:
Merci, monsieur le président.
Si vous le permettez, je vais vous présenter notre groupe. M. Sahir Khan est le directeur général de l'Analyse des dépenses et des revenus, Mostafa Askari, est le directeur général de l'Analyse économique et financière et M. Chris Matier est notre conseiller principal pour l'analyse économique et financière.
Si vous le permettez, je voudrais consacrer encore un peu de temps, aujourd'hui, au rapport trimestriel, mais vous présenter également une mise à jour de la situation économique par rapport au budget.
Bon après-midi monsieur le président, messieurs les vice-présidents et membres du Comité permanent des finances. Je vous remercie de m’avoir invité à m’adresser à vous aujourd'hui au sujet des rapports de progrès portant sur le budget 2009 que le gouvernement a présentés au Parlement.
[Français]
Vous vous souvenez peut-être qu'à la fin de février, mon bureau a publié un document de discussion dans lequel on suggérait l'information que devaient contenir ces rapports. Dans cette note, nous déclarions que, de l'opinion du DPB, le but premier de ces rapports devrait consister à présenter au Parlement des renseignements précis, opportuns et faciles à comprendre sur trois questions principales: premièrement, la mise en oeuvre et les progrès réalisés quant aux mesures budgétaires; deuxièmement, les développements récents et les perspectives sur les plans économique et financier; et troisièmement, l'évaluation des résultats du budget en ce qui concerne ses principes directeurs, soit le caractère opportun, ciblé et temporaire.
Le 10 mars 2009, le gouvernement a présenté son premier rapport de progrès. Les remarques que je vous présente aujourd'hui remplacent nos efforts antérieurs en soulignant ce que mon bureau considérait comme étant les réussites attribuables à ce rapport, certains domaines d'amélioration possible des rapports qu'on présentera au Parlement dans l'avenir, ainsi qu'une brève mise à jour du contexte économique et financier.
[Traduction]
Voici donc quels sont les principaux messages que je souhaite vous exprimer aujourd'hui.
Le premier rapport du gouvernement représente une première étape importante ayant pour but d’améliorer la présentation des rapports intérimaires au Parlement et de consolider ultimement le rôle de surveillance budgétaire du Parlement. Par conséquent, le Parlement peut souhaiter envisager d’imposer en permanence un type d’exigence en matière de rapport de progrès pour assurer ainsi une transparence accrue des budgets à venir.
Deuxièmement, dans son deuxième rapport qu’il publiera en juin, le gouvernement devrait combler, sur le plan de l’information, les principales lacunes qu’on a soulignées dans notre cadre de surveillance à jour. Cela consiste, entre autres, à identifier les façons dont on utilisera le crédit 35 du Conseil du Trésor, d’une valeur de 3 milliards de dollars, incluant les indicateurs des extrants et des résultats de toutes les mesures budgétaires, ainsi que les risques entourant la mise en oeuvre; et enfin, il s’agit de mettre à jour le point de vue du gouvernement en ce qui concerne les changements au niveau de la perspective économique et financière.
Voilà qui m’amène à mon troisième message clé. Dans les données économiques récentes et la version à jour de l’enquête des prévisionnistes du secteur privé du DPB, on suggère la perspective d’une détérioration importante pour l’économie canadienne par rapport aux hypothèses de planification financière contenues dans le budget 2009.
[Français]
Comme on l'a mentionné dans notre rapport précédent, la capacité du Parlement d'assurer une surveillance efficace du Plan d'action économique du gouvernement repose sur des renseignements opportuns, précis et pertinents ainsi que sur l'analyse. À cette fin, mon personnel a rédigé un cadre de surveillance destiné aux mesures budgétaires du gouvernement, celui-ci étant basé sur les pratiques qu'on a identifiées au sein d'autres gouvernements, comme les mises à jour publiques que réalise régulièrement le gouvernement de la Nouvelle-Zélande en cours d'année au sujet des principaux risques.
