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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, mesdames et messieurs, je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de présenter cet exposé. Il s'agit d'une question d'une extrême importance pour les premières nations de l'Ontario et l'ensemble des premières nations au Canada. Je suis donc heureux de pouvoir présenter mon point de vue.
Les chefs de l'APN tiennent actuellement une assemblée extraordinaire à Ottawa, en territoire algonquin, et nous avons passé un certain temps à discuter de l'impact de la TVH sur nos communautés. C'est une question qui préoccupe beaucoup nos chefs, et ils ont adopté une résolution exposant leur position. J'aimerais la soumettre à ce comité, de même qu'une proposition d'amendement au projet de loi C-62, qui a été communiquée cet après-midi aux bureaux des chefs des partis de l'opposition.
Je vais aborder deux questions dans mon exposé: premièrement, les lacunes sur le plan de la consultation et de l'accommodement des premières nations de l'Ontario pendant l'élaboration de la TVH, et deuxièmement, l'impact économique de la TVH sur les premières nations de l'Ontario.
Je voudrais dire d'abord, pour que ce soit dans le compte rendu, que les premières nations de l'Ontario n'ont pas été suffisamment consultées ou prises en considération par rapport à la TVH. Vous savez probablement que lorsque les droits ancestraux ou issus de traités risquent d'être compromis par des lois ou des mesures prises par l'État, les premières nations concernées doivent être consultées. Ce principe figure dans la Loi constitutionnelle de 1982, à l'article 35, et a été reconnu par la Cour suprême du Canada dans les affaires concernant les Haïda et les Mikisew.
Il ne s'agit pas d'établir les droits ancestraux et issus de traités, mais seulement de les faire valoir. Le ministre Dwight Duncan a convenu avec les chefs des premières nations que l'exonération fiscale des premières nations était un droit ancestral, découlant de traités, mais nous n'avons pas été consultés lorsque le protocole d'accord a été préparé, et nous n'avons pas été inclus dans les consultations sur l'Entente intégrée globale de coordination fiscale. Il va sans dire que l'exemption au point de vente prévue dans la Loi sur la taxe de vente au détail disparaîtra avec la TVH. Ce changement a un impact majeur, et il est incompréhensible que nous ayons été exclus de ce processus.
Je reconnais que l'Ontario, au moins, a fait des efforts pour discuter de nos préoccupations et a manifesté son appui, comme en témoigne une lettre que le premier ministre McGuinty a envoyée récemment au premier ministre Harper. Mais les consultations n'ont pas été suffisantes et n'ont pas donné lieu à des accommodements. L'Ontario blâme le gouvernement fédéral pour son incapacité à respecter nos droits et intérêts. Le fédéral n'a pas donné suite aux demandes de consultation et ne respectera pas les droits reconnus par l'Ontario et les exemptions en vertu de la taxe de vente actuelle. Nous espérons que le vent va tourner, compte tenu de la lettre que le premier ministre a envoyée le 2 décembre 2009 à M. Harper pour lui demander une rencontre et une intervention.
Passons maintenant aux répercussions économiques de la TVH sur les premières nations de l'Ontario; les droits protégés par la Constitution ou conférés par traité ne sont pas notre seule source de préoccupation. La TVH aura des conséquences négatives pour les économies des premières nations, mais il n'y a pas eu d'études d'impact économique concernant l'augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée payée par les communautés autochtones dans les réserves. J'inclus ici les membres des premières nations qui vivent dans une réserve dans des conditions de pauvreté, et les communautés qui vivent dans le Nord et qui dépendent de fournisseurs à l'extérieur des réserves. Des coûts d'exploitation plus élevés devront être absorbés par les petites entreprises autochtones et non autochtones qui fournissent des services aux communautés des premières nations.
Non seulement les membres des premières nations devront payer 8 p. 100 de plus, mais la TVH s'appliquera à toutes sortes de choses auxquelles la TVD ne s'applique pas, comme l'essence, l'électricité et d'autres éléments essentiels. Les remboursements et les crédits de taxe ne seront pas utiles pour nos membres. Les remboursements ne correspondent pas aux taxes payées et on reçoit les montants plus tard par la poste. Ce n'est pas ça qui va nous nourrir si nous avons besoin d'argent maintenant pour acheter des produits et des services de base.
Enfin, pour les remboursements, on présume que le gouvernement fédéral pourra appliquer le système dans l'ensemble des premières nations. Les antécédents sur le plan de l'application ne sont vraiment pas fameux. On n'a qu'à penser à l'eau potable ou à l'accès routier dans les communautés autochtones éloignées; le gouvernement fédéral n'est pas efficace en ce qui concerne la gouvernance des premières nations. En Ontario, 25 p. 100 des communautés des premières nations ne sont pas accessibles par la route. La TVH accroîtra les coûts du commerce et nuira au développement économique dans une partie de la population ontarienne qui en constitue moins de 1 p. 100. C'est une attaque ciblée et mesquine, qui va à l'encontre des objectifs de réconciliation.
Nous avons des recommandations à faire sur la manière dont ce comité peut répondre aux préoccupations des premières nations ontariennes. Des accommodements raisonnables permettraient d'éviter les difficultés économiques importantes qui découleraient de l'imposition de la TVH à nos premières nations. Le Canada a le pouvoir de procéder à ces accommodements. Sur le plan administratif et législatif, ils peuvent être mis en place de façon à cadrer avec les travaux déjà faits par la province et par les dirigeants des premières nations de l'Ontario relativement à l'exemption au point de vente.
Étant donné que le gouvernement fédéral refuse de nous rencontrer, ainsi que la province, nous avons de bonnes raisons de croire que lorsque ce projet de loi ne sera plus entre les mains de ce comité, notre cause ne sera pas entendue ni traitée équitablement. Par conséquent, nous implorons le comité de veiller à ce que nos droits et intérêts soient pris en considération.
Je vous laisse la lettre que le premier ministre McGuinty a envoyée au premier ministre Stephen Harper, la résolution de l'Assemblée des Premières Nations de cet après-midi, ainsi que les lettres que nous avons envoyées au chef d'un parti de l'opposition, Jack Layton, au greffier du Comité des finances, Jean-François Pagé, à Gilles Duceppe, et à Michael Ignatieff, le chef de l'opposition.
Je laisse ces documents au comité. Vous trouverez aussi notre proposition d'amendement au projet de loi.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Le témoin s'exprime en oneida.]
Monsieur le président, mesdames et messieurs, merci beaucoup de nous donner l'occasion de faire cet exposé aujourd'hui. Mes propos iront dans le même sens que ce que le chef Toulouse a dit sur cette violation, à nos yeux, des droits issus des traités.
Je parle au nom d'une organisation qui représente huit communautés, regroupant sept nations. Ce sont ces communautés et nations que nous représentons aujourd'hui. Selon la Constitution, qui protège ces droits, le gouvernement fédéral a l'obligation de consulter les Autochtones, le devoir d'appliquer ce concept. L'honneur de la Couronne est en jeu.
Dans les discussions qu'il faut tenir concernant l'imposition de cette taxe à notre peuple, nous devons être traités équitablement. Notre peuple s'inquiète beaucoup du processus appliqué et du fait qu'on précipite l'adoption de ces dispositions législatives, non seulement au parlement de l'Ontario, mais aussi à la Chambre des communes.
Nous demandons aux deux gouvernements de veiller à leur honneur. Ils ont l'obligation de protéger les droits ancestraux et issus de traités; ces droits existent. Une atteinte éventuelle à ces droits implique de s'engager dans un certain processus. Le gouvernement fédéral ne semble pas agir en conséquence, alors nous vous demandons d'assumer l'obligation de protéger ces droits.
