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La séance est ouverte. Nous allons poursuivre avec notre examen sur les sables bitumineux et les ressources hydriques du Canada.
Souhaitons de nouveau la bienvenue à Cynthia Wright. Elle a eu une semaine bien remplie puisqu'elle s'est déjà présentée devant notre comité pour examiner une autre question. Nous sommes heureux de la revoir. Elle est sous-ministre adjointe par intérim de la direction générale de l'intendance environnementale du ministère de l'Environnement. Elle est accompagnée de Albin Tremblay, responsable de la mise en application de la loi, et de Fred Wrona, directeur général par intérim, Sciences et technologies, Eau.
Pour représenter le ministère de la Santé, nous accueillons John Cooper, directeur du Bureau de l'eau, de l'air et des changements climatiques de la Direction générale, Santé environnementale et sécurité des consommateurs. Il est accompagné de Roy Kwiatkowski, directeur de la Division de la recherche de la santé environnementale, Direction générale de la santé des premières nations et des Inuits. Bienvenue. Nous accueillons également Wadieh Yacoub, qui est médecin-hygiéniste et directeur, Protection de la santé, Santé des premières nations et des Inuits, région de l'Alberta.
Bienvenue à chacun d'entre vous.
Nous allons passer aux déclarations préliminaires. Veuillez vous assurer qu'elles ne durent pas plus de 10 minutes.
Nous allons commencer par vous, madame Wright.
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Merci, monsieur le président.
Je suis ici aujourd'hui pour représenter Environnement Canada et mes collègues. Je vais vous expliquer nos rôles et nos responsabilités en matière de sables bitumineux et vous présenter certains de nos travaux prioritaires dans ce domaine.
Comme vous le savez bien, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux se partagent la compétence en matière de gestion de l'environnement. À l'échelon fédéral, le rôle d'Environnement Canada se rapporte à la gestion des enjeux transfrontaliers, y compris ceux qui concernent l'eau, les oiseaux migrateurs, les espèces en péril et les produits toxiques.
Les responsabilités d'Environnement Canada sont énoncées dans la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, la Loi sur les espèces en péril, la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et la Loi sur les pêches. Nous participons également à des activités menées en vertu de la Loi sur les ressources en eau du Canada, notamment des activités de recherche et de surveillance menées conjointement avec certaines administrations. Ces activités nous permettent de mettre à profit nos connaissances et notre expertise techniques pour orienter les décideurs à tous les niveaux du gouvernement du Canada.
La diapo 3 indique les trois façons dont Environnement Canada interagit en matière de sables bitumineux. Premièrement, Environnement Canada assume ses obligations législatives et réglementaires. Deuxièmement, Environnement Canada met son expertise au service des autorités réglementaires dans le cadre du processus d'évaluation environnementale. Troisièmement, Environnement Canada interagit sur le plan de la recherche et de la surveillance, notamment en collaborant à des initiatives de gestion environnementale touchant plusieurs intervenants. Nous allons vous expliquer brièvement chacune de ces trois façons d'interagir.
Passons à la diapo 4. Je vais dire quelques mots à propos des obligations législatives et réglementaires qui nous incombent en vertu de la Loi sur les pêches, de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et de la Loi sur les espèces en péril.
Passons à la diapo 5. Environnement Canada est responsable de l'application du paragraphe 36(3) de la Loi sur les pêches, aux termes duquel il est interdit de rejeter une substance nocive dans des eaux où vivent des poissons.
La province de l'Alberta délivre des permis pour l'exploitation de bassins de décantation de sables bitumineux. Selon ces permis, il est interdit de déverser l'eau de ces bassins dans l'environnement. Toutefois, les interdictions générales énoncées dans la Loi sur les pêches continueraient de s'appliquer et pourraient être invoquées dans l'éventualité d'un déversement accidentel ou inhabituel. Le ministère surveille effectivement les activités en matière de sables bitumineux. Au cours des quelques dernières années, 18 inspections ont été menées, et aucune infraction à la Loi sur les pêches n'a été décelée à ce jour.