Nous connaissons le besoin de minimiser tout fardeau additionnel des ministères au chapitre de la reddition de comptes. Par conséquent, nous avons suggéré que le gouvernement fasse appel à des indicateurs provenant principalement de ses propres processus internes et des publications de l'extérieur. Cela comprend les indicateurs clés, comme l'évaluation objective des risques que réalise le gouvernement dans le cadre de chaque présentation au Conseil du Trésor, que l'on décrit sur le site Web du Secrétariat du Conseil du Trésor.
Le modèle initial de surveillance vient de faire l’objet d’une mise à jour, alors que le gouvernement a publié les données additionnelles dans son premier rapport trimestriel. Nous avons également affiché une note documentaire distincte sur notre site Web afin de présenter une évaluation plus détaillée des résultats réalisés à ce jour. Aujourd'hui toutefois, je veux souligner les avantages de ce type de rapport en cours d’exercice et rendre hommage au gouvernement pour les efforts qu’il déploie afin d’élaborer une pratique exemplaire en matière de rapports publics.
Nous prévoyons que le gouvernement disposera de davantage de temps au cours du prochain trimestre afin de compiler les indicateurs additionnels en vue du rapport de progrès de juin. D'après les lacunes qui demeureront sur le plan de l’information après le deuxième rapport, mon personnel peut entreprendre une évaluation plus détaillée des initiatives face aux risques possiblement plus élevés en se basant sur des initiatives comparables au sein des autres gouvernements et en vertu des pratiques exemplaires à l'échelle internationale.
[Traduction]
Compte tenu de la situation économique en constante évolution, il est important que le Parlement puisse avoir accès aux renseignements à jour sur la perspective économique et financière. Le premier rapport de progrès du gouvernement contenait peu d’information sur la façon dont la perspective économique avait évolué depuis la présentation du budget en janvier dernier, ou sur ce que ces changements économiques pourraient signifier pour les finances sur le plan fiscal. Par conséquent, mon bureau a réalisé trois mesures: Pour la première fois, nous faisons état de la perspective économique à court terme du DPB en ce qui concerne les principales variables des extrants économiques et du marché de la main-d’oeuvre. Deuxièmement, nous avons également mis à jour l’enquête des prévisionnistes du secteur privé; et enfin, nous avons exploité les sensibilités du ministère des Finances sur le plan fiscal afin de donner une idée approximative du sens du risque actuel aux fins des projections financières contenues dans le budget 2009.
Dans le rapport de situation du gouvernement, on déclare que les développements économiques récents sont « généralement conformes aux projections budgétaires ». Cependant, d’après le DPB, depuis le dépôt du budget 2009, les indicateurs fréquents de l’économie canadienne et de l’économie mondiale ont révélé de nouvelles faiblesses.
Le FMI s’attend maintenant à ce que l’économie connaisse un repli à l'échelle mondiale, ce qui représenterait le premier déclin depuis la dernière guerre. Si vous vous reportez au graphique de la page 4 de la présentation, il représente les perspectives de l'économie mondiale telles que les voit le Fonds monétaire international.
Cette faiblesse généralisée de l’économie a deux répercussions principales sur le Canada. Premièrement, elle a donné lieu à une baisse de la demande au niveau des exportations canadiennes. Deuxièmement, elle a entraîné une baisse abrupte du prix des produits de base et, par conséquent, du pouvoir d’achat des ménages et des entreprises canadiennes.
Les données récentes du Canada démontrent une baisse de la production réelle, dont le rythme avait augmenté en décembre, alors que l'économie canadienne a enregistré une baisse de l’ordre de 3,4 p. 100, sur une base annuelle, au cours du quatrième trimestre de 2008, celle-ci étant attribuable en majeure partie à la faiblesse de la consommation des ménages, ainsi qu’à une diminution des investissements et des exportations des entreprises. Elles révèlent également un ralentissement continu dans le domaine du logement et la perte de plus de 200 000 emplois en janvier et en février 2009.
À la page 7 de notre présentation, nous fournissons des renseignements supplémentaires sur les indicateurs économiques récents.
