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La séance est ouverte. C'est notre dernière journée de consultation prébudgétaire en ce qui a trait aux audiences. Par la suite, nous passerons aux discussions et à la rédaction de notre rapport.
Nous remercions les témoins d'avoir accepté de comparaître aujourd'hui. Nous sommes intéressés par ce que vous avez à nous dire. Comme tous les panels de la journée sont bien remplis, nous vous demandons de respecter les cinq minutes qui vous sont accordées. Nous tenterons, dans la mesure du possible, de ne pas les dépasser.
Mais vos interventions ne s'arrêteront pas là. En effet, il y aura une période de questions et réponses. Le problème, c'est que quand on accorde plus de temps aux témoins pour leurs remarques liminaires, il reste moins de temps pour les questions et les réponses, et mes collègues s'impatientent un peu lorsque je ne leur donne pas suffisamment de temps. Voilà pourquoi je vous demanderais de ne pas dépasser le temps qui vous est accordé.
Je vais vous présenter et vous accorder la parole en suivant l'ordre du jour. Je pense que c'est la meilleure façon de procéder.
Nous allons commencer par M. Peter Brenders qui est PDG de BIOTECanada.
Merci. Vous avez cinq minutes.
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Bonjour. Je remercie le comité de me donner l'occasion de m'exprimer devant lui.
Aujourd'hui, je suis accompagné du président du Conseil consultatif des entreprises émergentes de BIOTECanada, M. Paul Wotton, également chef de la direction de l'entreprise Topigen Pharmaceutique, établie ici, à Montréal.
C'est la troisième fois en quelques années que nous nous présentons devant vous et nous apprécions l'attention et l'appui que vous avez accordés à nos recommandations par le passé. Plus particulièrement, nous avons apprécié le grand intérêt que votre comité a manifesté à l'égard des SARL et de nos propositions relatives au programme RS & DE, c'est-à-dire la recherche scientifique et le développement expérimental.
La biotechnologie représente maintenant le tiers de toute l'économie mondiale, selon M. Gurinder Shahi de la University of Southern California. Au départ, nous avons été un peu pris au dépourvu par cette citation, mais après y avoir pensé et s'être interrogés sur la portée de la technologie, nous en sommes venus à la conclusion qu'il s'agissait bien de la réalité et nous avons pris conscience de tout ce que pouvait apporter cette technologie à la planète.
Le secteur de la biotechnologie est le catalyseur du 21e siècle qui donnera à une multitude d'industries. Par exemple, dans l'industrie automobile, le soja est utilisé pour fabriquer la mousse des sièges et le plastique utilisé dans la fabrication des pare-chocs. Dans l'industrie forestière, de nouvelles technologies sont utilisées afin d'en réduire l'empreinte écologique et pour fabriquer de nouveaux produits comme les nutraceutiques. Dans le secteur des soins de santé, on voit l'apparition de nouveaux vaccins et traitements contre les maladies débilitantes, sans parler des nouvelles méthodes diagnostiques. Dans l'industrie de la transformation des aliments, la biotechnologie rend nos aliments meilleurs pour la santé en y ajoutant des oméga 3 et en apportant des solutions de rechange pour des éléments tels que les gras trans. Dans le secteur de l'énergie, on crée des sources renouvelables pour produire de l'énergie. La biotechnologie joue un rôle clé dans la modernisation des secteurs d'activité traditionnels et elle leur permet d'accroître leur compétitivité.
Pendant longtemps, le Canada a été considéré comme l'un des premiers pays innovateur en matière de recherche et d'exploitation des possibilités en biotechnologie.Tous les pays du monde s'efforcent maintenant de nous rattraper et de surpasser nos réalisations. Des pays qui étaient il y a quelques années seulement considérés « en voie de développement » ont pris leur envol pour saisir les possibilités offertes par la biotechnologie. La Chine dispose de 200 programmes gouvernementaux comparables à ceux des IRSC et de Génome Canada. Ces programmes emploient 20 000 chercheurs. La Malaisie a créé un programme d'incitation fiscale à l'intention des entreprises de recherche qui leur offre une exonération totale d'impôt pendant 10 ans. La Corée du Sud a lancé un projet d'investissement de 60 milliards de dollars dans son infrastructure de recherche et de développement.
Nous ne pouvons pas nous permettre de faire preuve de suffisance en ce qui concerne notre compétitivité et notre capacité d'attirer l'attention. Voilà pourquoi nous avons axé nos efforts sur la modernisation et l'amélioration du programme RS & DE en vue d'accroître notre compétitivité.
Nous formons une industrie fortement axée sur la recherche. L'industrie de la biotechnologie représente plus de 12 p. 100 de l'ensemble des dépenses intérieures en recherche et développement des entreprises au Canada. Les autres pays jalousent ces activités. En fait, plus de 30 autres pays ont intégré à leur régime fiscal des mesures pour favoriser l'investissement dans la recherche. Le gouvernement canadien doit montrer au monde entier qu'il ne plaisante pas lorsqu'il affirme vouloir rendre notre économie plus concurrentielle à l'échelle mondiale. En termes clairs, assurons-nous d'avoir des mesures incitatives qui nous permettent d'atteindre nos objectifs.
Nous recommandons que deux changements soient apportés au programme de crédit fiscal visant la recherche scientifique et le développement expérimental : premièrement, supprimer les restrictions imposées aux sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) et deuxièmement, augmenter à 10 millions de dollars la limite des dépenses qui avait été établie à 2 millions de dollars en 1985.
Permettez-moi de vous donner plus de détails sur ces recommandations.
À l'heure actuelle, le critère qui restreint l'admissibilité au remboursement aux SPCC va à l'encontre des objectifs initiaux du programme RS & DE, à savoir d'augmenter la capacité dans ces secteurs au Canada. Nos prévisions pour le secteur canadien des sciences de la vie publiées plus tôt cette année indiquent que plus de 40 p. 100 des entreprises du secteur chercheront à obtenir au-delà de 20 millions de dollars lors de leur prochaine étape de financement. Le marché des capitaux au Canada est trop modeste et trop craintif pour fournir directement cette aide. C'est pourquoi ces entreprises s'intéressent à d'autres formes de financement, en faisant appel public à l'épargne ou en recherchant des investisseurs étrangers. Ces entreprises perdent alors leur statut de SPCC et par le fait même, leur droit aux crédits d'impôt à l'investissement remboursable. Ce qui est ironique, c'est que quand ces sociétés obtiennent finalement le capital dont elles ont besoin, elles n'ont plus droit aux mesures qui leur permettraient d'éviter la fuite d'emplois au profit de l'étranger.
Notre deuxième recommandation porte sur la limite des dépenses. Comme je l'ai dit plus tôt, la limite des dépenses pour les crédits d'impôt remboursables a été établie à 2 millions de dollars en 1985. Cette limite ne reflète pas adéquatement les coûts de la recherche d'aujourd'hui, c'est-à-dire 20 ans plus tard. Nous demandons donc une augmentation de la limite, pour prendre en compte l'inflation et les autres coûts de recherche pour qu'elle atteigne 10 millions de dollars.
En guise de conclusion, le Canada peut offrir mieux au monde qu'un système d'imposition enraciné dans le modèle économique des années 1980. Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux.
Merci.
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Bonjour, mesdames et messieurs. Je suis William Curran, directeur de la bibliothèque de l'Université Concordia à Montréal. Je représente ce matin l'Association des bibliothèques de recherche du Canada.
[Traduction]
Je désire remercier le comité de m'avoir donné cette occasion de soulever des questions importantes pas seulement pour les bibliothèques de recherche, mais également pour les objectifs que s'est donnés le gouvernement en matière de compétitivité et d'équité.
L'Association des bibliothèques de recherche du Canada, l'ABRC, remercie le gouvernement du Canada de continuer à mettre l'accent sur la recherche et sur les infrastructures liées à la recherche. Le gouvernement est conscient du fait que pour que le Canada tire son épingle du jeu dans l'économie mondiale, il faut investir dans le secteur de l'éducation, soutenir les réseaux de transmission des connaissances et aider les Canadiens à s'adapter aux nouvelles technologies.
Pour tirer pleinement profit de ces investissements, notre association propose que le système fiscal soit modifié afin de permettre un meilleur accès aux documents de recherche et de promouvoir le développement d'une main-d'oeuvre compétente et qualifiée par le biais de l'apprentissage en ligne.
Le Canada évolue vers une cyberéconomie fondée sur le savoir. C'est pourquoi il devient urgent de créer des réseaux pancanadiens de ressources didactiques en ligne de grande qualité. Il est important de répondre à la demande croissante d'éducation, d'instruction et de formation en ligne et d'accroître la compétitivité du Canada à l'échelle internationale.
Dans les institutions canadiennes, le recours à l'apprentissage en ligne, ou à l'apprentissage fondé sur la technologie, a augmenté de 30 p. 100, ce n'est pas rien, au cours des cinq dernières années. Les bibliothèques ont bien évidemment suivi la tendance. En effet, les bibliothécaires universitaires, le corps professoral et le personnel fournissent un accès direct à des milliers de revues en ligne et bases de données et intègrent de plus en plus le développement des cursus, les ressources bibliothécaires électroniques et les technologies d'apprentissage dans leurs cours en ligne.
Dans le document Avantage Canada, le gouvernement du Canada dit comprendre qu'à long terme le succès de l'économie nationale dépend de la compétence et de la créativité des Canadiens. Dans ce contexte, l'éducation permanente est essentielle pour permettre aux gens d'acquérir les compétences nécessaires et de mettre à niveau leur profil personnel. L'apprentissage en ligne est une façon dynamique d'acquérir ces compétences. Grâce à sa technologie, il est possible de distribuer des documents didactiques de grande qualité et d'y avoir accès en tout temps et à partir de n'importe quel endroit.
Notre association prône la mise en place de crédits fiscaux par le gouvernement pour inciter les citoyens à continuer leurs études par voie électronique. Pour que tous les Canadiens aient accès à l'apprentissage en ligne, le gouvernement doit également continuer à soutenir les initiatives comme CANARIE, une société à but non lucratif qui gère CA*net, un réseau de recherche sophistiqué à large bande qui rassemble les universités canadiennes, les hôpitaux de recherche et des installations scientifiques étrangères. Dans le budget de 2007, on prévoit de financer CANARIE pour que la société puisse maintenir nos réseaux CA*net pendant cinq ans encore. Notre association est ravie que le gouvernement ait investi dans ce réseau canadien de première qualité offrant des ressources didactiques répondant aux besoins de tous les apprenants au pays.
Notre association appuie la position prise par l'Association des universités et collèges du Canada, selon laquelle le gouvernement doit continuer à investir dans la recherche universitaire de façon équilibrée, c'est-à-dire accordant la même importante à la recherche fondamentale, au capital humain, aux infrastructures à la fine pointe de la technologie et aux coûts indirects de la recherche. Les bibliothèques de recherche canadiennes profitent du Programme des coûts indirects. Les fonds sont utilisés pour avoir accès aux ressources nécessaires à tout chercheur, peu importe son domaine.
Auparavant, grâce au programme visant les coûts indirects, environ 25 p. 100 de toutes les bourses de recherche accordées par les universités étaient couvertes. Comme des sommes plus importantes ont été débloquées dans le budget de 2006 et 2007, le taux moyen de remboursement a augmenté. Par contre, pour que les universités canadiennes puissent concurrencer les universités étrangères, il faudrait que le taux de remboursement atteigne les 40 p. 100. Notre association exhorte le gouvernement à continuer d'accroître ses investissements consacrés au Programme des coûts indirects.
En matière d'équité fiscale, le gouvernement pourrait apporter une petite modification au régime fiscal, permettant ainsi à la communauté de chercheurs canadienne d'accroître sa compétitivité. À l'heure actuelle, les bibliothèques universitaires ont droit à un remboursement de la TPS s'appliquant aux ouvrages imprimés et aux abonnements aux magazines et aux périodiques contenant moins de 5 p. 100 de publicité. Mais il faut savoir que les publications de recherche de haut niveau sont maintenant en grande majorité distribuées en format électronique. En raison de la définition de ces publications de recherche de haut niveau à l'alinéa 259(1) de la Loi sur la taxe d'accise, on ne peut demander de remboursement pour les documents en format électronique. Il est difficile de justifier cette différence de traitement. Les fonds qui pourraient être libérés pourraient servir à l'acquisition de ressources supplémentaires, ce qui irait dans le sens de l'objectif visé par le gouvernement relativement à la main-d'oeuvre qualifiée et compétente. Le gouvernement pourrait assurer l'équité en matière fiscale en accordant le remboursement de la TPS payée à l'achat de publications de haut niveau en format électronique, comme c'est le cas à l'heure actuelle pour les publications imprimées.
