Bonjour, et merci de m'avoir invitée à me présenter devant le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes. La santé maternelle et infantile constitue un dossier important, et les discussions sur la santé des enfants seraient incomplètes si on omettait de parler des blessures évitables, un indicateur de santé et la principale cause de décès chez les enfants au Canada et partout dans le monde.
Permettez-moi de vous parler un peu d'abord de SécuriJeunes Canada, le programme national de prévention des blessures du Hospital for Sick Children. Notre organisation a été fondée en 1992 par le Dr David Wesson, un chirurgien traumatologue de l'hôpital pour enfants, qui voyait les résultats des blessures et qui voulait s'attaquer au fait qu'elles sont souvent prévisibles et, par conséquent, évitables. SécuriJeunes Canada est un chef de file national; l'organisation travaille à la diffusion des connaissances et à la traduction de la recherche en action, et ce, au moyen de stratégies, de renseignements et de ressources fondés sur des preuves.
Nous appartenons à un réseau formé de parties intéressées de partout au Canada; nous avons donc des partenaires aux échelles fédérale, provinciale, territoriale et municipale. De pair avec l'industrie, les sociétés et les organismes communautaires, nous nous efforçons de faire de notre vision une réalité: la diminution du nombre de blessures, des enfants en santé, un Canada sécuritaire.
SécuriJeunes Canada trouve encourageant que le gouvernement canadien se soit engagé à se faire le champion d'une initiative majeure visant l'amélioration de la santé des femmes et des enfants des régions les plus pauvres du monde. Nous félicitons le gouvernement de faire son possible pour que de grands changements soient apportés dans le dossier de la santé maternelle et infantile en plaçant celui-ci à la tête des priorités pour le mois de juin. En outre, nous sommes ravis de constater qu'il tente de mobiliser à la fois les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les fondations privées.
Dans le dernier discours du Trône, on a annoncé que:
afin de prévenir les accidents qui blessent nos enfants et nos jeunes, le gouvernement travaillera de concert avec des organismes non gouvernementaux dans le but de lancer une stratégie nationale pour la prévention des blessures chez les jeunes.
SécuriJeunes Canada donne son adhésion au programme du pays pour le G8, programme axé principalement sur le bien-être des populations:
Il revient aux dirigeants des pays les plus développés d’aider ceux qui sont les plus vulnérables.
Dans sa présentation du programme pour le G8, qui est centré sur le bien-être des populations, le a souligné que: « neuf millions d’enfants meurent avant même d’avoir atteint l’âge de cinq ans. » Ce nombre est à la fois trop élevé et inacceptable, comme l'est aussi le nombre d'enfants de partout dans le monde qui perdent la vie en raison de blessures. En notre qualité de programme national de prévention des blessures, nous comprenons que la prévention peut avoir une grande valeur ainsi que des conséquences importantes relativement à la santé et au bien-être des enfants.
Dans la même déclaration, le a également souligné que la grande majorité — jusqu'à 80 p. 100 — des décès pendant la grossesse pourraient être facilement évités. De plus, il a affirmé que trop de vies se sont éteintes et trop d'avenirs ont été brisés par manque de solutions en matière de soins de santé relativement simples et peu coûteuses.
Les blessures sont évitables. La prévention constitue une solution relativement simple et peu coûteuse au nombre excessif de décès et aux conséquences négatives qu'elles peuvent avoir sur la qualité de vie d'un enfant, ainsi que sur celle de sa famille et de sa communauté.
Selon le Rapport sur la prévention des traumatismes chez l'enfant publié par l'Organisation mondiale de la santé et l'UNICEF en 2008, 60 p. 100 des décès d'enfants ont résulté d'accidents de la circulation, de noyades, de brûlures par le feu, de chutes et d'empoisonnements. De plus, 30 p. 100 des décès étaient dus à d'autres causes accidentelles, y compris la suffocation, l'asphyxie et l'étouffement. Par comparaison, 2,4 p. 100 des décès ont été causés par la guerre et 5,7 p. 100 par des homicides. Ce tableau ressemble à celui du Canada.
Les blessures sont la principale cause de décès et d'incapacités à l'échelle de la planète; elles entraînent la mort de plus de cinq millions de personnes par année. En outre, chaque année, environ 830 000 enfants de moins de 18 ans sont tués par des blessures non intentionnelles. Par ailleurs, plus de 95 p. 100 des décès d'enfants liés aux traumatismes se produisent dans des pays à faible revenu et à revenu moyen; toutefois, les traumatismes posent aussi problème dans les pays à revenu élevé, où ils sont la cause de 40 p. 100 des décès d'enfants.
Il est essentiel que les blessures soient considérées comme un indicateur de santé infantile globale, comme le souligne le rapport de l'OMS et de l'UNICEF:
[...] leur prévention est étroitement associé à d'autres problèmes de santé infantile. La lutte contre les traumatismes chez l’enfant doit être l’élément central de toutes les initiatives visant à améliorer les chiffres de la mortalité et de la morbidité juvénoinfantiles ainsi que le bien-être général de l’enfant.