La Loi canadienne sur la protection de l'environnement joue un rôle clé en ce qui a trait à la réduction des rejets dans l'environnement de produits chimiques nocifs. Selon le plan de gestion des produits chimiques du Canada, dans le secteur des sables bitumineux, 98 substances hautement prioritaires ont été désignées comme susceptibles de présenter un danger. Ces substances font actuellement l'objet d'une évaluation. La loi contient d'autres dispositions pertinentes, y compris les exigences en matière de rapport énoncées dans l'Inventaire national des rejets de polluants, de même que des dispositions touchant les cas d'urgence, qui comprennent notamment l'exigence d'établir des plans d'urgence en ce qui a trait à un certain nombre de substances liées aux sables bitumineux.
Passons à la diapo 6. La Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et son règlement d'application assurent la conservation des oiseaux migrateurs. Plus particulièrement, la loi interdit d'endommager ou de détruire les oiseaux migrateurs, leurs nids et leurs oeufs. La loi interdit également de rejeter des substances nocives pour les oiseaux migrateurs dans des eaux fréquentées par ces oiseaux. C'est en vertu de cette loi qu'Environnement Canada a déposé des accusations contre Syndrude relativement au fait d'avoir rejeté, ou d'avoir permis de rejeter une substance nocive pour les oiseaux migrateurs.
La Loi sur les espèces en péril, comme vous le savez tous, a été créée pour prévenir la disparition des espèces sauvages, permettre le rétablissement de celles qui sont menacées par suite de l'activité humaine et favoriser la gestion saine des espèces préoccupantes pour éviter qu'elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées. La loi interdit notamment de tuer un individu d'une espèce sauvage, de lui nuire, de le harceler, de le capturer, de le prendre ou de détruire son habitat essentiel.
La diapo 7 concerne les conseils d'experts que fournit Environnement Canada pour appuyer les évaluations environnementales fédérales. Ces conseils portent notamment sur la modélisation de la qualité et de la quantité de l'eau; la qualité de l'air ambiant et les technologies de réduction des émissions du parc de véhicules miniers; les effets cumulatifs de l'exploitation des sables bitumineux et la nécessité d'une surveillance intégrée; et enfin, sur les oiseaux migrateurs, les espèces en péril et leur habitat. Environnement Canada a participé à environ 12 évaluations environnementales de projets d'exploitation de sables bitumineux, y compris cinq examens conjoints.
Examinons maintenant la diapo 8. Environnement Canada possède une vaste expertise et entend en faire profiter le plus grand nombre. Nous mettons à profit notre expertise en sciences des écosystèmes dans la région du bassin du Mackenzie et nous collaborons avec les provinces, les territoires, les universités, l'industrie et les autres intervenants. Par exemple, nous collaborons avec la Cumulative Environmental Management Association.
En outre, nous présidons le Conseil du bassin du Mackenzie, et nous dirigeons des travaux de recherche pour appuyer ses objectifs principaux. Environnement Canada a également dirigé des travaux de recherche sur les répercussions sur les écosystèmes, notamment les effets en aval sur des phénomènes comme la disponibilité de l'eau et les besoins en eau des écosystèmes, et sur les contaminants.
De plus, dans le passé, Environnement Canada a mené des travaux de recherche dans la région des sables bitumineux dans le cadre de l'étude sur les bassins des rivières du Nord, de l'initiative des écosystèmes des rivières du Nord et les études techniques du delta Paix-Athabasca. Ces travaux sont à l'origine d'un bon nombre de mesures réglementaires et de normes d'exploitation adaptées par l'industrie des sables bitumineux. Nous avons également entrepris des recherches ciblées sur les contaminants liés à l'exploitation des sables bitumineux.
La diapo 9 présente un certain nombre de priorités clés d'Environnement Canada dont l'objectif consiste à contribuer à soutenir les décisions relatives aux activités dans le secteur des sables bitumineux. Par exemple, les travaux de recherche en cours comprennent la poursuite de l'évaluation de la toxicité des eaux des bassins de résidus et de leurs effets possibles sur l'environnement, l'évaluation des émissions acidifiantes des sables bitumineux et leur incidence sur les écosystèmes lacustres et l'évaluation des répercussions des changements de débit et de niveaux d'eau du delta Paix-Athabasca.
