:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aux membres du Comité de l'invitation.
[Français]
Bonjour, tout le monde. Paul et moi sommes ravis de nous présenter devant ce comité pour discuter du point de vue de la Banque du Canada sur l'état actuel des économies nationale et mondiale.
Tout d'abord, je tiens à préciser que le caractère soudain et synchronisé du ralentissement récent de l'activité économique mondiale a donné lieu à un degré accru d'incertitude. La diversité des perceptions concernant les perspectives en témoigne, d'ailleurs. De fait, il est clair que le degré d'incertitude — la gamme de résultats possibles — est plus élevé que l'éventail des points de prévision. C'est dans ce contexte que des mesures de politique économique vigoureuses sont prises à l'échelle du globe: l'octroi de liquidités afin de stabiliser les marchés financiers mondiaux, la radiation d'actifs et la recapitalisation d'institutions, ainsi que des mesures de politique macroéconomique visant à stimuler la demande globale. Un point de vue cohérent et mûrement réfléchi à propos du succès probable de ces politiques façonne de manière importante notre vision des perspectives d'évolution des économies mondiale et canadienne.
[Traduction]
Les perspectives d'évolution de l'économie mondiale se sont fortement détériorées ces derniers mois. Ce qui a débuté l'automne dernier sous la forme d'un ralentissement relativement maîtrisé s'est transformé en récession soudaine, synchronisée et profonde à l'échelle de la planète. La cause indirecte de cette situation a été l'intensification de la crise financière mondiale découlant à la fois des faillites de plusieurs institutions financières internationales très en vue et de la réalisation grandissante que cette crise de liquidité était en fait une crise de solvabilité.
La récession qui a pris naissance aux États-Unis s'étend maintenant au reste du monde par les canaux que sont la confiance, les liens financiers et les échanges commerciaux. De ce fait, nous assistons actuellement à la correction inévitable d'importants déséquilibres insoutenables des balances courantes de plusieurs grandes économies. Par exemple, nous nous attendons à ce que le déficit courant des États-Unis recule pour passer à 3 p. 100 du PIB en 2009, soit à environ la moitié de la taille qu'il avait il y a deux ans.
Le rééquilibrage durable de la demande intérieure dans l'ensemble des économies, depuis les pays dont le solde de la balance courante accuse un déficit, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, jusqu'à ceux dont le solde affiche un excédent, comme la Chine et l'Allemagne, ne se fera pas du jour au lendemain et risque de ralentir le rythme de la croissance mondiale au cours de cette période. Dans la livraison de janvier de la Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire, la Banque a projeté que la croissance de l'économie mondiale sera anémique cette année — à peine 1,1 p. 100 — avant de se redresser légèrement et de s'établir en deçà du taux tendanciel de 3,7 p. 100 en 2010. Dans le cadre de cette projection, nous nous attendons à ce que la reprise éventuelle aux États-Unis soit nettement plus lente que de coutume. Par exemple, nous prévoyons que le PIB américain retournera à son niveau d'avant la récession deux ans et demi après le début de celle-ci. Cette atonie de l'activité tient à l'incidence persistante de la crise sur le système financier américain et à la lenteur du relèvement de la consommation intérieure, en raison de l'ampleur des effets de richesse et de la détérioration du marché du travail.
Devant la gravité du choc, des mesures de politique macroéconomique sans précédent ont été prises à l'échelle du globe. À la suite de l'intensification de la crise, la plupart des grandes économies ont abaissé sans délai leurs taux directeurs de façon marquée. Les autorités budgétaires ont été tout aussi énergiques, les mesures budgétaires discrétionnaires étant en effet sur le point de totaliser en moyenne plus de 2 p. 100 du PIB mondial. Celles-ci remplaceront une partie de la demande perdue du secteur privé et — fait tout aussi important — elles permettront le rééquilibrage nécessaire de la croissance mondiale.
Non seulement des mesures budgétaires prises de manière simultanée ont-elles plus de poids que des mesures prises isolément, mais elles sont aussi plus susceptibles de procurer un certain soutien aux prix des produits de base. En raison des décalages qui caractérisent habituellement les mesures de politique monétaire et budgétaire, les effets de celles-ci seront de plus en plus manifestes cette année et en 2010.
En raison de la baisse de régime à l'échelle internationale et du tassement de la demande de nos exportations, l'année 2009 sera très difficile pour l'économie canadienne. Nous sommes maintenant en récession, notre PIB devant régresser de 1,2 p. 100 cette année. Le premier semestre sera particulièrement préoccupant puisqu'il sera marqué par un repli considérable de l'activité et une montée en flèche du chômage. Malheureusement, les données sur l'emploi publiées vendredi dernier corroborent largement nos prévisions. Le recul de nos termes de l'échange, totalisant 14 p. 100 depuis juillet, se traduira par une réduction importante des revenus au pays et, par conséquent, restreindra notre capacité de soutenir la dépense intérieure réelle. Les pertes encourues par les Canadiens au titre de leurs avoirs financiers — soit directement, soit par leurs fonds de pension — et les préoccupations entourant les perspectives au chapitre de l'emploi auront également pour effet de freiner la consommation intérieure cette année. L'incertitude concernant les prévisions économiques ainsi que les conditions financières tendues devraient faire baisser les dépenses d'investissement au cours de la période.