Où le Canada se situe-t-il par rapport aux autres pays? Il occupe le 18e rang des 26 pays membres de l'OCDE relativement aux décès causés par des blessures non intentionnelles. Si nous jouissions du même taux que la Suède, 2 665 enfants de plus seraient en vie aujourd'hui. De nombreux spécialistes croient que 90 p. 100 des blessures d'enfants sont évitables et que des stratégies fondées sur des pratiques exemplaires, comme le port de casques de cycliste et l'utilisation de sièges d'auto, pourraient être mises en oeuvre immédiatement et auraient une incidence sur la vie des enfants.
Le fardeau que les blessures placent chaque année sur les épaules de l'ensemble des Canadiens, de notre système de soins de santé et de la société canadienne ressemble à ceci: plus de 13 000 pertes de vie, dont 300 décès d'enfants de moins de 14 ans; l'hospitalisation de plus de 211 000 Canadiens, dont 21 000 sont des enfants de moins de 14 ans; plus de trois millions de visites dans les salles d'urgence; et plus de 67 000 Canadiens handicapés de façon permanente.
Les coûts liés aux soins de santé sont donc de plus de 10 milliards de dollars par année, et le coût économique totalise 19,8 milliards, ce qui équivaut au montant qu'on investit annuellement dans les produits pharmaceutiques d'un océan à l'autre du Canada. On estime que le fardeau économique des blessures chez les enfants est de 4 milliards de dollars.
Pourquoi les blessures sont-elles la principale cause de décès d'enfants âgés d'un à 14 ans au Canada? La vaste majorité des dépenses en santé sont destinées au traitement des maladies, et non à la prévention.
Compte tenu du fait que les blessures évitables sont la principale cause de décès chez les enfants canadiens, les dollars versés sont inversement proportionnels à l'ampleur du problème. On croit faussement que les blessures sont des accidents qui ne peuvent être ni prévus, ni évités. En réalité, la plupart des traumatismes ont des traits communs et distincts, ce qui les rend justement prévisibles et évitables.
Les enfants habitent un monde construit pour les adultes; ils sont en danger de subir des blessures en raison de leurs capacités cognitives et physiques en développement. Dans le rapport de l'OMS et de l'UNICEF, on dit:
Il y a plus de cinquante ans, un spécialiste des traumatismes chez l'enfant a déclaré: « on reconnaît maintenant de façon générale que les accidents posent un problème de santé publique majeur ».
Malheureusement, cette affirmation est tout aussi vraie aujourd'hui.
En tant que membre du mouvement mondial de SécuriJeunes, SécuriJeunes Canada appuie la conclusion du rapport de l'OMS et de l'UNICEF:
Il apparaît que les pays ayant pris des mesures concertées obtiennent des résultats spectaculaires dans la prévention des traumatismes chez l’enfant. Ces résultats plaident en faveur d’un accroissement des investissements consacrés aux ressources humaines et aux moyens institutionnels. Ainsi pourra-t-on élaborer, mettre en oeuvre et évaluer des programmes destinés à stopper la progression des cas de traumatisme chez l’enfant et à améliorer dans le monde entier la santé et le bien-être des enfants et de leurs familles. La mise en oeuvre d’interventions prouvées pourrait sauver chaque jour des milliers de vies d’enfants.
À notre avis, il est indiscutable que les blessures doivent faire partie de la stratégie globale en matière de santé infantile, et ce, tant au Canada qu'à l'échelle mondiale. À l'heure actuelle, le Canada pourrait jouer un rôle de chef de file dans le domaine de la santé maternelle et infantile en adoptant certaines stratégies. Sur le plan qui nous touche, on pourrait commencer par mettre en oeuvre la stratégie nationale pour la prévention des blessures, telle que présentée dans le discours du Trône, et par adopter des lois sur la sécurité des produits de consommation qui permettraient aux mères de savoir que les jouets de leurs enfants sont sécuritaires.
Merci de me permettre de discuter avec vous aujourd'hui de l'importance de la prévention des blessures dans le contexte de la santé maternelle et infantile.
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Merci beaucoup de m'avoir invitée à m'entretenir avec vous aujourd'hui. Je représente AUTO 21, le réseau canadien des équipes de chercheurs et des centres d'excellence dont les travaux portent précisément sur le secteur de l'automobile.
Je suis infirmière de formation. Mes commentaires seront donc fondés en partie sur l'expérience que j'ai acquise à titre d'infirmière pédiatrique en soins intensifs. J'ai passé de nombreuses années à m'occuper d'enfants dangereusement malades, dont 50 p. 100 sont admis aux services de soins intensifs — seulement très peu d'entre eux survivent — en raison de graves accidents de la route.
