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Je vous remercie de me donner l'occasion de participer à votre séance, cet après-midi. Ma collègue Mary Clarke est coordonnatrice des communications avec la collectivité au centre de ressources pédagogiques de notre organisme, Women in Resource Development Corporation.
Je vais vous entretenir, cet après-midi, de notre travail pour accroître la présence des femmes dans les professions non traditionnelles. Permettez-moi, pour commencer, de vous présenter notre organisme.
Women in Resource Development Corporation est un organisme sans but lucratif dont le mandat consiste à favoriser l'égalité des femmes sur la scène économique, à Terre-Neuve-et-Labrador. Nous essayons de donner aux femmes des chances égales d'occuper des emplois liés à l'exploitation des ressources naturelles, dans le domaine des métiers ou dans le domaine technologique.
J'aimerais vous donner un aperçu du marché du travail tel qu'il est actuellement à Terre-Neuve-et-Labrador. On prévoit à court terme une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée, alors même que seront entrepris, dans notre province, des projets à grande échelle d'exploitation des ressources naturelles. Lorsque les travaux atteindront leur point culminant, vers 2015, la demande devrait dépasser largement l'offre de main-d'oeuvre.
Dans notre province et ailleurs au pays, des pénuries de travailleurs spécialisés sont prévues en raison du vieillissement de la main-d'oeuvre, et plus particulièrement du départ à la retraite des baby-boomers, et en raison de la baisse de la natalité. Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a décidé de favoriser l'accès aux emplois pour les groupes sous-représentés, comme les femmes, en guise de stratégie clé pour compenser les lacunes au niveau des compétences dans notre province.
Bien que les femmes représentent environ 47 p. 100 de la main-d'oeuvre en général, elles ont tendance à être confinées dans des professions qui leur sont traditionnellement réservées. Environ 36 p. 100 des femmes qui sont sur le marché du travail dans notre province occupent un emploi parmi les moins rémunérateurs, notamment comme secrétaire, comme vendeuse ou dans les services.
À l'inverse, seulement 2 p. 100 des femmes qui travaillent dans notre province occupent un emploi bien rémunéré, dans un secteur où les femmes sont traditionnellement peu présentes, comme la construction, le transport et la machinerie lourde. De plus, elles ne représentent que 3 p. 100 des apprentis dans les professions non traditionnelles et 1 p. 100 des ouvriers dans le secteur industriel. Donc, les femmes sont extrêmement sous-représentées au sein des professions non traditionnelles, dans notre province, comme c'est le cas à l'échelle nationale.
Notre organisme a mis le doigt sur plusieurs obstacles qui expliquent la sous-représentation des femmes dans les professions non traditionnelles. D'autres organismes ont cerné, eux aussi, les mêmes obstacles. Il se trouve parmi ces obstacles des barrières sociétales, c'est-à-dire que nous sommes exposés chaque jour aux mêmes idées convenues sur les choix de carrière des hommes et des femmes. Nous acquérons ainsi des préjugés qui nous font associer systématiquement certains types de travail soit avec les hommes, soit avec les femmes.
Ces préjugés se sont enracinés dans les politiques, les pratiques et les cultures organisationnelles, ce qui a un effet sur les méthodes de recrutement, d'embauche et de promotion. Globalement, ces barrières sociétales et systémiques reposent sur des perceptions des sexes qui nous empêchent d'imaginer les femmes dans le domaine des métiers ou dans le domaine technologique parce qu'on sous-estime leur capacité d'accomplir ce type de travail.
Ainsi, l'accès des femmes à la formation et aux carrières est limité, car elles ne reçoivent ni l'information, ni les encouragements qui les amèneraient à s'intéresser aux emplois non traditionnels. De plus, les modèles féminins sont rares dans les domaines non traditionnels, ce qui empêche les femmes de se voir facilement dans ce type de travail.
Women in Resource Development Corporation a cerné les barrières. Pour les abattre, nous devons premièrement nous attaquer à l'auto-exclusion. On constate que les femmes s'excluent elles-mêmes des programmes de formation et des emplois dans le domaine des métiers et dans le domaine technologique. Elles font le choix elles-mêmes de ne pas entrer dans ces professions non traditionnelles ou de ne pas y rester.