Dans notre scénario de référence, le PIB réel devrait rebondir de 3,8 p. 100 en 2010. Même si une telle reprise peut sembler impressionnante lorsqu'elle est perçue des profondeurs d'une récession, elle est en réalité plus modeste que de coutume. La reprise devrait être soutenue par plusieurs facteurs: la rapidité et l'ampleur de nos mesures de politique monétaire; le fonctionnement relativement efficace de notre système financier et l'embellie graduelle des conditions financières au Canada l'an prochain; la dépréciation passée du dollar canadien; les mesures de relance budgétaire au Canada; la remontée de la demande extérieure en 2010, particulièrement dans les marchés émergents, et le raffermissement connexe des cours des produits de base; la solidité des bilans des banques, des entreprises et des ménages canadiens; et la fin de l'ajustement des stocks dans le logement résidentiel.
L'élargissement de l'écart de production et les réductions modérées des prix des maisons devraient pousser à la baisse l'inflation mesurée par l'indice de référence tout au long de 2009, laquelle devrait toucher un creux de 1,1 p. 100 au quatrième trimestre. L'inflation mesurée par l'IPC global devrait être négative pendant deux trimestres en 2009, sous l'effet du recul des prix de l'énergie en glissement annuel. La Banque estime qu'une possibilité de déflation au Canada est improbable.
De fait, étant donné que les attentes d'inflation sont fermement ancrées, le taux d'augmentation de l'IPC global et celui de l'indice de référence devraient revenir à la cible de 2 p. 100 au premier semestre de 2011, alors que l'économie retournera à son potentiel de production. Bien entendu, l'évolution mondiale pose des risques à la hausse et à la baisse considérables pour la projection de la Banque en matière d'inflation, mais celle-ci juge que ces risques sont relativement équilibrés.
Comme je l'ai signalé au début, dans le contexte actuel, les projections de la Banque — comme celles de tous les prévisionnistes — sont entachées d'un degré exceptionnellement élevé d'incertitude. Nous l'avons souligné à plusieurs reprises, la stabilisation du système financier mondial est une condition préalable à la reprise économique à l'échelle du globe et au Canada. À cette fin, les décideurs publics du monde entier sont intervenus énergiquement et de façon créative. Les banques centrales ont procédé à des injections de liquidités sans précédent afin d'assurer le fonctionnement continu du système financier. En octobre dernier, des mesures extraordinaires ont été prises par tous les pays du G7 afin d'empêcher l'effondrement du système et de favoriser le fonctionnement des marchés monétaires et du crédit.
Toutefois, la tâche est loin d'être terminée. Les décisions qui seront prises au cours des prochaines semaines aux États-Unis et au sein d'autres grandes économies afin d'isoler les actifs à très haut risque de façon à créer un ensemble de « bonnes » banques seront critiques. En outre, les pays du G20 doivent agir de manière concertée dans le but d'améliorer les cadres réglementaires nationaux et internationaux. À cet égard, les actions menées en vue d'accroître la transparence et l'intégrité, de mettre en oeuvre une réglementation macroprudentielle et d'affecter les ressources nécessaires au FMI sont essentielles.
Si ces mesures nationales et multilatérales ne sont pas prises à point nommé, énergiques et bien exécutées, la reprise économique au Canada sera moins forte et se fera attendre. Comme la crise financière et la récession qui s'en est suivie ont débuté à l'extérieur de nos frontières, c'est également là que les conditions nécessaires à une reprise durable doivent se manifester.
Le Canada peut apporter une contribution précieuse à ces efforts, c'est pourquoi la Banque travaille étroitement et sans relâche avec ses homologues internationales.
[Français]
Au pays, la Banque du Canada est intervenue de manière énergique. Elle a abaissé son taux directeur de 350 points de base depuis décembre 2007, dont 250 depuis le début d'octobre 2008. Ce faisant, elle a réduit les taux de façon plus prononcée et plus tôt que la plupart des autres banques centrales. Comme les tensions qui s'exerçaient sur notre système financier étaient nettement moins vives qu'ailleurs, les conditions monétaires se sont assouplies de façon marquée au Canada depuis le début de la crise. De fait, nous entrons dans cette récession avec un taux d'intérêt réel négatif, ce qui constitue une situation sans précédent. Avec le temps, cela aura une incidence puissante sur l'activité économique et l'inflation.
