:
Voulez-vous que je le lise au complet, ou pensez-vous qu'on peut sauter cette étape?
Le président: Pourquoi pas. Sautons cette étape; vous pouvez commencer à en parler.
M. Francis Scarpaleggia: D'accord.
Jusqu'à maintenant, nous avons eu des audiences très constructives à propos des sables bitumineux et des ressources hydriques. Comme vous le savez, ce projet existe maintenant depuis plus d'un an. J'aimerais simplement le terminer afin que nous puissions, entre autres choses, passer au projet de loi C-311 et donner à nos analystes quelque chose à faire pendant l'été, à savoir rédiger un rapport préliminaire.
Je propose que nous tenions au plus trois autres réunions pour entendre les derniers témoignages sur la question et que nous nous arrêtions là de sorte que nous puissions revenir à l'automne et examiner le rapport préliminaire.
:
J'aimerais proposer un amendement, qu'il soit acceptable ou non.
J'aimerais proposer que nous inversions l'ordre des séances et que nous nous occupions d'examiner le projet de loi C-311, le projet de loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques, le 9 juin. Nous nous conformerions ainsi aux règles que nous avons adoptées antérieurement selon lesquelles nous devons accorder la priorité aux mesures législatives. Le monde entier reconnaît qu'il est crucial de prendre des mesures à l'égard du climat. Continuer de reporter cette question semble simplement inapproprié.
Deuxièmement, j'aimerais recommander que nous réduisions le nombre de témoins sur l'autre liste. Je suis prête à être persuadée du contraire, mais pendant que nous siégeons ici, la province continue de délivrer des permis pour construire des installations liées aux sables bitumineux, y compris des permis pour prélever de l'eau.
Nous avons déjà entendu bon nombre de témoins, dont des scientifiques hautement qualifiés, des industriels, des représentants d'ONG et des membres des premières nations, et je me sens tenue de présenter au plus vite nos recommandations au gouvernement fédéral, plutôt que de rendre cette étude encore plus théorique.
J'appuie entièrement l'idée d'entendre M. Jim Bruce dont le témoignage, nous en avons convenu, est prioritaire; il n'était simplement pas en mesure de se rendre en Alberta. C'est aussi le cas de Dr John O'Connor.
En passant, son nom est John O'Connor et non Jim O'Connor.
Je suis prête à ce que l'on me persuade de la nécessité d'entendre d'autres témoins, mais je dois être convaincue qu'ils apporteraient quelque chose de plus qui serait fondamental et dont nous aurions besoin pour délibérer sur le sujet.
Je dois dire que je suis un peu surpris que le NPD propose cette motion. Si j’ai bien compté, nous avons passé deux séances complètes à discuter du bien-fondé de s’occuper du projet de loi C-311 en premier. C’est deux séances complètes pendant lesquelles nous aurions pu entendre des témoignages et délibérer, et voilà que nous recommençons.
Je suis conscient que les membres du NPD ont un programme. Leur programme consiste à faire entendre leur projet de loi avant toute autre chose. Ils pensent qu’il est plus important que l’eau du réseau hydrographique de la rivière Athabasca. Plus important que les inquiétudes des habitants de Fort Chipewyan et d’autres endroits concernant les sables bitumineux, ou que certaines des autres questions que nous avons soulevées à ce sujet. Mais il doit y avoir des limites au temps que l’on peut consacrer à discuter toujours de la même chose.
Une voix: Bravo!
M. Stephen Woodworth: Je me risquerais à penser que si les membres du public savaient combien de temps nous avons passé à discuter le bien-fondé d’accorder la priorité au projet de loi C-311, ils trouveraient peut-être que c’est une perte de temps. Nous aurions pu faire autre chose pendant ce temps et être beaucoup plus productifs. Je suppose que je suis déçu d’apprendre que nous allons gaspiller une autre séance à débattre encore une fois de la même chose.
Merci.
:
J’ai une brève réponse, monsieur le président.
Je pense que le public sait parfaitement à quel point mon parti se soucie des répercussions des sables bitumineux sur l’eau, l’air et la santé. Cette préoccupation est bien connue. Je ne crois pas que cela soit aussi discutable que certains autres partis le pensent.
Si vous examinez ce que j’ai dit lorsque j’ai proposé un amendement au calendrier proposé dans la motion, vous comprendrez que je n’avais nullement l’intention, si nous acceptons la motion, de me presser de recommander n’importe quelle mesure visant à faire face aux répercussions des sables bitumineux sur l’eau. C’est précisément la raison pour laquelle j’ai déposé un amendement.
Je l’ai proposé simplement afin que nous soyons cohérents. Bien entendu, les néo-démocrates pensent que leur projet de loi visant à assurer l'acquittement des responsabilités du Canada pour la prévention des changements climatiques est important, tout comme les conservateurs pensaient que leur projet de loi de mise en application était important. Notre parti a eu la courtoisie de permettre que toutes les autres études à l’ordre du jour soient mises de côté et que ce projet de loi soit traité en priorité. Comme je l’ai dit précédemment, je demande simplement que le comité fasse preuve de cohérence. Tous les projets de loi devraient être traités de la même manière. C’est ainsi que les autres comités fonctionnent, bien que je me rende compte que nous pouvons établir nos propres règles au fur et à mesure.
