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Bonjour, mesdames et messieurs les députés.
Comme vous le savez, plusieurs journaux, principalement l'hebdomadaire Embassy, ont documenté au cours de l'été dernier les changements terminologiques qui s'opèrent relativement à l'usage des termes dans la politique étrangère canadienne.
Parmi les changements les plus notables figurent les suivants: la disparition du terme « sécurité humaine » et de son corollaire la « responsabilité de protéger », ou « RtoP »; le remplacement de l'expression « droit international humanitaire » par « droit international »; le remplacement de l'expression « enfant-soldat » par « enfants dans les conflits armés »; le remplacement de l'expression « égalité de genre » par « égalité des sexes », « égalité entre les sexes » ou encore « égalité entre hommes et femmes »; la disparition des références à la sexospécificité ou au terme « sexospécifique » lui-même, donc au genre, et finalement, la disparition de la justice et de la lutte contre l'impunité pour les victimes de violences sexuelles, notamment dans le cadre du plan national mis en oeuvre récemment, soit en octobre dernier.
Permettez-moi, mesdames et messieurs les députés, d'adopter dans cette présentation une démarche en deux temps. Premièrement, je tâcherai de rapporter les résultats d'une courte étude sur la réalité des changements terminologiques, et deuxièmement, j'aborderai les conséquences possibles de ces changements.
Pour ce qui est de la réalité des changements terminologiques, je dois dire que c'est assez difficile à documenter. J'ai pu tout de même établir certaines tendances. Pour ce faire, j'ai décidé de me concentrer sur les déclarations officielles des diplomates canadiens faites, d'une part, au Conseil de sécurité dans le cas du débat sur les femmes, la sécurité et la paix, et, d'autre part, sur les déclarations faites à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies. De plus, j'ai limité mon étude à deux thèmes particuliers: d'abord la violence sexuelle et la lutte contre l'impunité, puis le genre et la sexospécificité. J'ai aussi choisi de travailler sur les déclarations prononcées au cours des trois dernières années.
Voici les résultats. Dans le cadre des débats du Conseil de sécurité portant sur les femmes, la paix et la sécurité, on note que dans les déclarations de 2008 et 2009 du Conseil de sécurité, le représentant canadien aux Nations Unies insiste sur la nécessité de mettre fin à l'impunité des crimes de guerre, notamment en ce qui concerne les crimes de violence sexuelle, en se référant aux dispositions de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, qui date de 2000. Il invite également les États à coopérer avec la Cour pénale internationale pour ce qui est des crimes graves, notamment les crimes de violence sexuelle.
En août 2009, le représentant canadien attire l'attention sur le fait que les « dispositions d’amnistie dans les accords de paix, qui peuvent être interprétées de manière à soustraire les auteurs d’actes de violence sexuelle de toute responsabilité, constituent une violation directe de la résolution 1820 (2008) ». C'est un message très fort, compte tenu du langage diplomatique employé au sein des Nations Unies. Cette attention portée à la lutte contre l'impunité va être renouvelée en octobre 2009.
Cependant, lorsqu'on voit les déclarations faites dans le même débat, mais cette fois en octobre 2010, on se rend compte que le discours canadien a changé. Les questions de justice et de lutte contre l'impunité ont disparu. L'intervention du Canada met l'accent sur la participation des femmes à la consolidation de la paix. On fait brièvement allusion à la primauté du droit. Ce changement est d'autant plus préoccupant que le débat du 13 octobre dernier au Conseil de sécurité portait sur l'élaboration des indicateurs de suivi de la mise en oeuvre des résolutions 1325, 1820, 1888 et 1889. Or, parmi les indicateurs retenus en matière de protection, le Secrétaire général des Nations Unies a clairement retenu des indicateurs liés à la poursuite des crimes de violence sexuelle.
Je dois dire que la déclaration du Canada au Conseil de sécurité est en droite ligne avec le contenu du plan d'action canadien portant sur la mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité, qui a été publié, comme vous le savez, en octobre 2010.
Si on regarde un petit peu le plan, on note que la réponse que prévoit apporter le Canada quant à la mise en oeuvre des résolutions, notamment en matière de lutte contre les violences sexuelles, concerne essentiellement trois points: l'imposition de codes de conduite, la formation du personnel militaire et autres en ce qui a trait aux questions liées aux femmes, à la paix et à la sécurité, et la documentation dans les dépêches diplomatiques des cas de violences graves commises contre les femmes par des agents canadiens.