Guidée par le régime de cibles d'inflation adopté par le Canada, la banque continuera à suivre de près la situation économique et financière afin de déterminer dans quelle mesure une nouvelle détente monétaire sera nécessaire pour atteindre la cible d'inflation de 2 p. 100 à moyen terme. La banque dispose toujours d'une souplesse considérable en matière de politique monétaire, qu'elle mettra à profit si le besoin s'en fait sentir.
[Traduction]
En conclusion, lorsque les temps sont difficiles comme en ce moment, les gens se tournent, avec raison, vers quelques valeurs sûres: les institutions sur lesquelles ils peuvent compter et l'assurance que certaines attentes se concrétiseront. Les Canadiens et les Canadiennes peuvent s'attendre à ce que la Banque du Canada s'acquitte de son mandat et à ce que l'inflation soit à un niveau bas, stable et prévisible. La poursuite sans relâche de la maîtrise de l'inflation par les autorités monétaires est essentielle en cette période de crise financière et de récession mondiale, et elle demeure la meilleure contribution que la politique monétaire puisse apporter à la prospérité économique et financière du pays.
Sur ce, monsieur le président, Paul et moi serions heureux de répondre aux questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie nos deux témoins de comparaître devant nous ce matin.
Permettez-moi d'abord de dire, monsieur le gouverneur, que lorsqu'une personne aussi compétente que vous, qui représente de surcroît un organisme aussi crédible que la Banque du Canada, se montre aussi optimiste — davantage d'ailleurs que la plupart des économistes, mais non pas tous — et prédit cette année un taux de croissance très important, nous ne pouvons qu'espérer que vous ayez raison pour le bien de l'économie canadienne, mais cela nous amène évidemment à nous demander sur quoi se fonde cet optimisme.
J'aimerais vous poser deux questions à cet égard. La première porte sur ce qu'on peut appeler les modèles de risque. Nous savons tous que ces modèles de la valeur à risque sur lesquels se fondaient les banques et qui s'appuyaient sur une décennie de données ne se sont pas révélées fiables parce que cette période n'était pas suffisamment longue pour refléter la volatilité des marchés ces dernières années. Je me demande si les modèles économiques en général, et si le vôtre en particulier, ne sont pas affligés du même problème puisqu'ils présument, s'appuyant sans doute sur des données recueillies au cours des 20 dernières années, l'économie, si elle connaît un déclin, va se rétablir d'elle-même immédiatement puisque c'est ce qui s'est passé au cours des 20 dernières années qui ont été généralement bonnes. La question que je vous pose est donc de savoir si l'extrême volatilité actuelle des marchés ne devrait nous amener à remettre en question ces modèles?
Ma seconde question a trait aux mesures qui doivent être prises pour débloquer les fonds prévus dans le budget. Du moins de ce côté-ci de la table, nous craignons que les fonds prévus pour les projets d'infrastructure ne soient pas engagés suffisamment rapidement pour stimuler l'économie comme on le voudrait.
Enfin — et je m'adresse ici tout particulièrement à vous — je voudrais vous poser une question sur les prêts consentis par la Banque, et notamment sur le budget de BDC-EDC. Si je ne m'abuse, le budget réserve 8 milliards de dollars, soit 1 p. 100 du PIB, à ces institutions de prêts. Si ces prêts ne sont pas consentis cette année pendant cette période de ralentissement économique et si cet argent ne fait que dormir à Ottawa, cet investissement budgétaire ne servira à rien. Qu'est-ce que nous pourrions donc considérer comme étant raisonnable? Pouvons-nous nous attendre à ce que des prêts totalisant 8 milliards de dollars soient consentis d'ici 12 mois? Si ce n'est pas le cas, quelle serait la période raisonnable sur laquelle ces prêts devraient s'échelonner pour qu'ils puissent favoriser la reprise économique?
:
Comme le temps dont nous disposons est limité, j'essaierai de répondre rapidement à ces questions fort pertinentes.
Ce que vous avez dit au sujet des modèles de risque est d'abord tout à fait juste. Permettez-moi maintenant de situer dans leur contexte nos prévisions.
Avant toute chose, je voudrais corriger une fausse impression. À la Banque du Canada, nous ne sommes ni optimistes, ni pessimistes, mais plutôt réalistes. Nous évitons les interprétations. Nos prévisions ne se fondent pas sur un seul modèle. En fait, elles se fondent sur 21 modèles, dont quatre sont les plus perfectionnés au pays. Nos prévisions ne se fondent pas non plus seulement sur des modèles. Elles reposent sur tout un ensemble de jugements de valeur qui sont faits à l'issue de centaines de visites dans les industries, sur les perspectives commerciales les plus perfectionnées possible et sur des enquêtes menées auprès d'agents de prêt. Je sais que vous connaissez tous ces outils. Comme je le disais, le jugement est également important, particulièrement dans une situation comme celle à laquelle nous faisons face puisque pour le quatrième trimestre, nous sommes passés du paroxysme de la crise au milieu de l'année et nous ne pouvons pas nous fier aux modèles. Il faut se servir de son jugement parce que les indications du marché ne sont pas complètement claires et l'on doit aussi tenir compte des importants facteurs confiance et simulation financière.
