Je crois que c’est la première fois que l’industrie mentionne ce problème. Votre association est la première. Il y a de l’argent pour la recherche, mais il n’y en a pas pour la mise en marché des produits. Personne ne nous a fait de bonnes suggestions à ce sujet.
Quelques sociétés de capital-risque sont à la recherche de « vallées de la mort » à franchir.
[Français]
Je vais demander à Jayson de répondre d'abord. Par la suite, j'aimerais entendre vos commentaires, monsieur Laliberté.
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Je suis bien d’accord. Nous avons toujours pensé que la TVA est préférable à la taxe de vente au détail. Dans bien des cas, l’industrie doit assumer un coût fixe. Ce n’est pas la bonne façon de gérer un régime de taxation efficace.
Il y a aussi un autre point que je voudrais mentionner. Il s’agit des frais d’utilisation imposés par les ministères fédéraux. Il y a quatre ans, la Loi sur les frais d’utilisation a été adoptée à l’unanimité, avec l’appui de votre comité. C’était une excellente mesure législative.
Nous devons encore affronter des frais d’utilisation que les ministères imposent sans avoir à rendre compte de ce qu’ils font. Dans certains cas, cela se fait dans des conditions de monopole. J’aimerais beaucoup demander à la commissaire de la concurrence de nous dire s’il convient que les ministères imposent des frais d’utilisation dans des conditions de monopole. Je ne le ferai cependant pas car, autrement, on m’imposerait des frais de 60 000 $ pour obtenir un avis à ce sujet. Ce n’est pas une façon efficace de gérer les finances publiques.
Comme vous le savez sans doute, la vérificatrice générale examine la Loi sur les frais d’utilisation et la mesure dans laquelle elle est respectée. J’exhorte le comité à étudier le rapport de la vérificatrice générale, dès qu’il sera rendu public, pour s’assurer que les ministères imposent des frais d’utilisation conformes à cette loi, qu’ils publient des normes réglementaires compétitives à l’échelle internationale et qu’ils n’imposent pas de frais contraires à ces normes.