Comme je l'ai mentionné précédemment, nous avons entrepris des travaux importants dans le cadre du plan de gestion des produits chimiques. Ces travaux portent sur le secteur des sables bitumineux et ont permis de déceler 98 substances susceptibles de présenter un danger, lesquelles font actuellement l'objet d'une évaluation. Certaines de ces substances, par exemple les liquides de forage, sont liées aux activités minières et d'extraction, et d'autres, aux activités de raffinage. Dès qu'un risque est repéré, un plan de gestion est mis en oeuvre, et bien sûr, nous continuons d'assumer nos responsabilités en matière d'application de la loi.
Merci, monsieur le président.
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Merci. J'aimerais remercier le comité d'avoir invité Santé Canada à votre réunion d'aujourd'hui.
Vous pouvez commencer par examiner la diapo 1 pour avoir une idée de la manière dont j'entends procéder. Tout d'abord, j'aborderai brièvement la question des rôles et des responsabilités de Santé Canada en matière de santé et d'eau. Ensuite, je parlerai de la région de l'Athabasca, plus particulièrement des sources possibles de risque pour la santé dans cette région. Par la suite, je passerai brièvement en revue certaines des préoccupations liés à la santé qui ont été soulevées. Comme vous le savez, le Dr John O'Connor et la population de Fort Chipewyan ont soulevé des préoccupations en ce qui concerne les taux de cancer. Cette question a donné lieu à des études, et quelques conclusions en ont découlé, et je dirai un mot à ce propos. Enfin, j'aimerais vous entretenir des mesures à prendre et vous présenter nos conclusions quant à la voie à suivre dans l'avenir.
L'un des principaux rôles de Santé Canada consiste à assurer la qualité de l'eau potable. Il est important de comprendre que cette responsabilité est partagée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. Le gouvernement fédéral est responsable de la qualité de l'eau potable des services de transport des passagers comme les bateaux, les trains et les avions, et sur les terres fédérales.
En ce qui concerne les premières nations, Santé Canada collabore avec Affaires indiennes et du Nord Canada pour assurer la salubrité de l'eau potable. Plus précisément, les premières nations sont responsables de l'approvisionnement quotidien en eau potable, du fonctionnement des systèmes de traitement et de l'analyse de l'eau. Santé Canada fournit des conseils et s'assure que des programmes de surveillance sont en place dans les réserves des premières nations.
La gestion de l'eau potable est une responsabilité partagée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux. Santé Canada est chargé de l'évaluation du risque posé par les contaminants chimiques, microbiologiques et radiologiques. Santé Canada élabore des lignes directrices qui servent de fondement aux normes et aux règlements mis en place dans l'ensemble des provinces et des territoires. En d'autres termes, ces lignes directrices deviennent des normes applicables dans toutes les administrations du Canada et constituent un point de référence commun en matière de salubrité de l'eau potable.
J'aimerais vous donner un bref aperçu de l'efficacité de cette approche. J'ose affirmer que, depuis l'incident de Walkterton en 2000 et celui de North Battleford en 2001, nous avons fait des pas de géant au chapitre de la qualité et de la gestion de l'eau potable. Parmi les améliorations qui ont été apportées, mentionnons l'adoption d'une approche à barrières multiples qui reconnaît, pour l'essentiel, qu'il n'est pas suffisant de disposer simplement d'un bon système ou d'une bonne usine de traitement, mais qu'il faut plutôt porter notre attention sur certains enjeux d'importance comme la protection des eaux souterraines et des sources d'eau que sont les lacs et les rivières. Cela est essentiel à la protection de la santé. Il faut également s'assurer que du personnel ayant reçu une formation adéquate se trouve sur place.
Depuis 2000 et 2001, l'ensemble des provinces et des territoires ont mis à jour leurs lois, leurs règlements et leurs politiques. Cela dit, nous continuons de faire face à des défis en matière d'eau potable. Je pense plus particulièrement à l'approvisionnement en eau des petites collectivités. Celles-ci n'ont pas la capacité ni les ressources dont disposent les collectivités plus populeuses pour assurer le traitement de l'eau et la protection de la population. Santé Canada collabore avec les provinces, les territoires, les entreprises, les ONG et le milieu universitaire pour tenter de faire progresser les choses à cet égard et nous permettre de relever ce défi.