À l’heure actuelle, le DPB s’attend à ce que le produit intérieur brut réel connaisse une chute d’environ 8,5 p. 100 au cours du premier trimestre de 2009 et de 3,5 p. 100 au cours du deuxième trimestre. Nous avons également quelques graphiques à ce sujet. À la page 8, vous trouverez les chiffres concernant notre PIB réel et vous avez ensuite la croissance du PIB nominal.
En raison de la faiblesse des prix à l'échelle mondiale, la situation du PIB nominal est pire, alors qu’on enregistre des baisses de près de 15 p. 100 et 4 p. 100 respectivement pour le premier et le deuxième trimestre. Combiné à la baisse de la production, le DPB prévoit qu’on assistera à la perte d’environ 380 000 emplois au cours de la première moitié de cette année.
Pour revenir à la perspective économique de 2009 et 2010, j’ai le regret, une fois de plus, de vous annoncer qu’on a revu à la baisse les prévisions économiques dans le secteur privé. Ces résultats, qui tiennent maintenant pleinement compte des impacts énoncés dans le Plan d'action économique du gouvernement, nous portent à croire que l’actuelle récession à laquelle nous faisons face au Canada sera plus grave que ce qu’on évoquait dans le budget 2009, alors que la production réelle devrait chuter plus au-dessous de sa tendance éventuelle qu’au cours des récessions vécues dans les années 1980 et 1990. Le tableau de la page 13 donne une perspective historique.
On s’attend à ce que le PIB nominal, l’indicateur le plus général de l’assiette fiscale du gouvernement, chute d’environ 4,5 p. 100 cette année, alors que les prix et les quantités connaîtront des baisses environ équivalentes. On prévoit maintenant qu’au cours des deux prochaines années, le PIB nominal sera grandement inférieur à ce qu’on prévoyait dans le budget 2009, et ce, malgré la décision prudente du gouvernement qui a réduit son hypothèse de croissance au-dessous de la moyenne de son enquête de janvier. Encore une fois, je vous demande de vous reporter au graphique de la page 14.
Une économie plus faible s’accompagne d’un marché du travail moins vigoureux. Dans l’enquête du DPB, on évoque une baisse de l’emploi de l’ordre de 2,0 p. 100 en 2009, ce qui représente environ près de 350 000 emplois par année, avec un léger repli de 0,3 p. 100 en 2010. De même, on prévoit que le taux de chômage augmentera davantage au cours des deux prochaines années, alors que l’enquête nous laisse entrevoir un taux maximal d’à peine plus de 9 p. 100 en 2010, ce qui est inférieur à ce qu’on a connu au cours de la dernière récession.
Nous n’avons pas eu le temps d’élaborer un modèle complet des impacts financiers implicites de notre nouvelle enquête économique. Par conséquent, nous avons plutôt fait appel à la sensibilité des perspectives financières du ministère des Finances en ce qui concerne la nouvelle perspective économique.
Cette analyse nous présente les risques d’une baisse additionnelle au niveau des prévisions concernant le solde budgétaire du gouvernement dans le budget 2009, principalement en raison de la baisse des recettes fiscales. Les déficits implicites du budget s’élèvent à 38 milliards de dollars pour 2009-2010 et à 35 milliards de dollars pour 2010-2011, comparativement à des prévisions de 34 milliards de dollars pour 2009-2010 et de 30 milliards de dollars pour 2010-2011.