Nous avons donc utilisé notre jugement. Quant à nos prévisions, et en particulier celles qui concernent le premier trimestre, vous constaterez qu'elles sont plus négatives que celles de la plupart des autres prévisionnistes. Nous prévoyons un déclin annuel de 4,8 p. 100 du PIB du pays. C'est un chiffre qui reflète le jugement de valeur que nous avons porté. Nous nous attendons cependant, en partie en raison des mesures que nous avons prises, et en partie en raison des mesures qui devraient être prises, y compris les mesures qui sont annoncées dans les deux prochaines heures par le département du Trésor des États-Unis et par celui d'autres gouvernements, c'est que le système mondial va commencer à se stabiliser. Nous nous attendons à un rétablissement lent de la conjoncture financière et de la confiance, ce qui devrait se refléter sur les marchés et sur les modèles. Notre jugement nous amène cependant à prévoir une reprise plus lente, particulièrement en 2010. Les modèles prévoient une reprise en 2010 beaucoup plus marquée que celle que nous prévoyons. Nous avons donc utilisé notre jugement. Je ne voudrais pas que les membres du Comité pensent que nous suivons aveuglément un seul modèle; nous nous reportons plutôt à de multiples modèles et nous exerçons toujours notre jugement pour formuler des prévisions éclairées.
J'aimerais finalement faire remarquer qu'il nous faut bien admettre que ces résultats sont aussi très incertains. Il nous appartient collectivement de prendre des mesures pour atténuer cette incertitude. Cela m'amène à la deuxième question que vous posiez au sujet des mesures permettant de débloquer les fonds prévus dans le budget. J'aimerais faire à cet égard deux observations dont l'une sera de nature macroéconomique et portera sur les mesures budgétaires qui seront prises aux États-Unis et au Canada et sur les répercussions probables de celles-ci. Tant aux États-Unis qu'au Canada, ces mesures budgétaires devraient avoir des répercussions beaucoup plus marquées en 2010 qu'en 2009. C'est du moins ce que nous prévoyons. Certains peuvent ne pas partager ce point de vue. Nous pensons que les multiplicateurs seront beaucoup plus solides en 2010, ce qui devrait se traduire par une croissance assez forte aux États-Unis, soit un rétablissement par rapport à 2009. Nous nous attendons à une situation semblable au Canada où le taux de croissance en 2010 devrait s'élever à 0,9 p. 100.
J'ai deux observations à faire au sujet des mesures financières particulières visant la BDC et EDC. Les présidents de ces institutions seraient évidemment mieux placés que moi pour répondre à cette question, mais en ce qui touche tout particulièrement EDC, l'un des grands défis qui se posent à l'heure actuelle, comme vous le savez certainement, c'est le financement des transactions commerciales et les crédits à l'exportation. Les petites et moyennes entreprises, et même les grandes entreprises, ont aussi du mal à obtenir de l'assurance-crédit à l'exportation. Voilà donc les domaines dans lesquels ces deux institutions financières peuvent jouer un rôle immédiat.
Pour ce qui est de la BDC, elle doit mettre en oeuvre le programme de rachat des valeurs mobilières adossées à des actifs. Au cours des 12 prochains mois, comme vous l'avez dit, on peut s'attendre de l'extérieur à ce que ces valeurs mobilières exercent une influence marquée sur le marché. La banque fera de son mieux pour appuyer ces mesures et pour les rendre aussi efficaces que possible. Je songe en particulier au programme de rachat de valeurs mobilières adossées à des actifs.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, MM. Carney et Jenkins, de votre présence parmi nous ce matin.
Les prévisions, et non pas la réalité, semblent retenir toute l'attention. Or, tant ce gouvernement que vous, monsieur Carney, avez essuyé des critiques portant sur vos prévisions. En fait, mon estimé collègue, M. McCallum, a d'abord dit au début de janvier que le gouvernement avait surestimé les risques, indiquant que la plupart des spécialistes prévoyaient un taux de croissance de 2,5 p. 100, et a ensuite dit en novembre que le gouvernement avait sous-estimé ces risques. Voilà sans doute pourquoi je ne m'y retrouve pas. Par la suite, le directeur parlementaire du budget a fait une observation fort intéressante, à savoir que la profession d'économiste enseignait l'humilité, et j'ai tendance à être du même avis que lui.
Très peu de gens, sinon personne, n'avaient prévu ce ralentissement économique. Qu'est-ce qui l'explique? Comprenons-nous la situation? Savons-nous autant que nous le devrions ou que nous le pourrions quels sont les facteurs qui influent sur l'économie? Est-ce que cela s'explique simplement comme vous l'avez dit au deuxième paragraphe de votre déclaration préliminaire par « le caractère soudain et synchronisé du ralentissement récent »? Avons-nous été pris par surprise?