Donc, je ne veux pas m’éterniser là-dessus. J’ai présenté un amendement et je suggère simplement que nous passions au vote, s’il n’y a pas d’autres commentaires.
:
Y a-t-il d’autres remarques? Commentaires?
(La motion modifiée est adoptée.)
Le président: D’accord. Nous allons passer au point suivant à l’ordre du jour.
Nous accueillons à la table le Comité consultatif sur les espèces en péril dans le cadre de notre étude de la Loi sur les espèces en péril et de son examen obligatoire. Nous recevons Patrick McGuinness du Conseil canadien des pêches, Julie Gelfand de l’Association minière du Canada, Rachel Plotkin de la Fondation David Suzuki, et Sarah Wren de Nature Canada.
Bienvenue à tous.
Qui d’autre figure sur ma liste? Lorra Thompson. Je présume qu’elle ne les accompagne pas.
De toute manière, je vous donnerai la parole, madame Gelfand, si vous pouvez nous fournir vos observations liminaires.
Je remercie les membres du comité d’avoir invité le Comité consultatif sur les espèces en péril à vous présenter le premier point de vue détaillé et non gouvernemental sur la Loi sur les espèces en péril.
Je tiens d’abord à vous informer que le fait que nous soyons parvenus à un consensus est une immense réalisation en soi. Si vous regardez à la fin de notre mémoire,vous trouverez une liste des groupes qui sont d’accord avec l’exposé que nous allons vous donner. J’aimerais attirer votre attention sur la liste, car il est très important que vous remarquiez les groupes qui en font partie et leur diversité.
Il y a là l’Association des produits forestiers du Canada, l’Association minière du Canada, l’Association canadienne de l’électricité, l’Association canadienne des producteurs pétroliers, le Conseil canadien des pêches, la Canadian Cattlemen's Association, la Fédération canadienne de l’agriculture et l’Association canadienne de pipelines d'énergie.
Sur le plan environnemental, il y a la Fédération canadienne de la faune, Nature Canada, la Fondation David Suzuki, Écojustice, le Fonds mondial pour la nature et la Quesnel River Watershed Alliance.
Enfin, du côté universitaire, il y a un professeur de l’Université d’Ottawa qui fait partie de l’École de gestion Telfer.
Ce qu’il est important que vous compreniez pendant que nous donnons notre exposé, c’est que le document est le fruit d'un consensus. Par conséquent, nous pouvons seulement accepter les questions ayant trait au document et à ce qu’il contient. La plupart d'entre nous comparaîtront séparément devant vous au nom de nos organisations. Pour le moment, nous sommes ici en groupe pour vous présenter les recommandations auxquelles nous sommes arrivés par consensus. Je pense que c'est une précision très importante que nous devons mentionner à prime abord.
Nous considérons tout de même comme une grande réussite le fait que ces divers groupes aient été en mesure de s'entendre sur une série de recommandations. C'est pourquoi nous devons nous en tenir étroitement à notre mémoire et nous le lirons en essayant de l'abréger du mieux que nous pourrons au cours des 10 prochaines minutes ou plus.
Je vais donc commencer.
[Français]
Je vous remercie de nous avoir invités à vous donner notre avis sur la Loi sur les espèces en péril. Comme je l'ai déjà indiqué, nous sommes un groupe d'industriels, d'environnementalistes et d'« académiques » qui en est arrivé à un consensus. Nous répondrons donc uniquement aux questions qui se rapportent à notre exposé.
Le Comité consultatif sur les espèces en péril, le CCEP, donne des conseils au et à l’Agence Parcs Canada, ainsi qu’au ministre des Pêches et des Océans, surtout sur la mise en oeuvre de la Loi sur les espèces en péril.
Les membres individuels du comité examinent les conseils du CCEP dans la perspective de la collégialité, de la collaboration et du consensus. Cependant, compte tenu de l’hétérogénéité du comité, le consensus n’est pas une condition préalable à la fourniture de conseils.
Cet exposé est donc un compte rendu des discussions tenues par le comité depuis sa mise sur pied en 2005. Il souligne des questions qui ont fait l'objet de discussions lors des réunions du comité et qui, selon certains membres, doivent être portées à votre attention, même si elles n'ont pas toutes été approuvées par les membres de notre conseil. Il est important de noter que des employés fédéraux ne font pas partie de notre comité. Seuls les groupes industriels, les environnementalistes et les « académiques » en font partie.
Globalement, notre comité est très déçu de la mise en oeuvre de la Loi sur les espèces en péril. Notre frustration perdure parce qu'il faut trop de temps pour parachever et mettre en vigueur les politiques et les lignes directrices opérationnelles clés qui sont essentielles à la mise en oeuvre efficace de la loi, et parce que nos conseils ne sont pas entièrement suivis par les membres du gouvernement.