Au sujet de la disposition d'exemption que le chef régional de l'Ontario a suggéré d'inclure dans le projet de loi, je dirais que ça n'enlève rien au projet de loi ni à quoi que ce soit concernant les pouvoirs de taxation qui seront créés. Si les Ontariens et les citoyens canadiens veulent être taxés, c'est un facteur qui est hors du contrôle des premières nations.
Je viens de communautés qui respectent l'esprit de ce qu'ils appellent Gus-wen-tah, ou Wampum à deux rangs, qui fait référence au fait que nous cheminons parallèlement sur les eaux de la vie, sans que nos règles respectives n'interfèrent les unes avec les autres. C'est le même principe ici, mesdames et messieurs. C'est l'esprit et le but de ce traité que nous devons respecter, et si on porte atteinte à nos droits, je crois que ce comité et le gouvernement fédéral doivent prendre le temps de s'asseoir avec nous pour en discuter et agir comme il se doit.
Je suis réellement inquiet. Je préside actuellement le comité des chefs sur le bien-être social et le bien-être des enfants. D'après ce que j'ai entendu des membres de nombreuses premières nations au pays, la TVH aura un impact considérable sur eux. Ce qui est prévu va se répercuter sur leur manière de dépenser et réduire leur pouvoir de dépense. De plus, la contribution unique que le gouvernement fédéral propose pour compenser les coûts ne sera pas équitable, si on fait la comparaison, surtout quand on pense que ça se reproduira au fil des ans.
C'est une source de préoccupation pour nous. Nous nous inquiétons des activités qui en découleront dans l'immédiat, du point de vue d'un changement de comportement.
Une autre conséquence négative, monsieur le président... Il faut que vous compreniez que 90 p. 100 de l'argent dans les communautés des premières nations n'est pas dépensé dans les communautés, mais à l'extérieur, et donc ce n'est pas approprié de dire que nous ne payons pas de taxes. Nous en payons, continuellement.
Ce que nous voulons vous dire, c'est que ce changement nuira aux membres de premières nations. Il leur enlèvera de l'argent. Et malheureusement, ça aura des conséquences négatives pour eux. Nous parlons ici des personnes les plus pauvres. Nous parlons de familles et de personnes âgées dont le revenu est fixe.
Nous faisons face à toutes ces difficultés au quotidien. Rien ne nous montre que le gouvernement fédéral tente de corriger la situation en prenant des mesures favorables ou concrètes. Nous constatons que cette taxe va nous nuire; elle va certainement nuire à nos communautés et à notre développement économique.
Pour terminer, je répète qu'il s'agit d'une violation des droits que nous avons en vertu des traités. Je crois que ce comité a l'obligation de le faire savoir à la Chambre et au Sénat, et de faire le nécessaire pour que nos droits soient respectés et que le gouvernement au pouvoir tienne parole au nom de la Couronne.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, bonsoir.
[Traduction]
Bonsoir. Merci de m'avoir invité à témoigner devant le comité pour le compte des Manufacturiers et exportateurs du Canada afin de discuter de l'harmonisation des taxes de vente. C'est une mesure très importante qui favorise l'amélioration de la compétitivité de l'Ontario et de la Colombie-Britannique en matière fiscale et d'exportations.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais parler quelques instants de notre association. Les Manufacturiers et exportateurs représentent le milieu manufacturier et de l'exportation au Canada. Nous représentons plus de 10 000 entreprises bien implantées partout au pays. Plus de 85 p. 100 de nos membres sont des petites et moyennes entreprises. Nos membres représentent des secteurs industriels ainsi que tous les secteurs d'exportation imaginables dans notre économie. Nous avons des membres dans chaque province et nos divisions en Colombie-Britannique et en Ontario sont très actives.
Je suis heureux d'être parmi vous ce soir pour discuter du projet de loi . Parfois, surtout lorsque nous sommes confrontés à des problèmes économiques substantiels comme c'est le cas aujourd'hui, les gouvernements doivent prendre les bonnes mesures, même lorsqu'elles suscitent l'opposition. Le leadership, c'est ça, et c'est ce que la Colombie-Britannique et l'Ontario tentent de faire aujourd'hui en voulant harmoniser leurs taxes provinciales avec la TPS. C'est la chose à faire pour leurs économies, de même que pour les Ontariens et les résidants de la Colombie-Britannique.
Une des leçons les plus importantes que nous avons tirées de cette récession qui a miné l'économie canadienne au cours de la dernière année, c'est qu'on doit créer une valeur réelle afin de maintenir le niveau d'emploi et générer une croissance des revenus. L'effondrement du marché financier a montré que personne ne peut créer une richesse durable simplement en jouant avec de l'argent. Cet argent doit finir par produire des biens et des services que les gens veulent acheter, sinon on se retrouve avec des bulles financières et des graves problèmes pour notre économie.
Une autre leçon tirée de la récession est que notre économie est influencée par les conditions économiques mondiales, qu'on aime ou pas. Nous devons nous battre partout dans le monde pour les clients et les fournisseurs, pour les habiletés et la propriété intellectuelle, pour le crédit et les investissements. Nos entreprises doivent être de classe mondiale, comme l'environnement d'affaires dans lequel elles évoluent.
Les pressions sur la compétitivité ont pris de l'ampleur en raison de la récession. Dans ce contexte, nous devons être conscients que la manière dont nous percevons les taxes a des effets significatifs sur les investissements, l'innovation, la création d'emploi, ainsi que tous les éléments nécessaires à la bonne marche de l'économie. Ces leçons sont plus évidentes alors que l'économie commence à reprendre son rythme. La poursuite normale des activités n'est pas une option pour les gouvernements ou les entreprises dont le succès est l'une des conditions d'une reprise économique réussie.
L'harmonisation des taxes de vente est exactement le genre de politique orientée vers l'avenir qui sera essentielle au renforcement des économies provinciales, à l'accélération de la reprise économique et à la création future d'emplois. L'harmonisation permettra aux entreprises d'économiser de l'argent, de réduire les coûts des investissements en innovation et en nouvelles technologies, en productivité et en rendement environnemental, et d'ouvrir de nouveaux marchés, tous des éléments extrêmement importants pour le redémarrage de l'économie, pour la garantie d'emplois futurs, et pour l'aide aux entreprises qui doivent effectuer les changements nécessaires pour être concurrentielles et croître dans le marché mondial.
Les entreprises de la Colombie-Britannique et de l'Ontario paient actuellement 6,9 milliards de dollars par année en taxes de vente provinciales lorsqu'elles achètent des intrants tels que des matériaux de construction, du matériel de bureau, de l'énergie, des services juridiques, des meubles, des véhicules commerciaux et de l'équipement — tous des biens nécessaires pour la production de biens et services qu'elles vendront à leurs clients. Ces 6,9 milliards de dollars pourraient être économisés dans un système harmonisé de taxe de vente. Les entreprises pourraient bénéficier d'économies additionnelles, de même que les gouvernements, en raison des coûts administratifs moindres de la taxation.
Les experts en fiscalité — j'ai compris que vous devriez en entendre quelques-uns plus tard — s'entendent sur les avantages de la TVH. L'introduction de la TVH en Ontario et en Colombie-Britannique rendra les systèmes fiscaux de ces provinces plus concurrentiels afin d'attirer des investissements commerciaux. C'est extrêmement important pour les entreprises qui cherchent à attirer et à retenir les investissements dont ces provinces ont besoin pour développer une économie axée sur la fabrication de pointe, sur le savoir et sur la création de valeur.
Mais les grands gagnants de l'harmonisation des taxes, ce sont les citoyens de ces deux provinces. Les économies engendrées par les entreprises seront redirigées vers le soutien à l'emploi au sein d'industries plus concurrentielles et permettront de réduire les prix à la consommation.
