[Traduction]
Bonjour, monsieur le président, messieurs les vices-présidents et chers membres du comité. Merci de nous donner aujourd'hui, à mes collègues et à moi-même, l'occasion de vous entretenir de la situation économique et financière du Canada ainsi que de la surveillance que nous assurons du rapport du troisième trimestre du gouvernement sur la mise en oeuvre du budget 2009.
Je voudrais vous livrer les trois principaux messages suivants.
Premièrement, l'économie canadienne semble émerger d'une dure récession. Les perspectives du secteur privé se stabilisent, et ce, même si l'incertitude demeure élevée en raison de la crise financière mondiale qui persiste. Mon bureau indique que, selon les renseignements les plus récents, la reprise émergente est fragile et les risques à court terme pour l'économie continuent d'être à la baisse.
Deuxièmement, la récession mondiale a fait de plus dévier le Canada de sa trajectoire financière. Bien que les données financières du Canada soient meilleures que celles de beaucoup d'autres pays, même avec les perspectives les plus optimistes du secteur privé, il est peu probable que la situation financière fédérale soit rétablie à moyen terme. Un plan financier assorti de cibles ou de règles devrait orienter la stratégie de sortie lorsque l'économie aura définitivement repris son cours.
Troisièmement, avec le degré élevé d'incertitude et la perte de marge de manœuvre financière, les défis et les compromis stratégiques liés aux enjeux cycliques et structurels deviennent plus difficiles. Ce contexte accentue la nécessité de présenter tous les trimestres des rapports transparents sur la surveillance de l'économie et la mise en oeuvre du budget.
En ce sens, le gouvernement pourrait peut-être considérer d'inclure dans son prochain rapport de mise en œuvre du budget, dans le rapport du quatrième trimestre, l'information relative aux activités, aux dépenses ou aux frais liés à l'exécution budgétaire en plus des engagements. Le gouvernement pourrait peut-être considérer de présenter aux parlementaires une analyse de l'efficacité qu'ont eue jusqu'ici les dépenses de stimulation de l'économie pour le soutien de la production et des emplois des Canadiens.
[Français]
Je voudrais d'abord parler de la situation et des perspectives économiques et financières. En juillet, à la demande du Comité permanent de finances de la Chambre des communes, j'ai présenté une évaluation complète de la situation et des perspectives économiques et financières. J'ai alors mentionné que les prévisionnistes du secteur privé prévoyaient en général une reprise technique dans la deuxième moitié de cette année, une croissance modeste en 2010 et enfin une croissance plus vigoureuse à moyen terme.
J'ai aussi mentionné, sur la foi de ces prévisions, que le gouvernement aurait un déficit budgétaire accumulé d'environ 156 milliards de dollars au cours de l'exercice actuel et des quatre suivants. En septembre et au début octobre, le DPB, mon bureau, a mis à jour les projections de juillet. J'aimerais vous présenter nos conclusions.
[Traduction]
La majorité des indicateurs laisse supposer que l'économie canadienne a commencé à se stabiliser durant le troisième trimestre, et ce, après trois trimestres de croissance négative. Ces indicateurs portent sur la confiance des consommateurs et des entreprises, l'emploi, les heures travaillées, le logement et la vente au détail. Bien que l'économie canadienne ait mieux supporté la récession mondiale que la plupart des économies, les Canadiens ont été durement touchés.
Selon les estimations qu'a faites mon bureau de l'écart de production, le niveau de production réelle par rapport à son potentiel, la profondeur de la faiblesse économique au Canada est supérieure à celle de la récession des années 1990 et égale à celle de la récession du début des années 1980.
Le taux de chômage était de 8,4 p. 100 en septembre alors qu'il était de 6,2 p. 100, 12 mois plus tôt. En incluant les travailleurs à temps partiel involontaires et les chercheurs découragés, le taux de chômage serait approximativement trois points de pourcentage plus élevé. La durée moyenne du chômage s'élève à un taux considérable. Le Canada a perdu 395 000 postes à temps plein depuis octobre 2008.
Même si la présence d'une reprise économique fait l'objet d'un consensus, une incertitude considérable continue de transparaître dans les perspectives.