Actuellement, je dirige une équipe nationale de chercheurs formée non seulement d'universitaires — des domaines de l'informatique, des affaires, de l'ingénierie, des sciences infirmières et de la médecine —, mais aussi de partenaires des secteurs public et privé, et ce, pour tirer profit de leur expérience et de leurs technologies relatives à la prévention des blessures.
Comme Pam Fuselli vient de le dire, les accidents de la circulation sont la principale cause de décès chez les enfants au Canada et ils posent un danger considérable pour tous les enfants du monde. Au Canada seulement, nous perdons l'équivalent d'environ trois salles de classe par année; ces enfants ne se rendront pas jusqu'à la sixième année en raison des accidents de la route.
Comme vous venez également de l'entendre, le nombre de blessures s'élève à environ 11 000 par année. La plupart d'entre elles sont permanentes; elles incluent des traumatismes crâniens, des blessures au cou et des lésions médullaires. La prévention pourrait donc jouer un rôle très important.
Si je pouvais faire en sorte aujourd'hui que tous les enfants du pays soient installés correctement dans des sièges d'auto, nous réussirions à réduire le nombre de décès d'enfants de 74 p. 100 et celui de blessures graves, de 67 p. 100. Je le répète, la valeur de la mise en oeuvre d'une stratégie de prévention serait inestimable.
Au Canada, la majorité des parents avec lesquels j'ai travaillé et auprès desquels j'ai mené des recherches tentent d'assurer la sécurité de leurs enfants en voiture — approximativement 85 p. 100 d'entre nous. La triste vérité, c'est que seulement environ 15 à 20 p. 100 d'entre eux le font assez bien pour que les enfants soient protégés par les méthodes employées, tels que les sièges d'auto. Selon les dernières données de Transports Canada, environ 75 p. 100 des enfants décédés dans un accident de la route portaient en fait leur ceinture de sécurité.
Le problème, ce n'est pas que nous n'essayons pas de protéger nos enfants; en fait, le plus important, c'est que les méthodes utilisées soient les bonnes.
La dernière fois que j'ai mené mon sondage national sur les sièges d'auto, en collaboration avec Transports Canada, c'était en 2006, et je vais le refaire cet été, en 2010. Seulement 19 p. 100 des enfants de quatre à huit ans étaient installés dans des sièges d'appoint, sur la banquette arrière des véhicules — le groupe le plus bas et, évidemment, le plus à risque. À l'heure actuelle, cinq provinces canadiennes ont adopté des lois sur les sièges d'appoint. Or, ces lois n'ont pas permis d'atteindre le nombre escompté d'enfants de ce groupe d'âge qui soient installés correctement.
Que pouvons-nous faire pour améliorer la situation? Permettez-moi de partager avec vous certaines leçons que nous avons apprises et les contributions que nous avons apportées, selon moi. L'importance des programmes d'éducation est indiscutable, en particulier pour les enfants, mais aussi pour toute la famille. Les mères sont souvent le membre de la famille qui en sait le plus long sur la façon de protéger les enfants dans les véhicules; or, nous travaillons aussi avec les enfants, car ils ont beaucoup d'influence au sein de la famille. Par ailleurs, il n'existe pas de stratégie nationale — comme ma collègue de SécuriJeunes l'a déjà dit — d'éducation et de sensibilisation pour les familles; pourtant, je crois qu'elles en bénéficieraient.
En ce qui concerne les renseignements pour les parents, lorsque je parle à des parents canadiens, je leur demande où ils puisent leur information, car il importe d'essayer de les aider à trouver les bonnes réponses. Ils me disent deux choses: qu'ils regardent les images sur la boîte et qu'ils consultent leurs amis.
Nous collaborons avec nos collègues du domaine de l'informatique pour utiliser la technologie de l'intelligence artificielle. Nous avons créé une communauté virtuelle qui démontre l'importance considérable des réseaux sociaux. Puisque les familles ont tendance à apprendre les unes des autres, la stratégie visant à influencer les réseaux sociaux est très importante; je ne crois pas que le Canada soit le seul pays à s'en servir, mais je pense qu'il pourrait jouer un rôle de taille sur ce plan à l'échelle mondiale.
Il faut aussi prendre en considération l'influence de la culture. Les familles fondent leurs comportements en matière de santé sur leurs croyances culturelles. En effet, des études que nous avons faites auprès de nouveaux Canadiens montrent que les valeurs culturelles sont bel et bien un facteur. Par exemple, le rôle de protectrice de la mère motive souvent la décision de la famille de tenir l'enfant plutôt que de l'installer de façon sécuritaire dans un siège d'auto.
Je le répète, l'utilisation de l'intelligence artificielle m'a beaucoup aidée à dresser des plans et à conceptualiser le fait que nous devons passer de matériel pédagogique destiné directement aux familles au marketing social, ce que nous avons accompli en collaboration avec nos collègues de l'école de commerce spécialisés en la matière.