:
Je crois qu'il y a deux ou trois explications à cette situation. Je pense aussi que ce que l'on a dit au sujet des économistes est juste.
À cette époque-ci l'an dernier, lorsque nous avons réduit notre taux d'intérêt de 50 points de base, une réduction inhabituellement grande, l'une des raisons qui nous a amenés à agir de la sorte, c'est que nous avons constaté un ralentissement économique marqué aux États-Unis. Nous avons en partie pensé que le marché de la construction domiciliaire aux États-Unis mettrait beaucoup plus de temps que ce qu'on prévoyait à se rétablir. Comme je l'ai dit dans ma déclaration, nous avons aussi pensé que le rééquilibrage de la demande mondiale prendrait un certain temps et se répercuterait sur la croissance mondiale. Lorsqu'il est question des États-Unis, le rééquilibrage de la demande mondiale passe par une augmentation de l'épargne personnelle puisqu'autrement la consommation diminue.
Étant donné que nous nous attendions à une reprise plus lente que d'autres banques centrales, c'est en partie la raison pour laquelle nous avons réduit nos taux plus tôt qu'elles. Avions-nous cependant prévu l'intensification marquée de la crise de septembre à octobre? Non. C'est l'intensification de cette crise — qui fera couler beaucoup d'encre et qui nous amènera à nous demander pourquoi elle s'est produite et si elle aurait pu être prévenue — qui a remis en question des pratiques en place depuis longtemps dans le système financier.
La liste de ces pratiques est longue, mais celles qui importent le plus sont la capacité d'accorder du financement en contrepartie d'un bien affecté en garantie et le niveau d'endettement que les institutions peuvent se permettre dans le système financier. Ce niveau a très rapidement diminué tant en raison du marché réglementé que du marché déréglementé... en fait surtout du marché déréglementé à ce moment-ci, mais la nécessité de réduire encore ce niveau d'endettement dans le système financier réglementé intensifie le ralentissement. C'est un processus qui doit suivre son cours. C'est un processus qui peut être géré dans une certaine mesure, et qui doit l'être, pour en atténuer l'impact sur nos économies.
Enfin, le secteur public peut jouer un rôle en accroissant le rythme de réduction du niveau d'endettement et aussi en intervenant sur des marchés choisis, selon la structure du système financier, pour empêcher la contraction du crédit.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, messieurs Carney et Jenkins. Merci beaucoup pour votre présentation.
Monsieur Carney, la première fois que notre comité a eu l'occasion de vous rencontrer, juste avant votre nomination à titre de gouverneur, vous nous avez parlé du besoin d'instaurer un système de réglementation qui comporterait une notion de valeurs. C'était dans la foulée de la crise des papiers commerciaux adossés aux actifs. C'étaient les balbutiements de ce qui est devenu la crise de l'été et de l'automne. On avait commencé à sentir, notamment aux États-Unis, que certaines choses étaient en train de casser dans un système qui avait été rafistolé avec de la broche à foin, à défaut d'utiliser un meilleur terme.
Vous avez déjà travaillé pour Goldman Sachs. Cela vous a donné crédibilité et expérience pour gérer cette crise qui touche maintenant le Canada aussi. Vous le faites d'ailleurs très bien et vos efforts reçoivent tout notre appui. Cependant, vous devez bien constater que les facilités de crédit de l'ordre de 40 milliards de dollars que vous venez d'évoquer et les autres leviers que vous pouvez activer dans l'économie ne sont pas toujours distribués au prochain. Je m'explique.
Le 9 décembre, vous réduisiez votre taux de 75 points de base. Systématiquement, les banques ont gardé exactement 25 points de base. Statistiquement, c'est intéressant. Si l'on prend chacun de ces 75 points de base comme une possibilité, la probabilité que cinq banques à charte retiennent toutes 25 — et pas 23 pour les unes et 27 pour les autres, mais toutes 25 — se situe dans les centaines de millions contre un. C'est comme les compagnies pétrolières qui fixaient toujours le prix de l'essence à 84,9 ¢ à 11 heures le jeudi matin. Il a fallu une enquête pour confirmer qu'il y avait effectivement collusion entre les pétrolières.
Ne croyez-vous pas qu'il y aurait moyen d'utiliser ces possibilités comme manière d'influencer les banques, puisque vous agissez dans l'intérêt du public en faisant des réductions alors que les banques en gardent une part pour elles? N'avez-vous pas les moyens de les faire agir dans le meilleur intérêt du public?
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, messieurs Carney et Jenkins. Il me fait plaisir que vous soyez présents pour nous éclairer.
Monsieur Carney, je lisais dans votre présentation que la reprise dont vous parlez est attribuable à plusieurs facteurs. Je retiens la rapidité et l'ampleur de nos mesures de politique monétaire et les mesures budgétaire de relance. Je crois que ce sont deux éléments importants et avec lesquels on peut jouer, du moins au pays.