Nous pensons cependant que le cadre de base de la loi est très exploitable et peut fonctionner. Le comité croit qu’une fois la loi examinée, des articles précis pourront être modifiés pour la rendre plus efficace. Toutefois, pour améliorer la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leur habitat, il faudra également mettre l’accent sur les moyens d’améliorer la mise en oeuvre de la loi. Le comité est fermement d’avis que la certitude à l’égard de la réglementation est dans l’intérêt de chacun.
On apprécie le dur travail que le gouvernement fédéral a fait jusqu'à maintenant pour mettre en oeuvre la loi. Mais nous déclarons avec force que toutes les parties intéressées, dont les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, doivent collaborer, apprendre et adapter les principes, politiques et pratiques s’appliquant aux espèces en péril, pour faire en sorte que celles-ci ainsi que leurs résidences et leurs habitats essentiels bénéficient continuellement de mesures de protection et de rétablissement.
Nous encourageons les ministères fédéraux à garantir une collaboration et une consultation efficaces et appropriées intégrales avec les organismes autochtones, notamment le Conseil autochtone national sur les espèces en péril et, lorsque les circonstances s’y prêtent, avec les conseils de gestion de la faune pour les décisions en matière d’évaluation et d’inscription, la planification du rétablissement et d’autres questions.
Dans le préambule de la loi, il est mentionné que:
Le gouvernement du Canada s'est engagé à conserver la diversité biologique et à respecter le principe voulant que, s'il existe une menace d'atteinte grave ou irréversible à une espèce sauvage, le manque de certitude scientifique ne soit pas prétexte à retarder la prise de mesures efficientes pour prévenir sa disparition ou sa décroissance.
Notre comité est convaincu que ce principe de précaution doit être appliqué à l'intégralité du cycle de conservation des espèces en péril de la loi — l'évaluation, l'inscription sur la liste, la protection, la planification du rétablissement, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation.
Mes collègues vont présenter les autres parties de notre exposé. Je cède donc la parole à Sarah Wren, de Nature Canada.
Je remercie le président et les membres du comité de nous avoir invités.
J'aimerais commencer en parlant brièvement des défis en matière d'évaluation. Le CCEP appuie les efforts déployés pour que le COSEPAC reçoive suffisamment de ressources pour effectuer une analyse scientifique plus rigoureuse et plus détaillée.
Je passe maintenant aux défis en matière d'inscription qui existent en vertu de la loi.
Dans le cadre de la LEP, il faut aborder la question de l’analyse socio-économique et des endroits où elle doit être appliquée avant tout. Le CCEP exhorte Environnement Canada, Pêches et Océans Canada et l’Agence Parcs Canada à constituer un comité mixte ayant pour objectif d’élaborer, de parachever et de publier un cadre cohérent pour l’application de l’analyse socio-économique dans la LEP. L’élaboration de ce cadre exige que l’on consulte toutes les parties intéressées.
L’ensemble du processus d’analyse socio-économique doit être absolument transparent. Toutes les parties intéressées doivent avoir l’occasion, en temps opportun, de participer à l’élaboration de l’analyse socio-économique, indépendamment de l’endroit où l’analyse socio-économique du cycle de conservation de la LEP...
Je passe maintenant au processus d'inscription prolongé. Le gouverneur en conseil doit décider si oui ou non il faut inscrire une espèce dans les neuf mois suivant la réception d’une évaluation du COSEPAC. Pour décider d’inscrire une espèce, il faut souvent tenir de vastes consultations avec les intervenants, d’autres administrations et les populations autochtones ainsi qu’avec les conseils de gestion de la faune. Par principe, le gouvernement fédéral a déterminé que dans le cadre du processus d’inscription normal, la réception par le GC d’une évaluation du COSEPAC commencera dans les trois mois suivant la publication des énoncés de réponse dans le registre public de la LEP. Dans le cadre d’un processus d’inscription prolongé, la réception par le gouverneur en conseil a lieu une fois que les consultations avec les parties touchées sont terminées. Le CCEP a discuté du processus d’inscription prolongé et aimerait souligner qu’il peut s’écouler des laps de temps considérables entre l’achèvement de l’évaluation du COSEPAC et la réception de l’évaluation par le GC. Tout en étant conscient que dans certaines situations, des dispositions d’inscription d’urgence peuvent s’appliquer, le CCEP se rend compte que ces délais retardent les efforts déployés pour la protection et le rétablissement des espèces et pourraient en fait les mettre en péril.