Vous vous souvenez peut-être que les buts relatifs aux stimulants présentés dans le budget 2009 consistent à accroître le PIB de 1,9 p. 100 et à créer ou à préserver 190 000 emplois d’ici la fin de 2010. Ceci étant dit, permettez-moi maintenant d’aborder les trois questions suivantes:
La première question consiste à déterminer si le stimulant actuel s’est révélé efficace. Jusqu’à présent, le gouvernement et le Parlement ont procédé au moment opportun à l’approbation des mesures budgétaires. Dans le premier rapport de progrès du gouvernement, on déclare qu’on devrait avoir approuvé 90 p. 100 des mesures d’ici le 1er avril 2009. Il faudra ensuite un certain temps pour obtenir l’argent et pour procéder véritablement à la mise en oeuvre de ces programmes dont plusieurs reposent sur la coopération des principaux partenaires, incluant d’autres paliers de gouvernement. Par conséquent, il est impossible, pour l’instant, de faire vraiment la lumière sur les effets incrémentiels des stimulants évoqués dans le Plan d'action économique du gouvernement. En effet, on ne peut procéder à aucune évaluation raisonnable avant un certain temps et sans avoir procédé à la mise en oeuvre de ces mesures
La deuxième question concerne le besoin possible de stimulants additionnels, alors qu’on sait maintenant que la révision moyenne à la baisse des prévisions de notre étude au cours des deux derniers mois surpasse les impacts positifs estimés qu’on attribue aux stimulants du gouvernement. Cela nous porte certainement à croire que même si les stimulants actuels produisent un impact maximal, le Canada se verra confronté, sur le plan économique, à un défi plus difficile que ce qu’on envisageait au moment de préparer le budget, mais soyons clairs, cette déclaration ne signifie pas nécessairement qu’on doit faire appel à un plus grand nombre de stimulants. Puisque notre pays est doté d’une petite économie ouverte, la reprise au Canada ne dépend pas uniquement des mesures que prennent les responsables de l’élaboration des politiques afin d’offrir des politiques financières et monétaires d’accommodement, mais également et de façon cruciale, de l’évolution économique et financière à l'échelle mondiale. Je vous demanderais de vous reporter aux graphiques 21 et 22 qui présentent une perspective historique du ralentissement prévu par rapport aux récessions antérieures des années 1990 et 1980.
La dernière question vise à déterminer si les stimulants actuels sont durables à long terme. À cet égard, le but déclaré du gouvernement dans son budget 2009 consiste à adopter des mesures temporaires qui permettront d’éviter les déficits structurels à long terme. Dans notre ouvrage précédent, le DPB avait présenté des estimations approximatives du solde budgétaire structurel du gouvernement, soit le solde budgétaire du gouvernement si l’économie fonctionnait à plein régime. La propre estimation du solde budgétaire structurel par le gouvernement est nécessaire, puisqu’elle permet d’évaluer les progrès réalisés afin d’atteindre ce but.
Enfin, permettez-moi de conclure en disant que ces rapports de progrès représentent une occasion historique de rehausser la transparence budgétaire au niveau de la mise en oeuvre, la surveillance et l’efficacité des budgets du gouvernement. Par conséquent, mon bureau encourage le Parlement à envisager l’adoption d’exigences permanentes en matière de rapports de progrès pour s’assurer ainsi de préserver ce niveau de transparence accru lors des budgets futurs.
Comme c’est toujours le cas, nous espérons que les parlementaires jugeront ce document pertinent et opportun et nous espérons que vous n’hésiterez pas à nous faire part de toute suggestion qui nous permettrait de mieux vous servir.
Je vous remercie une fois de plus de m’avoir offert la possibilité de m’adresser à vous aujourd'hui. Il me fera maintenant plaisir de répondre à vos questions.
:
Certainement. Je vais répondre à ce que vous avez dit tout à l'heure au sujet des sites Web et de notre demande d'information et je parlerai ensuite de la question économique.
Premièrement, je pense que le gouvernement mérite des félicitations pour la transparence de son premier rapport trimestriel, particulièrement en ce qui concerne des éléments du rapport montrant comment les pouvoirs financiers sont mis à jour afin que l'argent puisse être déboursé. Je ne pense pas que le gouvernement était en mesure de faire plus en attendant la mise en place des mesures habilitantes, mais nos rapports d'aujourd'hui lui adressent quelques louanges pour cette transparence et ce degré de précision.
Pour ce qui est d'établir la norme, si nous pouvons maintenir cette norme et si nous pouvons voir que l'argent est déboursé, programme par programme, de façon aussi détaillée — ce dont M. McCallum a parlé — je pense que cela contribuera largement à satisfaire tout le monde. Ce serait sans doute une pratique exemplaire au niveau international dans le contexte actuel. Nous avons donc souligné aujourd'hui certaines lacunes potentielles sur le plan de l'information. Je pense qu'elles sont normales. Nous ne nous attendons pas à ce que ces renseignements figurent dans un premier rapport, mais dans le deuxième rapport. Nous n'avons pas vraiment vu les indicateurs qui vous permettront d'évaluer les sorties d'argent ou l'impact de ces programmes une fois qu'ils seront en place, le but qu'ils sont censés atteindre, mais je suis certain que cela figurera dans le prochain rapport. Nous avons donc simplement signalé une lacune.