Les prévisionnistes du secteur privé au Canada prévoient une modeste reprise dans la deuxième moitié de l'année. Cependant, les prévisionnistes des autres pays, par exemple ceux du FMI et de l'OCDE, sont moins optimistes quant au rythme de la relance et continuent de souligner les risques de détérioration dans la perspective. Malgré cette incertitude, l'enquête réalisée auprès des prévisionnistes du secteur privé par mon bureau en septembre 2009 montre que les perspectives économiques canadiennes ont peu changé depuis juillet.
D'après cette enquête, basée sur la moyenne des perspectives exprimées par le secteur privé, le PIB réel devrait diminuer de 2,3 p. 100 en 2009 et augmenter de 2,3 p. 100 en 2010. Le PIB nominal, soit la mesure la plus générale de l'assiette fiscale du gouvernement, devrait diminuer de 4,6 p. 100 en 2009 et augmenter de 4 p. 100 en 2010. Le taux de chômage devrait se situer à 8,4 p. 100 en moyenne en 2009 puis se fixer à 8,9 p. 100 en 2010.
[Français]
La mise à jour de l'enquête laisse entendre que l'économie canadienne ne retrouvera pas son plein potentiel avant la fin de 2013. Cette situation signifie une perte cumulative de plus de 200 milliards de dollars, c'est-à-dire 17 000 $ par ménage canadien en production non réalisée.
Sur la base de l'enquête réalisée auprès du secteur privé en septembre, mon bureau estime que des risques à la baisse sont présents dans la croissance à court terme et les prévisions du marché du travail. Ces risques incluent non seulement la possibilité d'une reprise plus faible aux États-Unis, mais aussi la possibilité d'impacts négatifs en raison de la force du dollar canadien.
[Traduction]
La projection que fait mon bureau est un déficit budgétaire accumulé de 167,4 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. En outre, le déficit budgétaire, qui était de 5,8 milliards de dollars en 2008-2009, devrait atteindre son niveau le plus élevé, soit 54,2 milliards de dollars cette année, puis chuter à 19 milliards de dollars en 2013-2014. Par conséquent, la dette du gouvernement fédéral devrait augmenter à 631,2 milliards de dollars en 2013-2014, ce qui correspond à 33,8 p. 100 du PIB.
Mon bureau a amélioré certains des outils utilisés pour ses projections financières, notamment l'élaboration de notre propre mesure de production potentielle et du solde structurel du gouvernement. Ces calculs, qui se fondent sur cette nouvelle méthode, continuent d'indiquer que le budget n'est pas structurellement équilibré à moyen terme.
Mon bureau estime que le solde structurel, qui était essentiellement équilibré en 2007-2008, se transformerait en déficit structurel de 18,9 milliards de dollars en 2013-2014. Cela dit, les déficits structurels projetés à moyen terme sont considérablement inférieurs à ceux des années 1980 et du début des années 1990. De plus, ils sont peu élevés par rapport à la taille de l'économie.
Toutefois, une évaluation approfondie de la durabilité de la structure financière actuelle nécessite une perspective à plus long terme, ce qui apporterait notamment la prise en compte des difficultés financières que représente le vieillissement de la population. Mon bureau prépare actuellement une telle analyse; il présentera une évaluation approfondie de la durabilité des finances du gouvernement dans les prochains mois.
Comme je l'ai déjà mentionné, mon bureau continue d'estimer que des risques importants se profilent dans les perspectives économiques, et il y a bien sûr un large éventail de résultats possibles. Pour en faire l'illustration, nous avons simulé les répercussions financières des différentes prévisions économiques du secteur privé dans notre enquête de septembre.
En 2013-2014, le solde budgétaire projeté affiche un déficit situé entre sept milliards et 34 milliards de dollars environ. C'est donc dire que même avec les prévisions les plus optimistes du secteur privé, le déficit budgétaire ne sera vraisemblablement pas éliminé sans mesures gouvernementales.
[Français]
De plus, une incertitude considérable subsiste en ce qui concerne les taux d'imposition réels et les bases du revenu futurs. En effet, il existe un risque que les taux d'imposition réels sur le revenu des particuliers reviennent à la normale plus lentement que ce que suggère notre hypothèse.
