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En tout cas, j'ai une petite déclaration, monsieur le président. Je serai certainement heureux de répondre à vos questions tout à l'heure.
J'aimerais commencer par remercier le comité de me donner l'occasion de présenter le projet de loi , un projet de loi qui fournira une petite indemnisation en reconnaissance du travail accompli par nos volontaires des services d'urgence pour le compte de leurs quartiers et de leurs collectivités.
Le projet de loi, comme vous le savez, a une longue histoire — et plusieurs formes —parmi les membres de toutes les allégeances politiques. Il s'adresse, d'abord et avant tout, directement à nos collectivités rurales.
Je tiens également à reconnaître le travail de tous ceux qui offrent leur temps bénévolement pour aider leurs collectivités, leurs organisations locales et leurs organismes de bienfaisance et qui contribuent à aider leurs voisins, ainsi que des étrangers dans leurs collectivités respectives. Ce projet de loi n'atténue en rien le bon travail des milliers de volontaires partout au Canada, et on ne doit pas non plus l'interpréter ainsi.
Je vais vous dire exactement pourquoi le projet de loi porte directement sur les volontaires des services d'urgence. Il y a essentiellement deux raisons. La première, c'est que les activités auxquelles ils s'adonnent mettent en danger leur vie. Les incendies, les sauvetages, les scènes d'accident — voilà autant de situations dans lesquelles les gens ne s'aventurent pas sans être conscients d'un certain risque personnel. Dans les collectivités rurales, c'est précisément ce que font les volontaires des services d'urgence.
La deuxième raison, c'est que ces volontaires ne sont pas en mesure de déterminer quand ils seront appelés à intervenir. Leur obligation est d'intervenir en cas d'urgence. Par conséquent, un fermier en plein milieu d'une récolte doit prendre le risque d'exposer sa culture aux intempéries pour répondre à un appel à l'aide. Un propriétaire de petite entreprise doit être disposé à fermer boutique et à subir une perte économique pour répondre à un appel à l'aide.
En d'autres termes, monsieur le président, lorsque la pagette sonne, il faut y aller. À l'exception des séances de formation, ces gens sont toujours sur appel.
En grande partie, les autres types de bénévoles ne sont pas appelés à mettre leur vie en danger ni sont tenus de répondre à un appel sans préavis. Par contre, on s'attend à ce que nos volontaires des services d'urgence fassent les deux.
Le projet de loi offre à ceux dans la catégorie des volontaires des services d'urgence une petite indemnisation en reconnaissance des coûts financiers qu'ils engagent pour apporter cette contribution à leurs collectivités et à leurs quartiers. Fait tout aussi important, grâce à l'adoption de ce projet de loi, le gouvernement fédéral et le Parlement fédéral reconnaîtront la valeur de leurs efforts.
J'aimerais réitérer deux principaux points présentés au comité lundi passé par la Garde côtière auxiliaire canadienne et la Fédération canadienne des municipalités. Je crois que ces points permettent de considérer avec du recul la question dont est saisi le comité.
La Garde côtière auxiliaire canadienne est un organisme sans but lucratif composé de 4 200 bénévoles à la grandeur du Canada. Elle offre de l'aide à la Garde côtière canadienne et à Transports Canada par le biais de programmes de recherche et sauvetage et de sécurité nautique. Voici un extrait tiré du document d'information:
En 2007 seulement, nos membres ont pris part à un total de 1 829 missions de recherche et sauvetage à la demande des Centres de coordination conjointe des opérations de sauvetage. Depuis sa création, les membres de la GCAC sont intervenus dans plus de 48 000 incidents maritimes de R-S.
Chaque année, environ 25 p. 100 de tous les incidents maritimes de R-S au Canada sont traités par les bénévoles de la Garde côtière auxiliaire canadienne. En plus de ces tâches, la Garde côtière auxiliaire insiste également sur la formation de ses membres, qui ont pris part à presque 1 600 exercices de recherche et sauvetage l'année dernière seulement.
Et voici ce qu'a ajouté la Fédération canadienne des municipalités devant le comité:
En fait, 91 p. 100 des services d'incendie au Canada sont fournis exclusivement par des pompiers et des agents bénévoles. La quasi-totalité des collectivités de moins de 10 000 habitants sont dotées de services d'incendie dirigés par des bénévoles, et la plupart des collectivités de moins de 50 000 habitants ont un service mixte. En fait, dans la ville où l'on se trouve maintenant, il y a des pompiers bénévoles qui protègent ses régions rurales. Il s'agit donc d'une activité très répandue.
Que serait-il advenu de ces collectivités sans ces volontaires? Après avoir lu certaines observations faites devant le comité, je peux certainement vous dire qu'ils ne jouent pas aux cartes. Il est certain qu'ils ne jouent pas aux cartes. Ils quittent leur travail, laisse la culture dans les champs, vont répondre à l'urgence et reviennent à leurs affaires le plus rapidement possible.