Notre organisme est d'avis qu'il est extrêmement important d'améliorer les pratiques générales de recrutement et de conservation du personnel, de manière à attirer les femmes. Dans l'ensemble, le système doit être adapté pour tenir compte des femmes. Il faut se doter de politiques et de programmes de recrutement et de conservation du personnel plus axés sur les femmes si l'on veut accroître leur présence dans les professions non traditionnelles. Pour y arriver, cependant, nous avons besoin de la collaboration de tous les acteurs clés, y compris les établissements postsecondaires, les pouvoirs publics à tous les niveaux, les syndicats, les entreprises et les organismes communautaires comme le nôtre.
Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement fédéral reconnaissent l'importance de rattacher des exigences d'égalité des sexes aux projets de grande envergure si l'on veut accroître la présence des femmes dans ces projets. En ce qui concerne l'exploitation pétrolière et gazière en mer, voici ce que dit le paragraphe 45(4) de la Loi sur la mise en oeuvre de l’Accord atlantique Canada-Terre-Neuve:
[L’Office Canada — Terre-Neuve des hydrocarbures extracôtiers] peut exiger qu’un plan de retombées contienne des mesures garantissant aux individus ou groupes défavorisés l’accès à la formation et à l’embauche [...]
De plus, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador indique ceci, à l'article 6 du plan énergétique de notre province:
[Le gouvernement] exigera des promoteurs de grand projet énergétique à Terre-Neuve-et-Labrador qu'ils aient un plan d'embauche des femmes visant l'équité en matière d'emploi et, si les ressources sont gérées conjointement avec d'autres gouvernements, il collaborera avec eux pour atteindre le même objectif d'équité.
Globalement, notre organisme s'efforce, avec ses programmes et ses services, d'aider les acteurs clés, y compris le gouvernement, à respecter les exigences et les objectifs liés à l'égalité des sexes. Nous fournissons des services d'analyse différenciée selon les sexes, de planification axée sur les pratiques exemplaires et d'élaboration de politiques et de programmes. En outre, nous aidons les entreprises à élaborer et mettre en oeuvre des plans pour favoriser l'égalité des sexes. Nous organisons, dans les entreprises et les établissements postsecondaires, des ateliers de sensibilisation à la discrimination fondée sur le sexe, de manière à réduire, à ces endroits, les barrières dont je vous ai parlé.
Nous offrons aussi, pour les femmes qui envisagent d'exercer une profession non traditionnelle, des services de placement et d'orientation. Nous leur offrons une variété de programmes de formation pratique, qui nous semblent très importants pour permettre aux femmes d'explorer le domaine des métiers et le domaine technologique, où les femmes ne sont pas traditionnellement présentes en grand nombre. Nous offrons ces programmes aux femmes et aux jeunes filles qui envisagent de faire carrière dans ces domaines. Parmi ces programmes se trouve le programme d'orientation dans les domaines des métiers et des technologies. Nous l'offrons en partenariat avec le College of the North Atlantic aux femmes de 19 ans et plus de la province.
Quatre autres programmes sont regroupés sous la responsabilité du Centre des ressources pédagogiques de notre organisme. Il s'agit de Techsploration, Girls Exploring Trades and Technology, Camp Group Learning for Outgoing Women ainsi qu'un nouveau programme qui en est encore au stade de l'élaboration du contenu, Girls in Renewable Energy and Alternative Technologies. Ces quatre programmes offrent de la formation pratique aux jeunes filles et aux femmes dans des domaines où les femmes ne sont pas traditionnellement présentes.
Je conclus en vous disant que, pour Women in Resource Development Corporation, la pénurie de travailleurs spécialisés dans notre province est l'occasion d'explorer de nouvelles voies d'avenir et d'abattre de nombreuses barrières parmi celles dont je vous ai parlé aujourd'hui. Nous croyons que la collaboration entre les acteurs est cruciale, y compris la collaboration entre un organisme comme le nôtre et les pouvoirs publics. Tâchons de nous serrer les coudes pour assurer notre avenir en faisant tomber les barrières et en offrant des chances égales aux femmes de notre province et de notre pays, y compris nos filles, nos nièces et nos petites-filles.