Également, les recettes provenant de l'impôt sur le revenu des sociétés sont assorties d'un degré élevé d'incertitude en raison de la capacité des entreprises de reporter les pertes à un exercice antérieur ou ultérieur. Il y a aussi la possibilité qu'une quantité importante de crédits d'infrastructure périmés présente le risque d'avoir un déficit budgétaire moins important qu'anticipé à court terme. Par exemple, le tiers des sommes allouées aux infrastructures n'a pas été dépensé au cours des deux dernières années, exercices pour lesquels les données sont disponibles.
À partir de ces considérations, nous continuons de croire que le niveau général de risques relatif aux perspectives financières à moyen terme continue de jouer contre nous.
Les niveaux élevés d'incertitude et de risque soulignent l'importance d'un plan d'action avec des objectifs clairs concernant l'équilibre budgétaire et la dette. Dans le même ordre d'idées, les rapports trimestriels qui mettent en évidence les activités, les dépenses ou les dépenses liées à l'exécution budgétaire, en plus des engagements, aideront à comprendre la nature et la portée de l'impact des mesures budgétaires de relance sur la reprise économique.
[Traduction]
Pour conclure, je vous remercie de m'avoir donné la chance de m'entretenir avec vous. Je serai ravi de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, Kevin.
Je pense que je peux me permettre de vous parler en utilisant votre prénom. Nous nous sommes vus assez souvent pour que nous puissions nous appeler par nos prénoms.
J'aimerais remercier vos collègues d'être venus avec vous ce matin.
Je vous suggérerais de discuter avec la personne responsable de fixer vos horaires. Si j'ai bien compris, vous allez devoir courir directement à une séance d'un comité sénatorial après à notre réunion. Vous devriez avoir plus de temps pour pouvoir vous reposer entre les réunions.
Vous faites un excellent travail et nous le reconnaissons au sein de ce comité. Nous tenons compte des critiques que les gens font à notre égard, mais je crois que tout le monde comprend que nous nous trouvons aux prises avec une récession mondiale et que nous faisons de notre mieux pour gérer la situation. Dans vos propos, vous avez indiqué que l'économie canadienne semble émerger d'une dure récession et que les perspectives du secteur privé se stabilisent, même si l'incertitude demeure élevée. Le mot clé à retenir est l'incertitude.
Quand je parle avec mes commettants, ce qui leur importe vraiment, ce sont les résultats plutôt que les chiffres. Ils veulent savoir si nous allons nous sortir de la récession et si le gouvernement a un plan. Dans tous ces rapports et dans votre analyse du rapport, on peut voir que la reprise, bien que fragile, est en cours.
Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada, a répondu à une question que le comité lui a posée l'autre jour en indiquant que:
... les définitions de la récession et de la reprise fondées seulement sur le PIB ne sont pas totalement représentatives. Il y a d'autres facteurs plus larges, comme la production industrielle, le chômage, etc.
Quand nous aurons bien saisi les caractéristiques de la récession et de la reprise, ainsi que le temps qu'il faut aux économies pour retrouver le chemin de la croissance, il est probable que nous constaterons que le Canada a retrouvé ce chemin plus rapidement que les autres économies touchées par la crise, y compris les deux économies européennes que vous avez mentionnées, mais c'est une chose que nous pourrons juger avec le temps, et c'est cela, au bout du compte, qui comptera.
J'aimerais souligner l'importance de « et c'est cela, au bout du compte, qui comptera » .
Êtes-vous d'accord avec les observations du gouverneur, monsieur Page?
:
Eh bien, je préfère vous fournir notre point de vue, qui est indépendant. Vous pourrez voir par vous-même s'il s'agence avec les observations du gouverneur.
Pour revenir à votre premier point, monsieur Menzies, parlons des chiffres, des résultats, et de ce que ressentiront les Canadiens partout au pays. Comme je l'ai mentionné aujourd'hui dans mes remarques liminaires, lorsque l'économie roule bien en dessous de son potentiel... Nous avons évalué que, dans le troisième trimestre de 2009, nous nous trouvons à 5 p. 100 en dessous d'où nous serions si l'économie roulait à son plein potentiel et que nous utilisions pleinement ce capital. Ces chiffres sont bien en dessous de la norme.