Je passe maintenant aux défis en matière de protection. Dans certaines circonstances, lorsque les lois de la province ou du territoire ne protègent pas efficacement une espèce inscrite à l'échelle fédérale ou sa résidence ou son habitat essentiel situé dans cette province ou ce territoire, la LEP confère au gouvernement fédéral le pouvoir de prendre des mesures. Ce pouvoir est appelé le filet de sécurité fédéral. Le CCEP souligne qu’une coordination et une collaboration entières, continues et efficaces entre les administrations fédérale, provinciales et territoriales sont essentielles et devraient être le principal moyen de réaliser les objectifs de la LEP, qui consistent à assurer la protection et le rétablissement des espèces et de leurs habitats. Le CCEP reconnaît que le gouvernement fédéral peut devoir appliquer les dispositions du filet de sécurité de façon opportune, dans les cas où l'on juge que les provinces ou territoires ne fournissent pas une protection efficace à une espèce inscrite. À ce jour, les dispositions du filet de sécurité n’ont pas été mises en oeuvre.
Au sein du CCEP, les avis quant au moment où le filet de sécurité devrait être appliqué sont partagés, mais ses membres conviennent que ce désaccord met en évidence la nécessité de s'employer rapidement à définir la notion de « protection efficace ». La notion de « protection efficace » n’est pas définie dans la LEP. Le CCEP est d’avis que l’on devrait y donner une définition claire, et que le gouvernement fédéral devrait également élaborer des lignes directrices opérationnelles pour aider toutes les parties intéressées à comprendre ce qu’implique la prestation d’une protection efficace du point de vue des lois des provinces et des territoires, et pour assurer la protection efficace des espèces.
Je passe maintenant aux effets accessoires et à la délivrance des permis. Les procédures et les activités opérationnelles existantes se soldent parfois par des effets nocifs accessoires pour les individus d’espèces inscrites ou par l’endommagement ou la destruction de leur habitat. Dans certaines conditions, des accords et des permis délivrés en vertu de la LEP pourraient autoriser des promoteurs à mener des activités qui contreviendraient autrement à la loi, si elles ne menacent pas la survie ou le rétablissement des espèces. Il faut fonder l’évaluation permettant de déterminer si une activité menace la survie ou le rétablissement d’une espèce sur la meilleure information scientifique disponible, notamment celle fournie par le programme de rétablissement, et il faudrait la rendre disponible publiquement.
À ce jour, certaines parties qui ont besoin de permis ou d’ententes ont tenté avec un succès limité de dissiper l’incertitude qui règne au sujet du processus de délivrance de permis et de conclusion d’accords en vertu de la LEP. Le CCEP est d’avis que les politiques devant guider l’octroi de tels permis et accords pour des effets accessoires doivent être parachevées et qu’elles doivent favoriser la clarté, la prévisibilité et la transparence du processus de délivrance de permis. Le manque de politiques exhaustives définitives a contrecarré la délivrance de permis et les procédures d’entente dans plusieurs cas.
Le CCEP est d’avis que plusieurs mots et phrases essentiels à l'application efficace de la LEP doivent être définis dans la loi ou doivent être définis bien plus clairement. Ces mots et ces phrases comprennent des termes tels que « habitat essentiel », « résidence », « rétablissement » et « protection efficace » et des termes connexes comme « survie », « dommage » et « détruire ». En améliorant la clarté et la certitude, on facilitera la mise en oeuvre pratique de ces notions par toutes les parties intéressées et protégera mieux les espèces inscrites et leurs résidences et habitats.
Le CCEP souligne que, dans l’esprit du principe de précaution, la recherche de clarté à l’égard de ces termes ne devrait pas empêcher, perturber ou ralentir la prise de mesures efficaces. Le CCEP convient que des lignes directrices opérationnelles claires doivent aborder sans ambiguïté et parachever les définitions clés afin de garantir une compréhension cohérente par toutes les parties intéressées et une application plus sûre de la loi.
Je vais maintenant passer la parole à ma collègue Rachel.
:
Merci, Sarah. Je remercie également le président et les membres du comité.
Je vais parler des défis relatifs à la planification du rétablissement.
La préparation des programmes de rétablissement et des plans de gestion pour les espèces inscrites et leur publication dans le registre public de la LEP sont assujetties à des délais rigoureux établis par mandat. Les programmes de rétablissement pour 278 espèces en péril devaient être achevés et publiés au plus tard le 31 décembre 2008. En outre, des plans de gestion devaient être produits pour 56 espèces préoccupantes. Au total, les programmes de rétablissement pour 106 espèces étaient terminés à cette date.
La désignation et la protection subséquente de l’habitat essentiel s’imposent pour le rétablissement ou la survie de la plupart des espèces inscrites. On désigne l’habitat essentiel afin de garantir que les activités humaines soient gérées d’une façon qui est cohérente avec le maintien des fonctions biologiques de l’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement des espèces. Des lignes directrices efficaces en matière de protection peuvent être utilisées pour définir les activités de gestion appropriées.
La LEP établit que « dans la mesure du possible », la désignation de l’habitat essentiel doit être incluse dans tous les programmes de rétablissement et dans tous les plans d’action « selon la meilleure information accessible ». Dans les 106 programmes de rétablissement publiés à ce jour, l’habitat essentiel a été désigné pour 22 espèces.