En terminant, j'aimerais insister sur le fait que l'harmonisation des taxes de vente permettra d'améliorer la compétitivité du secteur privé en Colombie-Britannique et en Ontario, ce qui favorisera la création d'emplois, parce que nous pourrons investir dès maintenant dans de nouveaux produits, de nouvelles technologies, de nouvelles compétences et de nouveaux marchés. En prenant les bonnes mesures aujourd'hui, nous aiderons nos économies à se remettre plus rapidement de la récession. Nous serons mieux positionnés pour payer les dettes que nous avons contractées avant et pendant la récession. Nous continuerons surtout de générer une croissance du côté des emplois et des revenus, ce qui est très important pour maintenir la qualité de vie des résidants de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, aujourd'hui et demain.
Merci.
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Je vais tenter maintenant de continuer ce que je faisais à titre de parlementaire, c'est-à-dire de lire un document, cet ersatz du Parti libéral qui se lit comme suit:
Que le Parti libéral du Canada rejette la TPS et, plus particulièrement, l'imposition de la TPS aux Premières nations et à leurs citoyens partout au Canada puisqu'une telle taxe porte atteinte à leurs droits autochtones issus du traité, droits qui sont reconnus et confirmés dans la Constitution, et est contraire aux principes de l'autonomie administrative et
Je dois vous dire à quel point vous aviez raison, parce que cela finit en queue de poisson avec le mot « et », qui est suspendu dans les airs.
Monsieur le président, nous sommes en train de discuter d'un projet de loi qui est l'aboutissement logique d'une entreprise de démolition commencée par le Parti conservateur il y a quatre ans. Mus par une idéologie qui réfute l'utilité de toute intervention gouvernementale, ils ont commencé à s'attaquer à des pans entiers de notre économie. Ils ont commencé en sabordant les secteurs manufacturier et forestier, notamment au Québec et en Ontario, mais le secteur forestier en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick a aussi subi les affres de cette politique. Comment s'y sont-ils pris? Ce n'était pas compliqué, monsieur le président. Avec l'aide de leurs hommes de main dans le Parti libéral, ils ont proposé des réductions radicales dans les impôts des sociétés les plus profitables. Pourquoi dis-je « les sociétés les plus profitables »? C'est fort simple. Si une entreprise n'avait pas fait de profit, elle n'avait pas à payer d'impôt. Les conservateurs ont donc réduit de 60 milliards de dollars les impôts des sociétés les plus profitables.
Il faut se rappeler que M. McCallum et d'autres membres de sa formation politique les ont encouragés à aller encore plus rapidement. Je me souviens que lorsque le ministre des Finances est revenu à la Chambre il y a un an et demi, il a dit qu'il réduisait beaucoup plus rapidement qu'il n'aurait jamais osé le faire les taxes imposées aux entreprises, grâce au fait que les libéraux l'incitaient à agir de plus en plus rapidement. Si vous voulez comprendre notre opposition à cette démarche, il faut commencer là, parce que c'est le début d'un long processus de sape qui a miné des pans entiers de notre économie, surtout dans les secteurs manufacturier et forestier.
Comment ont-ils créé l'espace fiscal pour donner cette réduction de 60 milliards de dollars aux entreprises les plus profitables? Ils ont pillé le fonds de l'assurance-emploi, ils en ont retiré 57 milliards de dollars, encore une fois, encouragés à chaque étape par leurs hommes de main du Parti libéral. D'aucuns peuvent dire que cela ne change rien: ce montant de 57 milliards de dollars était une notion, ce n'était qu'une somme d'argent du gouvernement, si on le transférait dans les fonds généraux du gouvernement, dans le Fonds consolidé.
En fait, monsieur le président, il y a une différence énorme entre les deux. Les sommes qui avaient été versées dans le fonds de l'assurance-emploi l'avaient été par toutes et chacune des entreprises du Canada pour tous et chacun de leurs employés. Peu importe que votre entreprise fasse tout juste ses frais, perde ou fasse de l'argent — vous êtes comptable général accrédité, si ma mémoire est bonne —, vous savez qu'un entrepreneur n'a pas le choix: même s'il perd de l'argent, il doit payer ses cotisations à la caisse de l'assurance-emploi. Tous les employés contribuent à cette même caisse. On a créé un espace fiscal de l'ordre de 60 milliards de dollars en volant l'argent des entreprises au Québec, en Ontario et partout au Canada, qui perdaient ou gagnaient de l'argent et on l'a transféré aux fonds généraux du gouvernement. Le résultat de cette opération était d'accorder des réductions d'impôt aux entreprises les plus profitables, notamment dans le secteur pétrolier et celui des banques. Des sociétés comme EnCana, qui doit être bien connue de nos collègues de l'Alberta, ont reçu des profits aléatoires, des sommes totalement inattendues et inespérées — elles n'en avaient absolument pas besoin non plus — de plusieurs centaines de millions de dollars. Elles auraient fait exactement les mêmes investissements.
Ça prouve à quel point l'idéologie des conservateurs, qui ont été encouragés à chaque étape par les libéraux, a été néfaste pour l'économie. C'était comme dans certains pays où l'on oblige une personne à payer son exécutant. Dans ce cas-là, c'était le Parti libéral qui exécutait les basses oeuvres des conservateurs. De plus, les entreprises qui ont le plus souffert encourageaient alors le secteur pétrolier qui, rappelons-le, n'a pas appliqué les principes de base du développement durable, à savoir l'internalisation des coûts, le principe du pollueur-payeur et celui de l'utilisateur-payeur.
Le secteur pétrolier continue donc à produire en utilisant l'espace fiscal créé grâce à l'argent qu'il a volé aux entreprises qui en arrachent déjà à cause de la valeur élevée du dollar canadien. On surchauffe davantage le secteur pétrolier, propulsant par le fait même le dollar canadien vers des sommets inégalés. Il est ensuite de plus en plus difficile d'exporter nos produits forestiers et manufacturiers.
Avant que la crise actuelle ne frappe, donc avant l'automne 2008, on avait déjà perdu 450 000 emplois, uniquement au Québec et en Ontario, surtout dans les secteurs manufacturier et forestier. Ça, c'est la conséquence. L'Ontario, qui est aux prises avec des difficultés financières telles qu'on n'en a jamais vu, à cause des choix des conservateurs, appuyés par leurs grands frères, ici à Ottawa, arrive maintenant avec son chapeau en main pour quémander du fédéral une modification de ses lois. Quel est l'objectif? C'est de continuer la plus importante transformation de la fiscalité de l'histoire du Canada, une transformation de la fiscalité des entreprises vers les particuliers qui représente 60 milliards de dollars. Comme par le plus grand des hasards, il s'agit de la somme exacte du déficit qu'on accuse cette année. Au lieu d'appliquer des principes de développement durable, d'internaliser le coût des gaz à effet de serre et de la pollution causée par les sables bitumineux, notamment, ce qui correspond au principe de base du développement durable, on laisse cela aux générations futures. Or il y a pire encore: on laisse le déficit aux générations futures au lieu d'internaliser le coût, de créer un fonds pour qu'en cette époque critique, on construise au moins des infrastructures destinées aux énergies propres et renouvelables.
Voilà une vision d'avenir qu'on aurait pu adopter, monsieur le président, mais ils en sont tout à fait incapables. Puisque les libéraux ne croient en rien et n'ont strictement aucun principe, de quelque nature que ce soit, ils sont en train d'appuyer voire d'encourager chaque étape de ce travail de sape. C'est pourquoi ils sont obligés d'appuyer une telle folie, qui va générer de nouvelles taxes sur l'huile à chauffage dans le nord de l'Ontario, par exemple. Comme si des gens à revenu fixe, des pauvres, pouvaient se permettre d'absorber ce coût. C'est ce que viennent de nous expliquer des représentants des premières nations. Comme on l'a mentionné, les grandes entreprises sont encore une fois les seules à bénéficier de la situation. Ce sont encore les gens qui vont payer la note.