Par comparaison avec ce qu'on a connu dans les années 1980, lorsque la récession était très dure et lorsque j'ai commencé ma carrière dans la fonction publique, on voit que la perte de production a causé beaucoup de tort. Comme vous l'avez mentionné, si l'on examine les chiffres de production industrielle, ils ont chuté de 10 p. 100. Pour ce qui est du taux de chômage dans le secteur des biens ou dans l'industrie, il se chiffre à 8 p. 100 par rapport à une moyenne générale de 2 p. 100.
Alors, si vous vous retrouvez dans les villes qui sont touchées... J'ai grandi à Thunder Bay. Je vois mes anciens camarades qui ont perdu leurs emplois dans le secteur forestier et qui sont préoccupés parce qu'ils ne savent pas s'ils vont retrouver ces emplois. Comment l'on se sent dépend parfois de sa situation.
En ce qui concerne la fragilité des perspectives et quand nous nous roulerons de nouveau à notre plein potentiel, selon nos calculs — et ils sont similaires aux suggestions de l'OCDE et du FMI —, la reprise aura lieu plutôt vers la fin de 2013, lorsque l'économie reviendra à la normale. Cette prévision est un peu plus longue que celle que vous avez mentionnée lorsque vous parliez des observations effectuées, il y a quelques jours, par M. Carney.
Si vous examinez l'analyse du FMI sur ce qui arrive aux économies après les crises financières, et que vous tenez compte de nos dettes et du financement que nous retirons, vous verrez que notre reprise ressemble à un modèle en forme de U. Cela est conforme aux analyses effectuées par des professeurs aux universités de Harvard et du Maryland, qui ont découvert cette tendance en comparant les expériences de plusieurs pays.
Si vous examinez l'écart de production et les prévisions qui se trouvent dans notre rapport, vous verrez que le secteur privé indique que la reprise sera en forme de V. Même avec une reprise économique en 2013, notre rapport indique que la reprise aura plutôt la forme d'un V qu'un U. Si vous examinez l'écart de production des années 1990, la reprise prenait plutôt la forme d'un U.
Dans ce contexte, nous sommes d'avis qu'il est plus probable qu'il y ait un ralentissement et qu'il pourrait durer un peu plus longtemps. Nous estimons que la croissance ressemblera plus aux taux de croissance de 2010, tels qu'évalués par des prévisions de certains groupes du secteur privé, avec une reprise d'environ 2,5 p. 100. Cette prévision s'oppose à la tendance de reprise supérieure énoncée par la Banque du Canada pour 2010.
Il faudra attendre de voir ce qui adviendra, car c'est un domaine criblé d'incertitudes et de risques.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
À mon tour, il me fait très plaisir de souhaiter la bienvenue à M. Page et à son équipe.
Je ne veux pas prendre trop de temps pour réitérer les propos de mes collègues bloquistes et libéraux, mais je dois dire qu'au printemps dernier, lorsqu'il s'agissait de décider à quoi on donnait priorité, on s'est dit que l'oxygène était votre priorité. Vous ne pourriez pas continuer votre oeuvre conformément au mandat qui vous a été confie par ce Parlement, soit de travailler dans l'intérêt du public, si vous n'aviez pas les vivres nécessaires.
[Traduction]
Donc, si l'argent est le nerf de la guerre, c'est une arme essentielle pour le combat que vous livrez. Si vous ne pouvez pas payer vos employés, vous ne pouvez pas faire votre travail, et nous n'aurons plus qu'à nous disputer sans savoir de quoi nous parlons.
[Français]
Je suis outré, dans le vrai sens du terme, que le bibliothécaire du Parlement continue, malgré la volonté unanime du Parlement, d'essayer d'étouffer votre bureau. C'est scandaleux, c'est un mépris et un outrage au Parlement, et nous avons l'intention de le lui dire à la première occasion.
J'aimerais commencer en regardant la fameuse Loi sur la responsabilité, dont le titre est incongru. Elle aurait dû, sans doute, s'appeler « Loi sur l'imputabilité ». On dit que les sous-ministres, dorénavant, sont responsables. On parle de savoir si les dépenses en infrastructure se font selon les règles de l'art.
J'ai eu l'occasion, la semaine dernière, de démontrer qu'on vous avait refilé un mètre de documents non traités, sans synopsis ni résumé ni outil électronique vous permettant d'y avoir accès. Concrètement, c'est une évidence, si on regarde la même Loi sur la responsabilité. Cette version électronique doit exister, puisque le sous-ministre a l'obligation légale de mettre en place de tels systèmes. Est-ce que je me trompe?