Merci encore une fois de m'avoir donné l'occasion de présenter mon allocution.
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Je m'appelle Rebecca McDiarmid. Je représente l'organisme Canadian Construction Women, qui se consacre à aider les femmes désireuses de travailler dans le secteur de la construction, en particulier dans la vallée du Bas-Fraser.
Augmenter le nombre de femmes dans le secteur de la construction comporte selon moi des avantages pour les femmes et pour l'industrie. Malheureusement, il y a des obstacles à surmonter. Les femmes ont intérêt à travailler dans le secteur de la construction pour des raisons bien précises: elles peuvent y gagner des salaires avantageux, en particulier lorsqu'on les compare à la rémunération des emplois occupés traditionnellement par les femmes; les compétences de la travailleuse sont un gage d'avancement, c'est-à-dire que, dans le secteur de la construction, ce sont certainement les meilleurs qui réussissent le mieux; le secteur se caractérise par une bonne sécurité d'emploi; il n'est pas nécessaire de faire des études universitaires pour y travailler; les travailleurs de la construction ont toujours la satisfaction de faire un produit bien tangible qui ne disparaîtra pas avant des dizaines d'années.
La présence des femmes représente un avantage pour l'industrie, car elles y apportent leurs points forts. Nous, les femmes, avons tendance à être plus soucieuses des détails, à pouvoir plus facilement exécuter plusieurs tâches en même temps et à manipuler l'équipement avec plus de soins. Les entreprises trouvent dans le travail des femmes des avantages pécuniaires bien réels au chapitre des coûts de maintenance et de remplacement, en particulier lorsqu'il est question de machinerie lourde.
Des données recueillies empiriquement nous indiquent par ailleurs qu'il y a moins d'affrontements sur les lieux de travail, moins de bagarres, et que les gens semblent plus productifs. On semble vouloir trouver des solutions aux problèmes plutôt qu'essayer de gagner contre l'autre. Les femmes ont tendance à mieux respecter les règles de sécurité. Une femme est plus susceptible qu'un homme de demander de l'aide lorsqu'elle essaie de déplacer un objet lourd, ce qui veut dire que les hommes se sentent moins obligés de dépasser leurs limites. Évidemment, tout le monde est plus heureux lorsqu'il y a moins de blessures sur un chantier.
Les hommes et les femmes ne voyant pas les choses de la même manière, augmenter le nombre de femmes dans une entreprise élargit les perspectives lorsque vient le temps de résoudre des problèmes. On trouve de meilleures solutions ainsi. De plus, le réservoir de talents où les entreprises vont puiser leurs employés est plus diversifié.
Malheureusement, augmenter le nombre de femmes dans le secteur de la construction ne se fait pas sans heurts. L'information est mal diffusée quant aux possibilités s'offrant aux femmes. Dans les écoles secondaires, on ne présente pas aux filles le secteur de la construction comme un choix de carrière viable. Les femmes, leurs parents et leurs enseignants ont des perceptions erronées du secteur. Ils pensent que c'est un travail d'homme, trop technique, les deux mains dans le cambouis, à déplacer des objets lourds. Ce n'est certainement pas le cas. Beaucoup d'enseignants et de conseillers en orientation insistent sur l'importance de faire des études universitaires, au détriment des autres options d'études postsecondaires, comme les stages d'apprenti, les écoles de métiers et les écoles techniques.
Les employeurs ne comprennent pas toujours les avantages qu'il peut y avoir à embaucher des femmes, car ils n'ont pas pu souvent voir des femmes à l'oeuvre dans leur entreprise. Les heures de travail peuvent aussi constituer un obstacle. Il peut être difficile de trouver une garderie dont les heures d'ouverture sont compatibles avec les heures des chantiers. Nous commençons en général tôt le matin. Il est normal pour nous de commencer à 7 h 30 le matin et de terminer à 16 heures. Il n'y a pas beaucoup de garderies qui ouvrent assez tôt. Par ailleurs, lorsqu'on est la seule femme sur un chantier, avec une soixantaine d'hommes, on risque de se sentir un peu seule, et ce peut être difficile pour beaucoup de femmes si elles n'y sont pas préparées.