Et, par ailleurs, dans le plan, on ne retrouve qu'une seule référence au système de justice et de sécurité, et cette référence est formulée de façon extrêmement vague et abstraite.
Alors, coup de théâtre au Conseil de sécurité des Nations Unies, le 26 octobre 2010: la ministre de la Coopération internationale, Mme Oda, dans une déclaration, a appelé les États à enquêter et à poursuivre les crimes de violence sexuelle. Dans un même temps, elle a appuyé la mise en place d'une liste de professionnels des enquêtes et des poursuites.
Lorsque l'on regarde du côté de la Commission des Nations Unies sur le statut de la femme, on remarque, dans la déclaration du 5 mars 2009, que le Canada présente l'élimination de la violence contre les femmes comme l'un des trois piliers de la politique canadienne, cependant sans jamais développer cet aspect dans la déclaration. Et, par ailleurs, nulle part dans cette déclaration n'apparaît la question de l'égalité de genre ou la nécessité de prendre en compte la sexospécificité.
C'est un changement par rapport aux déclarations qu'avait faites le Canada en 2008. C'est également très éloigné des déclarations qui ont été faites lors de la même audience ou de la même session en 2009, par la Suisse et la Suède qui ont vraiment insisté sur l'importance de l'analyse de genre dans les politiques de lutte contre les discriminations à l'égard des femmes.
En revanche, je dois reconnaître que, lorsque l'Australie s'exprime au nom du groupe Canada, Australie et Nouvelle-Zélande, le terme «égalité de genre» est régulièrement cité, de même qu'il est mentionné dans un langage assez fort, d'ailleurs, que l'impunité pour les crimes commis à l'égard des femmes en temps de conflit « ne peut être tolérée ».
Alors pour terminer cet inventaire, je vous présente un fait qui semble peut-être anecdotique, mais qui, au fond, parle de lui-même. Le plan canadien de mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité parle de « l'égalité des hommes et des femmes », contrairement à Mme Oda qui a pris la précaution, dans son discours, de mentionner l'égalité des femmes et des hommes. Enfin, cela dit, c'est une anecdote, mais pour ce qui est du plan canadien, on observe qu'il ne mentionne ni le genre, ni la sexospécificité. On parle en revanche de prendre en compte les besoins des femmes et des filles. Alors ce que cela signifie exactement, en ce qui concerne la détermination des politiques, c'est à voir.
Quel impact cela a-t-il? Premièrement en matière de politique étrangère, c'est sûr qu'on voit que nos partenaires assistent à un changement de politique. On a peut-être — et ça, je ne peux pas le dire, il faudrait le demander à des spécialistes en sciences politiques — une perte de crédibilité. Ce qui s'avère, je crois, c'est que nous sommes peut-être en face d'un recul par rapport au leadership que nous avons eu sur la scène internationale sur ces questions.
Pour ce qui est de l'avancement du droit des femmes proprement dit, en ce qui concerne des violences sexuelles ou de la lutte contre les violences sexuelles, privilégier la prévention ne suffit pas. Il suffit de lire, par exemple, le rapport de Human Rights Watch, intitulé « Les soldats violent, les commandants ferment les yeux », pour bien démontrer qu'en l'absence d'une réelle lutte contre l'impunité, la formation ne suffit pas à prévenir le phénomène de la violence, particulièrement dans les États ou conflits où la violence est devenue endémique et est presque devenue routinière finalement —, elle s'est inscrite dans la société.
Par ailleurs le plan belge donne des exemples concrets des options ou de bonnes pratiques par rapport à des politiques qui peuvent être déterminées.
L'autre difficulté — et je vais terminer là-dessus — est que, lorsqu'on parle de l'égalité entre les sexes et non plus d'égalité de genre, on écarte non seulement toute une frange de la population, comme les gais, lesbiennes et les transgenres, mais également on écarte de l'analyse les fondements mêmes de la discrimination à l'égard des femmes, soit les rapports de pouvoir sous-jacents aux rôles sociaux et familiaux qui sont attribués à un sexe ou à l'autre.