À mon avis, les leçons apprises peuvent contribuer dans une grande mesure à l'adoption d'un projet plus mondial. Je ne vais pas revoir les nombreuses statistiques qu'on vous a déjà communiquées, mais je dirais, comme le signale l'Organisation mondiale de la Santé, que les blessures constituent une préoccupation croissante en matière de santé. Le montant que les pays à faible et à moyen revenu en particulier consacrent aux blessures est supérieur à celui qu'ils reçoivent de l'aide internationale. Donc, si nous étions capables de les aider à éviter les blessures grâce à une approche multisectorielle et multidisciplinaire, nous les aiderions de façon globale, je crois, à répondre aux autres besoins qu'ils ont.
Concernant le réseau d'intervenants clés, je ne dirai jamais assez à quel point les leçons apprises ont été importantes en ce qui a trait à la participation d'intervenants clés sur le terrain, de personnes dans les collectivités qui nous aident à comprendre l'influence des réseaux sociaux pour que nous soyons en mesure de les aider à transmettre des renseignements et des connaissances sur la protection des enfants dans les véhicules au moyen d'un réseau.
Je crois que ma collègue a déjà indiqué que la coordination à l'échelle nationale est une stratégie très importante. Nous avons beaucoup de données, de stratégies et d'outils éducatifs, mais si nous ne pouvons pas les fournir à chaque famille canadienne, nous n'arriverons pas à réduire les taux de mortalité et de blessures graves, qui sont tellement élevés au Canada et qui augmentent dans d'autres pays.
On s'attend à ce que les accidents de la route passent du neuvième au cinquième rang des principales causes de décès dans le monde d'ici 2030. L'OMS propose une approche multisectorielle. J'ai appris moi-même également que dans une approche multisectorielle, il est très important qu'en plus des chercheurs et des gens du milieu universitaire, des familles, des membres de la collectivité et des intervenants clés de différents domaines des secteurs public et privé proposent des technologies et différentes approches.
Je crois que le Canada a la capacité d'agir en tant que leader mondial et de coordonner les efforts de tous les secteurs en faisant participer des intervenants clés; en utilisant les technologies, comme les technologies de l'information, pour mesurer et surveiller nos résultats et les répercussions de diverses initiatives à l'échelle mondiale; et en amenant le secteur privé, le gouvernement et des partenaires du milieu universitaire à renforcer les capacités dont nous avons besoin pour la santé des enfants dans le domaine de la prévention des blessures et à s'attaquer au problème grandissant que posent les taux de blessures, qui ont tellement de répercussions à long terme pour les enfants non seulement au Canada, mais dans le monde entier.
Merci.
Résultats est un organisme de pression national. Nous nous employons à créer la volonté politique de mettre fin à la pauvreté et aux souffrances inutiles. Nous plaidons pour des solutions économiques, éprouvées, tangibles et efficaces qui profiteront aux plus pauvres de ce monde et, conséquemment, selon nous, au monde entier. Nos militants de partout au pays sont des parents qui croient qu'aucun autre parent ne devrait voir mourir son enfant en raison d'un manque d'immunisation qui ne coûte presque rien. Ce sont des voisins qui croient que personne dans le quartier ou dans le monde ne devrait mourir en raison du manque ou de l'inaccessibilité de médicaments à peu de frais. Ce sont de simples citoyens et ce sont vos électeurs.
C'est un honneur pour moi de représenter leurs points de vue aujourd'hui, mais aussi de présenter certaines recommandations énoncées dans le mémoire conçu par une coalition qui englobe Résultats et certains des organismes de développement les plus grands et les plus respectés au Canada, dont UNICEF Canada, Vision mondiale Canada, Care Canada, Plan Canada et Aide à l'enfance, que vous entendrez également.
Il y a environ un an, nos organismes se sont réunis pour demander que la santé des enfants, des nouveau-nés et des mères soit le thème central de l'initiative du G8. Nous n'étions certainement pas les seuls à le faire. Bien des partenaires dans la salle y participent et axent beaucoup d'efforts sur cela. Nous étions donc tous très heureux lorsque cela s'est concrétisé en janvier.
Pour ce qui est des chiffres, dans les régions les plus pauvres du monde, près de neuf millions de femmes voient leurs enfants succomber à des maladie douloureuses, mais évitables pour la plupart; des maladies, comme je l'ai dit, qu'on peut soigner à peu de frais — et non à des frais élevés —, comme les maladies diarrhéiques, le paludisme, la pneumonie, la rougeole et les maladies causées par la malnutrition. En même temps, au moins 350 000 mères par année décèdent des suites de complications lors d'un accouchement.