Dans le cadre des deux derniers budgets, le gouvernement a démontré qu'il a l'intention de créer de nouveaux débouchés pour que les Canadiens aient un meilleur avenir. Dans son document Avantage Canada, le gouvernement a indiqué qu'en créant ces choix, il offrait aux Canadiens différentes options éducatives qui leur permettraient de s'épanouir dans l'économie du savoir.
Le gouvernement du Canada consacre une partie de ses recettes fiscales à la mise en place de l'infrastructure qui contribue à la qualité de vie dont nous jouissons ici au Canada. Je vais faire valoir aujourd'hui la nécessité d'investir dans un aspect de notre infrastructure qui est capital tant pour la science que pour l'industrie.
Depuis que j'ai écrit mon mémoire, au mois d'août, les événements se sont bousculés. La crise de l'approvisionnement en isotopes médicaux, et particulièrement le moly-99, fait ressortir le rôle crucial que joue le réacteur NRU depuis au moins vingt ans. La fermeture du réacteur, pour des raisons d'entretien, qui a précipité cette crise souligne l'urgence de remplacer le réacteur.
Bien que le réacteur NRU date de cinquante ans, il produit entre la moitié et les deux-tiers de tous les isotopes médicaux utilisés dans le monde. La conception innovatrice et flexible du NRU lui a permis de dominer un secteur qui a été inventé par des Canadiens et qui existait à peine au moment de la construction du réacteur.
Un nouveau réacteur de recherche fournira des isotopes médicaux, permettra la mise au point de matériaux de pointe et la réalisation de recherches poussées en génie, tout en permettant d'amasser une base solide de connaissances en vue de la mise au point de la prochaine génération de réacteurs de puissance. C'est une question nationale qui dépasse le mandat d'un ministère ou d'une agence en particulier. Elle touche à la science, à l'énergie, à la santé, à l'environnement, aux relations internationales et à l'éducation. C'est une partie fondamentale de l'infrastructure dont le Canada doit se doter pour favoriser l'essor des sciences et de l'industrie. C'est aussi l'occasion pour le gouvernement de faire preuve de vision et de leadership.
Je crois que nous sommes à la croisée des chemins dans le domaine de la recherche sur les neutrons. D'importants changements sont sur le point de survenir dans le domaine des sciences et de la technologie et nous avons la possibilité de nous positionner à l'avant-garde, suivant ainsi les traces de ceux qui ont conçu et construit le réacteur NRU.
La génération IV est un projet de collaboration internationale visant à mettre au point des cycles de combustible avancés et à concevoir des réacteurs tout à fait nouveaux pour accroître et peut-être même centupler notre consommation de combustible nucléaire. Les réserves d'uranium confirmées en Saskatchewan seront épuisées dans 60 ans si nous continuons à les utiliser de la même façon qu'à l'heure actuelle, mais un système de génération IV leur permettrait de répondre à nos besoins en électricité pour des milliers d'années. Un réacteur de recherche souple pourrait nous donner un milieu d'essai essentiel pour la mise au point d'éléments et de matériaux combustibles qui seraient capables de résister aux conditions extrêmes que l'on trouve au coeur d'un réacteur de génération IV. Nous avons été des chefs de file mondiaux avec le réacteur CANDU et nous pouvons le demeurer avec la génération IV.
Nous dominons déjà l'approvisionnement mondial de cobalt-60 et de moly-99, substances qui permettent d'offrir un traitement à environ 20 millions de patients par année grâce aux isotopes dérivés du réacteur canadien. On met constamment au point des nouveaux composés et isotopes conçus pour des traitements et des diagnostics plus précis. Nous avons inventé l'utilisation des isotopes médicaux, mais nous devons continuer à innover pour créer de nouveaux marchés et mettre au point de nouveaux produits. Un réacteur de recherche polyvalent, capable à la fois de produire les produits actuels et d'en mettre au point de nouveaux nous permettra de nous maintenir à l'avant-garde de ce domaine crucial.
Ce sont des Canadiens qui travaillaient avec le réacteur NRU qui ont jeté les bases de la recherche sur les faisceaux de neutrons. Le spectromètre à trois axes, qui a valu au professeur Brockhouse le prix Nobel en 1994, et le scanner de stress utilisé en génie ont tous deux été inventés au réacteur NRU et se trouvent désormais dans tous les centres de recherche sur les faisceaux de neutrons au monde. Les Canadiens sont à l'avant-garde dans de nouveaux domaines, utilisant des neutrons froids pour étudier les systèmes biologiques, utilisant la réflectométrie pour analyser la corrosion et des codages biocompatibles pour des implants médicaux; ils ont mis au point l'holographie à neutron pour étudier la structure des protéines dans leur état fonctionnel inné. Un imposant centre ultra-perfectionné est indispensable pour que cette recherche se poursuive et pour que cela se fasse au Canada.
Bien sûr, 800 millions de dollars, c'est beaucoup d'argent. La construction du CNC créera 2 500 années-personnes de travail en conception technique, 2 500 années-personnes de travail en fabrication, 4 000 années-personnes de travail de construction et d'administration, ici même au Canada, ce qui accroîtra les recettes fiscales et le nombre d'emplois au pays. Les PME qui mettront au point et produiront les éléments du réacteur verront leurs chiffres d'affaires grimper d'environ 160 millions de dollars. Elles auront une expertise technique qui aura été développée au Canada et qui nous permettra de soutenir la concurrence sur le marché mondial croissant des réacteurs nucléaires de puissance.
Le réacteur NRU a coûté 500 millions de dollars à l'époque et a permis de récupérer très largement cet investissement. Quand le CNC sera fonctionnel, le Canada aura un établissement de recherche de pointe qui lui permettra d'innover dans la conception des réacteurs, les isotopes médicaux et la recherche sur les matériaux. Des milliers de chercheurs, de scientifiques, d'ingénieurs et d'étudiants qui apporteront leurs produits et leurs idées. Ils poursuivront la longue tradition d'excellence du NRU.
Où nous mènera le CNC? Franchement, je n'en ai pas la moindre idée, mais rappelez-vous que lorsqu'on a construit le réacteur NRU, personne ne pensait au cycle de combustible avancé. On commençait à peine à adopter l'énergie nucléaire et personne ne se souciait du réchauffement climatique ni des répercussions de la surconsommation de combustible fossile sur l'environnement; et c'est pourtant dans ce contexte que nous avons élaboré et exporté des réacteurs nucléaires CANDU capables de générer de l'électricité propre et fiable partout au monde.
Grâce au CNC, le Canada conservera son rôle de chef de file dans le domaine de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, rôle qu'il a adopté en devenant le premier pays capable de construire une bombe nucléaire à ne pas le faire.
Quand on a construit le réacteur NRU, les Canadiens venaient juste d'inventer l'utilisation des isotopes médicaux. Personne n'avait jusque là entendu parler de Moly-99. Aujourd'hui, chacun de nous connaît au moins une personne qui a bénéficié d'un traitement ou d'un diagnostic effectué à l'aide d'isotopes médicaux. Le CNC permettra à la fois de produire les isotopes qui existent déjà et d'en mettre au point de nouveaux.
Quand on a construit le NRU, la plupart des matériaux et des technologies qui ont transformé notre vie n'avaient pas encore été inventés. Le premier transitoire au silicium a été mis au point un an avant l'entrée en fonction du réacteur NRU. On n'avait pas encore imaginé la possibilité de mettre au point des supraconducteurs de haute technologie. On ne savait rien des alliages à mémoire de forme aujourd'hui essentiels pour beaucoup d'implants médicaux. Le plastique n'était qu'une matière sans valeur.
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Bonjour et merci de nous avoir invités aujourd'hui.
La Ligue des femmes catholique du Canada a été fondée en 1920 et est la plus grande organisation nationale de femmes au Canada, comptant 98 000 membres dans toutes les provinces, tous les territoires et dans les forces armées. La ligue a pour but de desservir tous les citoyens et elle a souvent reçu des félicitations ainsi que des témoignages d'estime venus de la part des municipalités, du gouvernement fédéral et des provinces pour les services bénévoles fournis par ses membres partout au Canada.
Notre ligue se préoccupe essentiellement de la justice sociale, tenant compte particulièrement des besoins des membres les plus vulnérables de la société. Ses membres estiment que les lois fiscales doivent viser à assurer le bien-être de tous les citoyens canadiens. Nos lois fiscales doivent garantir la satisfaction des besoins de base de tous les citoyens, y compris un niveau de vie acceptable et un environnement durable. Elles doivent reposer sur le principe: « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Il doit y avoir un juste équilibre entre les impôts des particuliers et celui des sociétés. Il ne faut pas saigner les entreprises, mais il ne faut pas non plus leur consentir des avantages fiscaux au dépend des autres contribuables. Le gouvernement doit financer en priorité les programmes sociaux qui profitent aux citoyens et qui s'occupent des sans voix et des marginalisés plutôt que ceux qui visent seulement à enrichir les entreprises.
Dans un pays aussi riche que le Canada, la pauvreté ne devrait pas être aussi répandue qu'elle l'est, particulièrement chez les enfants, les chefs de familles monoparentales et les personnes âgées. Les prestations pour enfant ne devraient pas être imposables, pour que l'argent aille aux familles et ne soit pas récupéré par le fisc.
Nous préconisons un crédit d'impôt pour les parents qui demeurent au foyer. Cette mesure mettra plus d'argent entre les mains des parents, assurant par le fait même que leurs enfants mangent à leur faim. Malheureusement, trop de familles sont forcées de recouvrir aux banques alimentaires et aux dépôts de vêtements au Canada aujourd'hui.
Le même problème touche de plus en plus les personnes âgées. Nous nous demandons sérieusement si le supplément de revenu garanti et la pension de sécurité de la vieillesse répondent à leurs besoins. L'absence de logements abordables pour les familles à faible revenu, les personnes handicapées et beaucoup de personnes âgées est un autre problème auquel le gouvernement fédéral doit s'attaquer.
La capacité de lire et d'écrire contribue de façon importante à rompre le cycle de la pauvreté. Heureusement, les programmes d'alphabétisation offerts dans les écoles sont très bien, mais le taux d'analphabétisme demeure élevé chez les adultes, particulièrement chez les réfugiés nouvellement arrivés au Canada et chez les Autochtones. Il faut absolument instaurer des programmes d'alphabétisation pour les adultes. La capacité de lire ouvre des possibilités d'emploi, favorise l'autonomie et permet à un plus grand nombre de gens de contribuer aux recettes fiscales. Dans le même ordre d'idée, la ligue est en faveur d'une exonération d'impôt pour les manuels scolaires servant aux études post-secondaires.
La pauvreté et la maladie vont souvent main dans la main au Canada. Le régime de santé public du Canada doit être maintenu pour tout le monde. On pourrait l'améliorer en y ajoutant un programme national rentable d'assurance-médicaments. Des normes nationales en matière de soins à domicile et un crédit d'impôt pour les soignants permettraient au Canada de faire des économies sur les soins de santé à la longue. Les soins palliatifs doivent faire partie intégrante du régime de soins de santé. Des soins palliatifs de qualité ne nécessitent pas d'interventions technologiques fort coûteuses et respectent la dignité des mourants.
La deuxième question du comité a suscité quelques réserves: « Étant donné que les entreprises génèrent des emplois... et contribuent à la croissance économique du pays ». De quel genre d'emplois s'agit-il? Des emplois à plein temps comportant des avantages sociaux et un salaire décent ou des emplois à temps partiel au salaire minimum, sans le moindre avantage social? S'il s'agit de ce dernier cas, ces emplois apportent peu voire rien du tout aux Canadiens et ne font rien pour améliorer la vie familiale et la santé. La prolifération des emplois à temps partiel oblige beaucoup de travailleurs canadiens à exercer plusieurs emplois à la fois et à travailler de longues heures pour un salaire minime. La vie familiale en souffre inévitablement.