L'égalité n'est pas une affaire de comptabilité, mais bien un changement de mentalité et une affaire de changement social. Or préférer parler d'égalité des sexes au lieu de parler d'égalité de genre, c'est finalement omettre de s'interroger sur les racines sociales, familiales, culturelles et même professionnelles de la discrimination.
Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins d'être venus ici aujourd'hui. C'est une étude importante pour le comité puisqu'elle concerne les femmes.
Ma première question porte sur ce qui s'est passé mardi dernier. Alan Kessel, du ministère des Affaires étrangères, a témoigné devant notre comité et a affirmé: « Non, il n'y a pas eu de changement » au MAECI. Jeudi, nous avons entendu des témoins qui ont fourni au comité des tonnes d'exemples de discours, d'énoncés et de documents produits par le MAECI au cours des dernières années et qui ne faisaient aucune mention des expressions « équité entre les sexes », « enfant-soldat » et « droit humanitaire international ».
Michelle Collins, qui a travaillé pour la revue Embassy, a eu la gentillesse de me fournir une copie d'un courriel afin de la remettre au comité. Jamieson Weetman, un haut fonctionnaire du MAECI, a envoyé ce courriel à près de 20 autres fonctionnaires du MAECI au mois de mai 2009. Parmi les destinataires, on compte des sous-ministres adjoints, des directeurs généraux, des directeurs et de nombreux hauts fonctionnaires du MAECI, y compris le témoin qui a nié qu'on avait apporté des changements, monsieur Kessel.
Le courriel se lit comme suit: « Certains d'entre vous auront déjà noté au cours des derniers mois la tendance » du ministère des Affaires étrangères « de changer ou de supprimer des expressions dans des lettres, des discours et des interventions lors de réunions multilatérales, etc. » J'aimerais commencer par déposer ce courriel au comité et demander à nos témoins s'ils pensent qu'un courriel de cette nature montre que les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères étaient au courant des changements terminologiques apportés.
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Ce qui apparaît de manière très claire lorsqu'on regarde la plan national d'octobre, c'est qu'effectivement tout ce qui se rapporte à la justice pour les victimes — aussi bien relativement à l'accès aux institutions judiciaires, au renforcement des capacités judiciaires, qu'à à la présence des femmes dans les institutions judiciaires —, tout ce qui se rapporte à l'aide juridictionnelle, à des mécanismes d'aide juridictionnelle par exemple, tout cela n'apparaît absolument pas dans le plan national.
De plus, quand on regarde les propositions du plan belge, on s'aperçoit qu'il y a une vraie différence. Le plan national belge comporte des actions extrêmement concrètes. Il indique que la Belgique:
- Soutiendra les initiatives qui impliquent les femmes en matière d'accès à la justice, qui les encouragent à porter plainte, qui leur offrent protection et hébergement;
- Appuiera le renforcement des systèmes juridiques dans les pays où la Belgique participe aux missions internationales;
- Soutiendra des initiatives qui renforcent la position de la femme, (droit de succession, propriété, formation, mariage forcé, etc.) [en matière de propriété];
- Soutiendra le fonctionnement de la Cour pénale internationale.
Ce sont des actions on ne peut plus concrètes que se propose de faire le gouvernement belge qui a déjà commencé, d'ailleurs, à les mettre en oeuvre sur le terrain.
Ce qui s'est passé, en ce qui concerne le Canada, vous le savez — et Mme Leclerc de l'ACDI pourra certainement en parler —, il y a ce projet de la lutte contre la violence sexuelle dans lequel 15 millions de dollars ont été versés.
Cependant, si je ne m'abuse, l'aide ou le programme prend fin cette année. Sera-t-il renouvelé ou pas, et dans quels termes?
L'autre problème qui se pose également du côté du plan canadien, c'est qu'on voit, quand on examine en détails les actions prévues par le gouvernement relativement au plan, que ce sont essentiellement des actions de formation. On va faire l'inventaire et évaluer le contenu des formations que l'on donne aux personnes qui sont sur le terrain.
Pensez à la République démocratique du Congo, où nous avons entre 8 et 11 militaires à l'oeuvre au sein de la MONUSCO. Qu'est-ce que ça va changer finalement d'offrir cette formation? Fondamentalement, est-ce que c'est ce qui va améliorer et prévenir la question de la violence sexuelle sur le terrain?