Je sais que vous êtes un érudit, monsieur le président, et que vous aimez bien parcourir ce type de documents, alors si ça vous intéresse, prenez connaissance des statistiques de Statistique Canada sur le revenu moyen des Canadiens depuis la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain. L'ALENA a créé énormément de richesse au Canada, mais il y a un tout petit hic: le gouffre qui sépare les plus riches des moins bien nantis est en train de s'élargir. L'écart entre les deux s'accroît. En clair, la classe moyenne canadienne gagne moins en 2009 qu'elle ne gagnait lors de la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain, et ce, malgré une importante augmentation de la richesse au Canada. Comment est-ce possible? Ce n'est pas compliqué. Encore une fois, toutes nos politiques visent à favoriser les mieux nantis. Et ceci en est un autre exemple. On est en train de soustraire les entreprises à des responsabilités fiscales et de pelleter celles-ci sur le dos du monde ordinaire.
C'est la réalité de cette opération, monsieur le président, et mes paroles servent de prolégomènes à notre vive opposition au projet de loi C-62. Je me permets de terminer cette brève introduction en vous disant ceci: on a, depuis le début, soutenu que la ministre Monique Jérôme-Forget avait raison de dire que le Québec avait le droit d'être dédommagé. Comme nous, vous avez entendu l'explication tout à l'heure: il y a incompatibilité entre la situation qui prévaut au Québec, en ce qui concerne la perception, et les autres critères qui ont été énumérés et ce qui est exigé aux termes de cette loi. Clairement, le Québec ne serait jamais dédommagé, à moins, bien entendu, qu'il n'abandonne sa compétence en matière de perception. Selon moi, ce n'est pas à la veille de se faire, mais peut-être que les bloquistes savent quelque chose qu'on ne sait pas à ce sujet. On verra.
Toujours est-il, monsieur le président, que nous nous opposons formellement à cette démarche. Elle nous semble être le reflet d'une société qui n'est plus celle que l'on essaie de construire depuis la Deuxième Guerre mondiale. Le Canada a toujours compris et les gouvernements successifs ont toujours compris — malgré le fait que parfois, des gens un peu surprenants, disons, ont occupé le poste de premier ministre — que pour donner une valeur au deuxième pays au monde, de par son étendue, que pour ajouter une valeur, on devait avoir une vision étatique qui ferait en sorte que le gouvernement joue un rôle clé dans le développement du pays. Le gouvernement doit avoir cette vision qui nous portera à pouvoir exploiter les ressources et les richesses qu'on est en train de créer, tout en les partageant de manière équitable. Les gouvernements l'ont toujours compris, jusqu'à il y a quatre ans. Les conservateurs ne comprennent pas et, de toute évidence, les libéraux non plus, que pour donner une valeur au deuxième pays au monde, de par sa superficie, avec une population d'à peine 30 millions de personnes, il faut une vision de l'État.
Les idéologues conservateurs prétendent que cela constitue le choix des gagnants par l'État. En anglais, on dit: You're choosing winners. C'est leur manière simpliste de dire que le gouvernement n'a pas de rôle à jouer, qu'il y a un libre marché parfait qui effectue ces arbitrages pour nous et qu'on n'a même pas besoin d'y penser. Le problème, c'est qu'ils ont choisi leur gagnant et il n'y en a qu'un seul: le secteur pétrolier.
Aux Pays-Bas après la Deuxième Guerre mondiale — et c'est extrêmement bien documenté —, on a vu une économie s'effondrer parce qu'on a laissé entrer les pétrodollars sans se soucier de l'équilibre de l'économie. L'économie équilibrée que nous avons bâtie au Canada depuis la Deuxième Guerre mondiale est en train d'être déstabilisée par l'oeuvre des conservateurs, avec la complicité coupable des libéraux.
Des entreprises dans la Beauce, des entreprises familiales qui fabriquaient des meubles depuis des générations, doivent fermer leurs portes à cause de la valeur élevée du huard. La valeur du huard est faussement et artificiellement élevée parce qu'on refuse de prendre les moyens évidents, c'est-à-dire internationaliser le coût de la pollution et des GES associés à l'exploitation des sables bitumineux. On n'a même pas la présence d'esprit de dire que constituer un fonds pour les énergies propres et renouvelables constitue une solution pour l'avenir. On continue de voir les entreprises qui vivent des produits de la forêt fermer, on continue de voir les entreprises manufacturières fermer, on continue de voir des mises à pied massives dans les entreprises, au Québec et en Ontario notamment, mais aussi dans d'autres provinces.
Monsieur le président, selon nous, il n'est pas concevable que quelqu'un puisse, de bonne conscience, continuer cette opération de sape qui découle de l'idéologie des conservateurs à l'égard de nos économies provinciales. Les provinces ont bâti patiemment, souvent avec une vision et une aide du gouvernement, des entreprises qui fonctionnaient bien. Celles-ci ont été peu à peu tuées, au cours des quatre dernières années, parce que les conservateurs ont privilégié un seul gagnant, selon leur idéologie, le secteur pétrolier, les perdants étant le Québec et l'Ontario. Cela rend d'autant plus scandaleux l'appui des libéraux à chaque étape de cette démarche de déstabilisation d'une économie jadis bien équilibrée.
J'invite les gens qui s'intéressent au sujet à prendre connaissance d'un article publié lundi de la semaine dernière, donc il y a huit jours, dans The Guardian, un journal de l'Angleterre. George Monbiot y signe un papier des plus critiques à l'égard du Canada. C'est extrêmement intéressant. Selon son analyse, nous sommes en effet en train de sacrifier notre économie sur l'autel de l'exploitation des sables bitumineux. On n'a même pas l'intelligence de garder au Canada les emplois reliés à la deuxième et troisième transformations des sables bitumineux. Le récent projet Keystone, un des nombreux pipelines à avoir été approuvés depuis que les conservateurs sont au pouvoir, exporte 500 000 barils par jour, et je parle ici de brut. Par contre, on exporte le travail de 18 000 personnes au sud de la frontière parce qu'on n'a pas de vision.
Nous ne nous rendons pas compte que nous sommes des porteurs d'eau et des coupeurs de bois, que nous sommes en train de faire exactement les mêmes erreurs que nous avons faites à l'époque de Duplessis, quand nous exportions des billots de bois qui étaient transformés ailleurs. Nous exportions notre minerai pour que d'autres y ajoutent de la valeur, et nous ne percevions même pas un cent la tonne. Voilà où nous en sommes, au Canada en 2009. C'est scandaleux, monsieur le président.
Pour ces raisons, le NPD s'oppose à cette politique des conservateurs visant à changer notre système fiscal comme toujours à l'avantage des grandes entreprises. Dans toute l'histoire du Canada, il s'agit du plus important transfert de capacité fiscale des entreprises vers les individus. Nous, au moins, serons là pour nous tenir debout à chaque étape et pour crier haut et fort que c'est inadmissible et que ça représente une trahison envers le Canada et tout ce qu'il avait de meilleur. On est en train de saborder l'économie équilibrée qu'on avait réussi à bâtir depuis la Deuxième Guerre mondiale.
[Traduction]
Monsieur le président, pour résumer, le NPD s'oppose catégoriquement à la poursuite de l'opération entamée par le Parti conservateur il y a quatre ans et qui consiste à transférer le fardeau fiscal des entreprises aux Canadiens qui travaillent fort pour gagner leur argent. Maintenant, comment cela s'est-il fait? Comment cela s'est-il poursuivi? D'après ce que nous avons entendu des premières nations ici présentes ce soir, et d'après ce que dit la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, il apparaît évident que la TVH n'est en fait qu'un transfert direct des obligations fiscales des entreprises. Pensez-vous que la Chambre de commerce était ici pour dire que cela était excellent pour les entreprises? Les taxes seront toujours perçues; mais elles ne seront plus perçues dans leurs poches. Elles seront perçues dans les poches des individus.