Il semble y avoir un lien entre la dégradation de l'environnement et l'essor économique. Des mesures fiscales incitant à protéger l'environnement, à réduire les gaz à effet de serre et à utiliser des énergies renouvelables profiteraient aussi bien à l'environnement qu'à l'économie du Canada. En veillant à la santé de la planète, nous assurerons un avenir viable à nos enfants.
Tout en reconnaissant l'existence de nombreux problèmes au Canada, la ligue sait que ses membres vivent à l'ère de la mondialisation et qu'ils ont des responsabilités à l'égard de leurs voisins et des autres pays. Encore une fois, par solidarité avec les exclus, la ligue demande l'allégement de la dette des pays en développement qui sont aux prises avec de nombreuses difficultés et le rétablissement du financement à l'organisme MaterCare International, par exemple. Sur la foi d'une résolution adoptée au mois d'août dernier, à l'occasion de notre 85e congrès annuel national, nous demandons au gouvernement de n'accorder d'aide financière, par exemple des avantages fiscaux, aux compagnies minières canadiennes que si elles respectent les normes internationales et canadiennes de pratique minière quand elles font affaire avec des pays en développement. Le principe de ne pas nuire devrait régir toutes les activités financières avec des pays sous-développés.
Les membres de la ligue partout au pays continueront à suivre ces dossiers de près pour veiller à ce que les membres les plus vulnérables de la société soient protégés. Nous espérons que l'issue de ces consultations prébudgétaires et leurs effets sur nos lois fiscales feront écho à ces préoccupations.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité.
Permettez-moi tout d'abord de remercier le Comité permanent des finances de nous avoir invités à présenter le point de vue de nos membres dans les divers milieux que nous représentons. L'Alliance est un organisme national sans but lucratif de service pour les arts qui défend les intérêts du très dynamique milieu des arts médiatiques. Nous représentons plus de 80 organisations de production de films, de vidéos et de nouveaux médias, et d'organismes de distribution et d'exposition dans toutes les régions du Canada. Nous desservons plus de 12 000 artistes médiatiques indépendants et travailleurs du milieu de la culture.
Je tiens tout d'abord à remercier le gouvernement fédéral d'avoir reconnu la valeur et l'importance des arts au Canada en octroyant 30 millions de dollars de plus au budget annuel de soutien des arts du Conseil des arts du Canada. C'est un premier pas encourageant vers la réalisation de plusieurs objectifs essentiels du secteur des arts et de la culture. L'Alliance tient cependant à souligner que ces 30 millions de dollars ne seront pas suffisants pour remédier aux difficultés qu'éprouvent les artistes indépendants et les petits organismes gérés par des artistes.
Pour le prouver, il suffit de voir comment les fonds supplémentaires ont été répartis pour l'exercice 2007-2008. Cette somme aura à peine suffi à répondre aux besoins des grands organismes traditionnels des arts de la scène et n'a même pas commencé à répondre aux besoins des petites organisations évoluant à l'extérieur des villes, particulièrement de celles qui soutiennent les arts médiatiques. C'est là un énorme problème, d'autant plus que aussi bien le Conseil des arts du Canada que le ministère du Patrimoine canadien ont déclaré qu'ils voulaient soutenir en priorité l'essor de la culture et de la création au 21e siècle, en investissant dans les nouvelles pratiques artistiques. Aujourd'hui, de plus en plus d'artistes se servent des arts médiatiques et mettent l'accent sur des médias comme l'électronique, Internet, la vidéo et les pratiques multidisciplinaires.
Nous exhortons le gouvernement fédéral à subventionner davantage ces différentes pratiques artistiques. Voilà pourquoi, dans notre première recommandation, nous demandons d'accroître de 100 millions de dollars le budget annuel du Conseil des arts du Canada.
Notre deuxième recommandation, maintes fois réitérée, est de faire du financement des arts une dépense législative. Les sommes consacrées à la culture doivent se répercuter dans tous les aspects de la vie des Canadiens et des Canadiennes, de la santé à l'éducation, en passant par les loisirs, la technologie et l'économie. Les organisations artistiques sont la pierre angulaire d'un secteur des arts autonome et elles offrent une multitude de services dans nos collectivités. Elles permettent notamment aux artistes d'avoir accès à de l'équipement, à des ressources et à de la formation tout en les aidant à exposer et à faire connaître leurs oeuvres. Elles contribuent à la vitalité et à la santé des collectivités.
Des programmes comme Un avenir en art favorisent la stabilité du secteur canadien des arts et de la culture. Comme ce projet de financement pluriannuel tire à sa fin, nous tenons à réitérer que ces subventions sont indispensables aux arts dans notre pays. Nous recommandons fortement au gouvernement fédéral de pérenniser le programme Un avenir en art.
Ce fonds subventionne des programmes comme Espace culturel Canada. Il faut poursuivre et accroître ce financement, car ce programme est indispensable pour aider les organisations à mettre sur pied des lieux permanents de création et de présentation d'oeuvres d'art, qu'il s'agisse de pièces de théâtre, d'expositions d'art visuel, de concerts ou de manifestations avant-gardistes d'arts médiatiques. Nous devons assurer la stabilité de nos organisations culturelles.
Le financement des arts à des effets favorables sur l'économie de bien des façons, y compris en conférant aux villes et aux villages une vitalité culturelle qui attire les entreprises vers ces centres. Ainsi, en consacrant une partie du budget fédéral à du financement législatif, le gouvernement montrerait clairement, par des investissements, sa volonté de favoriser la création artistique au Canada.
Le rapport de 2006 du Comité permanent des finances signalait que la vie artistique et culturelle d'une région est un important facteur d'attraction et de rétention des employés et des entreprises, qui sont parfois attirés vers des localités dotées de ressources artistiques et culturelles susceptibles d'accroître le bien-être, la qualité de vie, la diversité et la prospérité. Comme cette année votre comité étudiera le régime fiscal du Canada, il doit se rappeler que les entreprises et les sociétés profitent directement de la vitalité artistique et culturelle d'une collectivité.
Nous voulons que les niveaux d'impôt, les droits et les autres charges tiennent compte des avantages que les arts apportent aux sociétés, dans l'ensemble. En subventionnant des organisations d'art et des activités artistiques partout au pays, le gouvernement stimule du même coup l'activité économique tout en rehaussant la vitalité culturelle d'une collectivité.
Les organisations du domaine des arts ne dépendent pas seulement des subventions fédérales pour leur fonctionnement. Elles consacrent énormément de temps à chercher d'autres sources de financement, par exemple les commandites d'entreprises et l'aide financière de fondations. Cependant, il n'y a pas assez de mesures incitatives qui encourageraient d'éventuels donateurs à subventionner les arts et les organismes culturels.
L'Alliance des arts médiatiques indépendants presse donc le gouvernement fédéral d'instaurer une mesure fiscale qui encouragerait les dons à des organismes culturels afin de subventionner les organisations du milieu des arts et de la culture. Cette mesure fiscale devrait appuyer les milieux des arts et de la culture au Canada sans imposer un lourd fardeau au personnel de ces organismes. Elle ne devrait pas non plus limiter ou réduire le budget des organismes subventionnaires qui ont pour mandat de soutenir les arts.
Notre dernière recommandation concerne l'urgent besoin de soutenir la préservation et l'archivage des oeuvres d'art médiatiques. La préservation des films, des vidéos et des oeuvres réalisés à l'aide de nouveaux médias préoccupe grandement toutes les organisations qui ont des collections d'arts médiatiques, y compris le Musée des beaux-arts du Canada. Les oeuvres en question sont des collections d'oeuvres sonores, de vidéos et de films, parmi lesquels figurent des oeuvres expérimentales, narratives et documentaires. La grande majorité de ces oeuvres ont été subventionnées par les fonds publics et se détériorent rapidement. Il est logique d'investir des fonds publics pour les préserver.
Nous demandons donc au gouvernement fédéral de subventionner davantage le Trust pour la préservation de l'AV du Canada, le Conseil des arts du Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Canada expressément pour les aider à multiplier leurs activités de préservation, d'archivage, de catalogage et de maintien des colletions d'artistes canadiens.
Merci. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Je suis ici pour vous parler d'un problème majeur pour toutes les petites communautés de 2 000 habitants et moins dont la situation géographique les empêche d'avoir accès à un outil essentiel aujourd'hui, soit le cellulaire.
Pour occuper un territoire, un pays doit vraiment être partout et doit avoir les moyens de son temps. Aujourd'hui, avoir les moyens de son temps signifie avoir l'informatique, entre autres, le cellulaire et la communication pour les visiteurs, pour les résidents, pour les travailleurs et pour les gens qui veulent s'installer. Dans notre territoire, la MRC de Montmagny, située tout près de la frontière américaine, on n'a pas de cellulaire, on n'a pas de moyen de communication de ce type.
On a profité de la phase I grâce aux gouvernements fédéral et provincial, qui ont subventionné l'Internet. C'était la phase I. Il n'y a donc qu'un point dans le village. Cela ne s'est pas rendu chez les gens directement, mais seulement aux municipalités et aux écoles. On peut vous avoir dit que c'était partout et pour tout le monde, mais ce n'est pas vrai. C'est la municipalité et l'école, ce ne sont pas les citoyens. C'était la phase I, et nous en sommes contents, mais il y a un autre pas à franchir.
Aujourd'hui, je veux surtout parler du cellulaire. Les petites communautés font des efforts énormes pour garder les gens, les amener à s'établir chez elles, ce que beaucoup font, mais elles passent à côté des professionnels qui veulent être autonomes et travailler de la maison, parce que les outils privilégiés sont évidemment l'Internet et le cellulaire.
On a développé un parc régional, et les gens viennent de partout pour pratiquer la marche, le canot de rivière et d'autres sports. Un outil augmenterait le sentiment de sécurité, mais cet outil n'est pas là, et c'est le cellulaire. On peut être mal pris lorsqu'on chasse, lorsqu'on marche en forêt ou lorsqu'on fait du canot. Aujourd'hui, les gens ont le réflexe d'avoir un cellulaire. Quand on n'a pas cela chez soi, c'est bien dommage, mais on n'a pas de clients. C'est un mal qui n'existait pas dans le passé, mais il existe maintenant et il empêche notre développement.
On demande au gouvernement fédéral d'établir un programme qui permettra aux petites communautés de se joindre au privé. On ne demande pas des coopératives, des antennes à nous, de changer le monde et de changer les techniques. Ce n'est pas ce qu'on veut. On veut aider l'entreprise privée à s'établir dans des endroits où elle ne le ferait pas parce que ce n'est pas assez rentable. Ce n'est pas rentable et ça ne le sera pas non plus. Le volume n'est pas là. On a besoin d'un coup de pouce. On pense que le gouvernement fédéral a à coeur d'occuper son territoire. S'il ne le fait pas, les gens quittent et c'est normal.
Les gens se soucient de la sécurité. Vous le savez, ça prend un logement abordable, des services de santé, des services routiers et des communications. S'il manque un de ces éléments, les petites communautés se vident. Ça prend un minimum de services de base. Il faut avoir accès à ces services, sans quoi on perd notre monde. Les politiciens peuvent travailler et faire les discours qu'ils veulent, on ne réussira pas. C'est ce que ça prend, et le gouvernement fédéral doit nous aider, sans quoi on ne réussira pas localement. Dans la MRC, on peut être collectivement solidaires, on peut investir un peu d'argent, mais on ne peut pas vraiment créer une différence.
Aujourd'hui, je suis venu rendre service au gouvernement fédéral, bien que cela ait l'air drôle à dire. Il faut que vous occupiez votre territoire. Ça va coûter moins cher qu'un gros bateau dans le Nord et ça va permettre aux gens de demeurer chez eux.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Le Conseil national des femmes du Canada remercie le comité de lui donner l'occasion de lui présenter son mémoire. Nous présentons depuis des années un mémoire annuel à votre comité; je vais donc parler du fait que certains problèmes subsistent d'année en année.
Fondé en 1893, le Conseil national des femmes du Canada est une fédération non confessionnelle d'organismes féminins, auquel peuvent également adhérer des femmes individuelles. Il a une approche holistique et très vaste et a régulièrement présenté des mémoires au gouvernement. Quand les femmes n'étaient pas représentées et n'avaient pas encore le droit de vote, nous étions connus sous le nom de Parlement des femmes.
Nous félicitons nos soeurs de la Ligue des femmes catholiques pour l'excellent exposé qu'elles viennent de présenter. Nous sommes d'accord avec tout ce qu'elles ont dit ce matin. Vous constaterez que les femmes font front commun sur certains dossiers très fondamentaux.