Le CCEP exhorte vivement le gouvernement fédéral à consacrer des ressources financières et humaines suffisantes pour éliminer le plus rapidement possible l’arriéré de programmes de rétablissement inachevés. Il faut élaborer une approche efficace, de concert avec les parties intéressées, afin d’éliminer l’arriéré. Cette approche doit également garantir que les prochains programmes de rétablissement seront élaborés en temps opportun à l’avenir. L’achèvement de nombreux documents de politique et d’orientation opérationnelle qui sont en cours d’élaboration en consultation avec les partenaires sera décisif pour faire avancer cette initiative.
Le CCEP insiste vivement pour que les équipes chargés des programmes de rétablissement comprennent des experts gouvernementaux et non gouvernementaux. À cet égard, le CCEP est d’avis qu’il serait avantageux pour les équipes de rétablissement que leur composition soit davantage proactive et inclusive. Il est essentiel que les mandats des équipes de rétablissement soient plus ciblés et plus cohérents.
Par moment, les programmes de rétablissement souffrent d’approches décentralisées et globales qui semblent être rapiécées par plusieurs auteurs. Un examen scientifique indépendant, dont les résultats seraient rendus publics, permettrait d’améliorer la qualité et l’utilité des programmes de rétablissement.
Je vais parler maintenant des plans d'action.
La LEP stipule qu’il faut préciser un délai pour l’achèvement de chaque plan d’action dans chaque programme de rétablissement. Comme les ministères clés n’ont pas respecté les délais précisés dans la Loi pour la préparation des programmes de rétablissement, l’achèvement du plan d’action en est entravé. À ce jour, très peu de plans d’action sont en cours d’élaboration, et cela serait attribuable en partie au manque de ressources humaines et financières disponibles pour achever les programmes de rétablissement et les documents d’orientation dont on a besoin pour les élaborer.
Enfin, je vais effleurer le sujet des approches écosystémiques.
À ce jour, les efforts en matière de planification du rétablissement ont mis principalement l'accent sur des approches fondées sur des espèces individuelles. Le CCEP insiste pour que l'on examine les dispositions de la loi relatives à la planification du rétablissement, ainsi que les politiques de mise en oeuvre, pour que l’on puisse recourir plus efficacement, quand les circonstances s’y prêtent, aux approches écosystémiques, fondées sur les espèces multiples et sur les assemblages d’espèces dans le cadre du processus de planification du rétablissement. À cette fin, les ministères clés, de concert avec les experts non gouvernementaux, doivent achever et mettre en place des définitions de travail uniformes pour les termes « approche écosystémique », « approche fondée sur les assemblages d’espèces » et « approche fondée sur les espèces multiples ».
Je vais maintenant passer la parole à mon collègue, M. McGuinness.
En ce qui concerne les défis en matière de mise en oeuvre, les ministères fédéraux clés doivent achever des documents stratégiques et des lignes directrices opérationnelles cohérentes et sans ambiguïté afin de contribuer à la mise en oeuvre de la LEP tout au long du cycle de conservation des espèces en péril. Cependant, outre les documents stratégiques « globaux », je tiens à souligner la nécessité d’élaborer et de peaufiner davantage des lignes directrices opérationnelles plus détaillées pour le « deuxième palier ». Le manque de politiques et de lignes directrices opérationnelles définitives entrave fortement et rend confus les efforts déployés pour protéger et rétablir les espèces en péril, leurs résidences et leurs habitats essentiels.
Malgré les défis financiers, le CCEP croit que l’augmentation du financement fédéral est essentielle pour garantir l’exécution entière et efficace du mandat énoncé dans la LEP. Pour aider à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'outils d'apprentissage utiles, le CCEP exhorte les départements fédéraux clés, avec l’apport des parties intéressées, à établir des pratiques exemplaires et des exemples d’études de cas portant sur le processus d’inscription, les programmes de rétablissement et les plans d’action.
En ce qui concerne la table ronde du ministre, le CCEP exige que le ministre de l’Environnement convoque, au moins tous les deux ans, une table ronde regroupant les personnes intéressées aux questions relatives à la protection des espèces sauvages. La table ronde du ministre de 2006 était inclusive et transparente alors que celle de 2008 l'était beaucoup moins.
Le CCEP désire que les tables rondes du ministre soient inclusives, exhaustives et transparentes. Les recommandations de la table ronde et les réponses du ministre doivent être publiées dans le registre de la LEP en temps opportun. Le CCEP devrait être invité à contribuer à la sélection des sujets et à la désignation des témoins, et à participer à la table ronde.
Je vous remercie beaucoup de votre attention. Notre équipe est prête à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, tout le monde. Merci d'être venus ce matin.
De mon point de vue, ce serait très utile si le CCEP pouvait condenser ce document en une page de recommandations, en particulier lorsque nous entreprendrons l'examen complet de la LEP.