Cela fait quatre ans que les Conservateurs appliquent cette politique du transfert du fardeau fiscal des entreprises vers les citoyens. Le premier et le plus important pas qu'ils ont fait en ce sens a été d'offrir des réductions d'impôt de l'ordre de 60 milliards de dollars aux entreprises les plus profitables du Canada. Maintenant, pourquoi je parle des entreprises les plus profitables du Canada, monsieur le président? Il est clair que si votre entreprise ne fait pas d'argent, elle ne paie pas d'impôt et ne peut donc pas profiter de quelque façon que ce soit d'une réduction d'impôt, peu importe la forme. Seules les entreprises qui généraient l'essentiel de ces impôts font de l'argent. Et quelles sont-elles? Eh bien, on parle des champs de pétrole et des banques.
On ne peut créer un tel écart fiscal en une seule nuit — 60 milliards de dollars. Comment ont-ils créé l'espace fiscal, au Canada, pour donner 60 milliards de dollars en réduction de taxe aux entreprises? Ça n'a pas été difficile. Ils l'ont pillé; ils ont pigé à même le fonds d'assurance-emploi. Ils ont ainsi trouvé 57 milliards de dollars. Ils ont dit après coup que ce n'était qu'une notion, un chiffre sur papier, que c'était l'argent du gouvernement et qu'ils ne faisaient que le transférer d'un endroit à l'autre puisque, de toute manière, il s'agissait des fonds généraux du gouvernement. Selon eux, cela ne change pas grand-chose. En fait, ça change quelque chose, parce qu'il y a une énorme différence entre qui alimente la caisse et qui en bénéficie.
Tous les employeurs du Canada, qu'ils fassent tout juste leurs frais, perdent ou fassent de l'argent, sont obligés de cotiser à la caisse de l'assurance-emploi pour chacun de leurs employés. Ces 57 milliards de dollars ont été réservés pour contrer les effets cycliques du marché de l'emploi. Nous sommes maintenant dans le creux de la vague, et nous avons besoin de cet argent.
Comme pour empirer la situation et ajouter à l'insulte, on prévoit maintenant un déficit de 19 milliards de dollars — j'ai bien dit milliards — en raison du gel actuel des cotisations, alors que nous sortons de la récession. En d'autres mots, non seulement les employeurs dont les entreprises ont perdu de l'argent ont vu leurs cotisations à la caisse de l'assurance-emploi pillées, transférées au Trésor, puis transformées en réduction d'impôt pour les entreprises prospères, réduction dont elles ne pourront jamais bénéficier, mais ils devront en plus verser 19 milliards de dollars d'impôt pour renflouer la caisse de l'assurance-emploi et combler le déficit. Ce sont les calculs qui ont été faits, tant par le comité que par d'autres ministères.
Monsieur le président, cela n'a été que le premier pas de la marche libérale-conservatrice vers l'abolition du fardeau fiscal des entreprises du pays, et du transfert vers les travailleurs canadiens. Au passage, ils sont responsables de la suppression de 450 000 emplois en Ontario et au Québec. Ils ont été perdus. Ces emplois dont je viens de vous parler ont été perdus dans les secteurs manufacturiers et forestiers, uniquement au Québec et en Ontario, et ce avant que la récession ne frappe à l'automne 2008, monsieur le président. C'est la réalité.
Les libéraux essaient maintenant d'aider les Conservateurs à arrêter l'hémorragie qu'ils ont provoqué avec la perte de ces 450 000 emplois. Il n'y avait aucune façon, pour l'Ontario, d'éviter ce manque à gagner de dizaines de milliards de dollars qu'il doit maintenant assumer, étant donné les choix que leurs grands frères d'Ottawa ont fait avec les Conservateurs. En tuant l'industrie manufacturière et forestière de l'Ontario au profit des sables bitumineux, des sables pétrolifères, ils ont créé la situation dans laquelle nous nous trouvons maintenant. Au lieu de construire une vision comprenant, par exemple, l'internalisation des coûts liés à l'environnement et aux émissions de gaz à effet de serre, l'internalisation d'un fonds que l'on pourrait au moins léguer aux générations futures en matière d'énergie renouvelable, ils ont continué d'accepter les pétro-dollars des États-Unis et de pomper les produits bruts des sables bitumineux vers le Sud, en pompant aussi les emplois, en passant.
Le projet d'oléoduc Keystone exporte 18 000 emplois au sud de la frontière, mais ils s'en balancent. Ils se dépêchent d'emmener l'argent en Alberta.
Qu'est-ce que ça a eu pour incidence? Ça a fait grimper le dollar canadien à un taux artificiellement élevé. Si nous avions au moins internalisé les coûts, ça aurait un peu atténué l'effet de ces pics dans la valeur du dollar canadien. Mais ce sont ces taux élevés... C'est quand le dollar canadien a dépassé le dollar américain que nous avons vu l'industrie manufacturière de la Beauce et de l'Ontario commencer à s'inquiéter — les préoccupations de l'industrie concernent notamment l'économie équilibrée que nous avons bâtie depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Nous avons toujours su que pour donner une valeur au deuxième pays au monde, et à sa population de seulement 30 millions d'habitants, il faut une intervention et une vision de l'État. Or, cette vision fait assurément défaut. Et je ne parle pas seulement des Conservateurs; nous avons toujours su que ça faisait partie de leur idéologie. Ce qui est le plus inquiétant, c'est de voir qu'ils ont l'aide de leurs hommes de main du Parti libéral, qui les aident à chaque étape et qui les encouragent.
Maintenant, en Ontario, le gouvernement va une fois de plus chercher l'argent des gens ordinaires avec une taxe de vente dégressive. Pourquoi une taxe de vente est-elle plus dégressive qu'une autre taxe? Pourquoi utilisons-nous ce terme? C'est simple. Prenons par exemple un couple de retraités ayant un revenu fixe et qui a déjà de la difficulté à arriver. Si vous augmentez le coût de leur huile à chauffage de 8 p. 100, devinez quoi? Ils ne pourront pas trouver l'argent. Ils ne peuvent pas imprimer d'argent. Ils devront vivre avec une hausse du prix de l'huile à chauffage.
Ce sont toujours les personnes qui n'ont pas les moyens qui sont le plus frappées par ce type de taxe dégressive. On dit qu'elle est dégressive parce qu'il n'y a pas de courbe pour ce type de taxe, contrairement à l'impôt sur le revenu, qui est progressif, et qui augmente...
Monsieur le président, je vais devoir vous demander de faire respecter le décorum.
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Monsieur le président, commençons par le Fraser Institute et ce qu'il a à dire à propos de la taxe de vente. J'apprécie que M. Mulcair insiste sur le sujet. Je sais qu'au cours d'une autre séance du Parlement, avec un autre comité, monsieur le président, j'ai parlé pendant quatre heures d'affilée. Il est parfois difficile de s'en tenir à l'essentiel, mais je crois que je peux y arriver.
Permettez-moi seulement de lire l'article, pour que tout le monde soit au courant, qui provient de Fraser Forum, un magazine publié par le Fraser Institute, et qui commente la question de politique publique au Canada, pas seulement sur les taxes, mais sur d'autres questions comme les soins de santé, etc. Je suis sûr que nous recevons tous ce magazine à notre bureau. Ceci est un article qui a été publié en septembre de cette année. C'est un très bon article, et j'aimerais m'assurer que tout le monde comprend bien ce que dit l'auteur. Si je traduis, l'article s'intitule « Réflexion intelligente sur les taxes de vente: La nouvelle TVH de la Colombie-Britannique apportera beaucoup d'avantages à la province », et voici ce qu'on peut y lire:
Cet été, le ministre des Finances de la Colombie-Britannique, Colin Hansen, a pris une décision audacieuse en annonçant que la Colombie-Britannique allait harmoniser sa taxe de vente provinciale...
Ils appellent ça la TVP en Colombie-Britannique; nous l'appelons la TVD ici, en Ontario.