En ce qui concerne le régime fiscal, notre conseil constate qu'une fois de plus, le gouvernement prévoit un important excédent de ses recettes fiscales, mais qu'il n'a augmenté que progressivement l'exemption personnelle de base de tous les contribuables, qui sera d'environ 8 800 $ dans l'avenir. Il ne s'est pas vraiment attaqué au fossé croissant entre les citoyens mieux nantis et les plus démunis. La réduction de la TPS, qui est une taxe à la consommation, profite davantage aux gens à revenu élevé, car seulement les besoins les plus essentiels — la nourriture et les vêtements pour enfants — sont exemptés de cette taxe. Le Conseil souhaite que l'exemption personnelle de base soit portée à 15 000 $ par année.
Nous rappelons au gouvernement que nos peuples autochtones continuent à vivre dans des conditions déplorables. On ne répond toujours pas à leurs besoins en matière de logement, de soins de santé et d'éducation. Nous invitons le gouvernement à rétablir les accords de Kelowna. Il est inacceptable dans un pays aussi riche que le Canada que les négociations s'éternisent alors que les enfants autochtones vivent dans des conditions dignes du tiers monde.
D'après des rapports parus récemment, un enfant qui a grandi dans la pauvreté est plus susceptible d'être malade pendant sa vie adulte, ce qui coûtera beaucoup plus cher à notre régime de soins de santé payé par les contribuables.
Nous réitérons par ailleurs notre appui à la Loi canadienne sur la santé. Nous ne voulons pas d'un système de santé à deux vitesses, mais bien d'un régime à payeur unique et à niveau unique.
Par ailleurs, le Conseil presse le gouvernement de rétablir les accords relatifs à la petite enfance et aux garderies. En tant qu'État signataire de la Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant, le Canada a l'obligation de faciliter la création de tels programmes pour tous les enfants, peu importe le revenu de leurs parents.
Sur le plan de la sécurité sociale, le Conseil est un partisan convaincu du maintien du registre des armes à feu. Nous invitons également le gouvernement à soutenir de façon plus stable et plus importante une approche globale visant à atténuer les causes et les effets de la violence faite aux femmes et aux enfants au Canada.
Sur le front de l'environnement, le Conseil a demandé la mise sur pied de programmes conçus pour aider et encourager chaque citoyen à réduire la pollution de l'eau et la pollution atmosphérique. Nous savons que les Canadiens sont, par habitant, les plus grands producteurs de gaz à effet de serre au monde. Nous estimons que des mesures énergiques s'imposent et que le gouvernement doit fixer des objectifs fermes à tous les intervenants et à tous les acteurs.
Par ailleurs, l'équité salariale nous préoccupe vivement. Le Canada n'a pas encore agi pour traduire dans les faits l'engagement qu'il a pris en signant la Convention de l'ONU sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Or, les statistiques nous disent que les femmes gagnent encore 0,72 $ contre 1,00 $ pour les hommes pour un travail équivalent.
La question de l'équité salariale est liée à celle des congés de maternité payés. Le Conseil rappelle au gouvernement que les travailleuses autonomes et les femmes qui occupent un emploi saisonnier ou à temps partiel n'ont pas accès à ces congés. Cela les empêche d'accéder à la parité salariale.
La reconnaissance du travail non rémunéré dans le système de comptabilité national touche également toute la question de l'équité salariale. Le Conseil déplore la non-reconnaissance de la valeur économique du travail non rémunéré et souvent non comptabilisé, travail qui est essentiellement fait par des femmes, dans le produit intérieur brut. C'est une grave lacune. Les travailleuses à temps partiel doivent avoir droit à des avantages sociaux calculés au prorata des heures travaillées.
Permettez-moi d'attirer votre attention tout particulièrement sur la question de la justice. Nous faisons partie d'un groupe de partenaires qui étudie la façon dont le système de justice fédérale du Canada traite les femmes. Nous réitérons notre appui à l'égard de la recommandation formulée par ce groupe qu'un mécanisme de surveillance externe et indépendant soit instauré pour les établissements correctionnels fédéraux pour les femmes. Par ailleurs, bien que l'on dénombre moins de 500 femmes détenues dans les établissements fédéraux, près de 50 p. 100 d'entre elles sont d'ascendance autochtone, ce qui dénote l'existence de racisme dans notre société.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Merci à ceux qui ont fait des exposés. Bienvenue à Montréal. Je sais que certains d'entre vous ne sont pas de Montréal, alors je vous souhaite la bienvenue. Je vous remercie tous d'être venus. C'est bien d'avoir un groupe diversifié, car cela nous donne l'occasion d'avoir un débat.
[Français]
Monsieur Thibaudeau, je suis d'accord sur ce que vous dites. On a le même problème dans notre caucus au niveau national, en Nouvelle-Écosse, en Ontario et dans des endroits comme ceux-là.
J'ai une question assez brève à vous poser. Le financement que vous avez reçu pour la première phrase, donc pour le service dans les écoles, de quel programme, de quel ministère vient-il? N'est-ce pas d'Industrie Canada?
Je voudrais remercier Mme Noble ainsi que Mme Dorner et Mme Laidlaw-Sly. Je pense que nous pouvons être d'accord avec bon nombre des observations que vous avez faites, et c'est le cas particulièrement de notre parti. Nous investissons de l'argent dans le Conseil des arts du Canada et je pense que nous leur avions promis des fonds additionnels, mais que nous avons un peu de retard. Vous demandez 100 millions de dollars pour le conseil, et je pense que ces fonds sont nécessaires.
Madame Noble, la question que je vous pose est la suivante. Dans votre mémoire, vous parlez des allégements fiscaux qui sont accordés aux sociétés. Pouvez-vous nous donner un exemple précis? Nous aimerions savoir ce qui vous pose un problème exactement; quels allégements fiscaux le gouvernement du Canada accorde-il aux sociétés qui ne devraient pas en recevoir?
Vous pouvez y réfléchir. Si vous avez la réponse maintenant, très bien, mais si vous ne l'avez pas, vous pouvez la faire parvenir à la greffière.
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Merci, monsieur le président. Merci à tous ceux qui se joignent à nous à Montréal.
Puisque c'est notre dernière journée de consultation, j'en profite pour remercier le personnel du comité qui nous a assisté pendant toute la semaine, que ce soit les personnes autour de la table, les interprètes ou ceux qui sont responsables de la logistique. Ils ont fait un travail formidable, ce qui nous a permis d'aller partout au Canada et au Québec pour rencontrer les gens et avoir un meilleur portrait de la réalité qu'ils vivent.
L'exemple de M. Thibaudeau est assez marquant, intéressant et concret. Je suis assez interpellé, parce que mes parents vivent en retrait de Saint-Donat, en forêt, où il y a une grosse montagne en arrière. Quand je vais voir mon père, il ne manque jamais de me dire qu'il est « tanné » d'Internet à basse vitesse et que pour faire fonctionner son cellulaire, il doit se placer sur le bord de la fenêtre, sur le bout des pieds en souriant et sans tourner la tête.
Dans une large mesure, les gens sont confrontés à des problèmes concrets. J'ai aussi aimé le parallèle que vous avez fait sur l'occupation du territoire. Comme il s'agissait d'une idée qui m'était venue spontanément, j'ai souri quand vous avez parlé des bateaux qu'on achète pour protéger notre souveraineté dans l'Arctique, alors qu'on doit occuper ce territoire sur lequel des gens vivent et les maintenir sur place.
Votre mémoire ne contient pas de demandes précises et concrètes. Il faut nous aider à faire des recommandations dans le rapport qu'on présentera à la Chambre. On espère que le ministre y jettera un coup d'oeil. Que voulez-vous que nous disions dans ce rapport? Faut-il créer un programme de subventions, de crédits d'impôt ou d'incitatifs? Que voulez-vous qu'on fasse?
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Merci beaucoup. Je vais continuer avec Mme Laidlaw-Sly.
À la recommandation C de votre mémoire, vous parlez de garde d'enfants. J'aimerais que le comité revienne sur les mesures qui ont été mises en place, dont la fameuse Prestation universelle pour la garde d'enfants, en vertu de laquelle on accorde 100 $ par mois par enfant de moins de 6 ans. Toutefois, cette prestation est imposée sur le plus petit revenu, et on m'a souvent dit que c'était un peu ridicule.
Même si le revenu familial est très élevé, par exemple dans le cas d'un député qui gagne 150 000 $ mais dont la conjointe ne travaille pas, l'impôt sur cette prestation sera de 0 $. Par ailleurs, une femme monoparentale qui gagne 30 000 $ devra payer plusieurs centaines de dollars sur ce 1 200 $. Cela me renverse. Pourtant, nous avions suggéré au gouvernement d'imposer ce montant sur le revenu familial, à tout le moins, et non sur le plus petit revenu.
Est-ce un problème auquel les gens de votre milieu sont confrontés? Qu'en pensent les membres de votre conseil?
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Comme je l'ai dit à Mme Laidlaw-Sly, l'objectif est le même. Je peux vous assurer que je serai toujours là pour aider un sans-abri, quelqu'un qui se trouve dans une situation vraiment difficile ou même une personne handicapée. Cependant, le chemin pour y parvenir peut être différent.
En tant que gouvernement, la principale priorité est de créer un environnement favorable aux entreprises. Il y a le contexte international. On sait parfaitement que la Chine fait des pressions en offrant de la main-d'oeuvre à très bas prix et à des conditions qu'on ne peut pas offrir. Lorsque le salaire journalier y est de 1 $, personne ne peut suivre la Chine.
Je vais vous donner un exemple. GlaxoSmithKline, une compagnie européenne qui s'est installée dans mon comté, a dépensé 1,2 milliard de dollars parce qu'elle a trouvé ce dont elle avait besoin; elle a créé 1 000 emplois. Le but recherché est de proposer des mesures fiscales permettant à des grandes entreprises de faire non seulement des investissements majeurs, mais de créer des emplois de qualité.
Je pense que c'est vous qui avez parlé d'emplois à temps partiel mal rémunérés. Lorsque le taux d'imposition fait en sorte que le Canada devient compétitif sur l'ensemble de son territoire, ce sont tous les Canadiens de toutes les classes qui en profitent, tant ceux qui n'ont pas un niveau de scolarité élevé que ceux qui ont fait des études supérieures ou qui ont plus de facilité. La réduction des impôts ne vise pas à enrichir les propriétaires, mais à rendre le territoire canadien intéressant pour un investissement étranger.
Vous avez également dit qu'on devrait investir plus dans l'environnement. Le Canada a investi 9,1 milliards de dollars dans l'environnement. Il est un des pays qui a fait le plus à ce chapitre. Je peux vous garantir que les objectifs de réduction de 20 p. 100 pour l'an 2020 sont contraignants et réduiront de 20 p. 100 d'ici 2020 les gaz à effet de serre du Canada.
Mme Catharine Laidlaw-Sly a également parlé du registre des armes à feu. Sur les 498 meurtres commis à l'aide d'une arme à feu, trois ont été commis avec des armes enregistrées, ce qui signifie que les 495 autres l'ont été avec des armes illégales. J'inviterais également mes collègues du Bloc et libéraux à travailler avec nous de manière plus harmonieuse pour créer une série de lois qui imposeront des peines minimales aux personnes auront commettent des actes avec des armes à feu.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureuse que vous soyez tous ici en tant que témoins. Je suis également très heureuse d'être parmi vous ce matin.
On s'entend tous pour dire que le gouvernement fédéral a d'énormes surplus budgétaires. Paradoxalement, on sait que certains secteurs de plusieurs régions sont en crise, notamment les secteurs manufacturier, de la foresterie et de l'agriculture. Les crédits d'impôt aux entreprises sont peut-être une bonne chose, mais seules celles qui font d'énormes profits en bénéficieront. On sait que plusieurs d'entre elles ne profiteront pas de ces allégements fiscaux.
Plutôt que d'accorder la priorité aux baisses d'impôt qui profiteront aux riches entreprises et de réduire le taux de la TPS, le gouvernement aurait dû réinvestir les énormes surplus dans le financement des infrastructures et dans les secteurs de l'éducation et de la santé.
Je sais que la hausse de la valeur du dollar canadien a nui grandement à la compétitivité, surtout à celle du secteur manufacturier. J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet.
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Monsieur le président, membres du comité, au nom de Bioniche Life Sciences, je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de prendre la parole devant vous.