À maintes reprises dans votre mémoire, vous mentionnez des difficultés liées aux définitions, au manque de clarté et aux mots qui doivent être étoffés. Elles sont mentionnées non seulement à la page 6 du mémoire lorsque vous abordez les défis en matière de protection, mais elles figurent également sous plusieurs autres en-têtes. Je présume que, dans le document, vous recommandez en grande partie que nous, les législateurs, prenions des mesures pour rendre plus précise la compréhension de certains termes dans la loi. Est-ce exact?
:
Pourrais-je ajouter une remarque?
M. David McGuinty: Je vous en prie.
M. Patrick McGuinness: Dans une certaine mesure, nous mettons les ministères au défi de répondre à ces questions, en ce sens que la loi existe. Dans l'ensemble, les ministères ont essayé de faire progresser, si vous voulez, les politiques et ce qui s'y rattache. Ce que nous condamnons, dans une certaine mesure, c'est la lenteur ou l'absence de progrès à cet égard.
Je ne sais pas si nous avons vraiment besoin que des mots soient ajoutés à la loi, mais il semble que nous ayons besoin qu'une sorte de transformation ait lieu au sein des ministères afin qu'ils révèlent comment ils — et les autres parties intéressées —interprètent certaines de ces définitions.
:
Merci beaucoup, monsieur Bigras.
Fondamentalement, dans ces situations, vous avez deux lois complémentaires qui s'appliquent: la LEP et la Loi sur les pêches.
Pour les pêches, le gouvernement fédéral dispose, si vous voulez, d'une gamme d'outils pour régler les problèmes et, dans certains cas, lorsqu'une analyse montre qu'il y aura des conséquences socioéconomiques importantes — par exemple, pour les collectivités côtières vivant de la pêche —, le gouvernement examine les outils à sa disposition.
Dans la LEP, l'outil est plutôt flou — soit l'interdiction. En vertu de la Loi sur les pêches, par exemple, vous pouvez imposer des fermetures, entre autres mesures. Ainsi, lorsqu'il a été décidé de ne pas appliquer l'interdiction prévue dans la LEP pour les pêches, des régimes de gestion des pêches très stricts ont été mis en place pour tenter d'éviter la disparition d'une espèce en péril.
Qu'est-ce qui explique que, dans les stratégies contenues dans les plans de rétablissement, on tienne si peu compte de l'habitat essentiel? Selon les chiffres que vous nous présentez ce matin, et qui sont publics, 106 des 278 stratégies de rétablissement étaient achevés. Il y a donc un problème d'achèvement des stratégies de rétablissement.
De plus, il y a un autre problème. Les stratégies de rétablissement ne tiennent pas compte de l'habitat essentiel. On a des problèmes subséquents qui s'ajoutent les uns aux autres. Par conséquent, si je comprends bien, les espèces ne sont pas protégées et il n'y a pas de plan de rétablissement.
Qu'est-ce qui explique un retard aussi important en ce qui a trait aux plans de rétablissement?
:
Merci, monsieur le président.
J'allais simplement vous donner le temps qui m'est imparti et vous demander de nous faire part de vos recommandations, mais, comme vous avez fait de l'excellent travail dans votre mémoire, nous les avons déjà. Je vais donc vous poser des questions.
J'ai relevé un thème récurrent partout dans votre mémoire: ressources, ressources, ressources. Je vous demande donc s'il y a vraiment un problème d'absence de volonté politique? Que recommanderiez-vous...? Est-ce simplement parce qu'on ne veut pas se pencher sur cette question ou est-ce parce que l'application de cette loi ne serait pas très populaire? Recommanderiez-vous plutôt de mettre l'accent sur une stratégie d'affectation de ressources, de l'intérieur du gouvernement peut-être, qui ferait appel à des gens de l'extérieur, comme la collectivité, des ONG, des scientifiques, etc.?
:
La loi comporte une composante qui prévoit la participation de multiples intervenants, voilà donc le travail d'élaboration du plan d'action. L'intention de la loi était d'amener les scientifiques à se réunir, dans le cadre de la stratégie de rétablissement, pour déterminer les mesures à prendre afin de permettre aux espèces de survivre et de refaire leurs populations. Pour donner suite au plan d'action, on rassemblerait ensuite tous les intervenants et les propriétaires visés ainsi que les parties intéressées pour déterminer, à la lumière des données scientifiques établies, la meilleure façon d'aller de l'avant avec le moins de répercussions économiques possible.
Mais, pour répondre à votre question, je crois qu'il n'y a pas de véritable cadre d'orientation approprié pour appliquer la loi. À la demande du gouvernement fédéral, la société Stratos a procédé à un examen indépendant pour déterminer les raisons pour lesquelles les habitats menacés ne sont pas recensés. Je crois que, dans certains cas, les scientifiques ne sont pas suffisamment mis à profit et que, dans d'autres, on dispose des données scientifiques requises sans pour autant repérer les milieux à protéger — là encore, je dois dire que c'est mon opinion personnelle, qui n'est peut-être pas partagée par les membres du comité consultatif.