Par contre, vous mentionnez également que la Banque du Canada a abaissé son taux directeur depuis décembre 2007 et qu'elle a accéléré cette baisse de plusieurs points à partir d'octobre 2008. Je m'interroge donc sur la collaboration, ou le lien, que vous entretenez avec le gouvernement en place. Si, depuis décembre 2007, vous avez commencé à réduire le taux directeur, vous aviez donc certains indices de ralentissement économique.
Aurait-il été à propos d'appliquer immédiatement un certain plan de relance économique parallèlement à la baisse du taux directeur, plutôt que d'attendre à octobre 2008? Vous dites qu'en octobre, vous avez accéléré cette réduction. Vous avez donc constaté que la situation se dégradait alors qu'un nouveau gouvernement avait été élu. Ce dernier, à ma connaissance, n'a pas présenté un plan de relance tellement convaincant. C'est pourquoi la session a été prorogée. Je me demande quel est le lien entre votre planification, qui semble adéquate, et le gouvernement, qui doit agir de pair avec vos actions si nous voulons que ce soit constructif. J'aimerais que vous expliquiez votre pensée à ce sujet.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Carney. Je vous souhaite la bienvenue à notre comité.
[Traduction]
Vous avez dit dans un discours que vous avez prononcé il y a deux semaines à Halifax, et je cite :
... la politique monétaire a trait à la quantité et à la valeur de la monnaie en circulation dans l'économie. La seule contribution, et la plus directe, que la politique monétaire puisse apporter à la bonne tenue de l'économie consiste à donner aux Canadiens et aux Canadiennes l'assurance que leur monnaie conservera son pouvoir d'achat.
Vous avez aussi parlé du taux d'inflation de 2 p. 100 que vous avez qualifié de pilier de la politique monétaire de la Banque.
Je me demande comment une monnaie peut conserver son pouvoir d'achat quand elle perd 2 p. 100 de sa valeur chaque année. Un taux d'inflation de 2 p. 100 par année peut sembler faible, mais lorsque la monnaie se déprécie de 2 p. 100 année après année, cela finit par compter.
J'ai consulté le site de la Banque du Canada et je me suis servi de la feuille de calcul de l'inflation qu'on y trouve pour établir quelle valeur notre dollar avait perdue au cours des dernières années. Prenons 1990 comme point de référence. En 1990, ce n'était pas il y a si longtemps, mais l'inflation au Canada depuis cette époque a atteint 42 p. 100. Cela veut dire que notre dollar aujourd'hui ne vaut que 70 ¢ par rapport à il y a 19 ans.
La cause fondamentale de l'inflation des prix est que la masse monétaire augmente continuellement. L'inflation des prix est causée par l'inflation monétaire. Plus la masse monétaire est élevée, plus les prix globaux sont susceptibles d'augmenter et plus notre dollar est susceptible de perdre son pouvoir d'achat.
J'ai aussi vu sur votre site Web que M1, qui est une façon de définir la masse monétaire, avait augmenté de 6 à 12 p. 100 par année au cours des 12 dernières années. C'est un rythme beaucoup plus élevé que le rythme de croissance de notre économie. Cette inflation gruge le revenu des Canadiens et réduit la valeur de leurs économies. Lorsque votre collègue de la Réserve fédérale, M. Bernanke, a comparu devant le Comité du Congrès le 16 juillet 2008, il a affirmé que l'inflation était une taxe parce que les gens devaient payer davantage pour les biens et les services qu'ils achètent.
J'aimerais vous poser deux questions. J'aimerais d'abord savoir si vous pensez comme le président de la Réserve fédérale que l'inflation est une taxe. Ma deuxième question a trait à la cible de 2 p. 100 pour le taux d'inflation. Ce taux suppose une très importante dépréciation de notre monnaie au cours des années. Je me demande pourquoi ce taux est de 2 p. 100, et non pas de 0 p. 100. S'il était de 0 p. 100, cela permettrait de protéger complètement la valeur d'achat de notre monnaie. Je sais que ce taux est fixé dans un accord avec le ministère des Finances et que vous ne pouvez pas simplement le modifier à votre guise, mais j'aimerais connaître votre avis là-dessus. À titre d'économiste, pensez-vous qu'un taux d'inflation de 0 p. 100 serait plus avantageux et, dans le cas contraire, pourquoi pas?
:
J'aurai deux minutes. Vous avez été très occupé, monsieur Bernier.
Je ferai quelques observations très brèves et nous pourrons discuter plus à fond de la question un peu plus tard.
Premièrement, comme vous l'avez fait observer, la Banque du Canada est régie par un cadre redditionnel très clair. Le taux d'inflation cible de 2 p. 100 figure dans un accord conclu avec le gouvernement du Canada. Cet accord expire en 2011. Depuis la signature de cet accord au début des années 1990, le taux d'inflation au Canada s'est élevé en moyenne exactement à 2 p. 100. L'accord a donc été respecté. Dans une situation comme celle d'aujourd'hui, lorsque s'exercent des pressions désinflationnistes, il importe que les Canadiens soient assurés que l'inflation ne sera pas plus élevée. Ces attentes demeurent.