La sécurité des aliments est une autre des responsabilités de Santé Canada. Cette responsabilité touche principalement à l'évaluation du degré de contamination chimique des aliments au détail, qui est réglementée en vertu de la Loi sur les aliments et drogues. Cependant, dans le cadre de notre réunion d'aujourd'hui, je crois qu'il est plus pertinent de se limiter à la question des aliments traditionnels. Santé Canada effectue des évaluations du risque des aliments traditionnels et donne des conseils en matière de protection de la santé aux provinces de manière à ce qu'elles puissent diffuser des avis portant particulièrement sur la consommation de poisson et d'autres aliments provenant de la nature.
Santé Canada a également des responsabilités au chapitre des contaminants environnementaux. Cynthia Wright a déjà parlé de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et du plan de gestion des produits chimiques, lequel comprend l'évaluation et la gestion des produits chimiques considérés comme dangereux et porte une attention particulière aux secteurs industriels. Je ne m'attarderai donc pas plus longtemps sur cette question.
Enfin, Santé Canada a un rôle à jouer sur le plan des évaluations environnementales et dans la désignation des risques pour la santé qui peuvent découler des projets d'exploitation.
Je vais maintenant diriger mon attention sur la région de l'Athabasca et effectuer un bref survol des sources possibles des risques pour la santé qui y ont été décelées.
À n'en pas douter, certains contaminants soulèvent des préoccupations. Ceux-ci se trouvent principalement dans les eaux de source provenant des sources naturelles. Mentionnons, par exemple, le bitume qui s'infiltre dans les rivières et les lacs, et l'arsenic et le mercure qui proviennent des sources naturelles. Cependant, l'histoire de la région de l'Athabasca a été marquée par bon nombre de projets d'exploitation, notamment une mine d'uranium qui, à ma connaissance, n'est plus en activité. Il y a eu également les pâtes et papiers, l'agriculture et, bien sûr, le pétrole et les sables bitumineux. Tous ces facteurs contribuent à la qualité globale de l'eau de source, qui est une préoccupation de premier plan.
Par conséquent, lorsque nous participons à des évaluations environnementales, nous conseillons de porter une attention particulière à la surveillance et à la protection de la qualité de l'eau de source et à la prévention des fuites et des déversements. Si des fuites ou des déversements accidentels se produisent, il est important d'en aviser les exploitants des usines de traitement et les citoyens qui se trouvent en aval de manière à ce qu'ils puissent prendre les mesures nécessaires pour prévenir tout risque pour la santé. Cela dit, la qualité de l'eau de source est un aspect dont il faut tenir compte. Dans toutes les collectivités situées en aval des exploitations de sables bitumineux, la qualité de l'eau potable est bonne.
Je vais maintenant traiter de la question des aliments traditionnels. Oui, les aliments traditionnels ont soulevé des problèmes. Depuis 1990, l'Alberta publie des avis aux médias en ce qui a trait à la consommation de dorés jaunes et au degré de contamination par le mercure de ce poisson.
Je suis certain que le comité est au courant des préoccupations du Dr John O'Connor — et de celles qu'a soulevées la collectivité de Fort Chipewyan au fil des ans — en ce qui concerne les taux de cancer observés dans cette collectivité, plus précisément des formes rares de cancer comme ceux du canal cholédoque et du côlon. Selon une étude préliminaire et relativement limitée présentée en 2006, aucune augmentation importante du taux de cancer n'a été observée.
Une étude plus rigoureuse et plus complète a ensuite été menée par le Alberta Cancer Board, qui a conclu que le nombre de cas observés de formes rares de cancer comme celui du canal cholédoque était normal et à l'intérieur de la fourchette prévue. En outre, selon cette étude, le nombre global de cas de cancer était légèrement plus élevé que prévu. Le Alberta Cancer Board a conclu que cette constatation pourrait être attribuable au hasard — en raison de la très petite taille de l'échantillon — à une détection accrue — découlant d'un examen plus rigoureux des statistiques et des antécédents médicaux de la collectivité — ou à un véritable risque pour la santé.
En conclusion, l'étude indique, jusqu'à présent à tout le moins, que le taux des formes rares de cancer se situait probablement à l'intérieur de la fourchette prévue. Des indices donnent à penser que les taux globaux de cancer étaient peut-être plus élevés, et nous suggérons que cette question fasse l'objet d'un examen plus poussé.