Toutefois, les gens interrogés par la société Stratos ont déclaré qu'ils avaient des réticences à se prononcer sur les habitats en danger parce qu'ils ne savaient pas exactement ce qu'on entend par une protection efficace ou parce qu'il n'y a pas de cadre d'orientation qui donnerait les mesures à prendre pour protéger un habitat déclaré menacé. Je crois donc que l'absence de politiques explique en bonne partie pourquoi la loi n'est pas mise en oeuvre efficacement.
La LEP est une loi relativement jeune. Lors du premier témoignage, celui des représentants du ministère en l'occurence, on nous a dit que la première phase de la mise en oeuvre de la loi a été lente, mais que les choses se sont accélérées depuis lors. Les représentants du ministère se sont montrés optimistes. Selon eux, elle continuera à devenir de plus en plus efficace dans son fonctionnement.
À la page 2, sous la rubrique « Perspectives globales », vous dites — et vous l’avez répété tout à l’heure — que le CCEP est déçu de la lenteur à laquelle vont la finalisation et la mise en œuvre de la loi. Puis, au milieu du deuxième paragraphe de la page 3, vous dites:
Le CCEP est d'avis que ces consultations et ces efforts de collaboration sont essentiels à la mise en oeuvre efficace de la LEP et peuvent souvent prendre beaucoup de temps, ce qui risque d'empêcher le gouvernement de se conformer aux délais statutaires...
Il faut avoir un équilibre. Avez-vous des recommandations sur la manière de bien mener les consultations dont vous avez besoin auprès du gouvernement afin de respecter ces délais? Certes, je vous ai entendu proclamer haut et fort, comme tous mes collègues, qu’il faut veiller à se doter des ressources nécessaires pour donner suite à vos recommandations, mais comment pouvons-nous atteindre cet équilibre, par rapport à la consultation et aux échéanciers?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous suis reconnaissant d'être venus témoigner devant le comité aujourd'hui dans le cadre de l'examen de la Loi sur les espèces en péril. Voici l'une de mes préoccupations. J'ai oeuvré pendant un certain temps dans les domaines de l'application des lois environnementales et de la conservation de l'environnement...
Je me souviens qu'une fois — je vais vous mettre en contexte —, le service des parcs et des loisirs d'Edmonton m'avait chargé de dresser l'inventaire biophysique du ravin de la rivière Whitemud, situé dans la ville. J'ai divisé le terrain en dix parcelles, puis j'ai engagé un botaniste, M. George Scotter, pour qu'il en établisse l'inventaire biophysique. On a réussi à identifier 80 espèces de plantes, des orchidées et d'autres plantes, dont on ignorait l'existence à l'intérieur des limites de la ville d'Edmonton ou même à l'intérieur de cette aire géographique. Ainsi, j'en suis venu à la conclusion que, étant donné que le Canada ne compte que 32 millions d'habitants alors qu'il constitue la deuxième masse terrestre de la planète en superficie, il y a beaucoup de choses que nous ignorons. Lorsque l'on y ajoute des facteurs tels que les changements climatiques et leur incidence sur le paysage naturel, toutes nos connaissances des aires naturelles des espèces deviennent, à mon avis, provisoires.
Étant donné que la loi définit l'extinction ou la disparition des espèces en fonction de leurs aires de répartition connues au Canada et que ces aires évoluent sans cesse, que recommandez-vous pour renforcer la loi ou pour la rendre plus facile à exécuter ou à administrer? Votre principale critique ne vise pas la loi comme telle, mais la capacité du ministère de l'Environnement à l'appliquer, qu'il s'agisse d'une question de ressources ou non. Par ailleurs, il est peut-être tout simplement impossible d'atteindre une cible constamment en mouvement, peu importe la quantité de ressources qui y sont affectées.
Ma question est la suivante. Quelles modifications peut-on apporter à la loi? C'est la tâche qui nous a été confiée. Il est du ressort des vérificateurs de s'assurer que le ministère respecte ses exigences. Vos commentaires là-dessus sont bien sûr les bienvenus et nous sont utiles. Serait-il préférable de simplifier ou de clarifier certaines dispositions pour rendre l'application de la loi plus praticable? Quelles modifications voulez-vous voir?
:
Je vais commencer. Je dois d'abord signaler que nous n'en avons pas discuté au sein du CCEP; je vais donc vous donner quelques réflexions générales sur des modifications possibles. Elles ne font pas nécessairement l'unanimité au sein du comité, mais il en sera peut-être ainsi lorsque tous auront entendu ces idées.
Premièrement, le Canada compte déjà la Commission géologique du Canada, qui répertorie tous les gisements de minéraux. Nous n'avons pas d'organisation semblable qui se penche sur le patrimoine biologique au Canada. Une pareille commission fournirait de nombreux renseignements que nous cherchons constamment, à savoir où se trouvent les espèces et où elles s'en vont. Si le gouvernement du Canada se lançait dans une telle entreprise, ce serait vraiment fantastique, puisque nous serions tous à même de nous adapter à un nouvel environnement, à un nouveau climat.