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J'ai donné la formation aux policiers congolais, à Beni et à Butembo. J'ai parlé de l'impunité. J'ai formé les policiers relativement à l'application de la loi de 2006 contre la violence sexuelle. J'avais participé à sa création en tant que consultante internationale.
Il faut bien comprendre que, sur le terrain, les organisations non gouvernementales de femmes qui portent la lutte contre l'impunité, utilisent le langage de la lutte contre l'impunité depuis déjà 10 ans. Si, dans les programmes internationaux, notamment dans le cas de l'aide bilatérale ou dans le cas de l'implication du Canada dans la lutte contre la violence sexuelle en RDC, on supprime du vocabulaire, la question de la justice et celle de la lutte contre l'impunité — ce qui est absolument fondamental pour les ONG de terrain —, on mine un peu leurs efforts.
Qu'avons-nous? Oui, il est vrai que le gouvernement belge investit beaucoup, notamment dans les cours itinérantes. C'est un système de cours où des juges vont, pendant une semaine, à l'intérieur du territoire pour juger tous les dossiers de violence sexuelle. Vous savez que l'un des problèmes en RDC est le déplacement de la population et, par conséquent, le fait de se rendre à l'endroit voulu. Il y a donc un système qui a été mis en place par la MONUSCO, par le département qui s'occupe spécialement des violences sexuelles à la MONUSCO, et aussi par le gouvernement belge. Cela a été financé aussi, à un moment donné, par le fonds de l'ACDI. Ce sont donc des cours itinérantes qui permettent d'aller rendre justice.
Dans un pays où l'impunité est absolument incroyable, en RDC, la plupart du temps, ce sont les petits soldats ou les petites gens qui sont poursuivis et non pas les principaux responsables. Ces actions pour une justice visible et accessible sont extrêmement importantes.
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Merci, madame la présidente.
Merci à nos témoins d'être venus ici aujourd'hui.
J'aimerais revenir sur le courriel que Mme a mentionné parce que, en toute honnêteté, bien que je me félicite de la présence de l'ACDI, j'ai l'impression que nous n'avons pas les bons témoins. Nous devrions entendre le personnel politique, parce que cela semble être une question très politique.
Comme je l'ai dit, j'aimerais revenir sur le courriel. On y mentionne: « Certains des changements proposés par le bureau du ministre des Affaires étrangères » — soit la terminologie liée aux droits de la personne, aux enfants-soldats et au droit humanitaire international — « sont plus que de simples changements stylistiques ». L'auteur poursuit ainsi: « Jusqu'ici, nous avons en grande partie géré les problèmes lorsqu'ils se présentent au cas par cas ».
Pour être honnête, j'ai l'impression qu'on me gère. Je suis convaincue qu'on essaie de sous-estimer l'incidence de ces changements alors qu'on devrait plutôt s'en inquiéter vivement. Cela dit, j'ai quelques questions précises.
La première s'adresse à Mme Leclerc et à M. Bélec. J'ai un document ici qui parle des ressources financières totales allouées à l'égalité entre les sexes à l'ACDI. On peut y lire: « Le total des investissements de l'ACDI au titre de l'égalité entre les sexes (ES) (à la fois dans les programmes spécifiques en égalité entre les sexes et dans les programmes intégrant l'égalité entre les sexes) s'élevait à 793 millions de dollars ou 4,7 p. 100 des 16,9 milliards de dollars de l'APD gérés par l'ACDI entre 1998 et 2005.
Je me demande quels sont les chiffres pour cette année. Combien investissez-vous au titre de l'égalité entre les sexes à l'heure actuelle? Le savez-vous?
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Dans le cadre du droit international, l'égalité de genre va au-delà d'une pure égalité comptable qui viserait notamment à mettre en place, par exemple, des quotas de représentations de femmes dans un parlement ou au sein d'une force militaire, d'une force de maintien de la paix.