... avec la taxe fédérale sur les produits et services (TPS).
L'article cite et donne la référence Colombie-Britannique, ministre des Finances, 2009.
Bien que l'harmonisation de la taxe de vente risque d'être mal reçue par les Britanno-Colombiens...
— ou les Néo-démocrates —
... (et même les économistes), cela permettra à la Colombie-Britannique d'être plus compétitive dans le domaine des affaires, en plus d'encourager les investissements et d'offrir d'importants avantages économiques durables pour la province. À partir du 1er juillet 2010, la Colombie-Britannique remplacera sa taxe de vente provinciale par une taxe de vente harmonisée (TVH) unique de 12 p. 100 — ce qui combine l'actuelle TVP de 7 p. 100 et la TPS fédérale de 5 p. 100.
Tout comme la TPS, la nouvelle TVH sera une taxe « à valeur ajoutée » en ce sens qu'elle s'appliquera uniquement aux services et aux biens de consommation finale.
Tout à l'heure, les témoins nous ont expliqué la différence entre une TVP incorporée au prix — ou, en Ontario, une TVD — comparativement à une taxe à valeur ajoutée, comme la TPS et la future TVH.
Actuellement, la TVP s'applique autant aux intrants qu'aux biens et services finaux, ce qui signifie que les entreprises de la Colombie-Britannique paient 7 p. 100 plus cher pour leurs intrants que leurs compétiteurs des provinces disposant d'une taxe de vente harmonisée ou n'ayant aucune taxe de vente.
Donc, comme on le souligne ici, l'Alberta n'a aucune taxe de vente — et je sais, monsieur le président, que vous venez de cette merveilleuse province qu'est l'Alberta. Nous avons entendu plus tôt que le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse ont déjà, il y a une douzaine d'années, adopté une taxe de vente harmonisée. Le gouvernement du Québec a aussi harmonisé la sienne dans une certaine mesure; il a modifié sa TVQ, qui est passée d'une taxe de vente intégrée à une taxe à valeur ajoutée. Mais le processus d'harmonisation n'est pas complet en ce sens que les autres provinces ont laissé tomber l'aspect de la collecte.
Je sais que dans mon entreprise, quand j'étais propriétaire, nous devions soumettre un rapport de TVP et un rapport de TPS. Mon entreprise était suffisamment petite pour que je participe moi-même aux activités quotidiennes, mais il aurait alors été possible de faire l'objet d'une vérification de la TVP par l'Ontario, et de faire aussi l'objet d'une vérification pour la TPS. Il y avait deux groupes différents faisant essentiellement la même chose, c'est-à-dire s'assurer que la compagnie ou l'entreprise avait perçu et remis le bon montant de TVP et de TPS. C'était toujours un peu dur sur les nerfs, même si l'entreprise pour laquelle je travaillais suivait la loi à la lettre. Vous savez, nous sommes tous humains et il arrive parfois que nous fassions des erreurs sans... et ainsi de suite.
Les activités courantes de l'entreprise, que ce soit les services ou les produits offerts à la clientèle, étaient interrompues en raison de ces vérifications. Cela exigeait du temps et nuisait à ce que j'appellerais la plus-value d'une entreprise qui souhaite répondre aux besoins de ses clients.
C'est pourquoi il s'agit d'un aspect important pour les entreprises, comme nous l'avons entendu plus tôt ce soir.
« Cette différence n'est pas importante, continue l'article, 1,9 milliard de dollars (ou environ 40 p. 100) du revenu annuel provincial provenant de la taxe de vente de la Colombie-Britannique provient de ces intrants. » C'est taxer la taxe sur la taxe. Ça ajoute environ 1,9 milliard de dollars.
Étant donné que la taxe de vente provinciale actuelle s'applique aux intrants, le prix de l'investissement en machinerie, en équipement et en technologie s'en voit accru de beaucoup. Prenons, par exemple, une entreprise qui achèterait une machine d'un million de dollars pour améliorer la productivité et le salaire de ses travailleurs, et rendre le secteur plus compétitif. Sous le régime actuel, l'entreprise doit payer des taxes de vente provinciales sur l'achat de cet équipement. Ce coût supplémentaire ajoute au coût réel de l'investissement et rend le développement opérationnel beaucoup plus dispendieux en Colombie-Britannique que dans d'autres provinces.
Bien entendu, d'autres provinces ont une taxe intégrée. Ce n'est pas exactement la même chose, mais pour celles qui ont adopté un régime de taxe de vente à valeur ajoutée, il s'agit assurément d'un avantage compétitif. C'est pourquoi il est important, du point de vue manufacturier, du point de vue des services et du point de vue opérationnel, d'appuyer la décision des provinces d'harmoniser leurs taxes de vente.
Plus tôt, nous avons entendu dire, monsieur le président, que tout cela était uniquement pour les entreprises. Je mets quiconque au défi de me nommer une seule entreprise de ce pays — ou de n'importe quel pays — qui peut fonctionner sans employés, et qui ne compte aucun employé. Nommez-moi une entreprise. Les entreprises sont constituées de gens, monsieur le président. Nous parlons d'emplois. Nous parlons de salaires. Nous parlons d'avantages pour la communauté. Nous ne parlons pas simplement d'une entreprise.
Aujourd'hui, j'avais dans mon bureau des représentants de l'industrie des canalisations, qui transportent le gaz naturel et le pétrole de la raffinerie jusqu'aux points de vente du pays. Ces canalisations sont généralement enfouies sous terre. Il y a beaucoup plus de tuyaux dans la terre que je le pensais, mais maintenant je le sais. Cette industrie ne pourrait pas fonctionner sans ses employés.
C'est pourquoi l'argument selon lequel cette TVH ne vise qu'à faire faire des économies aux entreprises... On parle de création d'emplois. On parle d'appuyer les gens qui investissent dans les entreprises pour créer des richesses au pays et fournir le niveau de vie dont nous profitons tous. Il s'agit d'un niveau de vie que les générations précédentes ont essayé d'améliorer pour les générations futures, et que j'essaie d'améliorer pour mes enfants en parlant en faveur d'une TVH pour ma province qu'est l'Ontario.
Je continue avec le rapport:
Heureusement, la nouvelle taxe de vente harmonisée ne touchera pas les intrants, diminuant par le fait même les coûts et la pénalité fiscale imposés aux nouvelles entreprises. Donc, le fait de réduire les taxes sur les investissements des nouvelles entreprises suscitera davantage ce type d'investissements.
Monsieur le président, le comité de l'industrie a rencontré aujourd'hui la Chambre de commerce du Canada. Ils ont discuté d'un certain nombre de questions, notamment de l'importance de permettre aux provinces d'amalgamer leurs taxes de vente de manière à stimuler la compétition, pas nécessairement entre les provinces seulement, monsieur le président, mais aussi avec les autres pays. Ce n'est pas seulement aux États-Unis que nous devons être compétitifs. Il est clair que nous ne pouvons dépendre uniquement de la clientèle américaine comme nous l'avons fait dans le passé. Nous devons compétitionner sur la scène internationale.
La Chambre de commerce du Canada nous a parlé de deux choses. La première était que nous devons continuer d'améliorer notre structure fiscale de sorte que les entreprises puissent compétitionner à ce niveau. L'autre était que nous devons motiver davantage les investissements, qu'il s'agisse du capital de risque ou d'autres investissements directs des particuliers, ou du marché boursier, ou de n'importe quelle autre source d'argent pour les entreprises. Notre capacité à être davantage compétitif sur le plan fiscal fera la différence dans ces investissements et appuiera la création d'emplois au Canada.
Les expériences liées à l'harmonisation de la taxe de vente au Canada prouvent que l'harmonisation des taxes de vente peut stimuler l'investissement.