Ensuite, de nombreux biologistes qui étudient les écosystèmes promeuvent une approche axée sur plusieurs espèces. À mon avis, pour faire face à l'évolution rapide des aires et de l'habitat, il est tout à fait logique d'analyser les écosystèmes en tenant compte d'un ensemble d'espèces.
Le troisième élément, c'est d'adopter une approche fondée sur le principe de la prudence. Autrement dit, lorsqu'une espèce est à risque, il suffit de la protéger jusqu'à ce qu'il soit possible de l'amener ailleurs. La plupart des espèces se déplacent en même temps que leur habitat. Or, certaines espèces ne sont pas en mesure de se déplacer aussi vite et d'autres ne peuvent aller nulle part, notamment lorsque leur aire naturelle est au sommet d'une montagne.
:
Merci, monsieur le président.
Merci également à nos témoins d'être venus comparaître aujourd'hui.
Notre comité fait l'examen de la Loi sur les espèces en péril. Vous savez certainement que je représente la région du pays qui compte le plus d'espèces en péril de tout le Canada, le comté d'Essex. Je crois que c'est en bonne partie parce que, l'habitat y étant gravement fragmenté, bon nombre d'espèces ne sont plus capables d'y survivre.
J'aurai quelques questions à poser. Premièrement, vous nous dites que... en fait, et c'est une excellente chose lorsqu'on entreprend l'examen d'une loi, votre rapport nous dit que, dans l'ensemble, il n'y a pas de problème avec la structure de la LEP en tant que telle. Il y a bien quelques petits ajustements à faire, et c'est ce que vous nous recommandez.
Il y a un point que j'aimerais aborder plus précisément: vous avez réclamé que l'on revoie les dispositions de lLa loi sur la planification du rétablissement afin que l'on puisse recourir plus efficacement aux approches écosystémiques. Je crois que les efforts sont concentrés principalement sur des approches fondées sur des espèces individuelles.
En préconisant les approches écosystémiques, recommandez-vous que l'on cerne plus d'espèces, ou considérez-vous qu'il s'agit d'un moyen plus efficace de désigner les habitats que ne le sont les approches fondées sur des espèces individuelles? On en revient toujours aux approches fondées sur des espèces individuelles. Ne pourrions-nous pas faire des progrès et nous rapprocher d'une approche écosystémique? J'aimerais aussi savoir ce qui, de l'avis du CCEP, constitue une approche écosystémique.
:
Je crois que c'est le manque de ressources qui explique en bonne partie la situation, le manque de ressource humaines. On a déjà parlé des équipes de rétablissement dans le secteur des pêches. Prenez l'exemple de la Canadian Cattlemen's Association: dans une localité donnée, il n'y aura toujours qu'un nombre limité de gens qui se porteront volontaires pour faire partie des équipes de rétablissement.
Il faut donc les mobiliser, les tenir au courant, les garder dans le coup. Admettons par exemple qu'une région, disons le comté d'Essex, compte déjà un programme de rétablissement et qu'une autre espèce doive être inscrite sur la liste. L'exercice consiste alors à intégrer la nouvelle espèce au plan de rétablissement qui existe déjà. On envisage le tout selon une approche écosystémique, et l'on fait de son mieux pour que ce type de programme — prévu par la LEP — soit réalisable, compte tenu du peu de ressources humaines disposées à participer à ce genre d'activités.
Vous pouvez facilement imaginer le nombre de stratégies de rétablissement qu'il faudrait. Pour beaucoup de ces stratégies, il n'y a qu'un nombre limité de personnes qui sont à la fois assez compétentes et intéressées à y participer, parce qu'elles pourraient sans cela être en train de pêcher et de gagner leur vie.
Bref, de mon point de vue, tout se résume ainsi: faisons de notre mieux pour arriver au résultat escompté.
:
À la lumière de ce que vient de dire Mme Plotkin, on peut donc affirmer que le Programme de conservation des zones naturelles, annoncé dans le budget de 2006 et mis en oeuvre en partenariat avec Conservation de la nature Canada, est un bon exemple de mécanisme auquel on peut avoir recours lorsque l'on commence à évaluer un écosystème.
Dans un autre ordre d'idées, il ne faut pas oublier que nous sommes situés sur une frontière internationale. Je n'apprendrai rien à personne en disant que les écosystèmes n'ont rien à faire des frontières politiques tracées sur les cartes. À l'heure où on se parle, la LEP ne prévoit aucun mécanisme permettant de déterminer la priorité à accorder aux différentes espèces.
Prenons l'exemple d'une espèce qui, au Canada, ne se trouve que dans le comté d'Essex, mais qui fait partie d'un plus vaste écosystème s'étendant sur le territoire étatsunien. Eh bien, selon la loi, on doit lui accorder la même importance que les autres espèces dont l'habitat est situé entièrement au Canada.
Croyez-vous que la LEP devrait prévoir des mécanismes permettant d'établir la priorité à accorder aux différentes espèces?