Je ne vais pas énumérer toutes les statistiques, car je pense que vous les connaissez très bien à l'heure actuelle, après avoir entendu un certain nombre de témoins très informés. Je vais peut-être, seulement pour vous brosser un tableau, vous raconter une histoire très brève.
L'an dernier, j'ai eu l'occasion d'aller au Bangladesh pour y diriger une délégation parlementaire. Nous examinions les problèmes liés à la pauvreté mondiale, mais nous nous concentrions également beaucoup sur l'espoir et les solutions. Un jour, nous sommes allés dans un hôpital, l'ICDDR'B à Dhaka. C'était en mars, juste avant la saison des pluies. Durant cette période, les eaux sont stagnantes et les bébés contractent surtout des maladies diarrhéiques, mais aussi d'autres maladies.
Nous sommes allés dans cet hôpital qui accueille quelque 700 à 800 patients par jour, des enfants ayant des maladies diarrhéiques, des mères et des bébés qui s'y rendent pour se faire soigner. C'est une période de l'année tellement occupée que, comme l'hôpital ne contient pas assez de salles communes ou de lits, on construit des tentes blanches géantes dehors, à côté de l'hôpital. Je crois qu'il y en avait deux ou trois, et des rangées d'enfants recevaient un traitement de réhydratation par voie orale et des services d'intraveinothérapie. Pendant qu'on les soigne pour d'autres causes principales de décès, les enfants qui sont mal nourris ont accès à l'alimentation thérapeutique et à d'autres traitements qui, encore une fois, sont très peu coûteux.
Cette situation était poignante pour une mère comme moi, mais c'est ce qui se passe dans le monde entier. Les maladies diarrhéiques tuent à elles seules 1,5 million d'enfants chaque année. La plupart de ces enfants qui se sont rendus à l'hôpital survivront, en fait, et c'est ce qui lance un message d'espoir, parce qu'ils avaient accès à des services de santé. Cependant, ce ne sera malheureusement pas le cas de bon nombre d'autres enfants dans les pays les moins fortunés du monde, car ils n'ont pas accès à des soins de santé sûrs près de chez eux.
C'est ce qui m'amène à vous parler de notre mémoire. Notre mémoire — je crois que vous l'avez — ne porte pas sur l'initiative mondiale dans son ensemble, bien que nous ayons des observations à faire là-dessus, mais en grande partie sur ce que le Canada peut apporter, comme valeur ajoutée. Donc, nous nous sommes concentrés sur la façon dont le Canada devrait contribuer à l'initiative du G8.
Ce que nous demandons, c'est que le Canada investisse dans un groupe de travailleurs de la santé de première ligne dotés du soutien et de la formation nécessaires pour assurer un ensemble intégré d'interventions très efficaces visant les personnes les plus pauvres, là où elles vivent, et tout cela avec un engagement à contrôler les résultats et à mesurer l'efficacité.
Je vais faire un survol très rapide de ces quatre éléments centraux.
Premièrement, comme je l'ai dit: accroître le nombre des travailleurs de la santé de première ligne qui sont soutenus, formés, équipés et motivés pour fournir des services essentiels aux mères et aux enfants au niveau communautaire, près de chez eux. Et je suis certaine que vous savez que du personnel de la santé compétent et motivé qui est au bon endroit au bon moment et qui peut compter sur l'infrastructure, les médicaments et l'équipement nécessaires représente une partie essentielle de la solution. C'est ce que relève Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant. Cette idée fait l'objet d'un consensus. C'est important, car des preuves révèlent que 80 p. 100 des décès d'enfants de moins de cinq ans peuvent survenir au foyer alors que ceux-ci ont à peine été vus, sinon pas du tout, par un fournisseur de soins de santé et que le quart des femmes accouchent sans l'aide d'une personne compétente.
Deuxièmement, doter ces travailleurs de première ligne de la capacité d'assurer un ensemble intégré ou une série d'interventions pour enrayer les causes principales de décès. Il n'y a pas qu'un seul facteur qui explique le décès des enfants. Ils sont vulnérables à tout un éventail de maladies.
Seulement quatre maladies, soit la pneumonie, la diarrhée, le paludisme et la rougeole, causent près de la moitié de tous les décès chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement. Selon les experts, on pourrait sauver la majorité de ces vies en accroissant le recours à des mesures de prévention et de traitement peu coûteuses et efficaces.
Ceci est un paquet de sels de réhydratation orale de l'UNICEF, que bon nombre d'entre vous qui avez voyagé avez déjà vu. C'est ce qui permettrait de sauver la vie de l'un de ces enfants qui se retrouve à l'ICDDR'B. Nous avons déterminé qu'un paquet coûte de 20 à 40 ¢.