Les amendements que le conseiller parlementaire principal en matière de législation a soumis à mon attention sont essentiellement des amendements d'ordre administratif. Selon le conseiller, ils visent à corriger la numérotation des dispositions à cause des modifications apportées à la Loi de l'impôt sur le revenu depuis que le projet de loi C-219 a été présenté initialement. J'ai noté que lorsque le comité a discuté pour la dernière fois du contenu du projet de loi C-219, dans son Dix-neuvième rapport daté de novembre 2005, il a affirmé que: « ... le comité appuie de façon générale le projet de loi C-273 », qui était le projet de loi d'initiative parlementaire précédent, « et qu'il estime que les volontaires des services d'urgence devraient être reconnus par le gouvernement par le truchement du régime fiscal ».
Le comité a toutefois énuméré un certain nombre de questions non réglées au moment où il a déposé son rapport d'appui et je crois que la plupart de ces questions peuvent être réglées de manière directe. J'ai des réponses à chacune de ces questions si vous voulez que je les lise aux fins du compte rendu.
Je tiens à remercier l'Association canadienne des chefs de pompiers de nous avoir fait parvenir une copie de ses réponses aux questions soulevées dans le cas du projet de loi C-273, qu'elle a révisé pour répondre aux questions soulevées au cours des audiences portant sur le projet de loi C-219. J'ai la version complète du document que l'association a préparé, mais il n'est pas traduit; je l'ai remis au greffier plus tôt pour qu'il soit traduit et distribué. J'inviterais tous les membres du comité à lire le document de l'Association canadienne des chefs de pompiers si les questions soulevées en novembre 2005 sont une préoccupation. Comme je l'ai dit il y a un instant, je peux lire ces réponses aux fins du compte rendu, si vous le voulez.
Un rapport préparé par la Bibliothèque du Parlement sur la question de l'utilisation de la Loi de l'impôt sur le revenu pour reconnaître la contribution des volontaires des services d'urgence précise ce qui suit:
Actuellement, une exemption fiscale est prévue dans la Loi de l'impôt sur le revenu pour les volontaires des services d'urgence. Une personne qui fournit bénévolement ses services pour répondre à des urgences notamment en tant que technicien ambulancier, pompier ou secouriste, a droit à une exemption fiscale de 1 000 $ sur les dédommagements qui lui sont versés pour ses services. L'argent doit provenir d'une administration publique. Le travail de la personne dans les services d'urgence ne doit pas être fait à titre d'employé régulier. Elle ne doit pas être payée à titre d'employé régulier. Elle ne doit pas être payée à titre d'employé par l'administration publique pour travailler dans les services d'urgence. C'est exemption est entrée en vigueur en 2001.
Selon le secrétaire parlementaire du ministre des Finances, dans ses observations faites devant la Chambre en février dernier:
Les règles actuelles en matière d'impôt sur le revenu stipulent que les bénévoles des services d'urgence peuvent recevoir une rétribution financière maximale de 1 000 $ en franchise d'impôt.
Monsieur le président, les dispositions du projet de loi C-219 s'adressent directement aux volontaires des services d'urgence qui exécutent les mêmes tâches auxquelles le secrétaire parlementaire a fait allusion, mais qui ne reçoivent pas de rémunération.
J'ai également noté, à partir du témoignage des fonctionnaires du ministère des Finances devant le comité la dernière fois qu'un projet de loi semblable a été discuté en juin 2005, qu'il n'a été fait aucune allusion à la disposition dont on parle plus haut, non plus que le ministère a été en mesure de fournir au comité une indication quelconque de ce qu'il en coûterait aux collectivités sans l'aide des volontaires en général et sans l'aide des volontaires des services d'urgence en particulier.
C'est un élément clé, monsieur le président. Les pompiers volontaires doivent prendre du temps qu'ils consacreraient à leur famille pour suivre une formation et certains d'entre eux, dans des petits services d'incendie, peuvent avoir à répondre à 128 appels par année. Ce qu'ils disent, c'est que cela devient frustrant parce que cela leur coûte de l'argent et du temps qu'ils pourraient consacrer à leur entreprise.
Ils veulent une certaine reconnaissance. Cette petite reconnaissance, je crois, les garderait dans leur poste et leur donnerait une crédibilité auprès de leur famille pour continuer d'oeuvrer au sein des services d'urgence.
Le ministère des Finances a également comparu à ce moment-là et demeure plus préoccupé, je pense, par les coûts d'une telle initiative que par la nécessité de l'effort. Y aura-t-il un coût pour le gouvernement? Absolument. Est-ce que le coût vaut l'effort? Absolument, je le crois également.
Comme on l'a signalé au comité dans le passé, la question, ce n'est pas ce qu'il en coûte pour donner cette petite compensation financière à ceux qui se portent volontaires, mais c'est de régler la question de l'équité pour ceux qui assurent des services d'urgence à titre de volontaires dans les petites collectivités rurales qui n'ont pas les moyens de donner une rémunération ou des honoraires pour ce service.
Les quelques derniers points, monsieur le président...