La consommation d'eau potable traitée est sécuritaire. Il n'est toutefois pas recommandé de boire de l'eau provenant directement d'une source. En ce qui concerne la voie à suivre, il ne fait aucun doute que la protection des eaux de source est essentielle et que la prévention des fuites et des déversements accidentels est notre priorité. Personne ici ne veut que le système soit davantage contaminé. Nous croyons qu'il est très important que la province continue de surveiller la qualité de l'eau de source et de l'eau potable traitée et que le gouvernement prenne les mesures réglementaires nécessaires.
L'une des priorités de Santé Canada est de poursuivre l'élaboration de lignes directrices, et de répertorier, d'évaluer et de gérer les contaminants dans le cadre du plan de gestion des produits chimiques. Nous avons la responsabilité permanente de fournir des conseils et de soutenir toute autre étude sur le cancer, plus particulièrement de collaborer avec les collectivités des premières nations pour garantir la salubrité de l'eau potable et améliorer l'état de santé.
Merci beaucoup.
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L'Alberta Cancer Board a mené une étude rigoureuse qui a été examinée par des pairs provenant des quatre coins du globe, sur le plan tant de la méthodologie que des résultats. Chaque examen par les pairs est affiché sur des sites Web accessibles au public. Il vous est loisible de lire les commentaires formulés par les examinateurs à propos de cette étude.
Santé Canada a souscrit aux conclusions de cette étude. Nous estimons que le nombre de cas se trouve incontestablement à l'intérieur de la fourchette prévue. Les taux de cancer des premières nations sont habituellement inférieurs à la moyenne albertaine, sauf en ce qui concerne le cholangiocarcinome. Il est reconnu que le taux de cholangiocarcinome est plus élevé chez les peuples autochtones des Amériques et du reste du monde, et en Alberta, il est de deux à trois fois plus élevé chez les Autochtones que dans le reste de la population.
Par conséquent, le nombre de cas observés se situe sans conteste à l'intérieur de la fourchette prévue. Le fait que deux cas aient été observés au cours de deux années subséquentes est probablement et vraisemblablement dû à une variation fortuite, au hasard et à la petite taille de la population.
Quant au cancer du côlon, le médecin a présenté 12 cas qu'il aurait observés. Sur ces 12 cas, seuls trois se sont révélés être des cancers du côlon. Le travail rigoureux effectué par l'Alberta Cancer Board a permis de déceler trois cas que le médecin n'avait pas observés.
De faibles augmentations des taux d'autres formes de cancer examinés par l'Alberta Cancer Board — cancers du sang, cancers du système lymphatique et carcinomes des tissus mous — peuvent sans doute être observés. Toutefois, même dans ce cas, il s'agit non pas d'une augmentation du nombre de personnes atteintes d'un cancer, mais du nombre de cancers. Dans les faits, il arrive que certaines personnes soient atteintes de plus d'un cancer.
Selon moi, les conclusions de l'étude sont valides. Elles ont été très bien examinées par des évaluateurs indépendants. Nous devons porter notre attention sur ces types de cancers. C'est pourquoi Santé Canada reconnaît la nécessité de continuer à surveiller la prévalence du cancer.
Si d'autres cas de ces formes rares de cancer sont observés, il faudra véritablement sans préoccuper et y donner suite de façon plus rigoureuse. C'est la raison pour laquelle l'Alberta Cancer Board a déployé de grands efforts pour se rendre dans la collectivité et discuter avec le médecin local qui, à l'heure actuelle, déclare effectivement les cas de cancer. Le Dr O'Connor n'a pas déclaré ces cas de cancer lorsqu'ils ont été observés. À présent, le médecin dont j'ai parlé possède le formulaire pertinent et déclare tout à l'Alberta Cancer Board.
Assurément, la prochaine étape consiste à continuer de surveiller étroitement la situation pour déterminer s'il y a de véritables augmentations des taux ou s'il s'agit effectivement de variations fortuites, comme de nombreuses autres enquêtes sur des groupes menées partout dans le monde l'ont démontré.
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Merci de votre question.