Dans le cas des mères, des preuves claires révèlent que la disponibilité d'auxiliaires compétents à la naissance et immédiatement après, alliée à la capacité de renvoyer les parturientes en temps opportun à d'autres installations médicales, est le facteur capital pour combattre les causes majeures de la mortalité maternelle comme l'hémorragie, les infections et les troubles hypertensifs. Mais également, ces travailleurs de la santé de première ligne ont un rôle très important à jouer dans la santé maternelle, ce qui est aussi absolument essentiel pour que les mères aient des grossesses en santé et de bons accouchements.
Troisièmement, mettre l'accent sur la population la plus pauvre, encore une fois, là où elle vit, à proximité du foyer, dans les régions rurales ou les quartiers pauvres des villes. Les personnes les plus pauvres vivent, contractent des maladies et décèdent seules, loin de l'hôpital le plus près de chez elles. Donc, mettre l'accent sur les personnes les plus pauvres en ce qui à trait aux causes de décès et de maladie nous aidera énormément.
Quatrièmement, s'engager à rendre des comptes et à suivre les résultats, ce qui permet de rectifier le tir à mi-chemin, au besoin, et de mesurer les résultats quant à l'incidence sur les taux de mortalité, à la couverture des services, etc. En d'autres termes, tout programme d'aide efficace devrait comprendre un engagement à nous assurer que nous faisons bien les choses et ensuite que nous avons ce qu'il faut pour améliorer les pratiques en cours de route.
Ce sont les quatre éléments fondamentaux que nous avons demandés. Vous pouvez en savoir plus en lisant le mémoire.
Encore une fois, seulement pour vous expliquer comment cela se passe sur le terrain, cette année, j'ai eu l'occasion de diriger une autre délégation parlementaire, mais en Éthiopie cette fois. Nous avons vraiment mis l'accent sur la santé infantile et maternelle.
En Éthiopie, grâce au ministère de la Santé du pays et à des partenaires comme l'ACDI, UNICEF et des ONG, ainsi qu'au Fonds mondial, ils ont créé un système qui est très axé sur les travailleurs de première ligne en médecine communautaire. Ils ont formé 30 000 jeunes femmes qui ont à peu près l'équivalent d'un quatrième secondaire. Ils leur ont donné une année de formation sur les causes principales de décès, les maladies et l'intervention — une formation sur les tests diagnostiques du paludisme ou sur la façon de faire des suivis intensifs dans le milieu, ce qui coûte environ un dollar. Un bébé ou un enfant qui contracte le paludisme peut mourir en moins de 24 heures. Si l'on se trouve loin d'un milieu hospitalier, on a besoin d'être à proximité de personnes qui peuvent poser un diagnostic et traiter la maladie rapidement, car sinon, l'enfant décédera. On en compte 30 000. De plus, ils ont sciemment décidé qu'il s'agirait exclusivement de femmes. Parlons du pouvoir des femmes dans la collectivité; c'était un très grand pouvoir.
Ils ont également créé 15 000 postes sanitaires dans des régions rurales de l'Éthiopie; ils ont la taille de votre salon et sont équipés pour faire face à toutes ces causes principales de décès. Il s'agit des 16 ensembles d'interventions. Dans ces centres, on s'occupe du paludisme, de l'alimentation thérapeutique, de la RVO pour les maladies diarrhéiques, mais également de l'immunisation. Nous avons vu des bébés se faire vacciner contre la rougeole et la polio.
Donc, grâce à 15 000 postes sanitaires et à 30 000 travailleurs de la santé, le système de santé s'améliore et des changements importants ont lieu dans ce pays. C'est le modèle dont nous parlons qui pourrait être une solution aux problèmes auxquels nous devons faire face à l'échelle internationale.
Je veux parler de la question du financement avant que les deux minutes soient écoulées.
Le G8 reconnaît qu'on estime à 30 milliards de dollars ce qu'il manque à l'échelle mondiale en financement international pour sauver la vie de 10 millions de femmes et d'enfants, d'ici à 2015. Nous croyons que la contribution du Canada, sa juste part, devrait être de 1,4 milliard de nouveaux fonds — et je répète « nouveaux fonds », et non fonds réaffectés. Au cours des cinq prochaines années, cela pourrait avoir des effets positifs considérables.
Je vous remercie. Je crois qu'il est temps de nous concentrer sur l'espoir et les possibilités, et nous sommes ravis que vous examiniez cette question et que vous nous aidiez à faire cela.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie également les membres du comité de donner à Aide à l'enfance Canada l'occasion de faire valoir son point de vue aujourd'hui.
Notre organisation travaille au Canada et dans 120 pays pour améliorer rapidement et de façon durable le sort des enfants. Elle se concentre sur la santé et la nutrition, l’éducation, le VIH/sida, la protection des enfants, les secours d’urgence et les droits de l’enfant. Comme la présidente l'a indiqué, mes efforts sont axés sur la Campagne Tous et chacun, notre initiative sur la survie des nouveau-nés et des enfants.