Cette information provient d'un rapport de Smart paru en 2007. Je crois que ce rapport a déjà été mentionné par un des intervenants des Manufacturiers et Exportateurs du Canada. Ils ont parlé du rapport Smart. On parle ici de Michael Smart, publié en 2007. Le voilà.
Si vous voulez le consulter — je sais que mon ami du NPD voudra le faire —, le rapport s'intitule « Lessons in Harmony: What Experience in the Atlantic Provinces Shows About the Benefits of a Harmonized Sales Tax ». Il se trouve sur le site Web de l'Institut C.D. Howe, un autre groupe de réflexion.
Je sais que M. Mulcair lit sans doute ces rapports chaque semaine, car il les reçoit.
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Oui. Un jour, j'aimerais être capable de présenter un exposé deux fois, dans les deux langues officielles. J'y travaille, mais ce ne sera pas pour tout de suite.
Le président: Vous m'en voyez soulagé.
M. Mike Wallace: Poursuivons:
En 1997, trois provinces de l'Atlantique (Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse) ont harmonisé leurs taxes de vente respectives —autrefois indépendantes — avec la TPS fédérale. Le professeur Michael Smart, de l'Université de Toronto...
Il a écrit pour l'Institut C.D. Howe, mais il est professeur à l'Université de Toronto, ce qui lui donne une certaine crédibilité.
… a examiné les effets de l'harmonisation au Canada atlantique et a découvert qu'après les réformes de 1997, l'investissement par habitant a fait un bond de plus de 11 p. 100 dans les provinces qui ont procédé à l'harmonisation par rapport à celles qui ne l'ont pas fait.
La population nous demande de prouver que ça fonctionne. Voici un rapport qui montre que l'investissement a augmenté de 11 p. 100 il y a 12 ans. L'investissement dans le secteur des machines a dépassé de plus de 12 p. 100 le niveau d'investissement qui existait avant les réformes de 1997. Tous ces renseignements se trouvent dans le rapport du professeur Smart.
On cite aussi un autre rapport en ces termes:
L'harmonisation contribuera également à réduire les coûts d'application de la taxe, qui sont contre-productifs pour les entreprises […]. À l'heure actuelle, le groupe des biens et services auquel s'applique la taxe de vente provinciale de la Colombie-Britannique, l'assiette fiscale, ne correspond pas à l'assiette fiscale utilisée pour la TPS. Les différences dans l'assiette fiscale et une panoplie d'autres règles forcent les entreprises qui réclament une taxe de vente à tenir deux registres des ventes et à respecter deux ensembles de règles en matière de conformité et de reddition de comptes. Puisque l'harmonisation permet de simplifier les processus de tenue de dossiers et de reddition de comptes, on estime qu'elle permettra aux entreprises de la Colombie-Britannique de faire des économies de l'ordre de quelque 150 millions de dollars par an quant aux coûts d'application de la loi.
Malheureusement, les habitants de cette province devront sans doute composer avec ceux qui cherchent à saboter cette réforme, qui ne se gêneront pas pour formuler de nombreuses objections fautives et fausser la perception des gens à propos de la TVH au cours des prochains mois.
Une perception erronée largement répandue veut que l'harmonisation de la taxe de vente provinciale avec la TPS fasse passer le fardeau fiscal des entreprises aux particuliers. Cette idée préconçue vient du fait que les intrants d'entreprise seront exonérés de la TVH tandis que de nombreux biens et services seront ajoutés à l'assiette fiscale. En effet, l'agrandissement de l'assiette fiscale est la principale raison qui explique pourquoi l'harmonisation peut se faire au taux existant de la TVP — 7 p. 100 — en respectant la neutralité fiscale.
Regardons ce qui s'est produit dans d'autres provinces qui ont procédé à l'harmonisation. Je crois que d'autres personnes en ont fait mention avant moi ce soir. À Terre-Neuve-et-Labrador, si on avait complètement fusionné les taux, le résultat aurait été de 18 p. 100 plutôt que de 15 p. 100 comme c'est le cas aujourd'hui. Cette situation s'explique du fait que la province a décidé de diminuer ce nombre au moment de fusionner la TPS à sa taxe de vente provinciale. Différentes options sont possibles, mais ce sont des décisions qui relèvent des provinces.
Depuis la dernière fusion de la TPS et de la TVP, la TPS a diminué, passant de 7 à 5 p. 100. À mon avis, nous avons fait notre part pour diminuer le fardeau de la taxe de vente qui existe sous le régime de la taxe sur la valeur ajoutée. C'est une option qui s'offre aux provinces qui songent à la fusion, si elle leur convient. Je crois qu'il s'agit encore d'un choix, car la nouvelle TVH n'entrera pas en vigueur avant l'été prochain.
J'ai encouragé les gens de ma région à parler à leurs homologues provinciaux, qui seront en mesure de prendre la décision, pour leur demander d'examiner les exonérations offertes. Selon moi, il serait mieux de songer à réduire la portion de la TVH prélevée par la province. Il s'agirait donc de passer du 8 p. 100 qui prévaut actuellement à 7 ou peut-être même 6 p. 100 en Ontario. Je ne parierais pas là-dessus. Mais c'est ce que je propose pour les gens qui ne sont pas emballés par la TVH.
C'est la décision des provinces. Notre rôle est d'établir un cadre et de traiter toutes les provinces de manière équitable. Il y a 12 ans, des provinces ont pu fusionner leurs taxes de vente. Il n'y a aucune raison pour que nous empêchions d'autres provinces de le faire. C'est leur choix, et c'est exactement ce que vise le projet de loi: donner aux provinces la possibilité de le faire. On entend parler de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, sans surprise. Pour autant qu'on sache, le Manitoba n'est pas intéressé. Je n'ai rien entendu de la Saskatchewan, mais elle a peut-être fait son choix. À mon avis, elles devront un jour y songer si elles souhaitent demeurer concurrentielles.
L'Alberta ne possède pas de taxe de vente provinciale, alors — et c'est heureux pour les gens qui y habitent — c'est très difficile pour elle de fusionner quelque chose qui n'existe pas. On va voir comment évoluent les choses.
Continuons la lecture de l'article:
Cependant, l'argument de la translation de l'impôt ne tient pas compte du fait que la taxe de vente provinciale est incluse dans le prix de nombreux biens et services pour lesquels on ne charge actuellement pas de TVP. Comme les intrants d'entreprise (biens et services) sont taxés, les prix payés par les consommateurs sont plus élevés, même si le service ou le produit final n'est pas taxé. Dans son étude des provinces de l'Atlantique, le professeur Smart a découvert que [...] les prix à la consommation dans les provinces qui ont procédé à l'harmonisation [...] ont chuté après les réformes de 1997.
Dans une certaine mesure, c'est ce qui vient contrebalancer l'imposition de la taxe de vente.
Des représentants et des membres de la Chambre de commerce nous l'ont dit. Ils ne pouvaient pas nous donner de chiffres exacts, évidemment. On a fait référence à l'expérience des Canadiens sur la côte est. Le professeur Smart de l'Université de Toronto, pour le compte de l'Institut C.D. Howe, a indiqué que les économies ont été transmises. « Ainsi, tous les prix à la consommation dans les provinces ayant procédé à l'harmonisation ont chuté après les réformes de 1997. En outre, l'argument de la translation de l'impôt ne tient pas compte du fait que le fardeau fiscal global retombe, au bout du compte, sur les particuliers » — ce qui est tout à fait vrai. À la longue, la plupart des entreprises, peut-être même toutes les entreprises, peu importe les taxes qu'elles paient, les ajoutent au prix de leur marchandise. Elles passent ainsi les taxes au prochain maillon de la chaîne, qu'il s'agisse d'une autre entreprise ou du consommateur final, « sous la forme d'une augmentation de prix, d'une diminution de salaire ou d'une diminution des taux de rendement du capital investi ».
Toutefois, le plan d'harmonisation de la Colombie-Britannique comporte une faille très dangereuse [...].