À Santé Canada, notre principale priorité est de protéger la santé des premières nations et des Inuits. Dès que le Dr O'Connor nous a téléphoné, nous avons déclenché une enquête à propos des allégations selon lesquelles il y aurait un groupe de personnes atteintes de cancer. Cette enquête a été effectuée en collaboration avec le Dr O'Connor et, en fait, cela faisait trois ans hier qu'elle avait été menée à bien. Avec son accord, nous nous sommes immédiatement rendus à Fort Chipewyan pour le rencontrer. De fait, le 17 mai 2006, des représentants de l'Alberta Health and Wellness, de l'Agence de la santé publique du Canada et de Santé Canada ont rencontré le Dr O'Connor pour en apprendre davantage à propos de ses préoccupations. Nous n'avons jamais laissé entendre que celles-ci étaient invalides ou quoi que ce soit de ce genre.
De concert avec le collège des médecins et des chirurgiens, dont nous sommes tous membres, nous avons examiné d'autres sources de préoccupations. Conformément à nos obligations déontologiques et professionnelles, que nous respectons tous en tant que médecins, nous nous sommes adressés au collège. Les décisions qu'il a rendues n'ont pas été publiées. Plus particulièrement, l'affaire que vous avez mentionnée est toujours sous enquête.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Je veux parler de l'eau, de gestion de l'eau et des risques susceptibles de menacer cette ressource. Pour autant que je sache, il s'agit de l'objectif fondamental du comité — se pencher sur la question de l'eau.
La semaine dernière, nous avons entendu dire qu'une proportion d'environ 80 p. 100 de cette ressource sera utilisée dans le cadre de l'exploitation in situ. Dans ce cas, 20 p. 100 de cette ressource proviennent de l'exploitation à ciel ouvert, et c'est souvent là-dessus que les questions portent. J'aimerais m'attarder aux deux types d'exploitation.
Par exemple, madame Wright, vous avez mentionné les évaluations environnementales. Vous avez dit que vous aviez participé à environ 12 évaluations environnementales dans le secteur des sables bitumineux. Y a-t-il une exigence relative aux évaluations environnementales pour ce qui est de l'exploitation in situ?
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En fait, le rapport que nous avons déposé porte principalement sur l'eau potable dans les secteurs relevant de la compétence fédérale et touche à la question des lignes directrices et des processus, de même qu'à celle de la fourniture d'eau potable sur les terres fédérales et dans les services de transport de passagers.
Il ne fait aucun doute que d'importantes améliorations ont été apportées au cours des quelques dernières années. Un groupe de travail interministériel a publié un document d'orientation sur la gestion et la sécurité de l'eau potable sur les terres fédérales, y compris les parcs nationaux, les pénitenciers et sur les bases des Forces canadiennes, de manière à définir des points de référence cohérents en matière de pratiques. Ce document est actuellement mis à jour. Il est très important de nous assurer que de bonnes pratiques sont en place. Même si le ministère de la Santé n'a aucune responsabilité en ce qui concerne les pratiques adoptées par les autres ministères, ceux-ci sont conscients de l'importance de travailler de façon collective et de mettre en place des systèmes communs en vue de protéger les personnes qui travaillent ou qui se rendent sur des terres fédérales.
Dans le même ordre d'idées, des mesures ont été prises pour améliorer la salubrité de l'eau potable dans les transports publics. Quant aux lignes directrices sur l'eau potable, d'aucuns ont fait valoir, en 2005, qu'elles étaient dépassées parce qu'elles avaient été élaborées 15 ans auparavant et en raison de la lenteur de notre processus. Tous ces facteurs ont été pris en compte.
Nous travaillons au sein du comité fédéral-territorial sur l'eau potable. Un ensemble cohérent de normes en matière de protection d'eau potable ont ainsi été mises en place partout au pays. Nous nous occupons d'élaborer les lignes directrices, ils s'occupent de les adopter et de les mettre en application. Dans certaines administrations, assurément au Québec et en Ontario, des lignes directrices et des normes légèrement plus rigoureuses seront mises en application.
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Merci, monsieur le président.
Notre ministère a participé à une pléiade d'études techniques depuis le début des années 1990. Ces études portaient notamment sur la quantification de la situation écologique, des niveaux de contamination et des sources de contamination du réseau hydrographique de l'Athabasca. Comme le savent les membres du comité, la rivière Athabasca traverse une région géographique comptant de nombreux projets d'exploitation et de multiples municipalités. Des activités dans le secteur des pâtes et papier, de la foresterie, des sables bitumineux et dans d'autres secteurs se déroulent autour de ce bassin.