La meilleure façon de surmonter ces obstacles est de donner aux femmes des modèles à émuler, c'est-à-dire des femmes qui représentent de belles réussites personnelles et qui sont la preuve vivante, pour la génération suivante, qu'un tel parcours est possible. Il y a beaucoup de travail à faire, mais la réussite est à la portée des femmes.
Il faut sensibiliser le public aux possibilités offertes dans le secteur de la construction. Le travail est bien rémunéré et offre de l'avancement rapide, comparativement aux domaines où les femmes font carrière traditionnellement.
Il faut sensibiliser les employeurs aux avantages qu'ils trouveraient à augmenter le nombre de femmes sur leurs chantiers. Même si nous ne disposons que de données empiriques à ce sujet, on constate que les employeurs ayant eu l'occasion d'embaucher une femme pour la première fois ont été étonnés de voir les changements dans l'atmosphère au sein de leur équipe de chantier, dans les coûts de maintenance et dans la productivité en général.
Il existe en outre des organismes offrant un lieu d'échange aux femmes qui n'ont pas souvent l'occasion d'interagir avec d'autres femmes au cours de leurs journées de travail. Elles peuvent ainsi s'enrichir de l'expérience des autres et trouver l'inspiration nécessaire pour traverser les périodes difficiles.
J'aimerais soulever un problème ayant déjà fait l'objet de discussions. Il s'agit des quotas, des obligations ou des mesures visant à augmenter le nombre de femmes dans les domaines où elles sont traditionnellement peu présentes, ce qui peut entraîner de mauvaises réactions si les critères ne sont pas les mêmes pour tous. C'est le cas lorsque, même si elles sont bien qualifiées et font du bon travail, les femmes sont jugées selon une norme différente. Cela s'est déjà produit ailleurs. Les services de police et l'armée ont essayé d'augmenter le nombre de femmes dans leurs rangs et ont vu naître des surnoms comme la « patrouille des poudriers » ou la « liste rose » pour décrire les femmes oeuvrant sur le terrain. Ce genre d'approche a pour unique résultat de créer de l'antagonisme entre les femmes et leurs collègues masculins.
Pour résumer, je dirais que et les femmes, et les entreprises profiteraient d'une augmentation du nombre de femmes dans le secteur de la construction. Les obstacles empêchant actuellement d'augmenter le nombre de femmes dans les métiers de la construction et dans la gestion de chantier peuvent être surmontés en sensibilisant les gens et en soulignant les réussites de femmes pouvant agir comme modèles pour les autres. Toutefois, si on met en oeuvre des programmes pour augmenter purement et simplement le nombre de femmes sur les chantiers de construction, on n'obtiendra pas de bons résultats et on créera un environnement hostile pour les autres femmes qui voudront travailler dans ce domaine.
Merci.
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Merci, madame la présidente, et merci à vous, mesdames, d'être ici et de participer à la discussion.
Étant donné que j'ai travaillé en construction et que je m'occupe sans cesse de ce secteur, je connais assez bien certains problèmes. Je me demande parfois si les défis que relèvent les femmes de nos jours, dans les métiers non traditionnels, ressemblent à ceux qu'ont relevés un grand nombre de nos mères et grands-mères, durant les guerres, dans les usines de munitions, où elles exerçaient des fonctions considérées non traditionnelles. À cette époque, on a vraiment assisté à l'émergence des femmes dans bien des usines de fabrication. Certaines femmes ne sont jamais revenues à leurs rôles traditionnels.
Permettez-moi de dire, madame Turner, qu'il y a un an et demi, j'ai eu, avec les gens du bureau de la formation professionnelle de Gander, à Terre-Neuve, des discussions très intéressantes à propos des occasions qui se présentaient là-bas.