C'est la Colombie-Britannique. Je crois qu'il a raison. Je veux vous lire ce que dit M. Smart. Selon lui, l'harmonisation aurait dû avoir lieu avant:
La décision de repousser l'entrée en vigueur de l'harmonisation au milieu de 2010 pourrait inciter certaines entreprises à retarder d'importantes dépenses en capital — le contraire de ce dont nous avons besoin dans la situation économique actuelle.
Je vous rappelle que cet article a été publié en septembre dernier, quand la situation n'était pas très reluisante. Il a sans doute été écrit avant, au plus fort de la récession. L'auteur dit que la province n'aurait pas dû attendre avant d'agir.
En réalité, quand on instaure de tels changements, il est sans doute très approprié de donner le temps aux entreprises de s'adapter. L'auteur fait valoir le point que des entreprises aurait pu décider d'attendre avant d'engager des dépenses en capital. Mais on pourrait dire l'inverse: il est possible qu'en prévision de l'application d'une taxe sur certains articles dans l'avenir, les gens fassent leurs achats à l'avance ou accélèrent leurs projets, comme l'achat d'une maison. Il faut voir les deux côtés de la médaille.
Il poursuit:
Bien que le gouvernement de la Colombie-Britannique eusse pu faire avancer le dossier plus rapidement, des félicitations s'imposent, car il a décidé d'introduire une taxe de vente harmonisée. D'un point de vue économique, il est sage d'améliorer le climat d'investissement, d'augmenter la concurrence des produits fabriqués en Colombie-Britannique et de réduire les coûts d'application de la taxe sans modifier — ou à peine — les prix à la consommation. Au final, cette politique réfléchie se traduira par une augmentation des taux de croissance économique et des possibilités d'affaires, ainsi que par un accroissement du niveau de vie, ce qui profitera aux habitants de la province.
Et c'est ainsi que se termine cet article, monsieur le président.
On y trouve un certain nombre de références et de remarques, mais il y en a d'autres dont j'aimerais vous parler. Dans l'immédiat, j'aimerais remercier la Bibliothèque du Parlement pour le travail qu'elle fait, dont la production de rapports. Il y a un tableau très utile à la fin de son rapport, qui parle de la TVD par rapport à la taxe sur la valeur ajoutée. Je tenais à le signaler.
Un groupe que j'ai trouvé intéressant et qui nous a donné de précieux renseignements, c'est le Tax Executives Institute — l'Institut des cadres fiscalistes. On a entendu ce groupe durant l'examen de nos consultations prébudgétaires. Qui sont les cadres fiscalistes? À mon avis, c'est un groupe important. Il s'agit de personnes au sein d'entreprises relativement grandes qui calculent l'impôt, les spécialistes de la fiscalité de ces organisations.
Nous avons ici des fiscalistes du ministère, et nous apprécions le travail qu'ils font. Du travail est accompli ici, mais la grande majorité du travail au gouvernement est effectué par ses bureaucrates, et je tiens à les en remercier. Ils sont ici à 21 h 45 pour écouter les politiciens parler de ce qu'ils savent déjà. Ce n'est pas encore l'heure. J'apprécie chaque fois que nous avons l'occasion de vous avoir devant nous. Je suis heureux des réponses que vous nous données. Je ne suis peut-être pas toujours d'accord, mais je suis certain qu'elles sont factuelles. Je me suis trompé par le passé et je me tromperai encore, mais il y a tellement à apprendre. Les membres du comité ne peuvent pas tout connaître. Le fait de vous avoir ici, avec votre expertise et votre expérience, devrait nous donner l'assurance que des gens de talent s'occupent de choses pour nous.
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Ils travaillent toujours, malheureusement.
Je vais traduire pour vous ce que le Tax Executives Institute avait à dire:
Harmonisation des assiettes fiscales fédérale et provinciale et des systèmes administratifs
Le gouvernement fédéral a pris plusieurs initiatives visant à encourager les provinces [...]
Je tiens à souligner qu'elles visent à encourager les provinces, pas à les forcer à faire quoi que ce soit; cela encourage les provinces, et c'est ce que veut cette loi, n'est-ce pas John?
[...] à adopter des politiques fiscales qui favorisent la compétitivité du Canada et à approuver l'efficacité administrative des systèmes provinciaux.
Il ne parle pas du système fédéral mais bien des systèmes provinciaux. Cela s'applique à toutes les provinces, y compris le Québec.
Nous recommandons au gouvernement d'offrir des incitatifs financiers aux provinces pour éliminer leur impôt sur le capital [...] Nous demandons au comité permanent d'envisager de fournir d'autres incitatifs aux provinces, afin d'accélérer l'élimination de [...] l'impôt sur le capital provincial et de promouvoir des investissements supplémentaires au Canada.
C'est clair dans leur demande — et je vais en lire un autre petit bout — que le rôle du gouvernement n'est pas de choisir des gagnants et des perdants, mais d'avoir un régime fiscal dont la structure nous rend plus concurrentiel d'un point de vue fiscal non seulement par rapport à nos concurrents internes, d'une province à l'autre, mais aussi à l'échelle internationale. Je crois que c'était vraiment là où l'accent était mis: faire en sorte de pouvoir faire partie des endroits les moins imposés en Amérique du Nord, encourager les investissements au Canada et non à l'étranger, et nous permettre de soutenir la concurrence mondiale.
On sait qu'il existe d'autres marchés — comme l'Inde ou la Chine, où le premier ministre est allé récemment — qui peuvent s'avérer une arme à deux tranchants si on n'est pas prêts pour eux. D'un point de vue fiscal, nos sociétés doivent donc être en mesure de rivaliser avec ces autres marchés afin de pouvoir tirer profit de cette nouvelle classe moyenne qui prend de plus en plus d'importance dans ces deux marchés et de pouvoir soutenir la concurrence.
À l'heure actuelle, il nous est impossible d'être concurrentiels dans tous les secteurs. Cependant, la valeur que le Canada peut ajouter quant à la qualité des entreprises que nous avons ici et le type de services et de produits que nous fournissons, qu'il s'agisse de services financiers ou d'autres formes de développement, soins de santé et tous ces autres secteurs, connaîtront une forte demande dans ces pays, et nous devons être prêts pour eux.
Nous recommandons une entente fédérale avec l'Ontario pour que la province conforme son assiette fiscale des sociétés à celle du pays et que le gouvernement fédéral administre le régime fiscal des sociétés de l'Ontario.
On ne parle donc pas seulement de la taxe de vente — et j'y viendrai dans un instant — mais aussi du régime fiscal des sociétés que nous défendons et que nous améliorons. On nous remercie, mais nous devrions remercier les provinces, qui ont pris des mesures pour améliorer leur système d'imposition sur le revenu des sociétés afin de devenir aussi concurrentielles que possible.
Des mesures semblables prises par d'autres provinces amélioreraient l'efficacité générale de la structure fiscale des sociétés du Canada.
Nous recommandons également que le comité permanent encourage les gouvernements provinciaux à [...] revoir [...] leurs politiques sur l'impôt des sociétés et la taxe de vente et [à effectuer] des réductions de taux et des modifications de l'assiette fiscale pour [accroître] la compétitivité [fiscale du Canada].
Monsieur le président, c'est exactement ce que je disais. Pour ce qui est d'encourager les provinces à revoir leurs politiques sur la taxe de vente et à procéder à des réductions de taux, je pense qu'il faudrait encourager les provinces, grâce au projet de loi devant nous, et leur permettre de se regrouper, tout à fait, mais en plus de cela, il faudrait tenir compte des résultats et des avantages obtenus dans les provinces de l'Atlantique. Prenons l'exemple de Terre-Neuve, où des changements ont été apportés au taux de la taxe de vente, et ces changements ont fait une différence.
Comme je l'ai dit plus tôt, j'étais à une assemblée annuelle la fin de semaine dernière. Le conférencier...