En ce qui concerne les renseignements qui ont été demandés au ministère des Finances, merci encore pour votre appui, monsieur. Nous n'avons toujours pas reçu… Nous avons fait des demandes répétées. Lorsque nous faisons ces prévisions économiques et notre analyse, nous les mettons à votre disposition. La plupart d'entre nous qui sommes ici, en tout cas de ce côté-ci de la table, avons passé de nombreuses années au ministère des Finances. En fait, je suis accompagné de deux directeurs des prévisions au ministère des Finances, Mostafa Askari et Chris Matier. Néanmoins, nous n'avons toujours pas obtenu les renseignements que nous avions demandés. Nous savons ce qu'est un document confidentiel du Cabinet et ce qui n'en est pas un. Les renseignements que nous voulons ont déjà été publiés par le passé et ont été mis à la disposition des prévisionnistes du secteur privé afin qu'ils puissent faire leur travail. Nous voulons simplement obtenir les mêmes renseignements. C'est ce que j'ai fait valoir hier à M. Rob Wright, le sous-ministre des Finances.
Je voudrais répondre à la question d'ordre économique que vous avez soulevée, à savoir pourquoi nous avons examiné à la fois le RIB et le PIB alors que nous ne le faisons pas dans le rapport d'aujourd'hui. Mais d'abord, je crois plus important d'expliquer pourquoi nous avons pris en compte des mesures différentes. Dans le rapport du 11 mars, nous avons essayé d'examiner dans une perspective plus large ce qui s'était passé au cours du quatrième trimestre. Nous avons donc fourni les chiffres concernant le PIB. Nous avons montré la diminution de 3,5 p. 100 d'un trimestre à l'autre. Nous avons montré le déclin du PIB nominal, qui a dépassé les 10 p. 100, d'un trimestre à l'autre, au cours du quatrième trimestre. Nous avons montré la baisse du revenu intérieur brut qui tient compte de l'évolution du prix des produits de base au niveau du commerce extérieur, ce qui est une mesure que Statistique Canada publie et que publient également les organismes de statistiques des États-Unis. Nous vous avons donc fourni trois indicateurs et nous les avons présentés tous. Nous voulions vous donner un aperçu plus complet. Nous avons fait des comparaisons en examinant les variations d'un trimestre à l'autre, sur l'ensemble de l'année ainsi que les tendances de l'année écoulée. C'est donc un examen rétrospectif. Ce ne sont pas des prévisions.
Au début de 2008, quand les chiffres sur la production de l'économie canadienne ont un peu décliné, de nombreux économistes ont examiné le revenu intérieur brut, car ils disaient qu'étant donné la valeur élevée de notre dollar et du prix des produits de base… Nous avons dit que c'était positif, que cela soutenait l'assiette fiscale et soutenait le pouvoir d'achat. Néanmoins, comme la plupart des Canadiens l'ont constaté, il y a eu une chute du prix des produits de base, du prix du pétrole et d'autres marchandises. Cela se reflète largement dans le revenu intérieur brut. Nous voulions toutefois que les gens voient ce que cela donne d'un trimestre à l'autre et d'une année à l'autre. Nous avons donc fourni ces chiffres pour présenter une perspective plus large de la situation.
Par conséquent, en ce qui concerne le pouvoir d'achat, comme les Canadiens bénéficient beaucoup du prix des produits de base, nous voulions présenter ces perspectives plus vastes. Dans les renseignements que nous présentons aujourd'hui, nous fournissons à la fois…
:
Monsieur le président, dans un premier temps, il me fait plaisir, comme toujours, de souhaiter la bienvenue à M. Page. C'est un lieu commun que de dire « votre humble serviteur », mais non seulement M. Page est-il un extraordinaire serviteur de cette Chambre, il est aussi toujours d'une simplicité désarmante dans sa manière de présenter les choses, et cela nous aide énormément à parcourir les dédales de ces difficultés économiques.