Les études auxquelles nous avons participé au fil des ans en collaboration avec des collègues d'autres ministères et le milieu universitaire nous ont permis de mieux comprendre les caractéristiques initiales de ces types particuliers de contaminants. Avec les années, grâce à nos travaux de recherche et nos divers programmes de surveillance, nous avons constaté des améliorations au chapitre des niveaux de contamination, particulièrement ceux qui découlent des activités d'exploitation dans le secteur des pâtes et papier menées dans la région, et ainsi de suite.
Nous avons mentionné les problèmes particuliers posés par les sables bitumineux. Nous avons mené une recherche dans le cadre de ces initiatives pour tenter d'évaluer le rôle des hydrocarbures naturels et leurs effets sur l'environnement, par opposition aux hydrocarbures provenant effectivement des activités d'exploitation des sables bitumineux. En 2003, dans le cadre de l'initiative des écosystèmes des rivières du Nord, nous avons publié quelques résultats préliminaires qui démontrent les effets possibles des hydrocarbures naturels sur la santé des poissons et de l'écosystème.
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Merci pour votre question.
L'étude de l'Alberta Cancer Board portait non pas sur le risque de cancer, mais sur la prévalence du cancer. Il s'agit d'une distinction importante, car l'étude n'est pas du tout concluante quant aux causes de l'apparition des cancers.
Je suis d'accord avec vous pour affirmer qu'il est extrêmement important de donner suite à cette étude, et Santé Canada a l'intention de travailler de concert avec l'Alberta Cancer Board et la Fort Chipewyan Nunee Health Board Society pour poursuivre la surveillance de la prévalence de cancer.
Pour tous les cas qui ont été examinés, particulièrement les formes rares de cancers, l'Alberta Cancer Board a passé en revue les dossiers médicaux, et tous les facteurs de risque associés à ces deux cas étaient ceux qui avaient déjà été décelés. Nous n'affirmons pas qu'il n'existe aucun lien avec l'environnement ou quoi que ce soit de ce genre — nous disons simplement qu'il faut procéder à une surveillance plus poussée.
Notre plan d'action consiste à travailler en collaboration avec l'Alberta Cancer Board pour poursuivre la surveillance de la prévalence de ces types de cancers. Nous allons veiller à ce que les cas de cancer dépistés par les médecins dans la collectivité fassent l'objet d'un suivi. Nous assurerons la poursuite des activités de promotion de la santé et de prévention de la maladie pour prévenir le cancer et encourager les modes de vie sains, car il est très possible que les modes de vie soient l'une des causes de la prévalence du cancer dans la collectivité.
Nous souscrivons aux mesures préconisées par l'Alberta Cancer Board, et nous allons travailler et collaborer avec la collectivité chaque fois que nous le pourrons.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir aux dernières questions que j'ai posées aux représentants d'Environnement Canada. J'ai beaucoup de mal à résoudre la quadrature du cercle.
Divers ordres de gouvernement ont mis en place un groupe composé de différents intervenants: représentants gouvernementaux, Aînés autochtones, organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine de l'environnement, scientifiques et représentants d'universités. Je ne me souviens pas du nombre d'intervenants qui forment ce groupe. Il y a un an et demi, comme Mme Wright l'a souligné à juste titre, ce groupe a fait parvenir une lettre urgente au gouvernement de l'Alberta.
Le gouvernement fédéral ne finance peut-être pas la CEMA, mais je crois comprendre que c'était le cas auparavant. Cette association doit certainement contribuer aux activités de recherche. Elle doit sûrement publier ses données et ses résultats d'analyses. Or, 83 p. 100 du budget de la CEMA est financé par l'industrie elle-même, et l'association a envoyé une lettre mentionnant qu'elle veut mettre cette situation en veilleuse. Elle veut qu'il y ait un moratoire sur les nouvelles concessions d'exploitation des ressources jusqu'au 1er janvier 2011. En fait, la situation est si grave que, quatre mois plus tard, la CEMA a envoyé une deuxième lettre au gouvernement de l'Alberta pour lui demander de nouveau un moratoire provisoire sur les nouvelles concessions d'exploitation des ressources.
Madame Wright, je crois comprendre qu'un représentant du gouvernement fédéral fait partie de la CEMA.