Permettez-moi de soulever un point très important dans le contexte actuel. Le fait que les Canadiens peuvent s'attendre, à moyen terme, que l'inflation demeurera à 2 p. 100 permet aux taux d'intérêt réels d'être très bas en ce moment. Vos calculs sont cependant tout à fait justes. Comme ils s'appuient sur notre feuille de calcul, ils ne peuvent que l'être. Il s'agit d'une décision de politique économique. Nous faisons beaucoup de recherches dans ce domaine pour savoir si la cible devrait être plus basse. Nous reviendrons devant le Comité pour discuter de nos recherches au moment opportun.
Vous avez parlé de la dépréciation de la monnaie et je voudrais attirer votre attention à cet égard sur le fait que ce qui importe pour les exportations et la compétitivité, c'est le taux de change réel qui est fonction du taux de change nominal affiché et du taux d'inflation relatif dans divers pays. Le taux d'inflation aux États-Unis a donc une incidence sur le taux d'inflation au Canada.
Je voudrais aussi dire quelques mots au sujet de la croissance de M1 au Canada. Ce qui importe en cette période de crise — et ce qui importe toujours —, c'est la relation entre les agrégats monétaires de définition étroite et les agrégats monétaires de définition large. Ce qui se passe dans tout un ensemble de pays, c'est que la vélocité de l'argent a diminué et que les agrégats monétaires de définition large — les agrégats du crédit — n'augmentent pas même si la base monétaire, elle, augmente. Il s'agit de rétablir ce lien au Canada. Il faut viser une relation plus stable, et cela est lié à la question que posait M. Mulcair sur l'évolution de la situation à moyen terme.
Enfin, j'aimerais faire observer que le mois dernier, la croissance de M1 a été supérieure à la croissance du PIB nominal à l'échelle mondiale, ce qui est habituellement un signe d'expansion.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Le Nouveau Parti démocratique appuie la proposition du Bloc québécois à cet égard.
Ayant déjà eu l'occasion de rencontrer des travailleurs autonomes en informatique, je sais à quel point c'est un problème réel pour eux, à une époque où le travail autonome est pourtant de plus en plus la norme. Nous pourrons peut-être trouver là des enseignements qui pourraient avoir une influence sur bon nombre d'autres personnes, d'autant plus qu'en cette époque de crise, de plus en plus de gens vont vouloir explorer la possibilité de se créer un emploi autonome. Je crois que cette étude est une occasion très intéressante à ne pas manquer.
Pour ce qui est des stagiaires postdoctoraux, il suffit d'en avoir rencontré pour comprendre la situation. Quand ils recevaient de l'argent par le passé, c'était toujours considéré comme une bourse, mais voilà que soudainement, ils reçoivent des factures qui sortent de nulle part et qui se chiffrent à des milliers, voire des dizaines de milliers de dollars. Ils sont anéantis parce qu'ils sont sur le point de commencer leur carrière.
Même si la motion vient du Bloc québécois, je me permets de dire que le terme « travailleur autonome » est peut-être plus approprié. Comme tout le monde le sait, les adéquistes sont autonomistes, mais les bloquistes sont indépendantistes. Je suggère quand même « autonome », à moins que ce soit appuyé par le futur chef de l'ADQ, le député de la Beauce.
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Je me méfie toujours lorsque j'entends un député du nouvel axe libéral-conservateur dire que ce n'est pas matière à débat, mais que c'est juste pour notre bien. Je me permets de vous souligner, monsieur le président, qu'on a déjà adopté cela très récemment. Je pense que le collègue Pacetti est en train de vous traiter d'incompétent. Vous faites très bien votre travail, même si parfois nous n'approuvons pas votre application des règles, auquel cas nous vous le faisons savoir.
Regardez bien ce qu'il est en train de tramer ici. Il essaie de nous concocter un système qui favorisera les libéraux. Ceux-ci ont exactement deux fois le nombre de sièges du NPD. Regardez bien la façon dont il aime présenter cela. Lorsqu'un ministre viendra comparaître, la parole reviendra aux libéraux en tout premier lieu; au deuxième tour, ce sera aux libéraux; au troisième tour, aux libéraux; au quatrième tour, toujours aux libéraux. Cela signifierait donc que le tour des libéraux reviendrait aisément quatre fois, contre une fois pour le NPD.
C'est ce contre quoi je me suis insurgé la dernière fois, lorsque vous avez ajouté du temps. Je me suis dit que, devant le bloc ainsi présenté, c'était la moindre des choses, si vous deviez prolonger le temps, d'assurer un traitement équitable à l'ensemble des collègues. Vous l'avez dit avec éloquence la dernière fois.