Madame McDiarmid, je me demandais si vous pouviez tout d'abord nous dire, selon votre expérience, à quand remonte l'entrée des femmes dans l'industrie de la construction. Quelles sont les données avec lesquelles on doit travailler?
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Oui. Je vous remercie beaucoup de me donner l'occasion de répondre à la question.
Pour ce qui est de l'industrie du pétrole marin à Terre-Neuve-et-Labrador, il semble que nous soyons en retard par rapport à l'Ouest. Les femmes qui travaillent au large des côtes me disent surtout que l'équipement de sécurité et les équipements de protection individuels ne leur conviennent toujours pas.
Si on se penche sur l'exploitation en mer, il y a la question du vol en hélicoptère de la terre ferme à la plate-forme de forage. Durant le vol, les travailleurs, y compris les femmes, doivent porter une combinaison de survie; toutefois, les tailles des combinaisons sont pour les hommes. En général, elles ne sont pas faites pour les petites personnes. On n'a certainement pas pris en compte l'anatomie des femmes en concevant cet équipement.
La situation commence à évoluer tranquillement. On a attiré l'attention sur la question de l'équipement, en particulier pendant la dernière année. Malgré cela, les changements s'effectuent encore lentement, concernant entre autres les bottes et les gants pour les femmes qui travaillent au large des côtes, ce qui a été et demeure une préoccupation de sécurité pour notre organisation, mais aussi pour les femmes du reste de l'industrie de l'exploitation en mer.
Nous croyons sans aucun doute qu'il est essentiel de procéder à des recherches sur l'équipement de protection individuel, sur la façon dont il influe sur les taux de blessures et la sécurité en général, si nous voulons avancer dans la bonne direction pour les femmes qui exercent un métier non traditionnel.
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Madame Clarke, madame Turner et madame McDiarmid.
Madame McDiarmid, vous avez parlé plus tôt de harcèlement et du fait que cela pouvait causer des problèmes aux femmes, ce qui les découragerait de continuer d'oeuvrer dans ces métiers. Dans vos organisations, avez-vous du micro-crédit pour permettre aux femmes de lancer leurs propres entreprises?
Je vous dis cela parce qu'à Laval, nous avons commencé avec les micro-crédits. Des femmes ont appris des métiers dans le domaine de la plomberie, de l'électricité, de la maçonnerie, de la construction. Elles n'étaient pas à l'aise pour travailler dans les chantiers et elles ont créé de petites entreprises. Maintenant, elles sont en train de constituer un bottin d'entreprises de construction dirigées par des femmes.
Il se trouve que les femmes qui vivent seules, comme moi, sont très heureuses d'avoir recours à ces femmes parce qu'elles se sentent beaucoup plus à l'aise pour leur dire ce qu'elles veulent dans la maison quand elles viennent faire les réparations. Avec elles, on ne se sent pas diminuées. On sent qu'on peut parler ouvertement et qu'on ne sera pas regardées de haut par la personne qui vient faire les réparations.
Est-ce une chose à laquelle vous avez songé?
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J'aurais une question à poser. Je trouve cela très intéressant de vous entendre.
En ce qui concerne les métiers non traditionnels, selon l'endroit où on se situe, la signification peut changer. Quelqu'un d'entre vous a dit plus tôt que quand vous alliez dans les écoles pour chercher des candidates pour le travail, vous n'arriviez pas là en parlant tout de suite du caractère sexué du métier. Vous vous présentiez comme des travailleuses de la construction ou des travailleuses oeuvrant dans des industries. Vous optiez pour cette façon de faire.
On s'aperçoit souvent que, dans les médias ou dans les annonces relatives à la construction, ce sont des hommes qui sont représentés. Donc, il faut aussi changer l'image qu'on a vis-à-vis des femmes qui s'en vont dans ces métiers traditionnels.
Comment faites-vous pour faire comprendre aux jeunes filles ou aux femmes que, lorsqu'elles choisissent un métier non traditionnel, premièrement, c'est valorisant et, deuxièmement, cela doit donner une confiance en soi? Comment leur vendez-vous l'idée qu'une femme peut aller dans ces métiers non traditionnels?