Bioniche Life Sciences est une société pharmaceutique novatrice, établie à Belleville, en Ontario. Notre mandat est d'innover et d'améliorer la qualité de la vie. Nous sommes une société cotée en bourse et nous investissons massivement dans la recherche et le développement. Nous employons actuellement 200 personnes dans des postes hautement spécialisés, dans le domaine des sciences et de la recherche.
Je suis ici pour vous parler d'un vaccin contre la bactérie E. coli O157:H7, une bactérie mortelle qui continue de toucher des Canadiens et des consommateurs partout dans le monde. La maladie causée par cette bactérie a été appelée au début « la maladie du hamburger », lorsqu'une flambée de cette infection avait été associée à de la viande de hamburger insuffisamment cuite. Il est difficile de croire que l'on a identifié pour la première fois la cause de cette maladie il y a 25 ans, et pourtant la viande de hamburger continue de faire l'objet d'importants rappels. Cette bactérie peut également être présente dans les fruits et légumes frais, et vous vous rappellerez peut-être de la contamination causée par des épinards en 2006.
Cependant, le cas qui a attiré le plus d'attention est l'épidémie tragique qui a frappé la ville de Walkerton, en Ontario, en 2000. Des milliers de personnes sont tombées malades, sept sont mortes et vingt-sept ne retrouveront jamais une santé normale, à cause de cette bactérie. À l'époque, tous les ordres de gouvernement ont juré de faire en sorte que des tragédies comme celles de Walkerton ne se reproduisent plus jamais.
Ce vaccin a reçu un prix international, et est une véritable réussite pancanadienne grâce au financement de la R-D provenant du gouvernement du Canada. La découverte initiale: Université de la Colombie-Britannique. La mise à l'échelle: le Conseil de recherche de l'Alberta. La mise à l'essai: la VIDO de l'Université de la Saskatchewan. La commercialisation: Bioniche Ontario. Le groupe de recherche Bioniche est établi au Québec, et nous envisageons une usine supplémentaire de fabrication à l'Île-du-Prince-Édouard.
Les ruminants, en particulier les bovins, sont les principaux porteurs de la bactérie E. coli parce que ces animaux n'ont pas de récepteur pour la toxine de la bactérie. Par conséquent, cette souche mortelle de bactérie vit à l'intérieur de l'intestin des bovins sans les affecter, et est évacuée régulièrement dans leur fumier. Cette bactérie cause une diarrhée ordinaire chez la plupart des personnes qui y sont exposées. Cependant, dans environ 10 à 15 p. 100 des cas, elle entraîne une hémorragie intestinale ainsi qu'une diarrhée grave et sanglante et dans 5 à 10 p. 100 de ces cas résulte en une insuffisance rénale ou un décès.
Un risque insidieux sans doute plus inquiétant, c'est que cette bactérie E. coli, lorsqu'elle est présente dans l'eau, peut s'infiltrer par les racines et se retrouver à l'intérieur de légumes frais comme les épinards et la laitue. Les consommateurs ne devraient pas avoir à craindre d'être contaminés par des légumes frais.
Bien que ce vaccin novateur pourrait être facilement qualifié de vaccin de mesure de santé publique, puisqu'il réduit le risque pour la santé publique, il n'est pas administré à la population mais plutôt et de façon plus stratégique, aux bovins. Ainsi, le vaccin permet d'éliminer à la source la souche de E. coli qui contamine l'environnement, les aliments et l'eau.
Cette percée majeure ne pouvait arriver à un meilleur moment. Tout récemment, l'ACIA a rappelé de nombreux produits du boeuf, et immédiatement auparavant, les États-Unis ont rappelé 22,7 millions de livres de hamburger reliées au boeuf canadien. Inutile de dire que cela a attiré l'attention du Département américain de l'agriculture, et la publicité négative qui a suivi a porté un autre coup à l'industrie canadienne du boeuf, qui a peine encore à se remettre d'une épidémie de maladie de la vache folle.
Selon un rapport économique indépendant, la vaccination de la totalité du troupeau national du Canada permettrait un rendement de l'investissement de deux pour un et des économies de 63 millions de dollars — une réduction de 30 millions des coûts des soins de santé et une économie de 33 millions pour l'économie agricole. À l'heure actuelle, le Canada est le seul pays au monde où les instances de réglementation ont accordé aux éleveurs de bovins l'accès à un vaccin contre E. coli O157:H7. On pourrait s'attendre à ce que les éleveurs de bovins s'empressent de vacciner leurs bêtes. Or, ce n'est pas si simple, d'où cette présentation.
Les éleveurs de bovins ne reçoivent aucun avantage direct de l'argent qu'ils dépensent pour vacciner leurs animaux. Contrairement aux vaccins destinés à protéger la santé des animaux, ce vaccin ne présente aucun avantage pour les bovins. Les éleveurs de bovins canadiens sont prêts à administrer le vaccin, mais ils ne peuvent pas se permettre la dépense encourue sans le bénéfice d'une augmentation compensatrice de leur revenu. Un programme du gouvernement du Canada qui encouragerait l'adoption du vaccin contre E. coli O157:H7 sur une période de trois ans indiquerait la voie à suivre au secteur agricole, utiliserait l'innovation au profit de la santé publique et ferait du Canada un chef de file mondial en matière de salubrité des aliments. L'objectif ultime de ce programme serait de vacciner l'ensemble du cheptel national d'ici 2010.
Je demande au comité de recommander que 50 millions de dollars soient alloués dans le prochain budget fédéral à des mesures visant à faciliter l'adoption d'un programme de vaccination des bovins sur trois ans. Après trois ans, on s'attend à ce que les avantages de l'inoculation des bovins contre E. coli soient évidents et justifient la continuation en fonction des forces normales du marché.
En résumé, le Canada dispose d'un vaccin qui représente à la fois une première mondiale et un excellent exemple d'innovation. L'adoption de ce vaccin à grande échelle fera du Canada un chef de file mondial en matière de salubrité des aliments et fournira une aide salutaire au secteur agricole et particulièrement à l'élevage bovin. Elle permettra également de maintenir la confiance des consommateurs envers les produits agricoles canadiens et d'améliorer la santé publique.
Je vous remercie. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs. Je me nomme Sam Barone. Je suis président et chef de la direction de l'Association du transport aérien du Canada, organisme qui représente l'aviation commerciale au Canada.
[Traduction]
Avant de faire ma présentation, monsieur le président, je tiens à m'excuser de ne pas avoir de copies traduites de mes remarques. Nous les mettrons à votre disposition le plus tôt possible.
Aujourd'hui, nous parlons d'un système qui est effectivement impressionnant et important, c'est-à-dire le système aérien commercial. Chaque jour, nos membres, qui représentent des compagnies aussi diverses qu'Air Canada, WestJet, Air Transat, ainsi que des transporteurs régionaux comme Air Québec et First Air, assurent la liaison entre des dizaines de milliers de Canadiens et leurs produits de même qu'avec le reste du monde. Plus simplement, l'aviation commerciale est un élément indispensable de chaque secteur de l'économie canadienne, en particulier le voyage, le tourisme et le commerce.
Comme vous pouvez l'imaginer, l'industrie de l'aviation commerciale du Canada accueille très favorablement ce thème de la prospérité dans la mesure où notre industrie est pénalisée par un régime fiscal extrêmement dissuasif, qui cible une industrie en particulier. Ce régime limite les investissements dans de nouveaux services et des options équitables pour les Canadiens. Au lieu d'adopter des politiques visant à encourager de tels investissements, l'industrie de l'aviation du pays et nos passagers se voient obligés de payer des taxes supplémentaires sur les intrants qui privent d'environ un demi-milliard de dollars par année notre secteur et le reste de l'économie canadienne.
Le régime de loyer des aéroports est l'exemple le plus flagrant d'une politique qui consiste à économiser un dollar pour en dépenser mille. Chaque année, le gouvernement du Canada perçoit entre 200 millions et 300 millions de dollars en loyer de la part d'administrations aéroportuaires à but non lucratif simplement pour disposer des installations qu'elles ont entièrement construites et payées sur les terres de la Couronne.
N'oublions pas que le gouvernement du Canada a transféré le contrôle de ces actifs aux administrations locales au cours des années 1990 comme mesure de lutte contre le déficit. Auparavant, Transports Canada perdait des millions de dollars par année pour administrer ces aéroports et n'avait pas les moyens financiers d'investir dans des améliorations. D'un seul coup, Transports Canada a transféré la responsabilité complète des aéroports et des employés à ces administrations locales et s'est déchargé de sa responsabilité financière, tout en se garantissant une source perpétuelle de revenus. La valeur collective de ces aéroports s'élevait à plus de 295 millions de dollars au moment où ils ont été cédés, et ils ont rapporté plus de 2 milliards de dollars en loyer à l'État. À lui seul, l'aéroport de Toronto a versé plus d'un milliard de dollars en loyer.
Nous considérons qu'il faudrait absolument éliminer complètement la politique de loyer des aéroports. Le Canada se joint au Pérou et à l'Équateur en tant que seul pays développé ayant un régime de loyer des aéroports. À tout le moins, nous pensons que le comité devrait recommander immédiatement que la formule de loyer utilisée pour calculer les paiements à l'État n'inclue pas les coûts de service de la dette.
Le droit pour la sécurité des passagers aériens représente un autre élément critique de la politique d'imposition qui mérite d'être revu. Certains ne seront peut-être pas d'accord avec moi que ce droit constitue une taxe, puisqu'un service est fourni en retour, mais je ferais humblement valoir que nos passagers ne reçoivent pas en fait un service unique dont ils sont les seuls à bénéficier. En fait, la sécurité aérienne est de toute évidence dans l'intérêt du pays tout entier. La protection de notre espace aérien contre toute menace, interne ou externe, est un élément indispensable de tout plan général de sécurité nationale.
Selon les états financiers vérifiés qui ont été rendus publics par le ministère des Finances l'été dernier, le droit pour la sécurité des passagers aériens fait état d'un excédent des recettes par rapport aux dépenses de 80 millions de dollars. Depuis la mise en place de ce droit en 2002, nous calculons que le gouvernement fédéral a recueilli environ 200 millions de dollars en recettes excédentaires grâce à ce droit, argent qui a été utilisé par l'ACSTA pour assurer des services de filtrage de sécurité. Il s'agit tout simplement d'une taxe excessive. Elle est injuste envers nos passagers et nos expéditeurs et il faut y mettre fin.
Le dernier élément de la politique d'imposition visant particulièrement notre industrie, et qu'il faudrait revoir, c'est la taxe d'accise fédérale sur le carburant. Cette surtaxe adoptée au départ dans les années 1980 comme mesure temporaire de lutte contre le déficit, impose une taxe de 4 ¢ le litre sur le carburant aviation, en plus des autres taxes similaires imposées par les provinces d'un bout à l'autre du pays. Ce taux est pratiquement quatre fois plus élevé que le taux en vigueur aux États-Unis, notre partenaire bilatéral le plus important dans les secteurs de l'aviation, où la taxe est de 4 ¢ le gallon ou de 1¢ le litre. Nous calculons que l'année dernière, le gouvernement du Canada a recueilli plus de 100 millions de dollars grâce à cette taxe, et comme le prix du carburant atteint presque 100 $ le baril, il s'agit d'une taxe effectivement très régressive.
Compte tenu de toutes les taxes qui visent particulièrement notre secteur — les loyers, le droit pour la sécurité, et la taxe d'accise sur le carburant —, nous proposons que le comité pose une question fondamentale: le gouvernement devrait-il imposer une taxe sur les intrants de l'activité économique, comme il le fait à l'heure actuelle dans le secteur de l'aviation, ou devrait-il plutôt contribuer à abaisser les coûts de l'activité économique afin d'encourager une industrie concurrentielle et saine, qui devrait alors être imposée comme toute autre industrie sur les extrants de ses activités économiques, à savoir les profits et les salaires?
Monsieur le président, je crois que le ministre des Finances devrait être très réceptif à cette proposition. Dans les divers énoncés de principe, programmes et initiatives du gouvernement, nous entendons le type de message approprié qui reflète de près ce que nous réclamons ici aujourd'hui. Dans son dernier budget, le ministre Flaherty a déclaré que le gouvernement veut créer un avantage infrastructurel pour le Canada dans le cadre de son plan Avantage Canada. Cependant, il perpétue le plus important désavantage infrastructurel pour le Canada par le biais de sa politique sur les loyers.