Ici, sa manière de subdiviser ne sert qu'à renfoncer le clou. De manière encore plus claire, il s'assure que les libéraux retireront beaucoup plus que ce à quoi ils ont droit. Ils ont du mal à composer avec le fait que le Parti libéral du Canada a connu un des pires résultats électoraux de son histoire. Ce parti possède rigoureusement le quart des sièges du Parlement canadien.
Les libéraux doivent revenir à la réalité et accepter le fait que le NPD compte un siège pour deux des leurs. Par conséquent, accorder quatre questions aux libéraux pour une question au NPD ne devrait pas constituer la norme.
Je refuse absolument qu'on joue avec ce qui a été adopté. L'explication du député pour tenter d'édulcorer la chose ne nous convainc pas. Il faut maintenir ce que ce comité vient de décider.
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Merci, monsieur le président. Je vais parler des séances où on entend des témoins ordinaires, plutôt que de celles où comparaît un ministre. On pourra discuter de ce cas plus tard.
Je me demande si M. Pacetti serait ouvert à un amendement, essentiellement pour deux raisons, dont le principe d'équité. Je viens de voir ce qui se faisait dans d'autres comités. D'ailleurs, l'amendement que je vais suggérer est celui que nous venons d'adopter au Comité des comptes publics. Il reflète bien la répartition des sièges au Parlement dans son ensemble. Voici donc ce que je vous suggère, maintenant, en vertu de deux principes: l'équité, d'une part; et la représentation de l'état des sièges, d'autre part. Je reconnais que cela changerait le décompte des sièges par rapport à celui de M. Pacetti.
Laissez-moi vous donner une illustration. Les néo-démocrates auraient toujours deux intervenants durant le premier tour. Le Bloc conserverait deux intervenants durant le premier tour. Mais, au lieu de quatre intervenants libéraux et de quatre intervenants conservateurs pendant le premier tour, je suggérerais qu'il y en ait trois et cinq. Laissez-moi vous expliquer comment.
Lors du premier tour de questions, comme l'indique M. Pacetti, on entendrait les libéraux, les bloquistes, les conservateurs, les néo-démocrates, avec une rotation. Lors des deuxième et troisième tours de questions, je propose que l'on change simplement les positions des néo-démocrates et des conservateurs. On aurait alors libéraux, bloquistes, néo-démocrates et conservateurs; lors du deuxième tour, on aurait les libéraux, les conservateurs, les bloquistes, les conservateurs. Et au troisième tour, on aurait les libéraux, les conservateurs, les néo-démocrates, les conservateurs.
Je peux développer le concept ou répéter ce que j'ai dit plus lentement, si vous le souhaitez, mais cela nous permet d'intervenir l'un après l'autre, avec une rotation d'un bout à l'autre. Le parti ministériel intervient après l'opposition et nous avons les trois tours de questions entiers, où chacun est représenté de façon équitable. C'est une solution qui a déjà été adoptée par d'autres comités. Je pense que l'on pourrait s'en inspirer. Elle n'a pas soulevé beaucoup de discussions, parce qu'elle est équitable de nature. Elle représente la composition du Parlement à l'heure actuelle, aussi bien que possible, et je demanderai à M. Pacetti d'envisager cette possibilité.
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Merci. J'apprécie les efforts de M. Pacetti.
Je vais être franc: ce qu'il propose me va assez bien. Nous l'avons essayé par le passé. Mais nous avons eu un exemple parfait aujourd'hui de la raison pour laquelle je pense qu'il serait peut-être bon d'élaborer une autre règle ou de faire une exception quand les témoins comparaissent une heure seulement. Prenez le nombre d'intervenants: nous avons partagé notre temps, pour avoir deux conservateurs; enfin, nous avons eu trois conservateurs, mais deux plages de temps durant l'heure. Quand nous avons un témoin pendant une heure seulement, comme la Banque du Canada, si la première série de questions durait seulement cinq minutes, au lieu de sept, je pense que l'on aurait pu entendre deux autres intervenants. Je pourrais toujours me porter volontaire pour ne pas parler. Cela ferait au moins un libéral de plus et un conservateur de plus.
Le temps nous a manqué. Nous avions fixé une heure et le président a fait ce qu'avait décidé le Comité pour l'ordre du jour. Lors d'une réunion de deux heures avec la Banque du Canada, par exemple, nous aurions pu effectuer bon nombre de ces tours, si vous les divisez, ce qui aurait été bien. Mais, avec une heure, il ne m'a pas semblé juste que nous ayons seulement un ou deux intervenants. Je suggérerais que nous adoptions ce que vous suggérez, sauf quand nous accueillons un mandataire du Parlement, si c'est comme ça qu'on les appelle, pendant une heure seulement, auquel cas nous réduirions la première série de questions à cinq minutes au lieu de sept. C'est ce que je suggérerais.