:
Je vous remercie de votre question. Il est clair que la récession a un grand impact sur le secteur manufacturier, autant en ce qui a trait à la production qu'en ce qui a trait au nombre d'emplois.
[Traduction]
De nombreuses recherches ont été réalisées, non seulement au Canada mais aussi à l'étranger, sur ce qui se passe pendant ces récessions difficiles. Je pense qu'on peut facilement dire, du moins à l'échelle mondiale, qu'il s'agit de la récession ayant frappé le plus durement depuis la Grande Crise. Elle a des répercussions considérables sur les Canadiens, malheureusement, et en particulier sur le secteur manufacturier, où le nombre d'emplois a diminué de près de 10 p. 100.
Lorsque les taux d'utilisation de la capacité dans le secteur industriel descendent en deçà de 70 p. 100, il y a des conséquences. On ne s'approche même pas de la capacité pendant une certaine période. C'est l'une des raisons pour lesquelles notre écart de production est si marquée. Il faudra plusieurs années — jusqu'à 2013 — avant que la situation se rétablisse. Cela prendra du temps.
Pour ce qui est de ramener ces emplois et la qualité des emplois, ce sera difficile. Même selon la plupart des prévisions des économistes, on ne verra pas le taux de chômage revenir à un niveau structurel de 6 à 6,5 p. 100 au-delà du moyen terme. Ce n'est pas nécessairement anormal en période de récession.
Les taux de prime du programme d'assurance-emploi vont sans doute augmenter. Selon nos hypothèses, comme nous le mentionnons dans notre étude, nous prévoyons qu'après les deux premières années, il y aura des augmentations de 15 ¢ par année, de sorte qu'on parle d'une augmentation d'environ 60 ¢ d'ici 2014. Cela équivaudra à environ 700 $ par emploi, ce qui est un montant considérable. C'est ainsi que la loi a été rédigée, mais il faut également en être conscient.
:
Monsieur le député, pour compléter la réponse sur la situation américaine, Mostafa a tout à fait raison. Nos enquêtes du secteur privé comportent une perspective implicite concernant les États-Unis; mais en plus, de nombreux renseignements sont disponibles sur les projections à venir et les risques. Ils ont une prévision du secteur des 50 entreprises de premier ordre, et il est très facile de suivre les différentes prévisions et l'incertitude qui les entoure.
Pour ce qui est du plan de relance américain et de la situation déficitaire de ce pays, ici aussi, il s'agit d'un problème beaucoup plus grave que le nôtre. Nous parlons d'un déficit au Canada aujourd'hui, au niveau fédéral, qui équivaut à environ 3,6 points de pourcentage du PIB. Encore une fois, ce chiffre est moins élevé que celui qui prévalait au Canada au début des années 1990 et au début des années 1980. Aux États-Unis, le déficit est trois fois plus élevé. Par conséquent, la dette là-bas va augmenter beaucoup plus rapidement. Il s'agit également d'un problème structurel considérable aux États-Unis.
Le plan de relance américain a une valeur d'environ 800 milliards de dollars, et l'économie américaine vaut environ 15 billions de dollars. Encore une fois, grâce à cette surveillance, nous pouvons faire un suivi. Nous avons utilisé des références pour établir nos rapports. Nous avons pu voir combien d'argent est dépensé là-bas. Selon leur dernier rapport trimestriel, environ 150 des 800 millions de dollars ont déjà été dépensés. Une bonne partie de ces mesures de relance n'ont donc pas eu d'effet réel.
Le PIB des États-Unis a augmenté pour atteindre 3,5 p. 100, au cours du troisième trimestre, à un taux annuel. C'est probablement plus élevé que ce dont un bon nombre des prévisions du secteur privé font état pour le Canada au troisième trimestre. Nous nous rapprocherons probablement davantage de la barre du 1 p. 100, même compte tenu des données faibles au sujet des prix de base que nous avons reçues récemment.
Aux États-Unis, au deuxième trimestre, l'économie a ralenti plus lentement qu'ici, de sorte que nous examinons toutes sortes de mesures de relance avec toutes les données disponibles afin d'évaluer le rendement relatif aux deuxième et troisième trimestres et, peut-être, au cours du quatrième trimestre également.