Si nous convenons du fait que le développement de portes d'entrée pour transporter de façon efficace des marchandises provenant d'outre-mer par l'intermédiaire de l'Amérique du Nord est un exercice qui en vaut la peine, pourquoi ne fait-on pas preuve d'une vision semblable pour faciliter le transport des biens et des personnes par nos aéroports? Sommes-nous tout simplement disposés à laisser Toronto et Montréal être supplantés par les Buffalo, Detroit et Plattsburgh de ce monde pour assurer la correspondance des voyageurs?
Si la stratégie commerciale mondiale est un outil important pour repérer et cibler les nouveaux débouchés concurrentiels internationaux pour le Canada, pourquoi dans notre industrie, continuons-nous à autoriser des droits pour la sécurité et des taxes sur le carburant qui sont disproportionnées par rapport aux droits et aux taxes qu'imposent nos concurrents internationaux?
Enfin, si nous convenons tous que les ciels ouverts et une libéralisation accrue du commerce international est un objectif valable pour notre secteur de l'aviation — et permettez-moi de souligner, monsieur le président, que nous sommes tout à fait d'accord avec cet objectif — pourquoi fonçons-nous les mains liées?
Nous proposons...
:
Je vous remercie. La pression monte.
Bonjour, je suis Alex Baumann, directeur général du Programme Vers l'excellence et je représente le Comité olympique canadien.
[Français]
J'aimerais d'abord vous remercier de votre invitation à participer aux consultations prébudgétaires du Comité permanent des finances.
[Traduction]
Je suis venu vous demander d'accorder votre appui à l'inscription au prochain budget d'un crédit annuel de 30 millions de dollars pour aider le programme Vers l'excellence, qui a pour but d'aider nos athlètes à se mesurer aux meilleurs et à les vaincre lors des Jeux olympiques d'été.
Moins d'un dollar par habitant et par an nous permettrait de créer des modèles susceptibles d'inspirer nos jeunes et de les pousser à fréquenter plutôt les centres de loisirs et de sport que les centres commerciaux. Avec moins d'un dollar par an, on pourrait unir cette nation et partager avec nos athlètes la fierté qu'ils tireront de leurs performances et cela, dans tous les coins du pays. Avec moins d'un dollar par an, on pourra plus facilement créer des héros, métaphores même de l'excellence dans toutes les facettes de la vie canadienne.
Je voudrais vous faire part de quelques-unes de mes réflexions en tant qu'ancien médaillé d'or des Jeux olympiques d'été.
Pendant ma carrière de nageur, l'équipe canadienne était forte et pouvait se mesurer au reste du monde, mais le Canada n'a pas réussi à tenir son rang parmi les autres pays. Depuis quelques années, tous les autres pays du G8 ont augmenté considérablement leurs investissements dans le sport parce qu'ils reconnaissent que cet investissement a des retombées sociales et des rejaillissements sur la santé. Or, malheureusement, le Canada n'a pas emboîté le pas aux autres pays dans ce domaine et nous avons pris énormément de retard du point de vue du financement de programmes de haut niveau qui permettraient à nos enfants de concrétiser leur plein potentiel.
J'étais très fier de représenter le Canada pendant ma carrière de nageur de compétition, tout comme le sont nos athlètes aujourd'hui. Les athlètes canadiens veulent être les meilleurs au monde, et de plus en plus, on constate aujourd'hui au Canada un regain d'intérêt pour l'excellence.
Lorsque j'ai décidé de revenir au Canada l'an dernier, après avoir aidé l'Australie à monter un système de pointe pour améliorer ses performances sportives, j'ai promis aux athlètes canadiens des jeux d'été que je tenterais de leur donner toutes les chances de réussir sur la scène internationale.
[Français]
Mais je ne peux pas le faire tout seul, et nos athlètes non plus. Comme vous le savez tous, le gouvernement fédéral et le Comité olympique canadien sont de proches alliés lorsqu'il s'agit de permettre aux athlètes olympiques canadiens de performer à l'échelle mondiale.
[Traduction]
Ce partenariat doit être une priorité pour le Canada grâce au programme Vers l'excellence. C'est un programme unique en son genre qui cadre parfaitement avec l'objectif avoué du gouvernement, qui s'est engagé à mettre en oeuvre des structures favorisant le partage des responsabilités. Ce programme repose sur un partenariat entre le Comité olympique canadien, le Comité paralympique canadien, le secteur privé et le gouvernement fédéral, partenariat destiné à offrir des programmes sportifs d'été de haut niveau et à produire des médailles olympiques dans un cadre de pleine responsabilité en offrant aux contribuables un bon rendement pour leur investissement.
Ce programme donnera aux meilleurs athlètes canadiens des services d'appui, de la technologie, du matériel, des ressources scientifiques et un entraînement à la fine pointe à la fois au quotidien et en compétition, de manière à faire la fierté du Canada et à continuer d'inspirer les Canadiens pour qu'ils atteignent l'excellence, la fierté, mais aussi la santé par le sport.
Je voudrais également que les membres du comité songent bien au fait que chaque fois qu'un Canadien monte sur un podium aux Jeux olympiques, davantage de citoyens sont poussés à pratiquer une discipline sportive. Je vais vous en donner un exemple. Lorsque l'équipe féminine de hockey du Canada a remporté la médaille d'or à Salt Lake City, en 2002, le nombre de filles qui se sont inscrites dans une équipe de hockey l'année suivante a augmenté de 12 p. 100. La médaille d'or de Kyle Shufelt aux Jeux d'Athènes de 2004 a entraîné une croissance explosive de la gymnastique masculine partout au Canada.
Nos athlètes veulent décrocher des médailles, et moi, je voudrais qu'il y ait davantage de jeunes gens qui fassent du sport au Canada. Je veux que ceux qui en ont le talent et la même inspiration que moi puissent obtenir l'appui dont ils ont besoin et méritent d'accéder au podium pour leur pays après tant d'années de dur labeur et de sacrifices.
L'accroissement de la participation aux sports s'inscrit dans le droit fil du programme du gouvernement, qui veut promouvoir les sports grâce au crédit d'impôt pour les sports et à ParticipACTION. Il s'inscrit dans le droit fil des recommandations récemment formulées par le Comité de la santé, l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada afin de remédier à la crise de l'obésité que connaît notre pays. D'ailleurs, l'an dernier, le comité de la santé a déposé un rapport au Parlement dans lequel il affirmait que, selon une étude, « l'obésité dans l'ensemble de la population entraîne actuellement au Canada des coûts directs en soins de santé d'environ 1,6 milliard de dollars par année ». Si le programme Vers l'excellence parvient à réduire les dépenses de santé du Canada ne serait-ce que de 1 $ par habitant en raison d'un regain d'activité chez nos concitoyens, le rendement de cet investissement aura été plus que positif.
Vous avez tous reçu copie du mémoire du Comité olympique canadien ainsi que du programme Vers l'excellence. Ce programme offre aux athlètes canadiens une feuille de route pour leur permettre de se classer parmi les 12 meilleurs pays aux Jeux olympiques d'été de 2012, à Londres, et parmi les cinq meilleurs pays aux Jeux paralympiques de 2012 également. Nous y parviendrons en investissant intelligemment dans la recherche et l'entraînement de manière à obtenir des résultats quantifiables.
Nous savons que le programme Vers l'excellence porte fruit parce qu'il repose sur un modèle qui a fait ses preuves, le programme À nous le podium 2010, un programme équivalent pour les Jeux d'hiver. Nous avons tous pu constater les résultats de cet investissement aux Jeux de Turin en Italie l'an dernier, au cours desquels nos athlètes se sont classés au troisième rang pour le nombre de médailles, la meilleure performance de tous les temps pour le Canada. Le programme À nous le podium 2010 nous permettra de terminer les premiers aux Jeux d'hiver de Vancouver, qui auront lieu chez nous en 2010.
L'investissement accordé au programme Vers l'excellence permettra à un plus grand nombre d'athlètes canadiens d'accéder au podium. Il donnera aux Canadiens un sentiment de fierté et poussera davantage de citoyens à faire de l'activité physique. Je pense que vous constaterez facilement que c'est là un bon investissement, et je vous exhorte à recommander, dans votre rapport, un financement permanent de 30 millions de dollars par an pour le programme Vers l'excellence.
Merci.
:
Bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie de nous donner la chance de contribuer aux consultations prébudgétaires 2007.
[Traduction]
Les experts internationaux du monde de la santé, et notamment ceux de l'Organisation mondiale de la Santé, nous ont bien avertis qu'une pandémie de grippe était inévitable, ce n'est qu'une question de temps. L'OMS en est actuellement à la troisième de six phases de l'état d'alerte à la pandémie. Le passage à la quatrième phase voudrait dire que la grippe aviaire peut désormais se transmettre facilement entre humains.
La crise du SRAS nous a appris que nous étions vulnérables aux impacts socio-économiques et aux répercussions pour la santé entraînés par les urgences médico-sanitaires. D'un point de vue financier, le SRAS a coûté près de 2 milliards à l'économie de Toronto et, selon la Banque Toronto-Dominion, il aura coûté 1,5 à 2 milliards de dollars de plus à l'économie du pays.
Même si elle a été lourde, la facture du SRAS n'est rien en comparaison de ce que coûterait, selon les prévisions, une pandémie de grippe. Les manufacturiers et exportateurs canadiens ont calculé que l'économie canadienne risquerait une perte pouvant aller jusqu'à 60 milliards de dollars attribuable à des pertes de productivité et à des frais médicaux. Au début de la semaine, la Banque mondiale a déclaré, lors de la conférence internationale sur la grippe aviaire, que l'impact économique planétaire pourrait atteindre 2 billions de dollars. Ce ralentissement économique pourrait se traduire par une érosion marquée des recettes fiscales fédérales. Par contre, contrairement au contexte du SRAS, le monde est au courant de la possibilité d'une prochaine pandémie de grippe. Ainsi, le secteur privé comme le gouvernement ont le temps de bien se préparer à l'apparition d'une telle épidémie.
Le Canada mérite des félicitations pour avoir pris l'initiative. Dans le monde entier, il a la réputation d'un chef de file pour ce qui est de se préparer en prévision d'une épidémie. Toutefois, selon les chiffres officiels, notre stock national d'agents antiviraux demeure à 17 p. 100, ce qui nous place au sixième rang des pays du G7, et aucun médicament antiviral n'a été prévu pour empêcher la propagation de l'infection avant qu'un traitement proprement dit ne devienne nécessaire.
Tous les autres gouvernements du G7 ont clairement compris l'intérêt des mesures de prévention et ont dressé des plans en conséquence. À l'heure actuelle, c'est la France qui a le plus de réserves puisqu'elle dispose d'une quantité suffisante de médicaments antiviraux pour rejoindre plus de la moitié de sa population. Tout récemment, le Royaume-Unis a annoncé qu'il avait l'intention de doubler ses stocks d'agents antiviraux à hauteur de la moitié de sa population. Ces réserves permettent à ces deux pays de mettre en place une stratégie axée à la fois sur la prévention et le traitement. Une stratégie axée sur la prévention est conforme aux objectifs du Canada et pourrait aider notre pays à atteindre les objectifs de planification qu'il s'est fixés en cas d'épidémie de manière à réduire au minimum la mortalité, la morbidité et les bouleversements sociaux.
Étant donné l'impact qu'une épidémie pourrait avoir sur l'économie et sur la société dans son ensemble au Canada, Hoffmann-La Roche recommande au comité d'adopter trois grandes recommandations et de les inscrire dans son rapport.
Pour commencer, il faudrait que le gouvernement du Canada élargisse son plan d'intervention en cas d'épidémie pour l'axer non seulement sur le traitement, mais également sur l'utilisation à titre préventif de médicaments antiviraux, à des fins prophylactiques, en particulier pendant la période initiale de six mois pendant laquelle on ne pourra pas disposer de vaccins efficaces. Les gouvernements doivent être prêts à lutter contre la propagation de l'infection avant qu'un traitement ne devienne nécessaire, et cela de manière à mitiger les impacts sur la santé et à réduire l'absentéisme au travail.