Je tiens à dire à quel point j'étais heureux, un peu plus tôt, d'entendre mon collègue M. McCallum clarifier — je vais être charitable — les propos successifs de ses collègues et dire qu'ils n'étaient pas toujours les plus clairs en ce qui touche les intentions du Parti libéral à l'égard du bureau de M. Page. Alors, je suis ravi de connaître leurs nouvelles intentions. J'ai un petit plus de mal à décoder le message gouvernemental parce que M. McCallum a dit qu'il n'était pas certain que les trois partis de l'opposition, ensemble, puissent imposer les 2,7 millions de dollars nécessaires afin que le bureau puisse continuer à fonctionner. Mais il y a une chose dont je suis certain: les quatre partis, ensemble, peuvent le faire. Alors, il reste à savoir si notre sentiment que ce qui était censé être la réaction spontanée du bibliothécaire du Parlement, soit d'essayer d'étrangler le bureau du directeur parlementaire du budget, était en fait quelque chose qui se faisait avec un sourire et la complicité, active ou passive, du parti ministériel. Quoi qu'il en soit, cela ne les empêche de nous appuyer dans notre demande.
Je veux vous expliquer, monsieur le président, toute la difficulté de la situation pour tout le monde. Techniquement, il n'y a sans doute pas d'erreur, mais aujourd'hui, dans notre ordre du jour, il est écrit que notre premier témoin est la Bibliothèque du Parlement. C'est ça, formellement, selon les structures du Parlement canadien: le premier témoin est la Bibliothèque du Parlement et on indique les noms des personnes présentes ici aujourd'hui.
À côté de vous, il y a deux autres extraordinaires collaborateurs, qui sont toujours là pour nous et pour qui je n'ai que des éloges. Mais ils sont aussi des employés de la Bibliothèque du Parlement. Alors, voyons l'absurdité de la situation. J'ai entre les mains des notes d'information produites pour le Comité permanent des finances de la Chambre des communes par le Service d'information et de recherche parlementaires. Qu'est-ce qu'on trouve là-dedans? On y trouve une série de questions suggérées; ce sont les termes qu'ils utilisent. Alors la Bibliothèque du Parlement, par l'intermédiaire de ses employés, tous aussi compétents les uns que les autres, suggère aux membres du comité parlementaire des questions à poser à leurs collègues. J'insiste pour dire qu'ils sont des collègues, qu'ils ont le même employeur. De toute évidence, il y a quelque chose qui ne marche pas.
Je reprends les paroles de M. Wallace et de M. Menzies, qui ont rappelé, un peu plus tôt et à très juste titre, que ce sont les conservateurs qui ont non seulement la responsabilité mais aussi le mérite d'avoir créé le poste de directeur parlementaire du budget. On a entendu aujourd'hui, à la Chambre des communes, que lorsque le premier ministre était le chef de l'opposition, il avait dit que c'était une question morale que de suivre la volonté du Parlement. On lui a rappelé cela parce que le Parlement, il y a 15 jours, a adopté un certain nombre de demandes au sujet de l'assurance-emploi face auxquelles le premier ministre — ce même individu qui était à l'époque chef de l'opposition — refuse de suivre la volonté du Parlement. Alors, la question est de savoir si c'est une moralité successive ou réelle. Au cours des prochaines semaines, le temps nous le dira. Je tiens à rappeler que le Comité mixte permanent de la Bibliothèque se réunira demain. C'est une heureuse coïncidence. Nous serons là. J'espère que l'opposition officielle donnera suite aux bonnes intentions annoncées un peu plus tôt par notre ami M. McCallum.
Je voulais poser une question d'ordre plutôt technique à M. Page. Je voulais savoir si les nouveaux chiffres au sujet du déficit, les prévisions que l'on vient de recevoir et qui sont effectivement assez alarmantes, incluent les coûts accrus de l'assurance-emploi. Ce n'est pas clair pour moi, mais j'ai plutôt l'impression que non.