L'égalité de genre va demander qu'au-delà d'une analyse purement comptable, on va remettre en question la nature des fonctions de ces femmes à qui l'on a permis, par exemple, d'accéder à des postes militaires ou à des responsabilités dans le cadre des équipes de médiation, par exemple, qui ont été mises en place par le Secrétaire général des Nations Unies ou encore au sein des commandements opérationnels dans les Nations Unies. Il y a un commandement commun, puis ensuite, bien sûr, des contingents militaires nationaux.
La question est de savoir quels sont les véritables critères pour que ces femmes puissent accéder à des postes de responsabilité équivalents à ceux qu'occupent les hommes en général. Or, on le sait, dans le cadre notamment des forces de maintien de la paix, le monde militaire est par nature extrêmement viril. En effet, on y glorifie beaucoup l'héroïsme et le courage, le courage étant vu comme celui du soldat qui porte une arme.
Dans l'histoire militaire, il y a eu très peu de valorisation du rôle des femmes dans les guerres ou les conflits, si ce n'est à travers le rôle qu'elles ont pu jouer en tant qu'infirmières, par exemple, ou parfois en tant qu'espionnes.
Au-delà de l'anecdote, avoir l'égalité de genre, ce n'est pas qu'avoir le même nombre de femmes et d'hommes dans un contingent ou un commandement, c'est d'avoir des femmes à des postes de responsabilités équivalents.
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Le seul ministre dont nous avons eu des nouvelles est la ministre de la Condition féminine du Canada lorsque nous lui avons demandé de comparaître pour — et je vais lire attentivement — « indiquer les modalités et les critères applicables au financement accordé par Condition féminine Canada par l'intermédiaire du Fonds communautaire pour les femmes et du Fonds de partenariat pour les femmes ». Nous avons reçu une réponse de la ministre accusant réception de la lettre. Elle ne nous a pas encore proposé de date pour sa comparution. Je rappelle que la lettre a été envoyée le 7 juin.
Nous avons aussi des lettres envoyées le 23 septembre au ministre de la Justice et à la ministre de la Santé pour leur demander de comparaître: pour que le ministre de la Justice explique ce qu'il compte faire avec les 11 millions de dollars qui ont été transférés à son ministère et demander à la ministre de la Santé de comparaître pour expliquer ce qu'elle prévoit faire avec l'argent transféré à son ministère pour la Fondation autochtone de guérison.
J'ai parlé au whip, comme je l'ai dit plus tôt, qui m'a promis qu'on aurait au moins la politesse de confirmer la réception de notre lettre. Nous n'avons reçu ni cette confirmation ni rien d'autre.
Je répéterai au comité que c'est complètement inacceptable. Ce n'est pas une rebuffade, madame Neville. Le ministre doit rendre des comptes. C'est une expression qu'on utilise. Voilà pourquoi les comités du Parlement existent: c'est pour demander aux ministres de rendre des comptes.
Ils viennent en comité pour rendre des comptes. Nous ne sommes pas un comité politique; c'est un comité du Parlement, dûment constitué de tous les partis politiques. Lorsqu'un ministre refuse même de reconnaître la réception d'une lettre, je me dis que, premièrement, le ministre ne trouve pas le Parlement important, qu'il ne respecte pas le Parlement, et qu'il ne respecte pas les comités parlementaires. Et c'est impoli de ne même pas envoyer une réponse pour dire: « J'ai reçu votre lettre et je n'en ai que faire » — au moins il y aurait une réponse.
Nous n'avons reçu aucune réponse de ces ministres, et cela fait deux mois et demi. C'est inacceptable. En tant que ministre, je n'aurais pas pris deux mois et demi; je répondrai en une semaine à toute lettre provenant d'un comité permanent. C'est ce que demande le savoir-vivre. Cela démontre que l'on respecte le Parlement et la démocratie parlementaire, qui demandent qu'un ministre doive rendre des comptes pour les fonds consentis par la Chambre lorsqu'elle a adopté le budget.
C'est quelque chose qui me préoccupe grandement. Je vais vous dire que je suis d'accord avec vous que nous ne recevrons probablement pas le ministre des Affaires étrangères, mais je crois que nous devrions demander aux ministres de continuer de rendre des comptes, alors j'accepterai que Mme Simson demande au ministre des Affaires étrangères de venir nous parler de ce dossier.
Y a-t-il quelqu'un d'autre qui veuille discuter de la motion?
Madame Boucher, est-ce pour discuter de la motion?