Par exemple, un sondage conduit récemment parmi les travailleurs canadiens du domaine de la santé a révélé que plus de 40 p. 100 d'entre eux ne se présenteraient pas au travail en cas d'épidémie. Les travailleurs du domaine de la santé affirment que si de bonnes mesures de prévention étaient mises en place par leur employeur, plus de 90 p. 100 d'entre eux poursuivraient effectivement le travail. Le message qu'il faut retirer de cela, c'est qu'il faut absolument mettre en place des stratégies de préparation et de prévention pour que les travailleurs essentiels puissent rester au travail en cas d'épidémie.
En second lieu, le gouvernement canadien devrait affirmer clairement son rôle auprès du secteur privé en cas d'épidémie. À l'heure actuelle, le plan d'intervention du gouvernement canadien en cas d'épidémie de grippe pour le secteur de la santé ne contient aucune directive claire à l'intention du secteur privé au sujet de ses responsabilités en matière de préparation. Le secteur privé nous dit que cette absence de lignes directrices claires a semé la confusion au sein des entreprises, qui ignorent quelle est au juste leur responsabilité en cas d'épidémie de grippe aviaire.
La pandémie pourrait avoir une profonde incidence sur les ressources humaines et empêcher un grand nombre d'entreprises de poursuivre leurs activités normales. L'Agence de la santé publique du Canada a conclu que, pendant une épidémie, jusqu'à 35 p. 100 de la population pourrait tomber suffisamment malade pour ne pas pouvoir travailler et que jusqu'à la moitié de ces malades auraient besoin de soins médicaux supplémentaires. Il importe que le gouvernement donne des lignes directrices claires au secteur privé afin que les entreprises puissent se préparer efficacement et poursuivre leurs activités normales pendant une épidémie, ce qui permettrait de réduire au minimum l'impact d'une telle épidémie sur l'économie dans son ensemble.
Enfin, le gouvernement canadien devrait aider les petites et moyennes entreprises à établir des plans pour une éventuelle épidémie. Les PME jouent un rôle fondamental dans notre économie. Collectivement, elles représentent le plus gros employeur du secteur privé, hors elles n'ont ni les moyens financiers, ni les compétences, ni les connaissances nécessaires pour bien se préparer sans aide à une éventuelle épidémie. C'est la raison pour laquelle le gouvernement devrait créer un crédit d'impôt ciblé destiné aux PME. Il pourrait servir à l'élaboration d'un plan d'intervention pour l'entreprise en cas d'épidémie, à constituer un stock de médicaments antiviraux et à acheter des fournitures médicales de base comme des masques, des blouses et des gants.
Je vous remercie d'avance de bien vouloir accueillir cette recommandation et c'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président, de nous recevoir.
Je suis Lorraine Hébert, du Regroupement québécois de la danse. Je parle ce matin au nom du Mouvement pour les arts et les lettres, qui représente huit organisations nationales et treize organisations régionales, ce qui veut dire plus de 15 000 artistes et travailleurs culturels du Québec.
À l'automne 2006, nous avons présenté une demande qui était exactement la même que celle de cette année. En effet, nous demandons expressément que le budget annuel du Conseil des Arts du Canada passe à 300 millions de dollars. Vous allez me dire que l'an passé, c'est-à-dire en juillet 2007, la ministre Bev Oda a annoncé 30 millions de dollars récurrents pour l'exercice 2008-2009. Nous pensons donc avoir été entendus l'an passé.
Si nous revenons aujourd'hui, c'est pour vous demander de poursuivre votre travail de sensibilisation auprès du et de la ministre du Patrimoine canadien, parce que les artistes ont besoin de ce financement public, notamment pour respecter et soutenir des normes d'excellence; consolider les organisations qui existent déjà et faire enfin de la place à la relève, dans toutes les disciplines. Les milieux sont égorgés, actuellement. La relève n'a pas sa place, n'a pas les moyens de se développer.
Nous faisons face à un problème d'iniquité générationnelle et d'iniquité également pour ce qui est de la répartition des crédits partout dans les régions du Canada. Nous avons un défi très important à relever en matière de concurrence internationale, et nous avons des artistes extraordinaires partout au Canada.
Nous avons une institution, soit le Conseil des Arts du Canada, qui a plus de 50 ans d'existence et qui a fait la preuve, année après année, de sa capacité de répartir dans la transparence les fonds destinés aux artistes du Canada. Depuis 2006, le conseil évalue qu'avec un financement inférieur à 300 millions de dollars, il ne pourra pas répondre à la demande, qui est en croissance depuis 1998. Il ne pourra pas assurer la consolidation de nos grandes institutions et ne pourra pas non plus assurer la relève disciplinaire dans tous les domaines artistiques du Canada.
Je me limiterai à cette intervention. Merci.
:
Bonjour. Je me nomme Nathalie Rech et je travaille pour le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec en tant que coordonnatrice. C'est la troisième fois que nous venons présenter nos demandes au Comité permanent des finances. Je tiens donc à remercier les députés et les employés du Comité permanent des finances de nous donner l'occasion de venir parler de la question de l'itinérance.
Le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec est un regroupement qui représente 200 organisations au Québec. Celles-ci travaillent auprès des sans-abri et des personnes à risque d'itinérance de façon quotidienne dans une douzaine de régions du Québec. Notre mandat est éminemment politique, aussi bien sur la scène fédérale que provinciale. Je tiens à préciser que notre rôle est vraiment la défense des droits des personnes itinérantes, et que nous le réalisons par la mise en commun des expertises de toutes les régions.
Je voulais commencer ma présentation en vous lisant quelques lignes, qui sont en anglais. C'est un extrait des recommandations préliminaires faites par le rapporteur spécial des Nations Unies responsable du droit au logement, qui est venu en mission d'observation au Canada il y a moins de deux mois :
[Traduction]
Partout où je me suis rendu au Canada, j'ai rencontré des sans-abri et des gens qui vivaient dans des conditions précaires. Pendant cette mission, j'ai entendu parler de centaines de gens qui seraient morts en raison directe de la crise nationale du logement qui sévit au Canada. Dans les derniers examens périodiques du respect par le Canada du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, les Nations Unies ont été très critiques en parlant de la situation du logement, des sans-abri et des logements inadaptés au Canada, qualifiant la situation d'« urgence nationale ». Tout ce que j'ai pu voir lors de cette mission confirme l'impact à la fois profond et dévastateur de cette crise nationale sur la vie des femmes, des jeunes gens, des enfants et des hommes. Le Canada a ratifié de nombreux instruments internationaux concernant les droits de l'homme, instruments qui non seulement reconnaissent le droit au logement, mais également crée, pour le gouvernement, l'obligation de prendre des mesures pour concrétiser progressivement ces droits de l'homme en leur accordant le maximum de ses ressources disponibles.
[Français]
Je trouve que ça dresse bien la table. Notre intervention se situe en effet dans un contexte où prévaut un énorme surplus budgétaire. On parle de 13,8 milliards de dollars pour cette année financière et d'un cumul de près de 100 000 milliards de dollars pour les dix dernières années.
Nous avons trois recommandations à soumettre. La première consiste à inciter le gouvernement fédéral à poursuivre les investissements en matière de lutte contre l'itinérance. Il existe actuellement un programme appelé l'Initiative des partenariats de lutte contre l'itinérance, qui va prendre fin en mars 2009. Pour ce qui est de la poursuite du financement, on a besoin d'un engagement d'au moins cinq ans de la part du gouvernement fédéral.
La deuxième recommandation concerne un éventuel programme national de logement social. Le Canada n'investit plus dans la construction de nouvelles unités de logement social depuis plus de 13 ans. Pour nous, il est impératif de travailler en amont à la question de l'itinérance. Il ne s'agit donc pas seulement d'intervenir auprès des gens qui sont dans la rue, mais aussi de construire des logements pour les gens à faible revenu. En augmentant le parc de logement social, on évitera que bien des gens se retrouvent à la rue et meurent de froid dans les rues du Canada.
La troisième recommandation vise à revoir en profondeur le régime fiscal pour assurer une meilleure équité entre les diverses couches de la population. Le système fiscal actuel désavantage les Canadiens les plus pauvres.
Je veux revenir brièvement sur le programme fédéral contre l'itinérance.
Combien de temps me reste-t-il?
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je m'appelle Munir Suleman. Je suis vice-président principal à la Banque de la Nouvelle-Écosse, mais aujourd'hui je représente le Tax Executives Institute à titre de vice-président aux affaires canadiennes.
Le TEI est la plus importante association de professionnels de la fiscalité des entreprises. Ses 7 000 membres travaillent pour 3 200 des plus grandes sociétés du Canada, des États-Unis, d'Europe et d'Asie. Nos membres canadiens sont aux prises tous les jours avec les dispositions de la Loi sur l'impôt sur le revenu et de la Loi sur la taxe d'accise. Ils appartiennent aux sections de Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver et représentent environ 10 p. 100 des membres du TEI. Bien que mes observations aujourd'hui reflètent les opinions de l'Institut dans son ensemble, ces opinions s'appuient sur celles de nos membres canadiens et d'autres membres qui ont des activités importantes aux États-Unis et au Canada.
Le TEI a formulé, à l'intention du comité, plusieurs recommandations de modifications à la politique fiscale et à son administration afin de favoriser la croissance économique et la création d'emplois.
Les mesures budgétaires annoncées le 21 novembre continuent dans la voie d'une réduction graduelle du taux d'impôt sur le revenu des sociétés et de l'élimination d'impôts accablants comme la taxe fédérale sur le capital et la surtaxe des sociétés. Le TEI appuie la proposition du ministre Flaherty visant à réduire l'impôt des sociétés afin de renforcer l'économie canadienne et de promouvoir la création d'emplois. Nous encourageons le gouvernement à persévérer dans la même voie et même à accélérer les réductions de l'impôt des sociétés qu'il a proposées. D'ici 2012, le taux d'imposition des sociétés du Canada sera le plus faible parmi les grands pays industrialisés. Le comité permanent devrait veiller à ce que le Canada ne se laisse pas dépasser par d'autres pays.
Le gouvernement fédéral a pris des initiatives visant à inciter les provinces à promouvoir la compétitivité du Canada et à améliorer l'efficacité administrative des régimes fiscaux provinciaux. Nous en félicitons le gouvernement fédéral. Nous le félicitons également d'avoir récemment conclu une entente en vertu de laquelle l'Ontario harmonisera l'assiette de son impôt sur le revenu des sociétés à celle du gouvernement fédéral en plus d'éliminer la taxe sur le capital et le gouvernement fédéral administrera le régime ontarien de l'impôt sur le revenu des sociétés. Dans le but de maintenir l'élan des modifications provinciales, nous demandons au comité permanent de songer à fournir des incitatifs additionnels aux provinces afin qu'ils éliminent ou accélèrent l'élimination de l'impôt sur le capital.
Le TEI appuie également l'harmonisation des régimes de taxe de vente fédéral et provinciaux. En substituant une taxe à valeur ajoutée aux taxes provinciales actuelles sur les ventes au détail, on éliminerait les effets cumulatifs de ces taxes sur la plupart des intrants des entreprises et on favoriserait un environnement fiscal d'affaires plus neutre et plus compétitif. Pour qu'elle soit pleinement efficace, l'harmonisation des taxes de vente fédérales et provinciales doit prévoir l'exonération des services financiers et des services connexes dans les provinces, comme c'est le cas au Québec. Le TEI serait heureux de tenir d'autres consultations avec le comité, le ministère des Finances et les gouvernements provinciaux en vue de l'élaboration d'un système pratique.
Le projet de loi , Loi d'exécution du budget et de l'énoncé économique de 2007, prévoit que les intérêts versés sur les emprunts étrangers sans lien de dépendance seront exemptés de retenues d'impôt à compter du 1er janvier 2008. En outre, en vertu de la convention Canada États-Unis en matière d'impôt sur le revenu, le taux des retenues d'impôt sur les intérêts versés sur les emprunts avec lien de dépendance sera ramené à zéro d'ici trois ans. Encore une fois, le TEI applaudit ces mesures prises par le gouvernement. L'élimination des retenues d'impôt sur les paiements d'intérêt sur des emprunts avec ou sans lien de dépendance permettra aux entreprises canadiennes d'avoir accès aux marchés financiers mondiaux au prix le moins élevé possible. Cependant, nous recommandons que l'objectif soit d'éliminer toutes les retenues d'impôt, particulièrement sur les dividendes versés à des sociétés affiliées.