Ma collègue Chris a évoqué le nombre effarant d'enfants et de mères qui meurent annuellement des suites de maladies évitables et traitables. Elle a décrit le mémoire présenté au gouvernement canadien par notre coalition regroupant six organismes d'aide internationale qui prennent à coeur cette cause. Comme les autres membres de la coalition, nous estimons qu'il faudrait accroître concrètement la portée des mesures intégrées qui ont réussi à réduire la mortalité chez les mères, les nouveau-nés et les enfants: soins prodigués par du personnel qualifié durant la grossesse ainsi que pendant et après l'accouchement; traitement préventif et curatif de la pneumonie, de la malaria et de la diarrhée; dans le domaine de la nutrition, mesures favorisant entre autres l'allaitement et les aliments complémentaires; transferts pécuniaires; programmes sociaux exhaustifs.
À cause de la récente crise économique mondiale, nous pourrions facilement être pessimistes quant à l'atteinte des OMD 4 et 5. Pourtant, nous savons qu'il est possible de réduire considérablement le nombre de décès chez les enfants, bien des pays à revenu faible et intermédiaire l'ayant fait chuter ces dernières décennies. Certains y sont parvenus plus rapidement que n'avaient réussi à le faire les pays développés d'aujourd'hui au cours du dernier siècle. Il va sans dire que la situation doit continuer de s'améliorer. Notons cependant que, depuis 1990, plus de 60 pays ont réduit de 50 p. 100 leur taux de mortalité juvénile.
Renforçant la capacité des soignants, le modèle de soins polyvalents à la maison et à l'hôpital constitue l'une des solutions que nous proposons pour réduire la mortalité juvénile et maternelle. Que les soins soient prodigués à la maison, dans un centre communautaire, dans une clinique ou dans un hôpital, ce modèle s'attaque aux principales causes de décès nouveau-nés et des mères avant, pendant et après l'accouchement. Il est décrit dans le diaporama qui a été présenté et qui fait partie de votre documentation. Vous pourrez certes poser des questions sur ce modèle après nos déclarations préliminaires.
La priorité devrait être d'accroître la capacité de prodiguer les soins de santé. Pour ce faire, il faudrait avant tout recruter et former des femmes pour donner les soins à la maison ou dans des cliniques de quartier. Notre organisation privilégie la gestion des cas en milieu communautaire pour s'attaquer aux besoins des moins de cinq ans dans le cadre d'une initiative générale de santé de l'enfant. Le personnel qualifié peut ainsi donner un traitement curatif à un enfant souffrant d'une infection virtuellement mortelle et vivant dans une localité éloignée dépourvue d'établissements de santé. Chris a parlé de la situation en Éthiopie.
Depuis 11 ans, Save the Children fait le point sur la santé maternelle dans le monde. Dans les pays en développement, les risques, nous le savons, sont très grands pour la mère lors de la grossesse et de l'accouchement. Environ 50 millions de femmes accouchent à la maison tous les ans, sans aucune aide d'un professionnel de la santé. Cette année, notre rapport se penche sur la façon dont les montants investis dans la formation et l'affectation des travailleuses de la santé ont fait chuter le nombre de décès et de maladies. Il propose des solutions peu coûteuses et simples qui, si elles étaient appliquées à plus grande échelle, permettraient de sauver des millions de vies supplémentaires.
Pour s'attaquer à la mortalité maternelle et à celle des nouveau-nés, deux phénomènes interdépendants, il faut davantage être à l'écoute des besoins des mères et des nouveau-nés. D'après les études, les femmes préfèrent les travailleuses de la santé, particulièrement lors d'une grossesse ou pour des questions de planification familiale. Dans certains pays, les femmes refusent qu'un travailleur de la santé les vaccinent elles ou leurs enfants: elles ont peur d'être perçues comme ayant été infidèles à leur mari; dans certains pays musulmans, la modestie interdit notamment aux femmes de dénuder une partie de leur corps pour recevoir un vaccin.
Publié à l'échelle internationale, notre rapport concorde parfaitement avec les recommandations canadiennes. Nous préconisons de recruter et de former davantage de travailleurs de la santé. Il en faudrait 4,3 millions de plus pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement dans le délai imparti. Nous recommandons également accorder de meilleurs incitatifs pour faciliter le recrutement et le maintien en poste des travailleuses de la santé, surtout dans les endroits isolés et mal desservis. Notamment, il faudrait améliorer leur salaire et leur formation, mieux encadrer et protéger ces travailleuses ainsi que leur offrir des chances d'avancement et une meilleure reconnaissance professionnelle.
Naturellement, il est essentiel, selon nous, d'investir davantage dans la scolarisation des filles. Cela saute aux yeux, si nous voulons pouvoir recruter davantage de jeunes travailleuses de la santé. Par cette stratégie, les futures mères auront les moyens de mieux faire valoir leurs droits et d'améliorer non seulement leur santé mais également celle de leurs enfants.