Depuis 2003, les États-Unis ont négocié avec plusieurs autres pays l'élimination des retenues d'impôt sur les dividendes versés à des sociétés affiliées. Le TEI estime que des mesures doivent être prises pour que les résidents canadiens puissent obtenir des avantages semblables à ceux des résidents d'autres pays partenaires des États-Unis et faire une concurrence efficace à ces pays en vue d'obtenir plus d'investissements, d'exportations et d'emplois.
Comme le gouvernement a l'intention d'avoir le taux d'imposition réel le plus bas parmi les pays du G-7, nous encourageons le comité à recommander au ministère des Finances de songer à négocier l'élimination des retenues d'impôt sur les dividendes versés à des sociétés apparentées et l'obtention du taux le plus avantageux négocié avec les autres grands partenaires commerciaux.
Le projet de loi comprend des dispositions limitant la déductibilité des intérêts versés sur certains investissements étrangers après 2011. Le projet de loi apporte également des modifications importantes aux régimes des sociétés étrangères affiliées et aux règles régissant la monnaie fonctionnelle. Le TEI félicite le gouvernement pour avoir reconnu la trop grande portée de la proposition de mars 2007 réduisant la déductibilité des intérêts sur les investissements dans des sociétés étrangères affiliées. Malheureusement, le projet de loi C-28 ressuscite de nombreux éléments de la proposition de mars et les contribuables et leurs conseillers ont eu trop peu de temps pour commenter le projet de loi. L'importance de ces dispositions pour les entreprises canadiennes et leurs vastes répercussions méritaient plus que la consultation restreinte de trois semaines. Ce qui est tout aussi important, les règles actuelles régissant le traitement des intérêts débiteurs et créditeurs des sociétés étrangères affiliées est la pierre angulaire du système canadien depuis de nombreuses années et a joué un rôle essentiel dans l'expansion mondiale et la compétitivité des entreprises canadiennes.
Toute proposition visant à restreindre la déduction des frais d'intérêt doit être minutieusement élaborée de manière à cibler les abus ou injustices apparents. Nous exhortons le comité à recommander que les propositions relatives à la déductibilité des frais d'intérêt soient éliminées et prises en considération de façon distincte afin de donner aux contribuables davantage de temps pour étudier les effets de cette mesure et donner au gouvernement la possibilité de mettre dans la balance les préoccupations exprimées par les contribuables au sujet des règles ainsi proposées.
En conclusion, nous félicitons le comité pour avoir tenu encore une fois ces consultations prébudgétaires cette année. Au nom de TEI, nous vous remercions également de nous avoir permis d'y participer.
C'est avec plaisir que je répondrai aux questions que vous voudriez me poser pendant le reste de la séance.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, merci à tous nos témoins étant donné qu'il est très important pour nous que vous veniez nous parler. Avec des groupes aussi variés que celui-ci, nous pouvons comprendre un peu mieux les choses, et vous pouvez également, à votre tour, comprendre nos difficultés.
Sept minutes ne suffisent pas pour poser nos questions, mais je vais essayer d'aborder autant de choses que possible et dans l'ordre.
Monsieur Culbert, en deux mots, pourquoi les crédits dont vous avez besoin pour la vaccination ne peuvent-ils pas venir du Programme pour l'avancement du secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire?
:
À cet égard, il serait intéressant, lorsque vous reviendrez devant le comité, que vous nous apportiez des exemples concrets de ce qu'on pourrait développer comme politique, afin que l'on sache comment agencer la stratégie de sport à la verticale, comment intégrer cela à partir du plus haut niveau jusqu'à la base.
Je vais continuer en parlant avec Mme Rech de l'itinérance et, entre autres, du logement social.
Le Bloc québécois avait déposé un projet de loi qui prévoyait utiliser les surplus de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL, qui est un organisme de logement. Ce projet de loi prévoyait laisser à la SCHL un milliard de dollars de ces surplus comme réserve, parce qu'elle doit jouer un rôle d'assureur hypothécaire, et transférer aux provinces le reste des surplus pour qu'ils soient consacrés au logement social. Malheureusement, la Chambre des communes s'est prononcée contre cette initiative, les libéraux et les conservateurs ayant voté contre ce projet de loi.
Si un projet de loi similaire devait être déposé par n'importe quel parti au cours d'une prochaine législature, croyez-vous que les législateurs devraient voter en faveur, ou contre un tel projet de loi?
:
Je vous remercie; c'est une très bonne question.
Hoffmann-La Roche a un plan d'intervention extrêmement vigoureux en cas d'épidémie. En fait, l'objectif consiste ici à protéger la santé et à garantir la sécurité de nos salariés, à nous permettre de continuer à travailler et ensuite à assurer la reprise de nos activités normales. Notre plan comprend des stratégies à la fois de traitement et de prévention. Nous avons le sentiment que le traitement est important, certes, mais que la prévention est tout à fait essentielle pour éviter l'absentéisme, ou à tout le moins, le minimiser afin que nous puissions continuer à fonctionner.
Il est évident que, lorsque nous en parlons à d'autres entreprises, celles-ci sont extrêmement intéressées par notre plan, et nous le leur communiquons volontiers. Comme je l'ai dit dans mon exposé, l'un des plus gros problèmes pour l'entreprise c'est qu'elle ne sait pas trop bien quel genre d'appui elle va recevoir de l'État, si elle va pouvoir utiliser les réserves existantes de médicaments antiviraux ou non. Pour l'instant, nous ne pouvons pas vraiment répondre à cela, et c'est d'ailleurs ce qui motive notre seconde recommandation.
:
Oui, j'aimerais beaucoup. Je pense que tous les membres du comité aussi, d'ailleurs.
Monsieur Baumann, j'aurais également une ou deux questions à vous poser, et pour commencer, je voudrais signaler que je suis très heureux que vous soyez revenu pour accepter ce poste, de toute évidence, pour aider l'équipe olympique canadienne. Je suis sûr que vous saviez, lorsque vous avez accepté, que la première chose vous alliez devoir faire serait d'aller demander de l'argent au gouvernement fédéral. Je vous offre donc mes félicitations. Peut-être est-ce cela l'essence d'un grand Canadien, je n'en sais rien.
Une des choses auxquelles je pensais et sur laquelle je voulais vous interroger est votre expérience — vous en avez dit quelques mots — en Australie. Pouvez-vous nous dire si le programme que vous nous présentez aujourd'hui est copié sur le système australien? Vous nous avez parlé un peu des réussites, mais votre expérience là-bas nous donne manifestement un petit avantage à ce sujet.
En second lieu, vous avez parlé du secteur privé, et nous avons tous pu constater que les entreprises et les sociétés canadiennes encouragent nos athlètes, cela ne fait aucun doute. L'une des choses que nous avons tenté de faire aux niveaux à la fois fédéral et provincial a été de constituer des équipes ensemble, que ce soit avec le gouvernement ou avec le secteur privé, surtout au niveau de l'infrastructure, et nous parlons ici aussi des municipalités. Je ne sais pas si vous avez une idée précise de l'engagement que le secteur privé est prêt à prendre, que ce soit un financement équivalent, que sais-je, à celui que le gouvernement fédéral est prêt à offrir, à savoir 150 millions de dollars sur cinq ans.
:
En ce qui concerne la première question, à propos des caractéristiques du système australien, nous ne croyons pas que l'on puisse copier exactement les systèmes; on peut s'inspirer d'aspects particuliers de ceux-ci. Et ce que je retire du système australien, c'est la nécessité d'établir des priorités et des objectifs de façon efficace. Après 1988, l'Australie s'est concentrée sur un certain nombre de sports, huit au départ, et a ciblé les sports qui ont remporté le plus grand succès aux Jeux olympiques et à l'échelle internationale.
Au bout du compte, je ne crois pas que nous puissions tout faire pour tout le monde. Donc, nous devons établir des objectifs et des priorités.
Je pense que l'autre aspect concerne toute la question de centres sportifs au Canada et de l'adoption d'un modèle de type institutionnel, c'est-à-dire créer un centre ou un lieu de haut rendement où vous réunissez des entraîneurs et des fournisseurs de services de soutien et où on administre des programmes. Je pense que cela permettra également de hausser la barre.
Il y a donc certaines mesures qu'il faut prendre pour avoir un système d'avant-garde, mais je ne copierais pas exactement le système australien. Il nous faut un modèle canadien, et c'est ce que nous tâchons de faire à l'heure actuelle.
En ce qui concerne le deuxième aspect, oui, c'est vrai, si on examine le programme À nous le podium de 2010, pour lequel le gouvernement fédéral s'est engagé à verser 11 millions de dollars et le secteur privé 11 millions de dollars également, c'est un aspect que nous examinons. Le Comité olympique canadien a créé une fondation chargée de recueillir des fonds. Il s'agit donc d'un partenariat; nous ne faisons pas appel uniquement au gouvernement fédéral.
Au bout du compte, il faut que nous disposions des ressources si nous voulons réussir dans l'avenir. À l'heure actuelle, il existe une inégalité entre les sports d'été et les sports d'hiver, et nous tâchons d'y remédier.
Monsieur Barone, vous avez parlé des frais que vous encourez dans les aéroports et un peu partout. D'ailleurs, j'ai toujours trouvé un peu étrange qu'on fasse assurer la totalité de la sécurité dans le transport aérien par les utilisateurs, alors qu'on ne le fait pas, par exemple, sur nos routes. On ne paie pas pour les policiers qui fréquentent nos routes; les coûts sont partagés.
Je vous vois prendre des notes, mais ce n'était qu'une introduction. Je veux vous emmener sur un autre terrain, un peu comme je l'ai fait avec M. Baumann, soit sur celui du bilinguisme dans nos aéroports. Le comité vient de passer une semaine dans les aéroports canadiens. Je vous assure qu'il n'est pas facile de se faire servir en français, même à Ottawa, que ce soit par les agents du gouvernement fédéral ou par les employés des compagnies de transport.
:
Je vous remercie de la question.
L'un des aspects que nous considérons très importants, en tant que transporteurs nationaux et internationaux, c'est la capacité d'avoir du personnel multilingue. C'est le marché qui le dicte. Particulièrement lorsque nous avons des transporteurs établis au Québec, comme Air Transat et Air Canada, qui ont intérêt à servir la clientèle dans les langues officielles.
Nous poursuivons nos efforts en ce sens. C'est une question très sérieuse pour nous pour ce qui est de servir la population canadienne, d'abord et avant tout, de façon sûre et sécuritaire — ce qui reprend votre argument — mais également dans la langue de son choix. C'est ce que nous tâchons de faire partout au pays, particulièrement lorsqu'il y a une forte présence de passagers francophones, particulièrement dans l'Ouest canadien, par exemple, de même qu'en Ontario, bien entendu, et dans le reste du pays. C'est ce que nous faisons pour servir tous les segments de notre clientèle.
[Traduction]
En ce qui concerne le montant de 30 millions de dollars, comme je l'ai mentionné en répondant à une question plus tôt, il faut mettre l'accent sur l'entraînement et le leadership technique. Environ 9 millions de ce montant de 30 millions de dollars serviraient à recruter les meilleurs entraîneurs au pays pour qu'ils assurent non seulement l'entraînement quotidien voulu mais aussi l'environnement compétitif approprié. Nous ne pouvons pas hésiter à embaucher les meilleurs entraîneurs au monde, et cela coûte de l'argent.
Le deuxième aspect consiste à s'assurer de fournir des services de soutien de qualité, qu'il s'agisse de médecine sportive, de physiothérapie, de musculation et de conditionnement ou des sciences du sport, qui nous permettront de nous démarquer dans le monde. Et ces services de soutien, particulièrement dans le cadre de l'entraînement quotidien, nous permettent de nous assurer que l'on prend bien soin de nos athlètes, qu'en cas de blessures, nous soyons en mesure de les soigner. Et on prévoit environ 7 millions de dollars à cette fin.
Il y a des fonds supplémentaires destinés aux organisations de sport nationales. Je crois qu'environ 6 millions de dollars sont consacrés à l'entraînement à la compétition, parce que les organisations de sport nationales se plaignent beaucoup de l'insuffisance du nombre de compétitions auxquelles elles peuvent participer, et cela est d'une importance critique, particulièrement en prévision des Olympiques. Il y a une somme prévue pour la recherche et une autre pour les sports d'équipe parce que je ne crois pas que pour l'instant nous ayons une stratégie de sports d'équipe. Donc, environ 2 millions de dollars sont prévus à cette fin. Et je crois que cela nous amène à près de 30 millions de dollars.