Pour terminer, nous recommandons de renforcer les systèmes de santé et d'élaborer des programmes ciblant mieux les femmes et les enfants les plus pauvres et les plus marginalisés. Nous le savons tous, les budgets des systèmes de santé de bien des pays en développement sont nettement insuffisants pour répondre aux besoins. Il faut investir davantage dans la dotation en personnel et en matériel, le transport, les médicaments, la formation et l'encadrement positif des travailleurs de la santé, sans négliger les coûts d'exploitation quotidiens de ces systèmes de santé.
Les pays développés d'aujourd'hui avaient déjà réduit leur taux de mortalité considérablement au cours du siècle précédent. Bien des pays en développement ont fait des progrès remarquables, souvent dans des circonstances difficiles. Une percée technologique n'est pas nécessaire pour faire chuter radicalement la mortalité néonatale et juvénile. Il suffit de tabler sur les pratiques exemplaires des autres pays. Point n'est besoin d'innovation. Les adultes du monde entier doivent simplement s'atteler à la tâche.
Tous ici présents et ceux à l'extérieur de cette salle ne devraient tolérer qu'une maladie évitable et traitable fauche un enfant ou qu'une femme meure simplement parce qu'elle se trouve trop loin d'un hôpital ou qu'elle n'avait pas les moyens de recevoir des soins avant, pendant et après l'accouchement.
Tous les ans, des millions de jeunes enfants et de mères meurent. C'est scandaleux. C'est comparable aux pires excès et aux pires fléaux sociaux du passé. Nous avons tous un rôle à jouer pour résoudre ce problème. Ne rien faire ou attendre, c'est tout simplement impardonnable.
Merci.
Permettez-moi de dire dès le départ que je ne crains en aucune façon d'entendre ou de voir qui que ce soit, et que je n'ai pas du tout peur que cela nuise à une ligne de défense, ou peu importe comment vous voulez l'appeler.
Ce qui me préoccupe... et nous l'avons entendu. Je pense qu'il est improbable que l'ancienne ministre témoigne devant nous, mais lorsqu'elle était ici, à sa dernière comparution devant le comité, elle a souligné très clairement — je lui ai posé et reposé la question — qu'elle avait eu le dernier mot en ce qui concerne les groupes qui recevraient du financement et ceux qui n'en recevraient pas. Je me souviens des termes que nous avons employés. Je lui ai dit: « Madame la ministre, la réponse est-elle oui ou non? »
Nous savons avec certitude que des groupes ayant franchi les étapes du processus avaient toutes les raisons de croire, d'après ce que leur disaient les fonctionnaires, qu'on leur accorderait du financement. Peut-être ont-ils parlé trop ouvertement, ou peut-être que la ministre ou quelqu'un d'autre ne les aimait pas, mais leur financement a été retiré, ou n'a pas été approuvé.
Donc, je n'ai pas peur que notre version des faits change. Je suis désolée qu'il soit très peu probable que nous entendions l'ancienne ministre afin de lui demander comment elle a procédé pour déterminer si les fonds seraient octroyés ou non.
À mon avis, notre rôle n'est pas de gérer dans le menu détail le travail des groupes qui obtiennent un financement. Il y a une bureaucratie qui existe pour cela. Je le sais, car j'ai discuté avec les fonctionnaires au fil des années, et je sais qu'ils travaillent avec les organismes et les groupes pour les aider à répondre aux critères de financement et pour les conseiller sur la manière de remplir leur demande. Et les choses se sont compliquées pour ces groupes depuis qu'on a fermé des bureaux partout dans le pays; on a dû communiquer par téléphone et par courriel, et parfois même faire un voyage à cette fin. Il y a quelques années, j'ai rencontré à Winnipeg un groupe qui s'était déplacé pour cela. Mais la réalité, c'est que la ministre en question — j'ignore si l'actuelle ministre fonctionnera de la même manière — avait le dernier mot concernant ceux qui obtiendraient ou non du financement.
J'aimerais que les organismes n'ayant pas reçu de financement me disent s'ils avaient tout lieu de croire qu'il y avait des fonds pour eux et s'ils s'étaient conformés aux critères en place, et je voudrais qu'ils me racontent leur histoire, car bon nombre d'entre eux avaient fait leurs preuves depuis longtemps et avaient la capacité voulue.
Vous parlez de nouveaux organismes. Cela ne fait aucun doute: si le financement a été augmenté, il existe une possibilité pour les nouvelles organisations d'obtenir des fonds.
Soit dit en passant, en ce qui concerne le nouveau financement, on m'a informée qu'une partie des fonds du programme de partenariat ne serait pas utilisée pendant quelques années, alors nous n'avons pas dépensé la totalité des fonds du programme de financement de Condition féminine Canada.
Je trouve que ces petites manoeuvres prennent des allures de mascarade, et je ne suis pas prête à appuyer une mesure comme celle-là.